Le Marquis De La Fayette 26 novembre, 2009
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , trackbackA la Gloire du Grand Architecte de l’Univers
Grande Loge Unie de France
Souverain Conseil pour le Rite Ancien
Resp…L…LA MIXITE ECOSSAISE
Or…de Paris numéro 7
« La vie de notre Très Illustre Frère ,
LE MARQUIS DE LA FAYETTE»:
« Maçon des deux mondes. »
V. : M. : et vous tous mes BAS et BAF en vos grades et qualités.
Je vais vous raconter la vie d’un maçon aussi connu en France qu’en Amérique.
Cet homme est le MARQUIS DE LA FAYETTE.
Ce jeune aristocrate est né au château de Chavaniac le 06 septembre 1757.
Il fût baptisé le lendemain , le 07, à l’église de Saint Roch de Chavaniac sur l’évêché de Saint Flour. Son acte de baptême est empreint de la solennité digne du haut lignage de l’enfant : « Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Mortier, marquis de La Fayette, est le fils du très haut et très puissant seigneur, Monseigneur Michel Louis Christophe Roch Gilbert du Mortier, marquis de La Fayette, baron de Vissac et de la très haute et très puissante dame, Madame Marie-Louise Julie de la Rivière.
Le parrain était le grand-père maternel, la marraine sa grand-mère maternelle, la Comtesse Marie Catherine de Chavaniac, d’où ses prénoms.
Il connaîtra peu son père, chevalier de Saint-Louis, colonel aux grenadiers de France qui avait épousé Marie-Louise le 22 mai 1754, et sera tué à la bataille de Minden—contre les Anglais—à vingt-sept ans—le 01er Août 1759.
C’était le Général Philippe qui commandait les troupes anglaises et celui-ci sera tué un jour, aux États-Unis, par les canons de La Fayette, vengeant ainsi son père.
L’éducation du jeune Gilbert sera confiée à la grand-mère maternelle et à la sœur de sa mère au château de Chavaniac.
L’enfant aura pour précepteur un Jésuite. La lecture de Télémaque lui enseigne l’odieux du monarque, l’intraitable absolutisme royal. Sous le récit virgilien courait une acerbe satyre contre Louis XIV et la monarchie. Le jeune élève apprenait ces notions de Fénelon, nouvelles pour lui et bien dans la lignée des Jésuites :
- Tous les hommes sont frères.
- La guerre est le plus grand des maux, les conquêtes relèvent de l’injustice.
- Le roi est fait pour ses sujets et non les sujets pour le roi.
- Toute organisation sociale doit reposer sur la vertu.
- La nature est bonne, l’humanité est bonne, aimons-nous et soyons bons….
Jean-Jacques Rousseau sera l’admirateur et en quelque sorte le continuateur de Fénelon, dont on dit qu’il a sapé la monarchie.
Quant au Chevalier de Ramsay, secrétaire et apologiste de Fénelon, lui-même précepteur, il fut l’auteur du célèbre discours de 1737, qui auréola la Franc Maçonnerie du XVIIIème siècle. Il y déploya le parfum des idées humanistes les plus chères à Fénelon.
Comment s’étonner alors, que quelques années plus tard, étudiant à Paris, le jeune Gilbert de La Fayette s’élance sur la même voie que celle, maçonnique, du Chevalier de Ramsay.
La connaissance de ses ancêtres, la commotion due à la mort de son père tué à Minden, les principes du Jésuite et le « cur-non ? » avait déjà forgé son caractère.
Le 03 Avril 1770, il apprend le décès de sa mère puis , peu de temps après, celui de son grand-père, le vieux Marquis.de la Rivière. Ce qui lui laissera une assez belle fortune de 120 000 livres de rente et trois grands domaines en Bretagne.
La fortune du jeune marquis fait des envieux, dont le duc d’Ayen de Noaille, qui s’empressera de lui réserver une de ses cinq filles, la petite Adrienne. On s’empressa de les fiancer en 1773, Gilbert a seize ans et demi et Adrienne quatorze.
Ainsi La Fayette entre dans une riche famille, importante, et très en Cour à Versailles. Le mariage sera célébré en grande pompe le 11 avril 1774.
En l’espace de trois années , le jeune marquis auvergnat aura franchi des étapes qui vont le marquer à jamais et lui confirmer qu’il est né sous une bonne étoile.
L’année 1775 sera le grand tournant. Il a dix huit ans et est imprégné d’écrivains réformateurs et pamphlétaires qui ne le satisferont pas. Il préfère la lecture de grands classiques aussi bien que des philosophes.
