navigation

Nous ne descendons pas du SINGE 23 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaire

 

 

 

Image de prévisualisation YouTube

Protégé : Sagesse, Force et Beauté … -1°- 22 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.

Cet article est protégé par un mot de passe. Pour le lire, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

Carbonari et Maçons, la Pierre et le Bois 21 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

Carbonari et Maçons, la Pierre et le Bois

 
La Rédaction

Par La Rédaction
20 janvier 2024

 

Carbonari et Maçons, la Pierre et le Bois dans Recherches & Reflexions Rites-Forestiers

 

Pour aborder le phénomène des rites forestiers, Blanchet part d’une analyse de la société clanique, typique du monde celtique. « Les activités préindustrielles de ces clans étaient parfaitement déterminées par la forêt elle-même et se concentraient sur trois métiers très courants : la foresterie, l’extraction du charbon et la métallurgie. » [le]

La métallurgie est une activité qui s’est développée avec l’avènement des âges du Bronze et du Fer, c’est-à-dire avec la fin du Néolithique et on peut combiner la métallurgie, plus généralement, avec l’art de transformer les minéraux. Parmi ces arts, nous avons par exemple celui de la transformation du silex en verre et ce n’est pas un hasard si un verrier a transmis les secrets des rites forestiers anciens au seigneur de Bouchesne.

« On peut admettre – écrit René Alleau – l’existence archaïque d’une « métallurgie sacrée », dont la découverte fut commune à l’humanité dans ses relations avec la nature, comme l’avait été celle du feu ». [ii]

L’art de transformer le monde minéral par le feu du bois correspond à la transformation naturelle des éléments minéraux par le bois-eau, c’est-à-dire l’arbre, grâce à l’intervention du feu-soleil.

L’arbre est le maître de l’eau et de la pierre. L’homme est le maître du feu et du bois.

La métallurgie et plus généralement l’art de fondre les minéraux pour obtenir de nouvelles substances utiles à la construction est l’œuvre de l’homme qui se connecte au monde alchimique et ce n’est pas un hasard si la légende maçonnique d’Hiram a été construite au XVIIème siècle.

Les secrets de la métallurgie, considérés comme un art sacré, conduisent alors à l’alchimie spirituelle. Le forgeron alchimiste, comme TubalCaïn , est le gardien d’un savoir antédiluvien et dans les sociétés traditionnelles le métier de forgeron vient immédiatement après celui de chaman ; a des pouvoirs de guérison et de divination ; il a le « pouvoir du feu », c’est-à-dire de transformation.

Le charbonnier et le bûcher initiatique

Il n’est pas mon intention ici d’aborder la culture complexe des Druides et les us et coutumes des Celtes, mais quelques références sont nécessaires pour encadrer la symbolique du carbonaro dans un contexte initiatique.

La première phase des travaux consistait à préparer le bois. Les charbonniers coupent les arbres, de préférence les hêtres, généralement en période de lune décroissante.

Le bois était amené à une longueur d’environ un mètre et, après 10 à 15 jours de séchage, était transporté jusqu’au carré de charbon .

Ces petites cours de ferme étaient dispersées dans les bois à des distances assez régulières et reliées par un réseau dense de sentiers. Ils devaient être éloignés des courants d’air et constitués d’un sol sableux et perméable. Une fois le centre de la charbonnière établi, le bois était disposé en cercle. Trois poteaux en bois, d’environ 2 à 3 mètres de haut, étaient fermement enfoncés dans le sol. Ces poteaux étaient maintenus ensemble par deux cercles formés de brindilles. C’est précisément à partir de ce centre que commença la cuisson du bois.

Ce n’est qu’après avoir planté et attaché les poteaux que les charbonniers ont commencé à construire la fosse à charbon, en disposant d’abord le plus gros bois autour des 3 poteaux (car cela nécessitait plus de cuisson), puis le plus fin, afin de laisser le trou central libre pour placer ensuite les braises. Le bois était bien tassé, pour éviter les espaces aérés qui pourraient compromettre la réussite de la cuisson.

Une fois l’installation terminée, la charbonnière a pris la forme conique arrondie typique avec un rayon de base de 2 à 3 mètres.

Deux jours supplémentaires de travaux ont suivi pour la toiture. Dans la partie inférieure, des branches d’épicéa étaient placées comme une ceinture. La partie la plus haute était en revanche recouverte d’une haute couche de feuilles sèches débarrassées des brindilles. Cette couche de feuilles devait mesurer 8 à 10 cm.

Pendant la phase de cuisson , deux perches étaient nécessaires, une plus fine pour ouvrir les trous de respiration et une plus épaisse, utilisée pour entrer ( c’est-à-dire remplir ) le puits de charbon de bois. Une fois qu’un feu était allumé pour préparer les braises, on pouvait ouvrir la bouche du charbonnier, qui était remplie de petits morceaux de bois, puis allumée en plaçant de nombreuses braises dans la bouche.

Au pied de la charbonnière, des trous de respiration s’ouvraient à un mètre l’un de l’autre et devaient rester ouverts pendant les 13 à 14 jours de cuisson. Quelques heures après l’avoir allumé, lorsque la fumée sortait abondamment, le feu était alimenté avec du bois neuf qu’il fallait bien tasser avec le plus gros poteau. La bouche était alors fermée et la fumée devait sortir par les trous du fond.

Pendant 4 à 5 jours, le charbonnier fut ainsi alimenté jour et nuit, jusqu’à ce qu’une flamme importante au sommet annonce le début définitif du processus de carbonisation. La cuisson commençait dans la partie supérieure du charbonnier, c’est pour cette raison que les charbonniers ouvraient des trous avec un mince bâton, trous qui étaient ensuite fermés et ouverts plus bas pour déplacer la zone de cuisson.

Après une dizaine de jours, la charbonnière a pris un aspect différent : la terre qui la recouvrait est devenue noire et les dimensions ont été considérablement réduites ; même les fumées sortant des trous prenaient une couleur différente. Dans cette dernière phase de cuisson, le charbonnier était alimenté par les côtés où se créaient des dépressions et non plus par la bouche car elle n’existait plus.

La formation de la charbonnière n’est pas très différente de celle des bûchers, c’est-à-dire des feux druidiques, qui étaient allumés à des moments précis de l’année : feux de Beltane, feux de San Giovanni, feux de Sant’Antonio Abate. Concernant ces dernières, il est intéressant de souligner leur durée traditionnelle dans le temps. Aujourd’hui encore, dans la basse Brescia, dans les villes qui surplombent la rivière Oglio, comme par exemple Villachiara, le 17 janvier, de hauts bûchers sont dressés pour célébrer Saint Antoine Abbé et qui correspondent aux rites initiatiques de l’antiquité celtique et druidique. .

Les feux druidiques

Jean Markale en parle. « Le Feu Druidique nécessitait une préparation méticuleuse. Dans Le siège de Druim Damhgaire, le druide Mogh Ruith dit à son assistant de préparer le feu. Il « l’a fait avec une baratte, avec trois côtés et trois coins, mais sept portes, alors qu’il n’y avait que trois portes dans le feu du nord. Ce n’était ni aménagé ni arrangé, mais le bois s’était entassé.” [iii]

Le sens du rituel, nous dit Markale, se retrouve dans l’interprétation de Claude Gaignebet, selon laquelle le bûcher était primitivement construit en forme de cabane, avec des chutes de chanvre, et surmontait une fosse creusée dans le sol. De tels sites souterrains étaient connus, le plus souvent sous la forme d’une bouteille. En dessous, il y avait un siège où l’on pouvait s’asseoir. Les membres des confréries initiatiques étaient descendus dans les fosses et le feu brûlait au-dessus d’eux. Les vapeurs de chanvre étaient hallucinogènes. Le chanvre n’est pas le chanvre européen avec lequel les cordes sont fabriquées.

Markale rappelle également le rituel dont César fut témoin relatif à la marionnette en osier dans laquelle les hommes étaient brûlés et rapporte un conte populaire de Basse-Bretagne où le héros Yann, au terme de diverses aventures, est condamné par le roi de Bretagne à être brûlé au feu. miser . Le père biologique de Yann, qui est magicien, lui dit qu’il devra faire sa niche dans le feu et apporter un tabouret pour s’asseoir dans le feu. Yann trempe son corps avec le contenu d’une bouteille et, une fois le feu allumé, tout le monde pleure la mort du héros, mais Markale écrit : « C’est alors que Yann sauta du centre du brasier, tremblant de froid de tout son corps. membres. Et toutes les personnes présentes ont remarqué qu’il était beaucoup plus beau qu’avant.” [IV]

Je n’irai pas plus loin, mais le parallèle entre le charbonnier et les bûchers initiatiques est compréhensible, où dans des chambres souterraines aérées les initiés eux-mêmes étaient purifiés par le feu et assumaient ses énergies de transformation, devenant eux-mêmes feu et ressuscitant, quand le bûcher fut éteint, de la chambre souterraine plus belle qu’auparavant. Lors de certains rituels, les jeunes initiés qui sortaient de la chambre souterraine sautaient sur les cendres encore bouillantes.

Le feu est également étroitement lié aux rituels maçonniques. Dans le rite écossais, on prévoit l’allumage du Pramanta qui rappelle, avec quelques variations importantes, l’instrument arani utilisé pour allumer le feu dans le sacrifice védique.

« La croix inférieure du bois de mimosa, en raison de l’essence de bois et de sa position horizontale réceptive, est – écrit Mario Polia – considérée comme la partie féminine de l’instrument et est assimilée à l’énergie cosmique « féminine » (çacti). La cheville verticale est la partie mâle de l’instrument et est assimilée au dieu fécondateur. L’allumage du feu représente donc une véritable réimplémentation de la cosmogonie ». [v] « La partie tournante de l’instrument – ​​ajoute Polia – était aussi appelée pramantha, « le shaker » ». [toi]

Mario Polia, dans son livre, qui représente un pilier fondamental pour l’étude de la langue runique, parle également de l’instrument pour allumer le « feu de la misère » dans les rites solsticiels. « Le bois utilisé – écrit Polia – est majoritairement du chêne. Le nouveau feu ne peut être l’enfant d’aucun autre feu et doit donc être allumé rituellement. » [vii]

Le concept de qualification et de capacité

S’intéresser aux corporations professionnelles n’est pas un exercice étranger à notre sujet d’aujourd’hui, car la corporation implique la notion de compétence. Ceux qui possèdent les qualifications nécessaires pour pratiquer cet art rejoignent la guilde et ceux qui acquièrent les compétences nécessaires pour pratiquer cet art restent dans la guilde.

En ce qui concerne l’Art Réel, c’est-à-dire l’Art qui implique la compréhension des règles de la Nature, pour pouvoir la transformer tout en respectant ses règles, des qualifications sont nécessaires pour être des mýstēs, des initiés, c’est-à-dire des semnotéens, semblables aux dieux, tels qu’ils sont morts et renaissent et prennent, pour cette raison, conscience d’être composés d’un corps, d’une âme et d’un esprit, l’esprit individuel étant une partie, bien que minime, de l’Esprit qui émane de l’origine. L’Esprit comme essence, c’est-à-dire synthèse de l’être et de l’action, comme nous le transmet le verbe-nom être, qui est à la fois éternité et action.

L’Art Véritable est la compréhension des règles pour tendre vers la compréhension de la Règle, qui est contenue dans le Chaos. Ordo ab Chao, en fait, ne consiste pas à mettre de l’ordre dans le chaos, mais à extraire l’ordre implicite du chaos, pour le rendre explicite et l’action d’ordonner est l’action du Logos. Être un mýstēs, un initié, c’est-à-dire un semnotéen, c’est être capable de comprendre l’extraction de l’ordre du chaos, c’est-à-dire de comprendre l’action du Logos et de s’y conformer.

Nous découvrirons bientôt ce que tout cela a à voir avec les rites forestiers dans la suite de ce travail, mais avant d’aborder les médias , il reste quelques prémisses supplémentaires.

Le Tout est Phýsis

La tradition maçonnique, si elle est bien comprise, est primordiale, ancestrale et se retrouve dans une multiplicité de lieux, où les artefacts de l’être humain reproduisent des harmonies cosmiques, qu’il s’agisse de celles du mégalithisme, des pyramides, des zigurats, des cathédrales gothiques ou des divers témoignages d’une construction constructive; antiquité qui contient en elle la numérologie et la géométrie du cosmos et les proportions essentielles de la nature.

Dans cette tradition, l’architecte terrestre est celui qui imite l’arché-tecton, l’architecte divin, le Logos, la puissance dynamique qui imprime et réalise l’Arché, c’est-à-dire l’Origine.

Dans cette tradition, l’être humain est un collaborateur du Grand Arche Tecton de l’Univers, le Démiurge.

La tradition maçonnique dite spéculative, greffée sur la tradition opérationnelle au XVIIe siècle, contient en elle de multiples lignes de pensée, pas toujours compatibles les unes avec les autres, voire souvent contradictoires.

Je crois donc pouvoir affirmer, même dans ces brèves considérations, que la tradition opérationnelle est la tradition fondatrice de la Franc-Maçonnerie moderne ; celle vers laquelle il faut se tourner comme la référence paradigmatique essentielle.

La tradition spéculative, au contraire, avec ses contradictions internes évidentes, même si elle est astucieusement élevée au rang de facteur constitutif légitimant, doit être étudiée avec une grande attention et un esprit critique, pour ne pas tomber dans le piège de la théorie d’Anderson. Constitutions, fruit de la franc-maçonnerie hanovrienne, ou dans celui des Constitutions fédericiennes, qui, en contradiction avec l’essence de la libre pensée maçonnique, contiennent des références au dogme et à la doctrine.

