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Question de temps 12 mai, 2008

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Question de temps


Cinq minutes avant que les FF.°. de la Loge ne soient appelés dans le Temple ; le tuileur voit arriver un vieillard apparemment nonagénaire .

L’homme qui porte un tablier d’apprenti , avance péniblement jusqu’au parvis , saluant les Frères avec déférence .

Le tuileur lui demande :

 » Qui es-tu mon Frère ? « 

Le vieillard répond d’une voix faible :

 » Je suis … Albert Dupont…

Je viens pour être passé compagnon !  »

 » Mais quand as- tu donc été initié ? « 

 » le 24 avril 1921 !  »

 » Et tu viens seulement maintenant pour ton passage ?

IL t’a fallu autant de temps pour te préparer ? « 

 » Ben oui !

On m’a dit que je devais d’abord apprendre à dominer mes passions ! « 

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extraite du PST (petit bétisier du Temple de Jean-Marie Barrier )

Maçonno nox

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Maçonno nox

À la manière de Victor Hugo dans

« Oceano nox » (juillet 1836).

__________________


Oh ! combien d’apprentis, combien de compagnons
Qui sont partis joyeux pour des courses en salon
Dans nos fières loges se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans un orgueil sans fond, dans un lot de rancunes,
Sous l’aveugle machine à jamais enfouis.

Combien de vénés morts avec leurs équipages !
L’ouragan des passions a forgé des images,
Et d’un souffle, il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vote en passant d’un scrutin s’est chargé ;
L’un a saisi la loge, l’autre les idéaux !

 

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez au sein de sombres malentendus,
Vos fronts pâles heurtent des ego biscornus.
Oh ! que de vieux maçons qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant l’amitié en grève,
Et ceux qui ne sont pas revenus.

 

On s’entretient de vous parfois sur les parvis.
Maint studieux cercles, étant jadis vos amis,
Mêle encore quelque temps vos noms d’ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d’aventures,
Aux baisers fraternels sentant trop la friture,
Tandis que vous pleurez cette déconfiture.

 

On demande : Pourquoi ne sont-ils plus serviles ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord moins stérile ?
Puis votre souvenir même est enseveli.
L’âme se perd dans l’air, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Dans les sombres temples jette le sombre oubli.

 

Bientôt aux yeux de tous votre ombre est dans l’abysse.
L’un n’a-t-il pas sa loge et l’autre son office ?
Seuls, durant ces nuits où l’orage est vainqueur,
Vos frères, dépités, las de vous attendre,
Parlent encore de vous avec un cœur tendre
En brisant les non-dits et votant pour le cœur.

 

Et quand la fatigue a enfin cousu leurs lèvres,
Rien ne sait plus vos noms, même la brute pierre,
Dans ces loges froides où l’écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s’effeuille à l’automne,
Pas même le rituel naïf et monotone
Que chantent les frangins au fond de leurs salons.

 

Où sont-ils, ces rêveurs sombrés dans les nuits noires ?
Loges ! que vous avez de sombres histoires !
Vos frères dispersés sont parfois à genoux !
Et vous les oubliez en suivant vos gradés,
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous.

 

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De Pierre Danlot (septembre 2002).

« Aux Frangins démolis… »


Bouddhisme et franc-maçonnerie 9 mai, 2008

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Bouddhisme et franc-maçonnerie

Présentation et historique de deux traditions et de leur mode de transmission

 

Par Lama Denys

Lama Denys

Le terme bouddhisme est apparu vers 1825. C’est ce que nous apprend Roger-Paul Doit dans un de ses derniers livres. Bouddhisme est un néologisme qui n’est pas très heureux pour rendre justice à la tradition du Bouddha.

Donc, nous parlerons plutôt de Dharma ou de tradition du Bouddha, entendu qu’il n’est pas plus juste, de notre point de vue, de parler de bouddhisme qu’il ne le serait de parler de franc-maçonnisme avec tout ce que « bouddhisme » implique de théories, de doctrines.

La voie du Bouddha

Il faut s’imaginer, à son origine, le Bouddha, vingt-cinq siècles auparavant, au centre de l’Inde à Bodhgaya, sous l’arbre de la Bodhi. Il enseigna à partir d’une expérience -l’éveil-, un important canon qui se diffusa vers le Sud, jusqu’à l’océan, Ceylan, Sumatra, Bornéo, et vers le Nord, au Tibet, puis par la route de la soie en Chine, au Japon, en Corée et vers l’Ouest jusqu’aux confins du monde grec.

L’enseignement du Bouddha, le Dharma, est, d’une certaine façon, le fond commun de la vision traditionnelle de l’Orient. En tout cas il est largement son dénominateur commun.

Le thème de notre rencontre est tradition/transmission.

Depuis le Bouddha, depuis vingt-cinq siècles, une filiation s’est perpétuée. Elle nous a transmis… Que nous a -t-elle transmis ? Tout d’abord, au centre du Dharma, il y a une expérience : l’expérience de l’éveil. En termes de transmission, l’accent est mis sur l’expérience. C’est le vécu qui est ici très important.

Il ne s’agit pas d’une philosophie, ni d’une métaphysique, encore moins d’une théologie, ni d’une vérité écrite, inscrite de façon définitive, même s’il y a un corpus énorme de textes d’enseignements.

Le coeur de la transmission du Bouddha est une expérience : l’expérience de l’éveil, l’expérience du Bouddha, l’expérience de la nature de Bouddha. Elle peut se nommer aussi expérience de l’intelligence en soi, expérience de la claire lumlière, expérience immédiate, directe, de l’état de présence.

C’est cet état de présence direct, immédiat, non dualiste, qui a inspiré l’enseignement du Bouddha, le Dharma comme moyen offert – pour ceux qui le souhaitent – de découvrir cet état, cette expérience fondamentale et la réintégrer. Car elle est notre nature la plus profonde, la plus intime.

Cette expérience se nomme en sanscrit. « bouddhayana », l’intelligence immédiate d’un Bouddha.

Il y a donc dans la transmission un aspect central, fondamental, qui est de l’ordre du vécu, puis un enseignement qui rend compte de ce vécu et sert de tremplin, d’accès, à la réalisation de celui-ci.

On présente traditionnellement le Dharma en trois points : sa vision, son ou ses points de vue, ensuite la méditation ou la qualité d’expérience dans la vie, puis, la discipline.

La vision du Bouddha est d’abord celle du non-soi. La découverte que ce que nous sommes et que ce que nous vivons n’est pas une expérience solide, monolithique, statique, ou une réalité en soi, inhérente, comme nous avons tendance à le percevoir.

Cette vision du non-soi se traduit aussi comme la vision de l’interdépendance, dans la mesure où il n’est rien qui n’existe en soi et par soi. Toute chose, tout ce que nous vivons, tout ce que nous sommes, tout ce que nous expérimentons, existe et n’existe qu’en tant qu’événements interdépendants.

Tout ce qui est inter-est n’est (naît) que dans l’inter-être, dans l’inter-relation, dans l’interdépendance. C’est cette vision qui est connue comme celle de la vacuité. Vacuité et interdépendance sont à entendre comme synonymes. Cette vision débouche aussi sur cette expérience que nous avons appelée « état de présence ».

Lorsque la conscience habituelle se dégage de ses illusions, de ses fixations, elle s’ouvre à une expérience de clarté, de lucidité qui se comprend, s’expérimente en elle-même et c’est cette lucidité autoconnaissante en soi, cette intelligence en soi qui est nommée expérience d’éveil, nature de Bouddha, ou plénitude de l’expérience de vacuité. Voici, très schématiquement, quelques aspects de la vision du Dharma.

Sa pratique est, extérieurement, une discipline d’action fondée sur la compassion et, intérieurement, une qualité d’expérience que l’on nomme habituellement méditation.

Le terme de méditation est assez impropre au sens où ce dont il s’agit est une expérience d’ouverture, de lucidité, une expérience de présence, de vigilance, d’attention : une présence attentive, vigile dans une qualité d’expérience ouverte, dégagée, claire.

Il est différentes façons de découvrir et de cultiver cette expérience. La méditation assise le permet dans les maintes formes des différentes traditions selon leurs aspects, leurs lignées. Puis, il s’agit surtout d’intégrer cette qualité de présence, d’ouverture vigile et lucide, dans les faits et gestes de la vie quotidienne.

Il est ensuite une relation entre cette qualité d’expérience et l’action : c’est ce que l’on entend par discipline.

Extérieurement, l’éthique du Dharma, ou discipline, est fondée sur la compassion entendue comme un état de non-agression, de non-violence.

Nous entendons par compassion cette attitude ouverte, cette intelligence du coeur qui est à la fois réceptivité, disponibilité au-delà des blocages. C’est cette qualité de compassion, de non-violence, qui est le fondement, le coeur de l’éthique du Dharma.

Cette éthique peut être dite universelle. Elle recoupe très largement une éthique que l’on pourrait dire monothéiste, chrétienne, à cette différence près qu’il y a dans la perspective bouddhiste une vision beaucoup plus médicale, fondée sur l’harmonie et sur la compassion plutôt qu’une perspective plus juridique fondée sur les commandements et des arguments d’autorité.

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Présentation de la franc-maçonnerie

Alain Lorand

A la différence de Lama Denys, qui est un maître dans le bouddhisme, je n’ai de leçon de franc-maçonnerie à donner à personne. Ma présentation de la franc-maçonnerie sera la plus large, la plus exhaustive possible, et, bien sûr, reflétera la façon, qu’à titre personnel, je vois la franc-maçonnerie. Cette présentation est à l’attention des non-maçons. Les maçons n’apprendront certainement rien de nouveau.

Comme nous sommes dans le thème tradition et transmission, je tiens à vous faire part de ma petite transmission à moi. Je voudrais rappeler trois frères qui sont passés à l’Orient éternel et qui ont été mes maîtres, en quelque sorte : les frères Gaston Chazette, Francis Viaud et N’Guyen Tanh Khiet. C’est ma petite lignée personnelle, à laquelle je tenais à rendre hommage parce que, si ces frères n’avaient pas été là, je ne serais pas là non plus en train de vous parler de la franc-maçonnerie ! Il y a un rattachement qui ne remonte pas à vingt-cinq siècles mais qui est néanmoins existant car eux-mêmes se rattachaient à …, qui se rattachaient à…, etc.

Donc, très respectable Lama Denys, frères et soeurs de la congrégation, frères et soeurs en vos grades et qualités, chers amis, pour cette présentation de la franc-maçonnerie, je ne vais pas reprendre le travail fourni par le frère Jean-Pierre Schnetzler lors du premier colloque et qui figure in extenso dans le livre que l’on vous a présenté. Je vais décrire l’historique, la genèse, de la franc-maçonnerie moderne. J’insisterai sur ce qui l’anime, sur l’esprit maçonnique et ce qui fait son originalité.

Pour définir la franc-maçonnerie, je vais reprendre les termes du programme du colloque. La franc-maçonnerie est un ordre initiatique, traditionnel, d’origine artisanale, fondée sur le symbolisme de la construction et ayant son origine dans les initiations antiques des constructeurs développées en milieu judéo-chrétien. Sa vocation est universelle. La franc-maçonnerie a pour objet de construire le temple intérieur afm de réaliser le temple extérieur, c’est-à-dire une société fraternelle.

En 1723, en Angleterre, le pasteur Désaguliers dédicace au duc de Montaigu la Constitution comprenant l’histoire, lois, obligations, ordonnances, règlements et usages de la respectable confrérie des francs-maçons. C’est de ce document fondamental que naît la franc-maçonnerie d’origine anglaise, chrétienne et protestante.

Tout phénomène ayant une cause, que se passait-il donc, à cette époque et en ce lieu ?

En 1710, Georges 1er de Hanovre, donc allemand, monte sur le trône d’Angleterre et s’adresse à ses sujets lors de son discours inaugural, en latin et en français, car il ne connaissait pas l’Anglais. Traumatisés par les luttes entre les stuartistes, les papistes, les Hanovriens, et j’en passe, une élite à dominante protestante cherche à se rassembler, à réunir ce qui est épars, en trouvant un dénominateur commun, un élément de croyances minimales sur lequel s’entendraient les hommes d’honneur.

