Protégé : SYNDROME DU MAÎTRE PASSÉ – 3°- 15 juillet, 2024
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.Mort et initiation en Egypte ancienne 14 juillet, 2024
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Les savants et philosophes grecs sont considérés comme là l’origine du savoir actuel, mais ce qu’on sait moins, c’est qu’ils vinrent puiser la connaissance dans l’Initiation égyptienne.
Voici une approche comparative concernant l’évolution du savoir entre Égypte et Grèce.
THALES fin VIème siècle avant notre ère
Depuis plusieurs millénaires, les Égyptiens maîtrisaient les bases fondamentales de la construction grâce à la géométrie, la trigonométrie et l’astronomie. Ces sciences leur permettaient de se situer dans le temps et l’espace. Ce n’est qu’entre -650 et -540 que l’on entend pour la première fois parler de géométrie en Grèce, à travers les écrits de Thalès, ancien élève des prêtres Égyptiens. C’est auprès de Neiloksenos, mathématicien noir égyptien, qu’il apprend à mesurer la hauteur d’une pyramide par rapport à son ombre. Et c’est enfin auprès des astronomes égyptiens qu’il apprendra à calculer l’arrivée d’une éclipse solaire.
ANAXIMANDRE – 610 à – 547 avant notre ère
Il fut à l’origine de la cartographie grecque, les Égyptiens quant à eux dessinaient déjà leurs cartes avec des commentaires très précis depuis -1100. C’est auprès de son maître Thalès qu’il apprendra la Maât qu’il nommera « justice et raison « , et l’eau à l’origine de tout (Noun océan primordial). Cette conception égyptienne fut aussi partagée par son élève Anaximène de Milet.
SOLON d’ATHÈNES – 640 à – 558 avant notre ère
Le législateur et archonte (premier magistrat) apprit le droit et la philosophie à Saïs auprès du prêtre égyptien Sonchis. Nous trouvons confirmation dans le livre premier d’Hérodote : « On y vit arriver Solon. Ce philosophe ayant fait, à la prière des Athéniens ses compatriotes, un corps de lois, voyagea pendant dix ans. Il s’embarqua sous prétexte d’examiner les mœurs et les usages des différentes nations, mais en effet pour n’être point contraint d’abroger quelqu’une des lois qu’il avait établies ; car les Athéniens n’en avaient pas le pouvoir, s’étant engagés par des serments solennels à observer pendant dix ans les règlements qu’il leur donnerait. Solon étant donc sorti d’Athènes par ce motif, et pour s’instruire des coutumes des peuples étrangers, alla d’abord en Égypte, à la cour d’Amasis, (…) » C’est aussi en Égypte qu’il découvrit la pratique de la perception de l’impôt, qu’il appliqua ensuite à Athènes. Par la sagesse appliquée de la Maât, les Égyptiens connaissaient depuis environ -2780 les bases essentielles qu’ils devaient mettre en pratique dans leur vie quotidienne. (cf les Maximes de Ptahhotep)
PYTHAGORE de SAMOS – 590 à – 530 avant notre ère
Il alla en Égypte sur les recommandations de son maître Polycrate. Il y étudia durant 22 ans. Ce mathématicien grec fut élève auprès des prêtres à Memphis, mais aussi à Thèbes et à Héliopolis avec le prêtre Oinouphis. Il dut accepter de se faire circoncire pour pénétrer dans les parties sacrées de certains temples. Il créera le Pythagorisme qui sera essentiellement basé sur les pratiques initiatiques et la connaissance de la loi des nombres. Très bon élève, il sera aussi initié aux Mystères d’Osiris. Comme Thalès et bien d’autres savants et philosophes grecs, Pythagore s’enquiert de la métempsychose (le passage de l’âme d’un corps à un autre). Plutarque précise à ce sujet que : « Il n’y avait aucune différence entre les textes hiéroglyphes et la plupart des préceptes pythagoriciens » De retour d’Égypte, il devient le créateur de la philosophie symbolique, ses connaissances mathématiques s’inspirent du savoir du mathématicien noir Égyptien Ahmès. Il apprend aussi la gamme diatonique qu’avait créé le flûtiste, inspecteur musical Khoufou-ankh, vers – 2450 sous le règne du pharaon noir Ouserkef (Vème dynastie)
HÉRACLITE d’ÉPHÈSE – 540 à – 480 avant notre ère
Comme ses prédécesseurs, reconnaît les principes du Noun, la réincarnation et le devenir de l’âme après la mort. Élève à Héliopolis, ville du grand Dieu Râ, il sera initié au mystère du dieu soleil, le feu divinisé, de la renaissance perpétuelle et toutes les phases nominatives du Dieu solaire (Khépri – Râ – Atoum). Il apprendra les mystères du Nil et de son Dieu Hâpy.
EMPEDOCLE d’AGRIGENTE – 490 à -438 avant notre ère
Élève et admirateur de Pythagore, il véhiculera à son retour d’Égypte, les principes contraires du bien et du mal dans leur lutte cosmique, représenté par les dieux Osiris et Seth. Il diffusera auprès de ses disciples les quatre éléments primordiaux de la création (l’eau, le feu, la terre et l’air). Il décrit le Noun (océan primordial) comme une forme primitive et future de l’Univers.
ANAXAGORE de CLAZOMENES – 500 à -428 avant notre ère
Ce philosophe turc, installé en Grèce, sera aussi élève de prêtres égyptiens. Il apprendra le Noun matérialité subtile, le Démiurge Râ et les éléments cosmiques.
PLATON – 427 à -347 avant notre ère
C’est auprès du prêtre Sekhnuphis à Héliopolis et de Khnuphis à Memphis qu’il sera formé.