Ecœuré par les mondanités, il retrouve dans son régiment à Metz et plus tard dans les loges militaires beaucoup de libres penseurs qui affichent un libéralisme très indépendant.
Le 08 Août 1775, le Maréchal duc De Broglie reçoit son Altesse Royale le duc de
Gloucester , Frère du Roi Georges III, et son épouse. Le duc de Gloucester est un franc-maçon, pourfendeur des Stuarts…et des loges maçonniques jacobites.
A la même table se trouve le Vicomte De Noailles et son beau frère le marquis de La Fayette. Le frère du Roi parle de nombreux sujets concernant tous l’Amérique.
Il évoque même un nom, celui d’un certain GEORGES WASHINGTON-un bon gentilhomme que les révoltés ont pris pour chef et l’ont nommé Général après un Congrès, le 15 juin de cette année.
La Fayette est sous le charme, émerveillé par cette cause, par ce combat de la liberté. On ne sait s’il doit à cette journée du 08 Août 1775 sa naissance à l’histoire mais on peut être sûr qu’en cet automne 1775 à Metz, La Fayette s’engage dans la Franc Maçonnerie. Il y restera jusqu’à son dernier souffle :
Soixante années d’une fidélité sans faille.
A savoir où et quand le MARQUIS DE LA FAYETTE a été initié, beaucoup de loges tant françaises qu’américaines affirment que c’est chez elles que cela s’est fait.
Aucun document authentique ne prouve qu’il a été initié dans telle ou telle loge alors qu’il n’y a aucun doute sur son appartenance à notre Ordre.
Le mystère qui entoure l’initiation de La Fayette a-t-il un jour des chances d’être sinon entièrement élucidé du moins éclairci.
Dans l’ouvrage intitulé « The masons again », que Gottschalt Louis, historien américain de La Fayette a écrit, il apporte la preuve de la qualité maçonnique de La Fayette en 1775. Il se fonde sur un document dont la reproduction lui avait été communiqué par R. Baker Harris, bibliothécaire du Suprème Conseil, à Washington. Ce document est la « planche tracée de la cérémonie d’inauguration de la loge de Saint Jean régulièrement constituée à l’Orient de Paris sous le titre distinctif de La Candeur » rue de Bondy.
Or, dans ce texte figure dans la liste des « Chères Frères Visiteurs » le « MARQUIS DE LA FAYETTE ». Et comme il n’est pas possible d’être frère visiteur, sans être maçon régulier, La Fayette était donc déjà maçon en décembre 1775. Il faut rappeler ici que ce fut le 25 décembre 1775 qu’eut lieu la fête d’inauguration de La Candeur.
Gosttschalt Louis a eu , grâce à la même personne, la planche tracée du 01 mars 1776. Dans le tableau des présences, le nom de La Fayette était absent. Cela prouve qu’il était venu en visiteur et ne faisait pas parti de cet atelier.
A la lumière de ceux-ci, R. Baker Harris a essayé d’en savoir plus. En 1775, La Fayette n’avait que dix huit ans. Il pensa , judicieusement, que le jeune homme n’avait reçu la lumière que dans une loge militaire dans la garnison à METZ.
Parmi les autres frères visiteurs qui ont assisté à la consécration de la loge « La Candeur », on trouve, en autre, le « Comte de LAMETH », et le « Prince de Poix », officiers de l’armée dont le quartier général était à METZ.
La loge du régiment de Metz du Corps Royal s’intitulait : « Saint Jean de Saint Louis de la Vraie Vertu ». Elle suit le Régiment lors de ces déplacements. Des lettres d’affiliations ont été délivrées par le VM à la loge d’Annonay. A l’avenir la R…L… « Saint Jean de la Vraie Vertu « de cet Orient sera intimement liée à celle du Régiment dont le secrétaire est le F . : Pierre Montgolfier, père des futurs aérostiers.
A cette époque l’ensemble des troupes de la région de Metz est sous le commandement du Maréchal le Duc Victor François de Broglie. Metz est la plus grande place forte de France et ses casernes, les plus belles d’Europe, abritent plus de 10 000 soldats. Metz est aussi un foyer de vie mondaine … et maçonnique.
Pour conclure sur ce point, et approcher de la vérité sur la date probable d’initiation de La Fayette, il faudrait entendre ce qu’il dit lui-même. Lors de son dernier voyage en Amérique, en 1825, La Fayette a déclaré à la G…L… du Tennesse qu’il a été initié avant sa venue en Amérique.