En 1723, en Angleterre, l’individu qui se proclamait athée ne pouvait être qu’un stupide complet ou un libertin notoirement corrompu par oubli ou, plus, par mépris des lois de son Créateur.

Tout porte à croire que les fondateurs, en 1723, n’avaient aucunement l’intention de fonder une nouvelle religion ou une secte. Ils avaient le désir de rassembler le plus grand nombre possible de gentlemen en laissant les querelles religieuses au vestiaire et en déposant les métaux, comme l’on dit, à la porte du temple. Leur but était de se rassembler, autour d’un idéal spirituel, d’un besoin de solidarité et de fraternité, dans le secret et la liberté de la loge, hors des Eglises et des corps constitués. Cet idéal est resté le même aujourd’hui.

Mais d’où vient le terme franc-maçon ? Les francs-maçons sont des constructeurs, donc des maçons. Au moyen-âge, l’apprenti, le compagnon et le maître d’une corporation médiévale donnaient à leur labeur un caractère sacré. La cité humaine était une ébauche de la cité divine. Le travail fait avec amour devenait une prière. Il avait un caractère sacré s’il était exécuté avec un état d’esprit se référant à la tradition. Au moyen-âge, maçon signifiait tout à la fois ouvrier, conducteur de travaux et architecte. On distinguait les maçons ordinaires ou rough-masons et les maçons instruits ou free-masons. Ces free-masons étaient groupés en corporations puissantes dans toute la chrétienté. Nous leur devons les chefs-d’oeuvre du roman et de l’ogival. Ils circulaient librement d’un royaume à l’autre, au gré des chantiers. Ils jouissaient de privilèges matériels et d’une certaine liberté de pensée.

Fiers d’être une élite, ils se protégeaient par des barrières de secrets traditionnels et se recrutaient par cooptation. Ils se réunissaient dans un lieu clos, à l’écart des autres, dans un local nommé loge. Ils formaient des apprentis cooptés à une discipline sévère en veillant à leur instruction technique et sur leur valeur morale. En effet, une grande oeuvre n’est réalisée que si l’on garde le coeur pur.

Pour se distinguer des rough-masons et autres manoeuvres, les free-masons échangeaient entre eux des signes, mots et gestes qui leur servaient de passeport et de reconnaissance dans leurs déplacements. Eux seuls savaient manier certains outils, appliquaient des règles de mécanique, de projection, de trigonométrie leur permettant de tracer les plans et de dégrossir une pierre brute jusqu’à ce qu’elle devienne une clef de voûte. Il n’y avait pas de livre imprimés, donc beaucoup d’analphabètes dans leurs rangs. L’enseignement se transmettait oralement, dans le secret des loges, en utilisant largement les symboles.

Lorsque l’âge des cathédrales déclina, on cessa d’utiliser les maillets et les ciseaux pour construire. Vint alors, l’ère des outils symboliques pour tailler les esprits et bâtir les cathédrales spirituelles : les temples intérieurs. Telle fut la naissance de la franc-maçonnerie moderne dite spéculative (du latin speculare qui signifie qui observe) qui a pour objet l’étude des faits de conscience.

Il est remarquable de constater que les sociétés recrutant par cooptation et se protégeant par des secrets fonctionnent sur un modèle standard. Ce type de sociétés date de l’aube de la civilisation. Elles s’imposent pour mission essentielle d’être gardiennes d’une forme élaborée de la vérité qui serait inassimilable voire dangereuse pour le tout-venant et d’initier leurs membres par transmission directe, les chaînons se prolongeant d’un côté vers le lointain passé et l’autre vers l’avenir selon ce que les hermétistes appelaient la chaîne d’or d’Homère. A l’origine de chaque société, est une proclamation du ou des fondateurs qui, en quelque sorte, s’auto-initient. Le fait de résister à l’usure du temps et de perdurer sanctifie toute institution qui tend à faire reculer le plus loin possible son origine en perdant celle-ci dans le passé le plus lointain. Ce qui en augmente considérablement le mystère.

L’initiation en général et maçonnique en particulier se confère par des rituels obéissant à la thématique suivante, commune à toutes les sociétés qui fonctionnent par cooptation et initiation :

1. choix et consécration d’un lieu sacré, templum, temporaire ou définitif ;

2. éloignement des profanes, ou de ceux qui n’ont pas atteint le degré où s’ouvre la cérémonie ;

3. ouverture des travaux par un personnage qualifié qui consacre l’espace et le temps ;

4. introduction, mort et résurrection symbolique du candidat ;

5. épreuves sous formes de voyages et purification, le plus souvent, par les quatre éléments alchimiques, terre, feu, air et eau ;

6. psychodrame évoquant la vie d’un personnage archétypique, à l’origine de la société ;

7. prestation par le néophyte d’un serment solennel qui le lie ad vitam à l’association et à ses frères ;

8. marques d’une personnalité nouvelle, nom mystique, âge symbolique ; vêture particulière, tablier du franc-maçon, épée et éperon du chevalier, canne du compagnon ;

9. transmission des moyens de reconnaissance, signes, mots, gestes, attouchements, marches ;

l0. il lui est dévoilé, directement ou allusivement, les idéaux de la société ;

11. retour au monde devenu profane (du latin pro, en avant et fanum, temple), marqué par une libation, un repas cérémoniel, voire une orgie (Est-ce au programme ? Lama Denys confirme. Rires).

Ces rites de retour ne font pas perdre les qualités d’initié qui sont gardées pour l’éternité.

La rituélie met en oeuvre des symboles s’adressant aux cinq sens car seule la forme permet d’accéder à la non-forme, à l’informel. Tout ce squelette, cette carrosserie symbolique, fonctionne remarquablement. Mais tout va dépendre de ce qui l’anime et du pilote qui orientera vers le bien ou le mal, le noir ou le blanc, le bien des êtres ou leur asservissement. Les forces de la contre-initiation dont parle René Guénon sont aussi à l’oeuvre. Très proches de nous, les nazis ont largement utilisé ces procédés jusqu’à l’emploi de la croix gammée, notamment. Donc, il faut se méfier.

Qu’est-ce donc qui anime l’ordre maçonnique ? Quels sont les buts qu’il se propose d’atteindre ? Quels moyens met-i1 à disposition ? En entrant en franc-maçonnerie, il n’y a pas à adhérer à un programme prédéfini, à croire les enseignements d’un fondateur éclairé. On devient franc-maçon petit à petit, au fil du temps, par imprégnation, par osmose. Par le travail en loge. C’est en maçonnant que l’on devient franc-maçon. Pour gravir les échelons, il est une sorte une vérification

des connaissances.

Ce qui sous-tend le tout, c’est une foi, une foi dans le sens de confiance, une foi inaltérable dans l’individu et sa perfectibilité incessante. Le franc-maçon, femme ou homme, se veut libre autant que faire ce peut et désir améliorer, élever les hommes, ses frères, et améliorer la société humaine en la rendant fraternelle.

La micro-société de la loge doit servir de modèle, de maquette à la société en générale. Ce qui se traduit « par répandre en dehors du temple les vérités qu’il y aura acquises ». C’est par le dialogue, la non-violence, en ayant laissé les certitudes politiques religieuses ou autres, dans un esprit d’ouverture et de tolérance, que le franc-maçon souhaite contribuer à l’apaisement des conflits jusqu’à ce qu’enfin la lumière chasse les ténèbres et que l’ordre se substitue au chaos.

Comment procéder pour que des hommes et des femmes venant d’horizons très différents finissent par se reconnaître comme frères et soeurs, par développer une réelle fraternité où le sens de l’entraide naîtra spontanément ?

C’est toujours et uniquement par la pratique, la pratique du travail en loge, dans un cadre rituel, avec l’aide de symboles, que l’on finit par se sentir franc-maçon et que l’on est reconnu comme tel par la communauté fraternelle.

Juste avant de procéder à l’initiation du profane, celui-ci descend dans une cave éclairée d’une bougie, rappel de la graine que l’on enfouit en terre et qui doit mourir pour devenir épi. Au mur, une inscription reprenant les premières lettres d’une formule alchimique V.I.T.R.I.O.L., signifiant : « visite l’intérieur de la terre et tu y trouveras la pierre cachée ».

C’est donc, avant même le départ, une invitation pressante à cultiver le regard intérieur, à se connaître soi-même. C’est une invitation au « connais-toi toi-même », au « gnôthi seauton » maxime écrite au fronton du temple de Delphes et adoptée par Socrate. N’est-ce pas là une injonction à la méditation, à calmer et à voir le fond de l’esprit ? Cette recommandation n’est, hélas, complétée par aucune instruction technique sur le comment faire, ni par aucune disposition pour en réaliser le suivi.

C’est là le point fondamental qui, à mon sens manque, et où l’enseignement du Bouddha peut apporte une aide inestimable.

Néanmoins au fil des ans, en loge, par la pratique de l’écoute fraternelle et compatissante, le franc-maçon viendra à penser par lui-même, à construire ses propres vérités, à être son propre flambeau.

Cette qualité de pensée libre lui attirera les foudres de tous les totalitarismes, politiques et autres, de tout dogmatisme sans exception. S’il est difficile de cerner avec précision les contenus de l’esprit maçonnique, il est en revanche facile d’en définir les adversaires. Ce sont les mêmes qui ont détruit les universités bouddhistes en Inde, qui ont incendié la bibliothèque d’Alexandrie, les synagogues, allumé les bûchers de l’Inquisition, exterminé les cathares et, en islam, exterminés les babis, édifié les camps de la mort etc., le catalogue serait sans fin.

Les trois mauvais compagnons : l’ignorance, le fanatisme et le mensonge, rôdent toujours. Ils sont actifs et réveillent sans cesse les forces obscures tapies au fond de nos esprits.

A la veille du XXIe siècle, dans deux ans, les forces de lumière et de tolérance doivent contribuer à prendre conscience, à faire prendre conscience à l’humanité, que seule la paix intérieure permettra de réaliser la paix extérieure.

J’ai un peu étudié l’enseignement du Bouddha. Deux points, en tant que franc-maçon, m’ont interpellé. Le premier est : « Ne croyez pas ce que je dis, mais en pratiquant mon enseignement, voyez et observez les résultats. Le second est : « Ne jetez pas le trouble dans les croyances d’autrui, toutes les spiritualités sont respectables. »

En conclusion, qui mieux que la poésie pourrait tenter de cerner la subtilité, le parfum, l’essence de l’esprit maçonnique. Voici quelques extraits d’un poème écrit en 1896 par le frère Rudyard Kipling de retour en Angleterre après un séjour en Inde.

Il s’intitule La Loge mère.

« II y avait Rundle, le chef de station,

Beazeley, des voies et travaux,

Ackmam, de l’intendance,

Dankin, de la prison,

Et Blacke, le sergent instructeur,

Qui fut deux fois notre Vénérable,

Et aussi le vieux Franjee Eduljee

Qui tenait le magasin « Aux denrées européennes ».

Dehors, on se disait : « Sergent, monsieur, salut, salam. »

Dedans c’était : « Mon Frère », et c’était très bien ainsi.

Nous nous réunissions sur le niveau et nous nous quittions sur l’équerre.

Moi, j’étais second diacre dans ma loge-mère, là-bas.

Comme nous nous en revenions à cheval,

Mahomet, Dieu et Shiva

Jouaient étrangement à cache-cache dans nos têtes.

Combien je voudrais les revoir tous

Ceux de ma loge-mère, là-bas !

Dehors, on se disait : « Sergent, monsieur, salut, salam. »

Dedans c’était : « Mon frère », et c’était très bien ainsi.

Comme je voudrais les revoir,

Mes frères noirs et bruns,

Et me retrouver parfait maçon,

Une fois encore, dans ma loge d’autrefois. »

Que l’esprit de tolérance, d’amour et de fraternité éclaire et dirige les travaux de ce deuxième colloque franc—maçonnerie et bouddhisme.