Il résidera en Égypte 13 années durant lesquelles il apprendra la philosophie et les sciences secrètes. De retour en Grèce, il tentera en vain comme ses prédécesseurs de diffuser la sagesse égyptienne, mais il se fera haïr des Hellènes. Platon apprit auprès des Égyptiens que toutes les formes d’art étaient supervisées par les prêtres garants du bon déroulement de l’ordre du monde. Si controversé que soit la présence en Égypte de Platon, elle est confirmée par son disciple Dermodore en ces termes : “(…) puis il (Platon) alla à Syrène, auprès de Théodore le mathématicien, et de chez lui en Italie, chez Philolaos et Eurytos, tous deux pythagoriciens, puis en Égypte chez les prophètes (…)”
Il est bon de préciser que n’ayant pas de tradition du savoir perpétué, les Grecs ne pouvaient se prétendre être à l’origine de bien des matières (le droit, la philosophie, les mathématiques, la médecine, etc..). Les Égyptiens eux, comme nous le constatons encore dans certaines tribus d’Afrique noire ont toujours su par les traditions orales, puis écrites instruire leur jeunesse afin qu’à son tour elle puisse faire perdurer le savoir ancestral.
Source : La voie sacrée
Un fragment de papyrus vieux de 1600 ans contient le premier récit de l’enfance de Jésus
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireUn fragment de papyrus vieux de 1600 ans contient le premier récit de l’enfance de Jésus
Découvert dans les archives allemandes, ce fragment de l’Évangile de l’Enfance, de Thomas, raconte comment le jeune Jésus a donné la vie à des oiseaux d’argile le jour du Shabbat
Ce petit fragment de papyrus vieux de 1 600 ans découvert dans des archives allemandes est à ce jour la plus ancienne copie connue de l’Évangile de l’Enfance, de Thomas, texte chrétien primitif évocateur de l’enfance de Jésus, autrefois trés populaire mais qui n’a pas été repris dans le Nouveau Testament.
Selon un communiqué de presse de l’Université Humboldt de Berlin publié le mois dernier, le fragment, d’une dimension de 11 x 5 centimètres, se compose de « 13 lignes en lettres grecques, à raison de 10 lettres par ligne, et provient de l’Égypte antique tardive ».
Propriété des archives de la bibliothèque d’État et universitaire de Hambourg, il a été découvert au moment de sa numérisation et mis en ligne dans ce cadre. Il contient un fragment d’histoire, correspondant à la première section de l’Évangile de l’Enfance de Thomas, selon laquelle le jeune Jésus aurait façonné des oiseaux en argile avant de leur insuffler la vie.
« Il s’en est fallu de peu pour que nous ne le remarquions pas. Ce texte n’est pas tiré d’un livre ; c’est probablement un exercice d’écriture. Pour cette raison, la calligraphie n’est pas très belle et le fragment est très petit », explique le Dr Lajos Berkes de l’Institut pour le christianisme et l’antiquité de l’Université Humboldt de Berlin.
« Nous avons trouvé le mot Jésus, en grec. Ce qui, en somme, pouvait figurer dans un papyrus normal… c’est alors que nous avons repéré des mots plus rares, ce qui nous a amenés à penser que c’était peut-être un texte littéraire », poursuit Berkes pour le Times of Israel via Zoom.
En croisant le fragment de texte avec une base de données spécialisée dans la littérature grecque ancienne, les chercheurs sont parvenus à démontrer que le fragment de papyrus contenait une partie de l’Évangile de l’Enfance.
C’est en collaboration avec le professeur Gabriel Nocchi Macedo de l’Université de Liège en Belgique que Berkes a publié ce mois-ci les résultats issus de l’étude du fragment. Les deux universitaires sont chercheurs et papyrologues, pas théologiens, souligne Berkes.
« Ce texte est en effet un texte évangélique apocryphe non canonique. On considère aujourd’hui que l’Évangile de l’Enfance de Thomas a été écrit au deuxième siècle. Notre texte date du IVe ou du début du Ve siècle. L’Évangile de l’Enfance était extrêmement populaire. C’était un texte très apprécié », explique Berkes.
Certes, « les autorités de l’Église primitive ne l’appréciaient pas », mais il y a une « différence entre ce que l’Église voulait et ce que les gens
voulaient », poursuit-il.
Le papyrus contient un fragment d’une histoire connue sous le nom de
« Vivification des moineaux », dans laquelle « Jésus joue au gué d’un ruisseau impétueux et façonne douze moineaux à partir de l’argile molle qu’il trouve dans la boue. Lorsque son père Joseph le réprimande et lui demande pourquoi il fait de telles choses le jour du saint Shabbat, Jésus, âgé de cinq ans, tape dans ses mains et donne vie aux figures d’argile », ont écrit les chercheurs.
Qu’est-ce que l’Évangile de l’Enfance ?
L’Évangile de l’Enfance de Thomas, considéré comme hérétique par les premiers dirigeants de l’Église, contient des histoires de l’enfant Jésus avec sa famille et ses voisins dans la ville de Bethléem. Ces histoires se déroulent lorsque Jésus avait entre cinq et 12 ans et comblent une lacune dans la biographie de Jésus, entre les récits de naissance de Matthieu et de Luc, et l’histoire de Jésus dans le temple par Luc.
L’Évangile de l’Enfance a joui d’une grande popularité jusqu’au Moyen Âge et des versions ont notamment été retrouvées en syriaque, grec, latin, amharique et même irlandais.
Cette œuvre est d’ailleurs mentionnée par des écrivains chrétiens dès le IIe siècle de notre ère. On a tendance à penser qu’il était à l’origine en grec, mais certains érudits estiment pour leur part qu’il a été écrit en syriaque, langue proche de l’araméen des premières communautés chrétiennes syriaques.
Les chrétiens coptes d’Égypte ont des récits sur les pérégrinations de la Sainte Famille en Égypte et des lieux de pèlerinage le long du Nil. Malgré tout, et aussi en dépit du fait que le fragment de papyrus tout juste découvert est originaire d’Égypte, aucune version en copte de l’Évangile de l’Enfance de Thomas n’a été retrouvée à ce jour.
