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L’Eau androgyne du Nil 21 juillet, 2024

Posté par hiram3330 dans : Non classé , ajouter un commentaire

L’Eau androgyne du Nil

Nil-

Je suis

Je suis l’eau, l’onde, la goutte, qui abreuve et s’écoule. Éternité fluide, je suis le Noun des Anciens Egyptiens, matrice universelle, océan primordial figuré par trois vases et trois ondes. Les vases me contiennent, m’enrobent, me délimitent, comme autant de points d’eau en nombre limité. Les ondes vont au-delà, débordent et se répandent où des espaces abondent sur la terre abreuvée.

Je suis le Nil des Anciens Egyptiens, limité par des rives mesurées par les scribes, aux ondes nourricières, limon noir plein de vie. « Hâpy, père des dieux », dieu du Nil, hermaphrodite à la fois vase et onde, se représente sous les traits d’un homme aux seins tombants et au ventre rebondi et symbolise la fertilité offerte par le Nil à l’Egypte. La grenouille « Heket », déesse de l’eau, se tient auprès du dieu « Khnoum, le maître de l’eau fraîche » à tête de bélier, dieu de l’inondation, de la crue et de la création, source de toute vie, façonnant Pharaon et les hommes sur son tour de potier. Il tourne son argile, le limon noir fertile du Nil, pour façonner les corps et leur insuffler le Ka, siège de l’énergie vitale qui les anime de l’intérieur, embrase leur cœur et leur transmet la connaissance et l’amour de la vie.

« Je suis le Maître de l’univers, je suis Atoum, je suis Khépri, je suis l’aîné de Rê ! Je suis l’Ibis vénérable, je suis Hâpy le premier baï d’Osiris… » dit le défunt, nouvel Osiris dans les rites funéraires. « Je suis Thot, le scribe excellent, aux mains pures, maître de pureté, qui chasse le mal, le scribe de la Maât, dont l’abomination est le mal, dont le jonc (le calame) protège le maître de l’Univers, maître des lois, qui fait parler l’écrit, dont les paroles ont fondé les deux rives. » (1) « Je suis le dieu Atoum qui a fait le ciel et créé ce qui est, qui est sorti de la terre et a fait naître toute semence, qui a mis au monde les dieux, lui le dieu advenu par lui-même, le maître de la vie qui a fait prospérer les deux assemblées divines. » (2)

Je suis le défunt renaissant à soi-même de son vivant, artisan de sa propre régénérescence, travaillant à renaître d’une mort latente pour vivre en conscience et avec cœur chaque instant, passant d’une existence en survie à une sur-vie régénérante, revivifiant le Soi en soi-même, et Dieu en Soi. Je suis le vivant souriant en soi-même de son cœur aimant intelligent à ses Frères et Sœurs et aux dieux. En égyptien, un être intelligent est dit « délié du cœur », la joie est appelée « dilatation du cœur » et correspond à « l’ouverture du cœur » de celui qui cherche et trouve la clé de lecture du niveau secret des textes sacrés des Traditions. Il sourit de ces sourires paisibles et intimes éclairant les visages des égyptiens gravés sur les murs des temples et des tombes, lumière du cœur filtrant à travers l’enveloppe charnelle, exprimant le lien indicible établi avec l’invisible, un au-delà des apparences ici déjà omniprésent. Son cœur exerce en conscience son libre arbitre et libère à la fois son mental de l’oppression des passions incontrôlées et tout son amour, rayonnant de spiritualité. Mais à l’inverse s’il ferme son cœur, disent les égyptiens, il s’immerge dans le Noon qui est sans mémoire et sans conscience.

« Je suis Osiris l’incandescent, frère d’Isis l’incandescente. » (3) « Osiris est représenté, sur une grande quantité de monuments égyptiens, sous des formes efféminées, ou sous celle d’Isis, avec laquelle il se confond. On représentait donc Osiris et Isis sous les deux natures, mâle et femelle, parce qu’on leur supposait à l’un et à l’autre la puissance d’imprimer le mouvement et la vie par le pouvoir seul de la volonté. Dieu créa l’homme à son image ; il le créa mâle et femelle ; il lui donna une compagne qu’il forma de la substance du premier homme, et il a dit : ils seront deux dans une seule chair… Osiris est androgyne comme Apollon, Atys, Adonis et Bacchus, auxquels on donnait indistinctement les formes des deux sexes. » (4)

« Je suis, moi, ce qui demeure, dit Atoum, après m’être transformé en serpents que les hommes ne connaissent pas et que les dieux ne voient pas. » (5) Comme Atoum, chez tous les peuples de la Terre et depuis la nuit des temps, la Mère Universelle de la création est androgyne et symbolise le Serpent primordial, la Source, le Principe d’avant la Manifestation, mâle et femelle à la fois, et non pas le Dieu-Père masculin des religions issues d’Abraham, ni la Déesse-Mère païenne qui serait uniquement féminine. « Les couples alchimiques où les deux êtres sont androgynes imagent l’unité, la Mère Universelle, et sont inspirateurs et créateurs. La Mère Universelle, les hommes l’ont adorée sous les noms d’Atoum, Astarté, Nammu, Maât, Isthar, Tanit, Cybèle, Dana, Koridwen, Brigitt, Belisama, Marie… et tant d’autres noms chez tous les peuples de la Terre, lui donnant le plus souvent l’apparence féminine, mais la Féminité manifestée est la vraie Masculinité et donc cette activité par la vraie réceptivité est l’androgynie. Cette Identité suprême peut être désignée par les noms de l’un ou l’autre de ses principes conjoints, on peut la concevoir comme féminine ou masculine, ou les deux à la fois » (6)

Je suis, Je suis

« Je suis, Je suis » dit à deux voix l’androgyne, ses deux natures masculine et féminine s’exprimant en même temps d’une seule voix. A l’instar des dieux égyptiens, l’androgyne serait l’incarnation d’un être ancien, originaire, complet et parfait, et contenant en puissance toutes les possibilités, qu’il s’agit de réactiver en dépassant les oppositions grâce à la réflexion philosophique et à la contemplation, une androgynie plus spirituelle que physique entretenant un rapport constant avec le divin. L’androgyne symbolise l’être non manifesté destiné à l’être : d’une part l’état primordial non manifesté et ses deux natures opposées fusionnées, « appelées » à se dissocier pour devenir les Principes alchimiques du Grand Œuvre, et d’autre part l’état final de l’être manifesté où ces natures fusionnent à nouveau, l’être ayant alors accompli en soi-même sa ré-intégration et son processus d’individuation, et rejoint l’Unité primordiale. Cette union de principes opposés participe à l’éclosion d’un tout plus grand que la somme de ses parties. « Malheureusement, notre esprit occidental en conséquence de son manque de culture dans cette perspective n’a pas encore trouvé une notion et encore moins une dénomination pour exprimer l’union des contraires, cette cheville ouvrière fondamentale de l’expérience intérieure telle que l’exprime par exemple le Tao des Chinois. Une telle union des contraires constitue à la fois le fait le plus individuel et l’accomplissement le plus rigoureux, le plus universel de la vie en nous et de son sens. » (7)

« Je suis, Je suis » dit l’androgyne préparant la célébration en soi-même des « noces chymiques » du moi conscient et du Soi inconscient. Le Soi est peuplé de « constellations psychiques » semblables à celles de l’espace et du cosmos, des héros, dieux et déesses mis en scène dans la mémoire collective par les mythes et l’art. Selon C.G. Jung, ces archétypes (du grec ancien « αρχέτυπον, arkhêtupon, modèle primitif ») sont des racines psychiques susceptibles de déclencher des transformations profondes de l’être et d’orienter celles de la psyché dans sa quête de sens, jusqu’à les propulser dans un processus de développement psychique et de connaissance de soi conduisant à l’individuation. Le moi conscient est dirigé et régulé principalement par l’intellect, la logique et le calcul, alors que le Soi inconscient est plutôt inspiré par des modes de pensées symbolique et analogique, et tend à déployer une vision du monde globale, intuitive et spirituelle, holistique et harmonique. Le fonctionnement du moi relève d’abord d’informations ponctuelles, et celui du Soi des relations établies entre toutes ces informations et celles de l’inconscient collectif.

« Je suis, Je suis » disent le petit moi et le grand Soi ensemble et à deux reprises lors des deux conjonctions de ce processus alchimique. La première transforme le Soi en être unifié Soi-moi, doué d’une fonction transcendante de mentor du moi et appelé à guider le moi vers les états de conscience élevés d’un Je. La deuxième conjonction est celle d’un Soi-Je, sujet global harmonisant les plans corps/âme/esprit de l’être, apte dès lors à exprimer ses capacités spirituelles régénérées en pleine conscience. Les alchimistes assimilent ces deux conjonctions à celles des principes mercure et soufre, et aux unions d’une vierge (le Soi), avec un vieillard d’abord (le moi), et un plus jeune ensuite (le Je), « engendrant chacune un rejeton de sexe différent : le soufre, de complexion sèche et ignée, et le mercure, de tempérament lymphatique et mélancolique. C’est ce que veulent enseigner Philalèthe et d’Espagnet en disant que notre vierge peut être mariée deux fois sans rien perdre de sa virginité ». (8)

