Les Cathares 31 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireLes Cathares
Si le fait, pour certains hommes, de s’interroger d’une manière lancinante, aiguë, sur l’origine et l’horrible omniprésence si multiforme du mal sur la terre, constitue une expérience universelle qui resurgit à toutes les époques, il faut assigner au dualisme religieux proprement dit une filiation historique qui remonte à l’Iran.
On remontrait tout d’abord à Zoroastre, qui vécut vers 600 avant notre ère : sa révélation fait bien, du monde et du temps, le théâtre de l’affrontement historique des deux principes opposés.
Au IIIe siècle après Jésus-Christ apparaîtra le manichéisme, que l’on peut considérer comme la vraie source première et précise du catharisme. Il s’agit du système de Mani ou Manès, autre grand réformateur iranien, qui vécut au IIIe siècle de notre ère. Mani, qui se proclamait le quatrième grand missionné divin (après Zoroastre, Bouddha et Jésus), développait avec une logique impitoyable la doctrine dualiste : deux principes engendrés et équivalents dont l’affrontement donne naissance au douloureux drame historique qui est l’existence même du monde sensible, de la matière
Le manichéisme se répandra très vite en Occident, mais pour y connaître d’atroces persécutions : compte tenu de la possibilité de quelques noyaux très secrets de survivance, il sera même pratiquement éliminé d’Europe occidentale, quand s’épanouira bien plus tard le catharisme. Celui-ci surgira donc à la suite d’une nouvelle vague de dualisme. Vague manichéenne sans nul doute à l’origine, mais qui se présentera sur les (?) idéologiques. Le catharisme proprement dit, dont la période d’épanouissement va du XIe au XIVe siècle après Jésus-Christ, comprend en fait quatre ordres historiques (par ordre d’apparition) :
Les Pauliciens, les Bogomiles, les Patarins et enfin les Cathares proprement dits. La même religion dualiste, certes, mais dont l’histoire, voire complète, nous mènerait de l’empire byzantin et des Balkans
l’Italie, puis à l’Europe occidentale : France et Catalogne principalement, mais avec des noyaux en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Quant aux Albigeois, c’est tout simplement le nom géographique qui fut donné aux Cathares quand ils se répandirent dans le Languedoc. En fait, d’ailleurs, la ville même d’Albi fut relativement peu touchée par le catharisme : le nom fut donné sans doute après l’échec du colloque de Lombers, ville voisine d’Albi, tenu en 1157 au cours duquel des théologiens catholiques n’avaient pas réussi à convaincre les hérétiques. Si le pays albigeois proprement dit connut, certes, un développement réel (à Cordes par exemple), un épanouissement tout aussi important eut lieu dans d’autres parties du Languedoc et de l’Occitanie.
De toute manière, l’albigéisme marqua bien la phase la plus dramatique du catharisme, celle de son épanouissement dans toute l’Occitanie et en fait tous les pays de langue d’Oc, mais aussi celle de sa destinée suprêmement tragique. L’atroce drame albigeois couvre en fait trois générations, qui virent l’apogée et la ruine de la civilisation méridionale à laquelle la spiritualité cathare avait si étroitement lié son sort. On ne doit pas oublier cette longue durée de la terrible « Croisade des Albigeois » : drame atroce au cours duquel la cruauté et la haine se déchaînèrent d’une manière particulièrement inexpiable. Inutile de nous étendre sur les massacres et les atrocités commises par les soi-disant « Croisés » venus du Nord sur l’impitoyable répression ecclésiastique qui – lorsque l’Occitanie une fois conquise – s’acharna à traquer l’hérésie dans toutes les classes sociales.
Nous rappellerons uniquement et seulement l’hallucinant épisode qui suivit la prise du château de Montségur : l’énorme bûcher du 16 mars 1244 qui fit 210 victimes. Mais, à Lavaur, n’avait-on pas fait mieux avec 400 Parfaits brûlés vifs d’un seul coup ! Mais ce fut bien supérieur à la sombre période médiévale en matière d’extermination massive d’êtres humains jugés « nuisibles », le XXe siècle devait faire bien mieux encore si on peut dire.
Pourquoi les Cathares furent-ils l’objet d’une « croisade » tellement impitoyable ?
Comme les Templiers, ils furent victimes de la tiare et de la couronne. Comme les premiers, les Cathares avaient dû affronter la même accusation odieuse (« quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage », dit le proverbe populaire) : les Parfaits cathares furent accusés de sodomie, sans doute parce qu’ils allaient toujours par deux dans leur terrible évangélisation. Accusation odieuse et absurde contre des hommes qui n’avaient fait vœu de totale pureté physique.
Cathare vient en effet du grec (catharsis), ce mot signifie pur : purs, les « Parfaits » l’étaient ; nous verrons tout à l’heure la profondeur de leur ascétisme. Mais, durs pour eux-mêmes, ils étaient charité, amour, indulgence pour les autres, quelles que fussent leurs faiblesses : les « Parfaits » étaient surnommés les « bons hommes » par la population où ils exerçaient leur apostolat. Mais pourquoi le Languedoc, l’Occitanie reçurent-ils avec tant d’ardeur la prédication cathare ? A quoi cela tenait-il ? En partie, certes, à l’admirable organisation et à l’efficacité de la prédication des « Parfaits », qui étaient en liaison avec les dualistes d’Italie et même des Balkans. Par exemple, les Cathares tiendront un concile en 1167 à Saint-Félix-de-Carman ; parmi les participants présents, l’évêque Bogomile Nicetas venu spécialement de Bulgarie.
L’actif commence entre l’Occitanie et l’Europe orientale, qui favorisa d’ailleurs le développement du catharisme. D’autre part, n’oublions pas que les données politiques et sociales, très importantes (le particularisme méridional équivalait pratiquement à une indépendance de fait) de l’Occitanie étaient vues d’un très mauvais oeil par les seigneurs du Nord, et encore par le pouvoir royal. Nous n’hésiterons donc pas à dire que, même s’il n’y avait pas eu de catharisme, la conquête du Languedoc se serait trouvée engagée tôt ou tard par le pouvoir royal sous un prétexte quelconque. Comme pour le drame templier, on trouve dans la racine du drame cathare une impitoyable question de raison d’Etat.
Le catharisme prit vite figure d’une Église nationale, symbole de l’indépendance occitane. D’ailleurs, bien des catholiques languedociens luttèrent contre les envahisseurs venus du Nord : ne croyons pas que les troupes qui résistèrent si longtemps à l’annexion brutale étaient toutes composées de Cathares.
L’Occitanie était appelée tôt ou tard, répétons-le, à devenir une proie bien tentante pour le pouvoir royal
Mais pourquoi un tel succès du catharisme en Languedoc.
L’Église catholique, avant les efforts que devait déployer Saint-Domingue pour en réformer ses mœurs, était tombée bien bas dans le Languedoc : le clergé, et même les moines, donnèrent un exemple assez peu édifiant ; d’où, par le contrecoup normal, le grand prestige des Cathares auprès de la population. Pourtant il peut sembler paradoxal de voir l’Occitanie – où s’est développée une civilisation très raffinée et très luxurieuse, une douceur de vivre quelque peu indulgente aux faiblesses humaines – faire un accueil aussi enthousiaste à des maîtres spirituels qui prêchent sans compromission le total renoncement aux plaisirs charnels, un ascétisme très strict.
Mais, ne l’oublions pas, les Parfaits n’étaient qu’une faible minorité : s’ils prêchent certes au définitif et au total renoncement des joies de ce monde, ils ne forçaient personne à se conformer à leur exemple si pur, en raison même de leur respect intégral d’une éthique de non-violence, de charité absolue. Ils n’étaient guère gênants en fait pour tous ceux qui, eux, cherchaient des « accommodements »
D’autre part, il faut noter la sympathie manifestée tout naturellement à la spiritualité cathare par les troubadours méridionaux, ces chantres d’un amour courtois totalement libérés des conditionnements charnels. Écoutons UC de Saint-Circ : « prenez ma vie en hommage belle et Dieu merci, pourvu que vous m’accordiez que par vous au ciel je tende ! » et aussi Guiraut de Calernson : « dans le palais où elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile d’en sortir. Et vit dans la joie celui qui peut y rester. On n’y accède que par quatre degrés très doux, mais là n’entre ni vilain, ni malotru, ces gens-là sont logés dans les faubourgs, lesquels occupent plus de la moitié du monde.
Un autre troubadour, Guiraut Riquier, donna de ce beau passage le commentaire suivant, très précis dans sa concision : « les cinq portes sont Désir, Prières, Servir, Baiser et Faire par là où l’amour périt ».
Amour platonique de la « Dame « choisie par le troubadour par excellence (la Reine du Ciel et de la Terre). Queste initiatique du Saint Graal : ces splendides doctrines de l’ésotérisme des troubadours ne pouvaient que rendre ceux-ci aptes à comprendre l’entière spiritualité ascétique des Cathares.
Comme, même dans la clarté la plus aveugle, il se glisse malgré tout un peu d’ombre sournoise, signalons que le zèle de certains seigneurs méridionaux a favorisé les Cathares et ne fut pas toujours (certes, le cas a existé chez les plus nobles figures) dû à des motifs spirituels ; en confisquant les biens de l’Église catholique, ils n’avaient pas à en faire don aux « bons hommes » qui, non seulement ne possédaient rien mais qui n’avaient fait voeu de pauvreté totale ; d’où bénéfice total pour le seigneur qui procédait à la sécularisation.
