Digression … Asmodée, le gardien du trésor de Salomon – Démonologie 26 février, 2023
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Les dimensions de la Loge et l’universel maçonnique 25 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireQu’entend on lorsque l’on parle des dimensions de la Loge ? Pourquoi faut-il passer de la Géométrie sans limites à la philosophie temporelle pour revenir enfin dans le champ du sacré intemporel? Comment allier universalité, unité et diversité dans une seule pensée ?
La méthode maçonnique est en effet riche de ces polysémies nées en son sein, de ces correspondances qui toutes tendent vers l’universalité. L’universalité à son tour en vient à se confondre avec l’idée d’Unité. Voici un travail d’ouverture pour la conscience des francs-maçons qui permettra de superposer soi à une loge qui par ses décors illustre et met en scène dans un seul modèle archétypal la totalité cosmogonique et l’unité originelle.
On retrouvera au centre de ce travail l’idée d’une croix tridimensionnelle, schème directeur de tout bâti sacré destiné à recueillir la Lumière, déjà largement illustré dans les précédents articles de ce blog.
Que veulent dire les dimensions de la Loge ?
Ne peut-on y voir qu’au-delà de l’aspect géométrique, la Franc-Maçonnerie affirme son universalité, à travers le temps et l’espace.
À travers un sujet qui paraît simplement géométrique au premier abord, je me suis aperçu finalement que « les dimensions de la Loge » recouvraient bien d’autres perspectives. En effet, l’instruction au premier degré au REP, nous apprend que la Franc-maçonnerie est universelle. Voyons comment s’exprime cette universalité à travers le temps et l’espace.
Cette instruction du premier degré nous apporte des réponses aux questions suivantes :
Quelle forme de votre loge avait-elle ? Un carré long
De quelle longueur était-elle ? De l’orient à l’occident.
De quelle largeur ? Du midi au septentrion.
Quelle était sa hauteur ? Du zénith au nadir. Des pieds et des coudées sans nombre.
6 directions et 3 axes [i] :
[i] Voir « la Geste du Maitre » et « Les Tableaux de Loge des Maîtres » Edition du Maçon 2020 – 2021
Ainsi que le font voir ces questions et ces réponses, la forme de la Loge est déterminée (un carré long), tandis que ses dimensions, se confondant avec l’univers, ne le sont pas. Cette description, dans ce qu’elle a de formel, concorde effectivement avec la forme matricielle de toutes les Loges, petites ou grandes. La loge est un contenant qui produit un contenu axial illimité. Ainsi par extension symbolique, l’univers serait issu d’une Grande Loge travaillant sous le maillet du Grand Architecte de l’Univers.
Pour les francs-maçons, héritiers des tailleurs de pierre et bâtisseurs de cathédrales, le « lieu de travail » a la forme d’un carré long, en rapport avec le nombre d’or et la qualification de l’espace, carré aux dimensions incommensurables dans six directions qui sont : l’orient, l’occident, le nord, le sud, le nadir et le zénith. Ces directions sont en conformité avec la réalité de la construction du monde cosmique, monde qui est le lieu géométrique contenant ce que décrit comme étant les sphères célestes en perpétuel mouvement: la « musique des sphères » suggérant l’harmonie de l’univers. C’est d’ailleurs la raison de la présence de la voûte céleste étoilée , avec ses constellations et son pivot: l’étoile Polaire. Véritable point fixe dans l’éternelle circumambulation, elle est justement et symboliquement placée au zénith de la pensée maçonnique.
Les rituels rappellent que la Franc-maçonnerie est universelle. Elle est universelle parce que l’Humanité est une, mais chaque être humain est unique par sa singularité et sa destinée. N’y a-t-il pas ici un paradoxe que seuls les francs-maçons peuvent résoudre?
