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L’ÉVOLUTION DE LA CONDITION FEMININE AU SEIN DE LA FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE MODERNE 29 juin, 2014

Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

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En introduction, je souhaite pouvoir préciser d’emblée que le thème principal de cet article que je soumets à votre bienveillante lecture, n’est pas de relancer inutilement le débat à propos des Loges mixtes ; chaque Loge ayant au sein de sa propre Obédience le droit – selon les aspirations de ses membres – de se conserver la liberté d’être, soit mixte, soit masculine, voire soit même et encore uniquement féminine.

Étant en outre parfaitement entendu qu’il ne serait pas davantage opportun de tenter d’imposer quelque velléité de mixité ferme et déterminée que ce soit, sans prendre assurément le risque – en brûlant de la sorte les étapes – de désorienter quelque peu la plupart de nos frères; mais aussi, sans doute et malgré tout, de bousculer peut-être également certaines de nos soeurs elles-mêmes qui, par le fait même de leur propre appartenance délibérée à Franc-Maçonnerie mixte, n’y entrevoient cependant essentiellement que cette perspective : en n’ayant dès lors pas de désirs particuliers quant à la revendication de leur appartenance à une Obédience exclusivement féminine(…)

Mais il n’empêche, pourrions-nous, toutes et tous (collectivement), autant que chacune et chacun (individuellement) – sinon le considérer – au moins avoir la pleine conscience qu’il existe néanmoins bel et bien des Maçonnes qui désirent aussi ardemment que légitimement pouvoir aussi ‘’maçonner’’, seulement entre elles…?!

Et d’ailleurs, tout récemment, le GODF n’a-t-il pas pris une belle initiative novatrice en relation directe avec l’évolution de la société et de ses moeurs dans lesquels, quoi qu’il en soit, nous évoluons tous ensemble : ceci, en permettant aux Loges qui le souhaiteraient de pouvoir affilier des femmes ??!!

Gageons qu’il y a tout lieu de penser qu’il s’agit effectivement là d’une sage décision qui augure de prémices de bon aloi pour la reconnaissance connexe d’Obédiences, cette fois exclusivement féminines !

De fait, le temps des luttes intestines indignes des valeurs de la Franc-Maçonnerie Universelle liées aux interdictions formelles, à la lecture drastique du Code Pénal ainsi qu’aux sanctions qui ne pouvaient fatalement qu’en découler, semble désormais être enfin définitivement révolu pour la GODF.

Voilà donc une belle et noble reconnaissance du libre choix de toute Loge au travers d’une Obédience qui se veut libre, souveraine, juste et parfaite !!

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Hélas, cette volonté de modernité n’existe évidemment pas encore partout : loin s’en faut.

Et il y a toujours des Obédiences qui – coûte que coûte – tentent de maintenir l’hégémonie désuète des acquis passés, en se refusant obstinément d’avoir l’honnêteté intellectuelle (si ce n’est fraternelle !) de reconnaitre en tant que telles la légitimité existentielle des femmes Maçonnes indépendantes.

Et cela, même si, par ailleurs, notamment (voire principalement) en Amérique du Nord, les femmes (Sœurs) désireuses de pouvoir officier, sont contraintes de se tourner vers le très noble et réputé OES (‘’Order of the Eastern Star’’) : lequel, en dépit d’un certain machisme ambiant relativement forcené qui règne aussi là-bas, les élève cependant au rang de Sœurs à part entière et parfaitement capables de pouvoir conduire un rituel.

Pourtant, une femme travaillant dans le respect de tous les aspects d’un Rite d’adoption ne peut prétendre de se proclamer Maçonne.

Elle n’est seulement considérée – (comme on le ferait pour une quelconque sous-marque) – que comme une ‘’sistar’’, voilà tout(…)

Très sincèrement, en notre âme et conscience, n’est-ce pas là, surtout, la marque d’une empreinte résolument rétrograde et…. éminemment discriminatoire ?!

Et, qui plus est, allant totalement aux antipodes des valeurs basiques de la Fraternité et de l’Humanisme le plus fondamental ?!?!

…. À moins bien sûr que, pour quelques ‘’messieurs cordonnés’’, l’Humanité (en dépit du genre féminin qui est pourtant le sien sur le plan grammatical) ne soit peut-être qu’exclusivement masculine…

Plus sérieusement, considérons et reconnaissons que les femmes ont équitablement le droit – (sans toujours en avoir actuellement le choix) – de pouvoir travailler aux Rites d’adoption et que l’idéal serait dès lors, que toutes les Obédiences lèvent une fois pour toutes cet embargo injuste et incohérent, en octroyant le choix ainsi que la liberté pour chaque Loge, d’accepter ou non en leur sein des femmes (Soeurs) qui souhaiteraient pouvoir poursuivre leur cheminement d’Être humain, soit au sein de Loges mixtes, soit encore entre elles, si elles le souhaitent.

Ne serait-ce pas là une vraie justice doublée par un plus grand respect des droits élémentaires de toute personne : sans distinction de race, de couleur, de religion ET de sexe ??!!

Ô bien sûr, j’entends d’ici les détracteurs ‘’bien-pensants’’, qui auront naturellement toujours le loisir d’opposer que les femmes n’auraient pas leur place en Maçonnerie parce que, pour diverses raisons (les unes plus mauvaises que d’ailleurs vraiment bonnes pour les autres), c’est une affaire d’homme(…)

Sans doute. Mais c’était il y a 100 ans, ‘’messieurs’’ : mes chers Frères !

Car, n’en déplaise à d’aucuns, de la même manière qu’il existe aujourd’hui des femmes policières, politiciennes, médecins, militaires, etc. : choses impensables et inimaginables il y effectivement un siècle et moins ; il y a à présent – aussi – des femmes Maçonnes. Et ce ‘’métier’’ n’est plus seulement – telle une chasse gardée – réservé qu’à vous, mes Frères sectaires !

Mais au fait, d’où proviennent ces peurs qui attenteraient tant à la suprématie masculine ?

Il paraitrait que l’une d’entre elles pourrait résulter de la tentation charnelle qui risquerait d’avoir cours en Loge et que les femmes pourraient tenter de les distraire de leurs préoccupations Humanistes et ainsi, peut-être, de même aller jusqu’à les séduire(…)

Comment évaluer un tel argumentaire…?

Non seulement, l’on peut objectivement admettre qu’il existe certainement bien plus sexy qu’un tablier, des gants blancs, éventuellement une robe/toge ou tunique et des décors : lesquels, tout en étant en effet d’une grande beauté intrinsèquement noble, n’en demeurent cependant ni pour autant pas moins, tout, sauf érotiques ; de la même façon qu’il peut-être tout aussi admis qu’une femme en soutane ou en burka est sans doute bien loin de pouvoir attiser de quelconques désirs lubriques, si chers à la gent masculine ; mais surtout et bien par-delà ceci (et sans nullement vouloir entrer le ‘’délicat’’ débat de quelconques dogmes religieux dont ce n’est pas ici le sujet, même s’il est attenant) : quelle est donc encore cette image d’Épinal pour enfants d’école primaire, qui nous ramène en droite ligne aux poncifs caricaturaux de la pomme, du serpent et du Jardin d’Éden…???

(Allons donc, que tous les ‘’Adam’’ cessent de nous craindre !)

Après tout, quoi que l’on en pense ou même en dise, une Loge n’est pas un lieu de séduction.