Dans l’Évangile de l’Enfance, Jésus est présenté comme un enfant précoce, qui s’attire souvent des ennuis et utilise ensuite ses pouvoirs naissants pour éviter la colère de Joseph. On y dit qu’il utilise ses facultés miraculeuses non seulement pour donner la vie ou guérir, mais aussi pour tuer les enfants qui l’ennuient ou rendre des gens aveugles.
Parfois attribué à l’apôtre Thomas, l’un des 12 premiers disciples de Jésus, l’Évangile de l’Enfance n’est pas directement lié à l’Évangile de Thomas, autre document extra-biblique du paléochrétien.
« Il est difficile de dire pour quelle raison certains textes n’ont pas été inclus dans le Nouveau Testament. Il se pourrait tout simplement qu’ils aient été écrits trop tard, ou qu’ils aient été appréciés d’un groupe que les artisans du Nouveau Testament n’aimaient pas pour une raison ou une autre », explique Tony Burke, professeur de christianisme primitif à l’Université York à Toronto.
« Mais avec l’Évangile de l’Enfance de Thomas, nous avons un certain nombre de commentaires d’écrivains de l’Église du IVe au IXe siècle, et ils désapprouvent le texte uniquement parce qu’il contredit l’Évangile de Jean, qui déclare que le premier miracle de Jésus a été la transformation de l’eau en vin à Cana », explique Burke par e-mail, en réponse aux questions du Times of Israel.
« Jésus n’a donc pas accompli de miracles dans l’enfance parce que l’Évangile de Jean (qui était très apprécié) dit qu’il ne l’a pas fait », poursuit Burke. « Les lecteurs d’aujourd’hui supposent que le texte n’a pas été approuvé parce que la façon dont Jésus est décrit – comme quelqu’un de capable de tuer des gens – a déplu, mais cela ne semblait pas déranger les chrétiens d’autrefois. »
Ce récit de « Vivification des moineaux » se trouve « également dans un texte du IIe siècle appelé l’épître des apôtres, dans un résumé de la vie de Jésus et dans les questions de Bartholomée, au quatrième siècle », poursuit Burke.
« Il est possible que ces écrivains aient connu l’histoire de la tradition orale, mais ils auraient tout aussi bien pu la prendre de l’enfance Thomas. En dehors du christianisme, on retrouve cette histoire dans le Coran (sourates 3 et 5) ainsi que dans une version du Toledoth Yeshu (un « anti-évangile » juif qui dit des choses désobligeantes sur Jésus). Ce qui m’intéresse dans ces deux derniers exemples, c’est qu’ils montrent que les non-chrétiens ont été suffisamment exposés à cette histoire pour la considérer comme « authentique ».
Beaucoup d’histoires sur Jésus, dans l’Évangile de l’Enfance, « préfigurent en quelque sorte ce qu’il fera en tant qu’adulte » dans le Nouveau Testament, souligne Burke.
« Jésus est connu pour ne pas avoir respecté les limitations imposées au Shabbat (il guérit les gens le jour du Shabbat) et avoir effectué des guérisons voire des résurrections. Dans cette histoire, il crée la vie (comme Dieu, qui a créé Adam à partir d’argile et lui a donné vie ; donc Jésus est ici assimilé à Dieu) mais il le fait le jour du Shabbat, comme son homologue adulte. Les lecteurs reconnaissaient donc certainement dans cette histoire le Jésus qu’ils connaissaient grâce aux textes qui parlent de lui, adulte », ajoute Burke.
Il existe quatre versions de l’Évangile de l’Enfance de Thomas en grec, dont la plus ancienne, tout du moins avant cette dernière découverte, se trouve dans un manuscrit du XIe siècle. Même si le nouveau fragment est plus ancien de plusieurs siècles, il n’en conserve qu’une petite partie et donc « il ne change pas radicalement ce que nous savons du texte… ce nouveau manuscrit est une grande découverte, mais il ne confirme ni ne réfute les points de vue consensuels des chercheurs sur le texte », souligne Burke.
L’attention des médias de tous bords
Lorsque les chercheurs ont publié leurs résultats, ces derniers ont eu un large écho un peu partout dans le monde, en particulier aux États-Unis, ce que Berkes qualifie de « grand remue-ménage ».
« Il y a eu beaucoup de malentendus et de considérations politiques autour de ça, sans parler des gros-titres trompeurs ou ambigus. Nous n’avons rien affirmé, mais cela a été présenté dans les médias comme une nouvelle tradition authentique de Jésus, voire dans certains cas, la preuve que le christianisme est un mensonge. Il y a eu beaucoup de controverses », explique Berkes.
« Certaines personnes ont voulu [s’en servir pour] nier la religion, d’autres nous ont attaqués en nous reprochant de vouloir réfuter les Évangiles » alors que « nous avions clairement dit » que cette découverte ne faisait qu’apporter une nouvelle approche scientifique sur le vaste corpus d’écrits apocryphes des premiers Chrétiens, complète Berkes.
« Les gens s’intéressent énormément à Jésus. Ces histoires sont très intéressantes et elles ont leurs racines quelque part, mais personne ne pense vraiment qu’il s’agit de la véritable histoire de la vie de Jésus », ajoute-t-il.
« Je suis assez surpris de l’attention que cette découverte a reçue », assure Burke, de l’Université York. Les publications concernant deux récents textes « spectaculaires », à savoir l’Évangile de Judas et l’Évangile de la femme de Jésus, ont elles aussi « suscité une forte attention », ce qui est au final bon pour les universités et les chercheurs qui travaillent dans ce domaine, note-t-il.