« Je suis, Je suis » dit le REBIS alchimique, à la fois soufre et mercure, roi et reine, mâle et femelle, représenté dans l’Œuf philosophique par un corps humain à deux têtes d’homme et de femme. Il symbolise les conjonctions opérées dans l’Œuvre, signalées par la couleur noire du compost, « première apparence de la décomposition consécutive à la mixion parfaite des matières de l’Œuf. C’est, au dire des Philosophes (autre nom des Alchimistes), la marque certaine du succès futur, le signe évident de l’exacte préparation du compost… le mot REBIS (ou RE RE), fréquemment employé par les Philosophes, caractérise leur compost, ou composé prêt à subir les métamorphoses successives sous l’influence du feu. Résumons. RE, une matière sèche, or philosophique ; RE, une matière humide, mercure philosophique ; RERE ou REBIS, une matière double, à la fois humide et sèche, amalgame d’or et de mercure philosophique, combinaison qui a reçu de la nature et de l’art une double propriété occulte exactement équilibrée. » (9)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste portant témoignage par son œuvre extérieure sur la matière de ses propres bouleversements successifs intérieurs, comme aimanté par sa raison d’être et, dirait-on dans la Langue des Oiseaux, devenant de lui-même et par lui-même l’aimant du sage aimant. L’aimant (du grec ancien « ἀδάμας, adámas, indomptable ») « désigne, sur le plan terrestre, « l’acier le plus dur », employé pour « Άδάμαστος », c’est-à-dire « indomptable » et « encore vierge », ce qui caractérise bien la nature profonde du premier homme céleste et du premier corps terrestre, comme étant solitaires et non soumis au joug de l’hymen… Ce premier Adam, le « sujet des sages » lui-même, qualifié « première matière » (prima materia) de l’art, est proprement la « mère » de l’Œuvre, comme Eve est la mère des hommes. C’est elle qui dispense aux corps qu’elle enfante, ou plus exactement qu’elle « réincrude », la vitalité, la végétabilité, la possibilité de mutation. » (10)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste en qui s’attirent la « Magnésie » (du grec « μάγνης, aimant »), la matière féminine brute, et l’esprit enclos sous la dure écorce de l’acier des sages. « Celui-ci, pénétrant comme une flamme ardente le corps de la nature passive, brûle, consume ses parties hétérogènes, en chasse le soufre arsenical (ou lépreux) et anime le pur mercure qu’elle renferme, lequel paraît sous la forme conventionnelle d’une liqueur à la fois humide et ignée – eau-feu des Anciens -, que nous qualifions « Esprit de la Magnésie » et dissolvant universel. Comme l’« acier tire à soi l’aimant », écrit Philalèthe, de même l’aimant se tourne vers l’acier. C’est là ce que l’« aimant des sages » fait à l’égard de leur acier. » (11)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste dont l’eau se purifie en s’imprégnant de cet Esprit de Magnésie et en devenant eau divine. « Dans le récit intitulé Isis à Horus (Berthelot, Collection des anciens alchimistes grecs), l’ange qui apparaît apporte un petit vase rempli d’eau transparente ou mieux, sans doute, « brillante ». Il faut, conformément à la nature alchimique du traité, concevoir cette eau comme l’eau divine de l’art ; celle-ci représente en effet, outre la prima materia, l’« arcane » proprement dit. L’eau (du Nil) possède dans l’ancienne Egypte une signification singulière : elle est Osiris, le dieu démembré par excellence. Il est dit dans un texte d’Edfou : « Je t’apporte les vases avec les membres du dieu (c’est-à-dire le Nil) pour que tu en boives ; je rafraîchis ton cœur pour que tu sois content. » Les membres du dieu sont ses quatorze parties. Les textes alchimiques contiennent de nombreuses allusions à la nature divine secrète de la matière mystérieuse. Conformément à cette ancienne tradition, l’eau possède la faculté de permettre la résurrection, car elle est Osiris qui est ressuscité des morts. » (12)

« Je suis, Je suis » dit l’Alchimiste dont l’eau possède le double pouvoir de vivifier et tuer, tuer pour revivifier. « L’idée de l’eau merveilleuse tire son origine première de la philosophie naturelle hellénistique influencée vraisemblablement par l’Egypte, et nullement de sources chrétiennes ou bibliques. Grâce à cette vertu mystique, elle vivifie et féconde, mais elle tue aussi. Ce cycle de vie et de mort a déjà été représenté par l’alchimie ancienne dans le symbole de l’ouroboros, celui qui mange sa queue, c’est-à-dire le dragon qui se mord la queue. Cette manducation correspondait à l’autodestruction. L’union de la queue et de la gueule du dragon était également conçue comme une fécondation de lui-même. C’est pourquoi les textes disent : « Le dragon se tue lui-même, s’épouse lui-même, se féconde lui-même. » Dans l’eau divine, dont la double nature est sans cesse soulignée, deux principes se tiennent en équilibre, l’un actif, l’autre passif, l’un masculin, l’autre féminin, et ils constituent dans l’éternelle alternance rythmique de la naissance et de la mort l’essence même de la force créatrice. » (13)

Je suis Qui Je suis

« Je suis Qui Je suis », Qui débordant de la force vitale symbolisée par l’ânkh, la croix de vie conjuguant les pouvoirs bénéfiques du soleil et de l’eau représentés dans de nombreuses scènes par une enfilade de sigles ânkh. Mais ici le sens du symbole n’est pas imposé de l’extérieur par le dogme d’une pensée religieuse. Le symbole s’anime de lui-même dans l’imaginaire de l’égyptien qui en saisit et comprend le sens, ressentant sa vitalité en conjuguant en lui-même ses pensées sensible et imaginaire. Le sens du symbole se re-sent autant qu’il se comprend par le cœur, et se découvre à mesure qu’il révèle ses arcanes à l’initié comme Khépri vient au jour. En Egypte on ne voit pas le Dieu, on le sent, sa présence dans le temple se manifeste par son parfum divin, un parfum qui comme le Ren (le nom) est un phénomène vibratoire très subtil et un signe de reconnaissance. Les onctions rituelles de parfum sur les statues divines sont destinées à éveiller et réveiller leur puissance, et à la mise en sympathie cosmique de l’officiant avec la divinité. Le sens de la vie s’appréhende peu à peu, pas à pas, dans la lumière du cœur, par degrés croissants de connaissance et de conscience, à mesure que s’éclaire et rayonne par soi-même et en soi-même l’esprit religieux égyptien.

« Je suis Qui Je suis », le mort accédant à l’état de Pharaon dans l’au-delà, et l’initié parvenu de son vivant au sommet de la réalisation spirituelle et à l’union des « deux terres » noire et rouge de son royaume intérieur, Pharaon portant la double couronne de la terre noire du nord, humide et lunaire, et de la terre rouge du sud, aride et solaire, les deux couleurs du début et de la fin de l’œuvre de transformation intérieure de l’Alchimiste. Semblable à l’homme religieux égyptien, l’initié « Qui » ne se dessaisit jamais de sa propre théogonie et ressent en tout la force vitale de l’univers qui le relie à « Celui qui » et « Celle qui » prennent des formes innombrables : « Celui qui vient à l’existence » : Khépri, manifestation du soleil naissant, de son passage de l’état latent à l’état actif ; « Celui aux parcours secrets » ; « Celui à la parole joyeuse » ; « Celle qui est parée » ; « Celle qui parle sur la barque »…

« Je suis Qui Je suis », verbe actif à deux voix de l’androgyne qui se suffit à soi-même pour engendrer en soi-même et par soi-même un être renouvelé. Qui s’intercale entre ses géniteurs Je suis, Je suis, tel le dieu égyptien Horus (de l’égyptien Hor, Horou, le Lointain), fils posthume d’Osiris démembré et d’Isis, sa mère, qui s’unit pour le concevoir avec le phallus d’Orisis qu’elle a elle-même reconstitué avec le limon du Nil. Son nom Hor fait référence au soleil, semblable au faucon planant dans le ciel où il décrit de larges cercles, et désigne une divinité céleste confondue avec le ciel lui-même, immense face divine dont le soleil et la lune sont respectivement l’œil droit et l’œil gauche. Cet œil gauche perdu par Horus lors d’un combat avec son oncle Seth, dieu du désordre, est reconstitué par le dieu Thot morceau par morceau et devient l’Oudjat, l’œil d’Horus protégeant des maladies et voyant l’invisible.

« Je suis Qui Je suis », voyant à la fois de l’œil gauche d’Horus, dans le monde lunaire et la nuit noire de l’invisible, de l’œil droit de Rê dans le monde solaire baigné de lumière, et surtout du troisième œil Oudjat, voyant dans le noir la sphère solaire Atoum tourner du soir au matin, pré-voyant et illustrant sa renaissance au matin par le dieu scarabée Khépri oeuvrant à pousser sa bouse sphérique en mouvement, et voyant le disque solaire du dieu Rê du matin au soir. Horus le voyant voit et se voit existant à tous les temps : présent et hors-présent, et se nomme tout à tour Atoum, Khépri et Rê. Maillon intermédiaire entre les mondes des dieux et des hommes, Horus est le premier Pharaon, et s’incarne en chacun de ses successeurs, conférant à la fonction royale sa dimension sacrée.

« Je suis Qui Je suis », le dieu Sobek surgi des eaux boueuses de l’océan primordial pour créer l’univers, et condensant en lui les quatre dieux élémentaires et les quatre éléments : Rê, le feu, Shou, l’air, Geb, la terre et Osiris, l’eau ; Qui Sobek le crocodile, dieu souverain des eaux et de la fertilité, couronné par une paire de plumes, protecteur d’Horus avant sa naissance, adoré dans un temple au double sanctuaire à Kom Ombo, l’un consacré à Horus et l’autre à Sobek, le premier incarnant la lumière et le second l’eau, éléments primordiaux de la vie. En ce temple double s’entrecroisent les lieux de cultes consacrés à la dualité Horus-Sobek : deux entrées, deux couloirs mystérieux entourant le naos, des passages dédoublés entre les parties de l’édifice, deux types de culte dans le Saint des saints divisé en deux parties séparées par un naos. Loin de les dissocier et de les opposer, cette dualité conjugue les natures de ces deux divinités présentes côte à côte, l’une étant honorée dans la partie du temple consacrée à l’autre et réciproquement, l’entrecroisement des salles des temples rappelant ô combien l’entrelacement des deux serpents du caducée Mercure et semblant composer un REBIS alchimique divinisé géant sous forme de temple.