Et vraiment, faut-il rappeler autant que faire se peut que, tout au contraire, il s’agit d’un endroit uniquement dévolu à la spiritualité et où l’on travaille sur soi-même en vue de s’améliorer (dans l’espoir d’améliorer peut-être les autres) et aussi, de se contrôler(!) : y compris toujours vous-mêmes ainsi que vos éventuelles pulsions…. quelles que soient leur nature, mes très chers Frères potentiellement libidineux jusqu’aux excès qui seraient les moins maîtrisés.

Une Loge Maçonnique n’étant pas un bordel où aucune discipline ni respect mutuel et réciproque n’existerait, le Vénérable est notamment là pour y veiller. POINT

(Sans jeu de mots faciles : …. au diable(…) dès lors, les états d’âme lubriques ainsi que les fantasmes personnels secrètement enfouis de luxure que certains ‘’messieurs’’ (mes bien-aimés Frères !!!) auraient peut-être tant de mal à pouvoir canaliser. Que diable(s)!…. contrôlez-vous !! La véritable maîtrise…. entre autres de soi, passe également par là !!!)

Car après tout, même et surtout dans le monde profane, n’y a-t-il pas chaque jour des femmes et des hommes qui se côtoient sans cesse pour travailler ensemble : au bureau, dans les écoles, dans les clubs, au parlement et partout où il y existe des services commerciaux ou non, issus d’une société civilisée digne de cette appellation…?

Et existerait-il, par hasard, quelque part, des endroits qui ne seraient tout spécialement réservés qu’aux femmes et d’autres qu’aux hommes ??

La réponse (contradictoire) coule d’emblée de source : tout à la fois, non et…. oui(…)

Mais en ce dernier cas, de quel type alors de société parlerions-nous : de celle inféodée (parce que féodale !) à l’irrespect des valeurs de droits, d’équité et de liberté propres à TOUS les Êtres humains…!?

Or, puisque nous avons précisément l’opportunité et le libre choix de ne pas devoir nous laisser davantage gagner par l’intolérance (et l’ignorance qui n’en est que sa bien triste déclinaison), pourquoi donc ne serions-nous pas plus noblement attachés – particulièrement nous qui nous galvaudons d’avoir reçu la Lumière – à la seule réponse qui ait vraiment droit de citer : oui, nous SS.’. et FF.’., nous désirons, nous souhaitons et nous voulons que l’équité – sans aucune distinction ni ostracisme – prévale au sein de la Franc-Maçonnerie Universelle !!!

Et puis, nous ne sommes pas bêtes et nous ne sommes certainement pas non plus des bêtes(…)

Nous avons un cerveau (censé être évolué) et nous sommes dotés d’une intelligence AINSI QUE d’une Conscience.

Il faudrait donc cesser, telle l’autruche, de nous enfouir constamment la tête dans le sable pour contourner des problèmes qui n’en sont pas vraiment et qui n’existent seulement que parce que certains d’entre nous les ont non seulement créé et continuent désespérément à essayer de les entretenir par tous les moyens possibles et, théoriquement, inimaginables…. du moins raisonnablement(…)

Souvenons-nous du miroir – non pas aux alouettes qui déforme la vérité – mais plutôt celui qui réfléchit la réalité vraie : celle qui est face à nous.

Nous ne pouvons passer notre vie entière avec un bandeau sur les yeux.

Il nous faut accepter de vouloir, de pouvoir et de savoir voir la Lumière : celle – la seule possible – qui éclaire le cœur et l’esprit(…)

Par ailleurs, pour ce qui est des Constitutions d’Anderson qui régissent Universellement la Franc-Maçonnerie, je souhaiterais encore pouvoir – très humblement – vous interpeller…

S’il est effectivement clair que ces textes ont une très haute teneur philosophique et Humaniste et qu’ils font parties intégrantes de notre Tradition, contre laquelle je n’ai bien évidemment aucun apriori douteux : dès l’instant où, en tous cas, celle-ci respecte les droits ET la dignité de tous les Êtres humains, voire également de ceux de tous les êtres vivants tels les animaux, à l’encontre desquels – pour exemple – je ne partage pourtant pas – en dépit de certaines sacro-saintes ‘’valeurs’’ dites traditionnelles – celles (très controversées) relatives à la corrida ; il n’en reste pas moins que nous pourrions objectivement convenir et admettre que, si les Constitutions ne dévalorisent pas à proprement parler, de manière volontaire, la

condition humaine en tant que telle : il est cependant un fait que de par ses cloisonnements certains, elles mériteraient assurément d’être très largement dépoussiérées afin d’être remises enfin au goût du jour(…)

En effet, il est opportun de rappeler que, à l’époque du pasteur Anderson (au début du XVIIIe siècle !), la femme d’âge adulte restait néanmoins toujours considérée comme étant mineure à vie et dépendait, soit de son père ou soit de son mari ; et qu’il n’était notamment pas question pour elle, de pouvoir entrevoir la perspective d’entamer de longues études ou la moindre chose qui lui aurait permis de pouvoir sortir de sa condition inférieure(…)

Tout au contraire, malheureusement, la femme était – à cette époque lointain – quasiment reléguée au rôle effroyablement réducteur de ‘’bête reproductrice’’, malléable et corvéable autant à souhaits qu’à mercis : une sorte de ‘’créature’’ inférieure…. comme se complaisaient effectivement à le prétendre la grande majorité des hommes de cette époque(…)

Et de fait, l’immense majorité d’entre elles, ne savaient d’ailleurs ni lire, ni écrire, ni compter.

Ses seules ‘’valeurs’’ (convenues aussi unilatéralement qu’injustement) ne se bornant qu’à se taire et à se soumettre de tout et pour tout, dans la plus grande modestie ainsi que la plus totale discrétion.

Pire encore, peut-être, lorsqu’une femme rencontrait des difficultés pendant un accouchement, au point qu’il soit susceptible d’attenter au processus vital de celle-ci ou de son enfant à naître, le médecin demandait usuellement à l’époux : ‘’la femme ou l’enfant…?’’(…)

Voilà le contexte précis dans lequel les Constitutions d’Anderson (qui était également l’époque de Desaguliers) ont été élaborées. CQFD

Rien d’étonnant dès lors, que les Constitutions désignent la femme comme étant ‘’non initiable’’(sic!), puisque la valeur de son existence n’avait d’égale que celle d’une bête de somme à visage humain(…)

En conséquence de quoi, il aurait effectivement été très surprenant, a fortiori dans de telles conditions et un pareil contexte, de pouvoir imaginer la voir sur les colonnes d’un Temple Maçonnique.

Mais aujourd’hui, en 2014, est-ce que cette tradition est-elle encore juste et, par extension : élève-t-elle l’Être humain ou la rabaisse-t-il…???

Il est un fait que pour les plus récalcitrants éventuels autant que pour les rébarbatifs persistants potentiels, ce mériterait au moins d’être sérieusement médité !!!