« L’attention que se sont attirées ces trois découvertes a donné lieu à des titres sensationnalistes et sans nul doute à des réactions extrêmes, mais les experts de ces textes n’ont jamais prétendu que leur contenu était historique (en d’autres termes, nous ne disons pas que Jésus a accompli des miracles dans son enfance, nous disons simplement que ce texte prétend qu’il l’a fait) », souligne Burke.
Une mer de papyrus
Le fragment dont il est question ici, découvert dans les archives de Hambourg, fait partie d’un énorme quantité de papyrus collectés en Égypte puis déposés dans diverses archives et bibliothèques occidentales entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, ajoute le papyrologue Berkes.
« Ils sont arrivés dans des boîtes. Il n’était pas rare qu’ils soient mal, voire pas, répertoriés… Après plusieurs dizaines d’années passées en Allemagne, celui-ci n’a été inventorié qu’après 2001 », ajoute-t-il.
Même si des « découvertes spectaculaires » ont été faites à partir des
« centaines de milliers » de pièces de papyrus présents en Occident, les méthodes modernes et progrès de la numérisation ont ouvert la porte à
« de nombreuses nouvelles découvertes », explique-t-il.
« Même de petites collections peuvent être intéressantes, alors qu’elles sont souvent ignorées », conclut Berkes.
SOURCE : https://fr.timesofisrael.com/un-fragment-de-papyrus-vieux-de-1600-ans-contient-le-premier-recit-de-lenfance-de-jesus/
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Digression … Karabagh : Une terre arménienne millénaire – Tigranakert d’Artsakh + KARABAKH – ÉGLISE TROGLODYTE PALÉOCHRÉTIENNE DE KHATCHÉNAGUÈDE. 13 juillet, 2024
Posté par hiram3330 dans : Digression , ajouter un commentaire
Protégé : LE PÉLICAN – 18°- 12 juillet, 2024
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Rouge , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.Les Racines Profondes de la Franc-Maçonnerie, plongent dans le Nil 11 juillet, 2024
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireLES RACINES PROFONDES DE LA FRANC-MAÇONNERIE
La méthode initiatique de la Franc-maçonnerie est l’art de la construction, sitôt franchit la porte de son atelier le Franc-maçon observe la présence des outils déposés à même le sol. Lui qui ne sait ni lire ni écrire comprend quand dans cet espace tout est symbole. Toutes les idées qui sont derrière les symboles vont progressivement naître en lui après avoir observé en silence, il voudra comprendre, connaître et devra agir, c’est-à-dire construire se rendant compte avec le temps qu’il se construit lui-même, se métamorphose. En interprétant les mythes anciens et les légendes il y découvre les vertus qui pratiquées rendent l’homme un peu meilleur. Plus il élève sa conscience, plus son regard change sur le monde, au-delà de l’apparence et du visible, de ce que lui permet d’aborder sa Raison, il devient capable de concevoir l’invisible grâce à son intuition et son imagination, il conçoit l’infini et l’absolu sachant humblement qu’il est hors de sa portée. Mais cette simple contemplation met de la joie dans son cœur, il sait qu’il est sur le chemin de la Vérité et de la Lumière.
Toute son énergie se déploie pour construire avec ses frères le Temple de l’esprit, là où la matière cède peu à peu sa place à l’esprit, la lumière éternelle qui habite tout homme. L’obscurité de l’ignorance diminue peu à peu donc au profit de la lumière de la Connaissance, comme le disait à peu près Gaston Bachelard : en réfléchissant et en rêvant sur les symboles, on rêve sur ses rêves, l’esprit s’élève vers des constellations imaginaires le désir naît alors de percer les mystères de la vie.
Celui frappe à la porte d’un temple maçonnique, ne comprend pas toujours bien sa démarche lui-même, il pressent ou il a été pressenti par son parrain comme un chercheur, un demandeur prêt à recevoir. Il se soumettra de sa propre volonté aux épreuves initiatiques au terme desquelles il sera reconnu comme sincère et prêt à être fidèle et persévérant, il aura donc l’autorisation de passer pour connaître les mystères de la Franc-maçonnerie. Devenu myste lui-même, s’il garde en lui les secrets qui lui ont été confiés, s’il respecte le silence, plus tard il connaîtra la mort symbolique de la matière et renaîtra à la vie spirituelle. Prenant conscience de son horizontalité et de sa verticalité le myste partira à la recherche des sources et des traditions, des racines profondes de ce corpus initiatique lentement façonné ceux qui l’ont précédé des siècles avant. Comment peut-il y parvenir, parce qu’il est apte à recevoir les forces telluriques et célestes. Les pieds fermement posés dans la position requise suivant l’injonction qui lui ait faite il tourne son regard vers le centre de sa loge, il participe alors à une cosmogonie, il élève peu à peu son esprit puis son âme. Il s’interroge sur le principe de la création de toutes choses, sur ce Grand Architecte de l’Univers, sur cette théogonie mise en poème par Hésiode en Grèce huit siècle av -J.C, ce passage du chaos à l’ordre.
Celui qui a faim et soif de connaissance, va naturellement chercher qui il est, d’où il vient et où il va. Sur le plan historique l’origine de la Franc-maçonnerie est bien documentée à la fois dans sa forme opérative et celle que l’on appelle spéculative.
Sur le plan de ses sources spirituelles, traditionnelles, c’est plus diffus, on a affaire à des revendications multiples, l’on finit par conclure sans doute par commodité que ses sources sont nombreuses et proviennent de toutes les traditions occidentales et moyen orientales, cela ne froisse personne ! Cependant si l’on se livre à un travail sur les analogies entre les initiations, les symboles universels, l’ésotérisme des traditions anciennes, ce qui n’est visible qu’aux initiés, l’on discerne souvent trop de ressemblances pour que ce soit un hasard. Il y aurait un arbre commun, et des branches diverses mais nourries par des racines profondes, ce qui donne à la Franc-maçonnerie son caractère universel.