Dans ce cas posons nous la question : « Quelle signification peut avoir le mot Universel ? » Universel, vient du mot latin « universalis », dont les racines, Unus : Un et Versus : dans la direction de, évoquent au premier degré l’idée de « orienté vers l’unité », signifie donc relatif « au tout ».
L’Universalité de la Franc-maçonnerie n’est pas une simple question de forme, mais bien une question de fond. En laissant de côté les lois physiques, on peut, sans risque de se tromper, considérer que le terme Universel définit donc l’Humanité dans son ensemble.
Le respect constant des traditions, malgré la diversité des Grandes Loges de tous les pays, malgré la variété des Loges qui les composent, malgré la variété des Frères de toutes origines, de toutes nationalités, de toutes croyances et de toutes opinions qui les animent, assure à l’ordre maçonnique son caractère universel et permet à tous les francs-maçons de se reconnaître entre eux comme Frères.
Ces règles traditionnelles de bons sens sont notre ciment et notre lien. Sans être dogmatiques, elles sont à la fois d’ordre moral et d’ordre pratique. Elles fixent dans ses grandes lignes la vie des Loges, et assignent à tous nos Frères des impératifs moraux intangibles. Elles permettent à la Franc-maçonnerie de constituer ce vrai centre d’union où se rencontrent fraternellement des hommes qui, sans elle seraient demeurés perpétuellement étrangers les uns aux autres.
La Franc-maçonnerie est vaste, complexe et riche de ses différences. L’hétérogénéité des obédiences n’enlève rien à l’universalité qu’elle prône. La Franc-maçonnerie est universelle par son état d’esprit. Les rituels pratiqués sont différents, mais les symboles eux, sont identiques.
Le Franc-maçon a la possibilité de se grandir en construisant un monde meilleur ; il éveille sa conscience et acquiert la liberté intérieure. Le Franc-maçon est épris de sagesse, de générosité, d’humanité, de rectitude. Il doit s’affranchir de ses préjugés et de toute entrave à sa liberté de pensée. Il essaie de vivre en harmonie avec les autres en évitant autant qu’il peut les querelles.
La Franc-maçonnerie est aussi une école de vie, un chemin spirituel de prédilection, une démarche de libération. Si la Franc-Maçonnerie se qualifie comme universelle c’est donc qu’elle possède cette faculté, de par ses Constitutions, ses Rituels et sa méthode d’être acceptable par tous les Hommes et d’être, par conséquent, en adéquation avec la Nature Humaine.
Affirmer une universalité basée sur l’indifférence vis-à-vis des races et des origines ainsi que sur la neutralité à l’encontre des croyances semble donc consister à privilégier l’innée de la nature humaine. C’est la seule façon, assurément, par le recours à la raison, de favoriser la prise de conscience de l’appartenance au tout cosmique en même temps qu’à la communauté humaine. Cette prise de conscience combine un oubli certain de soi à la reconnaissance de l’autre. Il s’agit d’un dépassement qui ouvre donc sur l’universel de la nature humaine et qui, de ce fait, autorise l’avènement de l’altérité, précurseur de la Fraternité. Corollaire de ce sentiment apparait l’amour de la Justice et de la Beauté ; signes de l’harmonie entre les hommes. C’est là que réside le cœur de l’universalité de la Franc-maçonnerie.
A notre époque où le temps manque, où le temps n’a plus le temps d’être, dans l’élan frénétique vers nulle part, vers ailleurs, ou vers un Au-delà, l’entendement de l’espace-temps sacré exige la faculté de synthèse, autrement dit une intelligence et une raison de cœur. La maçonnerie apporte une vision d’un espace-temps qualitativement différent qui constitue le fondement, l’objet et le sujet de l’initiation à une autre vie, à une vie harmonieuse rythmée par le temps cosmique, à une vie dans la réalité.
Notre Temple est devenu une image du Cosmos et en même temps une image de l’Homme lui-même. Un espace et un temps sacré. Une relation entre le ciel et la terre, Dieu et ses créatures.