« Je suis Qui Je suis », l’initié s’initiant soi-même en son propre temple-REBIS, nouvel Horus remontant le cours de sa vie jusqu’à sa naissance comme fils d’Isis et d’Osiris, et encore plus avant comme protégé de Sobek, jusqu’à sa résorption dans le principe Eau. Zosime dit de cette « eau divine » : « C’est le divin et le grand mystère, la chose recherchée. C’est en effet le Tout. Le Tout vient de lui et le Tout est par lui. Deux natures, une essence. Et l’une (l’essence unique) attire l’autre. Et cette une domine l’une. C’est l’eau d’argent, l’homme-femme, qui toujours fuit… car il n’est pas dominé. C’est le Tout en tous. Il a vie et esprit et il est destructeur. » « L’eau est tout autant l’« arcane » de l’alchimie que le « Mercure », la « pierre », le « filius philosophorum », etc. Comme eux, elle est une image de la totalité… l’eau est le tout… Le « tout » de Zosime est un microcosme, c’est-à-dire le tout ou la totalité dans le plus petit point matériel, et il se trouve donc dans toute chose animée ou inanimée. Puisque le microcosme est identique au macrocosme, le premier attire le second, ce qui amène à la réalisation d’une sorte d’apocatastasis, un rétablissement de tout ce qui est isolé dans la totalité originelle. Ainsi « chaque grain devient froment et tout métal devient or » comme le dit Maître Eckart, et le petit homme isolé devient le « grand homme », l’homo maximus ou anthropos, c’est-à-dire le Soi ; à la transmutation alchimique en or, au sens « physique », correspond au sens moral la connaissance de soi, qui signifie une réminiscence de l’homme total. » (14)

« Je suis Qui Je suis », embarquant sur l’eau du Nil vers Abydos, centre spirituel vers lequel vont en pèlerinage les égyptiens du nord et du sud, comme des poissons remontant à leur source. La barque est l’emblème du voyage du pèlerin, du mouvement en soi-même de l’être décidé à prendre en main son destin, à devenir pour être. « Je suis l’enfant d’hier sur la route de demain » dit l’égyptien, étant ici et maintenant pour mieux être hier et demain, pensée paradoxale initiatique maintenant le cœur-mémoire en éveil par un travail sur soi-même renouvelé régulièrement, loin des sirènes de la paresse et du renoncement. La source de la paresse est la perte de mémoire de l’individu qui oublie la finalité de ses actes et de sa présence au monde, le sens à donner à sa vie en étant solidaire de tout ce qui est vivant, et surtout la notion de restitution. Pour sortir de l’inertie et agir à nouveau, les Egyptiens préconisent de faire de l’action une offrande, ce qui explique la présence récurrente de scènes d’offrande dans les scènes d’action.

« Je suis Qui Je suis » par le cœur, étant qui je vois et voyant qui je suis, cœur/conscience androgyne reliant et croisant en soi-même les pensées symboliques et les pensées sensibles, cultivant par soi-même cette double nature de pensées s’entrechoquant comme des pierres de lune et éclairant d’étincelles nouvelles son champ de conscience. Les hiéroglyphes, ces pensées tracées et gravées par les scribes, non seulement représentent des objets et des actions, mais participent à l’œuvre de transformation intérieure des scribes eux-mêmes qui, dans le même temps, conjuguent mentalement les temps de la gravure et de l’intellection, l’une retenant l’attention du scribe et l’autre la stimulant. Pharaon croise sur sa poitrine les symboles de ces deux actions mentales, le sceptre-héqa et le fléau-nekhekh, le premier servant au pasteur Pharaon à retenir par la patte ses brebis et le second à les faire avancer dans la bonne direction.

Je suis l’eau

Je suis l’eau de chaque cellule du cœur de l’homme, ondulant sous les rayons de sa conscience, chaque pensée imprimant sa marque dans cette eau sensible à toute vibration, comme la plume de Maât vibre au moindre souffle, à l’onde la plus infime de volonté de faire bien ou mal, d’être vrai ou faux. Car la déesse Maât, non seulement symbolise la justice, la vérité, la paix, l’ordre, l’équité, mais garde en mémoire les choix faits par l’homme durant sa vie d’être juste ou injuste, vrai ou faux, en paix ou en guerre, et du fait de ces choix d’être aussi léger ou plus lourd que la plume de Maât au moment de la pesée du cœur du défunt dans le tribunal d’Osiris. La plume de Maât vibre dans la vie comme dans la mort, et c’est aussi devant soi-même que l’être vivant se traduit en conscience, le jugement d’Osiris étant l’équivalent de celui rendu par un cœur conscient de son vivant. Tout action bonne ou mauvaise est gardée en mémoire dans le cœur, et c’est bien pour en être conscient qu’il faut ouvrir son cœur de son vivant, le choix de l’inconscience et de l’oubli étant fait par des cœurs fermés. Cœur, conscience, mémoire, eau, tout est lié chez l’être vivant sa vie comme une initiation permanente à la dimension divine de l’existence.

Je suis l’eau de l’homme océan, des cellules du cœur et du cerveau composées comme tout le corps humain de 98% de molécules d’eau H2O, l’eau reflet vivant permanent des pensées et des états d’âme. Masaru Emoto, scientifique et artiste croisant avec génie les connaissances sensibles et rationnelles, l’a démontré par des photos de cristaux d’eau sensibles à toutes sortes de vibrations : musique, image, voix, parole, pensée, et même à de simples mots écrits sur du papier comme haine ou amour. Il suffit de voir ces cristaux pour immédiatement ressentir la force ou la faiblesse de leur structure, leur joie ou leur détresse semblable à celle d’un être vivant. Cette vraie symphonie cristalline parle d’autant plus à cœur ouvert au cœur des hommes et des femmes qui les contemplent, qu’ils prennent conscience d’en être les créateurs permanents dans leur environnement et en eux-mêmes. Non seulement l’eau étanche la soif du corps physique, mais elle abreuve de lumière et de beauté l’esprit avide de boire à sa source.

Je suis l’eau mémoire de chaque musique, image, voix, parole, pensée, chacune de leurs vibrations imprimant leurs marques dans la matière fluide, même à doses infinitésimales. Car l’eau peut émettre et capter des ondes, comme l’ont démontré les chercheurs Jacques Benveniste et Luc Montagnier, en mettant en contact une molécule d’ADN avec de l’eau, puis en faisant disparaître cette molécule par une dilution extrême, équivalente à la dilution d’une goutte dans tout l’océan Atlantique. Il subsiste une onde électromagnétique de cette molécule de base qui en conserve les propriétés et les vertus, et n’agit plus par contact avec d’autres molécules, selon les règles de la biologie classique, mais selon les normes régissant l’univers de l’infiniment petit. On passe de l’atome au quantum, où à cette échelle la matière n’existe plus, les atomes et les molécules devenant des fréquences d’information.

Je suis l’eau de la mémoire totale, qui relie tout à tout, tout au Tout. Dans une goutte d’eau tout est déjà là pour émettre et recevoir les ondes du monde, comme un être conscient du monde dans une enveloppe transparente. Sur cette enveloppe, tendue par les réactions physico-chimiques qui s’opèrent à la surface, s’effectuent des échanges de charges électriques et des transferts d’énergie, sources de champs électromagnétiques et d’ondes. C’est au mental de l’être conscient qu’il revient de s’approprier ces phénomènes énergétiques, d’initier et de renouveler cette tension régulièrement pour être soi-même une onde reliée aux champs d’ondes de l’univers aux propriétés extra-ordinaires.

Je suis l’onde

« Contrairement à la matière qui ne peut se trouver en deux lieux différents au même instant, les ondes possèdent la propriété d’ubiquité, c’est à dire la capacité d’être présentes en plusieurs lieux simultanément. De plus, alors que la matière transfère l’énergie lors de chocs ou de contacts physiques, certaines ondes peuvent véhiculer l’énergie à distance à travers le vide sans contact physique direct… La science regroupe en sept catégories les différents types d’ondes que l’on peut rencontrer dans la nature : 1. élastiques, 2. capillaires, 3. acoustiques ou sonores, 4. électromagnétiques, 5. gravitationnelles, 6. de probabilité, 7. subtiles. Les catégories 1 à 3 sont des vibrations qui ont besoin d’un support matériel pour se propager : solide (1), liquide (2) ou gazeux (3). S’il n’y a pas de matière, aucune énergie ne peut être transportée via de telles ondes (…) Les catégories 4 et 5 sont des vibrations qui peuvent propager l’énergie en l’absence de matière, c’est à dire dans le vide (…) Comme ces ondes de catégorie 4 et 5 transportent de l’énergie, elle ne peuvent se propager plus vite que la vitesse de la lumière (principe de relativité). Comme les ondes précédentes, il est néanmoins possible de propager de l’information via la phase de l’onde. La catégorie 6 sont des ondes qui se propagent à des vitesses supérieures à la vitesse de la lumière et ne peuvent donc véhiculer que de l’information et pas d’énergie. Il s’agit des fameuses ondes de matière de Louis de Broglie et qui sont abondamment traitées dans les nombreux livres de physique quantique…

« Il est bon de savoir que la recherche scientifique académique ne reconnaît que les catégories 1 à 6. Pour la recherche non académique il existe une septième catégorie où l’on trouve : les ondes psychiques (télépathie), les ondes biologiques (dynamisation de l’eau), les ondes de forme (parapsychologie, Feng-Shui), les ondes telluriques (radiesthésie, réseaux Hartmann, Curie, etc), et bien d’autres encore. Pour la commodité du langage, j’ai l’habitude de regrouper ces phénomènes sous l’appellation « ondes subtiles ». Si de telles ondes existent bel et bien, une seule chose est sûre : il ne peut s’agir que d’ondes de phase purement informationnelles, similaires ou distinctes des ondes de probabilité. Si de telles ondes véhiculaient une réelle énergie physique, elles seraient en effet détectables avec les appareils de mesure physiques de la science actuelle et seraient donc officiellement reconnues au même titre que les autres. En fait, le point commun à toutes ces ondes subtiles, c’est qu’elles ne sont pas invariantes par changement d’observateur comme les ondes officielles. Il faut impérativement faire intervenir ici le sujet qui réalise la mesure. Le cadre théorique quantique a été formulé par le physicien Joel Sternheimer qui a montré que de telles ondes impliquant le sujet ou l’observateur n’étaient pas des ondes de Broglie mais de nouvelles ondes assurant la propagation de l’information d’échelle en échelle, raison pour laquelle elles ont été baptisées « ondes d’échelle » (…)

« L’existence des ondes d’échelle découle simplement du fait que l’on ne peut décrire l’univers comme un objet vu de l’extérieur, puisque nous en faisons partie et conduit donc à prendre en compte le sujet dans la description des phénomènes. Or, les deux piliers de la physique contemporaine que sont la théorie de la relativité et la physique quantique, incluent l’un et l’autre dans leurs postulats des propriétés d’invariance de leurs objets. Le monde décrit par ces deux théories est ainsi un monde d’objets, que le sujet qui effectue la description considère en quelque sorte « du dehors », alors qu’il en fait partie. Pour résoudre ce paradoxe, Joël Sternheimer a introduit un autre type d’invariance, l’invariance du rapport sujet-objet (…) Ainsi, il existe à côté des ondes de matière de Schrödinger-De Broglie associées à l’espace-temps physique, des ondes dites d’échelle associées à l’appareil de mesure qui à une échelle donnée observe le phénomène spatio-temporel. Grosso modo ce sont les ondes d’échelles qui assurent la cohérence entre les différentes échelles de description et de manifestation d’un même objet physique, de la même manière que les ondes de matière assurent la cohérence du système en différents points de l’espace-temps.

« Ces ondes d’échelle qui n’apparaissent pas dans les traités de physique quantique ou relativiste académiques nous sont pourtant bien familières à partir du moment où l’on accepte de se poser la question de savoir comment un individu arrive à reconnaître les différentes parties qui le constituent. Grâce aux ondes d’échelle, un même individu ressent son unité quelque soit l’échelle qu’il utilise pour se décrire. Il peut ainsi se percevoir comme étant lui-même soit au niveau de son corps macroscopique (échelle du mètre), soit au niveau de ses organes (échelle du centimètre), de ses tissus (échelle du millimètre), de ses cellules (échelle du micron), de ses biopolymères (échelle du nanomètre), de ses atomes (échelle de l’angström), de ses noyaux atomiques (échelle du femtomètre) ou de ses quarks (échelle de Planck). Ces mêmes ondes d’échelle permettent aussi à l’individu de se percevoir comme lui-même à l’échelle d’une planète (échelle du km), du système solaire (échelle de l’année-lumière), d’une galaxie (échelle du parsec) ou de l’univers tout entier (échelle du mégaparsec). » (15)

Je suis le bain d’ondes permanent, l’eau mémoire de la conscience, de toutes les ondes à tout moment, l’eau de la goutte consciente dans l’immensité de l’océan et l’eau des ondes inconscientes, l’eau du cœur et ses battements. L’être pensant dans sa goutte émet ces ondes et les reçoit, et change ses degrés de conscience comme il change de longueurs d’ondes cérébrales. Aux ondes Delta (0,5-3,5 Hz) correspondent le sommeil profond, l’immunité et la guérison, aux ondes Thêta (4-8 Hz) le synchronisme des deux cerveaux, la visualisation lucide, les états de transe, l’hypnose et la méditation profonde, aux ondes Alpha (8-12 Hz) la relaxation, la méditation, les pensées calmes et claires, l’apprentissage accéléré, la visualisation, aux ondes Bêta (12-45 Hz) les activités quotidiennes, la concentration, les pensées actives, la vivacité d’esprit, et aux ondes Gamma (35-45 Hz) le dynamisme mental et la créativité.

Je suis l’eau des ondes en phase des deux hémisphères cérébraux, de l’éclairante synergie des fonctions logiques (cerveau gauche) et créatives (cerveau droit), source des performances mentales et intellectuelles et du sentiment de bien-être qui en résultent. Ainsi s’opère le passage de la synchronisation des ondes et de leurs performances matérielles cérébrales, à la synchronicité de leur survenue dans la conscience et au bien-être spirituel du cœur. La synchronicité se manifeste par « les coïncidences qui ne sont pas rares, d’états de faits subjectifs et objectifs qui ne peuvent pas être expliqués de façon causale, tout au moins à l’aide de nos moyens actuels. C’est sur ce postulat que repose la méthode du Yi King. » (16) Ce passage de la synchronisation à la synchronicité éclaire la conscience d’une telle luminosité/numinosité qu’elle lui confère un caractère véritablement spirituel, moment sanctuarisé par des cérémonies et des rituels conférant l’état d’initié.

Je suis l’eau de l’être mental, générateur de sa propre lumière, « des scintillae, des étincelles que sous forme d’illusion d’optique, on rencontre dans la « substance de transformation ». « L’intelligence humaine est également une telle scintillae. Par l’étincelle de feu de l’âme du monde, la substance mystérieuse (de la terre aqueuse ou eau terrestre/limon de l’Etre universel) est universellement animée. Dans l’eau de l’art, dans notre eau qui est aussi le chaos se trouvent les étincelles de feu de l’âme du monde comme pures formes essentielles des choses. Ces « formes » correspondent aux idées platoniciennes, ce qui placerait les scintillae sur le même plan que les archétypes, si l’on admet que les images éternelles de Platon conservées en un lieu supracéleste sont une forme philosophique des archétypes psychologiques. De cette vision alchimique on devrait tirer la conclusion que les archétypes possèdent en eux-mêmes une certaine clarté, une certaine similitude avec la conscience et qu’une luminositas correspond à la numinositas. » (17)

Je suis l’œil d’Horus, l’« oudjat », signifiant « complet » en ancien égyptien, l’œil qui voit tout et protège. Sa forme ressemble à s’y méprendre à la coupe anatomique de la zone médiane du cerveau entourant la glande pinéale, le thalamus et l’hypothalamus qui intègrent toutes les informations transmises par les cinq sens, ainsi, disent les égyptiens, celles générées par la pensée. Dans la mythologie égyptienne, Seth tue son frère Osiris et s’en prend à son fils posthume Horus. Au cours d’un combat, il lui arrache l’œil gauche, le coupe en six morceaux qu’il le jette dans le Nil. A l’aide d’un filet, Thot, maître suprême de l’arithmétique, de la parole, des scribes, de la science et de la magie, récupère les morceaux mais il en manque un. En effet, la somme des fractions de l’oudjat, correspondant aux parts respectives des cinq sens et de la pensée, ne fait que 63/64 et c’est le 1/64 manquant qui est rajouté par Thot par magie pour permettre à l’œil d’Horus de voir tout. Ces fractions désigneraient selon les traditions les parties de l’oudjat : (1/2 = la conjonctive gauche), (1/4 = la pupille) (1/8 = le sourcil), (1/16 = la conjonctive droite), (1/32 = la larme spiralée), (1/64 = la tache descendante du faucon). Elles rappellent surtout les formes du système ventriculaire du cerveau, et dans le dessin de l’œil d’Horus, le troisième ventricule, les ventricules latéraux, le quatrième ventricule et l’hypophyse, qui remplacent respectivement les deux conjonctives de l’œil, le sourcil, la larme spiralée et la tache du faucon.

Je suis l’eau vive

Je suis le liquide céphalorachidien circulant entre les ventricules latéraux, le troisième et le quatrième ventricule, et le canal central de la moelle épinière, et l’eau baignant les cellules de l’épiphyse et de l’hypophyse, deux glandes androgynes constituées de deux parties en étroite symbiose, dont les principes actifs stimulés et les vertus conjuguées par paires concourent au développement cognitif et spirituel. Car dans cette zone centrale du cerveau où tout va de paire comme dans tout le corps, les croisements des fonctions hormonales et nerveuses se démultiplient, concourant à l’équilibre de l’organisme, à sa vie et à sa survie. Ainsi, l’hypophyse, située au-dessous du Chiasma où se croisent les nerfs optiques dans le cerveau, conjugue les réactions hormonales et nerveuses respectivement dans ses parties antérieure et postérieure, donnant aux pensées la capacité d’influencer les flux hormonaux et nerveux d’informations.

Je suis cette eau vive omniprésente et fluctuante, comme le flux et le reflux de la marée sous l’influence de la lune. « La circulation du liquide céphalorachidien (LCR) se fait au rythme des mouvements du corps et des mouvements respiratoires. Il se renouvelle quatre fois par jour, se glisse, tel un liquide dans un liquide, à partir du canal arachnoïdien dans lequel il s’écoule, et se prolonge dans le sang et la lymphe où il devient palpable à plusieurs niveaux. Comme la force de la rivière que l’on vient de libérer d’un barrage, le LCR gonfle les liquides existants et les pousse à fluctuer, se déverse dans les canaux et les dilate. Il rétablit ou renforce le mouvement dans les étangs d’eau stagnante. Le facteur premier pour établir une circulation correcte est le mouvement, et liquide dans un liquide, c’est le LCR qui dynamise ce mouvement renforcé par l’alternance enroulement/déroulement du cerveau dans lequel il est produit. Il a son propre rythme que l’on peut retrouver dans chaque cellule. » (18)

Je suis l’eau des courants cycliques en action dans tout ce qui se fait, se crée, se transforme, évolue et se transcende. Du microcosme de la cellule au macrocosme de l’univers, qu’il soit lunaire, solaire, climatique, hormonal, de croissance, de reproduction, de mort, de renaissance, le cycle est à l’œuvre partout depuis la nuit des temps et assure le développement de l’ensemble des formes d’existence et le passage des unes aux autres. Son symbole, l’Ouroboros, est déjà mentionné en Egypte dans les Textes des Pyramides et ses premières représentations remontent à la XVIIIè dynastie. Au-delà du passage d’une phase d’existence matérielle à une autre, il figure surtout le passage de la vie matérielle à la vie spirituelle, du vivant même de ceux et celles qui choisissaient d’éveiller leur conscience sans attendre la vie après la mort, de convertir leur vie en initiation.

Je suis à la fois l’eau de vie matérielle des organismes en recherche instinctive d’équilibre, et l’eau de sur-vie spirituelle des êtres à la conscience éclairée. Mais je suis le plus souvent « entre deux eaux », dans une zone intermédiaire semblable à celle de la glande hypophyse, entre les humeurs lunaires des hormones sécrétées dans sa partie antérieure et le rayonnement solaire des influx nerveux de sa partie postérieure. C’est dans cette zone intermédiaire que s’entremêlent et se dissocient les vies mentale et morale, pour concourir, au terme d’un long travail régulièrement renouvelé, à un équilibre global de l’être physique, moral/mental, et spirituel. C’est toute cette œuvre en soi-même, par soi-même et sur soi-même, qui est symbolisée par le caducée, symbole des soignants et des médecins, un bâton autour duquel se croisent et s’écartent à plusieurs reprises deux serpents qui finissent par se faire face et se conjoindre au sommet, symbole de l’œuvre accomplie avec succès.

Je suis l’eau androgyne

Je suis l’eau androgyne baignant les deux lobes de la glande hypophyse, aux polarités opposées, l’un rattaché au mental et l’autre aux pensées mystiques, et l’eau androgyne de l’épiphyse de l’Alchimiste, le troisième œil ou œil d’Horus de l’être éveillé, cette glande endocrine creuse de 8mm, située en position médiane en arrière du troisième ventricule du cerveau entre les deux thalamus, en forme de pomme de pain ou de goutte. L’épiphyse, aux deux hémisphères physiquement presque fusionnés et évoquant de ce fait la conjonction alchimique des principes soufre et mercure, masculin et féminin, est activée par le rayonnement lumineux et contrôle les différents biorythmes du corps, en particulier le cycle veille-sommeil. La présence de cristaux d’apatite dans l’épiphyse expliquerait la sensibilité aux ondes électromagnétiques, et la régulation du cycle menstruel d’après les phases de la lune.

Je suis l’eau de source purifiant les cellules du corps et les glandes endocrines, loin des eaux polluées et traitées artificiellement pour alimenter les réseaux d’eau potable. Pourtant, même l’eau du robinet peut être purifiée grâce à la sauge, plante aux propriétés médicinales traitant toutes sortes d’inflammations, récoltée lors de cérémonies par les Romains, et bien avant par les Egyptiens pour traiter l’infertilité. Des feuilles de sauge purifient et dynamisent l’eau d’une bouteille en verre mise au réfrigérateur durant quatre heures, lui redonnant tout son pouvoir régénérant.

Je suis « entre deux eaux », l’interface des dimensions matérielle et spirituelle de l’existence, des niveaux de conscience en rapport avec le degré de pureté de l’eau, et donc à la mesure du travail de purification de l’eau accompli. Tout se tient dans l’eau, la conscience, la mémoire, le cœur, à condition de s’y plonger symboliquement et d’en perfectionner la connaissance pour se purifier soi-même, et inversement de purifier son eau pour se perfectionner soi-même. Ainsi les Anciens Egyptiens traduisaient dans leurs rituels cette double purification de l’eau et de la conscience, par des cérémonies collectives où chacun se retrouvait face à sa conscience comptable de ses propres efforts. Ils ne déléguaient aux dieux la charge de les juger qu’après leur mort, gardant la main de leur vivant sur la destinée qu’ils façonnaient jour après jour, transformant ainsi insensiblement, mais certainement, leur vie en initiation à la vie divine.

Je suis l’eau de la vie liturgique des Anciens Egyptiens. « Les rites liés à l’eau, voir le rôle de l’eau dans l’exercice cultuel, sont très variés. Dans le rite funéraire de la libation, l’accent est mis sur l’eau en tant que boisson, procurant la satiété rafraîchissante au défunt dans l’au-delà, et donc sur la capacité de renouvellement de l’énergie du mort dans l’éternité. Mais l’eau purifie également. Outre le nettoiement par l’eau des aliments déposés sur les tables d’offrande du mort, la purification est un autre rite, subi par la statue divine dans le temple ou encore par les hommes dans le contexte de leur entrée dans le temple. Rois, prêtres et soldats en étaient alors l’objet. A l’arrivée du roi au temple, devant la porte du pylône, l’eau d’une aiguière en or était versée sur le souverain par des prêtres tenant le rôle d’Horus et de Thot représentant les dieux qui personnifiaient les quatre points cardinaux. Il s’agit de laver le roi de toute souillure, mais aussi de lui conférer « vie et prospérité », c’est-à-dire de le régénérer grâce à ce qui pourrait être l’eau du Noun ou de l’inondation qui est pourvue de ces qualités…

« L’eau de libation, comme l’eau de lustration, est souvent en relation avec l’inondation et la fertilité conséquente du pays. En effet, un Nil abondant est source de satiété et à ce titre l’objet de pratiques cultuelles exprimant la vénération qu’on lui porte, voire d’un culte de la crue. Le pharaon accomplit un culte verbal et monumental, en vue de maintenir la sécurité de l’univers, au flot montant du Noun et aux grands dieux locaux qui en sont la manifestation. Hâpy, le génie du Nil est le dynamisme du flot procédant d’une mer incréée et périphérique à laquelle il retourne. Représenté sous la forme d’un androgyne chevelu, barbu, au ventre plantureux et aux mamelles lourdes, cette personnification de la crue fertilisante soutient, sur son plateau, moultes vases et plantes évocatrices des terres et marais qu’il inonde. Dédoublé, il est représenté liant les plantes des Deux-Terres nouées autour du signe signifiant leur union… Aucun vestige de temple n’est, semble-t-il, dévolu spécialement à Hâpy. Le culte se déroulait à l’extérieur et l’image de Hâpy était l’eau flot lui-même. » (19)

Je suis l’eau de la toilette des Egyptiennes et des Egyptiens qui prenaient grand soin de leur visage et de leur corps, se lavaient plusieurs fois par jour, le matin au lever, avant et après les repas, et transformaient par des gestes rituels leur toilette en purification. Le nom de leur vase à bec, le « hesmenyt », de « hesman, natron », souligne leur usage du natron ou natrum, carbonate de sodium du delta du Nil utilisé quotidiennement comme détergent, dentifrice et antiseptique, et dans les rituels d’embaumement comme déshydratant naturel les tissus corporels. Le natron serait aussi l’un des composants des pierres reconstituées des pyramides, le mélange, coulé dans des moules, du natron avec de l’argile et de la chaux pour générer un autre agglomérat de feldspathoïde et de calcaire, c’est-à-dire une pierre comme naturelle. Le scribe Imhotep serait l’inventeur de la pierre ré-agglomérée (2650 av. J.-C.) et l’architecte de la première pyramide d’Egypte. Au lieu d’utiliser la brique d’argile crue, il aurait simplement remplacé l’argile par un calcaire ré-aggloméré et gardé la même technique de moulage de briques. Le travail des deux types de pierres, naturelle ou/et agglomérée, conduirait à deux mythologies plaçant successivement à leur sommet les dieux Khnoum et Amon.

« Chez les anciens Égyptiens, la pierre avait une valeur sacrée, utilisée uniquement à des fins religieuses qui interdisaient son utilisation dans des bâtiments à usage profane (construits plutôt en brique de limon, argile et bois, jamais en pierre). Ce n’est que sous les Ptolémées, 2000 ans après les pyramides, que la pierre devint un matériau de construction banal. Les causes de cette distinction sont religieuses. La civilisation égyptienne s’étire sur plus de 3000 ans et, contrairement à ce que pense le grand public, elle n’est pas homogène. Ainsi, il y a deux genèses expliquant la création du monde ; deux divinités distinctes revendiquent la création du monde et de l’homme : Khnoum et Amon. Le dieu Khnoum est vénéré durant l’Ancien et le Moyen Empire (3000 à 1800 av. J.-C.). Il est représenté sous la forme d’un homme à tête de bélier aux cornes horizontales. Il personnifie le Nil nourricier et à Éléphantine, Thèbes, Héracléopolis, Memphis, il est le dieu créateur. Dans son acte de création, il « pétrit » l’humanité sur son tour de potier avec le limon du Nil et d’autres minéraux comme la mafkat, le natron, à l’instar de la genèse biblique et coranique. Cela ne donne pas une argile quelconque, mais une pierre appelée « ka », c’est-à-dire l’âme qui n’est pas esprit, mais pierre éternelle. Khnoum et toutes les incarnations divines de Râ sont matérialisés par l’acte de fabrication de la pierre. Son signe hiéroglyphique est un vase de pierre dure comme ceux des époques nagadéennes (3500 à 3000 av. J.-C.). Ainsi, sous l’Ancien Empire, l’acte d’agglomération avait pour but de reproduire l’intervention divine lors de la création du monde et de l’âme humaine…

