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Protégé : Comment l’utilisation progressive et la connaissance des outils qui m’ont été confiés au 1er et 2d degré peuvent ils vous permettre de passer du grade de compagnon à celui de Maitre ? – 2°- 28 février, 2019

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Protégé : LE VOLUME DE LA LOI SACREE – PREMIERE PAGE DU LIVRE DES ROIS – 4°- 27 février, 2019

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Prolégomènes à la Kabbale par Constant Chevillon 26 février, 2019

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Article publié par EzoOccult le Webzine d’Hermès et mis à jour le : 12 février 2019

Prolégomènes à la Kabbale par Constant Chevillon.

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Pour beaucoup, la Kabbale est une pseudo-science sans contact avec le réel, une élucubration mystique sortie du cerveau des abstracteurs de quintessence. C’est une erreur fondamentale, mais inévitable, car peu d’hommes disposent du temps nécessaire pour se faire une opinion circonstanciée et sonder les problèmes qu’elle aborde et résout.

À première vue, en effet, la Kabbale offre un aspect rébarbatif et emploie un langage de forme sibylline propre à rebuter les autodidactes d’esprit superficiel. Cependant, sous son voile hermétique, elle cache une science profonde, celle des rapports qui lient le contingent à l’absolu. Elle a été et reste la métaphysique la plus concrète et par conséquent la plus positive dont l’intelligence humaine se soit nourrie. Voyons comment.

La science analytique s’occupe uniquement du relatif, elle ne peut « outrepasser » sans abandonner sa hase de départ. Elle s’arrête donc au seuil de l’absolu, de l’infini, du transcendant.

Bien plus, elle repousse volontairement et sans appel toutes les notions dont l’analyse quantitative ne peut tirer parti. Elle engendre inéluctablement le matérialisme, le positivisme, le pragmatisme, en un mot, la philosophie exclusive du contingent, sans s’occuper de son support.

Constituer une science et une philosophie du relatif, c’est parfait. Mais le relatif est conditionné, c’est une donnée expérimentale. Comment et pourquoi est-il conditionné ? La science répond « non ultra possumus », et l’esprit humain, chercheur infatigable, reste insatisfait. Alors s’élève la voix de la philosophie ésotérique, essence même Kabbale. Le relatif, dit-elle, est une apparence, la seule réalité réside dans l’Absolu. La science analytique est suffisante dans la poursuite d’un idéal situé dans son axe, au seuil spirituel elle est impuissante. Appuyé sur la seule expérience, l’esprit est un arbre transplanté en un sol infertile, il s’étiole et perd le sens de sa propre réalité. Le relatif change, s’écoule, s’efface, il faut une base immuable pour supporter le devenir.

Mais, comment passer du relatif à l’absolu, et comment l’Absolu, source incontestée du relatif, peut-il émaner celui-ci sans s’évanouir en fumée ? La Kabbale, par analogie, explique le procédé involutif de l’Absolu et restitue le monde du relatif au même titre que la Science, tout en jetant un pont entre l’être et le néant, en reliant le contingent à son support nécessaire.

La philosophie Kantienne a figuré, de façon magistrale, l’antinomie irréductible de ces frères ennemis : phénomène (relatif) et noumène (absolu). Si nous allons de l’un à l’autre, par le mode inductif, au terme de l’analyse, le phénomène devient noumène et c’est absurde, l’absolu sombre dans le relatif et tout concept étranger à nos catégories se dissipe. Scientifiquement, on ne peut rien contre cette constatation, le transcendant échappe à notre intellect. Et pourtant, une notion indéracinable s’élève en nous : celle du noumène. Cette notion, Kant l’a considérée comme nécessaire à notre raison pour mettre un point final à l’indéfinité des séries phénoménales ; mais il a ajouté : couvre-t-elle une réalité ? Nous n’en saurons jamais rien, c’est un postulat.

Doute et négation sont inopérants, chacun de nous sent en lui un lambeau d’absolu irréductible au phénomène et Kant n’a converti personne à sa désespérance agnostique. Aucune philosophie proprement rationnelle, cependant, n’a donné la solution du problème, seule, la Kabbale, en concordance admirable avec les théologies modernes, a fourni la théorie capable de justifier le passage du relatif à l’absolu.