SOURCE : De notre confrère nuovogiornalenazionale.com – Par Silvano Danesi

et : https://450.fm/2024/01/20/carbonari-et-macons-la-pierre-et-le-bois/

Logoheader450FM

 suite

Pour ceux qui voudraient en savoir plus :https://ilmiolibro.kataweb.it/libro/storia-e-filosofia/269539/riti-forestali/

[i] Régis Blanchet, La Résurgence des Rites Forestiers, Les Éditions de Prieuré

[ii] René Alleau, La science des symboles, Payot

[iii] Jean Markale, Druidisme, Méditerranée

[iv] Jean Markale, La Tradition celtique en Bretagne armoricaine, cité dans Jean Markale, Il druidismo, Méditerranée

[v] Mario Polia, Runes et symboles, Le Cercle-Le Corail

[vi] Mario Polia, Runes et symboles, Le Cercle-Le Corail

[vii] Mario Polia, Runes et symboles, Le Cercle-Le Corail

L’immanence et de la Transcendance

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

L’immanence et de la Transcendance

Immanence, transcendance, intuition, inspiration

L’immanence et de la transcendance, des notions captivantes au croisement de la philosophie et de la théologie, qui nous invitent à réfléchir sur les mystères de la réalité, du divin et de notre propre conscience. 
Dans les lignes à venir, j’espère éclairer comment ces concepts se manifestent à travers les expériences personnelles d’intuition et d’inspiration, en tentant délicatement de distinguer les nuances entre elles.

Définitions et Distinctions
Immanence

Le concept d’immanence est au cœur de nombreuses réflexions philosophiques et spirituelles, suggérant que le divin ou une force spirituelle omniprésente imprègne chaque aspect du monde naturel et de l’expérience humaine. L’immanence révèle une vision du monde où le sacré n’est pas lointain ni inatteignable, mais est plutôt tissé dans le tissu même de notre existence quotidienne, accessible et présent dans les moments les plus ordinaires de la vie.

Selon cette perspective, la divinité n’est pas perçue comme une entité séparée, résidant dans un royaume éthéré ou distant, mais est vue comme intime et intrinsèquement liée à la réalité matérielle. Elle se manifeste à travers la nature, les interactions humaines, les émotions et même les activités quotidiennes, suggérant que tout ce qui existe a une dimension sacrée ou spirituelle.

Les philosophies et les croyances qui embrassent l’immanence invitent à une reconnaissance de la présence divine dans chaque aspect de l’univers, y compris en nous-mêmes. Cela conduit à une appréciation plus profonde de la vie et à une conscience accrue de la connexion sacrée entre tous les êtres. En percevant le divin dans le monde qui nous entoure, nous sommes encouragés à agir avec plus de compassion, de respect et d’amour envers la nature et les autres êtres vivants.

L’approche immanente peut également influencer la manière dont nous faisons face aux défis et aux souffrances, en nous rappelant que même dans les moments difficiles, il existe une présence ou une force intérieure qui peut offrir soutien et guidance. Cette perspective nourrit l’espoir et peut encourager une attitude de révérence envers la vie dans toutes ses formes et manifestations.

En somme, l’immanence nous invite à reconnaître et à célébrer le divin non pas comme une entité éloignée, mais comme une présence intime et omniprésente, enrichissant notre compréhension du monde et notre expérience de la vie d’une profondeur spirituelle inestimable.

Transcendance

La transcendance représente une notion fascinante qui nous pousse à envisager une réalité ou une essence qui s’étend bien au-delà des frontières perceptibles du monde matériel et des limites de notre entendement humain. Cette idée soulève la présence d’une entité, d’une force ou d’une dimension qui transcende non seulement l’espace et le temps tels que nous les connaissons, mais aussi notre capacité cognitive à saisir pleinement son essence.

Dans le cadre des croyances transcendantes, le divin, ou ce qui est considéré comme l’ultime réalité, est souvent perçu comme existant dans un domaine élevé, distinct et séparé de l’univers matériel dans lequel nous vivons notre quotidien. Cette séparation souligne un écart fondamental entre le monde phénoménal, accessible à nos sens et à notre intellect, et le domaine divin ou spirituel, qui demeure en grande partie mystérieux et insondable.

Cette vision de la transcendance implique que, bien que nous puissions ressentir ou pressentir l’existence de cette réalité supérieure, elle reste intrinsèquement au-delà de notre compréhension totale et de notre expérience directe. La transcendance évoque donc un sentiment d’émerveillement et de révérence devant l’infini, l’éternel et l’indescriptible, encourageant les individus à reconnaître les limites de la connaissance humaine et la grandeur de ce qui nous dépasse.

Les traditions religieuses et spirituelles qui embrassent la transcendance offrent souvent des pratiques, des rituels et des méditations conçus pour aider les fidèles à se connecter, d’une manière ou d’une autre, à cette réalité supérieure. Cela peut inclure la prière, la méditation, la contemplation ou d’autres formes de dévotion, visant à élever l’esprit au-delà des préoccupations terrestres et à entrevoir, même de manière fugace, le caractère sacré qui transcende notre existence mondaine.

La transcendance nous invite à contempler l’existence d’une réalité qui va au-delà de notre expérience sensorielle immédiate, nous incitant à la recherche spirituelle, à l’humilité devant l’immensité de l’univers et à une quête de sens qui dépasse les limites de la rationalité et de l’empirisme. Elle nous rappelle que, dans la grande trame de l’existence, il existe des mystères qui restent inexplorés, alimentant notre soif de connaissance et notre aspiration à se connecter à quelque chose de plus grand que nous-mêmes.

Manifestations

L’intuition et l’inspiration sont deux phénomènes à travers lesquels les concepts d’immanence et de transcendance peuvent se manifester dans l’expérience humaine, chacun reflétant des aspects différents de ces notions.

L’Intuition et l’Immanence

L’intuition, dans son essence la plus pure, peut être envisagée comme une émanation profonde de l’immanence, reflétant la manière dont les révélations et les illuminations émergent spontanément de notre essence profonde. Cette capacité intuitive est souvent ressentie comme une connaissance ou une perception instantanée, qui transcende le processus habituel de pensée analytique et échappe à la démarche délibérée de la réflexion. Elle se manifeste de manière subtile, parfois à travers une « voix intérieure » ou une sensation profonde, qui semble orienter nos choix et éclairer notre compréhension sans qu’il soit nécessaire de se plonger dans des analyses complexes ou des raisonnements élaborés.

L’intuition, dans ce contexte, peut être considérée comme une expression de l’immanence car elle révèle une forme de savoir qui semble innée, intrinsèquement présente au sein de l’être. Cette perspective suggère que chaque individu porte en lui une source de sagesse et de vérité qui n’attend que d’être reconnue et écoutée. Contrairement à la connaissance acquise à travers l’étude ou l’expérience, l’intuition se présente comme une lumière intérieure qui éclaire soudainement notre chemin, souvent à des moments inattendus, fournissant des réponses et des directions qui semblent justes et authentiques.

Cette dimension intuitive de l’immanence souligne une connexion profonde avec le soi véritable, où les réponses aux questions les plus complexes semblent déjà résider en nous, attendant simplement d’être découvertes. Elle invite à une écoute plus attentive de notre monde intérieur, à une sensibilité accrue à ces impulsions subtiles qui, bien qu’elles puissent sembler irrationnelles ou inexplicables, portent souvent en elles une vérité profonde et pertinente.

L’intuition, en tant que manifestation de l’immanence, nous rappelle donc que la connaissance et la compréhension ne sont pas toujours le fruit d’un effort conscient ou d’une démarche logique, mais peuvent aussi jaillir de la richesse intérieure et de la sagesse inhérente à notre être. Elle nous enseigne la valeur de la confiance en soi et de l’ouverture à cette dimension intérieure, où résident des perceptions profondes, offrant des perspectives et des solutions que la seule raison ne saurait fournir.

L’Inspiration et la Transcendance

L’inspiration se distingue nettement de l’intuition par son origine perçue et son processus. Souvent envisagée comme un phénomène relevant de la transcendance, l’inspiration semble franchir les frontières de notre être intérieur pour nous toucher de l’extérieur. Elle est vue comme une force, une impulsion ou une illumination qui nous invite à transcender nos capacités habituelles, nous guidant vers la création, la compréhension profonde ou l’accomplissement d’actes remarquables.

Ce phénomène peut être ressenti comme si quelque chose, ou quelqu’un, extérieur à nous-mêmes – peut-être une muse mythique, une présence divine, ou l’énergie universelle elle-même – nous insufflait une idée, une vision ou une passion soudaine. Cette sensation d’être « touché » par une force extérieure peut être incroyablement puissante, donnant naissance à des œuvres d’art stupéfiantes, à des découvertes scientifiques révolutionnaires, ou à des actes de profonde humanité.

Contrairement à l’intuition, qui est souvent décrite comme une connaissance ou une compréhension émanant de l’intérieur sans l’intervention de la pensée consciente, l’inspiration est perçue comme un cadeau ou une bénédiction qui nous est accordé. Elle soulève l’idée d’une connexion avec quelque chose de plus grand que soi, une sorte de pont entre le moi et l’infini, entre le matériel et le spirituel.

L’expérience de l’inspiration peut être extrêmement motivante et transformatrice, éveillant en nous un sentiment de possibilité illimitée et nous poussant à explorer des territoires inconnus, tant dans le domaine créatif que dans les sphères personnelles et spirituelles. C’est comme si, dans ces moments d’inspiration transcendantale, nous devenions des canaux à travers lesquels des idées, des émotions et des énergies supérieures peuvent s’exprimer, nous permettant de contribuer au monde d’une manière qui dépasse nos capacités ordinaires.

Ainsi, tandis que l’intuition nous connecte à la sagesse inhérente et immanente de notre propre être, l’inspiration nous ouvre à la vaste mosaïque de l’existence transcendantale, nous invitant à participer à un dialogue créatif avec l’univers et ses mystères infinis.

L’Harmonie des Contraires

Au seuil de cette exploration, nous avons navigué à travers les eaux profondes de l’immanence et de la transcendance, des rivages intimes de notre essence à l’immensité insondable qui nous dépasse. Ces concepts, bien qu’apparemment distincts, dansent ensemble dans l’expérience humaine, tissant un voile mystique où l’intuition et l’inspiration prennent vie.

L’intuition, cette étincelle de connaissance qui jaillit de notre propre lumière intérieure, nous rappelle que nous sommes les gardiens d’une sagesse ancienne, enfouie dans les profondeurs de notre être. Elle nous invite à plonger courageusement dans notre propre abysse, à écouter les murmures de notre âme, et à reconnaître la vérité qui réside en chacun de nous. L’immanence, dans sa grâce silencieuse, nous assure que le divin n’est pas un lointain écho mais une mélodie intime, jouée sur les cordes de notre cœur.

L’inspiration, quant à elle, est le souffle du mystère qui traverse les voiles de la transcendance, nous atteignant comme un cadeau céleste, un appel à élever notre regard et à embrasser les possibilités infinies de l’existence. Elle nous pousse à déployer nos ailes, à laisser notre esprit s’envoler vers des horizons inexplorés, nous invitant à co-créer avec l’univers dans un acte d’amour et d’audace.

Alors que nous nous tenons à la croisée de ces chemins sacrés, que nous nous émerveillons devant l’interconnexion de l’immanence et de la transcendance, un appel résonne dans le silence de notre être. C’est une invitation à ouvrir nos cœurs, à affiner notre écoute, à laisser ces forces divines nous guider non seulement à travers l’intellect mais dans le vaste champ de notre expérience sensorielle et imaginative.

Que cette réflexion soit une porte entrebâillée sur le mystère, une fenêtre ouverte sur le paysage infini de l’âme, où l’intuition et l’inspiration se rencontrent et fusionnent, nous révélant la danse éternelle de la lumière et de l’ombre, du connu et de l’inconnu. Puissiez-vous, trouver dans ces mots une clé pour déverrouiller les chambres secrètes de votre propre mystère, pour accueillir les murmures de l’immanence et les échos de la transcendance dans le sanctuaire sacré de votre cœur.

Ainsi, dans le calme de votre introspection et l’élan de votre expression, que ces notions ne soient pas seulement des idées à contempler, mais des expériences à vivre. Que votre voyage à travers l’immanence et la transcendance vous ouvre à la richesse de votre propre profondeur, à la beauté de votre propre élévation, et à l’infinité de l’amour qui vous entoure, vous traverse et vous unit à tout ce qui est.

Yann LERAY @ 2024

Publié par Yann Leray  18 Février 2024

SOURCE : https://www.lesamisdhermes.com/2024/02/l-immanence-et-de-la-transcendance.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

L’Eau androgyne du Nil

Posté par hiram3330 dans : Non classé , ajouter un commentaire

L’Eau androgyne du Nil

Nil-

Je suis

Je suis l’eau, l’onde, la goutte, qui abreuve et s’écoule. Éternité fluide, je suis le Noun des Anciens Egyptiens, matrice universelle, océan primordial figuré par trois vases et trois ondes. Les vases me contiennent, m’enrobent, me délimitent, comme autant de points d’eau en nombre limité. Les ondes vont au-delà, débordent et se répandent où des espaces abondent sur la terre abreuvée.