L’ardent désir de La Fayette, en 1777,était de rejoindre les colonies américaines pour lutter contre les Anglais. La Fayette a sollicité et obtenu du Duc de Broglie son désengagement du service du Roi, le 11 juin 1776 : ce qui lui permet de s’engager ailleurs en toute légalité.
Quittant Paris pour Bordeaux le 15 mars 1777, après avoir rencontré Benjamin Franklin à Paris en décembre 1776, il achète un navire baptisé La Victoire avec sa cargaison. Il part le 20 avril et arrive le 13 juin dans la baie de Georgetown.
Le 31 juin, le Congrès américain lui accorde le grade et les fonctions de Major Général dans l’armée des Etats-Unis en considération de son zèle et de son rang illustre.
Le 31 juillet, il rencontre Georges Washington. La Fayette avait-ll une lettre de recommandation de Benjamin Franklin attestant , entre autre, de sa qualité maçonnique ? Georges Washington l’accueille a bras ouvert et le Marquis le considéra comme un père. Il écrit ceci à son beau père, le duc de Noailles : « J’admire tous les jours davantage la beauté de son caractère et de son âme. Son nom sera révéré dans tous les siècles par tous les amateurs de la liberté et de l’humanité » .
La Fayette , à cette époque, était-il affilié à la loge « L’Union américaine » dont le VM était Georges Washington. Loge qui regroupait la plupart des chefs compagnons d’armes pour l’indépendance.
La Fayette est blessé le 11 septembre 1777 et est évacué chez un frère quaker allemand nommé Moravès dans une ville dont le nom est Bethléém. Rétabli fin septembre, il rejoint l’armée de Washington.
Le 20 mars 1778, Louis XVI reçoit , solennement, les ambassadeurs des treize Provinces Unies conduit par Benjamin Franklin.
Après de nombreuses batailles, La Fayette demande, le 13 octobre 1778,au Congrès une permission car il pense qu’on a besoin de lui en France. celle –ci étant engagée dans une guerre. La permission lui est accordée.
Le 06 Février 1779, il arrive en rade de Brest à bord de « l’Alliance » et arrive à Versailles. Il est mis au arrêt pour huit jours , à Paris, à l’Hôtel de Noailles.
Il y retrouve son épouse de vingt printemps , lui en a vingt deux.
Réintégré en mai au service du Roi de France, au grade de Colonel en Saintonge , garnison de Saintes, il part au Havre ou s’élaborent des projets illusoires tel un débarquement…en Angleterre.
Seule consolation, le petit fils de Benjamin Franklin lui apporte, sur ordre du Congrès, une belle épée d’Honneur. La Fayette rédige un plaidoyer où il préconise une intervention en Amérique, idée qui suit son chemin dans l’esprit du Roi.
En cette année 1779, ce qui rend très heureux La Fayette est la naissance de son fils , alors qu’il a déjà deux filles . Il prénomme son fils Georges-Washington.
Il revient en Amérique, à bord de « L’Hermione » le 20 mars 1780 et débarque à Boston ou il est acclamé par une foule immense.
De 1780 à 1782, La Fayette combat sur tous les fronts.
De retour en France, à bord de « L’Alliance » le 21 janvier 1782, il arrive à Paris.
Après des retrouvailles familiales, il est applaudit à la Cour comme à la ville en héros. Il dansera même avec la Reine Maire Antoinette au grand bal le 06 juin.
Au cours du même mois, il rencontre souvent Franklin et se fait affilier le 24 juin à la R…L… Saint Jean d’Ecosse du Contrat Social .
On a ainsi gardé trace de sa présence à la loge « Les Elus de Sully » à Saint Flour en 1783, à celle du « Patrimoine » à Lyon en 1785, cette dernière surtout composée d’officiers, et peut-être à celle de Saint-Amable de Riom au printemps de 1789.
Mais, ce qui est plus intéressant La Fayette a fait partie de la société des Trente, dont on sait le rôle dans la genèse de la révolution .
En 1783, La Fayette s’intéresse aux travaux d’un certain Mesmer sur le magnétisme animal. Mesmer est un médecin autrichien initié à la loge « La Vérité et l’Union » à l’Orient de Vienne . Venu à Paris, il a continué à développer ses théories sur les fluides nerveux. Il crée même une société appelé « l’Harmonie » avec des orientations proches des idéaux maçonniques. Parmi les membres se trouvent de nombreux francs maçons tels que le Duc de Chartres, La Fayette, Noailles, Ségur, Dupont, Cabanis…
Le 15 mars 1783, Washington dissout son état major et redevient simple citoyen.
Il vit dans sa propriété de Mont Vernon. Dans sa lettre du 15 février 1784, il invite « son cher Marquis » a venir lui rendre visite avec Mme De La Fayette.