J’ai dit.

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Questions-réponses

Le fondement du bouddhisme est la compassion. Je crois que l’on pourrait dire que la fraternité est le fondement de la franc-maçonnerie. Pourriez-vous développer les similitudes et les différences entre fraternité et compassion ?

Lama Denys. Je vais essayer très brièvement de définir la compassion qui est, dans son ouverture, un moment d’accueil, de réceptivité, de partage. Compatir est partager. Il y a dans la compassion une empathie, une communion entre l’amant et l’aimé, le compatissant et son sujet. Réceptivité aussi dans la compassion où il y a cette sensibilité qui est le fait d’être disponible, sans retenue, sans blocage, dans la situation telle qu’elle est. C’est cette sensibilité qui permet, dans l’harmonie, que la réponse juste, non violente et adaptée – la réponse bonne de toute bonté – agisse. La compassion entendue dans ce sens peut aussi être synonyme d’amour. Mais ce terme, très connoté, prête à confusion.

Compassion et vacuité ont le même dénominateur commun. Tout à l’heure, en quelques mots, j’ai suggéré que la vacuité soit comprise comme l’intelligence dans l’interdépendance, dans une attitude de non-ego, dans une attitude non égocentrée, non égoïste.

L’interdépendance est au plan humain, relationnel, social, économique, cette capacité à interagir, à interdépendre les uns des autres d’une façon non égocentrée, non égoïste. Il y a, dans l’interdépendance et la compassion, la notion de solidarité. Nous sommes solidaires : ne fais pas à

l’autre ce que l’on ne voudrait pas que l’on te fit. J’essaye juste de suggérer la continuité qu’il y a entre interdépendance, compassion, non-violence et solidarité. Je crois que, de la solidarité à la fraternité, la transition est assez évidente.

Jean-Pierre Schnetzler. Fraternité et compassion sont certainement des vertus essentielles aussi bien en franc-maçonnerie qu’en bouddhisme. Mais, comme vient de le suggérer Lama Denys, eIles sont complétées par d’autres vertus. En franc-maçonnerie, on se réfère souvent au ternaire : sagesse, force et beauté. Dans le bouddhisme, la sagesse et la compassion sont dites devoir être cultivées de façon égale. Il y a donc là deux principes complémentaires. Il est très intéressant de noter que trois bodhisattvas sont fréquemment invoqués dans le bouddhisme tantrique : Manjoushri, Vajrasattva, Avalokitechvara, la sagesse, la force et la bonté ou la beauté. On retrouve donc un ternaire équivalent dans les deux cas. Relevons enfin un dernier parallèle symbolique. Dans le bouddhisme, la compassion suppose un sens très aigu de notre appartenance à la totalité de l’univers. Or, les dimensions du temple maçonnique vont du nadir au zénith, du septentrion au midi, de l’orient à l’occident.

On devient maçon en maçonnant, que devient le maître sans tablier ?

Alain Lorand. Il y a des gens qui ont toutes les qualités d’un franc-maçon, mais les circonstances de la vie ont fait qu’ils ne se sont pas fait initier, qu’ils n’en ont pas eu l’occasion ni le désir, peut-être. Cela n’enlève rien à leurs qualités. Le travail en loge permet une facilité. Par la fraternité, par le groupe et par l’étude des symboles, on avance davantage. Il y a des profanes tout à fait honorables qui sont des maçons sans tablier. D’ailleurs, on les cite souvent.

Les participants sont présentés comme francs-maçons et bouddhistes, ou inversement. Est-ce l’ancienneté dans l’une ou l’autre tradition, et si oui, qu’est-ce qui a mené le bouddhiste vers la franc-maçonnerie ?

On a été ainsi présenté effectivement. En ce qui me concerne, j’ai été présenté comme bouddhiste et franc-maçon. Or, il se trouve que je suis devenu simultanément l’un et l’autre. Le frère qui m’a enquêté m’a parlé du bouddhisme et c’est pratiquement en même temps que je suis devenu l’un et l’autre.

Alors, me direz-vous, pourquoi me présenté-je comme bouddhiste et comme franc-maçon ? Ce n’est pas une question de hiérarchie. Je pense simplement que, dans l’ordre du transcendantal, je mettrais le bouddhisme avant la franc-maçonnerie.

Si je devais abandonner l’un ou l’autre, j’abandonnerais peut-être la maçonnerie. Voilà pourquoi je me présente d’abord comme bouddhiste. Il est évident aussi que, dans certains cas et je crois que c’est le cas de certains des intervenants, il s’agit simplement d’une question chronologique.

Jean-Pierre Pilorge. Je voudrais enchaîner sur cette présentation que vous vous proposez de faire de nous-mêmes. Il faut toujours connaître l’heure qu’il est à la montre de l’autre. C’est ce que l’un de mes amis et directeur spirituel m’a enseigné aux cours des exercices spirituels de saint Ignace de Loyola.

Moi, qui suis désigné sous la terminologie de franc-maçon et de chrétien, je suis né catholique romain. J’ai été dans le mouvement scout et dans toutes les formes de responsabilité de ce mouvement à vocation catholique. Puis, je me suis éloigné du catholicisme au début de ma vie d’homme.

En grande recherche, j’ai eu un certain nombre de pratiques dans des domaines orientaux, soit zen, soit soufi, ou encore dans les lettres hébraïques, avant d’entrer en franc-maçonnerie. Au bout de quelques années de pratique maçonnique, j’ai été renvoyé par la maçonnerie comme à travers la vision d’un miroir à ma religion d’origine qui était le catholicisme romain. Je suis redevenu pratiquant depuis une quinzaine d’année dans la religion catholique romaine en essayant, sans jamais faire de confusion, aucun amalgame, de rechercher dans ma pratique religieuse, catholique romaine, s’il y avait une voie initiatique parallèle aux exigences que je trouvais en franc-maçonnerie. J’ai trouvé, par maçonne interposée, les exercices spirituels de St Ignace de Loyola que j’ai pratiqués de nombreuses fois. Là, je suis entré, aussi, dans une démarche catholique, chrétienne, qui a les mêmes exigences que la maçonnerie, la même universalité de vue à travers une pratique. Je dois dire que, depuis ce temps-là, j’ai trouvé parfaitement ma stabilité et mon équilibre.

Et j’insiste beaucoup, l’un enrichissant l’autre par les mêmes exigences et ne devant faire l’objet d’aucun syncrétisme, car le syncrétisme est contraire à la tradition, chacun restant dans ses différences de vocabulaire et de mise en mouvement.

Lama Denys. Je répondrai très brièvement parce que nous aurons le temps de revenir sur ces thèmes ; mais auparavant nous nous étions entendus pour que les personnes qui posent des questions se déclarent afin que nous sachions à qui nous nous adressons.

Le premier Bouddha et les autres Eveillés ont vécu une expérience verticale. Quand ils transmettent, ils sont sur l’horizontale avec leur éducation, leur environnement différents. Leurs enseignements s’en ressentent. Il y a, verticalement, l’immédiateté, qui est une expérience primordiale, fondamentale, aconceptuelle, universelle. Cette expérience a été celle de tous les bouddhas. Le Bouddha Sakyamouni est le quatrième de mille bouddhas d’un kalpa dans une perspective cyclique où les kalpas – cycles cosmiques – se succèdent.

Il n’a fait qu’ouvrir une voie ancienne, universelle, atemporelle. C’est cette expérience, dans ce qu’elle a d’universel, d’atemporel, qui, ensuite, s’inscrit horizontalement dans les différents milieux socioculturels, les différentes matrices sociolinguistiques, et qui se transmet aussi avec différents véhicules langagiers, différentes expressions, avec les spécificités et les différentes façons d’exprimer, de pointer vers cette expérience. Etant entendu, pour être bref, qu’il ne faut pas confondre le doigt et la lune, selon l’adage.

Le bouddhisme évoque et fonde son enseignement sur la non-dualité. En revanche, dans la franc-maçonnerie, nous serions dans l’univers de la multiplicité, donc de la dualité. Où se situe le point de convergence entre bouddhisme et franc-maçonnerie ? C’est une question qui est au centre de notre rencontre, et que je laisse pour plus tard, si vous le voulez bien.

Merci de préciser, au sujet de l’amour, la notion d’amour inconditionnel qui donne à l’amour une toute autre dimension. Il en est une autre que je traiterai en même temps et qui lui est apparentée : la compassion dans son rapport à la non-violence.

Bouddha ne s’est-il jamais mis en colère ? Alors compassion égale non-violence ? Oui, mais la non-violence ne signifie pas la compassion de grand-mère, molle, complaisante, qui satisfait n’importe quel caprice de façon idiote. Il est une compassion qui doit savoir trancher, dire non, qui, lorsqu’une tumeur est maligne, doit savoir en faire l’ablation. En certaines circonstances, le Bouddha savait trancher et c’est là un acte de compassion.

Amour et compassion peuvent être relationnels et immédiats : un relationnel inconditionnel. L’amour et la compassion commencent dans la relation, dans la participation que nous évoquons et ils trouvent leur forme la plus profonde dans ce que l’on pourrait nommer une communion en laquelle l’amant et l’aimé, le sujet et l’objet, ne se vivent plus comme deux séparés. C’est ce que l’on nomme traditionnellement amour-compassion non dualiste, inconditionnel, qui est sans pourquoi.

Y a-t-il plusieurs degrés de lucidité ou un seul ?

Lama Denys. Il y a beaucoup de degrés de lucidité, de vigilance ou de clarté. Toute la pratique de la méditation est une voie d’entrée dans la lumière. On entend ici par lumière aussi bien la clarté que la lucidité. Il y a une toute petite lucidité qui est au départ de la vigilance attentive, une lucidité qui s’éclaire et qui devient de plus en plus claire jusqu’à la lucidité éveillée, la lucidité d’un Bouddha qui est l’intelligence qui se comprend en elle-même ou la lucidité qui se vit en soi dans l’expérience immédiate non dualiste. Il y a une infinité de degrés de lucidité.

Octobre 1997

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Lama Denys

Institut Karma Ling
Hameau de St Hugon
F-73110 ARVILLARD
TEL. : 04.79.25.78.00 – FAX : 04.79.25.78.08

