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RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie 12 mars, 2023

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , trackback

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-
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RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-

 

Je vous propose une réflexion, en plusieurs sur les rapports entre le Pérennialisme et la Franc-Maçonnerie de tradition. Deux voies spirituelles, des itinéraires qui ne sont pas si différents. Dans le but est de se rapprocher de l’Unité, par des exercices de l’esprit, jusqu’à pouvoir le contempler et se revenir dans le monde pour agir, seul et avec le concours des autres.

Un parcours qui met en exergue l’ésotérisme en général, ceux des religions en particulier, ésotérisme réservé aux initiés et qui dépasse les exotérismes des religions souvent réducteurs et dogmatiques. Pérennialisme et Franc-Maçonnerie, permettent aux mystes d’accéder aux mystères, de construire des ponts et abattre les murs de l’incompréhension qui naissent le plus souvent de l’ignorance. Cette réflexion s’inscrit, (sans que cela en soit l’exclusivité) dans la déclaration de principe des constitutions de la Grande Loge de France. Je cite Chapitre I- La Franc-Maçonnerie Universelle et ses Principes alinéa 6 : « Dans la recherche constante de la vérité et de la justice les Francs-Maçons n’acceptent aucune entrave et ne s’assignent aucune limite. » (1)

Alinéa renforcé par l’alinéa 8 je cite à nouveau : « Ils recherchent la conciliation des contraires et veulent unir les hommes dans la pratique d’une morale universelle et dans le respect de la personnalité de chacun. » (2)

Cette réflexion sera largement inspirée de la vie et des écrits de Frithjof Schuon, le choix aurait pu tout aussi bien être celui de René Guénon ; leurs démarches spirituelles sont identiques. D’ailleurs Schuon a été fortement inspiré par Guénon qu’il a fréquenté. J’ai choisi Schuon parce qu’il est moins connu que Guénon, mais bien sûr ce sont deux figures de la pensée et de la démarche traditionnelle, avec le métaphysicien Ananda Coosmaraswany, ils sont les principaux représentants de cette pensée pérennialiste qui critiqua vivement le modernisme et l’abandon du sacré. Ont-ils été à contre-courant de la philosophie des Lumières ? De cette « filosophie universelle » que décrivait le chevalier A. M Ramsay dans son célèbre discours de 1736 et considéré comme l’un des textes fondateurs emblématique de la Franc-Maçonnerie spéculative et des Hauts Grades Maçonniques et en partie leurs références à la Chevalerie de L’Esprit.

(1 et 2) Texte des Constitutions de la Grande Loge de France.

Ce discours fortement inspiré par la Sophia, la sagesse de la philosophie antique grecque, les religions juives et chrétiennes ainsi que les croisades et non par les seules Lumières de la modernité. Je tiens, pour ma part ce discours comme un foisonnement lumineux rassemblant toutes les branches éparses de la spiritualité dans un feu régénérateur intemporel et universel. Un feu constamment entretenu par les meilleures vertus de chaque tradition, qui élèvent l’homme vers les plus hautes sphères de la spiritualité. Un discours qui relie les hommes entre eux au-delà des querelles politiques ou religieuses, un discours adogmatique qui tient sa force de deux mots dans leurs significations étymologiques, ses deux mots sont « Religare » relier, lien et « Katholikás » universel, général. Deux mots qui vont bien avec leur sens premier aux Francs-Maçons de toutes les obédiences. Ces mots sont des bienfaits pour la Franc-Maçonnerie en général, les loges et les Sœurs et les Frères en particulier.

Ainsi, nous sommes dans le cœur du sujet de notre réflexion, le rapport entre Franc-Maçonnerie et la « Tradition Primordiale » selon Guénon ou le Pérennialisme de Schuon. Ces deux penseurs partagent le même désir spirituel la recherche de l’unité, de l’Un. Ils vont agir par leurs écrits, mais aussi par l’exemplarité de leur vie, pour essayer de tendre vers leur projet. Comme la Franc-Maçonnerie se propose de rassembler ce qui est épars, elle nous demande de ne pas exclure les hommes pourvu qu’ils soient libres…. Ainsi Schuon, nous mettras en garde sur le danger du volontarisme religieux, il écrit : « Le danger du volontarisme religieux, c’est qu’il est bien près d’exiger que la foi comporte un maximum de volonté et un minimum d’intelligence ; on reproche en effet à celle-ci, soit d’amoindrir par sa nature même le mérite, soit de s’arroger illusoirement la valeur du mérite en même temps qu’une connaissance en réalité inaccessible. Pour la gnose, l’intelligence n’est qu’une partie, c’est un centre et c’est le point de départ d’une conscience qui englobe tout notre être. » (1) Ce point de réflexion, je pense doit nous amener à comprendre que foi religieuse à caractère dogmatique et foi maçonnique ne sont ni semblables, ni incompatibles.

Par ailleurs vous l’avez compris Guénon et Schuon ne sont pas des ardents défenseurs du modernisme (Voir leurs publications dans Études Traditionnelles).