Car, l’enjeu est d’importance : et soit l’on conserve des traditions relativement ‘’barbares’’ et en tous cas bien obsolètes et alors, notre société ‘’évoluera’’ lentement et en titubant ; ou bien soit, l’on a le courage de ’’faire le ménage’’ de certaines ‘’vieilleries’’ et, auquel cas, nous serions en osmose avec l’essence même qui se doit de caractériser (et donc différencier) la qualité de l’existence de l’Être, par opposition à celui du ‘’vulgaire’’ animal(…)

Et s’il est très bien (et même indispensable) de procéder assez régulièrement aux mises à jour de nos ordinateurs ou encore d’organiser certaines restructurations massives : comme notamment le font souvent les plus grandes entreprises performantes ; pourquoi ne serait-il alors pas tout aussi logique (et indispensable) de savoir – de la même façon – aussi balayer de temps à autres devant la porte de nos propres Temples : ne fut-ce que simplement pour savoir nous adapter aux réalités de notre temps ?!

Pour ma part (je le crois intimement et légitimement), il me semble que les Constitutions d’Anderson ne sont pas très (euphémisme volontaire et de convenance !) édifiantes pour la femme actuelle, simplement parce que plus du tout à l’ordre du jour !

(NDLR. : Étant entendu que, en principal autant qu’en particulier, c’est bien seulement ET uniquement le chapitre ‘’Femmes’’ des Constitutions que je conteste…. sans être d’ailleurs la seule à le penser et à le faire : ni parmi mes coreligionnaires du même sexe, ni parmi la gent masculine qui bénéficie d’un esprit ouvert.)

La balle est donc dans le camp des libres-penseurs conscientisés par les valeurs qui nous guident…

Et peut-être alors qu’un jour, tous les FF.’. ‘’imperturbables’’ réaliseront à quel point ce ‘’fameux’’ chapitre va à l’encontre (jusqu’aux antipodes du paroxysme de la non humanité) des droits de…. l’Homme : au sens large de celui des droits de la personne.

Et pour se faire, donnons donc aux Loges libres de pouvoir abolir l’interdiction faite aux femmes d’être initiées.

Mais surtout (peut-être bien tout à la fois le plus crucial de tout), donnons leur la liberté d’exister et d’être enfin reconnues comme Francs-Maçonnes à part entière et non plus comme de viles clandestines désignées par des appellations aussi limitées que réductrices, telles : ‘’sauvages’’, ‘’co-Maçonne’’ ou même ‘’Sistar’’(…)

J’ajouterai encore que le paysage Maçonnique Français mérite (et force) tout mon respect et que ce n’est d’ailleurs pas pour rien ni par hasard que je me suis personnellement plutôt volontiers dirigée délibérément vers les Obédiences d’origine Françaises ; la Franc-Maçonnerie Anglo-Saxonne ayant encore beaucoup de choses à apprendre de nos Frangins et Frangines du vieux Continent pour lesquels les termes irrespectueux et appellations réductrices susmentionnées, n’ont généralement pas cours au sein d’une vraie Fraternité…

Faudrait-il aussi aller jusqu’à encore brièvement rappeler tous les bienfaits sociaux, dont l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) ainsi que la prise en charge par la Sécurité Sociale de moyens contraceptifs adéquats, à l’égard desquelles certains membres féminins – ministres ou secrétaires d’État – des différents gouvernements ont contribué, en les légiférant, à apporter une avancée sociale indéniable et bénéfique sous l’égide des valeurs Maçonniques…?)

Étant d’autre part ici entendu que, même aux USA où existe l’Obédience du Droit Humain, la vie quotidienne au sein de ses propres Loges est loin d’y être une sinécure pour nos SS.’.

Alors, je le redemande, le revendique et le réclame une fois encore : arrêtons de considérer nos SS.’. comme de vulgaires clandestines passablement bouffonnes, que les Grandes Loges Nationales méprisent en les mettant de surcroît au pilori : ce qui n’est pas le cas de façon aussi criante en Europe et dans les autres pays Latins où la DH occupe malgré tout une place de choix parmi la Franc-Maçonnerie Universelle.

L’abolition de cette ‘’loi’’ dans l’esprit des FF.’. ‘’fermés’’ aurait pour grand avantage de faciliter la vie quotidienne des femmes éprises d’Humanisme au travers des merveilleuses valeurs Maçonniques ; puisqu’elles auraient ainsi plus de choix de Rites.

Et cela, sans compter qu’il est bien plus aisé pour un homme (profane) de trouver une Loge que pour une femme, à l’égard de laquelle le choix est injustement réduit à peau de chagrin(…)

Avez-vous seulement jamais songé que la plupart des SS.’. se doit souvent de parcourir des distances énormes pour pouvoir être initiées ainsi que pour pouvoir ensuite participer aux travaux en Loge…?

Autant de ‘’détails’’ qui impliquent des dépenses inutiles de temps et d’argent.

Et ceci, sans omettre aussi celles qui, parfois, tombent sous le joug de pseudo-gourous peu scrupuleux qui, par de belles promesses, ne feront jamais que les escroquer, tout en salissant la noblesse des valeurs qui sont à l’image de la Franc-Maçonnerie.

Et puis, avez-vous déjà également pensé à toutes ces sœurs qui se font intimider par des ‘’Frères’’(?!) et ce, sous le seul prétexte qu’elles appartiennent à de petites Obédiences ‘’marginales’’ au regard des grosses qui se proclament unilatéralement ‘’acceptées’’…. tout en n’acceptant bien évidemment pas les premières.

(En aparté : voilà encore bien un autre sujet problématique connexe de taille pour plancher sur la question des Loges dites ‘’acceptées’’ en opposition formelle avec celles qui se veulent légitimement libres et souveraines…)

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Oui, mes sœurs et mes frères, je vous le redis : les femmes libres et de bonne vertu sont soumises – à leur corps et à leur âme défendant – à bien des pressions et, par ces faits-mêmes, elles doivent sur-multiplier leurs efforts pour pouvoir espérer réaliser leur rêve de l’idéal Maçonnique.

Et la route est bien longue ainsi que parsemée d’embûches pour pouvoir parvenir à vivre et à partager cet idéal à part entière.

Enfin, peu importe l’endroit du globe où se trouvent ces femmes-profanes qui aspirent tellement à la Fraternité en tant que futures SS.’. ainsi que les sœurs elles-mêmes déjà initiées…

Toutes, sans restriction ni distinction, nous continuerons de souffrir des discriminations édictées par une poignée de ‘’bien-pensants’’ bon chic, bon genre et bon teint qui veulent tenter de (se) faire croire qu’ils feraient la pluie et le beau temps de ce qui serait ou non ‘’politiquement correct’’, tout en ayant – en prime – le monopole de l’Humanisme(…)

Mais pourtant, tant que cela sera, toutes ces femmes (dont je suis !), continueront le plus souvent de souffrir, où qu’elles soient, dans la contrainte de devoir presque se cacher, tant pour échapper aux intimidations dont seule la bassesse intentionnelle qui leur est imposée est réellement ‘’sauvage’’, que par toutes ces intentions aussi nébuleuses que fumeuses et surannées qui leur sont opposés et qui n’ont – quoi qu’il en fut – strictement rien d’Humaniste ni de Fraternel.

Je suis Canadienne-française du Québec, vivant au Japon depuis plusieurs années…

Et en Asie, par exemple, la Franc-Maçonnerie y est généralement méconnue et, nonobstant l’existence de la Grande Loge Nationale, il est clair que la viabilité des Loges libres y est extrêmement limitée : tant l’obtention d’une patente délivrée en bonne et due forme y est toute aussi hypothétique qu’aléatoire.