Je suis le Nil des Anciens Egyptiens, limité par des rives mesurées par les scribes, aux ondes nourricières, limon noir plein de vie. « Hâpy, père des dieux », dieu du Nil, hermaphrodite à la fois vase et onde, se représente sous les traits d’un homme aux seins tombants et au ventre rebondi et symbolise la fertilité offerte par le Nil à l’Egypte. La grenouille « Heket », déesse de l’eau, se tient auprès du dieu « Khnoum, le maître de l’eau fraîche » à tête de bélier, dieu de l’inondation, de la crue et de la création, source de toute vie, façonnant Pharaon et les hommes sur son tour de potier. Il tourne son argile, le limon noir fertile du Nil, pour façonner les corps et leur insuffler le Ka, siège de l’énergie vitale qui les anime de l’intérieur, embrase leur cœur et leur transmet la connaissance et l’amour de la vie.

« Je suis le Maître de l’univers, je suis Atoum, je suis Khépri, je suis l’aîné de Rê ! Je suis l’Ibis vénérable, je suis Hâpy le premier baï d’Osiris… » dit le défunt, nouvel Osiris dans les rites funéraires. « Je suis Thot, le scribe excellent, aux mains pures, maître de pureté, qui chasse le mal, le scribe de la Maât, dont l’abomination est le mal, dont le jonc (le calame) protège le maître de l’Univers, maître des lois, qui fait parler l’écrit, dont les paroles ont fondé les deux rives. » (1) « Je suis le dieu Atoum qui a fait le ciel et créé ce qui est, qui est sorti de la terre et a fait naître toute semence, qui a mis au monde les dieux, lui le dieu advenu par lui-même, le maître de la vie qui a fait prospérer les deux assemblées divines. » (2)

Je suis le défunt renaissant à soi-même de son vivant, artisan de sa propre régénérescence, travaillant à renaître d’une mort latente pour vivre en conscience et avec cœur chaque instant, passant d’une existence en survie à une sur-vie régénérante, revivifiant le Soi en soi-même, et Dieu en Soi. Je suis le vivant souriant en soi-même de son cœur aimant intelligent à ses Frères et Sœurs et aux dieux. En égyptien, un être intelligent est dit « délié du cœur », la joie est appelée « dilatation du cœur » et correspond à « l’ouverture du cœur » de celui qui cherche et trouve la clé de lecture du niveau secret des textes sacrés des Traditions. Il sourit de ces sourires paisibles et intimes éclairant les visages des égyptiens gravés sur les murs des temples et des tombes, lumière du cœur filtrant à travers l’enveloppe charnelle, exprimant le lien indicible établi avec l’invisible, un au-delà des apparences ici déjà omniprésent. Son cœur exerce en conscience son libre arbitre et libère à la fois son mental de l’oppression des passions incontrôlées et tout son amour, rayonnant de spiritualité. Mais à l’inverse s’il ferme son cœur, disent les égyptiens, il s’immerge dans le Noon qui est sans mémoire et sans conscience.

« Je suis Osiris l’incandescent, frère d’Isis l’incandescente. » (3) « Osiris est représenté, sur une grande quantité de monuments égyptiens, sous des formes efféminées, ou sous celle d’Isis, avec laquelle il se confond. On représentait donc Osiris et Isis sous les deux natures, mâle et femelle, parce qu’on leur supposait à l’un et à l’autre la puissance d’imprimer le mouvement et la vie par le pouvoir seul de la volonté. Dieu créa l’homme à son image ; il le créa mâle et femelle ; il lui donna une compagne qu’il forma de la substance du premier homme, et il a dit : ils seront deux dans une seule chair… Osiris est androgyne comme Apollon, Atys, Adonis et Bacchus, auxquels on donnait indistinctement les formes des deux sexes. » (4)

« Je suis, moi, ce qui demeure, dit Atoum, après m’être transformé en serpents que les hommes ne connaissent pas et que les dieux ne voient pas. » (5) Comme Atoum, chez tous les peuples de la Terre et depuis la nuit des temps, la Mère Universelle de la création est androgyne et symbolise le Serpent primordial, la Source, le Principe d’avant la Manifestation, mâle et femelle à la fois, et non pas le Dieu-Père masculin des religions issues d’Abraham, ni la Déesse-Mère païenne qui serait uniquement féminine. « Les couples alchimiques où les deux êtres sont androgynes imagent l’unité, la Mère Universelle, et sont inspirateurs et créateurs. La Mère Universelle, les hommes l’ont adorée sous les noms d’Atoum, Astarté, Nammu, Maât, Isthar, Tanit, Cybèle, Dana, Koridwen, Brigitt, Belisama, Marie… et tant d’autres noms chez tous les peuples de la Terre, lui donnant le plus souvent l’apparence féminine, mais la Féminité manifestée est la vraie Masculinité et donc cette activité par la vraie réceptivité est l’androgynie. Cette Identité suprême peut être désignée par les noms de l’un ou l’autre de ses principes conjoints, on peut la concevoir comme féminine ou masculine, ou les deux à la fois » (6)

Je suis, Je suis

« Je suis, Je suis » dit à deux voix l’androgyne, ses deux natures masculine et féminine s’exprimant en même temps d’une seule voix. A l’instar des dieux égyptiens, l’androgyne serait l’incarnation d’un être ancien, originaire, complet et parfait, et contenant en puissance toutes les possibilités, qu’il s’agit de réactiver en dépassant les oppositions grâce à la réflexion philosophique et à la contemplation, une androgynie plus spirituelle que physique entretenant un rapport constant avec le divin. L’androgyne symbolise l’être non manifesté destiné à l’être : d’une part l’état primordial non manifesté et ses deux natures opposées fusionnées, « appelées » à se dissocier pour devenir les Principes alchimiques du Grand Œuvre, et d’autre part l’état final de l’être manifesté où ces natures fusionnent à nouveau, l’être ayant alors accompli en soi-même sa ré-intégration et son processus d’individuation, et rejoint l’Unité primordiale. Cette union de principes opposés participe à l’éclosion d’un tout plus grand que la somme de ses parties. « Malheureusement, notre esprit occidental en conséquence de son manque de culture dans cette perspective n’a pas encore trouvé une notion et encore moins une dénomination pour exprimer l’union des contraires, cette cheville ouvrière fondamentale de l’expérience intérieure telle que l’exprime par exemple le Tao des Chinois. Une telle union des contraires constitue à la fois le fait le plus individuel et l’accomplissement le plus rigoureux, le plus universel de la vie en nous et de son sens. » (7)

« Je suis, Je suis » dit l’androgyne préparant la célébration en soi-même des « noces chymiques » du moi conscient et du Soi inconscient. Le Soi est peuplé de « constellations psychiques » semblables à celles de l’espace et du cosmos, des héros, dieux et déesses mis en scène dans la mémoire collective par les mythes et l’art. Selon C.G. Jung, ces archétypes (du grec ancien « αρχέτυπον, arkhêtupon, modèle primitif ») sont des racines psychiques susceptibles de déclencher des transformations profondes de l’être et d’orienter celles de la psyché dans sa quête de sens, jusqu’à les propulser dans un processus de développement psychique et de connaissance de soi conduisant à l’individuation. Le moi conscient est dirigé et régulé principalement par l’intellect, la logique et le calcul, alors que le Soi inconscient est plutôt inspiré par des modes de pensées symbolique et analogique, et tend à déployer une vision du monde globale, intuitive et spirituelle, holistique et harmonique. Le fonctionnement du moi relève d’abord d’informations ponctuelles, et celui du Soi des relations établies entre toutes ces informations et celles de l’inconscient collectif.

« Je suis, Je suis » disent le petit moi et le grand Soi ensemble et à deux reprises lors des deux conjonctions de ce processus alchimique. La première transforme le Soi en être unifié Soi-moi, doué d’une fonction transcendante de mentor du moi et appelé à guider le moi vers les états de conscience élevés d’un Je. La deuxième conjonction est celle d’un Soi-Je, sujet global harmonisant les plans corps/âme/esprit de l’être, apte dès lors à exprimer ses capacités spirituelles régénérées en pleine conscience. Les alchimistes assimilent ces deux conjonctions à celles des principes mercure et soufre, et aux unions d’une vierge (le Soi), avec un vieillard d’abord (le moi), et un plus jeune ensuite (le Je), « engendrant chacune un rejeton de sexe différent : le soufre, de complexion sèche et ignée, et le mercure, de tempérament lymphatique et mélancolique. C’est ce que veulent enseigner Philalèthe et d’Espagnet en disant que notre vierge peut être mariée deux fois sans rien perdre de sa virginité ». (8)

« Je suis, Je suis » dit le REBIS alchimique, à la fois soufre et mercure, roi et reine, mâle et femelle, représenté dans l’Œuf philosophique par un corps humain à deux têtes d’homme et de femme. Il symbolise les conjonctions opérées dans l’Œuvre, signalées par la couleur noire du compost, « première apparence de la décomposition consécutive à la mixion parfaite des matières de l’Œuf. C’est, au dire des Philosophes (autre nom des Alchimistes), la marque certaine du succès futur, le signe évident de l’exacte préparation du compost… le mot REBIS (ou RE RE), fréquemment employé par les Philosophes, caractérise leur compost, ou composé prêt à subir les métamorphoses successives sous l’influence du feu. Résumons. RE, une matière sèche, or philosophique ; RE, une matière humide, mercure philosophique ; RERE ou REBIS, une matière double, à la fois humide et sèche, amalgame d’or et de mercure philosophique, combinaison qui a reçu de la nature et de l’art une double propriété occulte exactement équilibrée. » (9)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste portant témoignage par son œuvre extérieure sur la matière de ses propres bouleversements successifs intérieurs, comme aimanté par sa raison d’être et, dirait-on dans la Langue des Oiseaux, devenant de lui-même et par lui-même l’aimant du sage aimant. L’aimant (du grec ancien « ἀδάμας, adámas, indomptable ») « désigne, sur le plan terrestre, « l’acier le plus dur », employé pour « Άδάμαστος », c’est-à-dire « indomptable » et « encore vierge », ce qui caractérise bien la nature profonde du premier homme céleste et du premier corps terrestre, comme étant solitaires et non soumis au joug de l’hymen… Ce premier Adam, le « sujet des sages » lui-même, qualifié « première matière » (prima materia) de l’art, est proprement la « mère » de l’Œuvre, comme Eve est la mère des hommes. C’est elle qui dispense aux corps qu’elle enfante, ou plus exactement qu’elle « réincrude », la vitalité, la végétabilité, la possibilité de mutation. » (10)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste en qui s’attirent la « Magnésie » (du grec « μάγνης, aimant »), la matière féminine brute, et l’esprit enclos sous la dure écorce de l’acier des sages. « Celui-ci, pénétrant comme une flamme ardente le corps de la nature passive, brûle, consume ses parties hétérogènes, en chasse le soufre arsenical (ou lépreux) et anime le pur mercure qu’elle renferme, lequel paraît sous la forme conventionnelle d’une liqueur à la fois humide et ignée – eau-feu des Anciens -, que nous qualifions « Esprit de la Magnésie » et dissolvant universel. Comme l’« acier tire à soi l’aimant », écrit Philalèthe, de même l’aimant se tourne vers l’acier. C’est là ce que l’« aimant des sages » fait à l’égard de leur acier. » (11)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste dont l’eau se purifie en s’imprégnant de cet Esprit de Magnésie et en devenant eau divine. « Dans le récit intitulé Isis à Horus (Berthelot, Collection des anciens alchimistes grecs), l’ange qui apparaît apporte un petit vase rempli d’eau transparente ou mieux, sans doute, « brillante ». Il faut, conformément à la nature alchimique du traité, concevoir cette eau comme l’eau divine de l’art ; celle-ci représente en effet, outre la prima materia, l’« arcane » proprement dit. L’eau (du Nil) possède dans l’ancienne Egypte une signification singulière : elle est Osiris, le dieu démembré par excellence. Il est dit dans un texte d’Edfou : « Je t’apporte les vases avec les membres du dieu (c’est-à-dire le Nil) pour que tu en boives ; je rafraîchis ton cœur pour que tu sois content. » Les membres du dieu sont ses quatorze parties. Les textes alchimiques contiennent de nombreuses allusions à la nature divine secrète de la matière mystérieuse. Conformément à cette ancienne tradition, l’eau possède la faculté de permettre la résurrection, car elle est Osiris qui est ressuscité des morts. » (12)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste dont l’eau possède le double pouvoir de vivifier et tuer, tuer pour revivifier. « L’idée de l’eau merveilleuse tire son origine première de la philosophie naturelle hellénistique influencée vraisemblablement par l’Egypte, et nullement de sources chrétiennes ou bibliques. Grâce à cette vertu mystique, elle vivifie et féconde, mais elle tue aussi. Ce cycle de vie et de mort a déjà été représenté par l’alchimie ancienne dans le symbole de l’ouroboros, celui qui mange sa queue, c’est-à-dire le dragon qui se mord la queue. Cette manducation correspondait à l’autodestruction. L’union de la queue et de la gueule du dragon était également conçue comme une fécondation de lui-même. C’est pourquoi les textes disent : « Le dragon se tue lui-même, s’épouse lui-même, se féconde lui-même. » Dans l’eau divine, dont la double nature est sans cesse soulignée, deux principes se tiennent en équilibre, l’un actif, l’autre passif, l’un masculin, l’autre féminin, et ils constituent dans l’éternelle alternance rythmique de la naissance et de la mort l’essence même de la force créatrice. » (13)

Je suis Qui Je suis

« Je suis Qui Je suis », Qui débordant de la force vitale symbolisée par l’ânkh, la croix de vie conjuguant les pouvoirs bénéfiques du soleil et de l’eau représentés dans de nombreuses scènes par une enfilade de sigles ânkh. Mais ici le sens du symbole n’est pas imposé de l’extérieur par le dogme d’une pensée religieuse. Le symbole s’anime de lui-même dans l’imaginaire de l’égyptien qui en saisit et comprend le sens, ressentant sa vitalité en conjuguant en lui-même ses pensées sensible et imaginaire. Le sens du symbole se re-sent autant qu’il se comprend par le cœur, et se découvre à mesure qu’il révèle ses arcanes à l’initié comme Khépri vient au jour. En Egypte on ne voit pas le Dieu, on le sent, sa présence dans le temple se manifeste par son parfum divin, un parfum qui comme le Ren (le nom) est un phénomène vibratoire très subtil et un signe de reconnaissance. Les onctions rituelles de parfum sur les statues divines sont destinées à éveiller et réveiller leur puissance, et à la mise en sympathie cosmique de l’officiant avec la divinité. Le sens de la vie s’appréhende peu à peu, pas à pas, dans la lumière du cœur, par degrés croissants de connaissance et de conscience, à mesure que s’éclaire et rayonne par soi-même et en soi-même l’esprit religieux égyptien.