  1. F. Schuon Comprendre l’Islam Chapitre voie spirituelle  Éditions Points Sagesse

Ils reconnaissent l’incontournable valeur et travail de l’intellect, mais aussi ses limites. Foi et Raison sont les deux leviers, les deux ailes qui participent à l’élévation spirituelle. Mais le réel, le beau, le vrai, le juste ne peut pas se voir sans l’œil du cœur. Le Franc-Maçon ardent défenseur de la justice, sait tempérer la Force du glaive avec la vertu d’amour. Schuon, n’est pas pour autant qu’un contemplatif, il écrit : « L’homme est fait d’intelligence et de volonté ; il est donc fait de compréhension, et de vertus, ou de choses qu’il sait et de choses qu’il accomplit, ou en d’autres termes : de ce qu’il sait et de ce qu’il est. » (1).  En des termes plus maçonniques je dirais qu’il faut : Savoir (pour combattre l’ignorance), Comprendre (travailler, persévérer à son perfectionnement), Agir (pour transmettre l’essentiel l’amour fraternel qui est vérité). C’est du moins ce que j’entrevois en poussant les portes qui sont en dedans de moi, au fil de la connaissance des degrés qui me sont donnés. Comme des grains de blé mis en terre et qui poussent en épis que je me dois de récolter et de moudre sans cesse en y ajoutant le levain de mon intelligence et l’eau de la rosée d’amour de mélanger cette nourriture spirituelle dans le pétrin de mon âme, pour en faire le pain du compagnon, le pain du partage.

Je vous propose de poursuivre cette réflexion entre le Pérennialisme et la Franc-Maçonnerie parce que selon Schuon : « L’analogie et le symbolisme concerne toute manifestation de qualités ; la Conscience concerne l’homme en tant qu’il peut se dépasser lui-même intellectuellement son esprit débouchant sur l’absolu. » (1)

  1. F. Schuon Comprendre l’Islam chapitre voie spirituelle Page 183 Éditions Points Sagesse.

                                    Jean-François Guerry.

À SUIVRE…

Pour aller plus loin, plus haut :

Lire : la Biographie de F Schuon dans Wikipédia.

          F. Schuon Comprendre l’Islam- Éditions Points Sagesse

         F. Schuon L’œil du cœur- Dervy Éditions.

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part II.

Frithjof Schuon

Frithjof Schuon

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part II.

Comme nous l’avons vu dans l’article précédent Part I. La pensée et le mouvement Pérennialiste, est une voie spirituelle qui tend à la recherche de l’Un, de l’unité, de l’harmonie par un retour au statut originel. Pensée partagée par trois principaux métaphysiciens, ésotéristes que sont René Guénon, Frithjof Schuon et Ananda Coomaraswamy ; deux penseurs occidentaux et un oriental. Un chemin, qui va donc de l’Orient vers l’Occident et inversement. Nos métaphysiciens ont pratiqué des voies spirituelles différentes, pour concevoir leur rassemblement en une seule voie, une seule tradition. Tradition qualifiée de primordiale, première par René Guénon. Ananda Coomaraswamy (Ãnanda Kentish Kumãrasvãmī ) fût avant tout un historien de l’art srilankais, spécialiste du sanskrit la langue brahmanique, avant d’être un métaphysicien. Il a étudié le bouddhisme et l’hindouisme, puis a passé une bonne partie de sa vie en occident pour décéder aux États-Unis, un chemin Orient Occident, à l’inverse de nos deux autres penseurs.

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie dans Recherches & Reflexions

Ananda Coosmaraswany

Guénon et Schuon ont étudiés les ésotérismes des religions monothéistes, dont le soufisme de l’islam avant d’aller à la rencontre de l’Orient. Guénon est devenu aussi un spécialiste du symbolisme en général et maçonnique en particulier. Notre triangle de penseurs par des voies spirituelles différentes ils ont convergés vers la connaissance et la contemplation de l’Un, ils ont été aussi inspirés par le néoplatonisme de Plotin et sans doute par la résurgence celui-ci à Florence avec Marsile Ficin, Giordano Bruno et Pic de la Mirandole. Une démarche ascensionnelle de l’esprit, qui caractérise les hypostases de Plotin. Il est probable aussi que Plotin (selon certains auteurs comme Émile Bréhier, il est probable que Plotin accompagna l’empereur Gordien III (en 242) dans une expédition en Inde qui fût brève et désastreuse.) fût influencé par les Upanishad ces textes philosophiques et religieux des Védas objets de méditation. Les analogies ne manquent pas entre l’antiquité grecque et romaine et la Franc-maçonnerie (Voir modestement mon livre Exercices Spirituels antiques et Franc-maçonnerie aux Éditions UBIK Académie Maçonnique de Provence).

 dans Recherches & Reflexions

R Guénon et F Schuon

L’on peut donc sans prendre le risque d’un syncrétisme, affirmer que l’Inde et ses upanishad, le miracle Grec, l’ésotérisme des trois religions monothéistes ( Kabbale, Évangile de Saint-Jean et Soufisme) en y ajoutant l’alchimie ont servis de ferment pour la Franc-maçonnerie spéculative. Une voie spirituelle unique, spécifique, originale et originelle en définitive une spiritualité qui n’a pas besoin d’adjectif. (C’est-à-dire ni laïque, ni religieuse par exemple, simplement Une.)