Mais ce monde n’est décidément pas parfait car, même en Europe, règnent des luttes intestines dignes des plus viles ‘’gue-guerres’’ de clochers entre les Obédiences qui veulent s’octroyer (en l’imposant !) leur suprématie aux yeux des autres : jusqu’à user d’intimidations indignes et à abuser, parfois même, de violences psychologiques.

Alors, très sincèrement, ne croyez-vous vraiment pas qu’il serait grand temps que – à défaut d’être réellement Une et indivisible (ne soyons pas utopistes) – la Franc-Maçonnerie mondiale serait collectivement bien inspirée de songer sérieusement ET Fraternellement à se réorganiser, afin de se réaligner sur ses valeurs Universelles immanentes et communes à chacun(e) (toutes les tendances confondues), en vue de la rendre…. de nous rendre individuellement, plus sereins, plus justes et plus équitables pour le plus grand bénéfice de tout le monde : femmes comprises ?!!?

En conclusion, ayons la farouche volonté associée à une détermination sans faille de croire que, plus que toute autre Institution (profane ou non), la Franc-Maçonnerie se devrait de savoir s’élever au-dessus de toutes les formes de dogmes socioculturels et/ou religieux, en bannissant – sans en édulcorer la noblesse des intentions – tous les types de ségrégations ainsi qu’en éradiquant toutes les sortes d’existence partisanes associées à la race, aux croyances et au sexisme primaire.

‘’Accessoirement’’, n’est-ce pas là le gage de pouvoir enfin être pris au sérieux par nos détracteurs : qu’ils soient profanes ou, contre toute attente, initiés ??

N’en déplaise à certains, c’est sans gloire personnelle mais avec fierté que je suis Franc-Maçonne.

Et, en tant que telle, mes Frères et mes Sœurs libres et de bonnes mœurs me reconnaissent comme telle.

Certes, je ne suis bien entendu pas parfaite et ne me considère évidemment nullement comme telle.

Mais, à cause de (ou plutôt, grâce à….) ma qualité de Maçonne, je me dois de rester fidèlement conforme à mes engagements et j’ai donc une responsabilité : celle (comme chacun(e) d’entre nous) d’agir et de réagir en donnent du mieux possible l’exemple par de bonnes et justes actions, autant que par une bonne et adéquate attitude : le tout, en veillant en permanence au respect de mon prochain, par le travail que je conduis sur moi-même pour le plus grand bien possible de toutes et de tous.

Toute idée contraire à ce précepte fondamental, signifierait pour moi, un déshonneur personnel et, encore bien par-delà, surtout une ignominieuse et très offensante insulte à la Franc-Maçonnerie Universelle, Libre, Juste et Parfaite ainsi qu’à ses valeurs incontournables d’Humanisme et d’Humanité.

Annie Matsunami

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Merci Annie d’autoriser cette parution …

Annie est une sœur vivant et travaillant au Japon, artiste aussi, et qui à même déjà fait un livre … en plus

Digression … L’Univers c’est grand 22 juin, 2014

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Protégé : La sagesse – 1° - 21 juin, 2014

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Protégé : « La maxime du taciturne » – 14° -

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Protégé : Le REAA à la GLDF , « Tour opérator » sans frontières – 1° - 7 juin, 2014

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Les Rites dits « Égyptiens » de la Maçonnerie

Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaire

Les Rites dits « Égyptiens » de la Maçonnerie

 

SOURCE :

EzoOccult > Sociétés Secrètes > Franc-Maçonnerie > Les Rites dits « Égyptiens » de la Maçonnerie (site à découvrir …)

Article publié le 17 juil 2010

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Par Jean Mallinger

1. Les légendes

De même que l’on attribue à l’Ordre Maçonnique en général des origines légendaires — soit le Temple du roi Salomon, soit l’Ordre des Templiers, soit les collèges romains d’artisans —, chacun des rejetons de l’arbre maçonnique tente de se rattacher à une source aussi antique que possible.

Les rites dits « égyptiens » de la Maçonnerie n’échappent pas à cette règle ; ils tiennent, au surplus, dans la grande famille triangulaire une place particulière : leur échelle d’instruction comporte 90 degrés — sans compter les grades administratifs, qui se terminent au 98e, depuis la réforme de 1934.

Interrogeons l’abondante documentation que ces rites originaux soumettent au jugement de l’histoire.

Une première version nous est présentée par le grand propagandiste du rite de Misraïm en France, Marc Bédarride — né en 1776 à Cavaillon, dans le Comtat venaissin — dans son ouvrage sur cette Obédience (1).

Selon cet auteur, dépourvu de tout sens critique, la maçonnerie serait aussi ancienne que le monde. Israélite pratiquant, Bédarride s’en réfère à l’Ancien Testament ; selon lui, c’est Adam lui-même, qui aurait créé, avec ses enfants, la première loge de l’humanité ; Seth succéda à son père ; Noé la fit échapper au déluge ; Cham l’établit en Égypte, sous le nom de « Mitzraim » : c’est-à-dire les Égyptiens. C’est donc de ce peuple seul que doit venir la tradition secrète de l’ésotérisme. C’est à cette source unique que vinrent boire tous les pasteurs des peuples : Moïse, Cécrops, Solon, Lycurgue, Pythagore, Platon, Marc-Aurèle, Maïmonide, etc., tous les instructeurs de l’antiquité ; tous les érudits israélites, grecs, romains et arabes.

Le dernier maillon de cette chaîne ininterrompue est le propre père de l’auteur, le pieux Gad Bédarride, maçon d’un autre rite, qui aurait reçu en 1782 la visite d’un mystérieux Initiateur égyptien, de passage en son Orient et dont l’on ne connaît que le « Nomen mysticum » : le Sage Ananiah (2). Cet envoyé le reçut à la Maçonnerie égyptienne.

Signalons ici que ce n’est pas là la première allusion historique au passage d’un Supérieur inconnu de la Maçonnerie égyptienne dans le Comtat Venaissin : un autre écrivain en a donné la nouvelle vingt-trois années avant la parution de l’ouvrage de Bédarride : c’est l’initié Vernhes, qui, dans son plaidoyer pour le rite égyptien, paru en 1822, signale, lui aussi, le passage du missionnaire Ananiah dans le Midi de la France, en l’année 1782 (3).

Une seconde version, bien différente de la première, sur l’origine de la maçonnerie égyptienne nous est contée par le polygraphe français Jean-Étienne Marconis de Nègre, fils du créateur du Rite de Memphis.

Selon cet auteur abondant, romantique et touffu, l’apôtre St Marc, l’évangéliste, aurait converti au christianisme un prêtre « séraphique » nommé Ormus, habitant d’Alexandrie. Il s’agit évidemment d’une erreur de plume : le mot « séraphique » ne peut s’appliquer qu’à une catégorie d’anges bien connue des dictionnaires théologiques ; remplaçons-le ici par celui de « prêtre du culte de Sérapis » et la légende ainsi rapportée paraîtra moins choquante.

Cet Ormus, converti avec six de ses collègues, aurait créé en Égypte une société initiatique des Sages de la Lumière et initié à ses mystères des représentants de l’Essénisme palestinien, dont les descendants auraient à leur tour communiqué leurs secrets traditionnels aux chevaliers de Palestine, qui les auraient ramenés en Europe en 1118. Garimont, patriarche de Jérusalem, aurait été leur chef et trois de leurs instructeurs auraient créé à Upsal, à cette époque et introduits par après en Écosse, un Ordre de maçons orientaux (4). Il est regrettable que cette littérature ne soit appuyée par aucune référence historique.