L’action simultanée et collective des Initiés rend chaque Franc-maçon solidaire de tous ses Frères proches ou lointains dans le temps et dans l’espace. Car la Franc-maçonnerie est effectivement universelle dans le temps et dans l’espace ; elle noue entre ses adeptes un lien puissant et incomparable, parce qu’elle les unit non par le respect d’une discipline extérieure, matérielle ou morale, mais par les fibres mêmes de leur vie intérieure, par le sentiment et la réflexion librement désirée et consentie.
La méthode maçonnique est aussi une symbolique qui ne contraint la pensée de personne, le symbole n’impose rien, il suggère, il éveille ; chacun y voit ce qui correspond à sa nature profonde et tous y puisent leur inspiration.
La vocation de la Franc-maçonnerie est de rassembler et d’unir tous les Hommes de bonne volonté, libres et de bonnes mœurs, dans un idéal de recherche et de perfectionnement moral et intellectuel.
Dans ce but, elle pratique une méthode de pensée faite de complète et entière liberté, qui s’offre à tous sans distinction d’origine, de classe ou de confession.
C’est l’ensemble de ses conceptions, de ses moyens, de ses démarches, qui confèrent à la Franc-maçonnerie le caractère indiscutable d’universalité.
L’Universalité est peut-être la raison qui permet à l’homme d’aller au-delà de lui-même, s’affranchissant des dogmes qui limitent notre liberté de percevoir la profondeur et la richesse du réel. L’Universalité maçonnique s’appuierait sur une conscience libre et fertile, qui assimile et fusionne avec l’ordre de l’univers. C’est ainsi que la conscience de l’universel et de l’incommensurable en nous, permet de rassembler les diversités humaines pour enfin y découvrir l’Unité qui s’y cache…
Th:. M:. - R:.L:. « Les Cherchants Ecossais » O:. de Hyères -
le 16/02/2023
SOURCE : https://www.ecossaisdesaintjean.org/2023/02/les-dimensions-de-la-loge-et-l-universel-maconnique.html
Protégé : Sagesse, Force, et Beauté – 1°- 24 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.Les Secrets Sacrés du Son | Le Pouvoir des Vibrations et des Fréquences 23 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire
Vœux 2023 maçonniques 22 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireMes très chers frères et très chères sœurs de tous ordres et de toutes obédiences
Le 21 décembre et à 22h00 48mn et 18 s le solstice d’hiver a été acté … nous voici dans un nouveau cycle cosmique lié à notre système solaire cette fois-ci puis nous serons très rapidement dans un deuxième cycle temporel lié au choix de notre calendrier dit « laïque » …
Pourtant le solstice d’hiver concentre les attentions de nombreuses cultures … Le soleil sera stationnaire pendant trois jours durant lequel il fera son « tré-pas », du 21 au 24 décembre, puis le Cosmos accouchera d’un nouveau soleil vivant et régénéré …
Il sera le « Sol Invictus ».
Le 25 décembre représentera le 1 … l’enfant alchimique chargé de toutes ses potentialités créatives permettant à la nature de reprendre son cycle …
Il est Heru, Horus, Jésus fils d’Isis, Marie, Ereshkigal et d’Wsjr, Yussef, Enki … Un nouveau cycle évolutif et un nouveau siège de métamorphose vont générer un futur dont le plan est celui de l’œuvre qu’impose le plan de déroulement de la création.