Une des caractéristiques du Pérennialisme, pourrait être l’union, la réunion de chemins spirituels qui se retrouve pour l’ascension finale au sommet de la même montagne, là où l’homme pourrait contempler la plénitude de l’Un avant de redescendre vers le monde et ses Frères. Une lente ascension vers la recherche d’une Lumière unique, d’une parole commune, d’un souffle originel qui dépasse, surpasse, surplombe tous les dogmes et leurs particularismes. Cette pensée unifiée ne connaissant ni l’espace et le temps étant consubstantielle au désir de connaissance et de sacré de l’homme. Ce Pérennialisme de nos métaphysiciens est universel et fraternel, il s’accorde bien avec l’initiation maçonnique basée sur la fraternité humaine, qui génère une unité spirituelle entre ses membres inspirée par une trois grandes lumières de la Franc-maçonnerie, je veux parler de l’ouverture du compas de l’esprit. Cette pratique permet à la fin des travaux maçonniques de constater que la joie est dans les cœurs de toutes les Sœurs et de tous les Frères et non pas seulement dans le cœur de certains. Ce Pérennialisme exprime de surcroit pour la Franc-maçonnerie qu’elle est un centre d’union qui permet la rencontre de tous les hommes.

Pour conclure aujourd’hui je soumets à votre réflexion ces quelques lignes de F. Schuon qui permettent de mieux comprendre, je pense, pourquoi la Franc-maçonnerie n’assigne à ses membres aucune limite dans la recherche de la vérité et qu’elle pourrait énoncer : « Nous ne voulons pas attribuer à une foi à une foi religieuse comme telle des thèses sapientielles qu’implicitement. »  On entend généralement par sapientielle, la sagesse de ceux qui possèdent le savoir, la science à un degré élevé et aussi les qualités de jugement, d’habileté, de raison, de prudence et j’ajouterais pour ma part l’empathie, l’altruisme. Ceux qui au terme ultime de leur initiation à la porte de l’éternel orient sont capables d’un amour fraternel inconditionnel de l’autre, des autres car sans cela leur initiation ne serait qu’une agitation inutile même si elle est, et surtout si elle n’est qu’intellectuelle, on ne voit bien le réel qu’avec les yeux du cœur. Ce Pérennialisme me fait penser à l’instant au poème du Frère Rudyard Kipling : « Ma Loge mère… »

Une dernière réflexion F. Schuon écrit aussi : Pour « la science des religions », l’ésotérisme vient après le dogme, il en est le développement artificiel, voire emprunté à des sources étrangères ; mais en réalité, l’élément sapientiel vient forcément avant la formulation exotérique, puisque que c’est lui qui, par le fait d’être une perspective métaphysique détermine la forme. Sans fondement métaphysique point de religion ; l’ésotérisme doctrinal n’est que le développement, à partir de la Révélation, de ce qui « était avant. »

C’est bien, à la recherche de ce qui était avant que nous consacrons nos nos efforts, à la recherche de la vérité originelle, du premier souffle, d’un Eden que nous ne pourrons ni retrouver, ni atteindre. C’est donc en pleine conscience que nous sommes quand même sur le chemin qui importe plus le but et que nous devons nous ériger en défenseurs de la justice et de la vérité. En étant des pèlerins de l’amour fraternel, voie unique qui apporte la joie et l’harmonie.

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE…  

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part II.
RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part III-
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RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part III-

 

Comme nous l’avons vu la recherche de la Vérité et de la Lumière, coïncide avec le désir de la recherche du réel, ce que nous ne percevons n’est pas le réel. L’idée même du réel se dissimule derrière les images et les symboles, derrière la matière et les substances. L’élévation de notre niveau de conscience nous prépare à la recherche des idées dissimulées derrière les symboles. Pour comprendre le monde et notre place dans celui-ci, nous cherchons la Substance derrière les substances, l’absolu derrière les symboles ce qui nous oblige à la levée des voiles au-delà des phénomènes. Chercher les mystères, l’invisible derrière le visible.

Frithjof Schuon écrit : « La distinction entre le réel et l’irréel coïncide en un sens avec celle entre la Substance et les accidents ; ce rapport Substance accidents rend facilement intelligible le caractère réel ou irréel du monde, et montre, à qui est capable de le saisir l’inanité de l’erreur attribuant l’absoluité aux phénomènes. » 

L’absolu étant lié au principe d’unité. Le reste n’étant que des accidents découlant du principe, issu du principe, si l’on considère une unité entre absolu et principe. Parmi les accidents découlant de la Substance-Principe, le plus élevé de ceux-ci serait l’homme accident intermédiaire entre matière et Principe, un accident soumis à la dualité au regard du Principe, Substance pure et Une.