http://www.karmaling.org/

Extrait de : http://www.buddhaline.net

Jean, chapitre 1 6 mai, 2008

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Jean, chapitre 1

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Jn 1:1- Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu.
Jn 1:2- Il était au commencement avec Dieu.
Jn 1:3- Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut.
Jn 1:4- Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
Jn 1:5- et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie.
Jn 1:6- Il y eut un homme envoyé de Dieu ; son nom était Jean.
Jn 1:7- Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
Jn 1:8- Celui-là n’était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière.
Jn 1:9- Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde.
Jn 1:10- Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu.
Jn 1:11- Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli.
Jn 1:12- Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom,
Jn 1:13- lui qui ne fut engendré ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu.
Jn 1:14- Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jn 1:15- Jean lui rend témoignage et il clame :  » C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi, le voilà passé devant moi, parce qu’avant moi il était.  »
Jn 1:16- Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce.
Jn 1:17- Car la Loi fut donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Jn 1:18- Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l’a fait connaître. Le témoignage de Jean.
Jn 1:19- Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander :  » Qui es-tu ?  »
Jn 1:20- Il confessa, il ne nia pas, il confessa :  » Je ne suis pas le Christ.  » –
Jn 1:21-  » Qu’es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ?  » Il dit :  » Je ne le suis pas.  » –  » Es-tu le prophète ?  » Il répondit :  » Non.  »
Jn 1:22- Ils lui dirent alors :  » Qui es-tu, que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ?  » –
Jn 1:23- Il déclara :  » Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit Isaïe, le prophète.  »
Jn 1:24- On avait envoyé des Pharisiens.
Jn 1:25- Ils lui demandèrent :  » Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète ?  »
Jn 1:26- Jean leur répondit :  » Moi, je baptise dans l’eau. Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas,
Jn 1:27- celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale.  »
Jn 1:28- Cela se passait à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.
Jn 1:29- Le lendemain, il voit Jésus venir vers lui et il dit :  » Voici l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.
Jn 1:30- C’est de lui que j’ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce qu’avant moi il était.
Jn 1:31- Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c’est pour qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l’eau.  »
Jn 1:32- Et Jean rendit témoignage en disant :  » J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui.
Jn 1:33- Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, celui-là m’avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint.  »
Jn 1:34- Et moi, j’ai vu et je témoigne que celui-ci est l’Élu de Dieu.  »
Jn 1:35- Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples.
Jn 1:36- Regardant Jésus qui passait, il dit :  » Voici l’agneau de Dieu.  »
Jn 1:37- Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus.
Jn 1:38- Jésus se retourna et, voyant qu’ils le suivaient, leur dit :  » Que cherchez-vous ?  » Ils lui dirent :  » Rabbi – ce qui veut dire Maître -, où demeures-tu ?  »
Jn 1:39- Il leur dit :  » Venez et voyez.  » Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui de jour-là. C’était environ la dixième heure.
Jn 1:40- André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus.
Jn 1:41- Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit :  » Nous avons trouvé le Messie  » – ce qui veut dire Christ.
Jn 1:42- Il l’amena à Jésus. Jésus le regarda et dit :  » Tu es Simon, le fils de Jean ; tu t’appelleras Céphas  » – ce qui veut dire Pierre.
Jn 1:43- Le lendemain, Jésus résolut de partir pour la Galilée ; il rencontre Philippe et lui dit :  » Suis-moi !  »
Jn 1:44- Philippe était de Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre.
Jn 1:45- Philippe rencontre Nathanaèl et lui dit :  » Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l’avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth.  »
Jn 1:46- Nathanaèl lui dit :  » De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?  » Philippe lui dit :  » Viens et vois.  »
Jn 1:47- Jésus vit Nathanaèl venir vers lui et il dit de lui :  » Voici vraiment un Israélite sans détour.  »
Jn 1:48- Nathanaèl lui dit :  » D’où me connais-tu ?  » Jésus lui répondit :  » Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.  »
Jn 1:49- Nathanaèl reprit :  » Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël.  »
Jn 1:50- Jésus lui répondit :  » Parce que je t’ai dit : « Je t’ai vu sous le figuier », tu crois ! Tu verras mieux encore.  »
Jn 1:51- Et il lui dit :  » En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. « 

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La Bible de Jérusalem

 

esquisse colorée

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Symbolisme de la couleur

 

Le symbolisme de la couleur peut être abordé à partir de plusieurs points de vue.

Ce qui est avancé ici pour la couleur pourrait d’ailleurs être appliqué, aux sons, aux formes et d’une manière générale à toute activité sensorielle.

La couleur est en premier lieu une vibration d’une certaine longueur d’onde, c’est une modulation de la lumière solaire. Cette lumière peut être décomposée au moyen de prismes en un spectre coloré traditionnellement composé de 7 bandes (Rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet) mais qui de fait comporte une infinité de nuances dont 300 environs sont différentiables par un œil humain déjà exercé.

Seule une partie du spectre lumineux est perceptible pour l’homme. Les infra-rouges ou ultra-violets par exemple sont totalement en dehors de notre champ de perception sauf à utiliser quelque artifice.

Dans le domaine physique, les radiations lumineuses en bas du spectre (infra-rouge) ont des effets calorifiques, celles qui s’étendent en haut du spectre (ultra-violet) ont des effets chimiques et électriques, la plus grande luminosité se trouve au centre du spectre (jaune).

En étudiant le spectre coloré, on constate une certaine complémentarité des couleurs. Le mélange des couleurs donne le blanc. Si on retire du blanc une couleur (par exemple le rouge) la résultante sera la couleur complémentaire (dans notre exemple le vert). C’est ce contraste , cette complémentarité des couleurs qui crée en fait la couleur physique des objets. Ainsi un objet rouge est vu de cette couleur parce qu’il absorbe toutes les couleurs sauf le rouge qu’il réfléchit. Et si on éclaire un objet qui paraissait rouge avec une lumière verte, cet objet deviendra noir. La complémentarité des couleurs illustre également une des lois du vivant, celle de l’équilibre entre forces opposées ou polarisation. Les trois couleurs fondamentales sont le rouge, le jaune et le bleu.

Si on aborde le point de vue perceptif, les choses sont un peu différentes. Nous abordons là les limites des capacités humaines et ses conditionnements. En quelques mots, la perception que nous avons des couleurs ne correspond pas toujours à leur réalité physique. Nous avons vu que seule une partie du spectre lumineux nous est accessible, de plus certaines combinaisons de couleur interfèrent dans leur perception. Sans vouloir entrer dans le détail, la façon dont nous percevons une couleur dépend de son environnement. Ainsi, du blanc entouré de rouge vif paraîtra légèrement verdâtre. De même le « présence » des couleurs est très différente selon la partie du spectre concernée. Le jaune par exemple est beaucoup plus « présent » que le bleu et si nous voulons composer un « graphisme » équilibré, composé de bleu et de jaune, il faudra beaucoup de bleu et peu de jaune. Certains artistes comme Item ( l’art de la couleur) ont beaucoup travaillé sur les couleurs, leurs résonances et leur « présence » et en ont tiré des conclusions intéressantes. L’aspect perceptif ne se limite pas là, il existe également un aspect culturel à la perception des couleurs. Cet aspect culturel est à rapprocher d’une certaine « culture du regard ». On peut l’illustrer de cette façon. Les anciens Grecs avaient semble t’il des difficultés à distinguer nettement certaines nuances vertes du bleu, et leur donnaient un nom générique. Ceci nous amène à nous interroger sur la relation qui existe entre perception et langage. Une autre façon d’illustrer ce dernier point est de constater la différence de perception qui peut exister celle « d’un oeil exercé »(celui d’un peintre par exemple) et celle de l’homme « moyen ».

Là ou l’un perçoit des centaines de nuances, l’autre en percevra au plus quelques dizaines. Il en serait de même si l’on comparait la perception d’un adulte et celle d’un enfant. Notre perception des couleurs est donc très liée avec notre éducation et peut faire l’objet d’un apprentissage.

L’aspect esthétique de la couleur découle de ce dernier point. Cet aspect est présent dés lors que nous nous trouvons confrontés avec une œuvre d’art ou de façon plus générale avec un spectacle coloré (coucher de soleil par exemple). Le caractère esthétique est issu de la résonance ( émotionnelle, intellectuelle, harmonique…) qu’il induit en nous. Les lois de l’harmonie ont été décrites par les artistes, elles sont relatives à nos modes de perception. Liées à la vibration physique des couleurs, elles dépendent également de notre culture, de notre langue et de notre structure mentale. On a pu interpréter ces « lois de l’harmonie » en fonction du modèle mathématique (proportions, formes, valeurs…), qui n’est somme toute qu’un modèle parmi d’autres.

De l’aspect esthétique, ou le précédant, découle l’aspect émotionnel des couleurs. Les couleurs nous parlent, nous excitent, nous attirent, nous repoussent, nous dépriment. Nous restons là encore dans un domaine très proche du domaine culturel. Le domaine symbolique, spirituel ou magique est le dernier aspect que nous traiterons ici.

La symbolique des couleurs dépend de tous ces aspects que nous venons d’évoquer, mais aussi des correspondances analogiques que peuvent avoir les couleurs selon les systèmes étudiés.

D’un point de vue « naturaliste » les couleurs représentent les modalités de manifestation de l’énergie vitale. Le vert est lié à la végétation, à la Terre , à la Manifestation. Le rouge est lié au sang, à la vie animale qui s’ouvre vers le haut. Le Noir est la couleur de la mort, de la nuit, de la décomposition alors que le blanc est celle de la Lumière.

esquisse colorée dans Recherches & Reflexions couleur

Selon d’autres grilles, les 7 couleurs fondamentales correspondent aux 7 planètes, aux 7 notes de musique , aux 7 chakras… Chaque système est donc porteur de ses propres références. Comme dans tout système symbolique, les correspondances établies ne sont réellement valide que pour le système concerné. Ce qu’il importe de préserver, c’est la cohérence interne des symboles entre eux et non pas le sens absolu de ceux ci.

Nous donnons ci après un tableau de correspondances traditionnelles qui devra être lu en fonction de ce que nous venons de dire plus haut.

Noir : Les ténèbres, le mal, la mort, la matière première, la gestation , le non-être, l’inconscient, la Terre du tombeau, le temps, Saturne, le « sable » du blason.

Vert : La végétation, la création, le cuivre, Vénus, la fonction végétative, la Terre fertile, la régénération, le « sinople » du blason, le vert est le complément du rouge avec lequel il possède quelques affinités occultes.

Jaune: Le jaune est la Lumière, l’Or, mais aussi l’orgueil et la Chute. C’est une couleur solaire, active en concordance avec le Verbe. C’est l’initiation, en Qabal le jaune est la couleur de l’Air.

Rouge: C’est la couleur du sang et du Feu. Celle de la vie animale, active qui possède à la fois un aspect dynamique et destructeur. C’est l’évolution mais aussi l’aspect guerrier de Mars. Le rouge est la couleur de la Pierre aboutie. En blason le rouge est nommé « gueule » qui traduit à la fois le coté animal, l’élan vital et le coté destructeur de la couleur.

Bleu: c’est la couleur de l’Eau en Qabal, celle de Jupiter mais aussi du ciel azuré. Couleur froide le bleu est aussi féminin. C’est la couleur mariale. Le bleu est une couleur apaisante qui « dématérialise » les choses.

Blanc : couleur absolue, à la fois le Tout et l’Un. Astrologiquement c’est la couleur de la Lune et de l’Argent. le blanc est la pureté froide, le reflet de l’Absolu dans la matière. C’est la blancheur des spectres, celle des os, qui comme le noir est symbole de mort, initiatiquement ce serait une mort dont on se relève. Le blanc est pureté, innocence c’est la couleur de la révélation.

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VITRIOL 5 mai, 2008

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V.I.T.R.I.O.L
TOI qui dans ce Temple vas entrer,
Quel secret espères-tu trouver ?
Sache que de ce que tu verras,
Peu de symboles tu comprendras.
Certes, tes frères te guideront,
Mais ne te berce pas d’illusions,
Comme toi ils cherchent le secret
Qu’Isis sous son voile tient caché.
Nous sommes les dignes fils d’HERMES,
La nature est notre Maîtresse
Et l’Univers notre royaume.
Bien que misérables gnomes
De bel argile rouge pétris,
Nous avons en nous le souffle de vie
Qui, d’un GOLEM au corps froid,
Fit de nous des humains qui croient
Que le vil plomb en or sacré
Tout Homme peut transmuter.
 

TOI qui dans ce Temple entreras,
Le vrai secret n’est pas là :
Plonge dans la fange de ton être,
Alors, après, tu pourras renaître.

René-Pierre AMSELLE

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Salvador ALLENDE

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Socialisme

&

Franc-maçonnerie

Dans cette planche prononcée à la Grande Loge de Colombie de Bogota le 28 août 1971, le président en exercice du Chili proclame son adhésion profonde et constante aux idéaux maçonniques qui l’ont guidé dans son action politique. Le projet et le programme de l’Unidad Popular, mouvement qui a porté Allende à la présidence du Chili, apparaissent clairement comme la reviviscence historique et politique d’un front populaire chilien à la tête duquel se trouvait, dans les années 1930, le frère Pedro Aguirre Zerda, radical de droite et leader d’une formation qui s’étendait des marxistes aux radicaux et aux démocrates. Il semble évident et non fortuit qu’il y ait eu un rapport entre le front populaire de Zerda et la liste qui porta le frère Ernesto Nathan à devenir maire de Rome. Il s’agit donc d’un document d’un grand intérêt, dans lequel Allende se montre conscient des difficultés qu’Unidad Popular allait rencontrer. Pourtant, il semble sous-évaluer risques et périls, et l’on en trouve la preuve dans son affirmation sereine et peut-être naïve: «il est rare aujourd’hui que l’on craigne la présence d’un franc-maçon ou d’un socialiste à la présidence du Chili». L’histoire nous a montré combien on craignait la présence d’un socialiste.