« Je suis celui qui suis », a dit Javeh dans le buisson d’Horeb. Et de l’être en soi, on ne peut rien concevoir d’autre. Il est, et il est un, c’est tout. Comment cette unité inaccessible et inféconde aux yeux de la raison, peut-on extraire l’universalité des êtres contingents ? C’est que, dit la Kabbale, l’Unité ineffable et inintelligible – Aïn-Soph – est expansive, elle possède la vie féconde par elle-même. Et cette vie se manifeste par une triple personnalité, interne à l’Unité et greffée sur l’être essentiel. Ici, le mot personnalité est synonyme de rôle ou d’attitude, et non pas d’hypostase. Ces trois altitudes prises par une même substance : Paternité, Filiation (Spiration), Procession nous sont accessibles dans une certaine mesure, car il ne s’agit plus de l’essence de l’être, mais des propriétés de l’être. Or, prononcer le mot propriété, c’est évoquer la possibilité d’une relation, et par cette voie, la relativité peut découler de l’Unité transcendante.

En effet, la vivante unité, par son activité interne, équivaut au ternaire, en raison de la triplicité des fonctions de l’être. Mais ce ternaire possède un moyen terme géminé à double face : Filiation-Spiration. Le ternaire contient donc en germe effectif, le quaternaire, et celui-ci est la condition suffisante de la création relative. Car, si le ternaire peut s’accommode ; d’une manifestation interne sans rompre l’unité essentielle, le quaternaire est, au contraire l’origine de la multiplicité. La Filiation indique la communauté de substance, d’essence, d’être ; la Spiration comporte la distinction. Par la distinction, l’Être s’oppose au néant et conçoit le champ de son activité. C’est là une attitude efficace : si elle s’exerce à l’encontre de la somme des possibles, elle est interne et donne à l’Unité la conscience de sa plénitude, si elle agit vis-à-vis d’une série déterminée, elle devient l’origine d’une notion particulière, elle manifeste un attribut de la Substance. Alors, l’Être extériorise une partie de son activité, il ne dit plus « Je suis », il dit « Je ne suis pas Cela ». Et Cela devient un être dérivé et contingent, car s’il reçoit l’être dans son intégralité indivisible, il ne peut s’opposer au néant que dans le cadre d’une limite.

Par la Spiration manifestée, la création s’écoule à travers le prisme filial. Ainsi, l’absolu et le relatif, de prime abord, incompatibles, se présentent comme les deux faces d’un seul problème : la vie universelle. Un prologue éternel : transcendance ; une action concrète : immanence ; un dénouement : réintégration harmonique qui conjugue les deux étapes. De transcendantal, l’absolu devient immanent, et, sur ses bases métaphysiques, la théologie chrétienne a établi ses dogmes fondamentaux :

Trinité = Relation d’origine entre les Personnes de l’essence divine.

Transcendance.
Création Immanence.

Chute originelle, rupture d’équilibre.

Incarnation = Descente effective de l’Absolu dans le Relatif (Restitution de l’équilibre par la confirmation de l’Immanence).

Rédemption = Réintégration du Relatif dans sa coparticipation de l’absolu-immanent (Le Salut).

Comment la Kabbale nous explique-t-elle cette compénétration de l’absolu et du relatif ? Elle emploie les noms divins révélés, leurs lettres constitutives sous leur valeur alphabétique et numérale, mais son argumentation primordiale réside dans l’arbre séphirotique.

La décade des Séphiroth découle d’Aïn-Soph. Aïn-Soph, c’est l’Être inconcevable et inintelligible, c’est l’Infini-Absolu dans toute sa plénitude intangible ; il est supérieur à tout être, à toute pensée, à toute qualité, à toute manifestation. Mais c’est lui qui sert de support, remplit et enveloppe tout ce qui est. Les Séphiroth ne sont pas des créations divines, des hypostases manifestées, ce sont des idées Fondamentales, des « idées-forces », elles constituent la dégradation de la Pensée absolue dans sa descente vers la relativité, vers la création éventuelle. C’est par elles que nous arrivons à saisir le dynamisme de l’émanation (Atziluth), par elles que nous montons du monde apparent des réalisations (Asiah), jusqu’à la notion limite de l’Intelligible : Ehieh, l’être en soi et sans détermination. En elles, la substance même de la Pensée divine circule du faîte à la base, de Kéther et Malkut. Chaque Séphira est une étape par laquelle l’Absolu prépare et conditionne son incarnation dans le relatif, chacune est un creuset grâce auquel la transcendance, se transformant en immanence, nous devient de plus en plus intelligible, dans ce qu’il nous est donné d’en connaître.