On devait retrouver une même utilisation des circonstances éminemment pure en elle-même lors de la Réforme : le zèle avec lequel certains seigneurs et souverains allemands procédaient à de fructueuses sécularisations des biens conventionnels laissait supposer des motifs pas toujours très clairs à leur conversion tellement rapide du (?)
Mais revenons aux Cathares. Quelle était donc leur doctrine ?
I – LA DOCTRINE CATHARE
Le catharisme peut être défini, au point de vue spirituel et philosophique, comme étant un dualisme religieux. Laissons la parole à un texte cathare, le livre des ND Principes (texte publié par René Nelli dans son livre Écritures cathares, pages 172-173) :
« Que les gens instruits lisent donc les Écritures et, sans aucun doute, ils se convaincront qu’il existe un lieu mauvais – seigneurs et créateurs – qui est la source et la cause de tous les maux (…), sans quoi il leur faudrait nécessairement confesser que c’est le vrai Dieu lui-même – celui qui est la lumière et qui est bon et sain, celui qui est la fontaine de vie et l’origine de toute douceur, de toute suavité et de toute justice – qui serait la cause de toute iniquité et toute injustice, et que tout ce qui est opposé à ce Dieu, comme étant son contraire, procéderait en réalité de lui seul : c’est qu’aucun sage n’aurait jamais la sottise de soutenir dualiste sans équivoque ni compromission ».
C’est pourquoi nous devons nécessairement reconnaître qu’il existe un autre principe, le principe du mal, que ce principe paraît animer Dieu contre sa nature et la créature contre son Dieu ; et qu’il pousse Dieu à vouloir y désirer ce que, de lui-même, il ne voudrait nullement. D’où il résulte que, sous cette (?) que l’Ennemi malin, le vrai Dieu veut qu’il souffre, se repent, sert ses propres créatures et peut-être, aidé par elles (p. 96), nul échappatoire n’est possible. Il est donc évident que tout ce que l’on trouve de beau dans la créature de Dieu vient directement de lui et par lui. C’est lui qui a donné son être au bien et qui en est la cause (…). Mais le mal, s’il se rencontre dans le peuple de Dieu, ne provient pas du vrai Dieu ni ne se manifeste par lui : ce n’est pas Dieu qui l’a fait exister, car il n’est pas sa cause et ne l’a jamais été (p. 101). Impossible autrement d’expliquer le mal. On doit donc considérer ici que nul en ce monde ne peut nous montrer le Dieu mauvais, d’une façon visible et temporelle, pas plus qu’ailleurs que le Dieu bon, mais que c’est par l’effet que l’on connaît la cause (p. 161).
Mais il est extrêmement important de préciser que les Cathares n’entendaient pas en fait (malgré certaines expressions suscitant la confusion) l’existence des « deux Dieux » de puissance égale, mais bien plutôt de deux principes. La nuance est capitale. A cet égard, nous laisserons la parole à l’adversaire qu’aurait affronté Saint Augustin dans ses polémiques, l’évêque manichéen Faustus de Milède. Voici, tel qu’il se trouve reproduit dans le contrat Faustum, le dialogue qui s’engagea contre le théologien dualiste et le grand champion de l’Église catholique: « croyez-vous qu’il y ait deux Dieux lorsqu’il n’y en a qu’un seul ? Il n’y a absolument qu’un seul Dieu. Dieu vient donc que l’on nous a entendus dire « deux Dieux », mais sur quoi fondez-vous le soupçon ? Vous affirmez deux principes, l’un du bien et l’autre du mal. Il est vrai que nous connaissons deux principes, mais qu’il n’y en a qu’un que nous appelons Dieu ; nous nommons l’autre Hylé ou la matière ou, comme on dit plus communément, le démon. Or, si on prétendait que c’est là qu’on établit qu’il y a deux Dieux, vous prétendez aussi qu’un médecin qui traite de la santé et de la maladie établit qu’il y a deux « santés », d’où un philosophe qui discourt du bien et du mal, de l’abondance et de la pauvreté, soutient qu’il y a deux « biens » et deux « abondances ».
Pour comprendre le véritable sens du dualisme spirituel, on se rapportera avec profit aux beaux ouvrages d’un auteur qui, de nos jours, renoue si intrépidement avec l’ascétisme critique dans toute sa rigueur : J.-C. Salémi (livre publié par les Editions Ondes Vives, 26, rue Louis Blanc, Saint-Leu-la-Fôret, Val d’Oise). Leurs études ouvrent d’importants éclaircissements capables de mener à une claire compréhension des fondements même de l’aspect spiritualité cathare.
On pourrait aussi concevoir que le mal, la privation, entrent dans le plan deux Plans. Le dualisme cathare tel que nous le connaissons aurait-il, dans son aspect ésotérique, débouché sur une doctrine de la complémentarité de ses deux principes, conçus comme « main droite » et « main gauche » de Dieu ? C’est la question que nous osons soulever. De toute manière, le dualisme est, sur le plan du monde sensible où nous vivons, quelque chose d’indéniable et de combien tragique. Nous voyons s’affronter le Bien, c’est-à-dire l’Etre à la suprême puissance ; et le Mal qui, lui, tend vers le non-être : le principe même de la négation, de la corruption, de la destruction – le principe inhérent de la matière en elle-même. Comme le disait un autre théologien manichéen, adversaire de Saint Augustin, Fortuna : « quant à l’autre principe, nous l’appelons matière ou, un terme plus connu et plus usité, démon ».
Dans cette perspective, qu’est-ce qu’est l’âme humaine ? C’est une étincelle de lumière captive des ténèbres, un ange déchu (animalisé), une essence lumineuse tragiquement emprisonnée dans le corps. A la fin du présent cycle terrestre se produire la grande consécration purificatrice. Voici un passage du traité cathare, la Cène secrète, Version Vienne (Nelli, Écritures cathares, page 66) :
« Et alors, avec la permission du père, une ténébreuse géhenne de noirceur et de feu sortira des profondeurs de la terre, qui consumera toute chose depuis les plus basses parties de la terre jusqu’au firmament de l’air ». Le « feu noir » émanant de la terre devra finalement consumer le monde. Ainsi se terminera enfin la période de la manifestation terrestre, du temps matériel, durant laquelle les esprits se trouvent emprisonnés dans la chair de ces appétits animaux.
Selon les théologiens cathares, Jésus-Christ n’avait pas pris en fait un corps physique : il n’était venu qu’en apparence (c’est la doctrine appelée docétisme par la théologie catholique). Les Cathares refusaient donc de vénérer le crucifix. A ce propos, on pourrait songer à ce rite bien irritant du reniement de la Croix, que l’on reprochera aux Templiers lors du procès. C’est du moins une question intéressante à poser.
Voici maintenant la pure et dure éthique cathare. Dans la perspective dualiste qui en est le fondement, la procréation se trouvera considérée comme négative par essence (nécessaire seulement d’une manière transitoire comme le terrible moyen de punition des âmes déchues) : l’enfantement a pour résultat de faire descendre les âmes dans la matière, de les emprisonner dans le corps animal.
Dès qu’il a été illuminé par la Vérité, l’homme devrait – selon l’éthique cathare – vivre désormais dans l’ascétisme le plus rigoureux : détachement volontaire de toutes les conditions charnelles, à commencer par le sexe. De même, la non-violence intégrale s’imposera au Parfait : tuer, c’est risquer d’interrompre la pénitence, l’épreuve purificatrice d’un esprit incarné. Les Cathares croyaient non seulement à la réincarnation dans des corps humains, mais (dans des cas vraiment très graves du moins) à la métempsycose de certaines âmes et en des corps animaux. L’ascétisme total s’impose. Dans un rituel occitan (Nelli, Écritures cathares, p. 213), nous lisons :
« O Seigneur, juge et condamne les vices de la chair. N’aies pas pitié de la chair née de corruption, mais aies pitié de l’esprit mis en prison ».
Et, d’autres passages du même document, en page 221 : « il convient également que vous haïssiez ce monde et ses oeuvres, ainsi que les choses qui sont de lui (…) ».
Mais s’ils invitaient ainsi l‘humanité à s’engager dans cette dure voie du total renoncement, les Cathares ne cherchaient nullement à imposer cet idéal, à contraindre les hommes ordinaires (avec toutes leurs lamentables faiblesses), à vaincre sans pitié leurs désirs corporels : pour la plupart des hommes, nécessité de plusieurs vies avant de mériter le Consolamentum (nous verrons ce que désigne ce mot).
Au début de la Croisade des Albigeois, il y avait quelques milliers de Parfaits ; et on connaît deux cas seulement d’abjuration. On ne peut qu’admirer une foi aussi pure et ardente qui suscite tant de martyrs intrépides.
Pour se distinguer des humbles Croyants, les Parfaits se ceignaient d’une corde et portaient une grande pèlerine noire. Au moment des persécutions, ils gardèrent seulement la corde cachée sous leurs vêtements ordinaires. Les femmes, comme les hommes, pouvaient accéder au rang de Parfaits.
Pourquoi ce nom de Parfaits chez des êtres qui rejettent tout orgueil personnel ? Outre que les Parfaits se trouvaient devenir la résistance privilégiée (mais impersonnelle) de l’esprit saint, l’expression « Parfaits Chrétiens » doit être entendue en songeant au latin Perfectos, qui signifie tout simplement « Accomplir ». Les Parfaits se trouvaient passer au-delà des joies et des devoirs du monde profane.
A la tête de chaque communauté cathare il y avait un diacre et à la tête de l’Église cathare, un évêque. L’Église cathare avait-elle un chef suprême ? On a pu le penser.