 

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Sérénissime Grand Maître de la Grande loge de Colombie, très chers frères du Suprême Conseil, hauts dignitaires de l’Ordre, mes très chers frères: regardant en arrière, le début de ma vie, je me souviens qu’il ne me fut pas facile de devenir membre de la Grande Loge du Chili, parce que j’avais été un étudiant rebelle. Et si j’ai persévéré à frapper à la porte de la respectable Loge Progreso n° 4 de Valparaiso, c’est par profonde conviction, imprégné des principes maçonniques inculqués à notre famille par mon père, notre cher Frère Ramon Allende Padilla Huelvo, qui fut Sérénissime grand Maître de la Grande Loge du Chili et fondateur de la loge qui m’ouvrit ses portes à Valparaiso, la seconde loge du pays.
J’étais pleinement conscient que l’Ordre n’est ni une secte, ni un parti, et qu’en dégrossissant la pierre brute on se prépare à agir dans le monde profane. Je savais que les Francs-maçons se devaient d’agir dans le monde profane en se fondant sur les principes permanents de la Franc-maçonnerie. C’est pour cette raison, et non en manière de remerciement (étant donné que ce terme est impropre entre Frères) mais plutôt pour témoigner sur le contenu généreux des paroles du souverain Grand Commandeur et du Sérénissime Grand maître que je voudrais évoquer la nuit de mon initiation, lorsque, écoutant le Rituel pour la première fois, j’entendis que «les hommes sans principe et sans idées fermes sont comme les bateaux dont le timon est rompu, ils se brisent contre les écueils».
J’appris également que dans notre ordre, la hiérarchie ne se fondait pas sur des distinctions sociales ou économiques. Ainsi, dès le premier instant, ma conviction se fit plus forte que les principes de l’Ordre, projetés dans le monde profane, pouvaient et devaient contribuer au grand processus de renouveau que tous les peuples du monde cherchent à mettre en œuvre, et particulièrement les peuples de ce continent, dont la dépendance politique et économique accentue leur tragédie de pays en voie de développement.
La tolérance, j’en suis sûr, est une des vertus les plus profondes et solides; durant mes 33 ans de vie maçonnique, j’ai toujours insisté, dans les planches que j’ai présentées aux diverses loges de mon pays, sur la certitude de pouvoir vivre harmonieusement dans le Temples avec mes Frères, même si pour beaucoup il était difficile d’imaginer que cela fût possible pour un homme qui, dans la vie profane, se proclamait ouvertement marxiste. Cette réalité était comprise dans les loges, mais elle ne l’était pas dans mon propre parti.
Lors des congrès de ce parti, pourtant fondé par un Ex Sérénissime Grand Maître de l’Ordre Maçonnique du Chili, Eugenio Matto Hurtado, on discuta plus d’une fois de l’incompatibilité entre Socialisme et Maçonnerie. J’ai soutenu mon droit à faire partie des deux en même temps. J’ai dit alors qu’en cas d’incompatibilité, c’est le parti que j’abandonnerais, sans cesser pour autant de rester fidèle aux idéaux et aux principes socialistes. Mais en même temps, j’affirmais en Loge que le jour où l’Ordre proclamerait l’incompatibilité entre mes idéaux et convictions marxistes et mon appartenance maçonnique, j’abandonnerais une Loge où l’on aurait cessé de pratiquer la vertu de tolérance. J’ai donc pu vivre cette double réalité, maçon et marxiste, et je crois pouvoir affirmer aux Frères de la Grande Loge de Colombie que je vis dans la loyauté au regard des principes de l’Ordre, tant à l’intérieur de l’Ordre que dans le monde profane.
Au cours de toutes ces années durant lesquelles, étudiant, j’ai connu la prison, l’expulsion de l’Université, et la relégation (pratique des dictateurs chiliens qui consistait à déporter les opposants dans des régions isolées du pays, comme durant la période fasciste italienne, ndlr) jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours été conséquent avec mes convictions. J’ai soutenu des combats dans un monde politique agité, dans un pays qui avait atteint un haut niveau de culture politique, parfois sans moyens, mais toujours certain d’arriver un jour à la Présidence du Chili. Je voulais ouvrir un sillon, semer une graine, l’arroser de l’exemple d’une vie d’efforts, afin qu’un jour elle donne un fruit; non pas pour moi, mais pour mon peuple, pour ma Patrie, qui méritait une vie différente. Certes, le Chili, comme je l’ai dit, a atteint un développement politique supérieur à celui des autres pays de ce continent, et la démocratie bourgeoise y a permis le développement de toutes les idées, mais on le doit à la lutte des masses populaires pour le respect des droits de l’homme, et aux conquêtes obtenues par le peuple au cours d’héroïques batailles pour la dignité et pour le pain.
Bien que le Chili ait pu devenir un pays politiquement indépendant, il ne l’est pas du point de vue économique. Et nous croyons que l’indépendance économique est nécessaire pour que notre pays soit authentiquement libre politiquement. Nous pensons qu’il est fondamental d’atteindre cet objectif en tant que Peuple, que Nation, que Pays. De même il est fondamental que l’homme de mon pays cesse d’avoir la peur de vivre, rompe avec la soumission, obtienne le droit au travail, à l’éducation, au logement, à la santé et aux loisirs. Nous pensons que l’homme du Chili doit pouvoir vivre le contenu de ces paroles si pleines de sens, qui constituent le triple socle de la Maçonnerie: FRATERNITE, EGALITE, LIBERTE. Nous avons soutenu qu’il ne peut y avoir d’égalité lorsque peu de gens possèdent tout tandis que beaucoup n’ont rien. Nous pensons que la fraternité ne peut pas exister lorsque l’exploitation de l’homme par l’homme est la caractéristique d’un régime ou d’un système. Et la liberté abstraite doit céder le pas à la liberté concrète. C’est pour tout cela que nous avons lutté.
Nous savons que la tâche sera rude, et nous sommes pleinement conscients que chaque pays a sa réalité, ses méthodes, son histoire, sa manière de penser particulières. Et c’est pourquoi nous respectons les caractéristiques qui donnent un profil particulier à chaque nation du monde, surtout sur ce continent. Mais nous savons aussi en toute conscience que ces nations ne réussiront à émerger que si elles brisent leurs chaînes, grâce à l’effort solitaire de quelques hommes, nés en diverses terres sous des drapeaux différents, mais unis sous un seul drapeau idéal, pour rendre possible une Amérique indépendante et unie. L’histoire nous enseigne que quelques loges irrégulières, comme la Lautariane (fondée par Simon Bolivar et d’autres frères étrangers au Chili, ndlr) furent la graine et le ciment des luttes pour l’indépendance.
Simon BolivarEt ici, dans la Grande Loge de Colombie, je peux rappeler avec une profonde satisfaction que Bolivar, lorsqu’il apprit la défaite, écrivit à O’Higgins (Franc-maçon libérateur du Chili, ndlr) «qu’il y voyait la preuve de sa ténacité» et ces paroles éveillèrent un écho chez le père de notre patrie, lui donnant la force de se reprendre et de passer dans la fraternelle terre argentine, où, avec San Martin (Franc-maçon, libérateur de l’Argentine, ndlr) il put commencer la bataille pour la libération du Chili. Il eut pour l’extrême sud de l’Amérique la même vision que Bolivar avait eue pour le reste du continent. Et le 20 août, il salua le navire appareillant en baie de Valparaiso pour entreprendre l’expédition qui devait libérer le Pérou avec ces paroles: «de ces quatre bouts de bois dépend le sort de l’Amérique». Ce furent des soldats du Chili et de l’Argentine qui contribuèrent à la libération du Pérou.
Dans le monde contemporain, plus que l’homme, ce sont les peuples qui doivent être, qui sont les acteurs fondamentaux de l’Histoire. C’est pour cela que j’ai fait en sorte que le peuple chilien prenne conscience de sa force et sache trouver son chemin. Ce furent les masses populaires chiliennes, paysans et ouvriers, étudiants, employés, techniciens, spécialistes, intellectuels et artistes, athées et croyants, maçons, chrétiens, laïcs. Ce furent des hommes regroupés au sein de partis centenaires comme le parti radical, ou sans appartenance politique, mais rassemblés sur un programme exaltant la volonté combative des masses chiliennes pour affronter le réformisme de la démocratie chrétienne et la candidature de Monsieur Jorge Alessandri, qui représentait le capitalisme traditionnel.
Le Chili a vécu la longue mais non stérile période des gouvernements capitalistes. Et si je dis non stérile, c’est effectivement parce que je soutiens que dans notre pays, la démocratie bourgeoise a fonctionné vraiment ainsi. Les institutions chiliennes sont plus que centenaires, et cette année, le Congrès de ma patrie, auquel j’appartiens depuis vingt sept ans, deux comme député et vingt cinq comme sénateur, fêtera ses 160 ans de travail quasi ininterrompu. Je dirais même de travail ininterrompu. Nous ne renions pas ce qui a été fait, mais nous soutenons que le chemin d’hier ne peut pas être celui de demain. Au vieux système politique on doit au moins d’avoir fait miroiter l’espérance, même démagogique, d’une révolution et d’une liberté taillées sur le modèle réformiste de la démocratie chrétienne.
Et je ne nie pas que ce gouvernement, auquel succède désormais le gouvernement du peuple, n’ait pas accompli des pas en avant dans les domaines économique, social et politique. Mais il n’a pas éliminé les grands déficits qui caractérisent l’existence des peuples comme les nôtres : logement, travail, santé, éducation. Il n’existe aucun pays en voie de développement qui ait pu résoudre un seul de ces éléments essentiels, en particulier sur ce continent, où un vaste secteur humain a toujours été méconnu. Il s’agit des descendants des Atahualpa, ou des fils de Lautaro dans ma patrie, l’héroïque aruaco, le mapuche, l’indien ou le métis. Alors qu’ils ont donné la semence de notre race, ils ont été repoussés, infériorisés, et dans certains pays, niés dans leur existence.
C’est pourquoi notre lutte et notre détermination ont tendu à donner le pouvoir à un peuple qui désirait une profonde transformation dans les domaines économique, social et politique, et non la transmission du pouvoir d’un homme à un autre. Comme je l’ai déjà dit, Sérénissime Grand Maître, pour ouvrir le chemin vers son droit légitime au socialisme, le Chili a sa propre histoire, comme les autres peuples ont la leur avec ses caractéristiques particulières. Et la Colombie a, comme le Chili, sa propre vocation démocratique et libertaire.
En 1938 en effet, nous vivions une époque différente de celle de tous les peuples du continent, et de presque tous les peuples d’Europe et du monde: le Chili fut un des trois pays du monde à avoir un «Front Populaire». Et un franc-maçon radical, Maître et homme d’Etat, Pedro Aguirre Zerda, arriva au pouvoir grâce à l’entente entre le multiséculaire parti radical et les partis marxiste, communiste, socialiste et démocratique. Dans ma patrie, et hors de ma patrie, on combattait la possibilité d’une victoire du front Populaire en sonnant le tocsin. On parlait d’ «idiots utiles» en disant que les communistes et les socialistes se seraient servis des radicaux pour instaurer une dictature.
Et Aguirre Zerda, radical de droite, devint grand avec l’exercice du pouvoir, parce qu’il consacra sa vie au contact avec le peuple dans une totale loyauté. Et lorsqu’un jour funeste des soldats qui ne respectaient pas l’objection de conscience reconnue par la Constitution se rebellèrent sous le prétexte futile que sur la façade du palais de la Moneda flottait un drapeau rouge alors qu’en réalité, c’était un drapeau d’un parti politique simplement appuyé au mur, ce fut le peuple qui entoura la caserne. Ce fut le peuple qui, sans un seul coup de fusil, les obligea à se rendre, sans qu’un coup soit tiré sur cette foule disposée à défendre un radical Franc-maçon, Maître et homme d’Etat.
Aux racines de l’évolution politique chilienne, on trouve des antécédents sans parallèles; il est donc difficile de comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans ma patrie: il est rare désormais qu’on craigne la présence d’un Franc-maçon ou d’un socialiste à la présidence du Chili. La vérité, Sérénissime Grand-Maître, c’est que personne, que ce soit dans ma patrie ou hors des frontières, ne peut soutenir qu’on l’a trompé: durant plus d’une année nous avons fait connaître le programme de Unidad Popular où se côtoient, comme je l’ai dit, laïcs, marxistes, chrétiens, écrivains, cultivateurs, mineurs des mines de cuivre. Tout ceux qui l’ont voulu ont pu savoir pour quoi nous luttions.