« Amon est le second démiurge. Il n’est à l’origine qu’une divinité insignifiante. Il devient dieu dynastique lors de la XIIe dynastie (1800 av. J.-C.), mais il n’est pas encore démiurge, rôle toujours réservé à Khnoum. Puis, il devient le « roi des dieux » et les prêtres lui donnent le pouvoir de création du monde. Dans le mythe de la genèse, Amon est identifié à une montagne sacrée et il « taille » chaque être dans une partie de lui-même, c’est-à-dire à même la montagne sacrée. Amon et toutes les incarnations divines d’Amon-Râ sont donc matérialisés par l’acte de la taille de la pierre, et sont à l’origine des monuments du Nouvel Empire, comme ceux de Ramsès II, 1300 ans après les pyramides. On comprend alors pourquoi les tombes ne sont plus sous des pyramides, symboles d’agglomération, mais sous une montagne sacrée, la Vallée des Rois, symbole d’Amon. De même, les temples sont construits en pierre taillée avec grands soins et les obélisques sont appelés les « doigts d’Amon ». Comme durant l’Ancien Empire, où le nom de Khnoum (« celui qui lie ») se trouve dans le nom complet de Khéops (Khnoum-Khoufou), le nom d’Amon (« celui qui est caché ») se rencontre dans les noms des pharaons du Nouvel Empire comme Amenhotep. » (20)

Je suis l’eau de Khnoum consubstantielle aux pierres reconstituées des pyramides, avant d’en être disjointe et de couler non loin, aux pieds des pierres taillées des temples d’Amon. Je suis l’eau du travail ritualisé de Khnoum au réel pouvoir de purification, avant d’être l’eau d’un rituel travaillé d’Amon transférant du travail au rituel le pouvoir de purifier. Un travail effectué régulièrement se cristallise sous la forme d’un rituel, alors qu’un rituel peut boucler sur lui-même sans que s’accomplisse un quelconque travail. Khnoum travaille sur son tour et fait naître l’homme, qui à son tour fait re-naître Khnoum dans son imaginaire, qui lui-même inspire l’homme au travail… Le cycle vertueux du travail rapproche Khnoum de l’homme, jusqu’à renaître en lui, alors qu’Amon s’éloigne de l’homme, d’une distance verticale instituée et préservée par le rite et le prêtre. Dans la boucle de Khnoum, les prêtres ne travaillent momentanément qu’au service du culte et incarnent un devoir intérieur reliant directement l’homme à Khnoum, tandis que les prêtres s’imposent en permanence sur la verticale d’Amon, et s’intercalent en force en s’attribuant le droit de relier l’homme et Amon.

Je suis l’eau purifiée

Je suis l’eau purifiée vivifiant ces deux liens entre l’homme et dieu, Khnoum et Amon, exigeant pour rester pure de conjuguer le travail et le rituel, un travail de l’homme tellement régulier dans le temps qu’il doit accepter de se ritualiser pour perdurer. Mais l’homme qui se purifie rituellement dans le temps risque toujours de se voir dépossédé des fruits spirituels de son travail par des religieux matérialisant et s’appropriant l’espace du temple reliant l’homme et dieu. Il faut donc lutter contre cette dépossession de l’espace et du temps sacré où s’opère la jonction avec la dimension divine de l’existence. Or cette dépossession par l’être religieux résulte avant tout de l’abandon par l’homme lui-même de sa vie divine, et de son travail physique, moral/mental et spirituel, purifiant l’eau qui le parcourt et le reflète tout entier.

Je suis l’eau purifiant l’homme régulièrement de ce qui souille son existence, son corps, ses pensées, ses états d’âme, ses émotions, de tout ce qui l’empêche de vivre en soi et propager autour de soi le bien-être. L’eau des rivières et des cascades est une source évidente de bienfaits naturels immédiats, mais il est possible également de se purifier au quotidien en accomplissant en conscience une multitude de gestes habituellement effectués sans conscience, comme se laver les mains et les pieds, prendre une douche, boire de l’eau. Car si être propre et être pur ont la même étymologie (le mot latin « purus, sans tache, sans souillure, propre, net, pur »), c’est l’être en propre, l’être en soi, le Soi, qui est impliqué dans la purification, l’être à libérer de ce qui n’est pas Soi.

Je suis l’eau purifiée, la source de vie qui régénère et revivifie ceux qui s’abreuvent d’eau/lumière, l’eau mémoire où s’impriment en totalité les pensées, les souvenirs, les aspirations, les émotions, transposant à l’échelle du corps, des cellules et des molécules toutes les formes prises par l’eau dans la nature, et les transformant en goutte d’eau, océan, brume, nuage, rivière, cascade, lacs… Et ce sont bien des entrelacs qui symbolisent ces formes d’eau en interaction en nous-mêmes les unes avec les autres, des mouvements de l’eau qui s’entrecroisent pour composer les ensembles parfaitement orchestrés de lignes et de courbes des enluminures égyptiennes et celtiques.

Je suis l’entrelacs des entrelacs, le nœud d’Isis, la croix de vie égyptienne des initiés et des pharaons. Lors de leur intronisation, les pharaons « maîtres des deux terres », c’est-à-dire de leur dualité résolue, accédaient au rang d’immortels et recevaient une pluie de croix de vie déversées sur eux par les dieux Thot et Horus. La croix de vie dénoue les nœuds de l’existence par l’ouverture de la boucle supérieure de la croix symbolisant l’accès au cycle éternel de l’immortalité, tout en nouant et dénouant avec régularité les boucles de la vie matérielle et spirituelle, respectivement sur les deux bras de l’axe horizontal et sur l’axe vertical de la croix. Mais surtout les fils de la croix de vie, tissés et travaillés rituellement du vivant des Egyptiens, symbolisent la montée en puissance des Egyptiens vers la pleine possession de leurs moyens physiques, mentaux et spirituels.

Je suis l’énergie générée par cet entrecroisement régulier de fils, et le flux électromagnétique ré-généré régulièrement par les Egyptiens eux-mêmes, artisans de cette énergie physique, mentale, et spirituelle. Au niveau physique, la croix de vie ressemble à une diode, dont la fonction est de laisser passer un courant ou bloquer son passage, en modifiant l’intensité du courant électrique ou la tension aux bornes de la diode. Non seulement l’Ankh, mais aussi le Djed, le Tyet, le Neb, le Sa, etc. ressemblent à des composants de circuits électromagnétiques et correspondraient respectivement à une pile, à une bobine d’oscillation, à un haut-parleur, à une bobine d’accord… » (21) Les fils de l’Ankh s’enroulent, se nouent et se dénouent régulièrement autour des axes de la croix et de sa boucle supérieure, se transformant en bobines génératrices de courant électrique circulant avec et sans fils, avec fils comme un courant alternatif dans les branches de la croix, et sans fils comme un courant induit passant par le centre de la boucle supérieure.

Je suis la conscience éclairée par le courant électrique généré dans l’eau des cellules du cerveau par une nourriture diététique, offerte et ingérée rituellement comme une offrande et accentuant, de ce fait, les propriétés diélectriques et électromagnétiques des cellules et de leurs champs de forces. Car un champ électromagnétique se crée au sein des cellules par auto-électrolyse des sérums intra et extra-cellulaires et création d’une différence de potentiel dans les cellules ou/et à leur surface. (22) Ces champs fortifiés par des offrandes sont d’autant plus puissants qu’ils répondent aux lois de l’analogie et de la réciprocité, les dons de nourriture nourrissant en retour des flots d’énergie divine et de bien-être. En Egypte antique le mot offrande peut être traduit par « Hotep » signifiant « être en paix, être satisfait » et désigne la table à offrande du même nom. Hotep serait l’état de grâce et de paix dûs à l’état androgyne, communion du fixe et du volatile, du « donner » et du « recevoir », une plénitude dans le partage permettant l’échange d’énergies entre le monde visible et invisible, entre les esprits des dieux et Soi. Etre « hotep » est tout donner et tout recevoir, se donner Soi et se recevoir.

Je suis la pensée spirituelle en son premier frémissement dans le cœur/conscience, avant même son expression et toute formulation claire de sentiment, d’idée, de mot ou de note de musique, un frémissement si subtil qu’il semble émaner d’un dieu en Soi et s’imprimer à la surface d’un lac au repos. Ce frémissement est symbolisé par la ligne ondulante de l’hiéroglyphe de l’eau qui génère elle-même deux lignes au-dessus et au-dessous, induisant à leur tour un champ de forces entre leurs deux polarités (trois lignes ondulantes, autre hiéroglyphe de l’eau). Dieu en Soi, avant même le commencement de toute création, frémit du vertige qui le saisit et pré-figure par une seule vibration toute son œuvre à venir. Mais dans la Genèse, point de frémissement initial, Dieu commence directement par la séparation de la lumière des ténèbres, et des eaux du dessous et du dessus. « Au commencement … Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres … et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus … » Il ne s’agit pas tant de les séparer que de créer en les séparant une tension entre eux, comme lorsqu’on tend un élastique, et générer ainsi un champ de force physique où vibre le sentiment, l’idée, le mot, la note de musique… Tout ce que le penseur pense, ressent, imagine, imprime un commencement frémissant dans ces champs de forces, vibrant et comme ondulant à la surface d’un lac.

Je suis l’eau du lac retrouvant à nouveau le repos ordonné par la conscience, obéissant à sa volonté d’être au repos. « Je suis repos » stoppe net le fourmillement d’ondes à la surface de l’eau, ses courants et ses tourbillons engloutissant les idées et les sentiments qu’ils charrient. Et au cœur de mon cœur/conscience, je suis à la fois mouvement et repos, le mouvement de la vie qui m’inspire l’amour du repos, tout en savourant le mouvement qui revient troubler le repos. Alors je suis l’eau/conscience brassant et embrassant dans ses courants la vie jusqu’au fin fond de l’univers, l’eau éblouissant d’une symphonie intelligente de jets d’eau les visiteurs des jardins du Château de Versailles, l’eau éclaboussant de joie l’enfant et ses jeux d’eau, l’eau du liquide amniotique de la matrice utérine, mémoire charnière initiale entre le visible et l’invisible.