II – CEREMONIE DU RITE
Le culte public de l’Église cathare était extrêmement simple : par son dépouillement, il peut ainsi être considéré comme une sorte de préfiguration des formes les plus radicales du protestantisme. Mais, outre la cérémonie habituelle de la liturgie chrétienne, les lieux de culte cathare servaient de théâtre à deux pratiques dans lesquelles il est loisible de voir les deux degrés successifs d’une initiation, bien qu’il s’agisse de cérémonies publiques.
Premièrement, la tradition de l’oraison dominicale devait, devant l’assemblée des fidèles, d’abord d’être présenté par son parrain (d’ordinaire le doyen de la communauté appelé ancien). Le Croyant écoutait l’explication du rituel ; c’est alors que s’accomplissait le rite de la remise des Évangiles. Le Croyant faisait enfin son melioramentum, c’est-à-dire une demande de bénédiction et de pardon des fautes par les Parfaits.
Deuxièmement, l’entrée dans la catégorie des Parfaits ou Élus se faisait par le baptême spirituel spécial, appelé Consolamentum (Consolation). Après un discours, le ministre plaçait le livre des Évangiles sur la tête du récipiendaire. Chacun des assistants parvenu au degré de Parfait devait, lui aussi, apposer la main droite (nous retrouvons ici un rite essentiel du christianisme primitif). Le maître des cérémonies lisait le prologue de l’Évangile de Saint Jean dans son texte latin. On récitait plusieurs fois l’oraison dominicale, accompagnée de formules spéciales d’adoration. Avant de se séparer, le nouveau Parfait échangeait le baiser de paix avec les participants et recevait une pénitence liturgique, le Servicium.
Le Consolamentum avait pour but de réunir l’âme à l’esprit saint (le noyau divin de la personnalité). Le Parfait devait vivre dès lors dans un ascétisme total : s’il retombait dans le péché, l’expiration était très dure. Devant la gravité des engagements pris, on comprend que de nombreux fidèles aient attendu le tout dernier moment pour se faire consoler. On a accusé les Cathares de conseiller, si un malade que l’on croyait mourant se rétablissait, le suicide par inanition (problème de l’endurât). Cette accusation semble fausse. Citons le rituel occitan (Nelli, Écritures cathares, P. 277).
« Si le malade maintenant survit, les Chrétiens doivent le présenter à l’Ordre et prier pour qu’il se fasse consoler de nouveau le plus tôt qu’il pourra : et sur ce point qu’il suive sa volonté ».
Existe-t-il, en outre, des rites initiatiques extrêmement secrets qui marquaient autant de degrés accessibles ? Le célèbre château fort de Montségur (dans l’Ariège) recèle dans son plan même la possibilité de repérer avec une très grande précision les positions principales du soleil à son lever au cours de l’année. Tout laisse supposer qu’avant de devenir par la force des choses une forteresse, le château de Montségur était en réalité le grand temple solaire des hauts initiés cathares (1), le site ayant d’ailleurs été (on constate toujours le phénomène de la superposition temporelle des voies initiatiques) un haut-lieu solaire bien avant l’avènement du christianisme.
De même, certaines grottes pyrénéennes à peintures symboliques semblent avoir été utilisées par les Cathares comme labyrinthe initiatique.
On devrait songer aussi au rapport possible entre les Cathares de la société hermétique chrétienne des fidèles d’Amon, dont le Dante en fit partie. Signalons pour mémoire le fameux problème du Trésor des Cathares : son existence n’a rien d’impossible mais (en réservant la tradition selon laquelle le Saint Graal serait caché sous la colline de Montségur) – dirions-nous – pourquoi y cacher à tout prix la formidable richesse matérielle ? On pense à des manuscrits ou à des objets initiatiques.
III – LA SURVIVANCE DU CATHARISME
Les historiens universitaires nient d’ordinaire la survivance du catharisme depuis la réduction des forteresses de Montségur et de Querifus, puis surtout l’impitoyable « ratissage » subséquent de toute l’Occitanie par les inquisiteurs. En fait, et si, pour certains néo-cathares d’aujourd’hui, il s’agit d’une simple résurgence sentimentale, il semble que – pour parler familièrement – les inquisiteurs n’aient pas « eu » tous les Cathares. l’Histoire récente a pu prouver que, même avec les moyens policiers les plus perfectionnés, on n’arrive jamais à supprimer totalement des groupes, voire des collectivités entières que l’on veut exterminer. Il semble que la survivance secrète du catharisme se soit faite de deux manières : d’une part par des petits noyaux ayant réussi à se terrer et, surtout, à n’être pas « repérés » (2) ; d’autre part, grâce à l’intégration d’apports initiatiques cathares dans les diverses filiations ésotériques. Nous touchons ici au problème des liens du catharisme avec la chevalerie du Graal, puis avec les Templiers, avec la rose-croix. Par contre, par exemple le musée cathare d’Ussat-les-Bains a été organisé par une branche actuelle du rosicrucianisme qui se réclame précisément des Cathares. Signalons aussi l’intérêt actif de Frédéric Mistral, dans les faits libres pour les traditions cathares. Quoi qu’il en soit, les citharistes semblent plus que jamais fasciner le public. En effet, il ne s’agit plus seulement d’une curiosité intérieure aux fervents de la spiritualité et de l’ésotérisme, mais de l’histoire de France.
Alexandre von Saenger
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.
- Serge Hutin. Les Cathares. (Article).
- Cahiers d’Etudes Cathares. Revue. A Arques ; dans l’Aude.
- Pierre Durban. Actualités du catharisme.
- Paul Cassé. Mes ancêtres les Cathares.
- Duc de Lévis-Mirepoix. Montségur. Roman. Le livre de Poche. Paris.
- Maurice Maigre. Le trésor des Albigeois. Fasquelle Editeur.
- René Nelli. Écritures cathares. Denoël Éditeur ; Paris.
- Denis de Rougemont. L’Amour et l’Occident. Plon, Éditeur ; Paris.
- Henri-Charles Puech. Le manichéisme. Musée Guimet. Paris.
Des livres … 4 26 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireDes livres … 4
Curieusement, depuis quelques mois ma « sensibilité » c’est accentuée, notamment dans le choix de mes lectures, et de mes re-lectures … Maturité ? Heu …. Intuition ? Qui sait … Moment idoine ? Sûrement … ..
Des livres, des auteurs de facto itou, traversant l’espace-temps, ont enrichi et balisé mon cheminement entre ces deux derniers solstices estivaux …
Est-ce le fait du « hasard » ?
Pour moi, comme pour d’autres, le « hasard » n’existe pas, c’est une conviction qui est née en moi il y a des « lustres » …., quelques petites années, cinq environ, après avoir bénéficié d’un apport de lumière… Alors je fais avec, je fais sans, mais je fais (fée) …..
Il est cocasse n’est-ce pas d’avoir recours à des « écrits » pour tenter d’y percevoir un bornage hétéroclite, mais bien réel pour moi, faisant des « auréoles de clarté(s ?) » avant que mes pas laissent une trace, fugace, dans la poussière que je serai moi aussi, au moins provisoirement …
Pourtant l’écrit, quel qu’il, soit stimule l’intellect, et faire réagir l’intuition trop souvent bridée. En « lisant » nous sommes face, non pas à une toile privée, mais en symbiose avec notre conscient/inconscient entr’autres … .. Face à un écran, par la vue sollicitée, la « vitesse » des images, l’aspect trompeur de nos propres descriptions, et j’en passe, nous sommes « passifs » …. Et ces images vont venir subrepticement s’incruster sans notre volonté éveillée, et rester figées sans un contrôle personnel sur icelles ….
Peu me chaut le « style littéraire », il ne s’agit pas pour moi d’un « choix de ce type » ; seul compte à mes yeux, à mon cœur et à mon cerveau (à défaut d’esprit …) l’éther que ceux-ci ont pu produire dans les brumes de ma trajectoire, notamment dans un récent présent … ..
Parfois ce sont justes quelques phrases, quelques paragraphes qui ont heurtés les silex de mes réflexions personnelles, qui ont même parfois produit des « étincelles » ravivant celle que j’ai, comme vous, dans l’intimité de mon « essence » … … …
Dans cette « phase », si tant est qu’il y en ai au moins une autre, ce sont neuf (9) livres que j’ai choisis et/ou retenus. En fait l’objectivité m’incite à préciser que je « pense » que ce sont plutôt eux qui m’ont choisis, se sont « imposés » à ma conscience inconsciente, mais alerte … Aussi sachez bien que ce qui vaut pour moi …. n’est pas identique à ce qui vaudrait pour chacune et chacun d’entre vous …
Qu’il en soit donc ainsi …… . en ce jour d’octobre finissant …
* * * * *
Le quatrième …
* * * * *
Le Secret des Maîtres
Marc Gesbert
Une ballade dans l’inconnu, ou du moins du très peu connu. Une ballade en quasi immersion dans une civilisation dérangeante par des concepts « étranges » pour nous « occidentaux » et dit « rationnels ». Des noms imprononçables, quasiment, à nos palais se voulant à la pointe …. Mais de quoi ?
Ainsi nous voilà, « cornaqué » par l’auteur en Indes, dans l’Himalaya , au Tibet, le « toit du monde » … et au-delà, et « ailleurs » … bien ailleurs dans des espaces qui ne nous sont pas familiers, parfois inconnus, toujours à nos yeux « mystérieux » … ..