À la lumière d’un ouvrage de Bernadette Cappello, je vais m’interroger, aujourd’hui, sur une possible source de la pensée maçonnique qui serait née sur les bords d’un fleuve sacré le Nil. Les courants d’eau comme les courants telluriques (terre) et célestes (soleil et lune) irriguent la matière et dans un limon fertile (chemia), pénètre la force de l’esprit qui transforme la matière et anime l’âme.
Il est admis sans équivoque que la plupart des Rites maçonniques s’inspirent du symbolisme de la construction, Temple de Delphes et mystères d’Éleusis, Temple de Salomon et sa loi mosaïque, Temples de Mithra, et Cathédrales qui couvrent l’occident et le Christianisme. Pourquoi pas dès lors faire référence aux Temples et constructions de l’Égypte ancienne. Nous rappelant que Moïse fût à la fois Juif et Égyptien, que de nombreux philosophes grecs comme Pythagore et les néoplatoniciens firent le voyage d’Alexandrie. Plotin fils de Romains est né en Égypte à Lycopolis, il fût initié aux mystères isiaques, ce n’est pas non plus par hasard que son œuvre principale fût nommée les Ennéades du nom des neuf divinités égyptiennes de la fondation de l’univers. Les exemples pourraient être multipliés, nombreux furent ceux qui passèrent dans la « marmite d’Alexandrie ». La rédaction de la septante, ensemble de livres de la bible hébraïque fût rédigée en grec mais sur les bords du Nil. La chrétienté primitive se développa aussi sur les bords du fleuve sacré, elle fût imprégnée par le juif Philon d’Alexandrie, religieux et philosophe sans doute le premier, à avoir prononcé le nom de Grand Architecte de l’Univers. Ses principales idées furent sa doctrine du logos et l’allégorisme. Si l’on rajoute l’hermétisme et son premier livre du corpus le poïmandres sans doute du à Hermès, il ne reste plus qu’à enfiler ses chaussures ailées pour se convaincre que c’est bien là que se trouve les racines profondes de toutes les traditions d’occident et du moyen orient. Les manuscrits Nag Hammadi viennent encore si besoin est abonder cette thèse. Pas étonnant que le jeune général français Bonaparte ait été impressionné par les pyramides et les temples égyptiens.
C’est là aussi donc que la Franc-maçonnerie du Rite de Memphis Misraïm puise sa symbolique et se répand en occident. Ce rite selon Bernadette Cappello : « Porte une intentionnalité, c’est-à-dire un projet de connaissance ». Soulignons que Bernadette Cappello fût grand Maître de la Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm de 2006 à 2012, cette universitaire témoigne avec son approche éclairée de son Rite des liens entre l’ancienne Égypte et la bouillante marmite intellectuelle, philosophique et spirituelle de la cité d’Alexandrie. Peut-on aller jusqu’à imaginer que c’est des mystères de l’Égypte ancienne, que sont nés le miracle grec, les traditions juives et chrétiennes, qui allaient se répandre peu à peu en occident et imprégnerait aussi la Franc-maçonnerie.
Au-delà de la connaissance de son Rite B. Cappello dans son deuxième ouvrage : Mystère et secrets de la cérémonie de fondation d’une loge maçonnique. Grâce à sa grande culture Égyptienne, Hébraïque, Cabalistique, théologique chrétienne et philosophique nous donne accès, nous révèle un certain nombre d’analogies entre le temple antique Égyptien, l’église chrétienne et le Temple Maçonnique. Elle précise à propos de son rite : le Rite de Memphis Misraïm est dépositaire d’un patrimoine spirituel spécifique. Il introduit une filiation symbolique avec l’ancienne Égypte issue à la fois des mystères d’Aset-Isis divine mère et de l’hermétisme.
Or nous connaissons l’importance du corpus hermeticum texte simple qui illustre et démontre la jonction entre le ciel et la terre. Texte qui fût remis en valeur par l’Académie Néoplatonicienne de Florence créée par Cosme de Médicis et dirigée par Marsille Ficin (1433-1499) entouré de des savants de l’époque dont Pic de la Mirandole et Giordano Bruno dont il se dit qu’il pourrait être un des précurseurs de la Franc-maçonnerie dans sa forme contemporaine dite spéculative et qui allait naître en Écosse. Les textes de l’hermétisme alexandrin, enrichis par la découverte plus tardive des manuscrits de Nag- Hammadi écrits en copte et découverts sur les bords du Nil démontre l’importance la Gnose. B. Cappello, voit en creux dans son Rite de Memphis Misraïm la synthèse des traditions anciennes ou encore le lien entre ces traditions, ou leur regroupement en une sorte de tradition unique, universelle, primordiale disait René Guénon l’inclassable. Guénon qui n’hésita pas a tourner son regard de l’occident vers le moyen orient et l’orient, jusqu’aux états multiples de l’être.
Mais ne nous éloignons pas du Nil, l’Égypte serait fondatrice spirituelle supposée des traditions hébraïque et chrétienne et de la philosophie grecque. B.Cappello démontre les analogies à ce propos entre la construction des temples égyptiens et celui du Roi Salomon, voire des cathédrales : « Ces trois traditions véhiculent un point commun : celui de préparer ici-bas, et dans son sanctuaire intérieur, image du Temple cosmique, le retour à l’unité primitive, l’harmonie des premiers temps, ceux d’avant le temps. » Ce qui peut nous faire réfléchir et éclairer peut-être la formule maçonnique : « Il n’y a pas de temps. »
Maçons contemporains, nous discernons aussi l’importance essentielle du tracé du tableau de loge (de préférence avec une craie à la main), au moment de la sacralisation du temple. Devant nos yeux se construit un temple de pierre et simultanément en nous en silence notre Temple intérieur. Nous assistons, à l’élévation des colonnes, des marches de l’occident, jusqu’aux marches de l’orient pour accéder au sanctuaire et tournons notre regard vers la Lumière, la Grande Lumière unique et éternelle.
