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UNE NOUVELLE GOUVERNANCE MONDIALE 27 janvier, 2020

Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , trackback

MONTPELLIER 8 ET 9 AVRIL 2011

UNE NOUVELLE GOUVERNANCE MONDIALE

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Dans un contexte international extrêmement tendu, particulièrement dans le monde méditerranéen, nos rencontres dans le cadre de l’UMM favorisent le dialogue, l’échange des idées pour penser le futur d’un monde que nous espérons meilleur.

En ce qui concerne la méditerranée un héritage historique pluriséculaire et une situation géographique singulière en font un espace qui s’intègre dans les problèmes de notre monde. En effet la méditerranée est d’abord un puissant creuset de civilisation amarré entre 3 continents. Cette proximité entre les différentes rives favorise les échanges à la fois humains, culturels et économiques et de ce fait l’espace méditerranéen est un lieu de brassages et de mixité socioculturelle. J’ai particulièrement aimé les propos du recteur de l’Institut Catholique de Paris qui résument bien ce qu’elle représente « Etonnante civilisation méditerranéenne qui, au fur et à mesure de son déploiement, balisa les trajectoires de notre culture, fixant l’un après l’autre les repères majeurs de notre histoire et faisant de nous les dépositaires d’un héritage où l’alphabet fut Phénicien, le concept Grec, le droit Romain, le monothéisme sémite, l’ingéniosité Punique, la munificence Byzantine, la science Arabe, la puissance Ottomane, la coexistence Andalouse, la sensibilité Italienne, l’aventure Catalane,

La méditerranée est au cœur de toutes les grandes problématiques mondiales de ce siècle. Développement, migrations, paix, liberté, dialogue des civilisations, accès à l’eau et à l’énergie, environnement etc.…La conjonction de tout cela démontre l’existence de graves disfonctionnement au sein de la gouvernance mondiale qui résultent de l’obsolescence d’un certain nombre de principes mais aussi et principalement de la non prise en compte de l’Humain en tant que tel et ceci dépasse le cadre strict de l’espace méditerranéen.

Il n’est pas de ma compétence ici de développer l’esquisse d’une politique de nouvelle gouvernance mondiale nécessaire,  qui doit inclure les pays moins avancés, mais il me semble primordial avant tout que l’Homme retrouve sa boussole et son orientation pour éviter une « panne d’existence ». L’Homme doit équilibrer les parties visibles et invisibles des choses en réhabilitant les droits de la Raison tout en retrouvant les vertus du cœur.

Dans cet engagement humaniste la franc-maçonnerie doit être un élément moteur pour transformer l’Homme dans toutes ses dimensions. La Franc-maçonnerie et le GODF en particulier revendiquent encore les principes énoncés en 1738 par le frère Chevalier de Ramsay « les Hommes ne se sont pas distingués essentiellement par la différence des langues qu’ils parlent, des habits qu’ils portent, des pays qu’ils occupent, ni des dignités qu’ils revêtent. Le monde entier n’est qu’une grande République….C’est pour faire revivre et répandre ces essentielles maximes prises dans la nature de l’Homme que notre Société fut d’abord établie ».

Alors nos rencontres méditerranéennes sont l’opportunité dans le cadre de nos réflexions de réaffirmer nos principes humanistes dans ce monde en pleine mutation mais aussi dans un profond désarroi. Notre monde est en quête de nouveaux repères qui dépassent le cadre de la méditerranée pour s’inclure dans la projection d’une nouvelle gouvernance mondiale, afin de rétablir un certain équilibre pour que l’Homme en soit le principal bénéficiaire.

Face aux maux qui nous assaillent de toutes parts, il y a une dimension fondamentale, qui est capable de bouleverser jusque dans leurs fondements les systèmes qui structurent l’ensemble de l’humanité, et de libérer l’existence humaine individuelle et collective des menaces qui pèsent sur elle. Cette dimension fondamentale c’est l’Homme, l’Homme dans son intégralité, l’Homme qui vit en même temps dans la sphère des valeurs matérielles et dans celle des valeurs spirituelles. Nous aurons toujours à nous méfier des tentations de la simplification. Dans sa complexité l’Homme ne pourra jamais être réduit à une idée simple.

Ces menaces nous les connaissons, elles se nomment : guerre, racisme, intégrisme, terrorisme, dogmatisme et toutes les formes de mépris de l’homme dans sa réalité individuelle, sociale, politique, religieuse. Toutes les menaces, sous une forme ou sous une autre, avec ou sans violence, écrasent l’Homme et le réduisent d’une façon dramatique au misérable statut de chose et d’objet. Ce qu’il est, au plus profond de lui-même et en tout son être, ne compte plus. Sa conscience, sa liberté, sa dignité, son corps, sa santé, sa vie, chaque jour et en tous lieux sont méconnus et traités indignement. Face à cette mystérieuse réalité que nous sommes, tous et chacun, la raison souvent est aveugle. Les discours, promesses, seraient vains si, sur de tels sujets, nous ne pouvions nous rencontrer et même nous aider, si nous voulons aller jusqu’au bout de ce que nous sommes et si nous voulons devenir des Hommes dignes du nom et de l’Humanité que nous portons.

Il n’y a de personne possible et d’authenticité de la personne que dans l’ouverture à l’autre, et dans l’engagement pour l’autre. L’Humanisme personnaliste est essentiellement communautaire. Alors qu’elle communauté humaine souhaiter et créer, qui soit tout à la fois digne de la personne, respectueuse de sa transcendance, porteuse aussi de sa progressive réalisation ?