« Je suis Qui Je suis », le mort accédant à l’état de Pharaon dans l’au-delà, et l’initié parvenu de son vivant au sommet de la réalisation spirituelle et à l’union des « deux terres » noire et rouge de son royaume intérieur, Pharaon portant la double couronne de la terre noire du nord, humide et lunaire, et de la terre rouge du sud, aride et solaire, les deux couleurs du début et de la fin de l’œuvre de transformation intérieure de l’Alchimiste. Semblable à l’homme religieux égyptien, l’initié « Qui » ne se dessaisit jamais de sa propre théogonie et ressent en tout la force vitale de l’univers qui le relie à « Celui qui » et « Celle qui » prennent des formes innombrables : « Celui qui vient à l’existence » : Khépri, manifestation du soleil naissant, de son passage de l’état latent à l’état actif ; « Celui aux parcours secrets » ; « Celui à la parole joyeuse » ; « Celle qui est parée » ; « Celle qui parle sur la barque »…

« Je suis Qui Je suis », verbe actif à deux voix de l’androgyne qui se suffit à soi-même pour engendrer en soi-même et par soi-même un être renouvelé. Qui s’intercale entre ses géniteurs Je suis, Je suis, tel le dieu égyptien Horus (de l’égyptien Hor, Horou, le Lointain), fils posthume d’Osiris démembré et d’Isis, sa mère, qui s’unit pour le concevoir avec le phallus d’Orisis qu’elle a elle-même reconstitué avec le limon du Nil. Son nom Hor fait référence au soleil, semblable au faucon planant dans le ciel où il décrit de larges cercles, et désigne une divinité céleste confondue avec le ciel lui-même, immense face divine dont le soleil et la lune sont respectivement l’œil droit et l’œil gauche. Cet œil gauche perdu par Horus lors d’un combat avec son oncle Seth, dieu du désordre, est reconstitué par le dieu Thot morceau par morceau et devient l’Oudjat, l’œil d’Horus protégeant des maladies et voyant l’invisible.

« Je suis Qui Je suis », voyant à la fois de l’œil gauche d’Horus, dans le monde lunaire et la nuit noire de l’invisible, de l’œil droit de Rê dans le monde solaire baigné de lumière, et surtout du troisième œil Oudjat, voyant dans le noir la sphère solaire Atoum tourner du soir au matin, pré-voyant et illustrant sa renaissance au matin par le dieu scarabée Khépri oeuvrant à pousser sa bouse sphérique en mouvement, et voyant le disque solaire du dieu Rê du matin au soir. Horus le voyant voit et se voit existant à tous les temps : présent et hors-présent, et se nomme tout à tour Atoum, Khépri et Rê. Maillon intermédiaire entre les mondes des dieux et des hommes, Horus est le premier Pharaon, et s’incarne en chacun de ses successeurs, conférant à la fonction royale sa dimension sacrée.

« Je suis Qui Je suis », le dieu Sobek surgi des eaux boueuses de l’océan primordial pour créer l’univers, et condensant en lui les quatre dieux élémentaires et les quatre éléments : Rê, le feu, Shou, l’air, Geb, la terre et Osiris, l’eau ; Qui Sobek le crocodile, dieu souverain des eaux et de la fertilité, couronné par une paire de plumes, protecteur d’Horus avant sa naissance, adoré dans un temple au double sanctuaire à Kom Ombo, l’un consacré à Horus et l’autre à Sobek, le premier incarnant la lumière et le second l’eau, éléments primordiaux de la vie. En ce temple double s’entrecroisent les lieux de cultes consacrés à la dualité Horus-Sobek : deux entrées, deux couloirs mystérieux entourant le naos, des passages dédoublés entre les parties de l’édifice, deux types de culte dans le Saint des saints divisé en deux parties séparées par un naos. Loin de les dissocier et de les opposer, cette dualité conjugue les natures de ces deux divinités présentes côte à côte, l’une étant honorée dans la partie du temple consacrée à l’autre et réciproquement, l’entrecroisement des salles des temples rappelant ô combien l’entrelacement des deux serpents du caducée Mercure et semblant composer un REBIS alchimique divinisé géant sous forme de temple.

« Je suis Qui Je suis », l’initié s’initiant soi-même en son propre temple-REBIS, nouvel Horus remontant le cours de sa vie jusqu’à sa naissance comme fils d’Isis et d’Osiris, et encore plus avant comme protégé de Sobek, jusqu’à sa résorption dans le principe Eau. Zosime dit de cette « eau divine » : « C’est le divin et le grand mystère, la chose recherchée. C’est en effet le Tout. Le Tout vient de lui et le Tout est par lui. Deux natures, une essence. Et l’une (l’essence unique) attire l’autre. Et cette une domine l’une. C’est l’eau d’argent, l’homme-femme, qui toujours fuit… car il n’est pas dominé. C’est le Tout en tous. Il a vie et esprit et il est destructeur. » « L’eau est tout autant l’« arcane » de l’alchimie que le « Mercure », la « pierre », le « filius philosophorum », etc. Comme eux, elle est une image de la totalité… l’eau est le tout… Le « tout » de Zosime est un microcosme, c’est-à-dire le tout ou la totalité dans le plus petit point matériel, et il se trouve donc dans toute chose animée ou inanimée. Puisque le microcosme est identique au macrocosme, le premier attire le second, ce qui amène à la réalisation d’une sorte d’apocatastasis, un rétablissement de tout ce qui est isolé dans la totalité originelle. Ainsi « chaque grain devient froment et tout métal devient or » comme le dit Maître Eckart, et le petit homme isolé devient le « grand homme », l’homo maximus ou anthropos, c’est-à-dire le Soi ; à la transmutation alchimique en or, au sens « physique », correspond au sens moral la connaissance de soi, qui signifie une réminiscence de l’homme total. » (14)

« Je suis Qui Je suis », embarquant sur l’eau du Nil vers Abydos, centre spirituel vers lequel vont en pèlerinage les égyptiens du nord et du sud, comme des poissons remontant à leur source. La barque est l’emblème du voyage du pèlerin, du mouvement en soi-même de l’être décidé à prendre en main son destin, à devenir pour être. « Je suis l’enfant d’hier sur la route de demain » dit l’égyptien, étant ici et maintenant pour mieux être hier et demain, pensée paradoxale initiatique maintenant le cœur-mémoire en éveil par un travail sur soi-même renouvelé régulièrement, loin des sirènes de la paresse et du renoncement. La source de la paresse est la perte de mémoire de l’individu qui oublie la finalité de ses actes et de sa présence au monde, le sens à donner à sa vie en étant solidaire de tout ce qui est vivant, et surtout la notion de restitution. Pour sortir de l’inertie et agir à nouveau, les Egyptiens préconisent de faire de l’action une offrande, ce qui explique la présence récurrente de scènes d’offrande dans les scènes d’action.

« Je suis Qui Je suis » par le cœur, étant qui je vois et voyant qui je suis, cœur/conscience androgyne reliant et croisant en soi-même les pensées symboliques et les pensées sensibles, cultivant par soi-même cette double nature de pensées s’entrechoquant comme des pierres de lune et éclairant d’étincelles nouvelles son champ de conscience. Les hiéroglyphes, ces pensées tracées et gravées par les scribes, non seulement représentent des objets et des actions, mais participent à l’œuvre de transformation intérieure des scribes eux-mêmes qui, dans le même temps, conjuguent mentalement les temps de la gravure et de l’intellection, l’une retenant l’attention du scribe et l’autre la stimulant. Pharaon croise sur sa poitrine les symboles de ces deux actions mentales, le sceptre-héqa et le fléau-nekhekh, le premier servant au pasteur Pharaon à retenir par la patte ses brebis et le second à les faire avancer dans la bonne direction.

Je suis l’eau

Je suis l’eau de chaque cellule du cœur de l’homme, ondulant sous les rayons de sa conscience, chaque pensée imprimant sa marque dans cette eau sensible à toute vibration, comme la plume de Maât vibre au moindre souffle, à l’onde la plus infime de volonté de faire bien ou mal, d’être vrai ou faux. Car la déesse Maât, non seulement symbolise la justice, la vérité, la paix, l’ordre, l’équité, mais garde en mémoire les choix faits par l’homme durant sa vie d’être juste ou injuste, vrai ou faux, en paix ou en guerre, et du fait de ces choix d’être aussi léger ou plus lourd que la plume de Maât au moment de la pesée du cœur du défunt dans le tribunal d’Osiris. La plume de Maât vibre dans la vie comme dans la mort, et c’est aussi devant soi-même que l’être vivant se traduit en conscience, le jugement d’Osiris étant l’équivalent de celui rendu par un cœur conscient de son vivant. Tout action bonne ou mauvaise est gardée en mémoire dans le cœur, et c’est bien pour en être conscient qu’il faut ouvrir son cœur de son vivant, le choix de l’inconscience et de l’oubli étant fait par des cœurs fermés. Cœur, conscience, mémoire, eau, tout est lié chez l’être vivant sa vie comme une initiation permanente à la dimension divine de l’existence.

Je suis l’eau de l’homme océan, des cellules du cœur et du cerveau composées comme tout le corps humain de 98% de molécules d’eau H2O, l’eau reflet vivant permanent des pensées et des états d’âme. Masaru Emoto, scientifique et artiste croisant avec génie les connaissances sensibles et rationnelles, l’a démontré par des photos de cristaux d’eau sensibles à toutes sortes de vibrations : musique, image, voix, parole, pensée, et même à de simples mots écrits sur du papier comme haine ou amour. Il suffit de voir ces cristaux pour immédiatement ressentir la force ou la faiblesse de leur structure, leur joie ou leur détresse semblable à celle d’un être vivant. Cette vraie symphonie cristalline parle d’autant plus à cœur ouvert au cœur des hommes et des femmes qui les contemplent, qu’ils prennent conscience d’en être les créateurs permanents dans leur environnement et en eux-mêmes. Non seulement l’eau étanche la soif du corps physique, mais elle abreuve de lumière et de beauté l’esprit avide de boire à sa source.

Je suis l’eau mémoire de chaque musique, image, voix, parole, pensée, chacune de leurs vibrations imprimant leurs marques dans la matière fluide, même à doses infinitésimales. Car l’eau peut émettre et capter des ondes, comme l’ont démontré les chercheurs Jacques Benveniste et Luc Montagnier, en mettant en contact une molécule d’ADN avec de l’eau, puis en faisant disparaître cette molécule par une dilution extrême, équivalente à la dilution d’une goutte dans tout l’océan Atlantique. Il subsiste une onde électromagnétique de cette molécule de base qui en conserve les propriétés et les vertus, et n’agit plus par contact avec d’autres molécules, selon les règles de la biologie classique, mais selon les normes régissant l’univers de l’infiniment petit. On passe de l’atome au quantum, où à cette échelle la matière n’existe plus, les atomes et les molécules devenant des fréquences d’information.

Je suis l’eau de la mémoire totale, qui relie tout à tout, tout au Tout. Dans une goutte d’eau tout est déjà là pour émettre et recevoir les ondes du monde, comme un être conscient du monde dans une enveloppe transparente. Sur cette enveloppe, tendue par les réactions physico-chimiques qui s’opèrent à la surface, s’effectuent des échanges de charges électriques et des transferts d’énergie, sources de champs électromagnétiques et d’ondes. C’est au mental de l’être conscient qu’il revient de s’approprier ces phénomènes énergétiques, d’initier et de renouveler cette tension régulièrement pour être soi-même une onde reliée aux champs d’ondes de l’univers aux propriétés extra-ordinaires.