Mais nous y sommes ! Grâce au narrateur, écrivain, accompagnateur, éclaireur, … partageur à ceux qui « ont des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, un esprit pour comprendre … ». Mais cela suffit-il ?
Ces contrées, ces civilisations présentes, et passées, ces sociétés humaines, sans compter celles supra humaines, ce fourmillement, ce grouillement d’êtres, d’animaux, de divinités semblent vouloir nous asphyxier, nous dévorer, nous dissoudre ….
Et bien non ! Le monde est illusoire, il faut passer au-delà de nos perceptions habituelles et « occidentales », peut-être est-ce un exemple, parmi tant d’autres, de « tuer le vieil homme », formule cocasse ici ou on vénère très souvent, les « vieillards », leur mémoire, leur expérience, leur « sagesse » …..
C’est sur ces chemins que nous entrainent ces glyphes d’encre traçant un « univers » au cloisonnement ultra mince, quand il existe, entre le visible, le peu visible, l’invisible et … au-delà …
L’Esprit prime ! L’Évolution est à la semelle de nos pieds ! L’Avenir (l’à venir …) rejoint et se fond dans le passé au sein du présent éternel !
Déroutant « Chemin » pour nous, encore que des « recherches historiques » d’autres civilisations perdues, effacées, voire … inconnues … vont dans ce même sens car « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas (…) » selon cette philosophie hermétiste que nous nous efforçons aussi d’assimiler.
Dans le fond, qui prime la forme, l’Humanité en marche est un « long fleuve (pas tranquille) » allant du matériel au spirituel, et cela est, et reste, hors « espace-temps » (qui n’existent ni l’un, ni l’autre … ..).
Je vous renvoie à la déclaration de Cagliostro lors de son « procès »,
je vous renvoie à la Table d’Émeraude,
je vous renvois aux divers et multiples « écrits dit religieux »,
mais surtout à la lecture de cet ouvrage je vous renvois au plus profond de votre intimité comme nous bornent ces lignes et ces pages chargées de lumières, ou au moins de luminosités, nous éclairant dans l’immensité de l’infini qui fascine et motive nos quêtes individuelles et collectives, sans montres ni chaines d’arpenteur…
Protégé : « Ce que la vertu a uni, la mort ne le séparera pas » – 14°- 25 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Perfection.... , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.ORDRE OU CHAOS ? 24 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireORDRE OU CHAOS ?
« Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse. »
Christian Bobin- L’homme joie.
Le chaos est le premier dieu, l’élément primordial précédent la lumière, c’est aussi le vide avant l’organisation du cosmos, l’univers ordonné. Quand on parle de théogonie l’on pense à Hésiode, l’organisation des dieux et de l’univers. Personnellement je pense plutôt à Ovide et ses « Métamorphoses ». Un poème de pas moins de XV livres et près de quinze mille vers, comprenant les dieux et leur histoire les mythes de la création, le XVème livre évoque Pythagore. Au commencement : « Avant que n’existent la mer, la terre et le ciel qui couvre tout, la nature dans l’univers entier ne présentait qu’un seul aspect que l’on nomma chaos. C’était une masse grossière et confuse, rien d’autre qu’un amas inerte, un entassement de semences de choses, d’éléments divisés et mal joints. » Ovide Les Métamorphoses Livre I, 5.
Ce chaos d’Ovide ressemble à notre monde d’aujourd’hui il lui manque l’autorité.
Je vous recommande la lecture de ces « Métamorphoses » dans la traduction faite par Marie Cosnay, c’est comme un chant polyphonique. La traduction de M. Cosnay a des accents contemporains, on y trouve l’instabilité des formes, la puissance des passions, on discerne les grandes et les petites métamorphoses de l’humanité. Le monde se tisse peu à peu dans l’émotion, le démiurge ou les démiurges semblent épeler, balbutier comme des apprentis :« l’oiseau vole vite », « Il y a une grotte », « Il y a une petite lumière », « Il y a un golfe », « Je fais venir les nuages », « J’écrase la bouche des serpents d’un mot ». Il y a de l’infiniment grand et de l’infiniment petit comme les dieux et les hommes peuvent l’être.
Ovide nous as conté le commencement par un passage du chaos au cosmos, du chaos à l’ordre. C’est une initiation au monde ordonné, afin que chaque chose, chaque être vivant puisse trouver sa place et que l’harmonie puisse régner. Prenez place mes Frères.
Les Métamorphoses témoignent que : « Rien ne périt, croyez-moi, dans le monde entier ; mais tout varie, tout change d’aspect. » Pythagore, Lavoisier ne disaient pas autre chose. Ce qui importe donc, c’est la métamorphose des êtres. Changer l’homme, pour changer le monde les Francs-maçons travaillent à cette œuvre, c’est un véritable chant d’espérance, l’annonce d’un retour de l’exil ou l’homme était retenu. Par sa méditation et son travail intérieur, sa transformation il obtiendra la liberté de passer.
Cette espérance dénonce notre tendance à dire c’était mieux avant. Avant c’était le chaos, la pierre était brute informe, sans destination. Puis la force intérieure de l’homme son autorité a permis sa taille, son polissage pour quelle trouve sa place dans le cosmos. L’homme s’est sculpté disait Plotin, il est capable de s’élever peu à peu humblement vers la lumière, puis vers la Grande Lumière. « Si nous ne voulons pas laisser le monde sombrer dans le chaos, nous devons libérer l’amour qui abrite le cœur de tout homme. » (Nikos Karantzákis- Écrivain Grec auteur de Zorba le Grec)
L’Ordre est autorité reconnue et acceptée, il n’est pas violence, répression et autoritarisme, il est Sagesse et apaisement protection du plus faible, l’ordre fait de l’homme un humain. Celui qui joue avec le feu de l’autoritarisme s’expose à ne plus pouvoir maîtrisé, il ouvre la boîte de Pandore. Le feu de l’autorité doit être utilisé avec subtilité par des hommes sages et déterminés. Des hommes qui savent que la justesse est faite de la justice associée à l’amour. Ces hommes ne regardent pas qu’eux-mêmes, ils agissent avec Force, Sagesse et Beauté. Conscients de leur qualité d’homme, ils sollicitent le Grand Architecte de L’Univers, principe créateur et organisateur du cosmos, qui fait ordre et autorité en tant que principe spirituel.
Faut-il dès lors se plaindre du retour de l’autorité ? Autrefois les hommes faisaient leurs humanités, la philosophie n’était pas que théorie elle était aussi pratique. De nos jours elle a été remplacée par les sciences humaines, mais l’autorité doit néanmoins perdurer, à la fois dans la famille, à la tête de l’état et dans l’éducation. Hannah Arendt déjà dans les années 1950 déplorait, un manque d’autorité, une crise de la culture et de l’éducation liée à ce manque d’autorité, de cette autorité légitime du maître sur l’élève. Le maître aujourd’hui comme hier, n’est pas seulement là pour informer (Internet le fait plus ou moins bien), il est surtout là pour former, il n’est pas là non plus pour influencer politiquement ses élèves. L’autorité éducative doit être au service de la transmission qui repose sur des dimensions morales et culturelles. Toujours selon Arendt l’autorité n’est pas force, pouvoir et contrainte. Elle suppose simplement le respect de la dignité de l’autre et surtout du maître, de l’enseignant.
L’humaniste Jacques Le Goff professeur émérite des universités dans un article du Journal Ouest-France du 2 août 2023, nous rappelle ce que disait Albert Camus dans son discours de réception de son Prix Nobel de son instituteur Monsieur Germain : « Sans vous, sans cette main affectueuse que bous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. »
L’autorité est nécessaire à l’éducation, mais aussi à la vie de la démocratie quand elle fait défaut, quand elle est contestée, alors survient la colère qui peut être juste, mais surtout survient la violence dans l’école, puis la rue, puis les institutions, mettant à terre l’autorité protectrice et fraternelle de l’état, alors les extrémistes et marchands de haine viennent récolter sans rien faire les fruits de la violence. Le refus actuel d’autorité, d’allégeance, l’irrespect des lois votées démocratiquement, et une négation systémique de l’autorité, un nihilisme social qui pénalise les plus pauvres et empêche la vie harmonieuse en société.
Ce qui manque à mon sens, c’est une forme de hiérarchie spirituelle bien supérieure à une hiérarchie intellectuelle ou d’honneur, on ne manque pas de premiers de classes ou de cordée. On manque de travail pour établir une autorité consensuelle fraternelle.
Cette autorité existe en Franc-Maçonnerie, c’est celle des Compagnons sur les Apprentis, celle des Maîtres sur les Compagnons, autorité assortie d’exemplarité et d’un regard constant à la fois sur soi-même et sur l’autre. Il ne s’agit pas d’imposer des savoirs, mais d’ouvrir fraternellement des portes vers les voies de la Sagesse et de la Connaissance, de transmettre de donner humblement ce que l’on a reçu avoir le Devoir de le partager. Reconnaître que nous ne sommes pas dans un monde de la symétrie, mais dans une asymétrie consentie et responsable au sens où l’entendait Emmanuel Levinas. C’est-à-dire totalement et infiniment responsable de l’autre qu’il soit proche ou lointain, nous avons un Devoir d’Amour de l’homme et de l’humanité, sans attendre la moindre réciprocité. Alors l’autorité sera pleinement acceptée parce que naturelle et chacun aura à cœur de pratiquer l’autorité pour lui-même. L’autorité sera une conscience morale et non une doctrine imposée et appuyée par une force répressive devenue inutile. Est-ce un rêve ? En tout cas c’est un monde où l’Ordre viendra remplacer le chaos.