La Fayette partira seul car madame s’occupe de la gestion du domaine et des terres.
Il restera en Amérique du 18 juin 1784 au 20 janvier 1785 .
Un grand banquet est organisé en son honneur à New York ; son entrée à Philadelphie se fait au son des cloches et du canon. Il remet à Georges Washington, dans sa propriété, un beau tablier maçonnique brodé par Mme De La Fayette.
Tablier, dit-on, qu’il aurait porté lors de la pose de la première pierre du Capitole.
Il est reçu en invité d’honneur dans de nombreuses villes où un dîner est , à chaque fois, préparé en son honneur.
Même à l’Hôtel de Ville de Boston, où il y a un grand portrait de Georges Washington couronné de lauriers et encadré par des drapeaux de France et d’Amérique.
Il fait ses adieux à son ami et frère Georges Washington à Annapolis.
Lors de son retour en France, il sait qu’il a participé à donner naissance à une nouvelle et jeune nation née sous les auspices des Lumières.
En 1785 c’est le premier séjour de La Fayette à Lyon.
Il est reçu à la loge Saint Jean d’Ecosse du patriotisme , fondée le 21 Août 1782.
La Fayette voyage en Europe et rencontre Frédéric II . Cette même année, Mesmer fut condamné.
Le 15 août au matin, arrive le Régiment d’artillerie de la Fère appelé en renfort. Parmi les Officiers se trouve un certain lieutenant Bonaparte.
Le 22 février 1787, les notables se réunissent en Assemblée : cent quarante quatre personnages distingués par leurs services ou leur fonctions. La Fayette figure sur la liste proposée par Calonne , il est rayé par le Roi qui finalement le réinscrit.
Le 03 avril 1787 puis le 21 mai de cette même année, La Fayette propose , sans succès, une réunion des Etats généraux . Les notables sont congédiés et le 26 mai , La Fayette regagne l’Auvergne.
L’année 1787, s’est achevée avec l’Edit de Nantes pour les protestants, ce qui adoucit leur sort.
En 1788, le jeune pasteur anglais Thomas Clackson et le français Brissot fondent la société des amis des noirs en faveur de l’abolition de l’esclavage. La Fayette y donne son adhésion.
Le Roi, après avoir convoqué les Etats Généraux, retire à La Fayette sa lettre de service de l’armée. Le mardi 05 mai 1789, 1118 députés : La Fayette , pour la sénéchaussée de Riom et son beau frère Noailles, pour le baillage de Nemours sont réunis.
Ensuite eurent lieu les évènements de l’Assemblée Nationale, du serment du Jeu de Paume, des réunions des trois ordres et de la prise de la Bastille.
Mais trois jours auparavant, le 11 juillet La Fayette avait présenté à l’Assemblée des électeurs un projet de « Déclaration des droits naturels de l’homme vivant en société » , projet élaboré avec son ami Thomas Jefferson, ambassadeur des Etats-Unis et futur 3ème Président des Etats Unis de 1801 à 1809, et principal artisan de l’Acte d’Indépendance.
Le mercredi 15 juillet 1789 à Paris, l’Assemblée des électeurs proclame La Fayette commandant général de la milice parisienne et nomme Bailly maire de Paris.
Le 17, le Roi , reçu à l’hôtel de ville reçoit de Bailly la cocarde tricolore qu’il place sur son chapeau.
La Fayette s’écrie : « Voici une cocarde qui fera la tour du monde ».
Après la séance mémorable du 04 août, qui semble clore une étape de la révolution, tout confirme qu’en France désormais l’ordre repose sur La Fayette, ainsi que le sort de l’Assemblée et de la Monarchie. Il est le seul homme fort du moment : Louis XVI le craint, mais le ménage.
Plusieurs projets sur la Déclaration des Droits sont discutés : celui de La Fayette est adopté le 26 Août 1789. L’Eglise la condamne d’abord puis à partir de 1965 l’accepte et s’en servira.
Le 05 octobre, les Parisiennes marchent sur Versailles qu’elles atteignent l’après-midi. La Fayette y arrive dans la nuit . Le 06, la foule envahit le château : c’est l’émeute.
La Fayette rétablit le calme en apparaissant au balcon avec le Roi, la Reine et le Dauphin. « La Reine a été trompée, dit La Fayette, elle promet d’être attachée au peuple comme Jésus Christ à son Eglise ».
Après des acclamations et la fin des émeutes, La Fayette organise une manifestation des Dames de la Halle afin que le Roi et la Reine soient acclamés.