L’initiation, est mouvement du corps et de l’esprit, un processus de concentration (Voyage de la périphérie, de la circonférence vers le point central, vers le Principe dont tout émane.), de purification de l’accident substance intermédiaire, une recherche ascensionnelle, un retournement vers le Principe.

Est-il raisonnable d’envisager ce retour, ce processus initiatique, cette ascendance des substances intermédiaires, vers la substance pure ? Utopie, sauf si l’on considère que le chemin est le but. L’initié devient en quelque sorte un Chevalier de la Lumière, un Chevalier du Soleil, un combattant sorti des ténèbres de l’erreur et prêt au combat pour faire régner la justice et l’amour. Il fait le chemin ascendant, sa transformation alchimique (Référence au Stibium, l’antimoine mâle et femelle à la fois.) pour tenter d’atteindre une forme de pureté. Le chemin vers la Lumière, commence par la sortie de la matière vers l’éther, puis la substance animique, la substance supraformelle, macrocosmique. Cette voie traditionnelle initiatique est toute entière une tension constante à l’élévation spirituelle, jusqu’à la Substance universelle métacosmique, c’est-à-dire au-delà de tout l’Un partie ou totalité de l’être.

La Substance, le Principe ne devient plus dès lors irréel ou abstrait, mais réel puisque visible dans les substances. C’est à ce stade de la réflexion que l’on peut dire que le Grand Architecte de l’Univers est plus qu’un concept, qu’il est un Principe immuable, une Substance pure, présente aussi dans l’homme, ce que certains qualifie de petite flamme éternelle. Ce principe d’unité est capable de réunir ce qui est épars, tous les hommes étant liés et possesseurs de cette parcelle de la Substance pure, du Principe. Aucun obstacle ne s’oppose dès lors au concept de Tradition primordiale de reliance universelle et fraternelle.

Réflexion personnelle : je discerne le cheminement initiatique du Franc-Maçon après être né de la terre, sorti de l’humus de la materia prima avoir éclos comme la merveilleuse fleur de lotus merveille sur les eaux boueuses des ténèbres, sous la Lune fécondante, parcouru la surface des deux globes terrestre et céleste, parvenu à réaliser le chef d’œuvre de sa vie matérielle. L’initié quitte son horizontalité et redressé réapparait plus radieux que jamais, sorti de l’âge de raison au-delà de ses 7 ans il aspire à faire alliance avec ses Frères, et bientôt il fera alliance avec la Substance pure le Principe.

Pour conclure aujourd’hui cette troisième Partie, je cite F. Schuon :

 « Seule la Substance des substances est absolument réelle, quelle est donc seule réelle, à rigoureusement parler, c’est voir la Substance dans tous les accidents (Nous en serions un)et travers eux ; grâce à cette connaissance initiale de la Réalité, le monde devient métaphysiquement « transparent ».

Quand il est dit que le Bodhisattva (1) ne regarde que l’espace, non les contenus, ou qu’il regarde ceux-ci comme étant l’espace, cela signifie qu’il voit la Substance qui par rapport au monde lui apparaît comme un « vide », ou au contraire, que le monde lui apparaît comme un vide en fonction de la plénitude principielle. (…) rapport entre l’eau et ses gouttes. »

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE …

(1) Réflexion sur le Bodhisattva :

De sattva être et Bodi éveil, initié ou être éveillé. Le Bouddhisme parle d’un être éveillé venant de l’Eden du paradis : « Un être pur », ayant atteint le Nec plus Ultra, un saint ? Mais surtout un être ayant contemplé le Principe et atteint la compassion, capable d’empathie et d’amour pour tous les hommes ses frères et même pour tous les êtres vivants.

L’on peut peut-être parler d’un être humain conscient de ses forces intérieures, qui a franchit les étapes successives et sa réalisation personnelle pour se mettre au service des autres. Pas pour moi mais pour vous dirait-il. Il a lutté contre ses mauvaises passions, c’est perfectionné pour pratiquer la vertu, à force d’efforts, de méditations, de patience, pour atteindre la sagesse.

En tradition bouddhique l’on parle d’états de l’esprit (ou de conscience) au terme de 7 étapes l’on devient plus habile (Hiram était considéré comme un homme habile dans l’art des métaux, connotation alchimique). La 8 et 9ème étape du Bouddhisme peut être mise en analogie avec les 4èmes et 5èmes degrés du R E A A de Maître S et Maître P, qu’il conviendrait à mon sens d’inverser comme il était d’usage dans les anciens rituels. Les deux initiés sont dans un niveau élevé de pratiques spirituelles. Le Bodhisattva parvenu à 10ème étape a atteint la sapience, il devient buddha. C’est le moment où il devra prononcer ses vœux, comme les F M prononcent leurs serments. Il sera honoré par une titulature spécifique à chacune de ses progressions initiatiques par exemple : doux et noble, entièrement excellent, celui qui regarde le bas avec compassion, celui qui a une grande force, celui qui est amour bienveillant.