« Dans tout chaos, il y a un cosmos dans tout désordre un ordre secret. »
Karl Gustav Jung.
Jean-François Guerry.
Epic Music for Dark Chaos – Walking Towards Fate
Original epic orchestral music with dark and raw emotional power. From my album: The Gloaming The Gloaming Stream / Download https://www.smarturl.it/the_gloaming Composer: Greg Dombrowski …
https://www.youtube.com/watch?v=F9UJpHLtbaU
SOURCE : http://www.lafrancmaconnerieaucoeur.com/2023/08/ordre-ou-chaos.html
Protégé : Vivre pour transmettre – Transmettre pour vivre – 3°- 23 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.Imhotep 22 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Silhouette , ajouter un commentaireImhotep
L’Architecte Légendaire de l’Égypte Ancienne
Imhotep, dont le nom signifie « celui qui vient en paix », vécut durant la IIIe dynastie égyptienne, autour de 27e siècle av. J.-C. Il est une figure historique et légendaire qui a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Égypte ancienne. Reconnu principalement comme l’architecte de la pyramide à degrés de Djéser, il fut aussi un médecin, un haut prêtre, un scribe, un astrologue, un vizir et un poète. Sa polyvalence et ses contributions remarquables à la société égyptienne ont élevé Imhotep au rang de divinité, des millénaires après sa mort.
Imhotep, dont l’ingéniosité reste gravée dans l’histoire de l’architecture égyptienne, est célébré pour sa création audacieuse : la pyramide à degrés de Djéser. Située dans la nécropole de Saqqarah, non loin du Caire contemporain, cette structure unique fut érigée durant la 3ème dynastie, une période charnière dans l’évolution de la construction royale funéraire.
Avant Imhotep, les dirigeants égyptiens étaient inhumés dans des « mastabas », des structures rectangulaires basses, construites en briques de boue, avec des chambres souterraines. Imhotep, cependant, a bouleversé cette tradition. Pour le pharaon Djéser, il conceptualisa et supervisa la construction d’une pyramide composée de six mastabas de tailles décroissantes empilés les uns sur les autres, culminant à environ 62 mètres de hauteur. Cependant, un septième mastaba est dissimulé sous le sol. C’était une chambre magnifique et complexe, servant non seulement de fondation ingénieuse, mais possiblement aussi de chambre secrète pour des rituels, des trésors, ou des aspects de la vie après la mort que nous ne comprenons pas encore pleinement.
Mais la pyramide n’était pas simplement une prouesse d’ingénierie ; elle incarnait également une profonde signification spirituelle. Chaque degré de la pyramide symbolisait le pharaon s’élevant au-dessus des couches terrestres, un voyage sacré du monde des mortels à l’éternité céleste. Cette interprétation était conforme à la croyance égyptienne ancienne selon laquelle le pharaon était un intermédiaire entre les dieux et les hommes, et qu’après la mort, il rejoignait les dieux dans les cieux.
En outre, le complexe funéraire autour de la pyramide était d’une ampleur sans précédent. Il comprenait des temples, des chapelles, des cours et des passages souterrains, ainsi que des sculptures et des inscriptions de la forme la plus ancienne connue de l’écriture hiéroglyphique, affirmant la majesté du pharaon défunt. L’ensemble du site était une merveille d’innovation architecturale, avec des techniques de construction, des matériaux, et un design qui seraient repris et raffinés dans les pyramides ultérieures.
Imhotep, n’était pas seulement un architecte éminent, mais aussi un praticien médical si avancé dans son approche qu’il pourrait être justement considéré comme l’inventeur de la médecine, bien avant la naissance d’Hippocrate. Bien que les textes médicaux rédigés par Imhotep n’aient pas été préservés jusqu’à l’époque moderne, des écrits subséquents lui attribuent une connaissance profonde de divers domaines, notamment la médecine.
Imhotep se distingue dans l’histoire médicale non seulement par sa polyvalence dans l’approche de la guérison mais aussi par sa perspective révolutionnaire pour son époque. Il était reconnu pour incorporer des dimensions spirituelles et religieuses dans son traitement, utilisant la prière et les rituels magiques comme éléments essentiels de sa pratique médicale. Néanmoins, son approche ne se limitait pas à la spiritualité. Imhotep pratiquait également une forme de médecine empirique, s’appuyant sur l’observation directe et le traitement des symptômes physiques, établissant ainsi un cadre de pratique médicale qui était en avance sur son temps.
Ce qui fait d’Imhotep une figure si remarquable est sa promotion précoce de l’idée que les maladies n’étaient pas le fait de forces surnaturelles ou de la colère divine, mais avaient des causes naturelles et pouvaient être traitées par des remèdes naturels. En insistant sur des explications naturelles et en mettant en œuvre des traitements basés sur des observations tangibles et reproductibles, Imhotep a jeté les bases de la médecine moderne. Il peut être vu comme un précurseur de la médecine basée sur la raison et l’observation, des principes fondamentaux qui seraient plus tard pleinement incarnés dans la pratique hippocratique.
Imhotep, dans son rôle de vizir sous le règne du pharaon Djéser durant la 3ème dynastie, vers 27ème siècle avant J.C., occupait une position d’autorité et de confiance sans pareilles. En tant que vizir, il supervisait l’administration du royaume, de la gestion des vastes projets de construction à l’application des décrets royaux, faisant de lui le bras droit du pharaon et son conseiller le plus fiable. Sa sagacité et son jugement influençaient profondément les politiques intérieures et les initiatives diplomatiques du royaume.
Parallèlement à ses fonctions administratives, Imhotep exerçait également le rôle de grand prêtre du culte du dieu soleil Rê à Héliopolis, l’un des centres religieux les plus importants de l’Égypte ancienne. En tant que haut prêtre, il était responsable de la conduite des cérémonies sacrées, de la maintenance des temples, et de la communication des oracles divins. Sa maîtrise des rites sacrés, de la liturgie et des calendriers astronomiques était essentielle pour assurer la faveur cosmique et le cycle régulier des saisons, éléments jugés cruciaux pour la prospérité du Nil et, par extension, de l’Égypte elle-même.
Outre ses vastes responsabilités religieuses et administratives, Imhotep était également un scribe accompli. Cette compétence lui conférait une érudition exceptionnelle, lui permettant de documenter et de préserver des textes religieux, philosophiques et même médicaux, assurant ainsi la transmission du savoir à travers les générations. Son rôle était crucial dans la conception des plans architecturaux des temples, des complexes funéraires et des monuments publics, traduisant la volonté divine en structures terrestres.
En tant qu’astrologue, Imhotep jouissait d’une position de conseiller céleste, interprétant les mouvements des corps célestes pour discerner la volonté des Netjer. Ses connaissances en astronomie n’étaient pas simplement théoriques ; elles étaient directement appliquées à la vie quotidienne et royale. Les cycles des étoiles et des planètes déterminaient les dates des fêtes religieuses, les périodes de plantation et de récolte, et pouvaient même influencer les décisions majeures concernant la guerre et la paix. Par ses multiples talents et sa sagesse, Imhotep incarnait un lien essentiel entre le terrestre et le divin, guidant l’Égypte ancienne à travers les époques de changement et d’éternité.
Le passage d’Imhotep de la mortalité à la divinité illustre l’impact monumental de sa vie et de son œuvre sur la civilisation égyptienne ancienne. Son élévation posthume au statut divin, environ 2 000 ans après sa mort, témoigne d’un respect et d’une vénération qui ont perduré bien au-delà de sa vie terrestre. Cette divinisation est particulièrement remarquable étant donné qu’Imhotep n’était pas d’origine royale ; son ascension au rang de divinité était fondée sur ses accomplissements intellectuels, médicaux et architecturaux, et non sur sa lignée.
Vénéré comme le dieu de la médecine et de la sagesse, Imhotep est devenu bien plus qu’un ancien sage pour les gens de l’époque. Il incarnait l’espoir, la guérison et la connaissance, un protecteur et un guide pour ceux qui cherchaient à soulager la souffrance physique et à trouver des réponses aux mystères de l’univers. Des temples ont été érigés en son honneur, devenant des centres de guérison ; des lieux où les malades et les souffrants entreprenaient des pèlerinages dans l’espoir que la proximité avec l’essence divine d’Imhotep leur accorderait le réconfort et la guérison. Ces sanctuaires n’étaient pas seulement des maisons de culte, mais aussi des centres d’apprentissage médical et de la connaissance, perpétuant ainsi son héritage de sagesse et de guérison.
Dans le contexte religieux, Imhotep était également invoqué dans les rituels magiques et médicaux. Les prêtres et les praticiens de la médecine de l’époque prononceraient son nom dans les incantations destinées à éloigner les maladies ou à protéger contre le mal, croyant que son pouvoir transcendait le royaume des mortels.
Dans la tradition égyptienne ancienne, Imhotep est reconnu pour sa profonde compréhension spirituelle et cosmologique. Son approche de la spiritualité met en évidence l’équilibre délicat entre deux forces primordiales, souvent interprétées comme le Bâ et le Kâ, des concepts fondamentaux dans la spiritualité égyptienne ancienne.
