navigation

« S’initier, c’est apprendre à mourir »; … 20 novembre, 2017

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , trackback

Vénérable Maître, et vous tous mes FF et SS en vos grades et offices

« S’initier, c’est apprendre à mourir »; …

ini.mort

Initier, le commencement; mourir, la fin ! La naissance et la mort … entre les deux, « apprendre », « l’apprentissage », « l’apprenti ». Mais au début de la sentence, une lettre ! : ce « S » apostrophe, ce soi-même, mon Moi ! Je suis au départ, à l’origine de ce processus, j’ai choisi et de façon volontariste, acte finalisé par le serment prêté librement !

La première fois qu’il entend cette phrase, le futur apprenti vient d’entrer dans le cabinet de réflexion, le frère expert l’y laisse en lui disant: « Monsieur, s’initier c’est apprendre à mourir ». La porte se referme et voilà qu’il se retrouve dans une proximité ténébreuse avec une multitude d’objets qu’il envisage sans les comprendre: bref un grand moment de solitude ! pour tous si on se souvient bien.

C’est exactement ça, la solitude inhérente à l’entrée dans le tombeau, car tous ces signes renvoient à la mort. Et cette seule phrase comme piste de réflexion …     « S’initier, c’est apprendre à mourir » … ai-je bien réalisé en ce moment alors que ce tombeau c’est mon tombeau … La solitude se confirme et tout en regardant les objets qui l’entourent et qu’il essaye en vain d’interpréter: nous comme le récipiendaire cherchons des éléments de réponses aux questions existentielles qu’elles évoquent … voilà notre (sa)  première entrée dans le monde du symbolisme.

En même temps …Ouf ! Si nous sommes dans le symbole, je vais pouvoir éviter pour cette échéance inéluctable, cette peur originelle de ma disparition, de la fin de ma corporéité … et peut-être « apprendre » à l’inclure dans mon parcours de vie.

De fait, l’initiation c’est le commencement d’un apprentissage qui ne peut exister qu’à partir d’un terrain vierge ; la construction étymologique de ce terme « initiare » renvoie à la notion de passage, de révélation: la mort symbolique du profane pour tendre au sacré, le passage d’un avant à un après.

Apprendre, c’est « appréhender»: saisir, saisir ce que l’on me tend, l’idée est celle d’une transmission du maître à l’élève, à l’apprenti.

L’entrée en Franc-Maçonnerie est donc un passage, un mouvement vital qui ne va plus de la naissance vers la mort, mais de « l’acceptation » de la mort symbolique de nos valeurs profanes pour atteindre la vie éclairée. ( et quand je dis éclairée ce n’est pas parce que je vois mais plutôt que j’ouvre tout en moi qui permet à d’autres (ceux d’en haut et qui savent) de descendre vers moi pour me guider et transmettre …

Le choix d’une démarche qui, d’un état de sommeil va nous emmener à travers une quête, vers un état de veille mieux de Réveil de l’ombre à la lumière, des profondeurs de la terre ( le tombeau) vers la voûte étoilée de la connaissance (la Gnose).

La graine est semée dans la terre afin de germer et de s’élever!, après s’être nourrie de sa propre décomposition. Dans la même veine, évoquons le mythe de Phœnix, l’oiseau sacré Egyptien, le « Bénu », un héron cendré qui incarnait e Dieu du soleil et était associé aux crues fertiles du Nil.

Adoré à Héliopolis, il avait le pouvoir de s’embraser et, une fois son corps réduit en cendres, il en renaissait, atteignant ainsi l’incessant cycle de la vie, l’immortalité via son corps de Gloire.

Le rite d’initiation nous propose d’écrire notre testament … que vous prenez le soin de bruler le soir même !!!, Vénérable Maître et sans que nous sachions que vous l’avez lu VM, avant de nous remettre ces cendres dans une enveloppe : peut-être pour que nous puissions y puiser la source de sa perpétuelle ré_écriture.