J’ai toujours soutenu que s’il était difficile de gagner les élections, il serait bien plus difficile encore de construire le socialisme. Et j’ai toujours dit aussi qu’il s’agissait là d’une tâche que ne pouvait conduire à son terme un homme ou une coalition de partis, mais seulement un peuple organisé, discipliné, conscient, responsable de sa grande tâche historique, et les faits ont confirmé cette assertion. Nous fûmes combattus comme en 1938. Et moi qui ai été plusieurs fois candidat, je sais à quelles méthodes on arrive à recourir pour combattre l’avancée des peuples. En 1969 fut suscitée une impressionnante croisade semant la panique de la persécution religieuse, la crainte de l’élimination des Forces Armées du Chili, et de la dissolution du corps des Carabiniers: arguments simplistes, mais capables, grâce à leur malveillance cachée, d’être assimilés et de nous aliéner les votes dont nous avions besoin.
J’ai toujours soutenu que chaque pays devait trouver sa voie en fonction de sa propre réalité. Mais j’ai toujours ajouté que d’un point de vue théorique, au moins pour moi, la guérilla, la rébellion armée, l’insurrection populaire armée ou les élections étaient autant de chemins que le peuple pouvait choisir en fonction de sa propre réalité. Je le dis sans circonlocutions. Il y a des pays où personne ne peut imaginer des élections, parce qu’il n’y existe pas de parlement, pas de partis, pas d’organisations syndicales.
Nous faisons donc notre chemin dans le cadre des lois de la démocratie bourgeoise, à la fois décidés à les respecter et à oeuvrer à leur transformation, pour rendre possible à l’homme du Chili une autre existence, pour que le Chili soit vraiment une patrie pour tous les chiliens. Nous avons proposé une révolution authentiquement chilienne, faite par les Chiliens pour le Chili. Nous n’exportons pas notre révolution pour une raison très simple: nous connaissons, au moins un peu, les caractéristiques de chaque pays. Pour que l’on puisse exporter la démocratie et la liberté, il faudrait des conditions qui n’existent pas dans l’immense majorité des pays d’Amérique latine. C’est pourquoi, mes Frères de la Grande Loge de Colombie, vous pouvez juger par vous même de la sincérité de notre position de non intervention. Et c’est là l’expression franche d’un Frère à ses Frères.
Notre bataille est dure et difficile parce qu’indiscutablement, pour élever les conditions de vie de notre peuple, nous devons effectuer de grandes transformations révolutionnaires qui frappent des intérêts extérieurs comme les capitaux étrangers et l’impérialisme, et des intérêts nationaux comme les monopoles et les banques. Nous sommes convaincus que nous ne pourrons vaincre le sous-développement et l’ignorance, de même que la misère morale et physiologique, si nous n’utilisons pas les excédents de notre économie pour semer des écoles, des routes, des fermes cultivées avec des techniques modernes, pour jouir, dans notre propre patrie, des bénéfices qui nous appartiennent légitimement.
Prenons l’exemple du cuivre, typique du Chili: cette richesse, pour nous fondamentale, pilier de notre économie, représente 82% de nos exportations, et produit 24% des recettes fiscales. Le cuivre a toujours été géré par des mains non chiliennes. Les investissements initiaux des sociétés américaines du cuivre, il y a 50 ans, ne dépassaient pas 13 millions de dollars. Et au cours de ces années sont sortis du Chili 3.200 millions de dollars qui sont allés enrichir les grands empires industriels. Dans ces conditions, comment pouvons-nous progresser? Comment un peuple qui possède la plus grande réserve mondiale de cuivre, la plus grande mine du monde, Chuquicamata, ne peut-il contrôler les prix, le niveau de production, les marchés, alors qu’une augmentation d’un centième de dollar sur la livre de cuivre représenterait pour le Chili une entrée de 12 millions de dollars? Comment comprendre que cela, que nous appelons «le salaire du Chili», soit exclusivement géré par des mains étrangères?
Mes chers Frères, je déclare solennellement que dans cette décision qui est la nôtre de récupérer nos richesses fondamentales, il n’y a aucune volonté de discrimination, rien qui soit contre les peuples. Nous respectons les Etats-Unis comme nation. Nous connaissons leur histoire et nous comprenons parfaitement la phrase de Lincoln lorsqu’il disait, parlant de sa patrie: «cette nation est à demi libre et à demi esclave». Ces mêmes paroles, cette même phrase, nous pouvons les appliquer à notre peuple, apparemment libre, mais esclave de la réalité moderne. C’est pour cela que nous avons lutté et combattu.
J’ai donné l’exemple du cuivre, mais je pourrais parler du fer, de l’acier, du charbon, du soufre, et je pourrais aussi parler de la terre. Dans un pays qui peut nourrir 20 millions d’habitants ou peut-être davantage, on importe de la viande, du blé, du beurre, de l’huile pour une valeur de 180-200 millions de dollars. Si l’augmentation de la population continuait au taux de 2,9%, en 2000 le Chili devrait importer 1.000 millions de dollars de nourriture. En ce moment, la totalité des exportations chiliennes est de l’ordre de 1.200 millions de dollars par an, dont le cuivre représente 1.030 millions. Dans ces conditions, on ne peut échapper à la profonde nécessité d’une réforme agraire, qui fait partie du processus de développement économique du pays. Et il ne s’agit pas seulement d’un changement de propriété de la terre, mais de l’élévation du niveau intellectuel et moral des agriculteurs. Nous avons fait nôtre la phrase de Tupac-Amaru, le cacique du pérou, qui disait à ses indiens: «le patron ne mangera plus de ta faim». Nous avons voulu que l’agriculteur obtienne le droit de manger lui aussi ce que la terre produit.
Et moi qui suis médecin et qui suis resté durant 5 ans président du Collège Médical du Chili, en même temps qu’un sénateur socialiste batailleur, moi qui connais la vie de cette association professionnelle, qui puis dire avec satisfaction à mes Frères que les médecins de mon pays m’estiment et m’ont toujours estimé, je dois signaler avec la douleur d’un Chilien ce qui arrive certainement aussi dans les autres pays: 600.000 enfants de ma patrie, une patrie, Sérénissime Grand Maître, qui a atteint le niveau politique dont je parlais plus haut, sont handicapés mentaux faute d’avoir reçu assez de protéines durant leurs six premiers mois de vie. Face à cette réalité, on ne peut rester conformiste. Face à ce tableau, je me dois de porter au monde profane les principes que l’on m’a enseignés et que j’ai appris de l’Ordre.
C’est pour cela que j’ai combattu, c’est pour cela que l’on me considère moins comme un vrai Président que comme le porte-voix du peuple, qui doit accomplir sans tergiverser le programme qu’il a présenté au peuple. J’ai pris cet engagement avec ma conscience, l’engagement d’un Maçon avec sa conscience de Maçon, avec l’histoire, avec ma patrie. Il y aura sans doute des représailles: il est difficile de frapper ces intérêts, et nous savons qu’ils se défendront, nous le voyons déjà. Mais jusques à quand les peuples supporteront-ils d’être dirigés et contrôlés à distance? Durant ces vingt dernières années, on a parlé de Fonds Monétaire International et de convertibilité en or des monnaies. Et du jour au lendemain, au gré du pays qui a l’hégémonie, on change les règles du jeu et on frappe nos faibles économies. Pendant quinze ans, vingt ans, nous avons vu qu’on a interdit l’entrée aux nations unies de la république populaire de Chine, un pays de 900 millions d’habitants.
Mais pour des raisons de politique intérieure, à la veille d’élections, on peut bien déclarer que l’on reconnaîtra la Chine, et le président des Etats-Unis peut bien se rendre en Chine pour s’entretenir avec Mao Tse Toung. Seulement, nous, nous ne pouvons pas le faire avant. Jusques à quand nous interdira-t-on de tracer notre propre chemin, de prendre en main les drapeaux libérateurs des partisans de l’indépendance de ce Continent pour les transformer en réalité, alors que c’est la tâche qu’ils nous assignent? Si c’est cela être révolutionnaire, je déclare que je le suis, et si c’est cela être Maçon, je déclare également que je le suis.
Et je peux dire à mes chers Frères de la Grande Loge de Colombie que dans ma partie, il n’y a pas un seul homme emprisonné (pour délit d’opinion, ndlr) que dans ma patrie il n’y a pas un détenu politique, que dans ma patrie on respecte tous les droits. Cette nuit, j’ai eu le plaisir de gagner ce temple accompagné par l’Ambassadeur du Chili en Colombie, notre cher Frère Hernàn Gutiérrez. Avec nous se trouvait également le directeur général des carabiniers, le Général José Maria Sepùlveda, lui aussi notre Frère, et tous les deux savent parfaitement que ce que je vous dis là est vrai. Et s’il fallait absolument trouver un témoin, il se trouve ici présent un Frère qui a vu la lumière dans ce temple, parce qu’il est Colombien. C’est l’Ambassadeur de Colombie au Chili, qui n’a pas oublié qu’il était Maçon. J’ai eu la joie et la chance de lui serrer la main après le triomphe des urnes, dans un temple maçonnique, qu’il fréquentait tout en étant diplomate, comme le fait ici Gutiérrez dans une loge (colombienne, ndlr) pour remplir ses obligations maçonniques.
Pour ces raisons, je pense que, compte tenu du climat qui régnait avant et pendant les élections, nous aurons à affronter des faits beaucoup plus graves. Il existe des gouvernements qui trouvent légitime de défendre les intérêts d’un petit nombre de gens très puissants. Quant à moi, je me réserve le droit de défendre les intérêts de mon peuple et de ma patrie contre les intérêts de ce petit nombre. Si quelqu’un pense qu’en ce moment les menaces matérielles peuvent faire plier le peuple, il se trompe. Les Etats-Unis doivent tirer la leçon du Viêt-nam.
La leçon du Viêt-Nam vaut pour tous les petits pays, car elle la leçon de l’héroïsme et de la dignité. Pendant qu’il y a des pays qui dépensent des centaines de millions de dollars par an sur un continent qui n’est pas le leur, pour empêcher un peuple de choisir son propre destin, l’Amérique latine doit rester les mains tendues, implorante, pour mendier de petits prêts, goulettes de lait des mamelles énormes du plus puissant pays capitaliste. De plus, durant les dix dernières années, en raison du principe d’amortissement du capital et des intérêts, il est sorti de ce pays bien plus de millions qu’il n’en est entré comme investissements en provenance de l’étranger. L’Amérique latine, continent pauvre, exporte du capital, contrairement au plus puissant pays du monde, le pays du capitalisme international.
Voilà donc notre lutte, c’est pour cela que j’utilise ce langage, qui est celui de la clarté, comme je me dois de l’utiliser en présence de mes Frères. C’est un affrontement qui n’aura pas le seul Chili pour champ, il se déchaîne dans toutes les parties du monde, l’heure est venue, les anciens systèmes craquent. Il est de notre devoir de garder les yeux ouverts, attentifs à ce qui arrivera demain, analysant nos capacités à trouver les lits qui permettront aux grands fleuves des masses de continuer leur chemin qui ne doit pas être celui de la violence inutile. Je l’ai dit dans mon pays, je le répète ici à vous, mes frères de Colombie : je ne suis pas une digue, je suis au contraire le lit dans lequel le peuple pourra avancer avec la certitude que ses droits seront respectés. On ne peut pas retenir les avalanches de l’histoire. Les lois répressives ne peuvent pas apaiser la faim des peuples. Elles pourront peut-être retarder le mouvement quelques années, une génération peut-être. Mais tôt ou tard, les digues rompront, la marée humaine se précipitera, cette fois avec violence, une violence juste, dirai-je, car la faim et la souffrance durent depuis des millénaires en tant de lieux, et depuis des siècles sur notre continent.
Si de vieilles institutions comme l’Eglise voient se transformer les contenus de leur propre existence, si les évêques réunis à Medellin parlent un langage qui, il y a seulement dix ans, aurait été considéré comme révolutionnaire, c’est parce qu’ils ont compris qu’ils doivent récupérer le Verbe du Christ s’ils veulent se sauver en tant qu’institution. Car s’ils persistent dans leur compromission permanente avec les intérêt d’un petit nombre, personne ne croira plus demain à l’enseignement de celui qui fut le Maître de Galilée, et que je respecte en tant qu’homme.
C’est aussi pour cela que je pense, et que je rêve. Je rêve à la nuit de mon Initiation, lorsque j’entendis ces paroles: «les hommes sans principe et sans idées fermes sont comme les bateaux dont le timon est rompu, ils se brisent contre les écueils». Je voudrais dire à mes frères de Colombie que je ne lâcherai pas le timon que constituent mes principes maçonniques. Ils est difficile de faire une révolution sans coût social, et il est dur de s’affronter aux puissants intérêts internationaux et nationaux. L’unique chose que je désire, c’est que demain, une fois ma tâche accomplie, je puisse entrer (la tête haute, ndlr) dans mon Temple, comme lorsque j’y suis entré en tant que nouveau président du Chili.