Le Bâ et le Kâ sont des aspects essentiels de la compréhension égyptienne de l’âme humaine, incarnant une dualité qui trouve une expression symbolique dans les enseignements d’Imhotep. Le Kâ représente l’énergie vitale ou la force de vie qui descend dans la personne à la naissance, tandis que le Bâ est considéré comme la partie de l’âme capable de voyager, montant et descendant entre les royaumes terrestre et céleste. Cette dualité dynamique est centrale dans la philosophie spirituelle d’Imhotep : l’un représente l’énergie ascendante (le Bâ), et l’autre, l’énergie descendante (le Kâ). Ensemble, ils symbolisent l’interconnexion et l’indivisibilité de ces deux états d’être, formant une unité harmonieuse nécessaire pour la santé spirituelle et physique.
Le périple du Bâ après la mort est illustré fréquemment comme un aigle aux ailes déployées, symbolisant le passage libéré de l’âme entre les différents plans d’existence. Ce Bâ continue sa trajectoire vers la salle de justice d’Osiris, le Netjer de la vie dans l’au-delà et l’évaluateur des défunts. Ce moment critique est marqué par la pesée de l’âme représenté par le cœur sur une balance contre la plume de Maât, symbolisant la vérité et l’ordre cosmique.
La symbolique de la transformation, de la guérison et de la régénération est également centrale dans les enseignements d’Imhotep, avec un accent particulier sur la capacité à se renouveler. Cette imagerie est particulièrement pertinente dans le contexte médical, suggérant la capacité non seulement de guérir le corps physique, mais aussi de revitaliser l’énergie spirituelle de l’individu, facilitant ainsi un état de renouveau complet et d’harmonie entre le corps et l’esprit.
Imhotep, dans sa grandeur et sa sagesse, transcende le temps et la culture. Son héritage, gravé dans la pierre, le papyrus et le folklore, appelle notre monde contemporain à une introspection profonde. Dans une époque souvent détachée des nuances de la spiritualité, la vie et les réalisations d’Imhotep nous rappellent que l’humanité a toujours possédé une capacité innée à intégrer les sciences, les arts, la spiritualité et la médecine dans une compréhension holistique de la vie.
Ses contributions à l’architecture, la médecine, la littérature et l’administration publique ne sont pas simplement des témoignages de l’intellect humain, mais aussi des rappels éloquents que la quête de la connaissance, l’harmonie avec le cosmos et la vénération de la vie sont des éléments intrinsèques à notre expérience.
La figure d’Imhotep, nous exhorte à reconnaître et à honorer l’équilibre délicat de notre existence, tant dans le domaine physique que spirituel. À une époque où la technologie peut souvent prédominer nos approches de la pensée et de la guérison, l’exemple d’Imhotep nous incite à redécouvrir les pratiques ancestrales qui célèbrent l’interconnexion de notre bien-être physique, mental et spirituel.
Se tourner vers Imhotep aujourd’hui pourrait bien inspirer une transformation profonde dans notre perception de la santé, de la maladie, de la science et de la technologie. En réapprenant à respecter les forces naturelles et cosmiques, en reconnaissant l’importance de l’équilibre et de l’harmonie, et en chérissant la sagesse et les connaissances transmises à travers les âges, nous avons l’opportunité d’enrichir notre société actuelle, souvent trop matérialiste, et peut-être de retrouver un sentiment de connexion sacrée et de respect profond pour la vie sous toutes ses formes.
Yann LERAY @ 2023
SOURCE : https://www.lesamisdhermes.com/2023/10/imhotep.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail
Des livres … 3
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireDes livres … 3
Curieusement, depuis quelques mois ma « sensibilité » c’est accentuée, notamment dans le choix de mes lectures, et de mes re-lectures … Maturité ? Heu …. Intuition ? Qui sait … Moment idoine ? Sûrement … ..
Des livres, des auteurs de facto itou, traversant l’espace-temps, ont enrichi et balisé mon cheminement entre ces deux derniers solstices estivaux …
Est-ce le fait du « hasard » ?
Pour moi, comme pour d’autres, le « hasard » n’existe pas, c’est une conviction qui est née en moi il y a des « lustres » …., quelques petites années, cinq environ, après avoir bénéficié d’un apport de lumière… Alors je fais avec, je fais sans, mais je fais (fée) …..
Il est cocasse n’est-ce pas d’avoir recours à des « écrits » pour tenter d’y percevoir un bornage hétéroclite, mais bien réel pour moi, faisant des « auréoles de clarté(s ?) » avant que mes pas laissent une trace, fugace, dans la poussière que je serai moi aussi, au moins provisoirement …
Pourtant l’écrit, quel qu’il, soit stimule l’intellect, et faire réagir l’intuition trop souvent bridée. En « lisant » nous sommes face, non pas à une toile privée, mais en symbiose avec notre conscient/inconscient entr’autres … .. Face à un écran, par la vue sollicitée, la « vitesse » des images, l’aspect trompeur de nos propres descriptions, et j’en passe, nous sommes « passifs » …. Et ces images vont venir subrepticement s’incruster sans notre volonté éveillée, et rester figées sans un contrôle personnel sur icelles ….
Peu me chaut le « style littéraire », il ne s’agit pas pour moi d’un « choix de ce type » ; seul compte à mes yeux, à mon cœur et à mon cerveau (à défaut d’esprit …) l’éther que ceux-ci ont pu produire dans les brumes de ma trajectoire, notamment dans un récent présent … ..
Parfois ce sont justes quelques phrases, quelques paragraphes qui ont heurtés les silex de mes réflexions personnelles, qui ont même parfois produit des « étincelles » ravivant celle que j’ai, comme vous, dans l’intimité de mon « essence » … … …
Dans cette « phase », si tant est qu’il y en ai au moins une autre, ce sont neuf (9) livres que j’ai choisis et/ou retenus. En fait l’objectivité m’incite à préciser que je « pense » que ce sont plutôt eux qui m’ont choisis, se sont « imposés » à ma conscience inconsciente, mais alerte … Aussi sachez bien que ce qui vaut pour moi …. n’est pas identique à ce qui vaudrait pour chacune et chacun d’entre vous …
Qu’il en soit donc ainsi …… . en ce jour d’octobre …
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Le troisième …
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Le Phoenix et la Rose
Richard KHAITZINE
Un roman encore ! Mais un roman « historique » ! Mais un roman « ésotérique » ! Mais un roman qui fait réfléchir, y compris sur soi …
La Palestine, le nouveau testament, Jésus à l’orée de sa crucifixion, l’Alchimie et la Rose …..
Je fus surpris, étonné, ébahi … J’en fus perplexe, pensif, interrogatif … J’en fus « transporté », j’en fus … et plus encore…
Et pourtant, après re-lecture, j’en reste en pleine réflexion(s) in-habituelle, j’en suis en « maturation » d’une entreprise romanesque certes, mais pas uniquement, non pas uniquement !
Des perspectives s’ouvrent, des « clichés » dit historiques fanent en mon esprit, des « fenêtres » (trois ?) naissent encore plus dans mes réflexions qu’elles soient physiques, méta-physiques, spirituelles, naissantes et re-naissantes telles les trois couleurs de l’œuvre …..
Des clichés fanent, une Rose s’entrouvre en moi dans des arabesques de fumées de certitudes (apprises, imposées ?) et laisse place à des projections nouvelles, d’autres re-nouvellées, toutes harmonisées, toutes parfumées de ce qui me semble être une « avancée » intime découverte au travers de l’encre des mots, des subtilités des termes, de l’infinitude des perspectives dévoilées, un peu, avec cette Rose Rouge étreignant sans crainte et sans mal (maux ?) un Phoenix « cramant » des scories qui furent nécessaires, qui doivent désormais s’effacer, qui laissent place au rayonnement de Râ, de Ré, du « Noir au Rouge » …….
Je reste … sous le « choc », interne d’une perception rénovée sans complexe(s), sans ….. Une perception rénovée en moi-même, qui agrandit l’espace de mon chemin, non, plus « justement » de mon Cheminement de « cherchant » qui doute à chaque pas …..
L’homme Jésus s’efface, oui, pour permettre la vision d’un Tout … Je dirai « de Noun à Noun » ……
Franc-maçonnerie et Église orthodoxe
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireFranc-maçonnerie et Église orthodoxe
Du site orthodoxhistory.org – par MATTHIEU NAMEE
Si vous recherchez sur Internet l’Orthodoxie et la Franc-maçonnerie, la plupart de ce que vous trouverez seront des condamnations du mouvement. Vous pourrez également trouver mon article de 2012 sur la franc-maçonnerie dans l’histoire orthodoxe américaine . Mais, à ma connaissance, peu de travaux ont été réalisés pour documenter l’histoire fondamentale de l’Orthodoxie et son interaction avec le mouvement maçonnique.
La franc-maçonnerie semble avoir fait sa première apparition dans le monde grec orthodoxe dans les années 1740. En 1744, une loge maçonnique fut fondée à Constantinople, et quelques années plus tard, le patriarche œcuménique Photius II condamna le mouvement dans une ou plusieurs encycliques patriarcales. Quelque temps après, un éminent professeur de Chypre nommé Éphraïm l’Athénien (qui fut plus tard patriarche de Jérusalem de 1766 à 1770) prêcha contre la franc-maçonnerie, la qualifiant de « nouvelle foi infidèle ». En 1793, le patriarche œcuménique Néophyte VII énumérait les francs-maçons parmi d’autres « organes de parfaite impiété et d’athéisme » dans une encyclique.