En un mot, les Séphiroth, procédant en quelque sorte, de l’Unité inaccessible dans son essence, compliquent dans leur marche involutive, le concept primitif de la distinction, pour aboutir à l’indéfinie multiplicité de l’Univers. Et c’est par une marche inverse et ascendante que notre esprit, par la voie intuitive, arrivera à reconstituer la subtile métaphysique de la communion de l’Absolu et du relatif et la somme des rapports qui relient l’un à l’autre, le devenir à l’immuable, le temps à l’éternité.

Cherchez dans l’arbre séphirotique ces idées et ces principes pour en développer les conséquences et vous aurez la clef de la Kabbale, le plan des sentiers et des voies et vous pourrez franchir les cinquante portes de l’intelligence. Nous n’insistons pas, car nous écrivons pour les hommes de bonne volonté et non pour les curieux. S’il y a des vides dans notre démonstration, ils sont voulus ; celui qui est appelé les comblera sans peine.

Constant CHEVILLON.

In Annales Initiatiques, 1935, N° 62.

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Protégé : Les cinq sens – 2°- 25 février, 2019

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Protégé :  » Des origines du Gr:. de C:.K:.S:. en France » – 30°- 24 février, 2019

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Protégé : «Le Sacré» – 18°- 23 février, 2019

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Mystères d’OSIRIS Égypte antique Douât Profane 22 février, 2019

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Mystères d’OSIRIS Égypte antique Douât Profane

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Observé par anciens Égyptiens

Type Célébration religieuse

Signification Commémoration du martyre d’Osiris

Commence 12 Khoiak

Finit 30 Khoiak

Célébrations inhumations d’effigies d’Osiris

Observances procession de barques sacrées,

Hommages aux défunts

Lié à Calendrier nilotique

Les Mystères d’Osiris sont des festivités religieuses célébrées en Égypte antique en commémoration du meurtre et de la régénération d’Osiris. Le déroulement des cérémonies est attesté par des sources écrites variées, mais le document majeur est le Rituel des mystères d’Osiris au mois de Khoiak, une compilation de textes du Moyen Empire gravés durant la période ptolémaïque dans une chapelle haute du temple de Dendérah. Dans la religion égyptienne, sacré et secret sont intimement liés. De ce fait, les pratiques rituelles sont hors d’atteinte des profanes, car réservées aux prêtres, seuls habilités à pénétrer dans les sanctuaires divins. Le mystère théologique le plus insondable, le plus empreint de précautions solennelles, est la dépouille d’Osiris. D’après le mythe osirien, cette momie est conservée au plus profond de la Douât, le monde souterrain des morts. Chaque nuit, durant son voyage nocturne, Rêle dieu solaire vient s’y régénérer en s’unissant momentanément à Osiris sous la forme d’une âme unique.

Après l’effondrement de l’Ancien Empire, la ville d’Abydos devient le haut-lieu de la croyance osirienne. Chaque année s’y tient alors un ensemble de processions publiques et de rituels secrets mimant la passion d’Osiris et ordonnés selon les rituels funéraires royaux memphites. Durant le 1er millénaire av. J.-C., les pratiques d’Abydos se diffusent dans les principales villes du pays (Thèbes, Memphis, Saïs, Coptos, Dendérah, etc.) Sous les Lagides, chaque ville réclame de posséder un lambeau de la sainte dépouille ou, à défaut, les lymphes qui s’en sont écoulées. Les Mystères se fondent sur la légende du dépiècement du cadavre d’Osiris par Seth et sur la dissémination de ses membres à travers toutes les régions du territoire égyptien. Retrouvés un à un par Isis, les membres disjoints sont rassemblés en une momie dotée d’une puissante force vitale.