Le nom même du vulgarisateur varie d’ailleurs avec les années. D’Ormus, il devient Ormésius dans un autre ouvrage de Marconis (5).

Divers auteurs font allusion à cette version (6). Soulignons, dès à présent, que ces deux versions parallèles — aussi fantaisistes l’une que l’autre — prouvent toutes deux la profonde ignorance de leurs propagateurs.

L’Égypte est, dans l’histoire des traditions ésotériques, un courant original, totalement distinct du courant judaïque comme du courant judéo-chrétien.

Sans doute, au moment où Napoléon fait sa campagne d’Égypte, l’on sait encore très peu sur la religion, l’écriture, le symbolisme de l’ancienne Égypte : Champollion n’avait pas encore découvert la clé des hiéroglyphes : il ne devait faire sa première et sensationnelle communication sur l’alphabet égyptien qu’à la date du 17 décembre 1822.

Que connaissait-on de l’Égypte à cette époque ?

De véritables fables couraient sur elle ; ses initiations sacerdotales étaient décrites de façon romanesque et invraisemblable ; deux Allemands, pleins d’imagination, von Koppen et von Hymmen avaient lancé depuis 1770 un rite théâtral, appelé : Crata Repoa, qu’ils traduisaient fort faussement par : Silence des Dieux, où l’initiation antique qui se donnait dans la Grande Pyramide était « fidèlement reproduite » par une réception symbolique à sept degrés successifs (Pastophore ; Néocore ; Mélanophore ; Christophore ; etc.) d’une lamentable fantaisie. Deux Français, Bailleul et Desétangs devaient en diffuser une version française en 1821. De son côté, l’abbé Terrasson avait déjà montré la voie, dans son roman initiatique : Sethos (7).

La « mode » des initiations « à l’égyptienne » avait d’ailleurs conquis Paris et devait provoquer l’inquiétude, puis la réaction sévère des autorités maçonniques de l’époque (8).

II. L’histoire

Interrogeons des contemporains et demandons-leur ce qu’ils savent des rites égyptiens au moment où ceux-ci tentent de conquérir la France.

Levesque qui rédigea en 1821 un « Aperçu général historique » des   sectes maçonniques de son temps parle en ces termes du nouveau venu : le rite de Misraïm, « II y a, je crois, cinq ou six ans que ce Rite est venu s’établir à Paris. Il venait du Midi de l’Italie et jouissait de quelque considération dans les Îles Ioniennes et sur les bords du golfe Adriatique. Il a pris naissance en Égypte (9). »

Après ce premier témoignage, interpellons le maçon le plus érudit de France, le célèbre Thory (1759-1817), qui dans ses deux tomes des « Acta Latomorum » reproduisit un nombre considérable de documents historiques précieux dont il avait été le conservateur (10).

Il précise : « Le Rite de Misraïm, qui ne date, en France, que de quelques années, était très en vigueur à Venise et dans les îles ioniennes, avant la Révolution française de 1789. Il existait aussi plusieurs Chapitres de Misraïm dans les Abruzzes et dans la Pouille. »

Et il ajoute cet élément intéressant : « Tous ces grades excepté les 88e, 89e et 90e ont des noms différents. Quant aux trois derniers, nous n’en connaissons pas la dénomination, on les a indiqués comme voilés, dans le manuscrit qui nous a été communiqué (11). »

Nous verrons plus loin l’extrême importance de cette observation.

Abordons maintenant Ragon, qui, après une courte collaboration avec les frères Bédarride, devint leur implacable adversaire.

Il nous apprend — il est ici un témoin oculaire — que les pouvoirs des dirigeants français du Rite, les FF. Joly, Gabboria et Garcia leur avaient été conférés à Naples en 1813. Les documents justificatifs étaient rédigés en langue italienne (12) et furent présentés aux commissaires du Grand-Orient le 20 novembre 1816.

Parlant plus loin des secrets des derniers degrés de ce Rite, le célèbre « auteur sacré de la maçonnerie », spécifie : « Nous reproduisons les quatre derniers degrés du Rite de Misraïm apporté du Suprême Conseil de Naples, par les ff. Joly, Gabboria et Garcia. Tout lecteur impartial, qui les comparera, verra combien ces degrés diffèrent de ceux qu’énoncent les FF. Bédarride. » Et il ajoute ailleurs en note : « Cette explication et les développements des degrés 87, 88 et 89, qui forment tout le système philosophique du vrai rite de Misraïm, satisfait l’esprit de tout maçon instruit… (13) »

Le 1er août 1818 paraît à Bruxelles une défense du rite de Misraïm, signalant un ouvrage paru à Londres sur ce rite en 1805, sous forme d’in-quarto (14).

Nous avons d’autre part en notre possession à Bruxelles, où le rite de Misraïm fut introduit en 1817, une partie de ses archives : statuts (parus chez Remy, rue des Escaliers, le 5 avril 1818) ; diplômes ; polémique avec les autres Rites ; et un tuileur manuscrit, sur parchemin, contenant notamment les « Arcana Arcanorum » — sur papier et avec écriture absolument identique à un autre document daté de 1778.

De ces éléments, nous pouvons déduire : 1) que le rite égyptien était pratiqué en Méditerranée et en Italie avant 1789 ; 2) que ses derniers degrés se pratiquaient sous forme de deux régimes très différents : un régime à philosophie kabbalistique (Régime Bédarride) et un régime à philosophie égypto-hellénique (Arcana Arcanorum : Secrets des Secrets, ou Régime de Naples).

On conçoit dès lors facilement que ceux-ci aient été voilés pour l’historien Thory, dont on craignait les divulgations.

On comprend aussi l’avis de Ragon : « Tout ce rite se résume en fait aux quatre degrés philosophiques de Naples (15). » Le fait que Bédarride signale que son mystérieux Ananiah ait quitté le Midi de la France en 1782 pour l’Italie (16) prouve qu’au moins ce point de son histoire du rite n’est pas dépourvu de vraisemblance historique. C’est donc avec raison que l’historien Waite repousse comme très douteuse l’hypothèse de certains écrivains mal renseignés, qui attribuent « l’invention » de ce rite à un nommé Lechangeur, à Milan, en 1805 ! (17) »

Voici maintenant un nouvel élément, digne d’intérêt : le 17 décembre 1789, le célèbre Cagliostro, qui avait installé à Rome une loge de rite égyptien le 6 novembre 1787, se faisait arrêter par la police pontificale. On trouvait dans ses papiers les catéchismes et rituels de son Rite et notamment une statuette d’Isis 18. Or, Isis est le mot sacré d’un des degrés de Naples.

L’on peut se demander si Bédarride a connu Cagliostro. Il faut répondre par l’affirmative ; il ne conteste ni la réalité de son initiation en Égypte ni celle de ses pouvoirs, il se borne à lui reprocher d’avoir, en France, fait un rite égyptien personnel.

3. La philosophie du Misraïmisme

Si la maçonnerie est, en général, l’héritière et la propagandiste inlassable d’une morale sociale, qui vise, avant toute autre chose, à nous apprendre à nous transformer, par une discipline progressive, en « pierre taillée », en « pierre cubique », au lieu de demeurer une « pierre brute », inutilisable au bonheur de tous ; si elle impose à ses adeptes le respect le plus absolu des idées d’autrui, la plus parfaite égalité, une tolérance permanente et une fraternité réelle, si elle leur demande de chercher en toute chose la vérité et de pratiquer la justice, il va de soi que ces impératifs éthiques n’ont, ni de près ni de loin, aucun rapport avec l’initiation, dans le sens le plus élevé de ce mot.