Malgré cette résistance, la franc-maçonnerie se répandit dans le monde grec. De nombreux personnages clés de la guerre d’indépendance grecque étaient des maçons, notamment des évêques et des prêtres. La société secrète maçonnique adjacente (spin-off ?) Filiki Eteria (Société des Amis) a été organisée en 1814 et a servi de moteur à la révolution qui a été lancée sept ans plus tard. Certains ont affirmé que le patriarche œcuménique Grégoire V – un saint canonisé – était un franc-maçon, même si je ne sais pas s’il existe des preuves réelles de cela.
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Simultanément, la franc-maçonnerie s’est également répandue en Russie, devenant une tendance parmi les classes supérieures à partir des années 1770. Au moins certains membres du clergé, et peut-être quelques évêques, étaient maçons dans la Russie de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. À la suite de la Révolution française, Catherine la Grande interdit la franc-maçonnerie en 1794, préoccupée par son potentiel de subversion de l’autorité de la monarchie. Lorsque le petit-fils de Catherine, Alexandre, accéda au trône en 1801, il renversa la politique impériale, devenant un protecteur de la franc-maçonnerie, permettant au mouvement de croître et de s’épanouir, et s’entourant de conseillers maçonniques.
Une source (Jean-François Var, cité à la fin de cet article) affirme que saint Philarète de Moscou était franc-maçon – une affirmation plutôt choquante et qui ne résiste pas à un examen minutieux. La source du Var est un texte français de Tatiana Bakounine, Répertoire biographique des Francs-Maçons russes, initialement publié en 1940 puis de nouveau en 1967. Je n’ai pas lu cette source (elle est difficile à trouver), mais d’après ce que je comprends, Bakounine n’avait pas nécessairement de listes officielles de membres – elle essayait de reconstituer une liste partielle de maçons, plus d’un siècle après les faits. Il est possible qu’il s’agisse d’un cas de culpabilité par association : de nombreux francs-maçons étaient impliqués dans la Société biblique russe (dont le procureur général du Saint-Synode, le prince Alexandre Golitsyne), et saint Philarète était également profondément impliqué dans la Société biblique à la fin. Années 1810 et début des années 1820. (L’implication de saint Philarète était enracinée dans son engagement en faveur de la traduction de la Bible et de l’enseignement de l’Orthodoxie dans la langue vernaculaire – un engagement qui a duré tout au long de sa vie et a finalement conduit à la production d’une traduction officielle de la Bible en russe, béni par le Saint-Synode.)
D’un autre côté, il existe un nombre considérable de preuves selon lesquelles saint Philarète n’était pas maçon et, en fait, était très opposé à la franc-maçonnerie. Son père spirituel, le père Antoine Medvedev (disciple de saint Séraphin de Sarov) était lui-même un opposant déclaré à la franc-maçonnerie. Saint Philaret s’est toujours opposé aux influences occultes et extérieures et a plaidé pour le sacrement de confession et de loyauté envers les autorités civiles.
En 1822, le tsar Alexandre Ier fit volte-face et interdit la franc-maçonnerie dans l’Empire russe. Cela a coïncidé avec un changement plus large dans la vision et le comportement d’Alexandre, alors qu’il approfondissait son engagement envers la foi orthodoxe dans les années qui ont précédé sa (prétendue) mort en 1825. Cela a également coïncidé avec l’ascension de saint Philarète, qui est devenu archevêque de Moscou. en 1821 et rédige le testament secret d’Alexandre, qui abandonne l’héritier présomptif du tsar (son frère Constantin) pour donner le trône à son jeune frère Nicolas. Au contraire, les preuves dont nous disposons pourraient suggérer que saint Philarète aurait pu jouer un rôle dans l’ interdiction de la franc-maçonnerie en Russie. Il n’y a aucune base raisonnable permettant de suggérer qu’il était maçon ou même sympathisant.
(En ce qui concerne saint Philaret, je suis redevable au professeur Nicolas Racheotes, auteur de l’excellent La vie et la pensée de Filaret Drozdov, 1782-1867 : Le chemin épineux vers la sainteté , qui a gracieusement répondu à mes questions par courrier électronique.)
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Même si de nombreux dirigeants indépendantistes grecs étaient maçons, le mouvement n’était pas universellement accepté en Grèce. Une controverse sur la franc-maçonnerie a éclaté sur l’île de Zakynthos (Zante) dans les années 1880. L’archevêque Denys de Zante était l’un des évêques les plus éminents et respectés de l’Église de Grèce et, plusieurs années plus tard, il serait le premier évêque grec orthodoxe à mettre les pieds dans l’hémisphère occidental lorsqu’il vint en Amérique pour assister à l’Assemblée mondiale de Chicago en 1893. Équitable. Denys publiait un magazine et répondait aux questions de ses lecteurs. En 1884, quelqu’un envoya une question sur la franc-maçonnerie. La réponse de Denys fut prudente : il ne savait pas grand-chose de la franc-maçonnerie mais s’inquiétait de leur secret. Il avait rencontré de nombreux maçons dans divers pays et ils lui avaient dit que leur seul objectif était de faire le bien, mais Denys a rétorqué que nous avons l’Église pour cela et que nous n’avons pas besoin d’une organisation parallèle comme la franc-maçonnerie. Cependant, Denys a conclu qu’il ne pouvait rien dire de trop définitif à ce sujet parce qu’il manquait de connaissances suffisantes et qu’il avait entendu à la fois des points positifs et des points négatifs.
Quelques années plus tard, l’un des prêtres expérimentés de Denys, le père Ioannis Stratis, devint maçon, ce qui provoqua un grand scandale parmi les fidèles. Le 9 mai 1887, Denys a convoqué une réunion de son clergé pour discuter de la crise, et tous ont convenu que la franc-maçonnerie est une secte antichrétienne, totalement incompatible avec l’orthodoxie. Denys a exigé que le père Stratis se repente, retire son serment maçonnique et demande pardon à l’Église. Stratis a refusé, disant qu’il était maçon et qu’il le resterait. Le lendemain, Denys prêcha une homélie anti-maçonnique enflammée et condamna tout prêtre qui rejoignait une loge maçonnique. Certains journaux critiquent l’archevêque et défendent Stratis, qui est alors convoqué devant le Saint-Synode d’Athènes. Là, Stratis a finalement cédé et a renoncé à son serment maçonnique, et le Synode l’a déclaré pardonné et réintégré. Stratis retourna à Zante, mais l’archevêque Dionysius doutait de sa sincérité et tout le clergé de l’île refusa de concélébrer avec lui. Denys interdit alors à Stratis de servir dans son diocèse.
Un an plus tard, le 28 mai 1888, Denys fut convoqué devant le Saint-Synode, qui le pressa de lever l’interdiction imposée à Stratis. Denys a répondu qu’il préférerait avoir les mains coupées et être pendu. Mais alors que Denys était en pèlerinage à Jérusalem, le Saint-Synode a rétabli Stratis lui-même.
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Et ce n’était que la pointe de l’iceberg : parmi les nombreux évêques maçons du siècle dernier figuraient le patriarche œcuménique Basile III (1925-29), l’archevêque Chrysanthus d’Athènes (1938-41), le patriarche Benoît de Jérusalem (1957-80). , et, plus célèbre encore, les patriarches œcuméniques Meletios Metaxakis (1921-23 ; également patriarche d’Alexandrie de 1926-35) et Athenagoras Spyrou (1948-72). Meletios rejoignit la Loge de l’Harmonie à Constantinople en mars 1910, juste avant de partir pour Chypre, où il avait été élu évêque de Kition. Athénagoras – qui, lorsque Mélétios était métropolite d’Athènes, était son archidiacre – a continué à entretenir une amitié bien connue avec un autre franc-maçon, le président américain Harry Truman.
Aux États-Unis, la franc-maçonnerie était également répandue parmi les immigrants orthodoxes, dont beaucoup la considéraient innocemment comme un outil de réseautage qui pourrait les aider à être acceptés dans la société américaine. Certains prêtres et même évêques rejoignirent les rangs maçonniques. Le plus remarquable est Athénagoras, qui, avant de devenir patriarche œcuménique, fut archevêque grec de l’Amérique du Nord et du Sud de 1930 à 1948. Le métropolite antiochien de longue date Antony Bashir (1936-66) était également maçon, et l’archevêque Aftimios Ofiesh fut largement accusé d’être un, bien que cela n’ait pas été définitivement confirmé.
D’un autre côté, des saints américains comme Nicholai Velimirovich et Raphael Hawaweeny se sont fermement opposés à la franc-maçonnerie. Dans sa lettre de 1911 contre l’Église épiscopale , saint Raphaël accusait les anglicans d’être envahis par le clergé et les évêques maçonniques. En 1914 — un an avant la mort de saint Raphaël — il écrivit au patriarche Grégoire d’Antioche pour lui poser des questions sur le métropolite Germanos Shehadi en visite : la rumeur était parvenue à Raphaël selon laquelle Germanos était maçon ; était-ce vrai ? Le patriarche Grégoire a répondu : « Nous avons interrogé le métropolite Germanos et il a nié cette accusation… Mais s’il se rend aux États-Unis, terre de liberté, nous découvrirons peut-être sa vraie nature. » La même année, Aftimios Ofiesh, confronté à des allégations d’appartenance maçonnique, renonça publiquement à la franc-maçonnerie à Saint-Raphaël. Après la mort de Raphaël en 1915, Germanos et Aftimios sont devenus des rivaux acharnés, rivalisant pour le contrôle des paroisses syro-antiochiennes.