Il remet au Roi un mémoire pour essayer de lui démontrer qu’il faut qu’il se réconcilie avec son peuple. Le Roi feint d’accepter mais ne renonce à rien pour gagner du temps
La Fayette qui a vécu la prise de La Bastille est inquiet car tout va se jouer à Paris.
Le règne de Versailles a pris fin.
Voyant qu’à Paris le climat devient très tendu, l’Ancien Club Breton a suivi l’assemblée et s’installe au Couvent de Jabobins. La Fayette avec Condorcet, Mirabeau et Sieyes sont adhérents de ce club des Jacobins. Mais le 12 avril 1790, ils décident de fonder la Société de 1789 qui s’installe au Palais Royal.
La Fayette préside la Fête du 14 juillet : sa popularité et son prestige sont immenses.
Après la messe célébrée par Talleyrand, La Fayette au nom de tous prête serment de fidélité « à la Nation, au Roi, à la Loi » . Le Roi jure d’employer tout son pouvoir pour maintenir la Constitution…
Lors de la fuite du Roi à Varennes, La Fayette avait la responsabilité de la Garde du Palais. Le 17 juillet 1791, cinq à six mille personnes se retrouvent au Champs de Mars. La foule est houleuse, des coups de feu partent. Des gardes ont-ils tirés et si oui sur ordre de qui ? La Fayette ? Cinquante morts…
Le 18 juillet 1791, les modérés avec La Fayette quittent le Club des Jacobins et fondent celui des Feuillants.
Le 30 septembre 1791, La Fayette se retire dans ses terres d’Auvergne.
En Novembre 1791, Bailly n’est plus maire de Paris et La Fayette se démet de son commandement de la Garde Nationale mais se porte candidat à la Mairie de Paris.
Il est battu par le jacobin Pétion, le 16 novembre, par 6728 voix contre 3126.
Le 02 avril 1792, le Roi se rend à l’Assemblée, propose de déclarer la guerre au Roi de Bohème et de Hongrie. La Fayette prendra le commandement de l’armée des Ardennes. Devant les Autrichiens, c’est la retraite.
Le 16 juin 1792, de Maubeuge, La Fayette envoie au Roi et à l’Assemblée une violente diatribe contre les clubs, contre les ministres et contre Dumouriez. Lue à l’Assemblée, La Fayette est traité de Général factieux. Il échappe à la procédure de mise en accusation grâce aux modérés mais les esprits s’échauffent.
Le 27 juin, La Fayette outré de ces excès, quitte son armée, vient à l’Assemblée et la somme de poursuivre les auteurs des attentats du 20 juin au Jeu de Paume.
Son intervention est sans effet et il repart le 30 juin.
La Fayette propose au Roi de libérer le Général LUCKNER . Après réflexion, ce dernier refuse.car il craint d’être un otage aux mains de La Fayette. Le Roi ne lui fait pas confiance et préfère les baïonnettes étrangères et pousse à la provocation.
Ce qui a pour effet, le 25 juillet, la réaction du Général Brunswich, généralissime des troupes austro-prussiennes, qui menace Paris et sa Garde Nationale si le Roi de France et sa famille ne sont pas remis en liberté.
La Fayette ayant été soupçonné et même menacé par Robespierre est mis en cause. La preuve de son innocence, à savoir qu’il n’a pas reçu d’argent, a été faite et il a été définitivement absous par l’Assemblée.
Après le coup de force des émeutiers du 10 Août, La Fayette tente de soulever son armée contre Paris mais abandonné par elle, il doit s’enfuir en Belgique suivi par différentes personnalités.
Pour La Fayette, c’est le début de huit années de calvaire.
Le gouvernement autrichien donne l’ordre de récupérer le trésor que Lafayette aurait emporté. C’est bien mal le connaître. Il a des défauts mais il a engagé sa fortune personnelle pour son engagement en Amérique et celui de la Révolution fut sans arrière pensée .
Fin Août 1792, La Fayette voulait rentrer en Angleterre mais fut d’abord transporté à Wesel (Prusse Rhénane). Il fut ensuite interné à Magdebourg(Saxe) où il resta jusqu’au 04 janvier 1794.Il y reçu la visite du frère du Duc de Brunswitch, membre de l’Académie de Berlin et son sort fut amélioré grâce à de fraternelles interventions, notamment celle de Pinklet ministre des Etats-Unis.
Transféré à Olmutz (en Moravie aujourd’hui République Tchèque) il passa aux mains des autrichiens. Enfermé dans des pièces insalubres, il tombera malade et tentera de s’évader. Il lui sera interdit d’avoir des livres, une montre, et il sera privé de lumière et de promenade.