La régénération de la dépouille osirienne par Isis-Chentayt, la « veuve éplorée », est pratiquée chaque année durant le mois de Khoiak, le quatrième du calendrier nilotique (situé à cheval sur nos mois d’octobreet de novembre). Au sein des temples, les officiants s’attellent à fabriquer de petites figurines momiformes, appelées « Osiris végétants », destinées à être pieusement conservées durant toute une année. Ces substituts du corps osirien sont ensuite inhumés dans des nécropoles spécialement dédiées, les Osiréions ou « Tombeaux d’Osiris ». Les Mystères sont observés durant l’amorce de la décrue du Nil, quelques semaines avant que les champs puissent à nouveau être ensemencés par les paysans. Chaque ingrédient entrant dans la composition des figurines (orge, terre, eau, dattes, minéraux, aromates) est doté d’un fort symbolisme, en relation avec les principaux cycles cosmiques (révolution solaire, phases lunaires, crue nilotique, germination). Leur mélange et leur moulage sous la forme du corps d’Osiris ont pour but d’invoquer les forces divines assurant le renouvellement de la vie, la renaissance de la végétation ainsi que la résurrection des morts.

L’égyptosophie européenne

Projet de modification du panthéon parisien en pyramide, vers 1798.

Durant l’Antiquité, des auteurs de culture grecque tels Hérodote, Diodore de Sicile, Plutarque et Jamblique ont développé l’idée que l’Égypte, du fait de l’ancienneté de sa civilisation, est le berceau originel de tous les savoirs théologiques, mythologiques et rituéliques. Cette vision est parfois qualifiée d’« égyptosophie », un mot-valise forgé à partir des termes « Égypte » et « philosophie ». Depuis la Renaissance, cette manière d’appréhender l’histoire des religions a grandement marqué la culture occidentale. Son influence est plus particulièrement manifeste auprès d’individus engagés dans les voies de l’hermétisme, de l’ésotérisme et de la pseudoscience [n 1]. L’égyptosophie a ainsi influencé des courants spirituels plus ou moins occultes comme l’alchimie [1], la Rose-Croix [2], la Franc-maçonnerie [3],[4] ou la théosophie [5]. Depuis la décolonisation de l’Afrique, cette idée est aussi devenue la pierre d’angle des théoriciens afrocentristes et kémitistes ; ces derniers étant en quête d’une « renaissance africaine » basée sur un retour aux antiques enseignements égyptiens [6].

À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, le cliché de « l’Égypte, pays des mystères » se diffuse dans l’Europe des Lumières. Ce lieu commun s’expose le plus parfaitement dans l’opéra La Flûte enchantée de W. Mozart et E. Schikaneder, créé en 1791. Au milieu de l’œuvre, les initiés Tamino et Pamina voient leur vision du monde bouleversée par leur initiation aux Secrets par Sarastro, grand-prêtre du Royaume de la Lumière et adorateur des dieux Isis et Osiris. À la même époque, les francs-maçons croient déceler dans les « mystères égyptiens » l’existence d’une religion double. Au sein d’une fausse religion polythéiste réservée au peuple, aurait existé une vraie religion monothéiste réservée à un cercle restreint d’initiés. Pour la masse des incultes, la religion est axée sur la piété, les fêtes et les sacrifices aux divinités. Il ne s’agirait là que de simples coutumes destinées à maintenir la paix sociale et la pérennité de l’État. En parallèle, dans la pénombre souterraine des cryptes, sous les temples et les pyramides, les prêtres égyptiens auraient dispensé aux élites en quête de vérité, des formations morales, intellectuelles et spirituelles, lors de cérémonies initiatiques.

Les Mystères face à la science égyptologique

Sources textuelles

Portrait d’Émile Chassinat (1868-1948), égyptologue français.