Je suis l’onde

« Contrairement à la matière qui ne peut se trouver en deux lieux différents au même instant, les ondes possèdent la propriété d’ubiquité, c’est à dire la capacité d’être présentes en plusieurs lieux simultanément. De plus, alors que la matière transfère l’énergie lors de chocs ou de contacts physiques, certaines ondes peuvent véhiculer l’énergie à distance à travers le vide sans contact physique direct… La science regroupe en sept catégories les différents types d’ondes que l’on peut rencontrer dans la nature : 1. élastiques, 2. capillaires, 3. acoustiques ou sonores, 4. électromagnétiques, 5. gravitationnelles, 6. de probabilité, 7. subtiles. Les catégories 1 à 3 sont des vibrations qui ont besoin d’un support matériel pour se propager : solide (1), liquide (2) ou gazeux (3). S’il n’y a pas de matière, aucune énergie ne peut être transportée via de telles ondes (…) Les catégories 4 et 5 sont des vibrations qui peuvent propager l’énergie en l’absence de matière, c’est à dire dans le vide (…) Comme ces ondes de catégorie 4 et 5 transportent de l’énergie, elle ne peuvent se propager plus vite que la vitesse de la lumière (principe de relativité). Comme les ondes précédentes, il est néanmoins possible de propager de l’information via la phase de l’onde. La catégorie 6 sont des ondes qui se propagent à des vitesses supérieures à la vitesse de la lumière et ne peuvent donc véhiculer que de l’information et pas d’énergie. Il s’agit des fameuses ondes de matière de Louis de Broglie et qui sont abondamment traitées dans les nombreux livres de physique quantique…

« Il est bon de savoir que la recherche scientifique académique ne reconnaît que les catégories 1 à 6. Pour la recherche non académique il existe une septième catégorie où l’on trouve : les ondes psychiques (télépathie), les ondes biologiques (dynamisation de l’eau), les ondes de forme (parapsychologie, Feng-Shui), les ondes telluriques (radiesthésie, réseaux Hartmann, Curie, etc), et bien d’autres encore. Pour la commodité du langage, j’ai l’habitude de regrouper ces phénomènes sous l’appellation « ondes subtiles ». Si de telles ondes existent bel et bien, une seule chose est sûre : il ne peut s’agir que d’ondes de phase purement informationnelles, similaires ou distinctes des ondes de probabilité. Si de telles ondes véhiculaient une réelle énergie physique, elles seraient en effet détectables avec les appareils de mesure physiques de la science actuelle et seraient donc officiellement reconnues au même titre que les autres. En fait, le point commun à toutes ces ondes subtiles, c’est qu’elles ne sont pas invariantes par changement d’observateur comme les ondes officielles. Il faut impérativement faire intervenir ici le sujet qui réalise la mesure. Le cadre théorique quantique a été formulé par le physicien Joel Sternheimer qui a montré que de telles ondes impliquant le sujet ou l’observateur n’étaient pas des ondes de Broglie mais de nouvelles ondes assurant la propagation de l’information d’échelle en échelle, raison pour laquelle elles ont été baptisées « ondes d’échelle » (…)

« L’existence des ondes d’échelle découle simplement du fait que l’on ne peut décrire l’univers comme un objet vu de l’extérieur, puisque nous en faisons partie et conduit donc à prendre en compte le sujet dans la description des phénomènes. Or, les deux piliers de la physique contemporaine que sont la théorie de la relativité et la physique quantique, incluent l’un et l’autre dans leurs postulats des propriétés d’invariance de leurs objets. Le monde décrit par ces deux théories est ainsi un monde d’objets, que le sujet qui effectue la description considère en quelque sorte « du dehors », alors qu’il en fait partie. Pour résoudre ce paradoxe, Joël Sternheimer a introduit un autre type d’invariance, l’invariance du rapport sujet-objet (…) Ainsi, il existe à côté des ondes de matière de Schrödinger-De Broglie associées à l’espace-temps physique, des ondes dites d’échelle associées à l’appareil de mesure qui à une échelle donnée observe le phénomène spatio-temporel. Grosso modo ce sont les ondes d’échelles qui assurent la cohérence entre les différentes échelles de description et de manifestation d’un même objet physique, de la même manière que les ondes de matière assurent la cohérence du système en différents points de l’espace-temps.

« Ces ondes d’échelle qui n’apparaissent pas dans les traités de physique quantique ou relativiste académiques nous sont pourtant bien familières à partir du moment où l’on accepte de se poser la question de savoir comment un individu arrive à reconnaître les différentes parties qui le constituent. Grâce aux ondes d’échelle, un même individu ressent son unité quelque soit l’échelle qu’il utilise pour se décrire. Il peut ainsi se percevoir comme étant lui-même soit au niveau de son corps macroscopique (échelle du mètre), soit au niveau de ses organes (échelle du centimètre), de ses tissus (échelle du millimètre), de ses cellules (échelle du micron), de ses biopolymères (échelle du nanomètre), de ses atomes (échelle de l’angström), de ses noyaux atomiques (échelle du femtomètre) ou de ses quarks (échelle de Planck). Ces mêmes ondes d’échelle permettent aussi à l’individu de se percevoir comme lui-même à l’échelle d’une planète (échelle du km), du système solaire (échelle de l’année-lumière), d’une galaxie (échelle du parsec) ou de l’univers tout entier (échelle du mégaparsec). » (15)

Je suis le bain d’ondes permanent, l’eau mémoire de la conscience, de toutes les ondes à tout moment, l’eau de la goutte consciente dans l’immensité de l’océan et l’eau des ondes inconscientes, l’eau du cœur et ses battements. L’être pensant dans sa goutte émet ces ondes et les reçoit, et change ses degrés de conscience comme il change de longueurs d’ondes cérébrales. Aux ondes Delta (0,5-3,5 Hz) correspondent le sommeil profond, l’immunité et la guérison, aux ondes Thêta (4-8 Hz) le synchronisme des deux cerveaux, la visualisation lucide, les états de transe, l’hypnose et la méditation profonde, aux ondes Alpha (8-12 Hz) la relaxation, la méditation, les pensées calmes et claires, l’apprentissage accéléré, la visualisation, aux ondes Bêta (12-45 Hz) les activités quotidiennes, la concentration, les pensées actives, la vivacité d’esprit, et aux ondes Gamma (35-45 Hz) le dynamisme mental et la créativité.

Je suis l’eau des ondes en phase des deux hémisphères cérébraux, de l’éclairante synergie des fonctions logiques (cerveau gauche) et créatives (cerveau droit), source des performances mentales et intellectuelles et du sentiment de bien-être qui en résultent. Ainsi s’opère le passage de la synchronisation des ondes et de leurs performances matérielles cérébrales, à la synchronicité de leur survenue dans la conscience et au bien-être spirituel du cœur. La synchronicité se manifeste par « les coïncidences qui ne sont pas rares, d’états de faits subjectifs et objectifs qui ne peuvent pas être expliqués de façon causale, tout au moins à l’aide de nos moyens actuels. C’est sur ce postulat que repose la méthode du Yi King. » (16) Ce passage de la synchronisation à la synchronicité éclaire la conscience d’une telle luminosité/numinosité qu’elle lui confère un caractère véritablement spirituel, moment sanctuarisé par des cérémonies et des rituels conférant l’état d’initié.

Je suis l’eau de l’être mental, générateur de sa propre lumière, « des scintillae, des étincelles que sous forme d’illusion d’optique, on rencontre dans la « substance de transformation ». « L’intelligence humaine est également une telle scintillae. Par l’étincelle de feu de l’âme du monde, la substance mystérieuse (de la terre aqueuse ou eau terrestre/limon de l’Etre universel) est universellement animée. Dans l’eau de l’art, dans notre eau qui est aussi le chaos se trouvent les étincelles de feu de l’âme du monde comme pures formes essentielles des choses. Ces « formes » correspondent aux idées platoniciennes, ce qui placerait les scintillae sur le même plan que les archétypes, si l’on admet que les images éternelles de Platon conservées en un lieu supracéleste sont une forme philosophique des archétypes psychologiques. De cette vision alchimique on devrait tirer la conclusion que les archétypes possèdent en eux-mêmes une certaine clarté, une certaine similitude avec la conscience et qu’une luminositas correspond à la numinositas. » (17)

Je suis l’œil d’Horus, l’« oudjat », signifiant « complet » en ancien égyptien, l’œil qui voit tout et protège. Sa forme ressemble à s’y méprendre à la coupe anatomique de la zone médiane du cerveau entourant la glande pinéale, le thalamus et l’hypothalamus qui intègrent toutes les informations transmises par les cinq sens, ainsi, disent les égyptiens, celles générées par la pensée. Dans la mythologie égyptienne, Seth tue son frère Osiris et s’en prend à son fils posthume Horus. Au cours d’un combat, il lui arrache l’œil gauche, le coupe en six morceaux qu’il le jette dans le Nil. A l’aide d’un filet, Thot, maître suprême de l’arithmétique, de la parole, des scribes, de la science et de la magie, récupère les morceaux mais il en manque un. En effet, la somme des fractions de l’oudjat, correspondant aux parts respectives des cinq sens et de la pensée, ne fait que 63/64 et c’est le 1/64 manquant qui est rajouté par Thot par magie pour permettre à l’œil d’Horus de voir tout. Ces fractions désigneraient selon les traditions les parties de l’oudjat : (1/2 = la conjonctive gauche), (1/4 = la pupille) (1/8 = le sourcil), (1/16 = la conjonctive droite), (1/32 = la larme spiralée), (1/64 = la tache descendante du faucon). Elles rappellent surtout les formes du système ventriculaire du cerveau, et dans le dessin de l’œil d’Horus, le troisième ventricule, les ventricules latéraux, le quatrième ventricule et l’hypophyse, qui remplacent respectivement les deux conjonctives de l’œil, le sourcil, la larme spiralée et la tache du faucon.

Je suis l’eau vive

Je suis le liquide céphalorachidien circulant entre les ventricules latéraux, le troisième et le quatrième ventricule, et le canal central de la moelle épinière, et l’eau baignant les cellules de l’épiphyse et de l’hypophyse, deux glandes androgynes constituées de deux parties en étroite symbiose, dont les principes actifs stimulés et les vertus conjuguées par paires concourent au développement cognitif et spirituel. Car dans cette zone centrale du cerveau où tout va de paire comme dans tout le corps, les croisements des fonctions hormonales et nerveuses se démultiplient, concourant à l’équilibre de l’organisme, à sa vie et à sa survie. Ainsi, l’hypophyse, située au-dessous du Chiasma où se croisent les nerfs optiques dans le cerveau, conjugue les réactions hormonales et nerveuses respectivement dans ses parties antérieure et postérieure, donnant aux pensées la capacité d’influencer les flux hormonaux et nerveux d’informations.

Je suis cette eau vive omniprésente et fluctuante, comme le flux et le reflux de la marée sous l’influence de la lune. « La circulation du liquide céphalorachidien (LCR) se fait au rythme des mouvements du corps et des mouvements respiratoires. Il se renouvelle quatre fois par jour, se glisse, tel un liquide dans un liquide, à partir du canal arachnoïdien dans lequel il s’écoule, et se prolonge dans le sang et la lymphe où il devient palpable à plusieurs niveaux. Comme la force de la rivière que l’on vient de libérer d’un barrage, le LCR gonfle les liquides existants et les pousse à fluctuer, se déverse dans les canaux et les dilate. Il rétablit ou renforce le mouvement dans les étangs d’eau stagnante. Le facteur premier pour établir une circulation correcte est le mouvement, et liquide dans un liquide, c’est le LCR qui dynamise ce mouvement renforcé par l’alternance enroulement/déroulement du cerveau dans lequel il est produit. Il a son propre rythme que l’on peut retrouver dans chaque cellule. » (18)

Je suis l’eau des courants cycliques en action dans tout ce qui se fait, se crée, se transforme, évolue et se transcende. Du microcosme de la cellule au macrocosme de l’univers, qu’il soit lunaire, solaire, climatique, hormonal, de croissance, de reproduction, de mort, de renaissance, le cycle est à l’œuvre partout depuis la nuit des temps et assure le développement de l’ensemble des formes d’existence et le passage des unes aux autres. Son symbole, l’Ouroboros, est déjà mentionné en Egypte dans les Textes des Pyramides et ses premières représentations remontent à la XVIIIè dynastie. Au-delà du passage d’une phase d’existence matérielle à une autre, il figure surtout le passage de la vie matérielle à la vie spirituelle, du vivant même de ceux et celles qui choisissaient d’éveiller leur conscience sans attendre la vie après la mort, de convertir leur vie en initiation.

Je suis à la fois l’eau de vie matérielle des organismes en recherche instinctive d’équilibre, et l’eau de sur-vie spirituelle des êtres à la conscience éclairée. Mais je suis le plus souvent « entre deux eaux », dans une zone intermédiaire semblable à celle de la glande hypophyse, entre les humeurs lunaires des hormones sécrétées dans sa partie antérieure et le rayonnement solaire des influx nerveux de sa partie postérieure. C’est dans cette zone intermédiaire que s’entremêlent et se dissocient les vies mentale et morale, pour concourir, au terme d’un long travail régulièrement renouvelé, à un équilibre global de l’être physique, moral/mental, et spirituel. C’est toute cette œuvre en soi-même, par soi-même et sur soi-même, qui est symbolisée par le caducée, symbole des soignants et des médecins, un bâton autour duquel se croisent et s’écartent à plusieurs reprises deux serpents qui finissent par se faire face et se conjoindre au sommet, symbole de l’œuvre accomplie avec succès.

Je suis l’eau androgyne

Je suis l’eau androgyne baignant les deux lobes de la glande hypophyse, aux polarités opposées, l’un rattaché au mental et l’autre aux pensées mystiques, et l’eau androgyne de l’épiphyse de l’Alchimiste, le troisième œil ou œil d’Horus de l’être éveillé, cette glande endocrine creuse de 8mm, située en position médiane en arrière du troisième ventricule du cerveau entre les deux thalamus, en forme de pomme de pain ou de goutte. L’épiphyse, aux deux hémisphères physiquement presque fusionnés et évoquant de ce fait la conjonction alchimique des principes soufre et mercure, masculin et féminin, est activée par le rayonnement lumineux et contrôle les différents biorythmes du corps, en particulier le cycle veille-sommeil. La présence de cristaux d’apatite dans l’épiphyse expliquerait la sensibilité aux ondes électromagnétiques, et la régulation du cycle menstruel d’après les phases de la lune.