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À mesure que le XXe siècle avançait, certains synodes d’évêques tournèrent leur attention vers le problème de la franc-maçonnerie. Le Synode des évêques du ROCOR, dirigé par le métropolite Antoine Khrapovitsky, le condamna officiellement en 1932. À peu près au même moment, l’Église de Grèce nomma une commission de quatre évêques pour étudier le mouvement et, le 12 octobre 1933, la commission présenta son rapport. premières constatations. Le Saint-Synode a également entendu les rapports de la Faculté de théologie de l’Université d’Athènes. Après cela, le Synode a adopté à l’unanimité plusieurs conclusions. Voici quelques morceaux sélectionnés :
- « La franc-maçonnerie n’est pas simplement une union philanthropique ou une école philosophique, mais constitue un système mystagogique qui nous rappelle les anciennes religions et cultes mystérieux païens – dont elle descend et en est la continuation et la régénération. »
- « Un tel lien entre la franc-maçonnerie et les anciens mystères idolâtres se manifeste également par tout ce qui est mis en scène et exécuté lors des initiations. »
- « Ainsi, la franc-maçonnerie est, comme on l’admet, une religion à mystères, tout à fait différente, distincte et étrangère à la foi chrétienne. »
- « Il est vrai qu’il peut sembler au premier abord que la franc-maçonnerie peut se réconcilier avec toutes les autres religions, car elle ne s’intéresse pas directement à la religion à laquelle appartiennent ses initiés. Ceci s’explique cependant par son caractère syncrétiste et prouve qu’en ce point également il s’agit d’une descendance et d’une continuation des anciens mystères idolâtres qui acceptaient pour initiation les adorateurs de tous les dieux. […] Cela signifie que par l’initiation maçonnique, un chrétien devient le frère du musulman, du bouddhiste ou de tout rationaliste, tandis que le chrétien non initié à la franc-maçonnerie devient pour lui un étranger.
- « D’un autre côté, la franc-maçonnerie […] se révèle en ce sens en contradiction flagrante avec la religion chrétienne. »
- « Ainsi, la contradiction incompatible entre le christianisme et la franc-maçonnerie est tout à fait claire. […] [L]’Église catholique orthodoxe, maintenant dans son intégrité le trésor de la foi chrétienne, [a] proclamé contre elle chaque fois que la question de la franc-maçonnerie était soulevée. Récemment, la Commission interorthodoxe, qui s’est réunie sur le Mont Athos et à laquelle ont participé les représentants de toutes les Églises orthodoxes autocéphales, a qualifié la franc-maçonnerie de « système faux et antichrétien ».
En conclusion, le synode grec a déclaré :
La franc-maçonnerie ne peut pas du tout être compatible avec le christianisme dans la mesure où elle est une organisation secrète, agissant et enseignant dans le mystère et le secret et déifiant le rationalisme. La franc-maçonnerie accepte comme membres non seulement les chrétiens, mais aussi les juifs et les musulmans. Les ecclésiastiques ne peuvent donc pas être autorisés à participer à cette association. Je considère comme digne d’être dégradé tout ecclésiastique qui le fait. Il est nécessaire d’exhorter tous ceux qui y sont entrés sans y réfléchir et sans examiner ce qu’est la franc-maçonnerie, à rompre tout lien avec elle, car le christianisme seul est la religion qui enseigne la vérité absolue et répond aux besoins religieux et moraux des hommes. À l’unanimité et d’une seule voix, tous les évêques de l’Église de Grèce ont approuvé ce qui a été dit, et nous déclarons que tous les enfants fidèles de l’Église doivent se tenir à l’écart de la franc-maçonnerie…
En 1937, le Patriarcat de Roumanie condamna également la maçonnerie. Le chef de l’Église roumaine à cette époque était le patriarche Miron, qui – paradoxalement – a été accusé d’être lui-même franc-maçon.
En 1949, le Saint-Synode de la Métropole russe en Amérique (aujourd’hui OCA) a adopté la décision de l’Église de Grèce de 1933 comme sienne, et en 1960, la Métropole a réaffirmé cette décision.
Pour autant que je sache, ce sont les seules condamnations synodales formelles de la franc-maçonnerie. Il semble peu probable que nous en voyions davantage, car le nombre de membres maçonniques est en fort déclin depuis des décennies. En Amérique, d’un sommet de 4,1 millions de membres en 1959, leur nombre est tombé à 800 000 en 2021 – et le nombre de membres a diminué d’environ 100 000 par an ces dernières années . Des déclins correspondants semblent se produire partout dans le monde. À la lumière de cela, je serais surpris si les futurs synodes orthodoxes devaient à nouveau aborder le problème de la franc-maçonnerie.
Sources principales
Franc-maçonnerie : Déclaration officielle de l’Église de Grèce (1933)
Nésiotès Eutychios, « La franc-maçonnerie et l’Église grecque », Échos d’Orient 95 (1912), 333-341. ( lien )
Nésiotès Eutychios, « La franc-maçonnerie et l’Église grecque en Grèce et en Turquie (1898-1908) », Échos d’Orient 100 (1913), 232-236. ( lien )
Oleksii Krykunov, La franc-maçonnerie dans l’histoire de l’Europe de l’Est : son influence politique et culturelle (Bonn, 2022). ( lien )
Jean-François Var, « La franc-maçonnerie et les Églises orthodoxes », Manuel de la franc-maçonnerie (Brill, 2014), 155-161.
SOURCE : https://450.fm/2023/10/20/franc-maconnerie-et-eglise-orthodoxe/
CHARTE DU HAMAS ET FRANC-MAÇONNERIE 21 octobre, 2023
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireCHARTE DU HAMAS ET FRANC-MAÇONNERIE
Le ministère israélien des Affaires étrangères met à disposition en ligne une analyse en anglais du document fondateur du Hamas .
Le Pacte du Mouvement de la Résistance Islamique a été publié le 18 août 1988. Le Mouvement de la Résistance Islamique, également connu sous le nom de HAMAS, est une organisation islamique fondamentaliste extrémiste opérant dans les territoires sous contrôle israélien. Son Pacte est un manifeste complet, composé de 36 articles distincts, qui promeuvent tous l’objectif fondamental du Hamas : détruire l’État d’Israël par le Jihad (guerre sainte islamique). Voici des extraits du Pacte du Hamas :
Objectifs du Hamas
« Le Mouvement de la Résistance Islamique est un mouvement palestinien distinct dont l’allégeance est à Allah et dont le mode de vie est l’Islam. Il s’efforce de hisser le drapeau d’Allah dans chaque centimètre carré de la Palestine. » (article 6)
À propos de la destruction d’Israël
« Israël existera et continuera d’exister jusqu’à ce que l’Islam l’efface, comme il en a effacé d’autres avant lui. » (Préambule)
Rejet d’une paix négociée
« Les initiatives [de paix], les soi-disant solutions pacifiques et les conférences internationales sont en contradiction avec les principes du Mouvement de la Résistance islamique… Ces conférences ne sont rien d’autre qu’un moyen de nommer des infidèles comme arbitres sur les terres d’Islam… Il n’y a pas de solution. au problème palestinien, sinon par le Jihad. Les initiatives, propositions et conférences internationales ne sont qu’une perte de temps, un exercice futile.» (article 13)
Incitation antisémite
« Le Jour du Jugement viendra seulement lorsque les musulmans combattront les Juifs et les tueront. À ce moment-là, les Juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres, et les rochers et les arbres crieront : « Ô musulman, il y a un Juif qui se cache derrière moi, viens le tuer. » (article 7)
« Les ennemis complotent depuis longtemps… et ont accumulé une richesse matérielle énorme et influente. Avec leur argent, ils ont pris le contrôle des médias du monde entier… Avec leur argent, ils ont provoqué des révolutions dans diverses parties du globe… Ils ont été derrière la Révolution française, la Révolution communiste et la plupart des révolutions dont nous entendons parler. Avec leur argent, ils ont formé des organisations secrètes – comme la Franc-maçonnerie, les Rotary Clubs et les Lions – qui se sont répandues dans le monde entier, dans le but de détruire les sociétés et de servir les intérêts sionistes… Ils étaient à l’origine de la Première Guerre mondiale… et ont formé la Ligue. des nations, à travers lesquelles ils pourraient gouverner le monde. Ils ont été à l’origine de la Seconde Guerre mondiale, grâce à laquelle ils ont obtenu d’énormes profits financiers… Il n’y a nulle part de guerre sans leur main.» (article 22)
« Les projets du sionisme n’ont pas de fin et, après la Palestine, ils convoiteront une expansion du Nil à l’Euphrate. Lorsqu’ils auront fini de digérer la zone sur laquelle ils ont mis la main, ils seront impatients de poursuivre leur expansion. Son plan a été exposé dans les Protocoles des Sages de Sion. (Article 32)
« Le Hamas se considère comme le fer de lance et l’avant-garde du cercle de lutte contre le sionisme mondial… Les groupes islamiques à travers le monde arabe doivent également faire de même, car ils sont mieux équipés pour leur rôle futur dans la lutte contre les Juifs bellicistes. » (Article 32)
A noter : La révision de la Charte en 2017 accepte pour la première fois l’idée d’un État palestinien à l’intérieur des frontières qui existaient avant 1967 et rejette la reconnaissance d’Israël, qu’elle qualifie d’« ennemi sioniste ». Il défend cet État comme transitoire, mais défend également la « libération de toute la Palestine ». Le nouveau document indique également que le groupe ne cherche pas la guerre contre le peuple juif, mais uniquement contre le sionisme, qu’il considère comme responsable de « l’occupation de la Palestine ».
Sources
- Le blog Magpie Mason
- Wikipédia (Charte du Hamas)
- Site Internet du Hamas
- Le New York Times