Si par ce vocable nous entendons : « la communication de certains secrets d’ordre cosmique à un petit nombre d’élus, susceptibles d’en faire un bon usage », la maçonnerie actuelle n’est pas une école initiatique : elle ne donne aucun enseignement dogmatique ; elle respecte obligatoirement l’opinion de tous et celle de chacun ; elle n’est pas une université d’occultisme ; elle n’est pas dirigée par une hiérarchie de didascalies, qui enseignent des néophytes et leur transmettent secrets ésotériques et pouvoirs initiatiques ; ses dirigeants sont en certains pays des athées convaincus, que seul le progrès matériel et social intéresse directement ; sans doute, elle donne la plupart de ses instructions par le canal traditionnel du symbolisme ; mais ce dernier n’est pas religieux ; n’a pas de tendance mystique et repousse au contraire nettement toute intrusion d’un élément irrationnel dans la formation qu’elle donne à ses élèves (19) ».

Toute différente était la maçonnerie du 18e siècle ! Elle ne groupait, en la plupart des rites, que d’ardents spiritualistes. Loin de se limiter à la recherche du bonheur humain, à l’émancipation des esprits, à l’éducation du cœur, elle mettait sa préoccupation essentielle dans la conquête de la Vérité, dans l’effraction des mille secrets de la Nature, dans les expérimentations les plus hardies dans le domaine spirituel. De là, cette extraordinaire floraison des rites les plus variés, des obédiences les plus singulières, des hauts grades les plus mystiques et les plus hermétiques : pour nous en convaincre, il faut et il suffit de lire simplement la nomenclature des degrés qui constituent la maçonnerie égyptienne. Les religions, l’alchimie, l’hermétisme, la kabbale s’y rencontrent et s’y mélangent ; l’arbre de Misraïm est une école de secrets de toute espèce et ses quatre derniers degrés du régime napolitain, nous apportent les secrets les plus considérables de la tradition spiritualiste la plus vénérable.

L’on conçoit dès lors facilement le dédain, l’antipathie marquée, l’hostilité dont la maçonnerie égyptienne a toujours été, au cours de son histoire, la victime permanente de la part des autres rites.

Le Grand Orient de France battit, en ce domaine pénible, tous les records de la méchanceté, allant jusqu’à dénoncer le rite de Misraïm au pouvoir politique, à provoquer des perquisitions et des poursuites contre le rite de Misraïm, afin de rendre à ce dernier toute existence impossible (20).

Aussi certains dignitaires misraïmites parisiens eurent-ils la faiblesse de renoncer à certains de leurs grades supérieurs et tentèrent de se mettre au pas volontairement, en donnant aux matérialistes qui les critiquaient des gages de conformisme athée véritablement déplorables (21) — à ce prix, ils se firent facilement reconnaître.

 Mais ce n’est là que l’exception.

Les hauts grades du Rite n’ont jamais approuvé : ni la réduction de l’échelle égyptienne aux trente-trois degrés de l’écossisme, ordonnée par l’Hiérophante Pessina et mise en pratique en certains pays (notamment l’Argentine) ; ni la suppression de ses liturgies spiritualistes.

De tout temps, les « Arcanes » des quatre derniers degrés se sont transmis de façon régulière.

Peut-on dans une revue de vulgarisation destinée au monde profane, esquisser en ses grandes lignes un bref résumé de ce qui pourrait s’appeler : la philosophie de ce Rite ?

C’est là une œuvre nécessaire, car précisément Misraïm se distingue des autres Ordres maçonniques par la richesse de son enseignement ésotérique.

Un simple coup d’œil sur son organisation et sur son symbolisme suffit à définir son caractère.

1) Ses statuts authentiques — ceux de 1818 — montrent que cet Ordre est basé, non sur le nombre, mais sur la sélection ; non sur le vote de la masse, mais sur l’autorité de ses instructeurs. Le Grand-Maître, Souverain Grand Conservateur Général du Rite, Puissance Suprême, a tout pouvoir dogmatique et administratif au sein de l’Ordre. Il est son régent, ad vitam. Tout membre du 90e degré peut initier individuellement et sous sa propre responsabilité à tous les degrés successifs de l’Échelle du Rite. Au premier degré, un vote est exigé de l’atelier sur toute candidature de profane qui lui serait soumise, la majorité étant requise pour qu’une admission soit agréée.

Cette organisation est conforme aux traditions initiatiques. L’Hiérophante est le Père et l’instructeur de ses enfants spirituels. Il ne dépend pas d’eux, ce ne sont pas les enfants qui élisent leurs parents.

Ses collaborateurs directs, titulaires du dernier degré, ont le pouvoir d’initiation individuelle, en dehors de tout temple et de toute organisation. C’est là le précieux principe de l’Initiation Libre, qui a permis tant de diffusion à d’autres Fraternités initiatiques, telles que le Pythagorisme et le Martinisme.

2) Ses symboles particuliers ne manquent pas d’intérêt : on y retrouve : d’une part le Triangle rayonnant, d’autre part, Le secret des Pythagoriciens, ainsi que le double Carré — Matière-Esprit — tout emboîté les uns dans les autres.

Les trois mondes sont symbolisés par trois cercles concentriques. La Kabbale y est représentée par l’Échelle de Jacob et les tables de la Loi, le courant égypto-hellénique, par le dieu Bélier Amon et l’Olivier sacré.

3) Ses enseignements ne sont pas seulement un compendium traditionnel des Vérités de l’ésotérisme. Ils confèrent de véritables secrets et assurent un Lien vivant avec l’Invisible.

Le parallélisme entre certains passages des Arcana et les traditions du rituel de Cagliostro est étonnant : par exemple : « le 89e degré de Naples donne, dit Ragon, une explication détaillée des rapports de l’homme avec la Divinité, par la médiation des esprits célestes ». Et il ajoute : « Ce grade, le plus étonnant et le plus sublime de tous, exige la plus grande force d’esprit, la plus grande pureté de mœurs, et la foi la plus absolue (22). »

Écoutons maintenant Cagliostro : « Redoublez vos efforts pour vous purifier, non par des austérités, des privations ou des pénitences extérieures ; car ce n’est pas le corps qu’il s’agit de mortifier et de faire souffrir ; mais ce sont l’âme et le cœur qu’il faut rendre bons et purs, en chassant de votre intérieur tous les vices et en vous embrasant de la vertu.

II n’y a qu’un seul Être Suprême, un seul Dieu éternel. Il est l’Un, qu’il faut aimer et qu’il faut servir. Tous les êtres, soit spirituels soit immortels qui ont existé sont ses créatures, ses sujets, ses serviteurs, ses inférieurs.

Être Suprême et Souverain, nous vous supplions du plus profond de notre cœur, en vertu du pouvoir qu’il vous a plus d’accorder à notre initiateur, de nous permettre de faire usage et de jouir de la portion de grâce qu’il nous a transmise, en invoquant les sept anges qui sont aux pieds de votre trône et de les faire opérer sans enfreindre vos volontés et sans blesser notre innocence (23). »

Ces rituels tendent tous au même but : purifier les assistants ; les plonger dans une vivifiante ambiance spirituelle ; les mettre en relation et en résonance sur les plans supérieurs à la débilité humaine ; les charger des grâces d’En-Haut.