Je suis l’eau de source purifiant les cellules du corps et les glandes endocrines, loin des eaux polluées et traitées artificiellement pour alimenter les réseaux d’eau potable. Pourtant, même l’eau du robinet peut être purifiée grâce à la sauge, plante aux propriétés médicinales traitant toutes sortes d’inflammations, récoltée lors de cérémonies par les Romains, et bien avant par les Egyptiens pour traiter l’infertilité. Des feuilles de sauge purifient et dynamisent l’eau d’une bouteille en verre mise au réfrigérateur durant quatre heures, lui redonnant tout son pouvoir régénérant.

Je suis « entre deux eaux », l’interface des dimensions matérielle et spirituelle de l’existence, des niveaux de conscience en rapport avec le degré de pureté de l’eau, et donc à la mesure du travail de purification de l’eau accompli. Tout se tient dans l’eau, la conscience, la mémoire, le cœur, à condition de s’y plonger symboliquement et d’en perfectionner la connaissance pour se purifier soi-même, et inversement de purifier son eau pour se perfectionner soi-même. Ainsi les Anciens Egyptiens traduisaient dans leurs rituels cette double purification de l’eau et de la conscience, par des cérémonies collectives où chacun se retrouvait face à sa conscience comptable de ses propres efforts. Ils ne déléguaient aux dieux la charge de les juger qu’après leur mort, gardant la main de leur vivant sur la destinée qu’ils façonnaient jour après jour, transformant ainsi insensiblement, mais certainement, leur vie en initiation à la vie divine.

Je suis l’eau de la vie liturgique des Anciens Egyptiens. « Les rites liés à l’eau, voir le rôle de l’eau dans l’exercice cultuel, sont très variés. Dans le rite funéraire de la libation, l’accent est mis sur l’eau en tant que boisson, procurant la satiété rafraîchissante au défunt dans l’au-delà, et donc sur la capacité de renouvellement de l’énergie du mort dans l’éternité. Mais l’eau purifie également. Outre le nettoiement par l’eau des aliments déposés sur les tables d’offrande du mort, la purification est un autre rite, subi par la statue divine dans le temple ou encore par les hommes dans le contexte de leur entrée dans le temple. Rois, prêtres et soldats en étaient alors l’objet. A l’arrivée du roi au temple, devant la porte du pylône, l’eau d’une aiguière en or était versée sur le souverain par des prêtres tenant le rôle d’Horus et de Thot représentant les dieux qui personnifiaient les quatre points cardinaux. Il s’agit de laver le roi de toute souillure, mais aussi de lui conférer « vie et prospérité », c’est-à-dire de le régénérer grâce à ce qui pourrait être l’eau du Noun ou de l’inondation qui est pourvue de ces qualités…

« L’eau de libation, comme l’eau de lustration, est souvent en relation avec l’inondation et la fertilité conséquente du pays. En effet, un Nil abondant est source de satiété et à ce titre l’objet de pratiques cultuelles exprimant la vénération qu’on lui porte, voire d’un culte de la crue. Le pharaon accomplit un culte verbal et monumental, en vue de maintenir la sécurité de l’univers, au flot montant du Noun et aux grands dieux locaux qui en sont la manifestation. Hâpy, le génie du Nil est le dynamisme du flot procédant d’une mer incréée et périphérique à laquelle il retourne. Représenté sous la forme d’un androgyne chevelu, barbu, au ventre plantureux et aux mamelles lourdes, cette personnification de la crue fertilisante soutient, sur son plateau, moultes vases et plantes évocatrices des terres et marais qu’il inonde. Dédoublé, il est représenté liant les plantes des Deux-Terres nouées autour du signe signifiant leur union… Aucun vestige de temple n’est, semble-t-il, dévolu spécialement à Hâpy. Le culte se déroulait à l’extérieur et l’image de Hâpy était l’eau flot lui-même. » (19)

Je suis l’eau de la toilette des Egyptiennes et des Egyptiens qui prenaient grand soin de leur visage et de leur corps, se lavaient plusieurs fois par jour, le matin au lever, avant et après les repas, et transformaient par des gestes rituels leur toilette en purification. Le nom de leur vase à bec, le « hesmenyt », de « hesman, natron », souligne leur usage du natron ou natrum, carbonate de sodium du delta du Nil utilisé quotidiennement comme détergent, dentifrice et antiseptique, et dans les rituels d’embaumement comme déshydratant naturel les tissus corporels. Le natron serait aussi l’un des composants des pierres reconstituées des pyramides, le mélange, coulé dans des moules, du natron avec de l’argile et de la chaux pour générer un autre agglomérat de feldspathoïde et de calcaire, c’est-à-dire une pierre comme naturelle. Le scribe Imhotep serait l’inventeur de la pierre ré-agglomérée (2650 av. J.-C.) et l’architecte de la première pyramide d’Egypte. Au lieu d’utiliser la brique d’argile crue, il aurait simplement remplacé l’argile par un calcaire ré-aggloméré et gardé la même technique de moulage de briques. Le travail des deux types de pierres, naturelle ou/et agglomérée, conduirait à deux mythologies plaçant successivement à leur sommet les dieux Khnoum et Amon.

« Chez les anciens Égyptiens, la pierre avait une valeur sacrée, utilisée uniquement à des fins religieuses qui interdisaient son utilisation dans des bâtiments à usage profane (construits plutôt en brique de limon, argile et bois, jamais en pierre). Ce n’est que sous les Ptolémées, 2000 ans après les pyramides, que la pierre devint un matériau de construction banal. Les causes de cette distinction sont religieuses. La civilisation égyptienne s’étire sur plus de 3000 ans et, contrairement à ce que pense le grand public, elle n’est pas homogène. Ainsi, il y a deux genèses expliquant la création du monde ; deux divinités distinctes revendiquent la création du monde et de l’homme : Khnoum et Amon. Le dieu Khnoum est vénéré durant l’Ancien et le Moyen Empire (3000 à 1800 av. J.-C.). Il est représenté sous la forme d’un homme à tête de bélier aux cornes horizontales. Il personnifie le Nil nourricier et à Éléphantine, Thèbes, Héracléopolis, Memphis, il est le dieu créateur. Dans son acte de création, il « pétrit » l’humanité sur son tour de potier avec le limon du Nil et d’autres minéraux comme la mafkat, le natron, à l’instar de la genèse biblique et coranique. Cela ne donne pas une argile quelconque, mais une pierre appelée « ka », c’est-à-dire l’âme qui n’est pas esprit, mais pierre éternelle. Khnoum et toutes les incarnations divines de Râ sont matérialisés par l’acte de fabrication de la pierre. Son signe hiéroglyphique est un vase de pierre dure comme ceux des époques nagadéennes (3500 à 3000 av. J.-C.). Ainsi, sous l’Ancien Empire, l’acte d’agglomération avait pour but de reproduire l’intervention divine lors de la création du monde et de l’âme humaine…

« Amon est le second démiurge. Il n’est à l’origine qu’une divinité insignifiante. Il devient dieu dynastique lors de la XIIe dynastie (1800 av. J.-C.), mais il n’est pas encore démiurge, rôle toujours réservé à Khnoum. Puis, il devient le « roi des dieux » et les prêtres lui donnent le pouvoir de création du monde. Dans le mythe de la genèse, Amon est identifié à une montagne sacrée et il « taille » chaque être dans une partie de lui-même, c’est-à-dire à même la montagne sacrée. Amon et toutes les incarnations divines d’Amon-Râ sont donc matérialisés par l’acte de la taille de la pierre, et sont à l’origine des monuments du Nouvel Empire, comme ceux de Ramsès II, 1300 ans après les pyramides. On comprend alors pourquoi les tombes ne sont plus sous des pyramides, symboles d’agglomération, mais sous une montagne sacrée, la Vallée des Rois, symbole d’Amon. De même, les temples sont construits en pierre taillée avec grands soins et les obélisques sont appelés les « doigts d’Amon ». Comme durant l’Ancien Empire, où le nom de Khnoum (« celui qui lie ») se trouve dans le nom complet de Khéops (Khnoum-Khoufou), le nom d’Amon (« celui qui est caché ») se rencontre dans les noms des pharaons du Nouvel Empire comme Amenhotep. » (20)

Je suis l’eau de Khnoum consubstantielle aux pierres reconstituées des pyramides, avant d’en être disjointe et de couler non loin, aux pieds des pierres taillées des temples d’Amon. Je suis l’eau du travail ritualisé de Khnoum au réel pouvoir de purification, avant d’être l’eau d’un rituel travaillé d’Amon transférant du travail au rituel le pouvoir de purifier. Un travail effectué régulièrement se cristallise sous la forme d’un rituel, alors qu’un rituel peut boucler sur lui-même sans que s’accomplisse un quelconque travail. Khnoum travaille sur son tour et fait naître l’homme, qui à son tour fait re-naître Khnoum dans son imaginaire, qui lui-même inspire l’homme au travail… Le cycle vertueux du travail rapproche Khnoum de l’homme, jusqu’à renaître en lui, alors qu’Amon s’éloigne de l’homme, d’une distance verticale instituée et préservée par le rite et le prêtre. Dans la boucle de Khnoum, les prêtres ne travaillent momentanément qu’au service du culte et incarnent un devoir intérieur reliant directement l’homme à Khnoum, tandis que les prêtres s’imposent en permanence sur la verticale d’Amon, et s’intercalent en force en s’attribuant le droit de relier l’homme et Amon.

Je suis l’eau purifiée

Je suis l’eau purifiée vivifiant ces deux liens entre l’homme et dieu, Khnoum et Amon, exigeant pour rester pure de conjuguer le travail et le rituel, un travail de l’homme tellement régulier dans le temps qu’il doit accepter de se ritualiser pour perdurer. Mais l’homme qui se purifie rituellement dans le temps risque toujours de se voir dépossédé des fruits spirituels de son travail par des religieux matérialisant et s’appropriant l’espace du temple reliant l’homme et dieu. Il faut donc lutter contre cette dépossession de l’espace et du temps sacré où s’opère la jonction avec la dimension divine de l’existence. Or cette dépossession par l’être religieux résulte avant tout de l’abandon par l’homme lui-même de sa vie divine, et de son travail physique, moral/mental et spirituel, purifiant l’eau qui le parcourt et le reflète tout entier.

Je suis l’eau purifiant l’homme régulièrement de ce qui souille son existence, son corps, ses pensées, ses états d’âme, ses émotions, de tout ce qui l’empêche de vivre en soi et propager autour de soi le bien-être. L’eau des rivières et des cascades est une source évidente de bienfaits naturels immédiats, mais il est possible également de se purifier au quotidien en accomplissant en conscience une multitude de gestes habituellement effectués sans conscience, comme se laver les mains et les pieds, prendre une douche, boire de l’eau. Car si être propre et être pur ont la même étymologie (le mot latin « purus, sans tache, sans souillure, propre, net, pur »), c’est l’être en propre, l’être en soi, le Soi, qui est impliqué dans la purification, l’être à libérer de ce qui n’est pas Soi.

Je suis l’eau purifiée, la source de vie qui régénère et revivifie ceux qui s’abreuvent d’eau/lumière, l’eau mémoire où s’impriment en totalité les pensées, les souvenirs, les aspirations, les émotions, transposant à l’échelle du corps, des cellules et des molécules toutes les formes prises par l’eau dans la nature, et les transformant en goutte d’eau, océan, brume, nuage, rivière, cascade, lacs… Et ce sont bien des entrelacs qui symbolisent ces formes d’eau en interaction en nous-mêmes les unes avec les autres, des mouvements de l’eau qui s’entrecroisent pour composer les ensembles parfaitement orchestrés de lignes et de courbes des enluminures égyptiennes et celtiques.

Je suis l’entrelacs des entrelacs, le nœud d’Isis, la croix de vie égyptienne des initiés et des pharaons. Lors de leur intronisation, les pharaons « maîtres des deux terres », c’est-à-dire de leur dualité résolue, accédaient au rang d’immortels et recevaient une pluie de croix de vie déversées sur eux par les dieux Thot et Horus. La croix de vie dénoue les nœuds de l’existence par l’ouverture de la boucle supérieure de la croix symbolisant l’accès au cycle éternel de l’immortalité, tout en nouant et dénouant avec régularité les boucles de la vie matérielle et spirituelle, respectivement sur les deux bras de l’axe horizontal et sur l’axe vertical de la croix. Mais surtout les fils de la croix de vie, tissés et travaillés rituellement du vivant des Egyptiens, symbolisent la montée en puissance des Egyptiens vers la pleine possession de leurs moyens physiques, mentaux et spirituels.

Je suis l’énergie générée par cet entrecroisement régulier de fils, et le flux électromagnétique ré-généré régulièrement par les Egyptiens eux-mêmes, artisans de cette énergie physique, mentale, et spirituelle. Au niveau physique, la croix de vie ressemble à une diode, dont la fonction est de laisser passer un courant ou bloquer son passage, en modifiant l’intensité du courant électrique ou la tension aux bornes de la diode. Non seulement l’Ankh, mais aussi le Djed, le Tyet, le Neb, le Sa, etc. ressemblent à des composants de circuits électromagnétiques et correspondraient respectivement à une pile, à une bobine d’oscillation, à un haut-parleur, à une bobine d’accord… » (21) Les fils de l’Ankh s’enroulent, se nouent et se dénouent régulièrement autour des axes de la croix et de sa boucle supérieure, se transformant en bobines génératrices de courant électrique circulant avec et sans fils, avec fils comme un courant alternatif dans les branches de la croix, et sans fils comme un courant induit passant par le centre de la boucle supérieure.