Tout au long de l’histoire, les relations de l’Homme et de la société ont souvent pris la forme d’un conflit violent et sournois. Les réalisations concrètes n’ont pas toujours été au profit de la personne. Non seulement « les démocraties sont mortelles », mais elles sont rares. En tant que vivant l’Homme est partie d’un tout, en tant que personne il est unique. Des individus peuvent se compter et s’ajouter, des personnes certainement pas. La société et pour l’Homme et non l’Homme pour la société. Cette sentence a valeur et dignité de dogme. Si l’on croit en l’Homme alors toute société est pour lui, et jamais l’inverse.

Comme le monde pourrait changer si chaque homme, si tout homme pouvait acquérir un peu plus d’humanité, un peu plus d’intériorité ! Que de fausses richesses tomberaient ! Que d’ambitions paraîtraient vaines ! Il y aurait certainement moins de bruits et plus de silence, moins d’idolâtrie pour tout ce qui paraît, et plus de respect pour les valeurs du cœur. Les masques pourraient tomber, et nos vérités profondes s’épanouir plus facilement !

Naître à son intériorité, à son humanité c’est naître enfin à sa liberté. Elle aussi est en nous comme une possibilité, un appel, une exigence, une conquête et jamais comme un donné ou une possession assurée. Notre présence aujourd’hui en est le témoignage.

Alors dans la sagesse de nos Ateliers, je voudrais lancer un appel à des dynamiques d’action, de proposition et de courage, ou chacun a sa responsabilité. Dire comment, chacun, en toute liberté, mais dans la conscience de son serment,  doit s’inclure dans cette recherche de voie prometteuse, qui nous fera découvrir l’espoir d’un mieux-vivre ensemble. Cette espérance est le fruit de l’intelligence qui demeure en chaque homme, quelle que soit sa condition. Elle est donc un acte d’intelligence et d’analyse, mais aussi de cœur.  Il est urgent de lutter contre l’idée que rien n’est possible, que nous sommes prisonniers d’une logique qui nous dépasse et qui nous ferait résigner à la fatalité des évènements et à un certain ordre des choses qui, le plus souvent, est un grand désordre des choses. Il est urgent de retrouver une réflexion sur la manière de faire les choses ensembles. La vérité n’est pas inscrite quelque part, dans une sorte de cahier en or, elle est le fruit d’un débat suivi d’une action. Il y a toujours un coin d’espérance à fabriquer, dont on peut témoigner soi-même par une action, ou dans une parole échangée.

Le Franc-maçon doit avoir l’espérance d’un monde nouveau. Cette espérance est constituée de sa conviction que ce monde est possible. Elle implique une vision positive de la vie, dont le facteur principal  est sa foi en l’Homme et dans sa vision qui dit que, par nature, l’Homme peut changer et s’adapter à des buts plus précis qu’à ses intérêts égoïstes. L’Homme est toujours l’auteur de lui-même. Il n’est pas figé. Cela inscrit l’espoir et des perspectives d’évolution. Cette espérance est Humaniste et trouve son existence dans la relation humaine. Elle se construit dans la fragilité de nos vies, avec nos tâtonnements, nos doutes, nos faiblesses, comme une petite lumière dans la nuit, comme une sorte de confiance qui se cherche. Et si l’on décidait de croire que l’étranger est un ami dont on n’a pas encore fait la connaissance ? Ne croyez-vous pas que beaucoup de choses changeraient ? L’amitié est une manière de transformer modestement le monde à sa mesure, mais une mesure à peu près à notre portée.

Dans ce monde d’efficacité et de performance, habité par l’illusion que tout problème doit nécessairement avoir une solution, il me paraît également important de donner une autre dimension à la vie : celle de sa fragilité, de ses doutes, de ses  hésitations, par lesquels on peut se montrer plus ouvert aux autres que ceux dont les convictions sont habitées par des dogmes inébranlables et souvent prétentieusement exclusifs. Oui il y a une dimension positive du regard qui cherche, de l’esprit qui questionne, une dimension spirituelle humaine dont nous faisons peut-être fi trop souvent, mais qui, pourtant, est caractéristique de l’Homme. C’est notre mission de tendre la main aux Hommes pour aller au-devant des lendemains qui seront ce que nous en ferons.

Alors pourquoi pas une année maçonnique de la solidarité avec des actions soutenues officiellement, des prises de parole dans les canaux de communication d’aujourd’hui, capables en quelques secondes d’atteindre des milliards de gens dans tous les coins de la planète ;

Inventons une nouvelle dynamique radicalement neuve, c’est-à-dire dégagée des vieux schémas et des vieux présupposés, mais capables de reprendre à son compte non seulement les messages de JAURES, les intuitions de MARX, les analyses de KEYNES mais aussi le message libéral qui fonda « l’Acte de 1789 » liberté individuelle, diversité, pluralité.

Oui, la lumière doit venir de ceux qui pensent, qui savent et qui veulent un monde meilleur pour leurs semblables. A nous l’humanisme de résistance, l’obligation faite de solidarité entre tous, les valeurs d’équité. A nous de montrer un visage différent, celui de la raison, de la vision, de la construction, celui d’idéalistes qui travaillent depuis des siècles à l’amélioration de l’homme et de la société.

Mes  sœurs et frères soyons maçons, c’est peut-être le moment de bâtir un monde nouveau conforme à notre idéal…..

Alain Fumaz

1er Grand Maître Adjoint du GODF

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