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Version transcrite à partir de la bande magnétique enregistrée par le Grand secrétaire de la Grande Loge de Colombie

 


Ouverture encore avec humour 4 mai, 2008

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Ouverture et Fermeture des Travaux

(Version Chtimi)

Les personnages : L’Ingénieur, el ler Poron, el 2e Porion, el mineur Cafougnette, el Mait’Bout’feu,

Maît’ Bout’feu

L’vez – vous tertouss, mes comarates, v’la M’sieu l’Ingénieur.

L’Ingénieur

(traversant el local d’el porte à sin bureau)

Vous pouvez vous rassir, mes comarates, in va c’mincher l’ouvrache! Comarade deuxième Porion queul est le ler ouvrache d’un Porion à l’ouverture d’el cage?

2ème Porion

(au milieu d’el rangée ed droite en intrant)

M’sieu l’Ingénieur, ch’est d’erwettier si tous les comarates, y ont leu barrette, leu béguin, leur lampe et tous l’zautieux et qué l’port’ del cage, elle est bin asseurée.
Comarate, Porion ed’guide, el cage, elle est ti prête à dévaler?

Le Porion ed’guide

(Débout à l’porte)

Comarate 2ème Porion, tout y est in ord’, in peut y aller.

Le 2ème Porion

M’sieu l’Ingénieur, tout y est in’ ord, les comarates y ont tous l’zautieux, el cage elle est asseurée…in peut y aller.

L’Ingénieur

Comarade, ler Porion, queul est l’2ème ouvrache d’un ler Porion al’fosse?

Le ler Porion

(tout d’suite à gauche in rintrant)

M’sieu l’Ingénieur, ché d’erwettier si tous les comarates sont galibots, hierscheux ou bin mineurs à leu plache et à leu n’ouvrache.

L’Ingénieur

Din ch’cas là, ler et 2ème Porions, allez vir chacun de vot’côté, erwettiez vos lampes et dites me si cha va. Ar’levez-vous mescomarates!.

Comarates, avint d’aller au front d’talle ou bin au foudroyache, vous vous f’rez arconnaîte comme galibots au passache des deux Porions.

Le 2ème Porion

M’sieu l’Ingénieur, tous les comarates qui vont dins l’bowette du septentrion sont galibots à leu plache et leu n’office.

Le ler Porion

M’sieu l’Ingénieur, tous les comarates d’el bowette du Septentrion et du Midi sont galibots à leu plache et à leu n’ouvrache.

L’Ingénieur

Ichi, à l’accrochache, tout y est parel.

(L’cage, elle dévale, in arrive à l’accrochache.)

Mes comarates, el cage, elle est bin dévalée, l’accrochache y est in sécurité, tous les comarates sont galibots, in peut s’mette à l’ouvrache. Comarate ler Porion, qu’och qu’in d’minde quint in va à l’ouvrache?

Le ler Porion

El Leumière, M’sieu l’Ingénieur.

L’Ingénieur

Queul’ Leumière nous éclaire et qui n’oche point d’grisou. Comarates ler et 2ème Porion, faites-me vir vos lampes, si elles sont bin réglées.

Comarate, Mait’Bout’feu, vous buquerez d’sus le daine, chaque fos qui n’dara un qui ara quetquose à dire.

Pusqu’in est chi à l’coïette, qui n’y a personne qui nous surque, in va s’mette à l’ouvrache.

Comarate géomète, ouvrez l’lif del bowette, arringez l’zauthieux, déroulez l’plan d’el fosse.

Vous pouvez vous rassir mes comarates.

Comarates 2ème Porion, queul ache équ t’as.

Le 2ème Porion

Tros ins, M’sieu l’Ingénieur

L’Ingénieur

A t’vir in t’donneros pus q’ cha.
Comarates ler Porion, queul heur’qui est ?

Le ler Porion

M’sieu l’Ingénieur, je n’saros pas voul’dire, ichi, y n’fait pas clair.

L’Ingénieur

Puisqu’il en est ainsi, in va ouvrer au noir. Mes Comarates, l’ord’du jour appelle eine planque du comarate Cafougnette qui dot dév’nir hierscheux à carbon. Mait Bout’feu, va-t’in quer not frère et amène le chi à côté ed mi.

(El Mait’ Bout’feu amène Cafougnette al gauche ed’l’Ingénieur).

(Tiote pause).

Comarate Cafougnette, té peux inlever t’barrette, tin béguin et tes mouffes…in t’acoute.

Cafougnette

Merci M’sieu l’Ingénieur.

M’sieu l’Ingénieur et vous tous mes comarates

J’vas vous parler du briquet et du pain d’alouette.

L’Briquet.

Au fond del fosse à l’ouvrache,

Nous, mineurs, v’là not’festin

Deux tartin’s plaqué’s d’fromache

Et d’bon burr’ qui guill’ su l’pain.

Ch’t’un briquet, dins not’ langache.

El’ roi n’est pas not’ cousin

Quand, pou l’mier, in s’met à plache

Sur un caillau comm’ coussin.

Aussi, quint, au jour, j’y pinse,

J’ vous assur’ qué si j’os’ros

J’m’in pourléqu’ros cor les dogts!

Ah! comarat’s, queull’bonn’ guinse!

Pour mi, j’ cang’ros point m’briquet

Pou tous les plats d’un banquet.

Et queq fos je m’régale tellemint

Eq j’in garde un morciau pou m’zinfins

Y minge té cha comme des nonnettes

Y appel té cha l’pain d’alouette.

L’Ingénieur

Comarate Cafougnette, et ‘planque, elle n’est pas longue, mais ch’est vrai qu’au fond del fosse, in n’a foc dix minutes pou minger sin briquet, mais chou qu’t’as dit, in sint qu’cha part du coeur.

Comarate Maitre Bout’feu, r’mène Cafougnette à s’plache, in n’discute pas eine planque ed galibot.


Pus qu’ ch’est comme cha, l’ouvrache y est terminé et j’donne la parole à ch’ti qui a quet kose à dire.

Le ler Porion

In n’intind rin din l’bowette.

L’Ingénieur

J’vas faire circuler l’mallette aux désirs et l’mallette à sous.
Mait Bout’feu et vous Mait Géomète faites el tour d’el bowette.

(Tiote pause)

Ya ti des comarates qui veultent erwettier chou qui a dins les mallettes?

Le 2ème Porion

In n’intind pas eine mouque.

Le ler porion

ed’tous les comarates, y n’d’a pas un qui berle.

L’Ingénieur

Y n’da pas un qui moufte, alors tertouss, à l’accrochache, er’montons bin vite

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La Maçonnerie initiatique

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La Maçonnerie initiatique

Constant CHEVILLON

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La maçonnerie est une grande chose, une chose éternelle. Non seulement elle habilite ses enfants à comprendre les courants d’idées venus de tous les points de l’horizon, à situer dans leur ambiance immédiate tous les actes de la personne ou de l’individu humain , mais elle est le parvis de toutes les initiations anciennes et modernes, bien plus, elle les résume et, en même temps, elle en est la quintessence. Le maçon véritablement initié peut se présenter partout le front haut, dans tous les milieux, il est à sa place. S’il a pétri son âme, forgé son cœur et son intelligence avec les outils de la maçonnerie et selon son esprit, rien ne lui est fermé, car il possè­de la clef universelle, cette clavicule dont Salomon, prince parmi les adeptes, prétendait avoir le secret.

Penchons-nous donc sur les prémisses de la maçonnerie ini­tiatique et, pour ne point nous égarer dans le labyrinthe des opi­nions, fixons bien nos concepts.

Dans toutes les fraternités, initiation est synonyme de scien­ce; un initié est celui qui détient la science ésotérique spéculative et la science cérémonielle ou pratique : la magie. Or, dans l’esprit de beaucoup, ces connaissances transcendantales leur ont été trans­mises par les gestes, les paroles et les cérémonies concrètes de leur initiation elle-même. C’est exact à un certain sens, mais faux dans la réalité. Initiation a pour racine le mot latin «initium», commen­cement, les cérémonies initiatiques sont un simple prélude, un bap­tême dans l’invisible. Dans nos communautés religieuses occidentales, il ne suffit pas d’avoir reçu le baptême pour être un parfait chrétien. La baptême habilite simplement à suivre la voie christi-que, il imprime sur l’individu et la personne le sceau de la recon­naissance et du rachat; il est comme un enfantement spirituel, ou, tout au moins une naturalisation dans le royaume de la lumière. L’initié, comme le baptisé, peut donc être, à juste titre, considéré comme un citoyen du royaume de la lumière, il peut la revendiquer comme un autochtone, authentique rameau de la souche ancestrale. Il est co-participant au royaume et celui-ci lui doit tous les avanta­ges des fils de la lumière, mais dans une soumission de tous les instants aux lois régulatrices d’accession et de coopération à la lumière. Il y a donc, pour justifier l’apposition du sceau, une disci­pline à adopter et un effort à accomplir, car la conquête de la vérité est une lutte perpétuelle dont le succès ne dépend pas du droit pur à la possession mais de l’activité et de l’énergie déployées pour s’en emparer.

Ce préambule permet de concevoir, dans une large mesure, toute la substance de la maçonnerie initiatique. Cette substance est une et double en même temps. D’un côté il y a la Gnose, de l’autre, la technique; ici la science, là les œuvres dont l’actualisation dépend de la saturation scientifique. Mais la science et les œuvres, la Gnose et la technique sont une seule et même chose, lorsque toutes les parties constitutives d’un être humain se sont concrétisées dans un vrai maçon.

Comment l’initiation maçonnique s’y prend-elle pour enga­ger ses membres dans la route de la science et de la technique et les conduire vers la réalisation de l’adeptat ? Tous les maçons le savent, mais il est Bon de réfléchir et de méditer.