Je suis la conscience éclairée par le courant électrique généré dans l’eau des cellules du cerveau par une nourriture diététique, offerte et ingérée rituellement comme une offrande et accentuant, de ce fait, les propriétés diélectriques et électromagnétiques des cellules et de leurs champs de forces. Car un champ électromagnétique se crée au sein des cellules par auto-électrolyse des sérums intra et extra-cellulaires et création d’une différence de potentiel dans les cellules ou/et à leur surface. (22) Ces champs fortifiés par des offrandes sont d’autant plus puissants qu’ils répondent aux lois de l’analogie et de la réciprocité, les dons de nourriture nourrissant en retour des flots d’énergie divine et de bien-être. En Egypte antique le mot offrande peut être traduit par « Hotep » signifiant « être en paix, être satisfait » et désigne la table à offrande du même nom. Hotep serait l’état de grâce et de paix dûs à l’état androgyne, communion du fixe et du volatile, du « donner » et du « recevoir », une plénitude dans le partage permettant l’échange d’énergies entre le monde visible et invisible, entre les esprits des dieux et Soi. Etre « hotep » est tout donner et tout recevoir, se donner Soi et se recevoir.

Je suis la pensée spirituelle en son premier frémissement dans le cœur/conscience, avant même son expression et toute formulation claire de sentiment, d’idée, de mot ou de note de musique, un frémissement si subtil qu’il semble émaner d’un dieu en Soi et s’imprimer à la surface d’un lac au repos. Ce frémissement est symbolisé par la ligne ondulante de l’hiéroglyphe de l’eau qui génère elle-même deux lignes au-dessus et au-dessous, induisant à leur tour un champ de forces entre leurs deux polarités (trois lignes ondulantes, autre hiéroglyphe de l’eau). Dieu en Soi, avant même le commencement de toute création, frémit du vertige qui le saisit et pré-figure par une seule vibration toute son œuvre à venir. Mais dans la Genèse, point de frémissement initial, Dieu commence directement par la séparation de la lumière des ténèbres, et des eaux du dessous et du dessus. « Au commencement … Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres … et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus … » Il ne s’agit pas tant de les séparer que de créer en les séparant une tension entre eux, comme lorsqu’on tend un élastique, et générer ainsi un champ de force physique où vibre le sentiment, l’idée, le mot, la note de musique… Tout ce que le penseur pense, ressent, imagine, imprime un commencement frémissant dans ces champs de forces, vibrant et comme ondulant à la surface d’un lac.

Je suis l’eau du lac retrouvant à nouveau le repos ordonné par la conscience, obéissant à sa volonté d’être au repos. « Je suis repos » stoppe net le fourmillement d’ondes à la surface de l’eau, ses courants et ses tourbillons engloutissant les idées et les sentiments qu’ils charrient. Et au cœur de mon cœur/conscience, je suis à la fois mouvement et repos, le mouvement de la vie qui m’inspire l’amour du repos, tout en savourant le mouvement qui revient troubler le repos. Alors je suis l’eau/conscience brassant et embrassant dans ses courants la vie jusqu’au fin fond de l’univers, l’eau éblouissant d’une symphonie intelligente de jets d’eau les visiteurs des jardins du Château de Versailles, l’eau éclaboussant de joie l’enfant et ses jeux d’eau, l’eau du liquide amniotique de la matrice utérine, mémoire charnière initiale entre le visible et l’invisible.

Je suis l’eau purifiant l’écrivain dont les mots coulent de source à mesure qu’il écrit sur l’eau, comme embarqué sur sa barque solaire vers un au-delà purifié toujours un peu plus présent à mesure que le texte avance. Car écrire sur l’eau nettoie en profondeur l’homme océan qui sommeille et/ou survit difficilement dans son eau poubelle où se déversent les toxines d’une vie déséquilibrée aux trois niveaux physique, mental, et spirituel. Mais l’eau raisonne et résonne, car l’eau/conscience est intelligente, et l’eau/résonance trans-pose les efforts faits pour purifier un niveau sur les deux autres. Ainsi, équilibrer son alimentation modère les pensées et calme l’esprit, alors qu’à l’inverse un esprit trop surchauffé reste en proie aux déséquilibres d’une alimentation toxique et de pensées négatives.

Je suis l’eau des lecteurs/lectrices gravant dans leur eau/mémoire les mots de l’écrivain, l’eau de nos cœurs/consciences liés par-delà l’espace, vibrant en résonance et comme jouant à distance des deux sistres égyptiens, l’un initiant chaque vibration (le « sakhm »), l’autre l’accueillant (le « saischschit »). Vibrons de concert cœurs à cœurs, consciences œuvrant ensemble à se purifier et jouissant d’une eau divine coulant goutte à goutte, l’élixir baignant Dieu en Soi.

Patrick Carré

Juin 2017

(1) Livre des Morts égyptien

(2) Livre des Morts, Formule pour faire partie de la corporation des dieux

(3) Livre des Morts, Formule pour sortir au jour

(4) Marie Alexandre Lenoir, Nouvelle explication des hiéroglyphes

(5) Livre des Morts égyptien

(6) A. K. Coomaraswamy, La Doctrine du Sacrifice

(7) C.G. Jung, Dialectique du moi et de l’inconscient

(8) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(9) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(10) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(11) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(12) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(13) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(14) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(15) Professeur Marc Henry, L’eau et la physique quantique, L’eau qui nous relie, Ondes d’échelle

(16) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(17) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(18) W.G. Sutherland, Le corps autoguérisseur

(19) Marie-Ange Bohême, Les eaux rituelles en Egypte pharaonique

(20) Joseph Davidovids, La Nouvelle Histoire des Pyramides

(21) Gruay et Mouny, Le grand secret du signe de vie

(22) Louis-Claude Vincent, Traité de bio-électronique

SOURCE  :  http://patrick-carre-poesie.net/spip.php?article1218

654

Protégé : L’œuf – 3°- 20 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.

Cet article est protégé par un mot de passe. Pour le lire, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

la cosmologie et la religion hindoues s’entremêlent …. 19 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

la cosmologie et la religion hindoues s’entremêlent ….

33_n

Profondément liées, la cosmologie et la religion hindoues s’entremêlent de manière inextricable pour former un tout indissociable. Reconnu comme l’un des concepts les plus anciens de l’histoire humaine, ce lien offre une compréhension profonde de la nature de l’univers et de l’humanité. La cosmologie hindoue ne se contente pas d’expliquer la structure et l’ordre de l’univers, elle guide également l’humanité dans son voyage spirituel.

La cosmologie hindoue propose un système cyclique où l’univers est continuellement créé et détruit. Ces cycles, définis par des périodes et des phases temporelles spécifiques, sont appelés les Yugas. Parmi ces Yugas figurent le Satya Yuga, le Treta Yuga, le Dvapara Yuga et le Kali Yuga, chacun représentant des niveaux différents de conscience spirituelle et d’ordre social.

Le cycle cosmique et la spiritualité hindoue

La cosmologie hindoue propose un fascinant jeu d’interactions entre le cosmos et la spiritualité. L’univers y est vu comme un phénomène éternel et cyclique. Selon les croyances hindoues, il traverse des cycles infinis de création et de destruction, appelés Kalpas. Chaque Kalpa englobe quatre grandes époques, les Yugas.

Les quatre Yugas

Satya Yuga (aussi appelé Krita Yuga) : l’âge de la vérité et de la perfection.

Treta Yuga : l’âge où la vertu commence à décliner.

Dvapara Yuga : l’âge d’un nouveau déclin de la vertu et d’une montée du vice.

Kali Yuga : l’âge actuel, caractérisé par les conflits, la discorde et le plus grand déclin de la vertu.

Chaque Yuga représente un niveau différent de conscience spirituelle et d’ordre social. Le Kali Yuga est le dernier de ce cycle avant que le processus ne recommence.

Ce concept cyclique du temps n’est pas seulement une mesure de l’univers physique, c’est aussi une métaphore de l’évolution et de la régression spirituelle de l’humanité.

L’impact sur la spiritualité

L’idée de création et de destruction continues s’aligne avec le voyage spirituel de l’âme dans l’hindouisme. Elle souligne l’impermanence du monde matériel et l’importance de la pratique spirituelle (yoga) pour transcender le cycle des naissances et des morts. Le yoga, sous ses différentes formes, est considéré comme un chemin pour atteindre le Moksha, la libération du cycle du Samsara (le cycle des renaissances).

Une perspective profonde

Cette perspective cosmologique profonde offre un aperçu de la nature de l’existence et guide les individus sur leur chemin spirituel. Elle met en évidence l’interconnexion de toutes choses et le but ultime d’atteindre l’unité avec le divin.

Brahman, la Trimurti et la libération finale

Dans l’hindouisme, Brahman est la réalité ultime, immuable, infinie, immanente et transcendante.

C’est le fondement divin de toute matière, énergie, temps, espace, être et de tout ce qui existe dans cet univers et au-delà. La nature cyclique du temps et les transformations de l’univers sont vues comme des expressions de l’aspect dynamique de Brahman.

Les manifestations de Brahman et la Trimurti

Les manifestations de Brahman à travers la Trimurti – Brahma, Vishnu et Shiva – symbolisent les fonctions cosmiques de création, de préservation et de destruction, respectivement :

Brahma est le créateur, associé au début d’un nouveau cycle de création.

Vishnu est le conservateur, maintenant l’ordre et l’harmonie de l’univers.

Shiva est le destructeur, souvent associé à la transformation et à la régénération qui suit la destruction.

Cette trinité reflète la compréhension hindoue selon laquelle l’univers est en constant changement, régi par les lois du Karma et du Dharma, et animé par le jeu continu (Lila) de ces forces divines.

Atteindre Moksha

Le concept de Brahman et de la Trimurti fournit un cadre permettant aux individus de comprendre leur place dans le cosmos et leur objectif ultime de réaliser leur unité intrinsèque avec Brahman, menant au Moksha – la libération du cycle de la naissance, de la mort et de la renaissance (Samsara).

Une vision unique de l’existence

La profondeur philosophique de la cosmologie hindoue et sa vision du temps cyclique plutôt que linéaire offrent une perspective unique sur l’existence, soulignant l’interconnexion de toute vie et la nature éternelle de l’âme.

C’est une vision du monde qui encourage la croissance spirituelle et la poursuite de la connaissance pour comprendre les profonds mystères de l’univers et de soi-même.

Le lien entre la cosmologie hindoue et la science

Les divinités hindoues symbolisent en effet la nature cyclique du cosmos, incarnant les processus de création, de préservation et de transformation.

Ce symbolisme s’étend à la relation entre la cosmologie hindoue et la science, où les deux domaines partagent un lien profond.

Points de convergence avec la science moderne

La compréhension de l’univers par la cosmologie hindoue, avec ses cycles de création et de destruction, résonne avec des concepts scientifiques tels que les théories du Big Bang et du Big Crunch.

L’idée que l’univers ait commencé à partir d’un point singulier et qu’il finisse par s’effondrer à nouveau en un point singulier reflète la croyance hindoue dans le temps cyclique et les époques cosmiques.

De plus, les Védas, anciens textes sacrés hindous, contiennent des hymnes qui reflètent une compréhension des phénomènes naturels et du cosmos qui s’aligne avec de nombreux principes scientifiques modernes.

La congruence de la sagesse védique avec la science contemporaine offre un fascinant mélange de spiritualité et de rationalité, comblant le fossé entre ces deux domaines.

Unicité et diversité : un écho dans la science

L’interconnexion mise en avant par la cosmologie hindoue correspond à la compréhension scientifique d’un cosmos unifié mais diversifié, relié par des forces et des particules fondamentales.

Ce concept d’unité et de diversité s’aligne avec la vision scientifique de l’univers comme une toile complexe et interconnectée d’énergie et de matière.

Une relation multiforme

Dans l’ensemble, la relation entre l’hindouisme et la science est multiforme. L’hindouisme fournit un contexte spirituel qui complète la recherche scientifique. Alors que certains aspects de l’hindouisme s’alignent sur des principes scientifiques, d’autres domaines offrent des perspectives différentes, enrichissant le dialogue entre science et spiritualité.

Les contributions hindoues aux sciences

Les érudits hindous ont apporté des contributions significatives aux domaines des mathématiques, de l’astronomie et de la physique, entrelaçant souvent leurs explorations scientifiques avec leurs réflexions spirituelles et philosophiques. Voici quelques contributions notables :

Mathématiques

Le concept de zéro, fondamental pour les mathématiques modernes, a été utilisé pour la première fois en Inde dès le 3ème ou 4ème siècle.

Les mathématiciens indiens ont également apporté des contributions fondamentales à l’étude de la trigonométrie, de l’algèbre, de l’arithmétique et des nombres négatifs.

Le système décimal, encore utilisé dans le monde entier aujourd’hui, est apparu pour la première fois en Inde.

Astronomie

Aryabhata, un érudit indien du 5ème siècle, a réalisé des progrès significatifs en algèbre, en arithmétique et en trigonométrie. Il a introduit le concept de zéro et a fourni une valeur approchée de pi (π). Ses travaux sur l’aire d’un triangle et la circonférence d’un cercle ont jeté les bases de futures études mathématiques et astronomiques.

