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LE FRERE SANS NOM 5 avril, 2008

Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union , trackback

LE PREMIER ET LE DERNIER: conte maçonnique de Noël…..

LE FRERE SANS NOM

Depuis bien des tenues, deux fois par mois il arrivait le premier. Dès son entrée, il se dirigeait vers le placard et seul il mettait le Temple en ordre de marche, son plaisir était de bien disposé dans le Temple les outils du rituel, et il repassait souvent devant les Colonnes afin de vérifier si sa mémoire ne l’avait pas trahi. Ensuite lorsque tout était en place et qu’il ne manquait que les Frères pour faire vivre tous ces objets immobiles dans l’instant, il s’asseyait sur la colonne du Nord et il méditait.

Il y a bien longtemps que le jeune homme impétueux, avait fait place à l’homme mûr puis à la sagesse du vieil homme et il souriait lorsqu’en Loge on parlait de sa sagesse. Lui savait qu’il avait mis du temps à calmer le torrent qui était en lui, torrent qui avait dévasté trop de choses dans sa vie, maintenant la rivière calme fertilisait le champ du savoir.

Sa vie, il se souvenait ce fameux soir de janvier, ou convoqué par la Loge il devait être initié avec un autre profane, ne sachant pas comment il allait vivre ce mystère, et son imagination mêlait dans un imbroglio indescriptible, le doute , la joie et la crainte.

Plus tard un vieux maître, lui avait dit une phrase qui depuis il avait fait sienne : « si tu veux être respecté, ne commande pas aux autres sans donner l’exemple de faire ce que tu demandes aux autres ! »

Sur les parvis et au bar les Frères, arrivaient dans une joyeuse bousculade chacun retrouvant les autres Frères et lui il aimait cette agitation, et personne ne s’étonnait de trouver le Temple prêt à travailler. Au cours des Tenues, il prenait rarement la Parole ne voulant pas parler pour ne rien dire, lorsque sa main battait son tablier, ses propos étaient toujours utiles au débat Une fois par an, à la Saint Jean d’Hiver il planchait, pas une longue planche, il avait mis presque un an à ciseler ses mots, ne voulant porter peine à personne, pensant plutôt à éveiller les consciences. On disait de lui sur les parvis qu’il aurait pu être un Grand Maître, non il s’était contenté d’occuper différents offices dans sa Loge, tout comme on disait de lui qu’il devait être au moins 33 éme, oui on disait, mais cela n’avait aucune importance pour lui. Discrètement quant il le fallait il s’inquiétait de l’absence d’un Frère et venait lui rendre visite, tout simplement comme l’on rend visite à un ami. Le soir après la tenue, il participait à dresser le couvert en compagnie des apprentis, tout comme à la fin des agapes, il lui arrivait de faire la vaisselle, laissant le bavardage aux autres , car il n’avait jamais considéré les apprentis comme les « bonnes à tout faire ». Et si un apprenti s’étonnait par une question de le voir faire la vaisselle, il répondait simplement, « si tu n’es pas capable de faire les petites choses, pourras tu un jour entreprendre de grandes choses ? »

Premier arrivé dernier parti, car il remettait au placard les objets du rituel, bien que n’étant pas maître des cérémonies.

Donc depuis bien des tenues, des initiations, des augmentations de salaires mais aussi des Tenues funèbres, il avait marché sur le chemin initiatique. Il aurait pu être, quoi donc… !

Un soir de Tenue, les Frères comme d’habitude arrivent par petits groupes sur les parvis et au bar, un Frère pénètre dans le Temple et constate que ce dernier n’est pas en ordre de marche, il en informe les autres Frères qui eux aussi constatent la chose, on se dit que le Frère est en retard, qu’il ne va pas tarder, attendons, accordons lui quelques instants, car ce n’est pas dans ses habitudes, pas d’inquiétude. Inquiétude ou pas, le vénérable téléphone, pas de réponse. Le lendemain il se rendit au domicile de notre absent, et il apprend par des voisins que monsieur X avait été conduit d’urgence à l’Hôpital.

Lors de la Tenue funèbre, quelques frères comprirent qu’un maillon important de la loge manquait, et que le « Frère sans nom » avait laissé une empreinte durable pour la Loge, et qu’en œuvrant dans la discrétion il avait été efficace. Pendant quelques Tenues le Frère sans nom fit encore sentir sa présence mais comme le veut la vie, bien des Tenues après son passage à l’Orient Eternel, les parvis et le bar s’emplirent de Frères heureux de se retrouver. Peut être qu’un jour un apprenti devenu Maître deviendra lui aussi le Frère sans Nom.

jeudi 14 décembre 2006

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