Peu importe la voie traditionnelle spirituelle choisie, elle a une dimension cosmique et spirituelle, elle est universelle, elle est le lien entre existence et essence.
Jean-François Guerry
Pour aller plus loin :
Lire : Bernadette Cappello Mystère et secrets de la cérémonie de fondation d’une loge maçonnique. Collection Quête spirituelle sous la direction de Joël Gregogna aux Éditions Numérilivre 211 pages illustrées- 25€
Notes pour réfléchir : Hermès dit Lactance à découvert, je ne sais comment, presque toute la Vérité.
Les livres d’Hermès sont un trait d’union entre les dogmes du passé et ceux de l’avenir.
Les prêtres égyptiens selon Platon auraient dit des Grecs : Ô Grecs, vous n’êtes que des enfants. Des vieux enfants aussi incapables de chercher la Vérité que de conquérir la justice.
Platon ne serait qu’un Moïse ?
Une stèle du Musée de Berlin dit Monsieur Mariette appelle le soleil le premier né, le fils de Dieu, le Verbe. Sur l’une des murailles du Temple de Philae… et sur la porte du Temple de Medinet-Abou on lit : « C’est le soleil, qui a fait tout ce qui est, et rien n’a été fait sans lui jamais. » Cela rappelle les paroles de Saint-Jean 14 siècles plus tard.
POIMANDRÈS
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poimandrès
Cette lumière, c’est moi, l’intelligence, ton Dieu, antérieur à la nature humide qui sort des ténèbres, et le Verbe lumineux de l’Intelligence, c’est le Fils de Dieu.
Ils ne sont pas séparés, car l’union c’est leur vie.
La parole de Dieu s’élança des éléments inférieurs vers la pure création de la nature, et s’unit à l’Intelligence créa- trice, car elle est de même essence (omooÚsioj).
En la vie et la lumière consiste le père de toutes choses.
Bientôt descendirent des ténèbres… qui se changèrent en une nature humide et trouble, et il en sortit un cri inarticulé qui semblait la voix de la lumière; une parole sainte descendit de la lumière sur la nature.
Ce qui en toi voit et entend est le Verbe du Seigneur ; l’Intelli- gence est le Dieu père.
Je crois en toi et te rends témoignage ; je marche dans la vie et la lumière,
O Père, sois béni, l’homme qui t’appartient veut partager ta sainteté comme tu lui en as donné le pouvoir.
saint jean
Dans le principe était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était dans le principe avec Dieu.
Toutes choses sont nées par lui, et rien n’est né sans lui, de tout ce qui est né.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas contenue.
C’est la lumière véritable qui illumine tout homme venant en ce monde.
À ceux qui l’ont reçue elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom.
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Philosophie du patrimoine 1: QUELQUES PRINCIPES de philosophie hermétique 10 juillet, 2024
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire
LES ARCHIVES DE L’ORDRE 9 juillet, 2024
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireLES ARCHIVES DE L’ORDRE
Nous le savons, la loge maçonnique est composée de frères et structurée autour d’officiers.
Les officiers forment avec le Vénérable Maître différents axes, à même de faire fonctionner ladite loge : par exemple avec les deux surveillants un axe pédagogique ; avec l’expert et le maître des cérémonies un axe rituel ; avec l’hospitalier un axe fraternel et humaniste.
Il existe aussi un axe dont on parle moins, que l’on pourrait qualifier d’informationnel, celui constitué du Vénérable Maître, qui dirige donc les travaux, du frère secrétaire, qui trace les travaux, et du frère archiviste, qui dépose et conserve les travaux.
On peut filer la métaphore informatique, en décrivant le secrétaire comme la mémoire vive de la loge, tournée vers le mouvement et la dynamique, qui est une mémoire de transit, temporaire ; et l’archiviste comme la mémoire appelée à tort mémoire morte en informatique, mémoire non volatile qui stocke les instructions de manière permanente et contient des données qui peuvent être lues mais pas modifiées.
On peut filer une autre métaphore, hydrologique celle-là, où les archives seraient assimilables à ce qu’on appelle les nappes inertielles, de cette eau très profonde lentement mobilisable, mais également insensiblement constituée au cours du temps.
C’est vrai que l’on parle très peu de cette mémoire particulière que constitue les archives, qu’on associe péjorativement dans l’imaginaire collectif à un endroit glauque, une pièce borgne et souterraine, où opère un agent en mal de rédemption. Il s’agit là d’un biais d’attribution, par lequel les archives seraient porteuses d’une forme d’ennui, de banalité et de « sombritude », discréditées à l’heure de cette violence ordinaire que constitue le relativisme de l’immédiateté et de l’éphémère.
La franc-maçonnerie, art initiatique par excellence, devrait se sentir protégée de ce biais, elle ne l’est pourtant que partiellement, renvoyant souvent l’archive à sa condition poussiéreuse, n’accordant au mieux qu’une indifférence polie à son égard. Les archives sont pourtant fondamentales, en particulier dans l’esprit maçonnique : celui-ci est naturellement porté par l’élan spirituel, la circulation de la parole et la mise en avant d’actes très ostensibles comme l’oralité du verbe, la déambulation et la triangulation du débat.
L’art initiatique étant holistique, il convient ainsi de « contrebalancer », et de compléter l’Esprit du verbe, léger et volatil, par cette Lettre que représente l’archive, qui est par essence régulatrice, modératrice et pondératrice, car insensible à l’esprit du temps. L’archive est nécessaire, d’abord parce qu’à la façon dont le Talmud cumule à l’infini les commentaires de la Torah, il s’agit de rendre la franc-maçonnerie à son histoire.
Mais la mentalité juive est que rien ne doit se perdre ; la mentalité maçonnique, qui n’est pas une confession, ne réclame pas cette contrainte, c’est pourquoi elle passe par l’étape indispensable du tracé du secrétaire qui, au-delà d’évoquer à la loge le contenu et le climat de la tenue précédente, ne conservera que le fonds, la forme ne répondant qu’au style particulier du secrétaire : c’est pour cette raison que des modifications du tracé ne peuvent être faites que sur la forme et non sur le fond: cette exigence inscrira encore plus dans le marbre un tracé qui aura été entériné ensuite par l’assemblée présente.
Il s’agira ici, en validant le tracé, de l’enregistrer pour l’éternité.
Ainsi, si un frère est tenté de relire un jour telle ou telle archive, il ne partira pas de zéro, mais bénéficiera inconsciemment des strates de connaissance fabriquées par ses prédécesseurs.
Ces strates sont inscrites dans les archives, mais aussi de façon plus subjective et plus sélective, portées dans la mémoire des anciens. L’autre vertu de l’archivistique est de pondérer la parole, naturellement incisive, volatile, solaire, labile : ces caractéristiques ne sont pas des défauts, mais simplement les à-côtés inévitables de toute manifestation ouverte .L’archive recompose cette parole en lui appliquant un ordre nouveau, plus pérenne, somme toute très égalitaire quel que soit la teneur de ce qui y est produit : cet ordre nouveau sera foncièrement objectif , car rattaché à la provenance et à l’époque du document, et non à la personnalité du locuteur.
Ce principe de provenance, général et moins exposé aux circonstances de l’instant permettra de respecter l’intégrité matérielle et intellectuelle de chaque archive. D’ailleurs le simple fait d’entasser les tracés dans un carton leur confère d’office une importance très égalitaire, très paritaire, gommant leur éventuel caractère discriminatoire, qui porterait éventuellement à polémique.
En sédimentant les tracés comme les simples strates d’un ensemble plus global, nous ne verrons plus dans ces couches successives que les témoins transitoires d’une époque. Cet ordre général met donc sur un même plan, sans distinction d’importance supposée, l’ensemble des documents. Ainsi, quand un élément initiatique est archivé, c’est vrai qu’il perd de sa puissance initiatique du moment, mais il rejoint un fonds commun.
Car le temps de l’archive est un temps long, structuré différemment du temps court, borné et jalonné de l’exercice maçonnique que nous pratiquons en loge.
Le travail maçonnique est en effet soumis à la flèche du temps : C’est un des raisons pour lesquelles les travaux sont sacralisés, c’est-à-dire délimités dans le temps et dans l’espace.
Si les travaux maçonniques nécessitent d’être ouverts et fermés, c’est que ce qui s’y déroule est en substance volatil : on ne sait pas d’avance ce qui va en être dit et conservé.
Certains rituels maçonniques évoquent ce qu’on appelle « les archives de l’Ordre », qui seraient conservées dans un endroit mythique qu’on appelle Kilwining, région légendaire située en Ecosse.
L’incertitude concernant la localisation de ces archives légendaires contribue symboliquement à leur transcendance et à les situer en amont de toute connaissance contemporaine.
Ce caractère elliptique suffit donc à lui seul à qualifier ces archives, l’inconnu sur leur origine participant largement à leur caractère fondateur.
D’ailleurs la loge légendaire considérée comme la plus ancienne au monde porte le titre distinctif Kilwining et le numéro zéro au matricule de la Grande Loge d’Écosse : ce nombre est très signifiant, il valide l’idée d’un principe créateur transcendant à toute interprétation.
Le simple fait d’évoquer, dans un rituel « les archives de l’Ordre » témoigne de notre degré d’avancement, qui nous autorise à être capable de nous retourner sur ce qui nous a fondé. Ainsi, prendre conscience qu’il existe des archives signifie initiatiquement que nous avons suffisamment progressé pour être apte à visibiliser le passé.
Lorsqu’un document, une description d’attitude ou d’action passent de la lumière à l’archive, ils changent de statut, c’est-à-dire qu’ils sont soumis à un arrangement, un ordre différent de ce qui régit la vie en temps réel.
Le fait de citer les « archives de l’ordre » a aussi pour objet l’établissement de « ponts » entre les différents viatiques de la Connaissance, viatiques que sont la symbolique, l’égrégore, l’exemplarité, l’exposition, la circulation verbale, la construction hiérarchique, et d’une façon générale tout ce qui donne sa coloration aux planches .
Tout ce foisonnement se résoudra ensuite en un pont ultime, celui établi entre le tracé, solaire, du secrétaire, et l’archive, lunaire, de l’archiviste bibliothécaire.
La qualification de « bibliothécaire » associée à celle d’archiviste n’est pas anodine, car le but premier de l’archive est d’être possiblement exhumée afin de nourrir la réflexion des contemporains : le bibliothécaire est celui qui est apte à établir des ponts entre la contemporanéité d’une idée, et son lignage, sa généalogie possible.
En quoi l’importance des archives est-elle centrale dans l’idée maçonnique ?
Eh bien déjà, elles ne se situent pas dans l’espace sacré de la loge, ce qui d’ailleurs serait rédhibitoire : l’être humain n’est pas, en effet, un pur esprit, et a besoin, tel l’ange de l’Apocalypse, de ses 2 jambes pour exister. Ap.10 : 2 : « Dans sa main, il tenait un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre. » la mer, symbolisant ici les mouvements de l’Esprit viables uniquement dans un endroit sacralisé, et la terre portant l’empreinte archivistique, donc très matérielle desdits mouvements.
Le tracé du secrétaire est donc à la fois une façon de conserver la teneur et les propos de l’ordre du jour, mais aussi d’effectuer naturellement un travail de filtre, de tamis, ne conservant que ce qui lui semble important. Car une archive se doit, pour être pérenne, d’être calibrée dans le temps et dans l’espace. Le respect des fonds impose de les classer et de les inventorier sans perdre de vue leur lien organique avec l’entité qui les a produites.