Je suis l’eau purifiant l’écrivain dont les mots coulent de source à mesure qu’il écrit sur l’eau, comme embarqué sur sa barque solaire vers un au-delà purifié toujours un peu plus présent à mesure que le texte avance. Car écrire sur l’eau nettoie en profondeur l’homme océan qui sommeille et/ou survit difficilement dans son eau poubelle où se déversent les toxines d’une vie déséquilibrée aux trois niveaux physique, mental, et spirituel. Mais l’eau raisonne et résonne, car l’eau/conscience est intelligente, et l’eau/résonance trans-pose les efforts faits pour purifier un niveau sur les deux autres. Ainsi, équilibrer son alimentation modère les pensées et calme l’esprit, alors qu’à l’inverse un esprit trop surchauffé reste en proie aux déséquilibres d’une alimentation toxique et de pensées négatives.

Je suis l’eau des lecteurs/lectrices gravant dans leur eau/mémoire les mots de l’écrivain, l’eau de nos cœurs/consciences liés par-delà l’espace, vibrant en résonance et comme jouant à distance des deux sistres égyptiens, l’un initiant chaque vibration (le « sakhm »), l’autre l’accueillant (le « saischschit »). Vibrons de concert cœurs à cœurs, consciences œuvrant ensemble à se purifier et jouissant d’une eau divine coulant goutte à goutte, l’élixir baignant Dieu en Soi.

Patrick Carré

Juin 2017

(1) Livre des Morts égyptien

(2) Livre des Morts, Formule pour faire partie de la corporation des dieux

(3) Livre des Morts, Formule pour sortir au jour

(4) Marie Alexandre Lenoir, Nouvelle explication des hiéroglyphes

(5) Livre des Morts égyptien

(6) A. K. Coomaraswamy, La Doctrine du Sacrifice

(7) C.G. Jung, Dialectique du moi et de l’inconscient

(8) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(9) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(10) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(11) Fulcanelli, Les Demeures Philosophales

(12) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(13) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(14) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(15) Professeur Marc Henry, L’eau et la physique quantique, L’eau qui nous relie, Ondes d’échelle

(16) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(17) C.G. Jung, Les racines de la conscience

(18) W.G. Sutherland, Le corps autoguérisseur

(19) Marie-Ange Bohême, Les eaux rituelles en Egypte pharaonique

(20) Joseph Davidovids, La Nouvelle Histoire des Pyramides

(21) Gruay et Mouny, Le grand secret du signe de vie

(22) Louis-Claude Vincent, Traité de bio-électronique

SOURCE  :  http://patrick-carre-poesie.net/spip.php?article1218

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4° – Nabucco choeur des Esclaves 7 juillet, 2024

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Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes 17 mars, 2024

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Texte de Martin NIEMÖLLER (1892-1984)
 

Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes.

Un homme dont la famille faisait partie de l’aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possédait un certain nombre de grandes usines et de propriétés. Quand on lui demandait combien d’allemands étaient de véritables nazis, il faisait une réponse qui peut guider notre attitude au regard du fanatisme.
Peu de gens sont de vrais nazis, disait-il, mais nombreux sont ceux qui se réjouissent du retour de la fierté allemande, et encore plus nombreux  ceux qui sont trop occupés pour y faire attention. J’étais l’un de ceux qui pensaient simplement que les nazis étaient une bande de cinglés. Aussi la  majorité se contenta-t-elle de regarder et de laisser faire. Soudain, avant que nous ayons pu réaliser, ils nous possédaient, nous avions perdu toute liberté de manœuvre et la fin du monde était arrivée. Ma famille perdit tout,  je terminai dans un camp de concentration et les alliés détruisirent mes  usines.
La Russie communiste était composée de russes qui voulaient tout simplement vivre en paix, bien que les communistes russes aient été responsables du meurtre d’environ vingt millions de personnes. La majorité pacifique n’était pas concernée.

L’immense population chinoise était, elle aussi, pacifique, mais les communistes chinois réussirent à tuer le nombre stupéfiant de soixante-dix  millions de personnes. 

Le japonais moyen, avant la deuxième guerre mondiale, n’était pas un belliciste sadique. Le Japon, cependant, jalonna sa route, à travers l’Asie du sud-est, de meurtres et de carnages dans une orgie de tueries incluant l’abattage systématique de douze millions de civils chinois, tués, pour la plupart, à coups d’épée, de pelle ou de baïonnette.
Et qui peut oublier le Rwanda qui s’effondra dans une boucherie. N’aurait-on pu dire que la majorité des Rwandais était pour la Paix et l’Amour ?
Les leçons de l’Histoire sont souvent incroyablement simples et brutales, cependant, malgré toutes nos facultés de raisonnement, nous passons  souvent à côté des choses les plus élémentaires et les moins compliquées : les musulmans pacifiques sont devenus inconséquents par leur silence.
Aujourd’hui, des experts et des têtes bien pensantes, ne cessent de nous répéter que l’Islam est la religion de la paix, et que la vaste majorité des musulmans ne désire que vivre en paix. Bien que cette affirmation gratuite puisse être vraie, elle est totalement infondée. C’est une baudruche dénuée de sens, destinée à nous réconforter, et, en quelque sorte, à diminuer le spectre du fanatisme qui envahit la Terre au nom de l’Islam.

Le fait est que les fanatiques gouvernent l’Islam, actuellement. Ce sont les fanatiques qui paradent. Ce sont les fanatiques qui financent chacun des   cinquante conflits armés de par le monde. Ce sont des fanatiques qui assassinent systématiquement les chrétiens ou des groupes tribaux à travers toute l’Afrique et mettent peu à peu la main sur le continent entier, à travers une vague islamique.

Ce sont les fanatiques qui posent des bombes, décapitent, massacrent  ou commettent les crimes d’honneur. Ce sont les fanatiques qui prennent  le contrôle des mosquées, l’une après l’autre. Ce sont les fanatiques qui  prêchent avec zèle la lapidation et la pendaison des victimes de viol et des  homosexuels. La réalité, brutale et quantifiable, est que la majorité   pacifique, la majorité silencieuse y est étrangère et se terre.

Les musulmans pacifiques deviendront nos ennemis s’ils ne réagissent pas,  parce que, comme mon ami allemand, ils s’éveilleront un jour pour constater qu’ils sont la proie des fanatiques et que la fin de leur monde aura commencé.

Les Allemands, les Japonais, les Chinois, les Russes, les Rwandais, les Serbes, les Albanais, les Afghans, les Irakiens, les Palestiniens, les Nigériens, les Algériens, tous amoureux de la Paix, et beaucoup d’autres peuples, sont  morts parce que la majorité pacifique n’a pas réagi avant qu’il ne soit trop tard.
Quant à nous, qui contemplons tout cela, nous devons observer le seul groupe important pour notre mode de vie : les fanatiques.

Enfin, au risque de choquer ceux qui doutent que le sujet soit sérieux et  détruiront simplement ce message, sans le faire suivre, qu’ils sachent qu’ils  contribueront à la passivité qui permettra l’expansion du problème.

Aussi, détendez-vous un peu et propagez largement ce message. Espérons que des milliers de personnes, de par le monde, le liront, y réfléchiront et le feront suivre…

Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.

Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. 

 

Texte de Martin NIEMOLLER (1892-1984), pasteur protestant arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau. Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945.

On ne peut s’empêcher de repenser à cette phrase de l’un de nos congénères les plus éclairés, lui aussi allemand d’origine :

Le monde est dangereux à vivre  non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.
 

Albert Einstein

Au Cœur de l’Amour 11 février, 2024

Posté par hiram3330 dans : Non classé , ajouter un commentaire

Au Cœur de l’Amour

Amour, Amour de soi, Amour des autres, équilibre sacré, poème

Au cœur de l’existence humaine réside un mystère aussi ancien que le temps lui-même : l’Amour. Cette force intangible, mais omniprésente, tisse la trame de nos vies, guidant nos choix, nos joies et nos peines. L’Amour, dans son essence la plus pure, se manifeste à travers trois formes intrinsèquement liées : l’amour de soi, l’amour des autres et l’amour reçu des autres. Ensemble, elles composent un triptyque sacré, un équilibre délicat où chacun des éléments nourrit et est nourri par les autres, dans un cycle éternel de don et de réception.

L’Amour de Soi : La Pierre Angulaire

Au commencement de ce voyage mystique se trouve l’amour de soi. Ce n’est pas une quête de vanité ou d’égoïsme, mais un pèlerinage vers la reconnaissance et l’acceptation de son essence véritable. L’amour de soi est le fondement sur lequel se construisent tous les autres types d’amour. C’est dans le silence de notre introspection que nous découvrons notre valeur intrinsèque, libérée des chaînes du jugement et du conditionnement. Lorsque l’on s’aime véritablement, on émane une lumière qui guide notre chemin et illumine ceux qui nous entourent. Cet amour propre crée un sanctuaire intérieur d’où la paix et la sérénité rayonnent, permettant à l’amour de s’épanouir dans sa forme la plus altruiste.

L’Amour des Autres : Le Reflet de l’Âme

L’amour de soi pave la voie vers l’amour des autres, une expression sublime de notre connexion à l’humanité toute entière. Cet amour transcende les frontières, les cultures et les idéologies, révélant l’unité sous-jacente qui nous lie tous. Aimer autrui sans attentes ni jugements est un acte de grâce divine, un reflet de l’amour inconditionnel que l’univers nous porte. Dans chaque geste de bienveillance, dans chaque mot de réconfort, nous réaffirmons notre engagement envers cette force universelle, participant ainsi à l’harmonie collective.