Il s’agit vous l’aviez compris, (sauf ceux qui raillent ces titulatures sans en connaître le symbolisme, ce sont les mêmes qui lisent la Bible au premier degré sans y voir sa portée symbolique.) d’une hiérarchie spirituelle et non d’une hiérarchie d’honneur. Toute comparaison entre le bodhisattva et le Franc-Maçon n’est pas inopportune.   

Marsile Ficin et l'Académie Platonicienne de Florence à la Renaissance

Marsile Ficin et l’Académie Platonicienne de Florence à la Renaissance

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part-VI-

Porte d’Orient et Porte d’Occident, deux portes ouvertes vers un même chemin celui de l’élévation de l’esprit. On oppose trop souvent l’Orient et l’Occident, penseurs et initiés du Pérennialisme ont démontré dans leurs recherches, mais aussi et surtout dans leurs parcours de vie que l’on pouvait franchir ces deux portes grâce à la mise en œuvre de leur loi commune celle de l’amour.

Notre esprit occidental, cartésien a tendance à classer, caractériser ; nous voyons dans l’Occident du moins dans l’Occident moderne l’expression du rationalisme, du matérialisme, du sentimentalisme. L’Occident serait dominé par le seul règne de la raison donnant accès à toute connaissance. Pour l’occidental moderne, le spirituel et l’intellectuel se réduiraient à une forme de psychisme ou de psychologisme. Les lumières ont consacré le règne de la raison « le penser par soi-même ». La sacralisation de la raison trouve ses racines dans le Miracle Grec incarné par les philosophes figures de la sagesse, comme Platon et Aristote. Le prolongement, voir le rapt de la philosophie grecque à été réalisé par le christianisme. Cependant, on observe la résurgence à la Renaissance du platonisme ou plus précisément du néoplatonisme dont la figure emblématique est Plotin qui avec Pythagore représente la pointe la plus élevée de la Pyramide de la raison associée à la spiritualité, le monde des idées et la cosmologie et la symbolique des nombres. C’est Marsile Ficin qui fût le principal néoplatonicien de l’École de Florence où l’on trouvait Giordano Bruno ou encore le Phénix de la Renaissance Pic de la Mirandole. Plotin, était un Pérennialiste avant l’heure, il a fréquenté la marmite d’Alexandrie, (comme Pythagore) initié aux mystères de l’Égypte Ancienne, il aurait fait aussi un séjour en Inde comme nous l’avons déjà vu. Marsile Ficin hermétiste, alchimiste, féru d’ésotérisme a été sans aucun doute avec Giordano Bruno un des précoces inspirateur de la Franc-Maçonnerie spéculative (cf la thèse de Charles-Bernard Jameux sur la naissance de la Franc-Maçonnerie spéculative.) La révélation de l’ésotérisme chrétien en particulier de l’Évangile apocryphe de Saint-Jean, la loi d’amour et la compassion bouddhique et son sommet la pure altérité bienveillante concrétisent le principe d’une Tradition Primordiale centre d’union de l’Occident et de l’Orient.

Nous pouvons aussi observer, que la Renaissance et engouement pour les sciences à mis à mal le caractère exclusivement exotérique mais surtout dogmatique de la religion. Il est intéressant de lire Fritjof Schuon : « Les traditionalistes oublient… que l’on ne peut empocher l’homme de faire des découvertes, et que, la découverte une fois faite, l’homme ne peut s’empêcher d’en tirer des conséquences raisonnables. » Plus loin F. Schuon poursuit : « La réalité physique garde forcément ses droits. Ce qui implique qu’elle est symbolique à son tour. Mais c’est le traditionalisme qui garde le dernier mot… Il ne suffit pas de percevoir la réalité objective, il faut aussi pouvoir l’assimiler ; ensuite il y a quelque chose qui manque gravement à la science dite exacte, et c’est la connaissance métaphysique. Certaines réalités non perçues…sont inassimilables, et deviennent pour l’homme des facteurs de déséquilibre et de déchéance, comme le prouve la situation écologique et culturelle du monde actuel. »  Cette citation est relevée dans l’œil du cœur dont la première édition date de 1968 dans Éditions Traditionnelles on remarque le caractère prémonitoire de cette pensée quelques 55 ans avant 2023.

Une autre remarque de F.Schuon sur le concept médiéval me paraît aussi intéressante : « Il y avait de la sagesse dans le concept médiéval « de la double vérité », la théologique et la rationnelle. Car il y a le symbole et il y a le fait ; or le symbole compris vaut infiniment mieux que le fait incompris. Est « vrai » sous le regard divin,  ce qui ouvre la porte vers la vérité à la fois transcendante et immanente. » Il prolonge sa réflexion entre Orient et Occident ainsi : « L’oscillation entre le symbolisme et la réalité objective fait penser à celle entre l’Orient et l’Occident, ou encore en un certain sens, à celle entre « foi et raison », ou entre tradition et le rationalisme matérialiste. »

Je ne puis m’empêcher après cette lecture de penser à l’encyclique de 1998 de Jean Paul II : Fides et Ratio (Foi et Raison), qui nous fait prendre conscience du chemin parcouru par l’église depuis l’inquisition, Galilée ou Giordano Bruno. En exprimant que la Foi et la Raison sont deux ailes  qui permettent à l’esprit de s’élever  vers la contemplation de la vérité ou encore sont les deux ailes qui portent l’espérance du retour de l’unité, de l’harmonie dans le cœur de l’homme.