Son persécuteur habite Vienne : c’est le Baron de Thugut, diplomate autrichien et contre la Révolution. Il est incorruptible. Les interventions en faveur du prisonnier se multiplient et Mme De La Fayette obtient une audience auprès de l’Empereur d’Autriche. Elle est autorisée, avec ses deux filles, a le rejoindre en prison. Son fils, Georges Washington, alors âgé de treize ans, reste en Auvergne.
Mme de Staël intervient auprès de Barrès et de Bonaparte.
En mai 1797, Carnot négocie pour la liberté de La Fayette. C’est un échec.
Bonaparte vainqueur , l’Autriche signe le traité de Campo Formio le 07 septembre 1797. Les prisonniers d’Olmutz recouvrent la liberté. La Fayette ne peut rentrer en France car il est sous le coup des décrets pris contre les émigrés.
Une nouvelle Constitution entre en vigueur le 25 décembre1797 (4 novembre an VIII de la République). Bonaparte, premier consul, va prendre des mesures, et annoncer aux français la réconciliation et la paix. Un arrêté consulaire autorise 31 « individus » à rentrer en France. Parmi eux, Barrès, La Rochefoucauld, et…La Fayette qui va revoir Paris. La popularité de La Fayette étant intacte, Bonaparte l’oblige à éviter tout éclat et lui impose silence.
Le 01 février 1800, aux Invalides, à l’occasion de l’éloge de Washington décédé, Bonaparte interdit que l’on prononce le nom de La Fayette.
La Fayette aura un vote négatif à la question posée aux français le 10 mai 1802 : « Napoléon Bonaparte sera-t-il consul à vie ? ».
La Fayette reste un opposant lucide et ferme. Ses compagnons d’Amérique ont pris d’autres chemins. La Fayette reste seul face au Régime Impérial de Napoléon.
Ce dernier ne pourra jamais l’« acheter » par divers cadeaux » à savoir la Légion d’Honneur , un fauteuil de Sénateur, ou un poste d’Ambassadeur.
En 1812, Napoléon dira de La Fayette : « Tout le monde en France est corrigé ;un seul ne l’est pas : c’est La Fayette. Il n’a jamais reculé d’une ligne. Vous le voyez tranquille. Eh bien , je vous le dis, moi qu’il est prêt à tout recommencer ».
Retiré en Seine et Marne dans son château de La Grange, La Fayette renoua avec la maçonnerie. Il fut en 1806 Vénérable de la loge « Les Amis de la Vérité » de Rosoy-en-Brie, ville voisine de La Grange. Les calendriers du Grand Orient attestent qu’il était Vénérable d’honneur de 1811 à 1813.
Sous la Deuxième Restauration, La Fayette est assidu aux travaux maçonniques.
La Duchesse d’Angoulême, fille de LOUIS XVI et de Marie Antoinette, portera le deuil de ses parents toute sa vie. Elle reste persuadée que si ses parents avaient fait confiance à La Fayette, ils seraient encore en vie.
La Fayette est élu député de Seine et Marne. Après les cent jours, il est chargé d’une mission diplomatique auprès des Alliés. Elu député de la Sarthe en 1818, il est du parti libéral.
Son implication dans le mouvement de La Charbonnerie serait de ce moment là. Société secrète, venant d’Italie, créée en 1806, elle devient active en France à partir de 1821. Elle puise ses cadres dans la Franc Maçonnerie.
Hiérarchisée en trois niveaux superposés désignés : « ventes » « particulière centrale » et « haute vente ». C’est à cette dernière qu’appartient La Fayette qui finance l’organisation.
Plusieurs complots apparaissent et La Fayette est compromis dans celui de Belfort en 1822.
Battu aux élections de 1824, il profite de sa défaite électorale pour effectuer son dernier voyage aux Etats-Unis. Il s’y rend à l’invitation du Congrès. Il reçoit un don en argent et 10 000 hectares de terres. Il est reçu par des Clubs, Comités, anciens combattants , Loges Maçonniques… trente sept loges portent son nom.
Il est consacré « Membre York Masson » de la grand Loge de Pennsylvanie.
Après quarante années, La Fayette symbolise toujours la confiance et l’amitié fraternelle entre la France et l’Amérique.
Lors de son circuit aux Etats-Unis , il accéda , ainsi que son fils Georges Washington aux plus haut degrés de l’Ecossisme. Il fut élevé au 33ème degré le 15 Août 1824 et fut nommé Grand Maitre honoraire de ce Suprême Conseil de la juridiction de Nord des Etats-Unis. Ce suprême Conseil était d’une puissance maçonnique irrégulière.