Avant de devenir des acteurs efficaces dès le début de notre cycle profane les bipèdes que nous sommes (Maçons de surcroît) devons nous rappeler :
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que le 2 (26/12) nous fait savoir que tout est Yin et Yang à la fois en de multiple proportions-dilutions,
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que le 3 (le 27/12) exige de nous la mise en action de forces trinitaires (Volonté, Amour-Sagesse, Intelligence-Action),
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que le 4 (le 28/12) nous contraint à établir nos « chantiers » judicieusement coordonnés afin de réaliser notre part de contribution à l’oeuvre avec une syntonisation parfaite,
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que le 5 (le 29/12) nous rappelle notre responsabilité dans l’action que nous entreprenons sachant que nous devons être conscient de notre lien avec le germe de toute chose,
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que le 6 (le 30/12) que nous indique qu’à toute situation dans un monde où toute entité est en relations, la thèse oblige à l’antithèse afin d’en accomplir la synthèse,
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que le 7 (le 31/32) inscrit notre action dans des cycles de vie qu’il convient de respecter …
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et, enfin le 8 (le 01/01), le nouvel an en notre ère dite vulgaire, pose les fondements de ce qui doit être … et nous implique, dès lors, la contrainte de faire ce que doit, en conscience !!!
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Quant au 9 il s’adresse à la qualité de ce que l’on aura pu faire … augurons que cela sera parfait !!
Puissent nos Maçonneries dialoguer, échanger, se prêter « main forte » face aux bouleversements auxquelles nous assistons tous. Le temps est très certainement à l’union de nos forces au bénéfice du plus important pour tout être, ici et maintenant, et en devenir. Nos valeurs et nos cultures transcendent toutes les forces d’entropie. Nos voies maçonniques sont utiles quand elles constituent un diamant qui brille de ses mille feux, maîtrisant les contraires, renforçant nos valeurs communes.
Ainsi, au nom de mes Frères et Sœurs de l’Ordre Initiatique Ancien et Primitif de Memphis Misraïm, (OIAPMM) ainsi, qu’au nom de toutes les voies maçonniques qui le composent, je vous présente nos meilleures pensées et nos vœux de prospérité.
Qu’en cela, le Grand Architecte de tous les mondes nous soutienne et nous protège. Qu’il nous octroie Sagesse, Force et Beauté.
Gérard Baudou Platon
https://rapmm-vo.oiapmm.org/Voeux/2023/Voeux-2023-OIAPMM.html …
Président du Souverain Sanctuaire Khorshed
et GMG de l’OIAPMM
le TSF Charles Borm 97 Substitut de l’OIAPMM
Protégé : Solstice d’hiver – 1°-
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.LA FRATERNITE MAÇONNIQUE EST-ELLE UNE UTOPIE ? 21 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireLA FRATERNITE MAÇONNIQUE EST-ELLE UNE UTOPIE ?
Partager les ressources du Web, voilà ce que j’espère vous amener.
C’est le cas pour cet article intitulé « La Fraternité est elle une utopie ? » publié sur le blog « Forum des Forums« . C’est une réflexion sur ce lien qui nous unit tous, ou qui devrait nous unir tous. La Franc-Maçonnerie y est très attaché et ce n’est pas un hasard si nous nous côtoyons entre Sœurs et Frères.
Découvrez ce texte :
Fraternité, un mot qui orne les frontons de nos édifices publics, l’un des plus beaux de notre vocabulaire, mais, à dire vrai, que recouvre-t-il, qu’en est-il de la fraternité de nos jours ? Est-elle véritablement pratiquée de par le monde et l’a-t-elle jamais été, parvient-elle à fédérer les peuples, à polir les mœurs, à unir les hommes, où n’est-elle, hélas ! qu’une belle utopie ? Poser la question, c’est déjà tenter d’y répondre, aussi je compte sur mon groupe fidèle de visiteurs pour reprendre la balle au bond et élargir le propos que je vais essayer d’initier de mon mieux.