Revenons à notre voûte étoilée que j’aime associer à la connaissance …

Et d’abord, à la connaissance de soi ! Cet éveil, je le vis comme une prise de conscience rendue possible par l’abandon de mes habitudes réflexives quotidiennes (l’abandon de mes métaux !! non).

Con_science de mon identité, de ma place dans un ensemble, dans un tout organisé que les grecs désignaient par le terme de Cosmos, l’ordre. La liaison se fait alors plus aisément en terme de « sacré » et permet d’introduire la notion de « grand organisateur ».

- « S’initier, c’est apprendre à mourir, apprendre à nous débarrasser de nos freins pour démarrer cette nouvelle dynamique de notre construction et du monde: notre travail sur la pierre brute peut commencer car il bien sur question de commencer l’œuvre.

- J’aimerai développer l’idée de cette condition qui consiste à « tomber les masques », qui déforment la vérité de moi-même. Dans la société romaine, le terme de « personna » désigne le sujet du droit: est « personna » le citoyen ayant une existence sociale, une reconnaissance du groupe et donc une légitimité: ce mot va donner la notion paradoxale de « personne ».

Un être, une personne … mais aussi « personne », l’absence de présence, d’existence!

Ce serait déjà suffisamment cocasse si ce mot de « personna » ne désignait encore chez les romains un autre objet: le « personna », c’est le masque neutre que portent à la scène les acteurs de théâtre; il nous donnera le concept de « personnage ».

Le jeu de l’acteur de théâtre, de l’acteur social que je suis: jouer un rôle, c’est exister aux yeux de la société ! Tomber le masque et cesser ce jeu, c’est la rupture nécessaire (la mort, la renonciation) à un état, pour accéder à une naissance désirée, à la possibilité d’une démarche de connaissance universelle: j’oublie mes personnages, je peux naître (en un seul mot)!

« Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les Dieux » disait Socrate: c’est vers cet effort que nos morts symboliques nous permettrons de nous orienter. Les trois pas de l’apprenti quand il entre en loge symbolisent le « très_pas » … la mort de notre état profane … mais aussi le trèss …pass, le passer à travers, le « franchir », le passage … avec cette notion de mouvement qui finalement est la vie!

Le petit prince nous montre la voie de ce franchissement, quand la morsure du serpent jaune le délivre de son enveloppe, lui permettant son voyage ultime.

La quête du Graal, la quête de la vertu et le rejet des vices, n’est-ce pas la quête de l’éternité en même temps que l’extrême humilité qu’il faut y adjoindre pour espérer approcher la vérité?

Le travail du Mac:. sur la pierre brute vient de commencer … il y met une énergie nouvelle et insoupçonnée … il pense aux hommes, à ses enfants, à vous mes frères et sœurs, et cette Initiation, mon apprentissage de la mort s’accompagne de cette pensée que j’ai relue pour réaliser ce petit travail et qui m’apaise! « L’architecte renait et vit à travers ses disciples car il est appelé à poursuivre son œuvre pour la perfectionner et léguer à son tour à ceux qui le suivront ».

J’ajouterais: 

Souhaitons ensemble que jamais ne s’achève l’élévation de la Sagrada Familia, que Gaudi nous soit l’exemple de notre part d’éternité.

CARPE DIEM mes Très Chers FF et SS

 Jai dit VM:.

 sagrad

SOURCE : Le blog de anck131 http://anck131.over-blog.com/

Commentaires»

  1. Bonjour,
    Je me permets, en commentaire, une citation de Voltaire :
    « Au milieu du chaos des superstitions populaires, il existait une institution qui empêcha toujours l’homme de tomber dans la brutalité absolue, c’était celle des Mystères. »
    https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.fr/
    Cordialement.

Laisser un commentaire

Atelier Ecrire Ensemble c&#... |
Au fil des mots. |
Spiralée |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Attala Blog
| jepensedoncjesuis13
| Les chroniques d'Astéria