Depuis les années 1960, la connaissance scientifique des mystères égyptiens a considérablement progressé grâce à l’étude attentive d’inscriptions laissées sur des papyrus ou sur des parois de temples et tombeaux. De nombreux apports philologiques et archéologiques ont mis à mal les clichés européens sur les « Mystères d’Osiris », en révélant la nature véritable des rituels et les pratiques effectives des prêtres égyptiens. Dans les années 1960, la communauté égyptologique a porté à la connaissance générale plusieurs textes majeurs ; d’abord, la traduction en langue française, par Émile Chassinat, du Rituel des mystères d’Osiris au mois de Khoiak, une compilation d’inscriptions tentyrites (ce travail remonte aux années 1940 mais n’est paru à titre posthume qu’en 1966 et 1968, en deux volumes, sous les presses de l’IFAO) ; ensuite les importantes publications du Papyrus N.3176 du Louvre par Paul Barguet en 1962, du Papyrus Salt 825 par Philippe Derchain en 1964-1965 et du Cérémonial de glorification(Louvre I.3079) par Jean-Claude Goyon en 1967 []. Ces travaux ont depuis été augmentés d’ouvrages plus récents comme la publication exhaustive des textes des chapelles osiriennes de Dendérah par Sylvie Cauville en 1997, par la thèse de Catherine Graindorge sur le dieu Sokaris à Thèbes en 1994] et les apports de Laure Pantalacci (1981), de Horst Beinlich (1984 et de Jan Assmann (2000) sur les reliques osiriennes. Parallèlement, l’archéologie des vestiges liés au culte d’Osiris a enrichi la connaissance des espaces dédiés aux rituels des mystères telles les catacombes de Karnak et d’Oxyrhynchos].

Rituel des mystères de l’Osiréion de Dendérah

Article détaillé : Rituel des mystères d’Osiris.

Texte et illustration du Rituel des mystères (colonnes 106 à 121), temple de Dendérah.

Dans le milieu académique de l’égyptologie, la connaissance des « Mystères d’Osiris » s’appuie principalement sur les inscriptions tardives des temples de la période gréco-romaine. Parmi ces données, les textes des six chapelles de l’Osiréion de Dendérah (situées sur le toit du temple d’Hathor) constituent la source majeure. La compréhension du rituel, de ses variantes locales et de son contexte religieux, s’appuie surtout sur le Rituel des mystères d’Osiris gravé à l’extrême fin de la période ptolémaïque (vers 50 av. J.-C.) Cette source est riche en détails, mais se montre souvent confuse, car il s’agit d’une compilation de sept livres d’origines diverses (Busiris et Abydos) et d’époques différentes (Moyen Empire et période ptolémaïque). L’inscription se présente comme une succession de cent cinquante-neuf colonnes de hiéroglyphes disposées sur trois des quatre parois d’une cour à ciel ouvert (première chapelle orientale). La première traduction d’envergure en langue française est donnée en 1882 par Victor Loret(1859-1946), sous le titre Les fêtes d’Osiris au mois de Khoiak. Cependant, la traduction commentée d’Émile Chassinat (1868-1948), Le Mystère d’Osiris au mois de Khoiak (834 pages), publiée tardivement en 1966 et 1968, demeure l’ouvrage de référence En 1997, cette traduction est modernisée, quoique presque inchangée, par Sylvie Cauville dans sa publication exhaustive et commentée des textes des chapelles osiriennes de Dendérah.

Nature des mystères égyptiens

Rites secrets

Porte et mur d’enceinte du temple de Deir el-Médineh.

La civilisation égyptienne a indéniablement connu des rites secrets. La majeure partie des gestes cultuels exécutés par les prêtres sont accomplis derrière les murs des temples, en absence de tout public. Le peuple n’a généralement pas accès au temple. Les jours de fêtes, la foule est admise à entrer dans les avant-cours, mais jamais dans le saint des saints du sanctuaire. Dans la mentalité égyptienne, djeser le « sacré » et seshta le « secret » sont deux notions qui vont de pair. Le terme « sacré » signifie aussi « séparer » ou « tenir à l’écart ». Le sacré est donc, par essence, quelque chose que l’on doit tenir à l’écart du profane. La puissance divine n’est pas seulement cantonnée au Ciel ou à l’au-delà. Sa présence se manifeste aussi sur Terre parmi les humains. Les temples, pour les dieux, et les nécropoles, pour les ancêtres, sont des lieux où les prêtres exercent leurs rôles de médiateur entre le genre humain et les forces de l’invisible. Ce sont des lieux à part, tenus à l’écart de la majorité des vivants, leur accès étant soumis à des restrictions de toutes sortes comme la pureté corporelle, le jeûne, l’obligation de silence.