Au commencement l’idée de fraternité était conjointe de l’idée de filiation. Nous étions frères parce que nous étions fils, les fils de Dieu. Pour la raison que nous étions les enfants d’une grande famille, une famille qui se déployait sur la terre, unie par un semblable destin, nous nous devions naturellement aide et secours. Le Père, qui avait donné la vie par amour, était le ciment de cette fraternité universelle. Les hommes bénéficiaient tous du même don à l’origine : leur nature humaine et sa dimension spirituelle. De là, la force particulière que prenait dans la pensée chrétienne les notions de dignité humaine et d’égalité entre les hommes. Non qu’on ne puisse nier les inégalités circonstancielles, mais ce qui unissait alors les sociétés était la recherche d’un bien commun, ce qui signifiait qu’une cité, qu’un pays étaient des organisations unifiées par une finalité identique, à la fois celle de chacun et celle de tous. » La cité est une communauté de semblables, et qui a pour fin la vie la meilleure possible » – écrivait déjà Aristote dans Politique ( VIII, 7 ).
Le Nouveau Testament n’allait faire qu’amplifier le sentiment de respect et de sollicitude qu’il nous était recommandé de vouer à autrui, cet être qui ne devait pas être considéré comme autre mais comme proche, un prochain que l’on avait le devoir d’aimer comme soi-même. La notion de fraternité n’était donc pas limitée à la fratrie familiale mais à la fratrie humaine dans son ensemble, c’est-à-dire à tous les autres, eu égard à leur ressemblance avec nous-mêmes. Nous n’étions plus seulement des semblables mais des proches. Ainsi la communauté humaine était-elle envisagée comme une communauté d’amour qui s’adressait à des personnes.
Puis, les temps ont changé et, du communautaire, nous sommes passés, après la Révolution française, au collectif. Dieu était mort ou moribond, et les fils, n’ayant plus de Père, n’avaient plus de frères, mais des contemporains, des égaux, des semblables. La société des hommes était relayée par la société des citoyens. Cependant, contre toute attente, le mot de fraternité fut conservé, bien que celui de solidarité eût mieux convenu et semblait mieux adapté à cette idée neuve de communautarisme, ce qui laissait sous-entendre que la vie de la personne devait progressivement s’effacer derrière le collectif. Au lieu d’être tournées les unes vers les autres, les sociétés portaient leur regard vers l’œuvre commune, au point que la communauté d’amour devenait une communauté d’intérêt qui s’adressait à des individus et était, par la force des choses, plus sélective. Nous verrons d’ailleurs apparaître et fructifier les associations, les cercles, les groupes, les corporations, les confréries etc.
Néanmoins, l’idée de fraternité ne disparaitra jamais pour trois raisons : d’abord parce qu’elle est en soi une aspiration profonde de chacun vers cet autre qui peut être, tout autant, le semblable que le différent, l’inconnu que le familier, le proche que le lointain ; ensuite, parce qu’elle est le lien qui relie ce que la vie tente de séparer et, enfin, parce que ce qui fonde la fraternité n’est, ni plus, ni moins, ce que l’on partage : la famille, la patrie, les souvenirs, le passé. Nous savons tous qu’un peuple disparait lorsqu’il n’a plus de mémoire, qu’un être meurt quand il n’a plus de souvenir. Davantage que sur un avenir possible, la fraternité s’établit, se construit, s’érige sur un passé commun. C’est la traversée du temps qui noue les liens et les renforce. Cette fraternité-là existera quoiqu’il arrive dans le temps et hors du temps. Elle sera, tour à tour, une fraternité de douleur ou une fraternité d’espérance, ni tout à fait utopique, ni tout à fait réelle.
Fraternité, un mot qui orne les frontons de nos édifices publics, l’un des plus beaux de notre vocabulaire, mais, à dire vrai, que recouvre-t-il, qu’en est-il de la fraternité de nos jours ? Est-elle véritablement pratiquée de par le monde et l’a-t-elle jamais été, parvient-elle à fédérer les peuples, à polir les mœurs, à unir les hommes, où n’est-elle, hélas ! qu’une belle utopie ? Poser la question, c’est déjà tenter d’y répondre, aussi je compte sur mon groupe fidèle de visiteurs pour reprendre la balle au bond et élargir le propos que je vais essayer d’initier de mon mieux.