                                            Jean-François Guerry

À SUIVRE : les orientaux ou les occidentaux séduits par la modernité ?

 

Marsile Ficin la Renaissance École Platonicienne de Florence

Marsile Ficin la Renaissance École Platonicienne de Florence

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part -VII-

Et si la Renaissance avait été la période de la fécondation ou pour le moins celle de la germination du Pérennialisme, de la Tradition Primordiale en même temps que la naissance des idées qui allaient structurer la Franc-Maçonnerie spéculative. L’acte de naissance n’aurait pas alors été signé dans les brumes de l’Écosse, mais sur les rives fleuries de l’Arno à Florence en Toscane. Plus précisément par les penseurs de l’Académie Platonicienne Florentine, dont le directeur fût Marsile Ficin (Marsillo Ficino) et le fondateur Cosme de Médicis en 1459. Cette académie consacra la résurgence du platonisme et du néoplatonisme grecs. Alors que le christianisme s’est répandu partout en occident sans partage, à Florence Marsile Ficin entreprend la traduction en latin des œuvres de Platon, Plotin, Porphyre de Tyr, Jamblique, Proclus et Hermès Trismégiste, ce qui va faire la renommée de cette académie, on se rappelle qu’il eut aussi un célèbre élève l’encyclopédiste aussi jeune que talentueux Pic de la Mirandole. Les exégèses de Marsile Ficin sur Platon avaient pour vocation de tenter de réconcilier l’église et Platon, église qui avait reconnu l’évangile ésotérique de Saint-Jean comme texte apocryphe. Marsile Ficin ne fût pas en conflit avec l’église tant qu’il ne s’intéressa pas à l’astrologie, il eut alors des « relations conflictuelles » avec l’inquisition et n’eut la vie sauve que grâce à ses relations et protections, comme d’ailleurs Pic de la Mirandole, d’autres comme Giordano Bruno n’eurent pas cette chance. Parmi les nombreuses œuvres de Marsile Ficin, son exégèse sur le Banquet de Platon et amore, ainsi que son ouvrage de limine  sont restés à la postérité, on notera enfin qu’il s’est beaucoup inspiré de Dante et sa Divine Comédie.

Pourquoi faire une relation entre Marsile Ficin, le Pérennialisme, la Tradition Primordiale et la Franc-Maçonnerie. Simplement à cause de son intérêt pour la philosophie grecque de Platon et Pythagore, le néoplatonisme de Plotin, l’hermétisme et l’alchimie. Il dirigea et inspira cette académie de Florence, à un moment où le christianisme était dominant et qu’il s’était accordé avec la philosophie d’Aristote le meilleur élève de l’Académie de Platon. Alors que Platon voyait une certaine unité entre l’esprit et la matière, comme voie d’accès à la Connaissance. Aristote se distingua par sa méthode séparant matière et esprit, pour Aristote l’ordre matériel du monde est mesuré et organisé par la raison. Alors que tout ce qui touche au spirituel est plus intime, plus individuel et donc non mesurable par l’extérieur, grossièrement une voie de la raison associée à la science et une voie de l’esprit associée à la sagesse.

Marsile Ficin était proche dans sa pensée de l’évangile de Saint-Jean, de Plotin, de l’hermétisme et de l’alchimie on pourrait oser de ce qui allait inspirer la Franc-Maçonnerie spéculative, mêlant esprit et matière, vertus, sciences humaines et transcendance spirituelle. Je dirais équerre et compas ou encore les outils symboliques des petits mystères, et les vertus associées aux grands mystères, une forme d’ascension spirituelle, comparable aux hypostases plotiniennes.

Alors que la méthode aristotélicienne faisait peu d’ombre à l’église, séparant mieux matière et esprit, ce n’était pas le cas du platonisme et encore moins du néoplatonisme. Les grands mystères ésotériques étaient réservés aux penseurs et érudits initiés qu’ils soient laïques ou religieux. Ils étaient aussi les ferments de cette Tradition Primordiale, pérenne susceptible de traverser le temps et l’espace. Marsile Ficin peut nous apparaître dès lors en phase avec cette pensée universelle. Ne mettant aucune limite à sa recherche de la Vérité et de la Connaissance, il étudie les textes de la philosophie grecque et les ésotérismes religieux, ainsi que la Bible. Dans cette recherche de la vérité, il n’en reste pas moins comme Pic de la Mirandole un fervent catholique, démontrant que la philosophie universelle, la Tradition Primordiale n’a rien d’incompatible avec la foi religieuse, il en est de même pour les Francs-Maçons qui savent faire la différence entre foi religieuse et foi maçonnique.