C’est là, au fond, reprendre tout ce que le vieux courant égypto-grec avait enseigné à ses prêtres : Apollon descendait à Delphes et inspirait la Pythie ; Amon-Ra descendait à Thèbes et animait son image ; l’Invisible touche le visible, dans une osmose ineffable.

Tel n’est-il pas le seul, l’immense, l’indicible effet de l’Initiation véritable ? Donner à la vie un sens. Mener l’initié à la communion avec le Cosmos. Le ramener à sa Patrie céleste. Et si les rites modernes n’ont pas la puissance et le rayonnement des liturgies antiques, ils ont cependant cet avantage précieux de nous mettre sur le chemin de la Vérité et de nous donner une joyeuse confiance en nos destins…

Jean Mallinger, Avocat à la Cour d’Appel de Bruxelles.

Les plus belles prières des Rites égyptiens

I. Invocation pour l’ouverture des travaux au premier degré

« Puissance Souveraine qu’on invoque sous des noms divers et qui règnes seule, Tout-Puissant et immuable, Père de la Nature, Source de la Lumière, Loi suprême de l’Univers, nous te saluons !

Reçois, ô mon Dieu, l’hommage de notre amour, de notre admiration et de notre culte !

Nous nous prosternons devant les Lois éternelles de Ta Sagesse. Daigne diriger nos Travaux ; éclaire-les de Tes lumières ; dissipe les ténèbres qui voilent la Vérité et laisse-nous entrevoir quelques-uns des Plans Parfaits de cette Sagesse, dont Tu gouvernes le monde, afin que, devenus de plus en plus dignes de Toi, nous puissions célébrer en des hymnes sans fin l’universelle Harmonie que Ta Présence imprime à la Nature. »

Extrait de : Le Sanctuaire de Memphis, par le F. E.-J. MARCONIS DE NEGRE, pages 62-63, Paris, Bruyer, 1849.

II. Prière de clôture des travaux au premier degré

« Dieu Souverain, qu’on invoque sous des noms divers et qui règnes seul, Tout-Puissant et immuable, Père de la Nature, Source de la Lumière, Loi suprême de l’Univers, nous Te saluons !

Pleins de reconnaissance pour Ta Bonté infinie, nous Te rendons mille actions de grâces, et au moment de suspendre nos travaux, qui n’ont d’autre but que la gloire de Ton Nom et le bien de l’humanité, nous Te supplions de veiller sans cesse sur Tes enfants.

Écarte de leurs yeux le voile fatal de l’inexpérience ; éclaire leur âme ; laisse-leur entrevoir quelques-uns des Plans Parfaits de cette Sagesse, avec laquelle Tu gouvernes le monde, afin que, dignes de Toi, nous puissions chanter avec des hymnes sans fin Tes ouvrages merveilleux et célébrer, en un chœur éternel, l’universelle Harmonie que Ta Présence imprime à la Nature. » Gloire à Toi, Seigneur, gloire à Ton Nom, gloire à Tes Œuvres ! »

Id. : page 102.

III. Prière d’ouverture du Souverain Chapitre

« Seigneur, Père de Lumière et de Vérité, nos pensées et nos cœurs s’élèvent jusqu’au pied de Ton trône céleste, pour rendre hommage à Ta Majesté Suprême.

Nous Te remercions d’avoir rendu à nos vœux ardents Ta Parole vivifiante et régénératrice : Gloire à Toi !

Elle a fait luire la Lumière au milieu des ténèbres de notre intelligence : Gloire à Toi !

Accumule encore Tes dons sur nous et que, par la science et par l’amour, nous devenions aux yeux de l’univers, Tes parfaites images ! »

Id. : page 135

IV. Prière de clôture du Souverain Chapitre

« Dieu Souverain, Ta bonté paternelle nous appelle au repos. Reçois l’hommage de notre reconnaissance et de notre amour. Et pendant que le sommeil fermera nos paupières, que l’œil de l’âme, éclairé de Tes splendeurs, plonge de plus en plus dans les profondeurs de Tes divins Mystères ! »

Id. : page 137.

V. Prière sur un initié

« Mon Dieu, créez un cœur pur en lui et renouvelez l’esprit de Justice en ses entrailles ! Ne le rejetez point de devant Votre face ! Rendez-lui la joie de Votre assistance salutaire. Et fortifiez-le par un esprit, qui le fasse volontairement agir. Il apprendra Votre voie aux injustes ; et les impies se retourneront vers Vous… »

CAGLIOSTRO : « Rituel du 3e degré », page 65 (Éditions des Cahiers astrologiques, Nice 1948).

VI. Prière finale

« Suprême Architecte des Mondes, Source de toutes les perfections et de toutes les vertus, Ame de l’Univers, que Tu remplis de Ta gloire et de Tes bienfaits, nous adorons Ta Majesté Suprême ; nous nous inclinons devant Ta Sagesse Infinie, qui créa et qui conserve toutes choses.

Daigne, Etre des êtres, recevoir nos prières et l’hommage de notre amour ! Bénis nos travaux et rends-les conformes à Ta Loi !

Éclaire-les de Ta Lumière Divine. Qu’ils n’aient d’autre but que la gloire de Ton Nom, la prospérité de l’Ordre et le bien de l’humanité.

Veuille unir les humains, que l’intérêt et les préjugés séparent les uns des autres ; écarte le bandeau de l’erreur, qui recouvre leurs yeux. Et que, ramené à la Vérité par la Philosophie, le genre humain ne présente plus devant Toi qu’un peuple de frères, qui T’offre de toutes parts un encens pur et digne de Toi ! »

Extrait de : Marc Bédarride : De l’Ordre Maçonnique de Misraïm, tome II, page 419, Paris, Bénard, 1845.

Notes :

1 Marc BEDARRIDE : « De l’Ordre Maçonnique de MISRAÏM, de son antiquité, de ses luttes et de ses progrès », Paris — Bénard, 1845 — en deux tomes.

2 Id. : Tome II, page 125.  Histoire répétée, par John YARKER dans son livre « The Arcane Schools », page 488, Ed. William Tait, Belfast, 1909.

3 VERNHES : « Défense de Misraïm et quelques aperçus sur les divers rites maçonniques en France », page 21, Paris, Imprimerie Constant-Champie, 1822.

4 J.-E. MARCONIS et E.-N. MOUTTET : « L’Hiérophante », page 6, Paris, 1839, chez Morel. E.-J. MARCONIS DE NEGRE : « Le Sanctuaire de Memphis », page 11, Paris, Bruyer, 1849. MARCONIS : « Le Soleil mystique », page 193, Paris, A. Goubaud, 1853.

5 « Le Temple mystique », page 7, Paris, octobre 1854.

6 Notamment : Reg. Gambier MAC BEAN : « Notes on the A. and P. Oriental Rite of Memphis », page 3, Palerme, 1927. Arthur WAITE : « A new encyclopaedia of Freemasonry », tome 2, p. 241, London, Rider, 1921.