Lorsque le récipiendaire a triomphé des épreuves par les élé­ments, lorsqu’il a prêté son serment de silence et de fidélité, le vénérable lui donne le sceau et lui dit : «Je te reçois, crée et cons­titue apprenti maçon». C’est bien l’adoption, la reconnaissance des droits attachés à la nouvelle naissance. L’apprenti est constitué fils de la veuve, héritier éventuel de sa succession. Est-ce à dire qu’il est en possession de l’héritage ? Non, il a les mains vides, c’est à lui de puiser dans le trésor dont la clef lui est remise, à lui seul et selon la capacité de ses moyens d’assimilation. Il naît au monde de la lumière aussi nu que dans la génération sexuelle, mais il est apte à revêtir les voiles sacrés et la robe de la hiérophanie.

Il est entré dans le royaume de la lumière, non pas comme un étranger, plus ou moins barbare, venu par la petite porte de l’immigration, il est entré comme un fils du sol; on ne parle pas à mots couverts devant lui car on ne cherche pas à lui celer l’intelli­gence de ses droits et de ses devoirs. Toutefois, il n’est pas initié il est seulement initiable, il doit ouvrir le temple clos aux étrangers. Le temple est immense et la cella est à l’autre bout de l’édifice. La maçonnerie le prend par la main et le guide dans la longue nef. A chaque pas elle l’arrête pour lui montrer les détails des colonnes, des stalles et des vitraux, lui en explique le sens, la portée et la raison d’être, et c’est la voie de l’initiation. Voilà pourquoi les éta­pes de la hiérarchie sont nombreuses avant d’atteindre à la suprê­me maitrise dont le 3ème degré de l’ordre est le symbole résumé. L’apprenti s’arrête dans le parvis et jette d’abord un coup d’œil cir­culaire autour de lui, il se pénètre ainsi de l’ambiance et s’habitue à la lumière pour situer la perspective idéale. Quand il voit l’ensem­ble sous un angle réel et non plus sous un angle imaginaire, il est mûr pour le travail efficace, il doit participer à l’œuvre jamais ter­minée de la construction de la nouvelle Jérusalem. Il doit se can­tonner dès l’abord dans les humbles besognes, il sait voir, mais il ne sait pas encore utiliser les matériaux et les outils selon les règles harmoniques de la beauté, il sait équarrir, il ne sait pas sculpter. Il doit se perfectionner dans le compagnonnage, tel l’alchimiste qui donne à la «materia prima» la couleur noire, pour la transformer en couleurs les couleurs du prisme, avant de sortir de son athanor l’or brillant de la spiritualité. A force de travailler, d’entasser ébau­ches sur ébauches, le compagnon acquiert la science et la techni­que, il peut quitter le parvis pour se diriger vers la chambre du mi­lieu, l’une des étapes majeures sur la voie du saint des saints. Il devient maître et peut à son tour guider les apprentis et les compa­gnons sur la route des réalisations. A ce moment, le fils de la Veu­ve, l’héritier du royaume s’est élevé jusqu’à l’initiation primaire, il a parcouru un cycle complet par lui-même, il a rompu le premier sceau, il est le maître des arcanes des petits mystères. Il possède une partie du secret de la vérité, la plus difficile à conquérir, car le point d’appui originel de ses efforts est à l’état embryonnaire et comme inconsistant. Arrivé à ce stade de l’initiation, beaucoup de maçons, le plus grand nombre peut-être, se croient au terme du pé­riple. Ils sont convaincus d’avoir atteint la totalité de la science relative, la complète technique et le maximum de perfection, com­patibles avec l’enseignement doctrinal de l’ordre. Dans le champ du symbolisme, des allégories et de l’art pratique accessible au com­mun des hommes, ils ont raison. Sur le plan des réalisations trans­cendantes, cette magie de la pensée et des actes, ils ont tort. Sans doute le grain de blé contient dans son infime substance le germe et les éléments nourriciers primitifs d’où sortiront plus tard et la tige et l’épi, sans doute il contient l’essence du pain dont les hom­mes soutiendront leur vie défaillante, mais si le laboureur ne le confie pas à la terre, matrice de toutes les végétations, il restera immuable dans sa solitude et la moisson de s’épanouira pas sous la claire coupole du ciel. C’est pourquoi la maçonnerie continue à distribuer la science initiatique à travers les méandres des Hauts Grades afin de féconder les germes latents conservés dans la cham­bre du milieu, comme le grain dans un silo.

Dénier l’utilité des Hauts Grades c’est arrêter l’essor initiati­que dont le terme ne peut jamais être atteint, ou bien c’est faire de la chambre du milieu un athanor de perpétuelles transformations où tous les aspects de l’évolution seront mélangés et rendre impossible la sélection du froment et de l’ivraie, de l’or pur et des métaux inférieurs. D’autre part, imposer les grands mystères à tous est une profanation car les maîtres maçons n’ont pas tous la même enver­gure; certains d’entre eux sont appelés à comprendre et à expéri­menter ce que d’autres devront toujours ignorer. Du reste, à ces maîtres il faut des maîtres, des juges et des défenseurs, il faut des prêtres du culte animateur. On ne peut pas non plus toujours quit­ter la truelle pour prendre l’épée, ni surveiller les ouvriers en cons­truisant les plans de l’édifice. Une seule chose peut se discuter, c’est la manière dont les maîtres maçons envisagent les Hauts Grades et par conséquent, les grands mystères et surtout la façon dont ils les utilisent. S’ils ne sont pour eux que des hochets d’une puérile vanité, ils sont, en effet, bien inutiles et n’ont rien de commun avec la marque initiatique; mais seuls les sots peuvent les considérer comme tels, car ils sont matière d’ascèse personnelle et de de­voirs et par conséquent matière à lourde responsabilité.

Les petits mystères, la maçonnerie symbolique, forment les ouvriers, les exécutants, les soldats de l’idée, les claires intelligences et les mains expertes auxquelles le travail est confié, en un mot la cléricature de l’humanité. Les grands mystères, la maçonnerie des Hauts Grades, forment les chefs, les architectes, les sacerdoces, ceux qui conseillent et dirigent, savent où il faut frapper pour réussir, car ils sont entrés dans une certaine et progressive illumination. Les Hauts Grades surclassent l’initiation du porche, ils s’avan­cent à pas lents et sûrs vers le Saint des Saints.

Essayons de comprendre :

Les petits mystères prennent l’homme dans le bourbier passionnel et l’amènent par étapes au stade de la civilisation. C’est la taille de la pierre brute. Les grands mystères, s’appuyant sur le sta­de de la civilisation, poussent à la dernière limite du perfectionne­ment relatif, pour restituer l’humanité dans son état primitif de grandeur et de puissance. C’est le polissage de la pierre cubique. En d’autres termes, les petits mystères s’apparentent en quelque sorte à l’alchimie des corps, les grands, à l’alchimie des âmes et des es­prits. Les premiers extraient les métaux du sein de la matrice ter­restre, ils les débarrassent de toutes les scories pour les rendre purs et utilisables dans la métallurgie sociale et initiatique. Les seconds s’emparent des métaux purs et en tirent l’or philosophai, le métal parfait analogue à la lumière immaculée. Pour nous en tenir au langage allégorique de la maçonnerie et de l’alchimie médiévale, les une utilisent l’influence de Vulcain et de Vesta, les autres repro­duisent l’activité d’Osiris et d’Isis dans la procréation d’Horus, et c’est une des raisons pour lesquelles le G, resplendit au centre de toutes les étoiles flamboyantes exposées dans les temples maçon­niques du monde.

Tout ceci, paraîtra peut-être, de prime abord, un peu loin­tain, trop intellectuel et par conséquent sans grand rapport avec l’initiation pratique et le véritable secret maçonnique. Non pas, j’emploie ici le langage de la maçonnerie, elle n’en veut pas d’autre; elle se tient toujours dans le symbolisme et l’allégorie qui sont la forme intellectuelle de la vérité. La maçonnerie ne donne directe­ment son secret ultime à personne, il faut le découvrir et l’enlever de force pour son compte personnel, selon la parole de l’Ecriture : «Violenti rapiunt illud», les violents seuls le ravissent. Le secret de la maçonnerie puisqu’il est le fond même de la Gnose opérative ne s’expose pas du haut d’une chaire doctrinale, il se trouve dans les opérations du laboratoire, et ce laboratoire c’est la conscience et la volonté. Il faut étudier la Gnose spéculative et la transposer, par soi-même, en Gnose pratique, c’est-à-dire, et ici ne donnez pas au mot le sens péjoratif qui fait trembler les enfants et les adultes grégaires, en magie : la magie c’est la science appliquée; celui qui capte une chute d’eau et la transforme en énergie ou en lumière, fait un acte magique souvent sans le savoir, comme le prêtre qui célèbre le culte sur l’autel de son Dieu. Nous pouvons cependant, sans trahir aucun de nos serments aller plus loin. Le secret de la maçonnerie, je vous l’ai indiqué avec une clarté suffisante pour que vous puissiez, en soulevant le voile, le découvrir dans la suite de vos méditations. L’alchimie maçonnique n’est pas une cause, c’est une fin et elle a une fin, c’est de créer en chacun de ses adeptes évolués, l’or philosophai. Consultez les grimoires, si vous ne l’avez pas déjà fait, vous connaîtrez l’or philosophai. C’est la pierre rouge, la pou­dre de projection, ce germe aurifère, ce noyau positif d’une puis­sance incalculable sous un volume infime. Vous en connaissez la vertu. La poudre de projection mélangée à un volume mille fois supérieur au sein, de métaux inférieurs, les transmute plus ou moins immédiatement en or pur et de bon aloi.

Et maintenant, penchez-vous sur le problème, vous n’aurez pas de peine à découvrir comment le véritable adepte de la maçon­nerie peut être la poudre de projection de l’alchimie spirituelle. Vous comprendrez mieux encore combien un maçon doit être pur, puissant et volontaire, violent et doux à la fois, juste et miséricor­dieux, comment il doit être tout amour et charité pour se donner à ses frères et après s’être transmuté lui-même, transmuter ses frè­res. Vous aurez alors tous les éléments de la solution initiatique et vous pourrez avancer peut-être à grands pas, sur la route de la lumière sous l’égide de la Gnose

Texte extrait de la revue « BELISANE » année 1978, la revue ne donne pas la source.

La Maçonnerie initiatique dans Recherches & Reflexions outils01qb3

Monsieur l’agent

Posté par hiram3330 dans : Digression , ajouter un commentaire
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Paroles: Boby Lapointe. Musique: Etienne Lorin 1970
© Intersong Tutti

 


Monsieur l’agent, monsieur l’agent…
Monsieur l’agent,
Est’-c’ que je vais bientôt sortir…
De c’carrefour
Il y a longtemps, longtemps, longtemps,
Monsieur l’agent
Que je suis là avec ma « tire »
A c’carrefour
Chez nous ma femme qui m’attend »,
Avec sa mère
Ma r’commandé d’être là à l’heure…
Puisqu’y a sa mère
E,t moi qui rapporte le beurre
Pour mettre dans les épinards
Ell’ vont me r’procher mon retard…
A – mèr’
 

Pourquoi ?
Quand le feu est vert
C’est comme quand il est rouge
Personne ne bouge
Je trouve ça louche,
Oh là là quel temps on perd
Jc m’énerve,
Je m’énerve,
Je m’éner ner ner ner ner ner ner ve.

Mais qu’est-ce donc que cet agent…
L’agent qui est-ce,
Planté devant mon véhicule…
La jambe en l’air.
Allons, ayez monsieur l’agent…
La gentillesse
De garer votre matricule…
Là j’en dit trop.
Mais la police est sur les dents…

Et l’agent siffle,
L’est pas content que j’le bouscule…
L’agent git vit’
J’ai beau lui dir’ :
« Ma femme’ cardiaqu’
Est au lit avec une attaqu »‘
Ça lui fait une belle jambe…
O – lie.
Il sort son petit carnet
Pour me fiche un’ contre-danse
Et je suis en transe
Mon beurre’ sera rance
Avant qu’il ait terminé.
Je m’énerve,
Je m’énerve,
Je m’éner ner ner ner ner ner ner ve.

Au violon mes sanglots longs
Bercent ma peine
J’ai reçu des coups près du colon
J’ai mal vers l’aine !

agentpolice.jpg

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