C’est l’art de l’architecture et de la construction, qui expriment le mieux l’alliance entre Raison et Spiritualité. Guy Piau, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France et 33èmedegré du R E A A dans une conférence consacrée à Marsile Ficin en Février 1992 écrit :

« Depuis l’antiquité, l’architecture est considérée comme le sommet de l’art. C’est le noble art qui permet, celui qui permet d’exprimer et d’exalter la beauté et l’harmonie. »

Cet art de la construction, ce symbolisme de la construction, construction des temples intérieurs, de ce temple qu’est l’homme qui se perfectionne, pour être en capacité de recevoir la lumière de la Connaissance et de la Vérité, élever son temple vers la vertu pour pouvoir contempler un jour l’Un. Le symbolisme de la construction du temple de Salomon Roi de Sagesse et de Justice n’a donc pas été choisi par hasard par les rédacteurs des rituels maçonniques émaillés par les mythes et les légendes qui sont exemplaires pour donner un sens à la vie des hommes de bonne volonté. Construire des temples à l’Universel.

Guy Piau toujours dans la même conférence écrit à propos de Marsile Ficin : « Pour lui l’architecture et la philosophie sont pleinement liées à l’exaltation de l’archétype universel de l’artiste qui est en l’homme dans sa vérité entre « le ciel de l’esprit » et la « terre du manifesté ». La partie la plus haute de l’homme est-elle celle ou se cache sa flamme artistique là ou se développe son intuition et son imagination qui lui fait vivre et créer des choses plus hautes et belles que lui.

Académie de Marsile Ficin à Florence

Guy Piau nous propose aussi cette citation de Marsile Ficin extraite de son commentaire sur le Banquet de Platon : « Si quelqu’un veut savoir comment la forme corporelle peut ressembler au concept de l’âme et de l’esprit et à la notion de raison, qu’il considère la construction d’un architecte. Celui-ci commence par concevoir une notion de l’édifice, comme une idée dans son âme. Puis il fait bâtir autant que possible l’édifice qu’il a imaginé. Qui peut refuser à l’édifice une certaine existence corporelle et nier qu’il ressemble à l’idée incorporelle de l’architecture à l’initiation de laquelle il a été bâti. » Ce qui constitue et fait vivre l’unité spirituelle, la tradition unique primordiale ne peut être que le lien d’amour commun à toutes les traditions, « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles ». Le lien d’amour est ce qui relie l’homme à son créateur, l’homme à tous les hommes de toutes les traditions et toutes les traditions à la Tradition Primordiale cette terre et ce ciel commun où se dissolvent les différences pour ne faire qu’un centre d’union fraternel.

Disserter, vivre sans cesse l’Amour, c’est reconnaître cette Tradition Primordiale pérenne dans le temps et l’espace être un fidèle d’amour.

On ne parle à mon avis pas assez dans nos Loges de la filiation entre de tels hommes comme Marsile Ficin et la Franc-Maçonnerie.

Je termine cette réflexion d’aujourd’hui avec Guy Piau Frère et poète fin connaisseur du florentin. « Nous pouvons comprendre que Marsile Ficin place l’Amour à l’origine de l’Univers, bien avant la création du monde, car il est de soi parfait. L’Amour est la clé de l’univers. Il accompagne en tout le chaos mais s’enfuit aussi du chaos afin d’illuminer les ténèbres… »

Ainsi, vous ne vous demanderez plus qu’elle est le mystère, la clé de la Franc-Maçonnerie, ni pourquoi autant de femmes et d’hommes y sont fidèles et persévérants, et pourquoi cette belle dame de 300 ans et plus est toujours aussi belle, parce qu’elle est fondée sur l’Amour fraternel, qui l’Amour inconditionnel du monde et de l’autre.

                                             Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE …

Note : Les citations et les textes qui figurent dans cet article sont tirés du livre de Guy Piau Franc-Maçonnerie et Hauts Grades paru en Janvier 2023 aux Éditions Numérilivre…

 

Fritjof Schuon

Fritjof Schuon

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie- Part VIII- Conclusion temporaire.

 

Après cette courte réflexion, il y a lieu peut-être de renvoyer dos à dos les mystiques dogmatiques et les modernes existentialistes ? Les partisans de l’Orient qui serait un idéal spirituel et les partisans de l’Occident inconditionnels de la raison.

Souvent certains occidentaux, sont fascinés par l’Orient, sans doute une attirance sans mesure pour un exotisme spirituel idéal, parangon d’une pureté originelle. S’il existe quelques territoires peu peuplés comme le Tibet, le Bhoutan en Asie ou encore en Amazonie d’autres minorités qui même rassembler ne peuvent revendiquer une universalité et encore moins une supériorité spirituelle.

L’occidental qui au milieu de sa vie, au midi de sa vie commence un travail sur lui-même et regarde l’héritage légué par ses ancêtres peut revendiquer une spiritualité élevée. Il lui suffit parfois simplement d’ouvrir la fenêtre de sa maison, pour contempler la pâleur de la lune et les myriades d’étoiles propices à son élévation spirituelle, comme le soleil à son lever au point du jour, annonçant l’apparition de la grande lumière. Orient et Occident forment l’unité de l’univers, pourquoi n’y aurait-il pas une unité spirituelle, une unité primordiale, une religion universelle.