Physique

Les textes et les érudits hindous anciens utilisaient souvent des modèles mathématiques pour décrire des phénomènes physiques. Par exemple, Brahmagupta, au 7ème siècle, a fourni des règles pour résoudre des équations quadratiques et calculer des racines carrées, essentielles en physique pour comprendre le mouvement et les forces.

Une vision holistique

Ces érudits ont utilisé leurs connaissances non seulement pour faire progresser leur compréhension de l’univers, mais aussi pour concilier ces découvertes avec leurs croyances religieuses, montrant une fusion harmonieuse de la science et de la spiritualité. Leurs travaux ont laissé un impact durable sur le monde et continuent d’influencer la pensée scientifique moderne.

La cosmologie hindoue, avec sa riche tapisserie de divinités et de cycles cosmiques, fournit un contexte spirituel qui complète l’approche rationnelle et empirique de la science, offrant une vision holistique de la structure et du fonctionnement de l’univers.

L’héritage hindou : un riche carrefour de la cosmologie, de la religion et de la science

Le lien profond entre cosmologie, religion et science dans l’hindouisme offre un cadre ancien et riche pour comprendre l’univers et l’existence humaine. Cette approche intégrée permet une vision globale qui englobe non seulement la structure physique et le fonctionnement de l’univers, mais aussi le voyage spirituel et le but de l’humanité.

Synergie entre science et spiritualité

Les aperçus de la cosmologie hindoue sur la nature cyclique du temps et les vastes époques de création s’alignent sur les théories scientifiques modernes concernant l’expansion et la contraction potentielle de l’univers. Les concepts spirituels de l’hindouisme, tels que le voyage de l’âme et la quête de l’illumination, fournissent un contexte philosophique qui complète les observations empiriques de la science.

Une vision holistique de l’existence

Cette synthèse de la cosmologie, de la religion et de la science reflète une vision du monde où chaque aspect de l’existence est interconnecté. Elle suggère que notre compréhension du cosmos ne se limite pas aux observations physiques, mais qu’elle est aussi profondément ancrée dans les interprétations spirituelles et philosophiques développées depuis des millénaires.

Science et spiritualité au service du divin

Dans la pensée hindoue, le cosmos est une manifestation du divin, et la science est un outil pour comprendre la création divine. Le voyage spirituel consiste à réaliser son unité avec Brahman, la réalité ultime, qui fait partie intégrante du cosmos. Cette perspective holistique encourage un équilibre entre la compréhension rationnelle et la sagesse spirituelle, guidant la place de l’humanité au sein de l’ordre cosmique.

La dimension philosophique de l’hindouisme

L’approche holistique de l’hindouisme fournit en effet un cadre philosophique profond qui s’étend au-delà des rites religieux et des enseignements moraux. Les Védas, les Upanishads et d’autres textes anciens sont des trésors de sagesse, offrant des aperçus profonds sur les origines et la structure du monde et de l’univers.

Les Védas : hymnes et fondation philosophique

Les Védas sont une collection de hymnes et d’autres textes religieux anciens composés en Inde entre 1500 et 1000 avant notre ère. Ils contiennent des hymnes, de la philosophie et des conseils sur les rituels destinés aux prêtres de la religion védique.

Le Rigveda, le plus ancien des Védas, contient des hymnes qui spéculent sur l’origine de l’univers à partir du chaos, et il parle du cosmos maintenu par un ordre fondamental ou une vérité connue sous le nom de Rita.

Les Upanishads : un voyage vers la réalité ultime

Les Upanishads, qui forment la dernière partie de la littérature védique, s’approfondissent dans les concepts philosophiques et explorent la nature de la réalité, de l’âme et de la vérité ultime ou Brahman.

Ils discutent de la relation métaphysique entre l’âme individuelle (Atman) et la réalité ultime, et ils exposent le chemin vers la libération spirituelle (Moksha).

Des échos de science moderne

Ces textes reflètent également une compréhension du cosmos qui résonne avec les principes scientifiques modernes. Par exemple, le concept d’un univers infini et cyclique et l’idée de mondes multiples ou d’univers parallèles se trouvent dans ces anciennes écritures.

Connaissance et quête de sens

L’intégration de la cosmologie et de la philosophie dans les textes sacrés de l’hindouisme souligne la longue tradition de la religion de rechercher la connaissance et de comprendre l’univers non seulement par des pratiques spirituelles et religieuses, mais aussi par l’enquête rationnelle et la contemplation. Ce riche héritage de connaissances contribue à la vision globale de l’hindouisme sur la vie et le cosmos, reliant le visible à l’invisible, le matériel au spirituel, le scientifique et le divin.

Le cœur de la pensée hindoue : Védas et Upanishads

Considérés comme les textes les plus anciens et les plus sacrés de l’hindouisme, les Vedas se composent de quatre collections principales : Rigveda, Samaveda, Yajurveda et Atharvaveda. Ces textes sont un recueil d’hymnes, de rituels, de cérémonies et de mantras qui offrent des aperçus approfondis sur divers aspects de la vie, notamment la création de l’univers, la nature des dieux et la place de l’homme dans le cosmos. Ils sont considérés comme une sagesse divine et constituent la pierre angulaire de la cosmologie hindoue.

Les Upanishads : vers la connaissance de l’Absolu

Les Upanishads, souvent appelés Vedanta, constituent la partie finale de la littérature védique. Ils s’engagent dans des discussions philosophiques et métaphysiques profondes, allant au-delà des pratiques rituelles détaillées dans les premières parties des Vedas.

Brahman : la réalité ultime, l’être absolu qui est la source et le fondement de l’univers.

Atman : l’âme individuelle ou le moi, l’essence d’un individu.

L’enseignement central des Upanishads est la réalisation que l’Atman et Brahman ne font qu’un, et cette unité forme la base de toute existence. Ce concept non-dualiste, connu sous le nom d’Advaita, postule que la nature véritable de la réalité est indivisible et que la perception d’un moi séparé est une illusion (Maya).

Un voyage vers l’unité

Cette compréhension profonde offre une vision holistique de l’existence, où le voyage de l’individu n’est pas séparé de l’ordre cosmique. La réalisation de l’unité entre le moi individuel et la réalité ultime est le chemin vers la libération (Moksha), libérant de cycle des naissances et des renaissances (Samsara).

Les Védas et les Upanishads, avec leur riche tapisserie de connaissances cosmologiques, philosophiques et spirituelles, continuent d’influencer la vie de millions de personnes et offrent une perspective intemporelle sur les mystères de l’univers et de l’existence humaine.

La structure multidimensionnelle de l’univers hindou

La structure multicouche de l’univers, telle qu’elle est décrite dans la cosmologie hindoue, reflète en effet une vision complexe et multidimensionnelle de l’existence.

Chaque couche, appelée Loka, représente un royaume d’existence différent, du plan terrestre aux diverses demeures célestes :

Bhuloka (Terre) : Le royaume physique que nous habitons.

Bhuvarloka (Monde intermédiaire) : Le royaume situé entre la terre et le ciel, associé à l’atmosphère et à l’espace où résident les esprits.

Svarloka (Ciel) : La demeure céleste des dieux.

Ces couches font partie d’un cadre cosmique plus vaste qui comprend plusieurs autres royaumes, chacun ayant ses propres caractéristiques et habitants.

Cette structure illustre non seulement les dimensions spatiales de l’univers, mais aussi les différents états de conscience et les plans spirituels que l’on peut expérimenter.

Les Yugas : le cycle cosmique du temps

La nature cyclique du temps dans la cosmologie hindoue est représentée par les quatre époques principales, ou Yugas, que vous avez correctement identifiées :

Satya Yuga (Âge d’Or) : Une époque de vérité et de vertu.

Treta Yuga (Âge d’Argent) : Une période où la vertu commence à décliner.

Dvapara Yuga (Âge de Bronze) : Un âge de nouveau déclin moral et d’apparition du vice.

Kali Yuga (Âge de Fer) : L’âge actuel, marqué par les conflits et un déclin important des valeurs morales et spirituelles.

Chaque Yuga représente une phase différente du processus cyclique du temps, chaque phase ayant ses propres caractéristiques spirituelles et morales. La progression à travers les Yugas reflète l’évolution et la régression des vertus humaines, menant à une dissolution finale qui relance le cycle.

Un cadre pour comprendre l’univers et soi-même

Ce cadre cosmologique offre une compréhension profonde de la structure de l’univers et du voyage spirituel de l’humanité. Il propose une façon de comprendre l’immensité du cosmos et la place des individus en son sein, en soulignant l’importance de la pratique spirituelle et de la conduite morale pour naviguer à travers ces cycles du temps.

SOURCE : le net – Pierre Vaillancourt

Protégé : Colère ! – 3°- 18 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.

Cet article est protégé par un mot de passe. Pour le lire, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

John William – Du haut du Sacré-Cœur 17 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Silhouette , ajouter un commentaire

Image de prévisualisation YouTube

10 CITATIONS D’UN CHEF SIOUX QUI REMETTENT EN QUESTION NOTRE SOCIÉTÉ 16 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , 1 commentaire

10 citations d’un chef Sioux qui remettent en question notre société:

10 CITATIONS D’UN CHEF SIOUX QUI REMETTENT EN QUESTION NOTRE SOCIÉTÉ dans Recherches & Reflexions 124_Sioux_5EC_1937

1) Les louanges, les flatteries, les manières exagérées, et les belles paroles ne faisaient pas partie de la politesse Lakota. Les manières exagérées étaient considérées comme de la mauvaise foi, et ceux qui parlaient constamment étaient considérés comme impolis et irréfléchis. La conversation n’a jamais commencé tout de suite, ou précipitamment.

2) On enseignait aux enfants que la vraie politesse devait être définie par des actions plutôt que des mots. Ils n’ont jamais été autorisés à passer entre le feu et la personne âgée ou un visiteur, à parler alors que d’autres parlaient, ou à se moquer d’une personne infirme ou défigurée. Si un enfant essayait de le faire sans réfléchir, un parent le remettait immédiatement dans le droit chemin avec une voix calme.

3) Le silence était significatif pour le Lakota, et l’accord d’un moment de silence avant de parler était fait dans la pratique de la vraie politesse et tenait compte de la règle selon laquelle « la pensée vient avant la parole »… et au milieu de la douleur, la maladie, la mort ou le malheur de quelque nature que ce soit, le silence était la marque de respect… le strict respect de ce principe de bonne conduite a été la raison, sans doute, pour laquelle l’homme blanc l’a faussement qualifié de stoïque. On l’a jugé bête, stupide, indifférent et insensible.

4) Les vastes plaines ouvertes, les belles collines qui ondulent et les ruisseaux qui serpentent n’étaient pas « sauvages » à nos yeux. C’est seulement pour l’homme blanc que la nature était « sauvage », seulement pour lui que la terre était « infestée » d’animaux « sauvages » et de peuplades « sauvages ». Pour nous, la terre était douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère.

5) Le sentiment de fraternité pour toutes les créatures de la terre, du ciel et de l’eau était un principe réel et actif. Les Lakotas éprouvaient pour le monde des animaux et des oiseaux un sentiment fraternel qui écartait tout danger ; en fait, certains d’entre eux étaient devenus si proches de leurs amis à plumes ou à poils qu’ils parlaient en véritables frères une langue commune.

6) Cette conception de la vie et de ses relations consistait à humaniser et à donner au Lakota un amour respectueux. Elle a rempli son être avec la joie et le mystère de la vie ; elle lui a donné le respect pour toute la vie ; elle lui a fait une place pour toutes les choses dans le système de l’existence avec la même importance pour tous.

7) C’était bon pour leur peau de toucher la terre et les personnes âgées aimaient retirer leurs mocassins pour fouler la terre sacrée avec leurs pieds nus. Leurs tipis étaient bâtis sur la terre et leurs autels étaient faits de terre. Les oiseaux qui volaient dans l’air venaient se reposer sur la terre, qui est le lieu de repos final de toutes les choses qui vivent et croissent. Le sol apaisait, fortifiait, purifiait et guérissait. C’est pourquoi le vieil Indien continue à s’asseoir sur la terre au lieu de se redresser et de s’éloigner de ce qui lui donne la force vitale. Le fait d’être assis ou couché sur le sol lui permet de penser plus profondément et de sentir avec plus d’intensité. Il entrevoit plus clairement les mystères de la vie et se rapproche fraternellement des autres existences qui l’entourent.

8) Tout possédait une personnalité, seule la forme différait de nous. La connaissance était inhérente à toutes choses. Le monde était une bibliothèque et ses livres étaient les pierres, les feuilles, l’herbe, les ruisseaux, et les oiseaux et les animaux qui ont partagé, aussi bien avec nous, les tempêtes et les bénédictions de la terre. Nous avons appris à faire ce que l’élève apprend seulement de la nature, et c’était pour sentir la beauté. Nous n’avons jamais déblatéré contre les tempêtes, les vents furieux, les gelées et les neiges . Donc tout ce qui vient, nous devons le régler nous-mêmes avec plus d’efforts et d’énergie , mais sans se plaindre.

9) Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature.

10) On m’a imposé la civilisation…et cela n’a pas ajouté de connaissance à mon amour incorruptible de la vérité, de l’honnêteté et de la générosité.

 

rituel-au-mort

 

Source: “10 citations d’un chef Sioux qui remettent en question notre société” de wisdompills.com

 

1234

Atelier Ecrire Ensemble c&#... |
Au fil des mots. |
Spiralée |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Attala Blog
| jepensedoncjesuis13
| Les chroniques d'Astéria