Cette nette distinction entre lieux sacrés et monde profane a conduit les anciens Égyptiens à doter la sacralité d’une forte obligation de secret. Les prêtres qui accomplissent les rites dans les temples sont donc soumis au silence. Ils ne doivent rien dire de ce qu’ils font. Dans le Livre des Morts, le prêtre défunt se félicite d’avoir participé aux cérémonies cultuelles dans les principales villes du pays et souligne qu’il n’a rien divulgué de ce qu’il a fait, vu et entendu.

« L’Osiris N ne dira rien de ce qu’il a vu, l’Osiris N. ne répétera pas ce qu’il a entendu de mystérieux »

— Livre des Morts, chap 133. Traduction de Paul Barguet.

Secrets cosmiques

Parcours solaire

Les deux plus grandes puissances divines, les plus secrètes et les plus inaccessibles, sont Rê, le dieu Soleil et Osiris d’Abydos, le souverain des morts. Dans son traité Les mystères d’Égypte, consacré aux religions égyptienne et babylonienne, le philosophe néoplatonicien Jamblique (242-325), résume en une courte formule les deux plus grands mystères de la croyance égyptienne :

« Si toutes choses persévèrent dans l’immobilité et la perpétuité renouvelée, c’est que jamais ne s’arrête la course du soleil ; si toutes choses demeurent parfaites et intégrales, c’est parce que les mystères d’Abydos ne sont jamais dévoilés. »

— Jamblique, Les Mystères d’Égypte, VI, 7.

Union de Rê en Osiris sous la protection de Nephtys et Isis (tombe de Néfertari).

La course du Soleil a inspiré aux Égyptiens une littérature religieuse très abondante et développée. On peut cependant établir une nette distinction quant à leurs destinataires. Certains textes sont manifestement destinés au plus grand nombre. Il s’agit d’hymnes au Soleil, des prières adressées à l’astre à des moments particuliers de la journée, le matin quand l’astre apparaît hors des montagnes de l’horizon oriental, à mi-course pour célébrer sa culmination et le soir lorsqu’il disparaît à l’horizon occidental. Pour la plupart des hymnes, il s’agit d’inscriptions gravées à l’entrée des tombeaux, sur des stèles placées à l’intérieur ou à l’extérieur de chapelles ou, encore, sur les papyrus du Livre des Morts. Accessibles à tous, ces textes ne prétendent pas transmettre ou passer sous silence un enseignement secret. L’autre groupe de textes codifie et transmet un savoir réservé au seul pharaon. Il s’agit des « Livres de l’au-delà » : le Livre de l’Amdouat, le Livre des portes, le Livre des cavernes, etc. Leurs images et leurs textes ornent exclusivement les parois des tombeaux des souverains du Nouvel Empire. Ils présentent, heure par heure, le voyage nocturne du Soleil à travers les contrées de l’au-delà. Cette littérature secrète expose le plus occulte des savoirs, la régénération du Soleil au fond de la Terre, c’est-à-dire son renouveau nocturne dans un circuit qui relie la fin au début dans une existence libérée de la mortalité. Au milieu de la nuit, l’astre solaire s’unit passagèrement à la momie d’Osiris. De cette union, il tire la force de vie nécessaire à sa régénération. Contrairement aux autres morts, le Soleil ne devient pas Osiris mais repose en lui, un bref instant, en une âme unique connue sous le nom de « ba réuni », réunion de Rê et Osiris ou sous l’aspect d’une momie criocéphale dénommée « Celui à la tête de bélier » :

« Rê se couche dans la montagne de l’Occident et illumine le monde souterrain de ses rayons.

C’est Rê qui repose en Osiris, c’est Osiris qui repose en Rê. »

— Livre des Morts, chapitre 15 (extrait).

Cadavre osirien

Renaissance du soleil après son union avec Osiris figuré sous la forme d’un pilier Djed surmonté d’un nœud Ânkh anthropomorphisé (Papyrus d’Ani).