Ce critère est très important en franc-maçonnerie, car il permet de s’abstraire d’une « culture du moment », d’une « orthodoxie » fatalement temporaire, cela permet de conserver au maximum l’objectivité de ce qui est archivé, et donc de lutter contre tout fait contemporain qui tend par essence à reconsidérer le passé à l’aune du moment présent.
Les archives sont cumulatives : elles s’ajoutent et ne se remplacent pas ; elles ne cèdent donc pas à l’air du temps, et, une fois archivés, chaque valeur et document a la même importance.
C’est fondamental dans le souci que peut avoir l’initiatique de ne pas privilégier une époque ou un courant particulier.
L’archive suprême est celle de l’Orient Eternel, où les frères partis occupent une place irréfragable, déterminée souvent par la date de leur disparition ; chaque nom en vaut un autre.
Le mot archive renvoie à différentes étymologies possibles , mais fondamentalement l’arche est entendue comme une boite, un coffre, un contenant, où sont déposées des choses : c’est par exemple le dépôt comptable des animaux de l’Arche de Noé, où celui des lois mosaïques gravées sur les 2 tables de la Loi contenues dans l’Arche d’Alliance: l’Arche sous-entend l’endroit d’un dépôt, dont le contenu est nommé et énuméré, à la façon dont l’Ancien Testament nomme et énumère les faits et les personnages pour ne rien en oublier.
L’Ancien Testament procède périodiquement à l’énumération fastidieuse des lignages généalogiques de tels ou tels patriarches, avec l’objectif avoué de n’oublier personne. Ce dénombrement biblique, qu’on appelle recensement, est une sorte d’archive horizontale, comme celle qu’ordonna le Roi David à son général Joab.
Mais le recensement, qui puise dans la contemporanéité a, tout comme la tenue maçonnique, un caractère majeur et sacré, avec lequel il ne faut pas jouer. David s’en mordit les doigts, et il dut subir une punition divine, car privilégiant, du point de vue de Dieu, plus l’aspect quantitatif que qualitatif de l’humain. Le recensement ne pouvant, du point de vue de l’Ancien Testament, n’être prescrit que par Dieu.
L’archive permet donc de déposer, de conserver, et éventuellement de commémorer ce qui a été classifié : commémorer signifie « rappeler le souvenir » .
Rappeler sous-entend de ramener à la surface quelque chose qui a été enterré, mis de côté, mais en aucun cas oublié : ce qui est archivé n’est jamais perdu, mais simplement placé à un endroit d’où il peut revenir périodiquement, avant d’être de nouveau archivé.
Les archives, sont donc, au sens large, des jalons et des passages, commémorateurs car posés à travers l’histoire par des mythes fondateurs.
Commémorateurs aussi car la légende de nos grades conditionne, comme dans tout mythe, le fait que tout est présent dès le départ, et que l’initié s’ouvre à la connaissance de faits qui ne peuvent être qu’antérieurs, dans la mesure où tout, dans un mythe, est déjà inscrit dans notre patrimoine mémoriel. Lorsque les alchimistes parlent de « fixer le volatil », les archives sont de ce tonneau, elles constituent une banque de faits et gestes moins soumises que la transmission aux velléités particulières de l’être humain.
La tradition consiste donc en un savant mélange entre la transmission, qui en constitue le bras armé, l’élément mobile, et les archives, sorte de condensat intemporel inscrit dans la masse. C’est pourquoi tout évaluation a posteriori de l’art initiatique doit s’établir à partir d’un exercice mêlant archives et transmission.
Lorsqu’on évoque la Tradition, nous avons coutume de nous référer à l’étymologie, et d’y voir un flux d’informations qui a su transcender les époques, et nous apporter des valeurs « intemporelles », immuables et indémodables. En fait, il en est de la Tradition, comme du reste, c’est-à-dire que le temps fait toujours son œuvre et bâtit sa réalité du moment sur un terreau qui a subi les injures du temps.
C’est pourquoi la Tradition est quelque chose de beaucoup plus complexe qu’on ne le pense.
La Tradition peut être entendue comme un trait d’union entre passé et présent, là où l’archive représente en elle-même la continuité. L’archive conservera son caractère autonome, indépendant, là où l’élément de tradition se verra immanquablement modelé a posteriori par celui qui le reçoit.
C’est pourquoi la tradition prête souvent à discussion, car il y a finalement autant de traditions qu’il y a d’individus différents pour la recevoir et l’épouser.
Le souvenir est darwinien, il subit les affres de cette sélection naturelle qu’est l’évolution des idées et des principes de la société dans laquelle il exerce ses prérogatives. La transmission n’est donc pas suffisante pour exprimer à elle seule la teneur d’un souvenir : la transmission est une dynamique sélective qui, comme telle, emmène dans son sillage des pensées et des actions, qui ont le plus grand mal à conserver dans le temps leur intégrité, et c’est normal : la sélection impose une violence qui est à l’aune de sa nécessité : pour survivre, seuls les principes les plus ancrés demeureront accrochés à cette orthodoxie mouvante.
Avec un brin d’ironie, nous voyons bien là que la Tradition est quelque chose de trop sérieux pour être mise entre les mains exclusives de la transmission.
La transmission est émaillée des imperfections et des caractéristiques de celui qui donne, mais aussi au miroir déformant que de celui qui reçoit. C’est pourquoi la Tradition ne peut uniquement s’appuyer sur cette transmission, des archives lui sont nécessaires. L’être humain est en effet fragile, dans sa constitution, mais aussi dans ce qu’il crée, pense ou subit : les archives apportent leur pondération, à savoir qu’elles régulent la pensée traditionnelle, et en même temps, elles constituent une référence universelle.
SOURCE : apport anonyme – traduction automatique