Celui-ci avait mauvaise presse auprès des auteurs maçonniques du temps, mais il est probable que les américains lui faisaient surtout le reproche d’être étranger et en sa qualité de français d’être trop lié avec le Grand Orient de France.
En Septembre 1824,il fut créé Royal Arch à Elisabeth-Town. Les loges américaines rivalisent pour conférer à La Fayette grades et honneurs, le tout de façon publique et ouverte.
Il revient en France le 04 Octobre 1825 et est accueillit à bras ouvert , ce qui déplait au pouvoir.
En 1827, il est élu député de l’arrondissement de Meaux.
Il voyage beaucoup pour cristalliser les oppositions au régime de Charles X.
Les loges, sur son parcours, seront des relais efficaces.
Le 05 mai 1828, un rapport fait état de la nomination éventuelle d’un Grand Maitre adjoint de l’obédience : « M. de La Fayette sera présenté pour diviser les partis… ».
Un rapport du 1er juillet 1828 relate une tenue commune des loges « de l’Amitié et du Temple des Vertus et des Arts » le 30 juin présidée par le F. : Jarry. A cinq heures
et demi est annoncée l’arrivée du général La Fayette ; Plusieurs frères l’accueillent en députation. Le frère Astier quitte son cordon de Vénérable des « Amis de la Sagesse » pour en décorer l’illustre citoyen qu’on a introduit maillet battant et sous la voûte d’acier . Il a été accueilli par trois acclamations et trois vivats.
Le général La Fayette remercie ses frères.
Beaucoup de gens souhaitent connaître le général La Fayette.
En Août 1829, avec son fils, ils séjournent en Dauphiné.
Son fils, Georges Washington, âgé de cinquante ans, a combattu dans les armées impériales jusqu’en 1807, député sous la Restauration et sous l’Assemblée Constituante de 1848 ; il décède en 1849.
Le père et le fils quittent Grenoble le 18 Août , sont à Vienne les 04 et 05 septembre où ils sont reçus à la loge « La Concorde » avant d’être les hôtes de Lyon.
Le 06 septembre 1829, le Loges Maçonniques organisent une fête présidée par la loge « Le Parfait Silence » et son Vénérable le F. : François Maisonnette avec le concours des loges de Lyon « La sincère Amitié » « La Candeur » « L’Equerre et le Compas » « l’Union et Confiance » « Les enfants d’Hiram » « l’Etoile Polaire » et « l’Asile du sage ». Parmi les délégations, on remarque celles de « La Parfaite Union »à l’Orient de Ville franche, « La Franche Amitié » à l’Orient de Saint Etienne, « Isis » à l’Orient de Paris , « La Fidélité » à l’Orient de Lille et « l’Amitié » à l’Orient de Genève.
La dernière visite de La Fayette à Lyon était en 1785 lors de sa visite à la loge de « Saint Jean d’Ecosse du Patriotisme ».
En avril 1829, La Fayette allait être nommé Grand Maitre d’Honneur du Conseil Philosophique « Le Parfait Silence » en cours de formation à Lyon.
Une décision rapide a été prise par les instances de Paris , dès le 05 décembre et l’installation fixée le 30 mai 1830. La Fayette invité répondit le 28 avril qu’il ne pouvait pas venir et se rappelle les bons souvenirs de la tenue avec les FF de Lyon en Septembre 1829.
La Fayette et son fils Georges Washington assistent, le 16 octobre 1830 , à la fête nationale et maçonnique du Grand Orient à l’Hôtel de Ville de Paris.
Les vicissitudes ont forgé le caractère de La Fayette et mûri sa pensée. L’expérience politique a favorisé son évolution. S’il s’est trompé, c’est de bonne foi. Et il n’a trompé personne. Au cours du dernier lustre de sa vie, il restera fidèle à la Franc Maçonnerie. A son idéal, à ses principes.
En 1830, il siège à nouveau à la Chambre où il ne tarde pas à combattre la politique de cette Monarchie de Juillet qui lui doit le jour. Le F. : Maisonnette, Vénérable de la loge « Le Parfait Silence », qui l’avait accueilli, en 1829, premier initié au 30ème grade
en juin 1830 , figure parmi les 340 victimes de la répression sanglante de la révolte des Canuts Lyonnais, en décembre 1831.
Triste présage pour le début de ce régime auquel s’oppose La Fayette à la tête du Parti du Mouvement.