D’après la littérature occulte des Livres de l’au-delà, le plus grand secret, le mystère le plus insondable des croyances égyptiennes, est la dépouille momifiée d’Osiris. Dans ces textes, le dieu soleil est « Celui dont le secret est caché », le monde souterrain étant le lieu « qui abrite le secret ». Le mot « secret » désigne ici le cadavre osirien sur lequel chaque nuit vient se poser l’astre fatigué :

« Ils gardent le secret du grand dieu, invisible de ceux qui sont dans la douât. […] Rê leur dit : Vous avez reçu mon image, vous avez embrassé mon secret, vous reposez dans le château de Benben, à l’endroit qui abrite ma dépouille, ce que je suis. »

— Livre des Portes

Les Égyptiens avaient pour usage de ne pas parler de la mort d’Osiris. D’une manière générale depuis les Textes des Pyramides et jusqu’aux documents gréco-romains, le meurtre d’Osiris, son deuil et son tombeau ne sont évoqués que par des allusions ou par d’habiles périphrases. On peut ainsi lire « Quant à l’arbre-ârou de l’Occident, il se dresse pour Osiris pour l’affaire qui est arrivée sous lui. » (Papyrus Salt 825). L’affaire en question est, évidemment, l’inhumation d’Osiris, l’arbre étant planté sur l’emplacement du tombeau divin. Les Égyptiens usaient aussi d’euphémismes, surtout à l’époque tardive. Ainsi au lieu de dire « il est arrivé malheur à Osiris », le propos est inversé en disant « il est arrivé malheur à l’ennemi d’Osiris ». En postulant que la parole et l’écrit avaient en eux une puissance magique, les Égyptiens craignaient que le simple fait de parler d’un épisode mythique comme la mort d’Osiris risque de le faire advenir à nouveau par simple énonciation. Dans le Papyrus Jumilhac, le meurtre d’Osiris est ainsi éludé : au lieu d’écrire « Alors Seth renversa Osiris à terre », le scribe écrit « Alors il renversa les ennemis d’Osiris à terre » [27].

Initiation aux mystères

Article détaillé : Initiation en Égypte antique.

Crypte du temple de Dendérah aux décorations mystiques.

Les textes égyptiens ne disent rien de l’existence d’une cérémonie initiatique qui aurait permis à un nouveau prêtre d’accéder pour la première fois au temple et à ses secrets théologiques. Il faut attendre le IIe siècle, sous le règne de l’empereur romain Hadrien, pour rencontrer un texte de ce type. La source n’est pas égyptienne, mais le contexte est égyptisant. Il s’agit de l’initiation de Lucius, le personnage principal de L’Âne d’or, un roman rédigé au IIe siècle par Apulée de Madaure. La scène se passe non pas en Égypte, mais en Grèce, à Cenchrées, où se trouvait alors un temple d’Isis. Dans ce contexte grec, il semble que les adeptes hellènes des dieux égyptiens ont réinterprété les rites funéraires nilotiques, pour les mettre en scène en une initiation des vivants et non pas en tant qu’enterrement des morts. La cérémonie apparaît comme une mort anticipée et une descente aux enfers en vue d’approcher la divinité solaire lors de son union avec Osiris. La question de l’existence, en Égypte même, de rituels initiatiques reste largement controversée. Alors que l’idée de l’initiation est largement acceptée dans les cercles de l’égyptosophie, cette éventualité est majoritairement refusée par les tenants de l’égyptologie académique. À Alexandrie et en Grèce, dans une interprétation syncrétique, il est probable que les rituels osiriens aient fusionné avec les mystères grecs, tels ceux d’Éleusis où de jeunes impétrants étaient éprouvés psychologiquement lors de cérémonies nocturnes, avant de recevoir une révélation sur le monde divin.

Il n’y a donc pas de sources écrites égyptiennes évoquant une initiation des prêtres à l’époque pharaonique. Pour l’égyptologue allemand Jan Assmann, il n’est cependant pas aberrant de penser que les anciens Égyptiens ont acquis de leur vivant les secrets de l’au-delà, en vue de se préparer à la mort. On peut alors imaginer que le myste égyptien était conduit, lors d’un voyage symbolique, dans des salles souterraines, telles l’Osiréion d’Abydos, les cryptes des temples tardifs, ou dans d’autres lieux richement décorés d’illustrations mystiques et symboliques.

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Protégé : « Le Sacré en Maçonnerie, de l’initiation initiale au Maître Secret » – 4°- 21 février, 2019

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Protégé : Je suis Secretaire intime – 6°/12°- 20 février, 2019

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Protégé : Munus regendi – 33°/20°- 19 février, 2019

Posté par hiram3330 dans : Blanche,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.

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