L’Amour Reçu des Autres : Le Miroir du Cœur

Aussi essentiel que soit l’amour que nous offrons, l’amour que nous recevons des autres détient une puissance transformatrice. Il est le miroir dans lequel nous apercevons la lumière de notre âme reflétée dans les yeux de ceux qui nous entourent. Accepter cet amour demande courage et vulnérabilité, car il nous confronte à notre propre essence, nous rappelant que nous sommes dignes d’être aimés pour ce que nous sommes véritablement. Cet échange sacré entre donner et recevoir crée un flux énergétique, un cercle vertueux où chaque acte d’amour nourrit le cœur et l’esprit.

L’Équilibre Sacré

Le mystère de l’Amour, dans sa forme la plus universelle, réside dans l’équilibre délicat entre ces trois formes. Comme les points d’un triangle sacré, l’amour de soi, l’amour des autres et l’amour reçu des autres forment un tout indissociable, une symphonie céleste où chaque note est essentielle à l’harmonie de l’ensemble. C’est dans cet équilibre que réside la clé de l’épanouissement humain, un chemin vers une paix intérieure et une communion profonde avec l’univers.

Dans la quête éternelle de l’Amour, rappelons-nous que chaque pas vers l’amour de soi est un pas vers l’amour universel. Que chaque geste d’amour envers autrui est une célébration de notre unité. Et que chaque amour reçu est un rappel de notre lumière intérieure. Dans cette danse sacrée de l’amour, nous découvrons le véritable sens de notre voyage terrestre, un voyage où l’Amour est à la fois la question et la réponse.

 

Vers la Divine Essence

Au sein de l’âme, un chant s’élève, doux murmure,
Une quête d’amour, dans le silence, pure et sûre.
D’abord en soi, un voyage intime débute,
Où l’amour propre tisse son premier luth.

Dans le miroir de l’âme, luit un reflet si clair,
L’amour de soi, tel un flambeau, éclaire notre univers.
Il guide nos pas, dissipe doutes et peurs,
Dans ce jardin intérieur, il est le premier semeur.

Puis, le cœur s’ouvre, élan vers l’autre tendu,
Dans ce ballet d’âmes, l’amour est reconnu.
Sans attente, ni jugement, l’amour se déploie,
Dans chaque geste, chaque mot, il répand sa foi.

La magie opère, l’univers s’embrase, s’illumine,
Dans le regard d’autrui, une étincelle qui nous fascine.
L’amour reçu, cadeau divin, reflet de notre essence,
Dans ce miroir des cœurs, s’offre la quintessence.

Chaque échange, un pas de danse dans l’éther,
Où donner et recevoir s’harmonisent, prière légère.
Dans ce cycle sacré, l’amour tisse un pont doré,
Unissant les âmes en une ronde d’éternité.

Enfin, l’amour Divin, à l’horizon se dessine,
Dans cette symphonie céleste, chaque note s’aligne.
De l’amour de soi à l’amour universel s’étend,
Dans cette ascension, l’âme à Dieu se tend.

Dans ce poème de vie, chaque vers est un pas,
Vers l’amour Divin, où tout commence et finit là.
Dans ce voyage sacré, l’amour est le guide,
Vers l’infini, où tout en Lui réside.

SOURCE  : https://www.lesamisdhermes.com/2024/02/au-coeur-de-l-amour.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Yann LERAY @ 2024

Essaimage et Fleur de l’âge font-ils bon ménage ? 28 novembre, 2023

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Essaimage et Fleur de l’âge font-ils bon ménage ?

 

Hilarion

Créateur du Festival d’Humour maçonnique d’Aix en Provence

 

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L’enfer – de Angelico

A la fleur de l’âge, n’est-il pas sain de tenter l’essaimage, et pour qui s’y engage, n’est-ce pas le gage d’un vrai courage? Car la fleur de l’âge n’est pas un âge pour rester sage. Quel gaspillage ce serait, à cet âge, de laisser son pucelage d’innocent maçon, errer à la nage sur les flots sages de marécages où nul orage n’entraîne plus le moindre frisson!

Oui mais vers quels rivages et pour quels mirages de jeunes maîtres au tempérament volage fuient-ils avec armes et bagages le quiet aréopage qui leur donna pourtant l’éclairage et leur transmit le langage tan

dis qu’ils se pelaient -lent épelage- dans les frimas des ombrages du Nord où un trop long apprentissage provoque le givrage des neurones?

Quels sont donc les motifs d’essaimage? Que nous révèlent à ce sujet les sondages?
Certains, qui essaiment à l’appel des hauts étages, rêvent de virages à 33 degrés. De leur petit nuage, ils aspirent à davantage de polissage et, naïf chipotage, à une spiritualité sans clivage ni stériles chipotages, mais avec fort bourrage de mou divin.

D’autres qui en appellent au sauvetage du suffrage républicain, procèdent dès le démarrage, au dégraissage de l’outillage rituel, à l’élagage des colonnes, au dépavage du carré long, au gribouillage du Livre, et s’adonnent au tricotage de nouveaux décors: une maille à la croix, une maille à l’enfer!

Toutefois, ces essaimeurs, quels que soient leurs nouveaux visages et quoi qu’ils envisagent, se retrouvent tous plein d’usages et de raisons entre les deux piliers du Temple de Salomon, car comme le dit sans verbiage ce vieil adage:
“Zakin et Boage sont les deux jumelles de la transe”.

Il arrive parfois que les candidats à l’essaimage soient pris en otage par de curieux équipages, spécialistes du chantage et du persiflage qui entretiennent le chuchotage des Apprentis quand ils ne provoquent pas le bavardage des compagnons. En effet, même ceux qui n’ont connu ni l’outrage des marchandages, ni les blocages minoritaires, ni les ballottages suicidaires, ils ont entendu causer… Malgré le secret de nos déballages, combien de cafardages nous ont rapporté ces tiraillages, ces grippages, ces accrochages et autres ferraillages qui sont l’apanage de ces adeptes du tirage et du grattage dont on n’a qu’une hâte, qu’ils dégagent! Allez, bon voyage!
Oui, c’est vrai, je m’emporte et j’enrage, mais plutôt que j’enrage dans les parvis, hors du balisage sécuritaire qu’offre ces murs à nos dérapages, ne vaut-il pas mieux que j’enrage dedans?
De dent, je n’en ai point contre mes frères, mais quel saccage quand se retrouvent dans le cirage, victimes de ces enfantillages, ceux qui, très fraternellement, espéraient avoir envie de faire la grimace aux vieux singes… Euh… pardonnez ce grippage ! Je voulais dire : ceux qui espéraient en vain faire ami grâce aux vieux sages !

Quel navrant cafouillage que ces castagnages, ces lynchages dignes d’anthropophages, ces querelles si sauvages que la chambre du Milieu, sur l’épandage du tertre encore fumant des restes du carnage, doit procéder au partage des os qui garniront les reliquaires et sarcophages, à l’image des fémurs et du crâne de celui dont les Arts et l’Amitié conservent les ossements, je veux parler d’Anicet, cette victime du dernier guillotinage.

Gémissons aux empaillages qui préludent alors au dépeçage du magot que le tronc d’une veuve sans visage a rassemblé pendant son long veuvage sans jamais dévoiler, c’est la règle -et sa liberté- la moindre blancheur d’un sein caché sous un hypothétique corsage. Dommage!
Pardonnez cette allégorie lascive, témoignage à mon âge, d’un libertinage osé, osé, osé, mais qui me permet ce passage du coq à l’âne, je veux dire du coq à la femme, non pas à la femme de ménage, mais à la femme qu’on ménage, la femme moderne libérée du servage. On ne peut en effet passer sous silence, au risque d’être accusé d’escamotage, ce dernier motif d’essaimage qui amène hélas… – et je n’insisterai pas ici sur le rôle fatal de la femme dans la guerre de Troie- qui amène hélas, disais-je, au naufrage de nos traditions et dont on fait le plus grand battage, je veux parler du mixage!
Ah ! Le mixage ! Selon des colportages qui ne sont sans doute que d’affreux commérages, il semblerait que le mixage soit un lieu de brouillages et de crêpages, de pelotages et de tripotages, de dragages et de couchages, et autres formes de dévergondages tels que cet héritage qui nous viendrait du Moyen-Âge : le droit de cuissage sur le nouvel arrivage !

Mais tout ceci nous éloigne de l’amour vrai, l’amour qui devrait guider tout essaimage. A la fleur de l’âge, quel bel âge pour essaimer, pour butiner, pour fleureter !

Mais flirter, est-ce aimer ?

hilarion

hilarion              hilarion

SOURCE  :  http://www.hilarion-humour-maconnique.fr/essais-symboliques/essaimage-et-fleur-de-lage

Le Bouddhisme : Histoire, Philosophie et Croyances 3 août, 2023

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Vendredi 14 Juillet 14 juillet, 2023

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14.07

Big Bang ? 1 août, 2008

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La Voûte Étoilée

vient de donner naissance,

par scissiparité volontaire,

à la Voie Lactée

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Désormais la Voûte Étoilée (www.hiram3330.unblog.fr)

se consacrera principalement à ses recherches …

alors que la Voie Lactée (www.chris.unblog.fr)

poursuivra son chemin dans le domaine de

l’Imaginaire …

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Les deux espaces intemporels

restent néanmoins liées .. unis …..

car l’Espace et le Temps,

qui n’existent pas,

sont indissociables …….

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Les Deux en Un

seront toujours heureux

de votre visite,

de vos commentaires,

de vos contributions … si vous le souhaitez …..

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Chris

le Premier d’Août 6008

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