7 cf. une version française des Crata Repoa dans la revue HIRAM, dirigée par le Dr PAPUS, fascicules 4 à 7 du 1er avril 1909 au  1er juillet 1909, Paris ; un résumé détaillé dans WAITE : « Encyclopaedia of Freemasonry », tome I, pages 218 à 225 ; et une réédition récente : « Freemasonry of the ancient Egyptians », par Manly HALL, The Philosophers Press, Los-Angelès, 1937. Une gravure sensationnelle, montrant l’initié passant par l’eau et par le feu à l’intérieur de la Grande Pyramide, avait d’autre part été publiée par Alexandre LENOIR (1761-1839) dans son livre : « La Franche Maçonnerie rendue à sa véritable origine », Paris, 1814. cf. cette gravure dans : Manly HALL, op. cit., page 81. Elle a paru dans l’ouvrage : « Histoire générale et particulière des religions et du culte de tous les peuples du monde », par le célèbre érudit Fr. H. DE LAULNAYE, tome I, Paris, Fournier, 1791 — il la reproduit d’après SETHOS dont la première édition date de 1728 (dessin de J.-M. MOREAU le jeune).

8 cf. dans Jean-Marie RAGON, Tuileur Général, Paris, Collignon, 1861, pages 250-252 : Compte rendu des tenues égyptiennes des 15 mai et 12 juin 1817. « Cette représentation fit fureur ; elle fit pâlir le symbolisme ordinaire, mais sa renommée fut par trop retentissante, tant l’admiration fut grande. »

9 LEVESQUE : Aperçu général et historique des   sectes maçonniques, page 105, Paris, 1821.

10 THORY : « Acta Latomorum », en deux tomes, pages 327-328, Paris, 1815.

11. Ibid.

12 RAGON : op. cit., pages 247 et 307, note I.

14 BRETEL, aîné : « Réponse à un libelle », page 7, publiée en août 1818.

15 RAGON : Tuileur 1856, page 307, note 1.

16 BEDARRIDE : « Histoire de Misraïm », tome 2, page 125.

17 WAITE : « Encyclopaedia of the Freemasonry », tome 2, page 75.

18 Sur CAGLIOSTRO, cf. « Vie de Joseph Balsamo, extraite de la procédure instruite contre lui à Rome en 1790 », Paris, éd.   Treuttel, 1791 ;   et : Dr Marc HAVEN : « Le Maître Inconnu, Cagliosto », Paris, Dorbon aîné, 1913 ; cf. aussi : « Rituel de la Maçonnerie Égyptienne », Nice, Ed. des Cahiers Astrologiques, 1947.

19 Oswald WIRTH l’a d’ailleurs précisé en 1931 de façon très claire : « Le penseur se fait lui-même : il est le fils de ses œuvres. La F. M. le sait, aussi évite-t-elle d’inculquer des dogmes. Contrairement à toutes les églises, elle ne se prétend point en possession de la Vérité. En Maçonnerie, on se borne à mettre en garde contre l’erreur, puis on exhorte chacun à chercher le Vrai, le Juste et le Beau » (« Le Livre de l’Apprenti », page 8, éd. Dorbon aîné)… Elle veut obliger ses adeptes à penser et ne propose, en conséquence son enseignement que voilé sous des allégories et des symboles… » (Id.)

Edmond GLOTON est tout aussi formel : « La F. M. est formée des éléments les plus disparates, tant au point de vue professions, confessions ou idéologies politiques ; les idées les plus contraires s’y affrontent, se confrontent, s’affirment, mais est-il possible de faire une synthèse de ces éléments disparates et de déterminer une moyenne ? Non, ce serait aller contre la Maçonnerie que de vouloir lui assigner une doctrine ; ce serait limiter son champ d’action. La F. M. ne mettant pas de limite à la recherche de la Vérité, ne peut avoir de doctrine. » (« Instr. Mac. du 1er degré », pages 96-97, 1934.

Le Dr Raymond CORBIN est plus affirmatif encore : « Nous avons vu que le symbole maçonnique n’est jamais, lui, figé dans une interprétation définitive et qu’il est au contraire toujours vivant, toujours nouveau et toujours rajeuni, renaissant peut-on dire, chaque fois qu’il est étudié et interprété par un nouvel initié. Il ne saurait donc être question entre la Maçonnerie et ses symboles des mêmes rapports que ceux que nous venons d’apercevoir entre les religions et leurs rites » (« Symboles initiatiques et mystères chrétiens », pages 111-112, 1929).

Et Edouard PLANTAGENET de conclure : « Nous l’avons dit, le maître maçon n’a pas plus à être un occultiste savant qu’un exégète subtil des mystères cosmogoniques. L’Initiation ne doit l’amener qu’à la pratique d’une vie supérieure, imprégnée de réel, de beauté, d’harmonie » (« Causeries initiatiques pour le travail en chambre du milieu », page 41, Paris, 1931).

20 Cf. THORY : « Acta Latomorum », tome 2 ; cf. années 1818, 1819, 1821, 1822, 1836, où des exclusives, dénonciations, saisies eurent lieu en France et aux Pays-Bas. cf. l’intéressante étude parue en avril-mai 1935 dans le « Bulletin Mensuel des Ateliers Supérieurs du Suprême Conseil de France » — 8, rue Puteaux, Paris — numéros 4 et 5, sous la plume du F. Fernand CHAPUIS, sur l’histoire et les tribulations de la loge misraïmite de Besançon, en 1822. Il signale qu’en 1822, le rite avait en tout en France 73 ateliers de grades divers, notamment à Paris 7 loges et 15 Conseils.

21 cf. Rite Oriental de Misraïm ou d’Égypte — Fête d’ordre du 4 août 1889 — Paris — discours du F. Dr CHAILLOUX, Grand Secrétaire : « Mais vient l’instant où il lui est permis enfin de disposer de ses forces vives pour les mettre au service des idées de progrès ; cette institution est amenée par la force des choses à se transformer, à évoluer dans un sens progressif. Chez nous, la réorganisation a commencé par la refonte des rituels. Ces rituels ont été mis en harmonie, non seulement avec les principes maçonniques et démocratiques, mais avec les données scientifiques les plus modernes (pages 10-11). En supprimant complètement tout ce qui, de près ou de loin, pouvait rappeler le caractère si religieux de ce grade à son origine, la maçonnerie n’ayant et ne devant avoir rien de commun avec la religion… etc. (p. 12). Si on peut lire en notre Déclaration de principes imprimée en 1885 : Base fondamentale et immuable : l’existence de l’Être Suprême : l’immortalité de l’âme ; l’amour du prochain, on peut lire dans notre Constitution réformée : autonomie de la personne humaine, justice, altruisme (p. 13).

22 RAGON : Tuileur universel, page 307, 1856.

23 cf.   «Rituel de CAGLIOSTRO»,   pages 54,  55,   61,  62. L’enseignement de ce dernier est totalement étranger aux doctrines du Régime de Naples ; c’est celui inséré au 3e degré d’adoption de Cagliostro où il donne (cf. pages 140-142) les détails pratiques d’une opération, devant durer quarante jours et provoquer un rajeunissement complet de tous les organes physiques de l’adepte !   C’est là, évidemment, un symbole, que les gens crédules ont cru bon de prendre à la lettre : non seulement aucun d’eux n’a pu réussir cette cure « d’élixir de longue vie », mais Cagliostro lui-même a avoué un jour n’avoir jamais expérimenté ni réussi la méthode, dont il se faisait le propagandiste ! (cf.  Vie de Balsamo, page 206, 1791.)

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