Il reprend avec vigueur ses combats pour la liberté et continue de réclamer l’émancipation des Noirs et l’abolition de l’esclavage.
En 1831-1832, il accepte d’être le Vénérable d’Honneur de la R…L… « des trois jours » dénommée ainsi à cause des trente glorieuses. La feuille de présence de cette loge, daté du 12 décembre 1831, porte en tête de liste de ses membres celui de La Fayette, député, 33ème membre du Suprême Conseil, on y voit sa signature.
Depuis le 28 Août 1831, le Suprême Conseil a décidé d’admettre La Fayette en son sein , en qualité de membre titulaire et actif car il est déjà pourvu du 33ème et dernier degré de notre rite aux Etats-Unis D’Amérique. La Grande centrale du Rite entérinera cette promotion le 12 octobre 1831.
Il reçu d’autres hautes distinctions maçonniques.
A 76 ans, en 1833, il est encore le Vénérable de sa loge de Rosay.
Le 20 mai 1834, il passe à l’Orient Eternel et repose désormais au cimetière de Picpus.
Lors de ses obsèques, la Loge « La Rose du Parfait Silence » à l’Orient de Paris déploie sa bannière. Cette Loge, qui en 1866 sera l’une des premières adhérentes à la Ligue de l’Enseignement , rendait hommage au Député de 1827 qui à la tribune de l’Assemblée avait déclaré : « l’instruction nationale et l’instruction élémentaire, ce grand ressort de la raison publique, de la morale pratique et de la tranquillité des peuples sont aujourd’hui le premier besoin de la population française comme la première dette du gouvernement envers elle ».
A l’annonce de sa mort, le Suprême Conseil uni de l’hémisphère occidental d’Amérique rédigea un faire-part de deuil.
On peut y lire : « le 20 mai 1834, à cinq heures et demi du matin, notre BAF le général La Fayette est passé à l’immortalité. Paix à ces cendres. Gloire éternelle à sa mémoire ». L’hommage ainsi rendu à La Fayette par les maçons américains du rite écossais, et ils ne furent pas seuls à le lui rendre, était pleinement justifié.
En la matière, en 1880, les républicains reprendront le combat et achèveront le sillon que le républicain La Fayette avait ouvert.
Dès qu’il fut initié, son appartenance à l’ordre se maintint sans défaillance jusqu’à la fin de sa vie, avec une ténacité qu’il tenait de ses origines provinciales et que l’on peut bien qualifier d’auvergnate.
La raison de cette fidélité, il l’a lui-même très excellemment définie, lorsque dans un toast porté par lui à la fête maçonnique de Richemont le 30 octobre 1824, il déclara « Liberté, Egalité, Philanthropie, véritables symboles maçonniques : puisse la pratique de ces principes nous mériter toujours l’estime de nos amis et l’admiration des ennemis du genre humain ».
Auparavant, lors de la réunion des loges de « l’Amitié « et du « Temple des Vertus et des Arts » , il avait déjà exprimé la conviction le 30 juin 1823 que « maçon et ami de la liberté étaient synonymes ». Jusqu’à la mort, il resta fidèle à une attitude avec laquelle , tous ses actes et toutes ses paroles furent constamment d’accord.
Voilà donc le parcours de vie du Très Illustre Frère La Fayette, G. : M. : d’Honneur de notre Aréopage.
Chateaubriand, de dix ans son cadet, dans ses « Mémoires d’outre tombe », qu’il acheva en 1841, écrit : « Dans le Nouveau Monde, Monsieur de La Fayette a contribué à la formation d’une société nouvelle ; dans le Monde Ancien à la destruction d’une vieille société ».
Sublime image du « Héros des Deux Mondes ».
J’ai dit, V. : M. :
16 Février 2009.
Avec la fraternelle autorisation de :
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Commentaires»
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Je cherche à savoir pourquoi La Fayette a signé, comme le Comte de St. Laurent et d’autres, le traité de Paris du 23 février 1834, dans lequel ils authentifient les Constitutions (peut être imaginaires) de 1786. Où et comment peut-on consulter ce texte? On sait que Lafayette a rencontré plusieurs fois Frédérique Le Grand; a-t-on des écrits de leurs rencontres ? Frat.
Bonjour,
Vous avez trouvé son acte de baptème, mais je ne le trouve pas dans les registres de St George d’Aurac dans les archives de la Haute Loire en ligne (et pourtant, Chavaniac dépendait de St George). Il n’y a que le 6E211/1 dans les cotes des registres de St George d’Aurac. Pouvez vous éclairer ma lanterne ? En vous remerciant de toutes les informations de votre sites,
Cordialement.
E.T.