Suivons la pensée de Frithjof Schuon : « Pour en revenir au fond de la question : on peut dire que l’Occident moderne est « dévié » tandis que l’Orient traditionnel est « décadent ».

Il reste donc à l’homme occidental certaines qualités héritées de sa tradition et l’homme oriental résiste en tant que véhicule de sa tradition. L’homme occidental, raisonnable à une tendance à l’oubli de l’essentiel, de son essence, tandis que l’homme oriental vit partiellement sous l’hypnose de l’absolu. Et si le Franc-Maçon homme libre et ouvert à la recherche de la Vérité et la Lumière était une incarnation une conjugaison de ces deux hommes. Ou au moins à la recherche de la construction de cet homme fait de matière et d’esprit et espère se perfectionner.

Ainsi F. Schuon nous interroge : « Si l’homme oriental, du fait de son traditionalisme, était cet homme totalement supérieur que d’aucun ont imaginé, il ne se moderniserait pas avec un zèle si démesuré…inversement, si l’occidental, du fait de sa modernité, était un homme à rééduquer de fond en comble, il ne s’intéresserait pas à l’art et la spiritualité de l’Orient…Le problème, ou la solution, n’est pas une réforme de l’Occident par l’Orient, c’est une réforme du monde entier par la Vérité tout court et ceci n’est possible que part l’intermédiaire du Très haut, à laquelle nous devons participer sur notre plan. Car aide-toi et le ciel t’aidera. »

Cette recherche de la Vérité, de l’harmonie cette quête de la Connaissance est le chemin du Franc-Maçon, perfectionnement de l’homme, élévation de sa spiritualité pour une action « hic et nunc »,maintenant et sans délai, ici et maintenant. Le Franc-Maçon grâce son travail et sa persévérance dans sa construction s’élève. Il devient un humble chevalier d’Orient et d’Occident, un soldat de l’universel, conscient qu’il existe une Tradition primordiale, une forme de religion universelle centre d’union fraternelle sans limite. Dis autrement jadis il y a plusieurs pièces dans la maison de l’éternel. Chacun à sa pièce, il suffit d’avoir la clé pour ouvrir sa porte, le Chevalier du Soleil a la clé. F. Schuon évoque le fait que nous nous trouvons dans l’âge de fer ou sombre qui affecte toute l’humanité sans distinction ténèbres d’où sortira la Lumière par révélation et par apocalypse, il reste toujours après l’espoir l’espérance. Si nous constatons l’absence d’unité, la collision entre des mondes qui ne se comprennent pas, dans ce monde clivé, composé d’archipels qui consacre le règne de l’individualisme. L’Orient est-il sensé venir au secours de l’Occident, mais quel Orient ? Celui des dictateurs, des despotes, qui utilisent les religions de leur pays elles-mêmes complices, comme en Russie, en Inde, en Iran, en Turquie doit nous interroger.

Les extrémismes poussent à l’ombre des arbres des religions qui sont souvent incapables d’éliminer ces nématodes (petits animaux) qui pourrissent les racines et les branches, en détournant le meilleur de leurs vertus, dont celle de la tolérance et de la fraternité.

Inversement, quel Occident ! Cet Occident où l’intelligence est mue par la raison, par la critique poussée parfois jusqu’au déraisonnable. Un Occident qui engendre les confusions et les amalgames allant jusqu’à refuser l’éducation au fait religieux, susceptible d’ouvrir l’esprit aux hommes de bonne volonté et combattre l’ignorance, qui fait le lit aux extrémistes.

F. Schuon écrit : « Comme si la faculté rationnelle était toute l’intelligence, et la seule intelligence. » Faut-il dès lors espérer le retour d’une forme de Théosophie, Théosophie dont il est utile de rappeler la définition : doctrine ésotérique du divin, fondée sur la contemplation de l’univers et l’illumination intérieure. En résumé, une alliance du croire et du savoir, de la foi et de la raison, du combat contre l’ignorance, le fanatisme et l’ambition. C’est, le croire et savoir des grecs antiques comme : Pythagore et ses nombres sacrés, Platon son monde des idées, Aristote le maître du savoir, Plotin et son élévation spirituelle et aussi la loi d’Amour du christianisme. Cette Théosophie, est proche de la philosophie perennis. On retrouve la même démarche en Orient avec le Vedanta en Inde recherche de l’unité. On ne peut ignorer aussi, que l’ésotérisme d’Islam est aussi une voie de la Connaissance et de l’Amour.

Le Pérennialisme, la Tradition Primordiale, la philosophia perennis, la Franc-Maçonnerie présente donc des analogies avec ces pensées, on peut oser parler d’une voie spirituelle universelle permettant à l’homme de se construire, pour aller plus loin, plus haut sur le chemin de la spiritualité.

                                            Jean-François Guerry.    

F Schuon, R Guénon
F Schuon, R Guénon
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