Au commencement l’idée de fraternité était conjointe de l’idée de filiation. Nous étions frères parce que nous étions fils, les fils de Dieu. Pour la raison que nous étions les enfants d’une grande famille, une famille qui se déployait sur la terre, unie par un semblable destin, nous nous devions naturellement aide et secours. Le Père, qui avait donné la vie par amour, était le ciment de cette fraternité universelle. Les hommes bénéficiaient tous du même don à l’origine : leur nature humaine et sa dimension spirituelle. De là, la force particulière que prenait dans la pensée chrétienne les notions de dignité humaine et d’égalité entre les hommes. Non qu’on ne puisse nier les inégalités circonstancielles, mais ce qui unissait alors les sociétés était la recherche d’un bien commun, ce qui signifiait qu’une cité, qu’un pays étaient des organisations unifiées par une finalité identique, à la fois celle de chacun et celle de tous. » La cité est une communauté de semblables, et qui a pour fin la vie la meilleure possible » – écrivait déjà Aristote dans Politique ( VIII, 7 ).
Le Nouveau Testament n’allait faire qu’amplifier le sentiment de respect et de sollicitude qu’il nous était recommandé de vouer à autrui, cet être qui ne devait pas être considéré comme autre mais comme proche, un prochain que l’on avait le devoir d’aimer comme soi-même. La notion de fraternité n’était donc pas limitée à la fratrie familiale mais à la fratrie humaine dans son ensemble, c’est-à-dire à tous les autres, eu égard à leur ressemblance avec nous-mêmes. Nous n’étions plus seulement des semblables mais des proches. Ainsi la communauté humaine était-elle envisagée comme une communauté d’amour qui s’adressait à des personnes.
Puis, les temps ont changé et, du communautaire, nous sommes passés, après la Révolution française, au collectif. Dieu était mort ou moribond, et les fils, n’ayant plus de Père, n’avaient plus de frères, mais des contemporains, des égaux, des semblables. La société des hommes était relayée par la société des citoyens. Cependant, contre toute attente, le mot de fraternité fut conservé, bien que celui de solidarité eût mieux convenu et semblait mieux adapté à cette idée neuve de communautarisme, ce qui laissait sous-entendre que la vie de la personne devait progressivement s’effacer derrière le collectif. Au lieu d’être tournées les unes vers les autres, les sociétés portaient leur regard vers l’œuvre commune, au point que la communauté d’amour devenait une communauté d’intérêt qui s’adressait à des individus et était, par la force des choses, plus sélective. Nous verrons d’ailleurs apparaître et fructifier les associations, les cercles, les groupes, les corporations, les confréries etc.
Néanmoins, l’idée de fraternité ne disparaitra jamais pour trois raisons : d’abord parce qu’elle est en soi une aspiration profonde de chacun vers cet autre qui peut être, tout autant, le semblable que le différent, l’inconnu que le familier, le proche que le lointain ; ensuite, parce qu’elle est le lien qui relie ce que la vie tente de séparer et, enfin, parce que ce qui fonde la fraternité n’est, ni plus, ni moins, ce que l’on partage : la famille, la patrie, les souvenirs, le passé. Nous savons tous qu’un peuple disparait lorsqu’il n’a plus de mémoire, qu’un être meurt quand il n’a plus de souvenir. Davantage que sur un avenir possible, la fraternité s’établit, se construit, s’érige sur un passé commun. C’est la traversée du temps qui noue les liens et les renforce. Cette fraternité-là existera quoiqu’il arrive dans le temps et hors du temps. Elle sera, tour à tour, une fraternité de douleur ou une fraternité d’espérance, ni tout à fait utopique, ni tout à fait réelle.
SOURCE : https://www.gadlu.info/la-fraternite-maconnique-est-elle-une-utopie/
Protégé : La remontée du Puits – 14°- 20 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Perfection.... , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.Shintô, la voie des dieux – La religion traditionnelle du Japon 19 février, 2023
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire
Miserere mei
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire