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Rites et hauts grades 30 juillet, 2016

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Rites et hauts grades

25 Avril 2005 , Rédigé par Thomas Dalet Publié dans #Rites et rituels

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Les Rites ou Systèmes maçonniques posent les règles des Rituels particuliers à chaque degré et à chaque type de cérémonie maçonnique. Les premiers Rites pratiqués par la Franc-maçonnerie moderne de 1723 sont issus d’une synthèse d’anciens catéchismes maçonniques et de cérémonies antérieures à 1717, avec des emprunts probables à la Maçonnerie opérative écossaise synthèse à laquelle la Grande Loge de Londres (dite « des Modernes ») a apporté plusieurs innovations, notamment le troisième degré associé au mythe d’Hiram. Par la suite, les Loges du Continent, qui pratiquaient le Rite de cette Grande Loge apporteront leurs propres modifications, ce qui explique les nombreux Rites et Systèmes maçonniques pratiqués aujourd’hui dans le monde. Certains se limitent volontairement aux trois premiers degrés exclusivement, comme le Rite Schroeder, par exemple; d’autres, au contraire, y ajoutent une série de degrés complémentaires appelés Hauts Grades dans certains cas.

Les Rites peuvent varier suivant les loges ou les obédiences, certaines Obédiences regroupant des Loges d’un même Rite, d’autres regroupant des Loges de Rites différents..

Le Rite de Schroeder

Frédéric-Louis Schroeder (1744-1816), directeur du Théâtre Municipal de Hambourg et Grand Maître de la Grande Loge de Hambourg, passa près de vingt ans à la mise en forme définitive du Rite qui porte son nom. Allergique à l’aspect chevaleresque qui caractérise la symbolique de la plupart des Hauts Grades, il réforma les cérémonies de son Obédience dans le sens d’une plus grande simplicité, en remettant en vigueur l’usage du Rite anglais ancien et en ne prenant en considération que les trois premiers grades. Le Système de Schroeder était le plus démocratique de tous les Rites pratiqués en Allemagne avant la deuxième Guerre mondiale, ce qui fit son succès. Actuellement, il est pratiqué par la Grande Loge des Anciens Maçons Libres et Acceptés d’Allemagne, par la Grande Loge d’Autriche et par quelques Loges de la Grande Loge Suisse Alpina, ces dernières y ayant toutefois apporté quelques modifications mineures.

Le Rite Suédois

Le Rite Suédois est un mélange du rite dYork, des hauts-grades du rite Français et un prolongement de la Stricte Observance.

La première loge régulière a été consacrée en 1735 à Stockholm par le comte Axel Wrede-Sparre. Dés 1756 on fonde la première loge de St André, desprit comparable au grade dEcossais Vert de la Stricte Observance.

En 1760, fondation de la Grande Loge de Suède.

Il comporte 11 grades divisés en loges de St Jean, loges de St André, chapitre intérieur et Sanhédrin.Le rite suédois est réservé aux chrétiens et est sous la protection directe des souverains du pays.

Le Rite standard d’Ecosse

Pratiqué en France uniquement à la GLNF, c’est un rite basé sur l’oralité qui vient directement d’Ecosse, berceau de la Maçonnerie opérative.

Il exclut toute référence alchimique, kabbalistique et chevaleresque.

Il se rattache au rite pratiquée par la célèbre Kilwining Lodge n°0, la première de toutes les loges maçonniques.

Pas de Hauts-Grades pratiqués en France, uniquement les trois grades bleus.

Pour la petite histoire, les frères de ce rite portent leurs tabliers sous leurs vestes.

Il concerne environ 150000 maçons écossais.

Le Rite Emulation

Créé en 1813 par Peter Gilkes, le Rite Emulation revendique une filiation aux plus anciens rituels de la Franc-maçonnerie opérative. Il tient son nom de la Loge « Emulation of Improvement » (perfectionnement) qui s’est réunie pour la première fois en octobre 1823 au Freemason’s Hall à Londres. C’est le Rite le plus pratiqué au sein de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Introduit en France en 1925, il fut adopté par plusieurs Loges de la Grande Loge Nationale Française et en Suisse par quelques Loges de la Grande Loge Suisse Alpina. Une des particularités de ce Rite, qui ne pratique que les trois premiers grades, Apprenti, Compagnon et Maître, est l’oralité: les cérémonies doivent être pratiquées par cœur; pratique qui provient de l’époque où, autant dans le Compagnonnage qu’en Franc-maçonnerie opérative, les Rituels étaient appris par cœur car, dans l’esprit de sauvegarde du secret du métier, rien ne devait être écrit. Des degrés additionnels (qui ne sont pas considérés comme des Hauts Grades, mais comme de simples compléments au 2e et au 3e grade) viennent compléter les 3 degrés symboliques du Rite Emulation tout en étant administrés séparément du Rite. Ce sont les degrés de Royal Arch et de Mark Master.

Le degré de Royal Arch est considéré comme un complément au grade de Maître (et non comme un 4e grade) censé contenir la quintessence de la philosophie maçonnique. Il possède son propre Rituel et est administré par un Chapitre autonome.

Le degré de Mark Master ou Mark Mason, dit de la Maçonnerie de la Marque, est, quant à lui, une continuation de l’ancien grade opératif de Compagnon (à l’origine, le grade de Compagnon était le dernier degré initiatique, l’appellation de Maître étant réservée uniquement au Maître ou Vénérable qui présidait la Loge). Son enseignement met l’accent sur la fameuse « pierre angulaire » rejetée par les bâtisseurs, dont il est fait mention dans la Bible (Psaume 118:22, Matthieu 21:42, Marc 12:10, Luc 20:17) et, qui est devenue la pierre d’angle maîtresse de l’uvre. Sur cette pierre en forme de coin, qui n’est autre que la clé de voûte de l’édifice, le Mark Master inscrit sa « marque », signe géométrique que l’on retrouve sur les édifices monumentaux et religieux.

Le Rite Français

Le Rite Français détient les formes les plus proches de la première Franc-maçonnerie pratiquée en France vers 1725 sous l’influence de Maçons anglais. C’est la traduction en français des rituels de la Maçonnerie andersonienne de 1717, qui donnera naissance au Rite Français, appelé aussi plus tard, au 19e siècle, Rite Français Moderne.

Ce rite est né en 1783 avec la constitution au sein du Grand Orient de France d’un Grand Chapitre Général de France, intégré à l’obédience en 1787.
Ses statuts et règlements généraux prévoyaient que le rite était composé de 5 ordres. C’est en 1801 que les rituels des différents ordres furent
publiés. La particularité de ce rite est son articulation autour de la symbolique de la Rose+Croix. Il était qualifié de « Moderne » car il faisait appel au symbolisme en usage à la Grande Loge d’Angleterre (dite des « Moderns »).
Avec les événements de 1877, le rite tel qu’il était pratiqué au Grand Orient de France a été modifié et une grande partie de sa symbolique relative au compagnonnage a disparu. Le rite Français d’aujourd’hui dit « Groussier » (tel qu’il est pratiqué par la plupart des loges du Grand Orient de France) n’a plus grand chose à voir avec le rite de 1783 même si, depuis une dizaine d’années des Frères du Grand Orient ont rallumé les feux du Grand Chapitre Général de France. La pratique du rite dans sa forme originelle a donc été conservée au sein du Grand Orient de France par quelques Loges.

Loges Bleues :

1-Apprenti
2-Compagnon
3-Maître

Premier Ordre de Rose+Croix :

4-Maître Élu

Second Ordre de Rose+Croix :

5-Maître Écossais

Troisième Ordre de Rose+Croix :

6-Chevalier Rose+Croix

Quatrième Ordre Rose+Croix :
7-Souverain Prince Rose+Croix

Un cinquième ordre a été prévu par le « Régulateur » du Rite Français. Il n’est pas toujours pratiqué dans les obédiences. Le Grand Orient de France n’est pas la seule obédience Française à pratiquer le Rite Français Moderne.
Ce rite est également répandu à la Grande Loge Nationale Française.

Le Rite Ecossais Ancien et Accepté

La doctrine connue sous le nom d’Ecossisme, qui servit de base à la constitution des premiers Hauts Grades de la Franc-maçonnerie ou grades chevaleresques, serait issue, entre autres, du célèbre « Discours » attribué au noble Ecossais André Michel de Ramsay, et prononcé pour la première fois le 26 décembre 1736.

Les premiers Hauts Grades apparaîtront alors en France sous l’appellation de Maîtres Ecossais, en 1743, suivis du grade de Chevalier d’Orient en 1749. Par la suite, des Chapitres et Conseils seront institués pour la pratique de ces grades. Puis viendront encore s’ajouter d’autres degrés qui seront à l’origine des Hauts Grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté. C’est, en effet, un Maçon nommé Etienne Morin, originaire de Cahors, qui répandra aux Antilles et en Amérique du Nord ce Rite dont les degrés seront alors portés à trente-trois. De là naquirent les Suprêmes Conseils des Grands Inspecteurs Généraux du 33e et dernier degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA) de Charleston en 1801 et de Paris en 1804, dont le fondateur fut le comte Alexandre de Grasse-Tilly, fils du célèbre amiral français de la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Réparti aujourd’hui en plusieurs Suprêmes Conseils indépendants dans le Monde, le REAA regroupe ses trente-trois degrés en différentes catégories:

Loges Bleues
1er. Apprenti Maçon
2e. Compagnon Maçon
3e. Maître Maçon

Loges de perfection
4e. Maître Secret
5e. Maître Parfait
6e. Secrétaire intime
7e. Prévôt et Juge
8e. Intendant des Bâtiments
9e. Maître Élu des Neufs
10e. Illustre Élu des Quinze
11e. Sublime Chevalier Élu
12e. Grand Maître Architecte

13e. Chevalier Royal-Arche
14e. Grand Élu de la Voûte Sacrée ou Sublime Maçon

Chapitres
15e. Chevalier d’Orient ou de l’Épée
16e. Prince de Jérusalem
17e. Chevalier d’Orient et d’Occident
18e. Souverain Prince Rose-Croix

Aréopages
19e. Grand Pontife ou Sublime Écossais dit de la Jérusalem Céleste
20e. Vénérable Grand Maître de toutes les Loges Régulières ou Maître ad Vitam
21e. Noachite ou Chevalier Prussien
22e. Chevalier Royal Hache ou Prince du Liban
23e. Chef du Tabernacle
24e. Prince du Tabernacle
25e. Chevalier du Serpent d’Airain
26e. Écossais Trinitaire ou Prince de Mercy
27e. Grand Commandeur du Temple ou Souverain Commandeur du Temple de Jérusalem
28e. Chevalier du Soleil

29e. Grand Écossais de Saint-André d’Écosse
30e. Grand Élu Chevalier Kadosch ou Chevalier de l’Aigle Blanc ou Noir

Tribunaux
31e. Grand Inspecteur Commandeur

Consistoires
32e. Sublime Prince du Royal Secret
33e. Souverain Grand Inspecteur Général

Le Convent international de Lausanne qui réunissait en 1875 les Suprêmes Conseils de l’époque, dont ceux de France et d’Angleterre, a posé et adopté les Principes de base qui définissent l’esprit du REAA. On y trouve notamment cette citation: « Pour relever l’homme à ses propres yeux, pour le rendre digne de sa mission sur la terre, la Maçonnerie pose le principe que le Créateur suprême a donné à l’homme comme bien le plus précieux, la Liberté; la liberté, patrimoine de l’humanité tout entière, rayon d’en haut qu’aucun pouvoir n’a le droit d’éteindre ni d’amortir et qui est la source des sentiments d’honneur et de dignité. » Ce Rite est pratiqué un peu partout dans le monde .

Le Rite Ecossais Rectifié

L’origine de ce Rite, créé par Jean-Baptiste Willermoz, remonte au Système de la Stricte Observance, fondé en 1756 par le baron de Hund, initié à Paris. Ce Rite invoquait bien sûr, comme la plupart des Systèmes de Hauts Grades de l’époque, la filiation templière.

A la mort du baron de Hund en 1776, le Rite de la Stricte Observance, constitué en Directoires Ecossais, allait évoluer et préciser ses objectifs lors des Convents de Lyon, 1778, et de Wilhelmsbad, 1782, sous la présidence de son nouveau Grand Maître, le duc Ferdinand de Brunswick. Depuis lors, le Rite a pris le nom de Rite Ecossais Rectifié et se compose des Loges de Saint-André, d’une part, correspondant au grade de Maître Ecossais, et de l’Ordre intérieur, d’autre part, comprenant les Ecuyers Novices et les Chevaliers bienfaisants de la Cité Sainte (CBCS). Un Grand Prieuré, organisé en Commanderies et Préfectures, dirige l’ensemble.

Loges Bleues :
1-Apprenti
2-Compagnon
3-Maître Maçon

Loges Vertes dites « de St André »:

4-Maître Écossais de Saint André

Ordre Intérieur :
5-Écuyer Novice
6-Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte

Profession (classe secrète) :
7-Profès
8-Grand Profès

Ce rite est pratiqué en France par le Grand Prieuré des Gaules, la Grande
Loge Traditionnelle et Symbolique – Opéra, la Grande Loge Nationale
Française, le Grand Orient de France et la Grande Loge de France.

Le Rite de Memphis-Misraïm

Le Rite de Memphis-Misraïm résulte de la fusion opérée en 1881 par GARIBALDI qui en fut le premier Grand-Maître général, des deux rites de Misraïm et de Memphis. Le Rite de Misraïm avait été constitué en 1788 à Venise; il tenait sa filiation de CAGLIOSTRO, qui lui avait confié les grades inférieurs de la Grande Loge d’Angleterre et les hauts grades de ma Maçonnerie templière allemande. Le Rite de Memphis fut constitué à Montauban en 1815 par des maçons ayant participé à la mission d’Egypte avec Bonaparte. Furent associés à ces deux obédiences, des grades initiatiques venant des anciennes Obédiences ésotériques du XVIIIème siècle: Rite PRIMITIF, Rite des PHILADELPHES,etc.
Ce rite est surtout le lieu de rassemblement des Maçons que lient un attrait pour l’Esotérisme, l’Occultisme, le Symbolisme, etc. C’est en somme un carrefour de rencontre.

Le rite de MEMPHIS-MISRAIM continue en outre la tradition d’attachement aux principes de tolérance et de liberté de pensée qui en firent, au XIXème siècle, sous la Terreur Blanche, le refuge et la pépinière des Carbonari.
Ce Rite perpétue ses traditions de fidélité aux principes démocratiques et aux sciences initiatiques. Déiste, sans aucune intransigeance, il fait sienne la définition de la « religion maçonnique », précisée par les Constitutions d’Anderson de 1723, et consistant dans « la morale générale des honnêtes gens ». Ses Loges symboliques travaillent soit au Rite Templier (Misraïm) soit au Rite Egyptien (Memphis), mais sur les autels, elles joignent la Règle au traditionnel enlacement du Compas et de l’Equerre.

Le violet est la couleur maçonnique de ses rituels, le bleu étant celui du Rite Français et le bleu bordé de rouge celui du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Le violet constituait un rappel de la couleur de la violette de Parme, duché où résidait le petit roi de Rome, alors âgé de quatre ans.
Le Rite de Memphis-Misraïm a associé le violet de ces origines au bleu turquoise attribué à la grande Isis dans l’ancienne Egypte, unissant ainsi un double symbolisme ésotérique.
Les grades d’instruction du rite Memphis-Misraïm sont:

Loges bleues :
1-Apprenti
2-Compagnon
3-Maître-Maçon

Ateliers de Perfection :
4-Maître Secret
5-Maître Parfait
6-Secrétaire Intime ou Maître par Curiosité
7-Prévôt et Juge
8-Indépendant des Bâtiments ou Maître en Israël
9-Maître Élu des Neuf
10-Illustre Élu des Quinze
11-Sublime Chevalier Élu ou Élu des Douze
12-Grand Maître Architecte
13-Royal Arche
14-Grand Élu, Élu Parfait ou Grand Écossais de la Voûte Sacrée,

Chapitres :
15-Chevalier d’Orient ou de l’Épée, ou Chevalier Maçon Libre
16-Prince de Jérusalem
17-Chevalier d’Orient et d’Occident
18-Souverain Prince ou Chevalier Rose-croix ( d’Hérédom )

Aréopages :
19-Grand Pontife ou Sublime Écossais de la Jérusalem céleste
20-Chevalier du Temple ou Vénérable Grand Maître de toutes les Loges
21-Noachite ou Chevalier Prussien
22-Chevalier de Royal Arche ou Prince du Liban
23-Chef du Tabernacle
24-Prince de Tabernacle
25-Chevalier de Serpent d’Airain
26-Écossais Trinitaire ou Prince de Merci
27-Grand Commandeur du Temple, dit Souverain Commandeur du Temple de
Jérusalem
28-Chevalier du Soleil ou Prince Adepte
29-Grand Écossais de Saint André d’Écosse dit Patriarche des Croisades
30-Grand Élu Chevalier Kadosch, dit Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir

Degrés Administratifs Ecossais :
31-Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur
32-Sublime Prince du Royal Secret
33-Souverain Grand Inspecteur Général

Degrés Ésotériques :

66-Patriarche Grand Consécrateur
90-Patriarche Sublime Maître du Grand Oeuvre

Degrés Administratifs :
95-Grand Conservateur
96-Grand et Puissant Souverain de l’Ordre
97-Député Grand Maître International
98-Grand Maître International
99-Grand Hiérophante

Ce rite est pratiqué au Grand Orient de France, à la Grande Loge Symbolique de France ainsi qu’à la Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm.

Le Rite dYork

Les États-Unis détiennent une place un peu particulière sur l’échiquier de la Franc-Maçonnerie mondiale; d’abord parce que leurs effectifs sont très nombreux (aux alentours de 4 millions), ensuite parce qu’ils pratiquent une maçonnerie uniquement axée sur le rituel. En loge bleue, ils pratiquent le « Ancient Work », le rite standard des loges bleues américaines. Les hauts grades souchés sur le Rite Américain sont appelés Rite d’York. Il est fréquent que les membres du Rite d’York appartiennent également au hauts grades du Rite Écossais Ancien et Accepté. Ainsi aux USA, un Maçon aura le droit d’être Chevalier du Temple au Rite d’York et Sublime Prince du Royal Secret (32°) au REAA. Il existe d’ailleurs des équivalences (ou passerelles) entre ces différents rites et degrés. Le Rite York comporte 15 degrés dans son ensemble qui sont:

Loges Bleues :

1. Apprenti
2. Compagnon
3. Maître maçon

Chapitres :

4. Maître Maçon de Marque
5. Passé Maître
6. Très Excellent Maître
7. Maçon de l’Arche Royale

Conseils :

8. Maître Royal
9. Maître Select
10.Très Excellent Maître

Commanderies :

11. Chevalier de la Croix-Rouge
12. Chevalier de Malte
13. Chevalier de l’ordre du Temple

Grand Champs :
14. Chevalier de la Croix-Rouge de Constantin

Collège Royal de York

15. Chevalier de York

Les Side Degrees

Order of the Allied Masonic degrees

Tout grade contrôlé par le Grand Conseil ne peut être conféré qu’à des Maçons de la Sainte Arche Royale, Princes de l’Ordre du Moniteur Secret, admis depuis au moins douze mois Les grades de l’Ordre sont ceux de :

Maçon de St Lawrence le Martyr
Chevalier de Constantinople
Grand Tuileur de Salomon
Croix-Rouge de Babylone
Saint Ordre des Grands Prêtres
Order of Eri

sergent d’armes

écuyer

chevalier
Ce magnifique degré est basé sur l’histoire de l’Irlande et l’ésotérisme chrétien irlandais.
Le rituel évoque l’invasion de l’Irlande par les danois,la bataille de Clontarf, l’origine des ordres chevaleresques dans ce pays, les anciens noms de l’Irlande(17 noms!), les débuts de la Franc-Maçonnerie, St Patrick et les rois Brian Boru et Malachi.

La Sociétas Rosicruciana in Anglia

La Societas Rosicruciana In Anglia est une organisation chrétienne fondée en 1865 et indépendante de toute structure maçonnique. Tous ces membres sont néanmoins Maîtres Maçons actifs dans leurs loges symboliques. Les degrés conférés par cet organisation ne sont pas considérés comme des degrés « supérieurs » mais plutôt comme un complément à la Maîtrise. Elle utilise le symbolisme et les Traditions d’une société beaucoup plus ancienne connue sous le nom de Fraternité de la Rose+Croix, se réclamant de son fondateur légendaire : Christian Rosenkreutz. La SRIA a essaimé en Écosse, aux États Unis, en France ainsi que dans d’autres pays d’Europe.

La SRIA est organisée en 9 degrés, chacun possédant un rituel spécifique. La finalité étant d’apporter à ses membres une ouverture d’esprit supplémentaire sur la Vraie Nature des choses et une compréhension du Monde dans lequel ils évoluent. Les membres de la SRIA se regroupent en Collèges. L’admission à la SRIA est limitée aux Maîtres Maçons qui sont membres d’une obédience régulière, qui sont de foi Chrétienne et qui croient en la Sainte Trinité. Les degrés sont répartis en 3 Ordres :

Premier Ordre
I° – Zelator
II° – Theoricus
III° – Practicus
IV° – Philosophus
V° – Adeptus Minor

Deuxième Ordre
VI° – Adeptus Major
VII° – Adeptus Exemptus

Troisième Ordre
VIII° – Magister
IX° – Magus

Royal Order of Scotland

L’Ordre Royal d’Écosse est composé de deux degrés qui sont :

Hérédom de Kilwinning
Chevalier Rose+Croix.

Le mot Hérédom dérive du mot hébreu Harodim, signifiant « les règles » et du nom de Kilwinning qui se rapporte au rétablissement de l’ordre par le Roi Robert Bruce à Kilwinning, où il a présidé en tant que premier Grand Maître de l’Ordre.

Le degré de Hérédom de Kilwinning est en particulier intéressant puisqu’il traite de l’enseignement et du symbolisme des trois premiers degrés de la Maçonnerie de Saint Jean (Loges Bleues).

La Tradition veut que le degré de Chevalier Rose+Croix ait été institué par Robert Bruce sur le champ de bataille de Bannockburn le jour de la Saint Jean d’été 1314 au moment des combats pour l’indépendance de l’Écosse.

Source : http://hautsgrades.over-blog.com/

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Albrecht Dürer Oules trois voies de la réalisation initiatique 1 novembre, 2014

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Albrecht Dürer oules trois voies de la réalisation initiatique

16 juin 2012, 16:50

Albrecht Dürer oules trois voies de la réalisation initiatique

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Jacques Trescases

Réalisées en une année, les  » Meisterstische « , chefs d’œuvre du Maître de Nuremberg, sont trois gravures sur cuivre qui révèlent la maîtrise de leur auteur et la pleine maturité de sa pensée :  » Le Chevalier, le diable et la mort « , exécutée en 1513,  » Saint-Jérôme dans sa cellule « , et  » Mélancolie « , gravées en 1514, apparaissent a priori fort différentes, par leur facture autant que par leur sujet. Pourtant, ces œuvres ont toujours été considérées comme faisant partie d’un même ensemble, comme un triptyque destiné à transmettre un message unique.

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Certains ont vu dans ces trois gravures l’illustration des trois sortes de vertus, selon la classification scolastique : morales, théologales et intellectuelles . Le Chevalier représenterait ainsi la vie du chrétien dans le monde. Luthérien convaincu, Dürer pouvait effectivement imaginer le  » soldat du Christ  » armé et casqué pour affronter un monde plein de tentations et de fausses pistes, d’autant que cette image était classique et avait été maintes fois utilisée dans l’iconographie religieuse. Saint-Jérôme figurerait la voie mystique, tandis que la Mélancolie illustrerait la recherche intellectuelle, accompagnée de tristesse et de découragement. Cette interprétation paraît juste, mais il convient de la préciser en tenant compte du fait qu’Albert Dürer, initié, se devait de transmettre un message initiatique. Les trois gravures apparaissent dès lors comme l’expression des trois voies :

*La voie chevaleresque ;*La voie monastique ;*L’Art Royal.

Profondément enraciné dans son siècle et son terroir germanique, A. Dürer s’affirma rapidement comme l’un des plus grands peintres, dessinateurs et graveurs de tous les temps tandis que son génie était reconnu comme universel. Se définissant lui-même comme Maître artisan, il fut non seulement un artiste de grand talent, mais un créateur et un théoricien de l’art et des sciences, ami des humanistes les plus prestigieux et de scientifiques les plus renommés dans les domaines les plus variés (géographie, astronomie, naturalisme, mathématiques)Nombre d’indices permettent d’affirmer qu’il était initié :

* Il reçut probablement son initiation de son propre père, maître orfèvre, auprès de qui il fit son premier apprentissage. À l’époque, chaque corps de métier avait vraisemblablement sa propre initiation, transmettant à la fois les secrets de l’art et l’enseignement ésotérique. Parmi tous les métiers, celui d’orfèvre était sans doute l’un des plus nobles, et l’un des plus proches de celui de constructeur, par le soubassement géométrique qu’il impliquait, la technique du trait et l’art architectural.* Encore jeune homme, il entreprit ses  » voyages de compagnon  » auprès des plus grands maîtres d’alors, ce qui le conduisit notamment à Colmar, Strasbourg et Bâle, villes réputées pour leur tradition initiatique.* Où qu’il aille, où qu’il se trouve, il entre immédiatement en contact avec les meilleurs esprits de toutes les disciplines. À peine arrive-t-il à Venise, par exemple, qu’il se voit confié la confection du retable de San Bartolomo, église de la colonie allemande. * « La fête du rosaire », sujet de ce retable, semble avoir été commanditée par une  » confrérie du rosaire « , ordre initiatique dont Stabius aurait pu être une personnalité influente, peut-être même le Grand Maître.Dürer éprouvait une véritable vénération pour cet homme, qu’il a représenté plusieurs fois, notamment sous les traits de Saint-Coloman pèlerin, dont les armes comportent un aigle à deux têtes.

Les écrits de Dürer expriment des points de vue qu’aucun initié ne saurait renier : auteur d’un  » Traité des proportions « , il y révèle, au delà des techniques de son art, ses convictions intimes :  » L’art est dans la nature « , expose-t-il,  » tout ce qui est opposé à la nature est mauvais « . Mais la nature entière a été elle-même conçue sur des bases géométriques :  » Les éléments primordiaux de toute connaissance sont le triangle, le carré et le cercle « . Nul doute que, dans son esprit, la nature ne soit l’œuvre d’un artisan-géomètre, un Grand Architecte de l’Univers : La Beauté est pour lui témoignage de la Vérité, expression de la Divinité. Si l’art est le fait de l’artisan, honnête ouvrier intégré dans son équipe, il est inspiré par Dieu.  » Toute inspiration vient d’en Haut « . L’origine de l’art est divine et les plus grandes œuvres ne sauraient relever que de l’Art sacré. Dürer éprouva une prédilection pour les thèmes à portée ésotérique : le tarot, l’astrologie, la mort, l’Apocalypse de Saint-Jean, (dont il fut le plus prodigieux illustrateur). Même les sujets religieux, auxquels il consacra une grande part de son talent, s’offrent à une interprétation ésotérique, comme en témoigne cette ravissante  » Vierge à l’enfant  » : Sise sur un croissant de lune, elle patronne ainsi toutes les initiations ; inscrite dans un triangle, lui-même inscrit dans un cercle au centre d’un carré, elle tient sur son sein l’enfant Jésus, centre du tableau et centre du monde, ce qui est une manière, compte tenu de ses convictions, de montrer le parfait ordonnancement du Cosmos. Aimant faire son autoportrait, il se représente une fois sous les traits du Christ, ce qui ne saurait être interprété comme une folie paranoïaque, mais comme l’idéal d’un homme naturellement humble, qui doit s’efforcer de ressembler à l’image du Fils. Une autre fois, il se peint exhibant un chardon. Peut-être est-ce une référence à un ordre initiatique : Robert Bruce n’avait-il pas institué un Ordre de Saint-André du Chardon ?Albert Dürer, initié, se veut naturellement porteur d’une Parole :Les trois  » Meisterstiche  » constituent évidemment le meilleur support de l’enseignement ésotérique que le Maître génial de Nuremberg voulait inscrire dans son œuvre :

Melancolia IOu la quête de la Connaissance

Pour un non initié, cette gravure doit paraître bien déconcertante : une jeune fille ailée est montrée accablée et pensive au milieu d’objets insolites et hétéroclites. Elle n’est émouvante et signifiante que parce que son sujet, apparemment banal, a fait l’objet, de la part de l’artiste, d’une triple transmutation.

De l’humeur chagrine à la quête spirituelle

Dürer connaissait, pour l’avoir lui-même illustrée, la théorie des humeurs prévalant chez les médecins de l’époque : l’humeur prédominante caractérisait les individus susceptibles, dès lors, d’être classés en quatre catégories : les sanguins, les colériques, les lymphatiques, les mélancoliques. L’excès de bile noire ne donnait pas à ces derniers des caractéristiques très sympathiques : De complexion pessimiste, à l’aspect triste et au teint olivâtre, les mélancoliques étaient réputés malchanceux, déplaisants, maladroits, avares et avides, lâches, rancuniers et méchants. Fuyant leurs semblables et méprisant le sexe opposé, ils avaient une inclination pour l’étude solitaire.

Toutefois, à la suite de la publication en Allemagne des  » Lettres  » de Marsile Ficin et de ses  » livres de vie « , le concept de mélancolie s’était modifié et était devenu à la mode. Personnalité dominante de l’académie néoplatonicienne de Florence, – point de passage privilégié de la Renaissance de l’humanisme antique, dont Durer était friand, – Marsile Ficin était lui-même de constitution délicate et de disposition mélancolique. Il s’était consolé en découvrant chez Aristote une théorie réhabilitant les mélancoliques, dont il s’était fait le propagateur. Selon cette analyse psychophysiologique, le mélancolique se caractériserait par une sensibilité particulière, lui permettant d’atteindre, dans tous les domaines de la spéculation, des sommets inaccessibles au commun des mortels. Le mélancolique, réceptif à la  » furor divinis  » chère à Platon, pourrait connaître ces extases mystérieuses, qui lui donnent accès aux plus sublimes vérités. Les meilleurs peintres, poètes ou philosophes seraient des mélancoliques.

Cette nouvelle célébration de l’humeur mélancolique s’accompagne de la réhabilitation et de l’ennoblissement de Saturne et de sa planète, qui relève de la même complexion (froide et sèche). Les néoplatoniciens de Florence avaient découvert que Plotin et ses disciples avaient de Saturne une aussi bonne opinion qu’Aristote de la mélancolie :ayant engendré Jupiter, Saturne lui serait antérieur et supérieur. Il symboliserait l’Esprit du Monde alors que Jupiter n’en serait que l’âme. Saturne inspirerait notamment ceux  » dont l’esprit est enclin à la contemplation et à la recherche des choses les plus élevées et les plus secrètes « . Pourtant, vieux, sec et froid, lié à la Terre et même au monde souterrain, Saturne conserve des aspects néfastes dont il importe de se préserver : un Carré magique, figurant sur la gravure étudiée, permettait à cette fin de  » changer le mal en bien « 

Le caractère saturnien de cette gravure est en effet souligné par la présence du chien et de la chauve souris, attributs traditionnels de Saturne. Celui-ci était également associé, par une sorte de conséquence logique, à la géométrie, loi cachée du Cosmos et de la vie. À ce titre, Saturne avait déjà été représenté comme le grand Géomètre de la Terre. La Mélancolie saturnienne de Dürer est donc naturellement entourée des outils du géomètre (un géomètre architecte) et des produits de son art, la sphère et l’hexaèdre, dont la forme, insolite, est en fait significative.

Ainsi, à partir de figures connues, transposées par son génie, Dürer parvient-il à exprimer le caractère sublime et quasi désespéré de la quête de la connaissance, l’impuissance à savoir manier les outils dispersés et à utiliser la clef, dont le personnage central est muni, mais dont il ne sait apparemment pas se servir.

De la conception philosophique à la confession de l’artiste

Cette gravure nous touche parce qu’au delà de l’exposé d’une vision théorique, elle nous apparaît comme un aveu. La mélancolie de Dürer n’est en rien l’état naturel résultant d’un déséquilibre humoral ! C’est celle de l’artiste, parvenu au sommet de son art, qui a entrevu des vérités sublimes, qu’il se voit incapable d’exprimer.La maîtrise consommée résulte, selon ses propres écrits, de la parfaite coordination de deux acquis, le savoir théorique et, en particulier, une connaissance approfondie de la géométrie, ( » die Kunst) et l’habileté de l’art (« der Brauch « ).  » Les deux doivent aller de pair car l’un ne va pas sans l’autre « . Cette conception explique la torpeur du personnage central, (féminin), qui sait ce qu’il pense, mais ne peut agir, et, en contrepoint, la fébrilité activiste de l’angelot (masculin), qui griffonne sur son ardoise des graffitis dépourvus de sens. De la désunion de la théorie et de la pratique, ne peuvent résulter qu’impuissance et tristesse.

Exprimant ainsi son désespoir de ne pouvoir, malgré son talent, exprimer par son art les vérités sublimes qu’il perçoit dans le firmament, il rejoint l’aveu désabusé du Docteur Faust :

 » J’ai étudié toute la philosophie,Tout le Droit, toute la médecine,Et suis aussi ignorant qu’au premier jour « 

Le souci de perfectionnement est à la base de la Franc-maçonnerie des trois premiers degrés.  » J’ai à me perfectionner  » constate aussi le Grand Elu de la Voûte Sacrée du REAA, à l’issue du long périple de la Loge de Perfection.

De l’expérience de l’artiste à l’essence de l’Art Royal

Dürer nous offre dans ce tableau une double leçon d’ésotérisme, il démontre sa virtuosité dans la maîtrise de l’Art Royal. Le fourneau et le creuset sont des références alchimiques explicites ; mais les allusions invitent à approfondir la recherche dans cette direction ; ainsi, par exemple, nous savons que l’alchimie est représentée dans le médaillon central de la façade de Notre Dame de Paris par un visage de femme devant une échelle. La composition de Dürer représente également une jeune femme ailée devant une échelle, composée de sept barreaux, quatre visibles, trois invisibles, qui relie la Terre au Ciel, et dont, précisément, la jeune femme semble avoir perdu le secret.

L’artiste a glissé dans sa composition quelques rébus, dont la solution est à trouver dans l’ésotérisme : ainsi, par exemple, l’objet de la quête ésotérique consiste symboliquement à rechercher la  » quadrature du cercle » ; la juxtaposition du carré magique, du sablier et du compas, peut se lire , en allemand  » Quadra  » « Ur  » der  » Zirkel « . Un autre rébus propose une balance, l’échelle et la planète, qui peuvent se lire  » Waage –Leiter-Project « , décrivant ainsi trois phases du processus alchimique. Loin d’être un jeu puéril, le rébus est pour Dürer, comme pour les humanistes, le moyen de montrer que, derrière l’apparence du dessin, il convient de rechercher le sens caché.

Cette intention apparaît dans toute sa splendeur avec la présence du carré magique qui, au delà de la virtuosité arithmétique, porte un message initiatique d’un intérêt majeur :

16 3 2 13 5 10 11 8 9 6 7 12 4 15 14 1

La somme des nombres inscrits dans chaque case est toujours égale à 34, quel que soit le sens dans lequel l’addition est faite : horizontal, vertical, ou en diagonale. Ce carré se divise en quatre carrés de quatre cases : le total des nombres de chaque carré fait encore 34. Au total, on trouve 22 fois le nombre 34, lequel peut se lire 3 + 4. Le nombre 7 est celui de la maîtrise, celui où la Terre s’ouvre à la lumière du Ciel (raison pour laquelle l’échelle a sept barreaux). Le nombre 7 est bien le nombre clef : le carré magique comprend 16 cases : 6+1.22 : 7 = 3,14116 = Pi, nombre permettant de passer du carré au cercle, soit, pour nous, de l’équerre au compas, le chiffre qui résout le problème de la quadrature du cercle. Les deux volumes qui figurent au centre de la composition sont précisément l’hexaèdre et la sphère. L’hexaèdre est un polyèdre à six faces en forme de pentagone : il contient le secret du passage du cube à la sphère. On notera sans surprise que 6+1 correspond à la batterie du Maître Secret. Ce rapprochement n’a rien d’artificiel, car, en fait, c’est tout le cycle de la quête de la Connaissance que peut figurer cette gravure. Quête bien décevante, car l’adepte est incapable de définir la lumière qu’il a perçue, qui ne brille que faiblement au cœur de l’arc-en-ciel. Cette lumière n’éclaire plus l’héroïne du tableau, dont les ailes semblent indiquer que c’est un ange non pas crânement déchu, comme Lucifer, mais simplement égaré, par ce qu’il a perdu le secret du sens ; la Parole est Perdue et tout semble promis à la désespérance.

Il a perdu  » la droite voie  » dont parle Dante au seuil de la Divine Comédie, qui le plonge dans le même état d’accablement. Mais cet abattement n’est que provisoire : tout invite à le dépasser ; d’ailleurs notre héroïne porte sur elle la Clef, comme le Maître Secret, qui ne sait quoi en faire. C’est le sens du I qui figure à côté du titre  » Melancolia « , mot latin qui se traduit par  » Sehnsucht  » en allemand, la  » nostalgie « , la nostalgie de ce qui a été perdu, qui nous apportait le bonheur de vivre. La Parole Perdue invite donc l’adepte à changer de voie, à en explorer une autre pour la retrouver.

La voie mystique Ou L’éclosion de l’ Amour sublime

Saint-Jérôme dans sa cellule. Cette gravure donne l’impression exactement inverse de celle produite par la précédente : tout est calme, serein, ordonné. Même si le tableau comporte nombre d’éléments, ces derniers sont délibérément secondaires, subordonnés au sujet central, focalisé par le jeu subtil de la perspective et de la lumière. Au delà de la prouesse technique, le message est clair : le don total de soi apporte Paix et Joie.

Depuis son plus jeune âge, Dürer avait été fasciné par Saint-Jérôme. Il l’a représenté au moins dans cinq circonstances différentes : près d’un saule, battant sa coulpe, près d’un crâne, dans une grotte, et, à deux reprises, dans sa cellule. La forte personnalité de ce saint permet de comprendre cette fascination : docteur et  » père  » de l’Eglise, Saint-Jérôme, ou HIERONYMUS, avait été un savant et un érudit. Féru de culture classique, il connaissait le grec, le latin, l’hébreu et l’arménien. Il avait été successivement, prêtre, moine, anachorète, cardinal. Dürer admirait surtout en lui le lettré qui avait su faire le pont entre sa culture classique et sa foi chrétienne, donc un précurseur des humanistes dans lesquels l’artiste se reconnaissait.

Le personnage que Dürer représente dans cette gravure n’est pas l’érudit, mais le saint, même s’il reste penché sur son écritoire. Il a surmonté l’appréhension de la mort, dont la présence lui reste familière (crâne posé devant lui, sablier qui lui compte son temps), apaisé ses pulsions terrestres (chien endormi) et domestiqué sa vanité (lion assagi). Triplement illuminé par le soleil, qui filtre à travers les vitres, la Croix du Christ, offerte à sa contemplation et sa propre lumière intérieure, il peut, en toute humilité, se consacrer à son œuvre au service de l’humanité entière. En effet, il apporte au Monde  » la Parole « , en traduisant la Bible, porteuse pour l’humanité entière, de foi, d’espérance et de charité.

Cette œuvre, qu’il ne suspend que lorsque ses forces doivent être renouvelées, correspond au but d’un Rose-Croix, un grade charnière du REAA :  » Combattre l’orgueil, (son chapeau de cardinal est négligemment accroché à un piton), l’égoïsme et l’ambition, afin de faire régner à leur place le dévouement et la charité  » . Comme celui-ci, il ne découvre sa vocation qu’après avoir traversé le désert, l’impasse que constituait l’acquisition de la connaissance, si l’on ne la partage pas dans un acte d’amour totalement gratuit. Il n’est porteur de Parole que par ce qu’il se veut  » le plus humble de tous « , parce qu’il est  » le plus éclairé  » et qu’il sait  » que toute inspiration vient d’en Haut « 

Le CHEVALIER , LE DIABLE ET LA MORT. ou L’action de l’Initié dans le Monde.

Comme pour la gravure précédente, le double jeu des ombres et de la lumière fait montre d’une virtuosité stupéfiante. Ainsi, ou remarque moins, au premier abord, que la composition s’inscrit élégamment dans un pentagramme étoilé, symbole d’harmonie parfaite. Nous connaissons suffisamment Dürer pour savoir que cette composition n’est ni fortuite ni gratuite. La détermination sereine du cavalier dominant sa monture, qui chemine d’un pas mesuré, est encore rendue plus manifeste par le contrepoint du DIABLE, bouc et pourceau, plus répugnant que jamais, et de la MORT, cadavre en décomposition, horrible et ricanante pour se faire plus effrayante.

Moine-soldat et pèlerin :Tandis que Saint-Jérôme figurait la vie du saint dans le monde spirituel, isolé des bruits et violences du monde, le Chevalier représente le chrétien en action, dans sa vie quotidienne, confronté à son hostilité, à ses tentations, à ses illusions. Comme pour les deux gravures déjà étudiées, Dürer trouve le modèle de son personnage central dans l’iconographie populaire que son génie propre métamorphose et transfigure. Le thème de  » soldat du Christ « , maintes fois traité avant lui, trouve sa source dans les Ecritures : déjà Saint Paul exhortait les chrétiens à  » revêtit l’armure de Dieu « ,  » la cuirasse de justice « ,  » le casque du salut  » tout en précisant que  » les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas celles de la chair, mais de l’esprit « . Cette métaphore reste courante durant tout le Moyen-âge et l’on en trouve de nombreuses xylographies. En revanche, le Diable et la Mort accompagnent plutôt le pèlerin, qui affronte un monde hostile pour effectuer son cheminement. Comme pour  » Mélancolie « , Dürer mélange donc deux thèmes pour qu’ils s’enrichissent mutuellement.

L’image de  » soldat du Christ  » avait été reprise par Erasme, précisément au moment où Dürer réalisait sa gravure :  » Afin que vous ne soyez pas détournés du chemin de la vertu, parce qu’il apparaît ardu et lugubre, parce qu’il peut exiger que vous renonciez aux avantages du monde et que vous combattiez incessamment trois ennemis déloyaux qui sont la chair, le diable et le monde, voici une troisième règle qui se propose à vous ; tous ces mauvais esprits et ces fantômes qui viennent vous assaillir comme dans les gorges de l’Enfer, vous devez les compter pour rien, suivant l’exemple de l’Enée de Virgile.  »

C’est exactement ce que représente l’artiste dans cette gravure, différente en cela de toutes les illustrations antérieures : les ennemis de l’homme, si effrayants et horribles soient-ils, ne semblent pas avoir de réalité : ils ne sont que des fantômes, des fantasmes, pourrait-on dire, que le chevalier doit ignorer. Sûr de lui, armé de sa vertu et casqué par sa foi, il passe sans les voir et poursuit calmement son chemin,  » les yeux fixés intensément et sans faiblir  » , vers l’objet de sa quête.

Chevalier de l’Universel et de l’éternel. Jusqu’alors, l’Initié avait progressé dans un milieu artificiel et protégé. Le maçon reçoit son initiation et reçoit toutes ses élévations de salaire dans une Loge ou un Atelier supérieur, espace-temps sacré, en dehors de la vie courante. L’Ordre constitue un cadre protecteur où il peut exercer ses vertus à l’abri des exigences, tentations et agressions du monde extérieur. Mais il est évident que l’acquisition de sa propre maîtrise et la libération de son inclinaison à l’altruisme n’ont de sens que s’il peut les vivre dans sa vie quotidienne et sait les faire partager dans sa famille et les divers milieux qu’il fréquente. Un statut intermédiaire est celui des travaux en salle humide. Où les discussions suscitent échanges et nécessitent maîtrise de soi.

À titre d’exemple, Au 30éme degré du REAA, le Kadosch (saint) est considéré suffisamment armé pour affronter le monde extérieur : C’est sur le monde et dans le monde, qu’il doit agir. Il  » a acquis la notion d’un plan supérieur qui est celui de l’absolu, où la dualité se résout en unité,  » mais ne peut pas vivre sur ce plan supérieur. Il lui faut donc redescendre sur celui de l’humanité et s’y affermir pour agir efficacement « . Ce cheminement sera pour lui un combat, un combat permanent pour le Droit et la Justice. À cette fin, il est armé du  » glaive flamboyant de Saint-Michel « , de la  » lance inflexible de Saint-Georges « , et du  » Caducée de Mercure « . Le Chevalier de Dürer,  » der Reiter « , a aussi ces trois armes : l’épée, le bâton de pèlerin et son propre détermination, la composition le plaçant au milieu du Diable et de la mort, dont l’ensemble forme précisément le caducée. Il est guidé par la lumière de la Jérusalem céleste que l’on voit représentée en haut et vers laquelle il se dirige, même si cet objectif paraît inaccessible, sa voie le maintenant actuellement dans un chemin sombre où toutes les embûches sont à craindre.

 » L’homme qui se régénère, se spiritualise, se dépouille pour ainsi dire de l’homme de chair, franchit les portes de la mort pour entrer dans le cycle de la vie éternelle  »  » Chercheur de lumière, celle de la vérité et de la Justice, le chevalier est véritablement  » saint « , puisque protégé par son casque et sa cuirasse contre les exigences, les tentations et les illusions qu’il rencontre. Prêt à combattre  » toutes les ignorances, tous les fanatismes, qui sont les oppresseurs de la pensée, de la Justice et du Droit « ,  » sa profonde foi l’éclaire dans le combat qu’il mène « . Ses alliés sont le chien, saturnien, en contact avec la Terre et le monde souterrain, entièrement domestiqué, symbole de fidélité, de zèle et d’obstination, et la salamandre, animal mythique qui survit, dit-on, à son immixtion dans le feu, donc symbole de la régénérescence par l’Initiation. Ses ennemis, si redoutables et répugnants qu’ils paraissent, sont faciles à maîtriser : il suffit de les ignorer et de les tenir à distance : ce ne sont que les produits morbides d’une imagination exaltée.

Le DIABLE-POURCEAU, figure de l’instinctivité primaire, ne parvient pas à troubler, ni avec sa corne (naturelle), ni avec sa pioche (artificielle), le sage qui a su mettre un écart entre ses pulsions et son esprit souverain. L’assise solide du chevalier exprime la même idée : l’impulsivité du cheval est parfaitement maîtrisée par le cavalier qui contient sa fougue et maintient sa monture au rythme qu’il lui impose. Quant à la MORT, le Kadosch n’a pas à la craindre : elle viendra à son heure, nécessairement, au bout du chemin, (crâne et sablier sont là pour le rappeler). Mais le seul ennemi à redouter, c’est la seconde mort, décrite par l’auteur de l’Apocalypse, que Dürer connaît bien, quand il écrit :  » Le vainqueur, jamais ne connaîtra la seconde mort « .

Au terme de cette étude, deux conclusions. Certains rapprochements sont audacieux, mais ils ne sont arbitraires. Albrecht Dürer, maître ésotériste incontestable, a montré que les jeux de mots et d’esprit peuvent être porteurs de vérités supérieures. On chercherait évidemment en vain le nom de Dürer sur les registres de Loges ou de sociétés initiatiques ayant survécu.

En revanche, à la lumière de ses trois œuvres maîtresses, toute progression initiatique, quelle qu’en soit la forme, à emprunter et explorer, successivement, puis simultanément, les trois voies de la Connaissance, de l’Amour et de l’Action. Ces trois éléments apparaissent bien entendu dans les trois premiers degrés de la Maçonnerie et sont à développer en parallèle.

Merci Ana de cette trouvaille et du partage.

durer carre

Les Rites maçonniques égyptiens 29 mai, 2013

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Les Rites maçonniques égyptiens

Les Rites maçonniques égyptiens forment une famille de rites maçonniques utilisés par un assez petit nombre de loges maçonniques (de l’ordre de la centaine), principalement en France, réparties dans un assez grand nombre d’obédiences (de l’ordre d’une vingtaine). Il s’agit de rites d’inspiration mystique et hermétique. Les principaux d’entre eux sont:
* Le Rite de Misraïm
* Le Rite de Memphis
* Le Rite de Memphis et Misraïm (époque de Garibaldi)
* Le Rite de Memphis-Misraïm (tel que rénové par Ambelain)

Origine et Histoire
L’origine des rites maçonniques dits « égyptiens » remonte à plus de 200 ans. Ces rites ont revendiqué une première filiation, venant d’un Rite Primitif qui aurait été pratiqué à Paris en 1721, mais dont l’existence n’a jamais été historiquement démontrée. Ils se réclament aussi du Rite Primitif des Philadelphes à Narbonne en 1779.

Cependant leur histoire est plus complexe. Ceci est dû principalement à une triple particularité:

* la légitimité maçonnique y est réputée provenir principalement de la transmission de pouvoirs de dirigeant à dirigeant, via des documents appelés « chartes ».
* leurs dirigeants étaient, jusqu’à la scission de 1998, tous nommés à vie.
* leur pratique ayant toujours été extrêmement minoritaire dans la maçonnerie mondiale, la littérature les concernant est moins fournie et moins facilement accessible que pour d’autres rites.

Les origines
Plusieurs Rites ou Ordres initiatiques ont existé en France à la fin du XVIIIe siècle. Ils se présentaient comme héritiers de divers courants mystiques non maçons beaucoup plus anciens. C’est le cas par exemple en 1767 des Architectes africains, en 1780 du Rite primitif des philadelphes, en 1785 du Rite des parfaits initiés d’Egypte, en 1801 de l’Ordre sacré des Sophisiens et en 1806 des Amis du désert.

Ces Rites s’inspiraient de ce que l’on appelait la « tradition égyptienne », et consistaient en une association de traditions et de textes, telles qu’ils étaient comprises à cette époque. C’est le cas par exemple du « Séthos » de l’Abbé Jean Terrasson (1731), « l’Oedipus aegyptianicus » d’Athanasius Kircher (1652) et du « Monde primitif » d’Antoine Court de Gébelin (1773). La Kabbale judéo-chrétienne, l’hermétisme néo-platonicien, l’ésotérisme, les traditions chevaleresques et autres trouvaient également là une source naturelle d’expression. C’est ainsi que Cagliostro, par exemple, qualifia le rite qu’il constitua dans les années 1780 de « Rite de la haute maçonnerie égyptienne »

Mais c’est surtout au début du XIXe siècle, suite à la campagne d’Égypte, que l’égyptomanie se développa le plus dans la franc-maçonnerie comme dans l’ensemble de la société française

Au XIXe siècle
Rite de Misraïm ou égyptien

De 1810 à 1813, les frères Bédarride développèrent le rite de Misraïm (Misraïm siginifiant « Égypte » en hébreu) dans les milieux français d’Italie, puis en France à partir de 1814. Bien que controversé, il semble que leur système et leurs chartes aient convaincu divers maçons, dont Thory et le Comte Muraire, qui les mirent en relation avec d’autres maçons du rite écossais. Quelques Loges furent créées. Mais divers problèmes de détournement des fonds de la part des frères Bédarride poussèrent de nombreux frères à se retirer et à fonder une nouvelle Puissance Suprême égyptienne qui demandera en 1816 et sans succès à être admise au sein du « Grand Consistoire » du Grand Orient de France. Le rite de Misraïm poursuivra son histoire avec des hauts et des bas jusqu’en 1822, date à laquelle, ayant été utilisé comme couverture par des réseaux politiques libéraux et républicains, il fut interdit par la police de la Restauration. Celle-ci ferma la dizaine de loges qui le composaient et confisqua une grande partie de ses archives, qui se trouvent aujourd’hui aux Archives Nationales.

En 1831, le rite obtint de la Monarchie de Juillet le droit de se reconstituer, mais seules 4 Loges parisiennes y parvinrent. Le frère Morrison (1780-1849) joua également un rôle notable dans l’histoire de ce rite. Originaire d’Écosse, ancien médecin militaire des armées britanniques pendant les guerres napoléoniennes, il s’établit à Paris en 1822. Passionné par les hauts grades maçonniques, il fut dignitaire de tous les systèmes de hauts grades existant à l’époque à Paris et contribua à la reconstitution du rite.

Entre les années 1848 et 1862, le rite de Misraïm traversa une crise. Michel Bédarride ayant un comportement très contestable à plusieurs reprises (entre autres sur le plan financier), de nombreux frères quittèrent l’obédience et, ne pouvant créer une autre structure, entrèrent au Grand Orient de France où ils ouvrirent, entre autres, la Loge « Jérusalem des Vallées Egyptiennes ».
En 1858, le Grand Maître du Grand Orient de France fit savoir que les frères de Misraïm ne pouvaient être reçus en visite dans les Loges du Grand Orient de France. M. Bédaride transmit avant sa mort la charge de diriger l’ordre à Hayère auquel succédèrent Girault et Osselin. Ce dernier ferma la Grande loge Misraïmite en 1899

En 1889, le Rite de Misraïm placé sour la juridiction française comptait 3 Loges à Paris, 8 en province, 2 à New-York, 1 à Buenos-Aires et 1 à Alexandrie. À celles-ci, il convenait d’ajouter les loges de la juridiction italienne qui était alors indépendante

Rite de Memphis ou oriental
Le Rite de Memphis naquit peu avant 1838, sous l’influence de Jean Étienne Marconis de Nègre (1795-1868). Exclu du rite de Misraïm, il fonda en 1838 l’Ordre de Memphis dont il devint le Grand Maître et Grand Hiérophante. Son rite ne compta jamais plus de 5 ou 6 loges au XVIIIe siècle, mais il l’implanta aussi aux États-Unis, en Roumanie et en Égypte. En 1841, sur la dénonciation des frères Bédarride, son rite fut interdit en France sous l’accusation d’afficher des sympathies républicaines.

En 1862, répondant à l’appel du Maréchal Magnan, Grand Maître du Grand Orient de France, pour l’unité de l’Ordre Maçonnique en France, Marconis proposa la réunion de son rite à l’Obédience, ce qui fut fait la même année: les Loges qui composaient l’Obédience se réunirent au Grand Orient de France

Rite ancien et primitif de Memphis et Misraïm
Devenu ainsi dépositaire du Rite de Memphis, le Grand Collège des Rites du Grand Orient de France accorda une reconnaissance officielle au Souverain Sanctuaire de Memphis aux États-Unis. Sous la grande maîtrise de Seymour, celui-ci ouvrit d’assez nombreuses loges non seulement aux États-Unis mais aussi dans différents pays du monde. Il fonda en particulier un Souverain Sanctuaire pour la Grande-Bretagne et l’Irlande, dont John Yarker était le grand-maître. En 1881, Yarker procéda à un échange de chartes avec le rite réformé de Misraïm de Pessina, sous l’Égide de Giuseppe Garibaldi, qui devint « Grand Hiérophante » des deux rites réunis, « Memphis et Misraïm ». À la mort de celui-ci, Yarker lui succéda.

Au XXe siècle
Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm

En France, le docteur Gérard Encausse (dit Papus), fondateur de l’Ordre martiniste et adversaire du Grand Orient de France, s’intéressait à la tradition maçonnique ésotérique. Après avoir sans succès demandé son admission à la Grande Loge Misraïmite et à la Grande Loge de France, il obtint de Yarker une patente lui permettant d’ouvrir une loge au rite Swedenborgien. En 1906, il obtint de Yarker l’autorisation de constituer une Grande Loge et en 1908, Théodore Reuss l’autorisa à ouvrir en compagnie de Teder la loge Humanidad qui devient l’Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm en France. Il en devint le Grand Maître. Lui succédèrent Téder (de 1916 à 1918), puis Jean Bricaud (de 1818 à 1934), Constant Chevillon (de 1934 à son assassinat en 1944 par la Milice française), Henri-Charles Dupont (de 1945 à 1960)

Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm
Robert Ambelain, ayant pris la direction du rite en 1960, en réformera les rituels en profondeur et renommera son obédience du nom de « Grande Loge Française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm ». Il transmettra sa succession à Gérard Kloppel en 1985.

L’éclatement de la Grande Loge Française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm
Les prémisses de l’éclatement de la Grande Loge de Memphis-Misraïm eurent lieu à partir de 1995. Les conflits étaient principalement liés:
* A la question de la mixité des loges.
* A celle de l’indépendance des ateliers des trois premiers grades vis à vis de ceux des hauts grades.
* A la question de la nomination à vie des dirigeants.
* Au débat sur la distinction entre rite et obédience.
* Ainsi peut-être qu’à quelques querelles de personnes.

Après la création d’une « Voie » égyptienne mixte, intervint en 1997 le projet de modification de la structure de l’obédience. Le conflit conduisit à la désintégration de l’obédience le 24 janvier 1998, et à la séparation de l’obédience en deux branches, l’une formant la Grande Loge Symbolique de France sous l’impulsion de Georges Claude Vieilledent, l’autre restant fidèle à Gérard Kloppel sous le nom de Grande Loge française masculine de Memphis Misraïm. A la suite de cette scission, après avoir créé la Grande Loge Traditionnelle de Memphis-Misraim, Gérard Kloppel démissionna le 5 mai 1998 en transmettant ses pouvoirs à Cheikna Sylla. La dissolution de la Grande Loge française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm fut ensuite prononcée par le tribunal de Créteil. On assista ensuite à l’apparition d’une trentaine d’autres scissions au cours des années suivantes.

L’obédience d’origine ayant été dissoute par voie de justice, personne ne pouvait reprendre le même titre sans assumer la charge du passif relativement lourd. Ceci explique, notamment, qu’il existe aujourd’hui différentes Grandes Loges françaises qui reprennent le nom de Memphis-Misraïm mais qu’aucune d’entre elles ne soit officiellement déclarée sous ce nom selon la loi de 1901.

En 1999, six loges et quatre triangles se rapprochèrent du Grand Orient de France, tant par affinités personnelles que philosophiques, et y obtinrent leur intégration, ainsi que le réveil de la patente du rite égyptien détenue par le Grand Orient depuis 1862, offrant ainsi un pôle de stabilité au Rite.

Le 2 mars 2000, à Bruxelles, Gérard Kloppel organisa un Souverain Sanctuaire International qui décida de destituer Cheikna Sylla. Le 12 juillet 2007, bien que n’ayant plus aucune prérogative selon ses propres constitutions, il participa à la création d’une association dénommée « Confédération Internationale Franc-Maçonnique » et décida de « restaurer » l’Ordre des Rites Unis de Memphis & Misraïm.

Cette destitution est considérée comme nulle et non avenue par Cheikna Sylla et son successeur au sein de l’ordre maçonnique international du rite ancien et primitif de Memphis-Misraim, Willy Raemakers. Ce dernier prit le 26 janvier 2008 un décret de radiation du rite de Gérard Kloppel.

Se placent notamment sous la Grande Hiérophanie de W. Raemakers les obédiences suivantes: la Grande Loge Symbolique de Belgique, la Grande Loge Symbolique du Canada, la Grande Loge Symbolique Masculine d’Afrique, le Conseil National de France, et la Grande Loge Mixte de Memphis-Misraim.

De nos jours
Le Rite de Memphis-Misraïm est pratiqué par de nombreuses obédiences à travers le monde. Cependant, il est divisé en une multitude de « branches » et de groupes qui ne se reconnaissent pas forcément les uns les autres. On constate que ces nombreuses obédiences sont souvent « groupusculaires » et isolées.

Le problème vient en partie de ce que, contrairement aux autres Rites Maçonniques, la filiation d’un Rite Egyptien repose sur un seul homme ou une seule femme, ce qui permet non seulement à tout(e) franc-maçon(ne) de fonder une nouvelle branche du Rite, une fois un certain degré atteint (90e pour le rite de Misraïm, 95e pour le Rite de Memphis-Misraïm ), mais facilite aussi parfois les impostures et rend la légitimité de chaque branche pratiquement invérifiable.

De plus, la Maçonnerie Egyptienne use beaucoup plus des « communications », à savoir de la transmission de degrés sur simple base d’un document écrit, sans faire passer les épreuves « physiques » de l’initiation. On a parfois également dit que certains « hauts dignitaires » du Rite, peu scrupuleux, auraient tout simplement fait commerce de chartes et de patentes, qu’ils auraient émises « à tout vent » en échange de sommes d’argent rondelettes. De telles accusations furent en leur temps portées contre les frères Bédarride. C’est ainsi que certaines loges et obédiences du Rite auraient été fondées par des personnes n’ayant qu’une faible pratique des loges, mais ayant en leur possession une patente ou une charte les ayant élevés aux plus hauts degrés du Rite, leur conférant ainsi autorité sur leur(s) structure(s).

La meilleure manière de savoir si une branche d’un Rite Égyptien est légitime est de vérifier sa patente. Cette patente doit être détenue par un possesseur d’un des degrés cités ci-dessus et avoir été obtenue de façon régulière auprès d’une autre structure elle-même authentique.

Fonctionnement
L’originalité du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm réside principalement dans ses grades maçonniques spécifiques, bien qu’elle s’affirme également, dans une moindre mesure, dès son premier degré. Ses degrés d’instruction et d’enseignement se situent sur une échelle de 99 grades divisés en plusieurs séries distinctes:
* La Maçonnerie symbolique, du premier au troisième degré, travaille sur le symbolisme et énonce les prémices de la recherche philosophique.
* La Maçonnerie philosophique, du 4e au 33e degré, s’attache à l’étude de la philosophie et des mythes. Le but est de mettre sur la voie de la recherche des causes et des effets originels.
* La Maçonnerie hermétique et ésotérique, du 34e au 99e degré, privilégie la haute philosophie, étudie les mythes religieux des différents âges de l’Humanité et accède au travail philosophique et ésotérique le plus avancé.

A noter que la plupart d’entre eux ne sont pas pratiqués et sont conférés par simple communication. On remarquera que ce rite a complètement intégré la hiérarchie du rite écossais ancien et accepté qu’il a prolongé par des grades qui lui sont spécifiques (donc à partir du 34e, ce qui fait donc 66 degrés spécifiquement misraïmites).

Il convient de remarquer qu’il existe toujours des Loges qui pratiquent le seul rite de Misraïm en 90 degrés et d’autres le seul rite de Memphis.

Les Grades
Loges symboliques

Les rites égyptiens étant à leur origine des systèmes de hauts grades maçonniques, il n’y avait pas, jusqu’à une date relativement récente, de spécificité égyptienne dans les rituels des loges symboliques: C’était le Rite français qui y était utilisé, dans ses trois grades:
* 1er Apprenti
* 2e Compagnon
* 3e Maître

Loges de hauts grades
Du 4e au 33e degrés, les rites égyptiens utilisèrent le plus souvent l’échelle des grades du Rite écossais ancien et accepté, avec parfois des variantes et avec cette différence avec le REAA que ces trente grades étaient généralement tous pratiqués dans le cadre d’un même atelier, susceptible de prendre symboliquement différentes dénominations suivant le grade auquel il travaillait. C’était le cas en particulier du système en 33 degrés que pratiquait Yarker et qu’il publia à Londres en 1875. En 1934, au convent de Bruxelles, le rite égyptien de Memphis-Misraïm décida de réactiver l’échelle complète de 90 grades d’instruction et de 9 grades administratifs telles que définie comme ci-dessous. Toutefois, la plupart de ces degrés étaient conférés sans aucune cérémonie rituelle, par simple communication. Seule une petite minorité d’entre eux donnait lieu à une cérémonie d’intiation et à une pratique réelles. Robert Ambelain lui-même considérait qu’à ses yeux les seuls obligatoires étaient les 9e, 18e, 30e, 32e et 33e.

Échelle en 99 grades
Loges de Perfection:
* 4e Maître Secret
* 5e Maître Parfait
* 6e Secrétaire Intime
* 7e Prévôt et Juge
* 8e Intendant des Bâtiments
* 9e Maître Élu des Neuf
* 10e Illustre Élu des Quinze
* 11e Sublime Chevalier Élu
* 12e Grand Maître Architecte
* 13e Royal Arche
* 14e Grand Élu de la Voûte Sacrée, dit Jacques VI ou Sublime Maçon

Chapitres:
* 15e Chevalier d’Orient ou de l’Épée
* 16e Prince de Jérusalem
* 17e Chevalier d’Orient et d’Occident
* 18e Sublime Prince Rose-croix

Sénats :
* 19e Grand Pontife ou Sublime Écossais dit de la Jérusalem céleste
* 20e Chevalier du Temple
* 21e Noachite ou Chevalier Prussien
* 22e Chevalier de Royal Arche ou Prince du Liban
* 23e Chef du Tabernacle
* 24e Prince de Tabernacle
* 25e Chevalier de Serpent d’Airain
* 26e Écossais Trinitaire ou Prince de Merci
* 27e Grand Commandeur du Temple
* 28e Chevalier du Soleil ou Prince Adepte
* 29e Grand Écossais de Saint André d’Écosse, Prince de la Lumière

Aréopages et Tribunaux :
* 30e Grand Élu Chevalier Kadosch, dit Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir
* 31e Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur
* 32e Sublime Prince du Royal Secret
* 33e Souverain Grand Inspecteur Général

Grands Consistoires:
* 34e Chevalier de Scandinavie
* 35e Sublime Commandeur du Temple
* 36e Sublime Negociate
* 37e Chevalier de Shota (adepte de la Vérité)
* 38e Sublime Élu de la Vérité
* 39e Grand Élu des Eons
* 40e Sage Sivaïste (Sage Parfait)
* 41e Chevalier de l’Arc-en-Ciel
* 42e Prince de la Lumière
* 43e Sublime Sage Hermétique
* 44e Prince du Zodiaque
* 45e Sublime Sage des Mystères
* 46e Sublime Pasteur des Huts
* 47e Chevalier des Sept Étoiles
* 48e Sublime Gardien du Mont Sacré
* 49e Sublime Sage des Pyramides
* 50e Sublime Philosophe de Samothrace
* 51e Sublime Titan du Caucase
* 52e Sage du Labyrinthe
* 53e Chevalier du Phoenix
* 54e Sublime Scalde
* 55e Sublime Docteur Orphique
* 56e Pontife de Cadmée
* 57e Sublime Mage
* 58e Prince Brahmine
* 59e Grand Pontife de l’Ogygie
* 60e Sublime Gardien des Trois Feux
* 61e Sublime Philosophe Inconnu
* 62e Sublime Sage d’Eleusis
* 63e Sublime Kawi
* 64e Sage de Mithra
* 65e Patriarche Grand Installateur
* 66e Patriarche Grand Consécrateur
* 67e Patriarche Grand Eulogiste
* 68e Patriarche de la Vérité
* 69e Chevalier du Rameau d’Or d’Eleusis
* 70e Patriarche des Planisphères
* 71e Patriarche des Védas Sacrés

Grands Conseils:
* 72e Sublime Maître de la Sagesse
* 73e Docteur du Feu Sacré
* 74e Sublime Maître du Sloka
* 75e Chevalier de la Chaîne Lybique
* 76e Patriarche d’Isis
* 77e Sublime Chevalier Théosophe
* 78e Grand Pontife de la Thébaïde
* 79e Chevalier du Sadah Redoutable
* 80e Sublime Élu du Sanctuaire
* 81e Patriarche de Memphis
* 82e Grand Élu du Temple de Midgard
* 83e Sublime Chevalier de la Vallée d’Oddy
* 84e Docteur des Izeds
* 85e Sublime Maître de l’anneau Lumineux
* 86e Pontife de Sérapis
* 87e Sublime Prince de la Maçonnerie
* 88e Grand Élu de la cour Sacrée
* 89e Patriarche de la Cité Mystique
* 90e Patriarche Sublime Maître du Grand Œuvre

Grands Tribunaux:
* 91e Sublime Patriarche Grand Défenseur de l’ordre

Grands Temples Mystiques:
* 92e Sublime Cathéchrist
* 93e Grand Inspecteur Régulateur Général
* 94e Sublime Patriarche de Memphis

Souverains Sanctuaires:
* 95e Sublime Patriarche Grand Conservateur de l’Ordre
* 96e Substitut Grand Maître National, Vice-Président du Souverain Sanctuaire National
* 97e Grand Maître National, Président du Souverain Sanctuaire National
* 98e Substitut Grand Maître Mondial, Vice-Président du Souverain Sanctuaire International
* 99e Sérénissime Grand Maître Mondial, Grand Hiérophante, Président du Souverain Sanctuaire International

Échelle en 33 grades
En ce qui concerne les hauts grades des rites égyptiens tels qu’ils sont pratiqués au Grand Orient de France, la situation est différente, puisqu’ils sont pratiqués suivant l’échelle ramenée à 33 degrés définie par l’accord de la fusion de 1862 menée par Marconis de Nègre (en gras, les grades conférés par initiations, les autres étant communiqués sans cérémonie particulière):

Collèges égyptiens
* 4 Maître discret
* 5 Maître sublîme-Maître des angles
* 6 Chevalier de l’Arche Sacrée
* 7 Chevalier de la Voûte Secrète
* 8 Chevalier de l’Épée
* 9 Chevalier de Jérusalem
* 10 Chevalier d’Orient
* 11 Chevalier Rose-Croix
* 12 Chevalier de l’Aigle Rouge
* 13 Chevalier du Temple
* 14 Chevalier du Tabernacle
* 15 Chevalier du Serpent
* 16 Sage de la Vérité
* 17 Philosophe hermétique
* 18 Chevalier Kadosh
* 19 Chevalier du Royal Mystère
* 20 Grand Inspecteur
* 21 Patriarche Grand Installateur
* 22 Patriarche Grand Consécrateur
* 23 Patriarche Grand Eulogiste
* 24 Patriarche de la Vérité
* 25 Patriarche des Planisphères
* 26 Patriarche des Védas Sacrés
* 27 Maître Égyptien – Patriarche d’Isis
* 28 Patriarche de Memphis
* 29 Patriarche de la Cité Mystique
* 30 Sublîme Maître du Grand Œuvre

Académie égyptienne
* 31 Grand Défenseur du Rite
* 32 Prince de Memphis

Souverain Sanctuaire
* 33 Patriarche Grand Conservateur (Arcana Arcanorum)

 

Source : Les Rites maçonniques égyptiens forment une famille de rites maçonniques utilisés par un assez petit nombre de loges maçonniques (de l’ordre de la centaine), principalement en France, réparties dans un assez grand nombre d’obédiences (de l’ordre d’une vingtaine). Il s’agit de rites d’inspiration mystique et hermétique. Les principaux d’entre eux sont:
* Le Rite de Misraïm
* Le Rite de Memphis
* Le Rite de Memphis et Misraïm (époque de Garibaldi)
* Le Rite de Memphis-Misraïm (tel que rénové par Ambelain)

Origine et Histoire
L’origine des rites maçonniques dits « égyptiens » remonte à plus de 200 ans. Ces rites ont revendiqué une première filiation, venant d’un Rite Primitif qui aurait été pratiqué à Paris en 1721, mais dont l’existence n’a jamais été historiquement démontrée. Ils se réclament aussi du Rite Primitif des Philadelphes à Narbonne en 1779.

Cependant leur histoire est plus complexe. Ceci est dû principalement à une triple particularité:

* la légitimité maçonnique y est réputée provenir principalement de la transmission de pouvoirs de dirigeant à dirigeant, via des documents appelés « chartes ».
* leurs dirigeants étaient, jusqu’à la scission de 1998, tous nommés à vie.
* leur pratique ayant toujours été extrêmement minoritaire dans la maçonnerie mondiale, la littérature les concernant est moins fournie et moins facilement accessible que pour d’autres rites.

Les origines
Plusieurs Rites ou Ordres initiatiques ont existé en France à la fin du XVIIIe siècle. Ils se présentaient comme héritiers de divers courants mystiques non maçons beaucoup plus anciens. C’est le cas par exemple en 1767 des Architectes africains, en 1780 du Rite primitif des philadelphes, en 1785 du Rite des parfaits initiés d’Egypte, en 1801 de l’Ordre sacré des Sophisiens et en 1806 des Amis du désert.

Ces Rites s’inspiraient de ce que l’on appelait la « tradition égyptienne », et consistaient en une association de traditions et de textes, telles qu’ils étaient comprises à cette époque. C’est le cas par exemple du « Séthos » de l’Abbé Jean Terrasson (1731), « l’Oedipus aegyptianicus » d’Athanasius Kircher (1652) et du « Monde primitif » d’Antoine Court de Gébelin (1773). La Kabbale judéo-chrétienne, l’hermétisme néo-platonicien, l’ésotérisme, les traditions chevaleresques et autres trouvaient également là une source naturelle d’expression. C’est ainsi que Cagliostro, par exemple, qualifia le rite qu’il constitua dans les années 1780 de « Rite de la haute maçonnerie égyptienne »

Mais c’est surtout au début du XIXe siècle, suite à la campagne d’Égypte, que l’égyptomanie se développa le plus dans la franc-maçonnerie comme dans l’ensemble de la société française

Au XIXe siècle
Rite de Misraïm ou égyptien

De 1810 à 1813, les frères Bédarride développèrent le rite de Misraïm (Misraïm siginifiant « Égypte » en hébreu) dans les milieux français d’Italie, puis en France à partir de 1814. Bien que controversé, il semble que leur système et leurs chartes aient convaincu divers maçons, dont Thory et le Comte Muraire, qui les mirent en relation avec d’autres maçons du rite écossais. Quelques Loges furent créées. Mais divers problèmes de détournement des fonds de la part des frères Bédarride poussèrent de nombreux frères à se retirer et à fonder une nouvelle Puissance Suprême égyptienne qui demandera en 1816 et sans succès à être admise au sein du « Grand Consistoire » du Grand Orient de France. Le rite de Misraïm poursuivra son histoire avec des hauts et des bas jusqu’en 1822, date à laquelle, ayant été utilisé comme couverture par des réseaux politiques libéraux et républicains, il fut interdit par la police de la Restauration. Celle-ci ferma la dizaine de loges qui le composaient et confisqua une grande partie de ses archives, qui se trouvent aujourd’hui aux Archives Nationales.

En 1831, le rite obtint de la Monarchie de Juillet le droit de se reconstituer, mais seules 4 Loges parisiennes y parvinrent. Le frère Morrison (1780-1849) joua également un rôle notable dans l’histoire de ce rite. Originaire d’Écosse, ancien médecin militaire des armées britanniques pendant les guerres napoléoniennes, il s’établit à Paris en 1822. Passionné par les hauts grades maçonniques, il fut dignitaire de tous les systèmes de hauts grades existant à l’époque à Paris et contribua à la reconstitution du rite.

Entre les années 1848 et 1862, le rite de Misraïm traversa une crise. Michel Bédarride ayant un comportement très contestable à plusieurs reprises (entre autres sur le plan financier), de nombreux frères quittèrent l’obédience et, ne pouvant créer une autre structure, entrèrent au Grand Orient de France où ils ouvrirent, entre autres, la Loge « Jérusalem des Vallées Egyptiennes ».
En 1858, le Grand Maître du Grand Orient de France fit savoir que les frères de Misraïm ne pouvaient être reçus en visite dans les Loges du Grand Orient de France. M. Bédaride transmit avant sa mort la charge de diriger l’ordre à Hayère auquel succédèrent Girault et Osselin. Ce dernier ferma la Grande loge Misraïmite en 1899

En 1889, le Rite de Misraïm placé sour la juridiction française comptait 3 Loges à Paris, 8 en province, 2 à New-York, 1 à Buenos-Aires et 1 à Alexandrie. À celles-ci, il convenait d’ajouter les loges de la juridiction italienne qui était alors indépendante

Rite de Memphis ou oriental
Le Rite de Memphis naquit peu avant 1838, sous l’influence de Jean Étienne Marconis de Nègre (1795-1868). Exclu du rite de Misraïm, il fonda en 1838 l’Ordre de Memphis dont il devint le Grand Maître et Grand Hiérophante. Son rite ne compta jamais plus de 5 ou 6 loges au XVIIIe siècle, mais il l’implanta aussi aux États-Unis, en Roumanie et en Égypte. En 1841, sur la dénonciation des frères Bédarride, son rite fut interdit en France sous l’accusation d’afficher des sympathies républicaines.

En 1862, répondant à l’appel du Maréchal Magnan, Grand Maître du Grand Orient de France, pour l’unité de l’Ordre Maçonnique en France, Marconis proposa la réunion de son rite à l’Obédience, ce qui fut fait la même année: les Loges qui composaient l’Obédience se réunirent au Grand Orient de France

Rite ancien et primitif de Memphis et Misraïm
Devenu ainsi dépositaire du Rite de Memphis, le Grand Collège des Rites du Grand Orient de France accorda une reconnaissance officielle au Souverain Sanctuaire de Memphis aux États-Unis. Sous la grande maîtrise de Seymour, celui-ci ouvrit d’assez nombreuses loges non seulement aux États-Unis mais aussi dans différents pays du monde. Il fonda en particulier un Souverain Sanctuaire pour la Grande-Bretagne et l’Irlande, dont John Yarker était le grand-maître. En 1881, Yarker procéda à un échange de chartes avec le rite réformé de Misraïm de Pessina, sous l’Égide de Giuseppe Garibaldi, qui devint « Grand Hiérophante » des deux rites réunis, « Memphis et Misraïm ». À la mort de celui-ci, Yarker lui succéda.

Au XXe siècle
Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm

En France, le docteur Gérard Encausse (dit Papus), fondateur de l’Ordre martiniste et adversaire du Grand Orient de France, s’intéressait à la tradition maçonnique ésotérique. Après avoir sans succès demandé son admission à la Grande Loge Misraïmite et à la Grande Loge de France, il obtint de Yarker une patente lui permettant d’ouvrir une loge au rite Swedenborgien. En 1906, il obtint de Yarker l’autorisation de constituer une Grande Loge et en 1908, Théodore Reuss l’autorisa à ouvrir en compagnie de Teder la loge Humanidad qui devient l’Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm en France. Il en devint le Grand Maître. Lui succédèrent Téder (de 1916 à 1918), puis Jean Bricaud (de 1818 à 1934), Constant Chevillon (de 1934 à son assassinat en 1944 par la Milice française), Henri-Charles Dupont (de 1945 à 1960)

Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm
Robert Ambelain, ayant pris la direction du rite en 1960, en réformera les rituels en profondeur et renommera son obédience du nom de « Grande Loge Française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm ». Il transmettra sa succession à Gérard Kloppel en 1985.

L’éclatement de la Grande Loge Française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm
Les prémisses de l’éclatement de la Grande Loge de Memphis-Misraïm eurent lieu à partir de 1995. Les conflits étaient principalement liés:
* A la question de la mixité des loges.
* A celle de l’indépendance des ateliers des trois premiers grades vis à vis de ceux des hauts grades.
* A la question de la nomination à vie des dirigeants.
* Au débat sur la distinction entre rite et obédience.
* Ainsi peut-être qu’à quelques querelles de personnes.

Après la création d’une « Voie » égyptienne mixte, intervint en 1997 le projet de modification de la structure de l’obédience. Le conflit conduisit à la désintégration de l’obédience le 24 janvier 1998, et à la séparation de l’obédience en deux branches, l’une formant la Grande Loge Symbolique de France sous l’impulsion de Georges Claude Vieilledent, l’autre restant fidèle à Gérard Kloppel sous le nom de Grande Loge française masculine de Memphis Misraïm. A la suite de cette scission, après avoir créé la Grande Loge Traditionnelle de Memphis-Misraim, Gérard Kloppel démissionna le 5 mai 1998 en transmettant ses pouvoirs à Cheikna Sylla. La dissolution de la Grande Loge française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm fut ensuite prononcée par le tribunal de Créteil. On assista ensuite à l’apparition d’une trentaine d’autres scissions au cours des années suivantes.

L’obédience d’origine ayant été dissoute par voie de justice, personne ne pouvait reprendre le même titre sans assumer la charge du passif relativement lourd. Ceci explique, notamment, qu’il existe aujourd’hui différentes Grandes Loges françaises qui reprennent le nom de Memphis-Misraïm mais qu’aucune d’entre elles ne soit officiellement déclarée sous ce nom selon la loi de 1901.

En 1999, six loges et quatre triangles se rapprochèrent du Grand Orient de France, tant par affinités personnelles que philosophiques, et y obtinrent leur intégration, ainsi que le réveil de la patente du rite égyptien détenue par le Grand Orient depuis 1862, offrant ainsi un pôle de stabilité au Rite.

Le 2 mars 2000, à Bruxelles, Gérard Kloppel organisa un Souverain Sanctuaire International qui décida de destituer Cheikna Sylla. Le 12 juillet 2007, bien que n’ayant plus aucune prérogative selon ses propres constitutions, il participa à la création d’une association dénommée « Confédération Internationale Franc-Maçonnique » et décida de « restaurer » l’Ordre des Rites Unis de Memphis & Misraïm.

Cette destitution est considérée comme nulle et non avenue par Cheikna Sylla et son successeur au sein de l’ordre maçonnique international du rite ancien et primitif de Memphis-Misraim, Willy Raemakers. Ce dernier prit le 26 janvier 2008 un décret de radiation du rite de Gérard Kloppel.

Se placent notamment sous la Grande Hiérophanie de W. Raemakers les obédiences suivantes: la Grande Loge Symbolique de Belgique, la Grande Loge Symbolique du Canada, la Grande Loge Symbolique Masculine d’Afrique, le Conseil National de France, et la Grande Loge Mixte de Memphis-Misraim.

De nos jours
Le Rite de Memphis-Misraïm est pratiqué par de nombreuses obédiences à travers le monde. Cependant, il est divisé en une multitude de « branches » et de groupes qui ne se reconnaissent pas forcément les uns les autres. On constate que ces nombreuses obédiences sont souvent « groupusculaires » et isolées.

Le problème vient en partie de ce que, contrairement aux autres Rites Maçonniques, la filiation d’un Rite Egyptien repose sur un seul homme ou une seule femme, ce qui permet non seulement à tout(e) franc-maçon(ne) de fonder une nouvelle branche du Rite, une fois un certain degré atteint (90e pour le rite de Misraïm, 95e pour le Rite de Memphis-Misraïm ), mais facilite aussi parfois les impostures et rend la légitimité de chaque branche pratiquement invérifiable.

De plus, la Maçonnerie Egyptienne use beaucoup plus des « communications », à savoir de la transmission de degrés sur simple base d’un document écrit, sans faire passer les épreuves « physiques » de l’initiation. On a parfois également dit que certains « hauts dignitaires » du Rite, peu scrupuleux, auraient tout simplement fait commerce de chartes et de patentes, qu’ils auraient émises « à tout vent » en échange de sommes d’argent rondelettes. De telles accusations furent en leur temps portées contre les frères Bédarride. C’est ainsi que certaines loges et obédiences du Rite auraient été fondées par des personnes n’ayant qu’une faible pratique des loges, mais ayant en leur possession une patente ou une charte les ayant élevés aux plus hauts degrés du Rite, leur conférant ainsi autorité sur leur(s) structure(s).

La meilleure manière de savoir si une branche d’un Rite Égyptien est légitime est de vérifier sa patente. Cette patente doit être détenue par un possesseur d’un des degrés cités ci-dessus et avoir été obtenue de façon régulière auprès d’une autre structure elle-même authentique.

Fonctionnement
L’originalité du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm réside principalement dans ses grades maçonniques spécifiques, bien qu’elle s’affirme également, dans une moindre mesure, dès son premier degré. Ses degrés d’instruction et d’enseignement se situent sur une échelle de 99 grades divisés en plusieurs séries distinctes:
* La Maçonnerie symbolique, du premier au troisième degré, travaille sur le symbolisme et énonce les prémices de la recherche philosophique.
* La Maçonnerie philosophique, du 4e au 33e degré, s’attache à l’étude de la philosophie et des mythes. Le but est de mettre sur la voie de la recherche des causes et des effets originels.
* La Maçonnerie hermétique et ésotérique, du 34e au 99e degré, privilégie la haute philosophie, étudie les mythes religieux des différents âges de l’Humanité et accède au travail philosophique et ésotérique le plus avancé.

A noter que la plupart d’entre eux ne sont pas pratiqués et sont conférés par simple communication. On remarquera que ce rite a complètement intégré la hiérarchie du rite écossais ancien et accepté qu’il a prolongé par des grades qui lui sont spécifiques (donc à partir du 34e, ce qui fait donc 66 degrés spécifiquement misraïmites).

Il convient de remarquer qu’il existe toujours des Loges qui pratiquent le seul rite de Misraïm en 90 degrés et d’autres le seul rite de Memphis.

Les Grades
Loges symboliques

Les rites égyptiens étant à leur origine des systèmes de hauts grades maçonniques, il n’y avait pas, jusqu’à une date relativement récente, de spécificité égyptienne dans les rituels des loges symboliques: C’était le Rite français qui y était utilisé, dans ses trois grades:
* 1er Apprenti
* 2e Compagnon
* 3e Maître

Loges de hauts grades
Du 4e au 33e degrés, les rites égyptiens utilisèrent le plus souvent l’échelle des grades du Rite écossais ancien et accepté, avec parfois des variantes et avec cette différence avec le REAA que ces trente grades étaient généralement tous pratiqués dans le cadre d’un même atelier, susceptible de prendre symboliquement différentes dénominations suivant le grade auquel il travaillait. C’était le cas en particulier du système en 33 degrés que pratiquait Yarker et qu’il publia à Londres en 1875. En 1934, au convent de Bruxelles, le rite égyptien de Memphis-Misraïm décida de réactiver l’échelle complète de 90 grades d’instruction et de 9 grades administratifs telles que définie comme ci-dessous. Toutefois, la plupart de ces degrés étaient conférés sans aucune cérémonie rituelle, par simple communication. Seule une petite minorité d’entre eux donnait lieu à une cérémonie d’intiation et à une pratique réelles. Robert Ambelain lui-même considérait qu’à ses yeux les seuls obligatoires étaient les 9e, 18e, 30e, 32e et 33e.

Échelle en 99 grades
Loges de Perfection:
* 4e Maître Secret
* 5e Maître Parfait
* 6e Secrétaire Intime
* 7e Prévôt et Juge
* 8e Intendant des Bâtiments
* 9e Maître Élu des Neuf
* 10e Illustre Élu des Quinze
* 11e Sublime Chevalier Élu
* 12e Grand Maître Architecte
* 13e Royal Arche
* 14e Grand Élu de la Voûte Sacrée, dit Jacques VI ou Sublime Maçon

Chapitres:
* 15e Chevalier d’Orient ou de l’Épée
* 16e Prince de Jérusalem
* 17e Chevalier d’Orient et d’Occident
* 18e Sublime Prince Rose-croix

Sénats :
* 19e Grand Pontife ou Sublime Écossais dit de la Jérusalem céleste
* 20e Chevalier du Temple
* 21e Noachite ou Chevalier Prussien
* 22e Chevalier de Royal Arche ou Prince du Liban
* 23e Chef du Tabernacle
* 24e Prince de Tabernacle
* 25e Chevalier de Serpent d’Airain
* 26e Écossais Trinitaire ou Prince de Merci
* 27e Grand Commandeur du Temple
* 28e Chevalier du Soleil ou Prince Adepte
* 29e Grand Écossais de Saint André d’Écosse, Prince de la Lumière

Aréopages et Tribunaux :
* 30e Grand Élu Chevalier Kadosch, dit Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir
* 31e Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur
* 32e Sublime Prince du Royal Secret
* 33e Souverain Grand Inspecteur Général

Grands Consistoires:
* 34e Chevalier de Scandinavie
* 35e Sublime Commandeur du Temple
* 36e Sublime Negociate
* 37e Chevalier de Shota (adepte de la Vérité)
* 38e Sublime Élu de la Vérité
* 39e Grand Élu des Eons
* 40e Sage Sivaïste (Sage Parfait)
* 41e Chevalier de l’Arc-en-Ciel
* 42e Prince de la Lumière
* 43e Sublime Sage Hermétique
* 44e Prince du Zodiaque
* 45e Sublime Sage des Mystères
* 46e Sublime Pasteur des Huts
* 47e Chevalier des Sept Étoiles
* 48e Sublime Gardien du Mont Sacré
* 49e Sublime Sage des Pyramides
* 50e Sublime Philosophe de Samothrace
* 51e Sublime Titan du Caucase
* 52e Sage du Labyrinthe
* 53e Chevalier du Phoenix
* 54e Sublime Scalde
* 55e Sublime Docteur Orphique
* 56e Pontife de Cadmée
* 57e Sublime Mage
* 58e Prince Brahmine
* 59e Grand Pontife de l’Ogygie
* 60e Sublime Gardien des Trois Feux
* 61e Sublime Philosophe Inconnu
* 62e Sublime Sage d’Eleusis
* 63e Sublime Kawi
* 64e Sage de Mithra
* 65e Patriarche Grand Installateur
* 66e Patriarche Grand Consécrateur
* 67e Patriarche Grand Eulogiste
* 68e Patriarche de la Vérité
* 69e Chevalier du Rameau d’Or d’Eleusis
* 70e Patriarche des Planisphères
* 71e Patriarche des Védas Sacrés

Grands Conseils:
* 72e Sublime Maître de la Sagesse
* 73e Docteur du Feu Sacré
* 74e Sublime Maître du Sloka
* 75e Chevalier de la Chaîne Lybique
* 76e Patriarche d’Isis
* 77e Sublime Chevalier Théosophe
* 78e Grand Pontife de la Thébaïde
* 79e Chevalier du Sadah Redoutable
* 80e Sublime Élu du Sanctuaire
* 81e Patriarche de Memphis
* 82e Grand Élu du Temple de Midgard
* 83e Sublime Chevalier de la Vallée d’Oddy
* 84e Docteur des Izeds
* 85e Sublime Maître de l’anneau Lumineux
* 86e Pontife de Sérapis
* 87e Sublime Prince de la Maçonnerie
* 88e Grand Élu de la cour Sacrée
* 89e Patriarche de la Cité Mystique
* 90e Patriarche Sublime Maître du Grand Œuvre

Grands Tribunaux:
* 91e Sublime Patriarche Grand Défenseur de l’ordre

Grands Temples Mystiques:
* 92e Sublime Cathéchrist
* 93e Grand Inspecteur Régulateur Général
* 94e Sublime Patriarche de Memphis

Souverains Sanctuaires:
* 95e Sublime Patriarche Grand Conservateur de l’Ordre
* 96e Substitut Grand Maître National, Vice-Président du Souverain Sanctuaire National
* 97e Grand Maître National, Président du Souverain Sanctuaire National
* 98e Substitut Grand Maître Mondial, Vice-Président du Souverain Sanctuaire International
* 99e Sérénissime Grand Maître Mondial, Grand Hiérophante, Président du Souverain Sanctuaire International

Échelle en 33 grades
En ce qui concerne les hauts grades des rites égyptiens tels qu’ils sont pratiqués au Grand Orient de France, la situation est différente, puisqu’ils sont pratiqués suivant l’échelle ramenée à 33 degrés définie par l’accord de la fusion de 1862 menée par Marconis de Nègre (en gras, les grades conférés par initiations, les autres étant communiqués sans cérémonie particulière):

Collèges égyptiens
* 4 Maître discret
* 5 Maître sublîme-Maître des angles
* 6 Chevalier de l’Arche Sacrée
* 7 Chevalier de la Voûte Secrète
* 8 Chevalier de l’Épée
* 9 Chevalier de Jérusalem
* 10 Chevalier d’Orient
* 11 Chevalier Rose-Croix
* 12 Chevalier de l’Aigle Rouge
* 13 Chevalier du Temple
* 14 Chevalier du Tabernacle
* 15 Chevalier du Serpent
* 16 Sage de la Vérité
* 17 Philosophe hermétique
* 18 Chevalier Kadosh
* 19 Chevalier du Royal Mystère
* 20 Grand Inspecteur
* 21 Patriarche Grand Installateur
* 22 Patriarche Grand Consécrateur
* 23 Patriarche Grand Eulogiste
* 24 Patriarche de la Vérité
* 25 Patriarche des Planisphères
* 26 Patriarche des Védas Sacrés
* 27 Maître Égyptien – Patriarche d’Isis
* 28 Patriarche de Memphis
* 29 Patriarche de la Cité Mystique
* 30 Sublîme Maître du Grand Œuvre

Académie égyptienne
* 31 Grand Défenseur du Rite
* 32 Prince de Memphis

Souverain Sanctuaire
* 33 Patriarche Grand Conservateur (Arcana Arcanorum)

source : Les Rites maçonniques égyptiens forment une famille de rites maçonniques utilisés par un assez petit nombre de loges maçonniques (de l’ordre de la centaine), principalement en France, réparties dans un assez grand nombre d’obédiences (de l’ordre d’une vingtaine). Il s’agit de rites d’inspiration mystique et hermétique. Les principaux d’entre eux sont:
* Le Rite de Misraïm
* Le Rite de Memphis
* Le Rite de Memphis et Misraïm (époque de Garibaldi)
* Le Rite de Memphis-Misraïm (tel que rénové par Ambelain)

Origine et Histoire
L’origine des rites maçonniques dits « égyptiens » remonte à plus de 200 ans. Ces rites ont revendiqué une première filiation, venant d’un Rite Primitif qui aurait été pratiqué à Paris en 1721, mais dont l’existence n’a jamais été historiquement démontrée. Ils se réclament aussi du Rite Primitif des Philadelphes à Narbonne en 1779.

Cependant leur histoire est plus complexe. Ceci est dû principalement à une triple particularité:

* la légitimité maçonnique y est réputée provenir principalement de la transmission de pouvoirs de dirigeant à dirigeant, via des documents appelés « chartes ».
* leurs dirigeants étaient, jusqu’à la scission de 1998, tous nommés à vie.
* leur pratique ayant toujours été extrêmement minoritaire dans la maçonnerie mondiale, la littérature les concernant est moins fournie et moins facilement accessible que pour d’autres rites.

Les origines
Plusieurs Rites ou Ordres initiatiques ont existé en France à la fin du XVIIIe siècle. Ils se présentaient comme héritiers de divers courants mystiques non maçons beaucoup plus anciens. C’est le cas par exemple en 1767 des Architectes africains, en 1780 du Rite primitif des philadelphes, en 1785 du Rite des parfaits initiés d’Egypte, en 1801 de l’Ordre sacré des Sophisiens et en 1806 des Amis du désert.

Ces Rites s’inspiraient de ce que l’on appelait la « tradition égyptienne », et consistaient en une association de traditions et de textes, telles qu’ils étaient comprises à cette époque. C’est le cas par exemple du « Séthos » de l’Abbé Jean Terrasson (1731), « l’Oedipus aegyptianicus » d’Athanasius Kircher (1652) et du « Monde primitif » d’Antoine Court de Gébelin (1773). La Kabbale judéo-chrétienne, l’hermétisme néo-platonicien, l’ésotérisme, les traditions chevaleresques et autres trouvaient également là une source naturelle d’expression. C’est ainsi que Cagliostro, par exemple, qualifia le rite qu’il constitua dans les années 1780 de « Rite de la haute maçonnerie égyptienne »

Mais c’est surtout au début du XIXe siècle, suite à la campagne d’Égypte, que l’égyptomanie se développa le plus dans la franc-maçonnerie comme dans l’ensemble de la société française

Au XIXe siècle
Rite de Misraïm ou égyptien

De 1810 à 1813, les frères Bédarride développèrent le rite de Misraïm (Misraïm siginifiant « Égypte » en hébreu) dans les milieux français d’Italie, puis en France à partir de 1814. Bien que controversé, il semble que leur système et leurs chartes aient convaincu divers maçons, dont Thory et le Comte Muraire, qui les mirent en relation avec d’autres maçons du rite écossais. Quelques Loges furent créées. Mais divers problèmes de détournement des fonds de la part des frères Bédarride poussèrent de nombreux frères à se retirer et à fonder une nouvelle Puissance Suprême égyptienne qui demandera en 1816 et sans succès à être admise au sein du « Grand Consistoire » du Grand Orient de France. Le rite de Misraïm poursuivra son histoire avec des hauts et des bas jusqu’en 1822, date à laquelle, ayant été utilisé comme couverture par des réseaux politiques libéraux et républicains, il fut interdit par la police de la Restauration. Celle-ci ferma la dizaine de loges qui le composaient et confisqua une grande partie de ses archives, qui se trouvent aujourd’hui aux Archives Nationales.

En 1831, le rite obtint de la Monarchie de Juillet le droit de se reconstituer, mais seules 4 Loges parisiennes y parvinrent. Le frère Morrison (1780-1849) joua également un rôle notable dans l’histoire de ce rite. Originaire d’Écosse, ancien médecin militaire des armées britanniques pendant les guerres napoléoniennes, il s’établit à Paris en 1822. Passionné par les hauts grades maçonniques, il fut dignitaire de tous les systèmes de hauts grades existant à l’époque à Paris et contribua à la reconstitution du rite.

Entre les années 1848 et 1862, le rite de Misraïm traversa une crise. Michel Bédarride ayant un comportement très contestable à plusieurs reprises (entre autres sur le plan financier), de nombreux frères quittèrent l’obédience et, ne pouvant créer une autre structure, entrèrent au Grand Orient de France où ils ouvrirent, entre autres, la Loge « Jérusalem des Vallées Egyptiennes ».
En 1858, le Grand Maître du Grand Orient de France fit savoir que les frères de Misraïm ne pouvaient être reçus en visite dans les Loges du Grand Orient de France. M. Bédaride transmit avant sa mort la charge de diriger l’ordre à Hayère auquel succédèrent Girault et Osselin. Ce dernier ferma la Grande loge Misraïmite en 1899

En 1889, le Rite de Misraïm placé sour la juridiction française comptait 3 Loges à Paris, 8 en province, 2 à New-York, 1 à Buenos-Aires et 1 à Alexandrie. À celles-ci, il convenait d’ajouter les loges de la juridiction italienne qui était alors indépendante

Rite de Memphis ou oriental
Le Rite de Memphis naquit peu avant 1838, sous l’influence de Jean Étienne Marconis de Nègre (1795-1868). Exclu du rite de Misraïm, il fonda en 1838 l’Ordre de Memphis dont il devint le Grand Maître et Grand Hiérophante. Son rite ne compta jamais plus de 5 ou 6 loges au XVIIIe siècle, mais il l’implanta aussi aux États-Unis, en Roumanie et en Égypte. En 1841, sur la dénonciation des frères Bédarride, son rite fut interdit en France sous l’accusation d’afficher des sympathies républicaines.

En 1862, répondant à l’appel du Maréchal Magnan, Grand Maître du Grand Orient de France, pour l’unité de l’Ordre Maçonnique en France, Marconis proposa la réunion de son rite à l’Obédience, ce qui fut fait la même année: les Loges qui composaient l’Obédience se réunirent au Grand Orient de France

Rite ancien et primitif de Memphis et Misraïm
Devenu ainsi dépositaire du Rite de Memphis, le Grand Collège des Rites du Grand Orient de France accorda une reconnaissance officielle au Souverain Sanctuaire de Memphis aux États-Unis. Sous la grande maîtrise de Seymour, celui-ci ouvrit d’assez nombreuses loges non seulement aux États-Unis mais aussi dans différents pays du monde. Il fonda en particulier un Souverain Sanctuaire pour la Grande-Bretagne et l’Irlande, dont John Yarker était le grand-maître. En 1881, Yarker procéda à un échange de chartes avec le rite réformé de Misraïm de Pessina, sous l’Égide de Giuseppe Garibaldi, qui devint « Grand Hiérophante » des deux rites réunis, « Memphis et Misraïm ». À la mort de celui-ci, Yarker lui succéda.

Au XXe siècle
Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm

En France, le docteur Gérard Encausse (dit Papus), fondateur de l’Ordre martiniste et adversaire du Grand Orient de France, s’intéressait à la tradition maçonnique ésotérique. Après avoir sans succès demandé son admission à la Grande Loge Misraïmite et à la Grande Loge de France, il obtint de Yarker une patente lui permettant d’ouvrir une loge au rite Swedenborgien. En 1906, il obtint de Yarker l’autorisation de constituer une Grande Loge et en 1908, Théodore Reuss l’autorisa à ouvrir en compagnie de Teder la loge Humanidad qui devient l’Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm en France. Il en devint le Grand Maître. Lui succédèrent Téder (de 1916 à 1918), puis Jean Bricaud (de 1818 à 1934), Constant Chevillon (de 1934 à son assassinat en 1944 par la Milice française), Henri-Charles Dupont (de 1945 à 1960)

Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm
Robert Ambelain, ayant pris la direction du rite en 1960, en réformera les rituels en profondeur et renommera son obédience du nom de « Grande Loge Française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm ». Il transmettra sa succession à Gérard Kloppel en 1985.

L’éclatement de la Grande Loge Française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm
Les prémisses de l’éclatement de la Grande Loge de Memphis-Misraïm eurent lieu à partir de 1995. Les conflits étaient principalement liés:
* A la question de la mixité des loges.
* A celle de l’indépendance des ateliers des trois premiers grades vis à vis de ceux des hauts grades.
* A la question de la nomination à vie des dirigeants.
* Au débat sur la distinction entre rite et obédience.
* Ainsi peut-être qu’à quelques querelles de personnes.

Après la création d’une « Voie » égyptienne mixte, intervint en 1997 le projet de modification de la structure de l’obédience. Le conflit conduisit à la désintégration de l’obédience le 24 janvier 1998, et à la séparation de l’obédience en deux branches, l’une formant la Grande Loge Symbolique de France sous l’impulsion de Georges Claude Vieilledent, l’autre restant fidèle à Gérard Kloppel sous le nom de Grande Loge française masculine de Memphis Misraïm. A la suite de cette scission, après avoir créé la Grande Loge Traditionnelle de Memphis-Misraim, Gérard Kloppel démissionna le 5 mai 1998 en transmettant ses pouvoirs à Cheikna Sylla. La dissolution de la Grande Loge française du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm fut ensuite prononcée par le tribunal de Créteil. On assista ensuite à l’apparition d’une trentaine d’autres scissions au cours des années suivantes.

L’obédience d’origine ayant été dissoute par voie de justice, personne ne pouvait reprendre le même titre sans assumer la charge du passif relativement lourd. Ceci explique, notamment, qu’il existe aujourd’hui différentes Grandes Loges françaises qui reprennent le nom de Memphis-Misraïm mais qu’aucune d’entre elles ne soit officiellement déclarée sous ce nom selon la loi de 1901.

En 1999, six loges et quatre triangles se rapprochèrent du Grand Orient de France, tant par affinités personnelles que philosophiques, et y obtinrent leur intégration, ainsi que le réveil de la patente du rite égyptien détenue par le Grand Orient depuis 1862, offrant ainsi un pôle de stabilité au Rite.

Le 2 mars 2000, à Bruxelles, Gérard Kloppel organisa un Souverain Sanctuaire International qui décida de destituer Cheikna Sylla. Le 12 juillet 2007, bien que n’ayant plus aucune prérogative selon ses propres constitutions, il participa à la création d’une association dénommée « Confédération Internationale Franc-Maçonnique » et décida de « restaurer » l’Ordre des Rites Unis de Memphis & Misraïm.

Cette destitution est considérée comme nulle et non avenue par Cheikna Sylla et son successeur au sein de l’ordre maçonnique international du rite ancien et primitif de Memphis-Misraim, Willy Raemakers. Ce dernier prit le 26 janvier 2008 un décret de radiation du rite de Gérard Kloppel.

Se placent notamment sous la Grande Hiérophanie de W. Raemakers les obédiences suivantes: la Grande Loge Symbolique de Belgique, la Grande Loge Symbolique du Canada, la Grande Loge Symbolique Masculine d’Afrique, le Conseil National de France, et la Grande Loge Mixte de Memphis-Misraim.

De nos jours
Le Rite de Memphis-Misraïm est pratiqué par de nombreuses obédiences à travers le monde. Cependant, il est divisé en une multitude de « branches » et de groupes qui ne se reconnaissent pas forcément les uns les autres. On constate que ces nombreuses obédiences sont souvent « groupusculaires » et isolées.

Le problème vient en partie de ce que, contrairement aux autres Rites Maçonniques, la filiation d’un Rite Egyptien repose sur un seul homme ou une seule femme, ce qui permet non seulement à tout(e) franc-maçon(ne) de fonder une nouvelle branche du Rite, une fois un certain degré atteint (90e pour le rite de Misraïm, 95e pour le Rite de Memphis-Misraïm ), mais facilite aussi parfois les impostures et rend la légitimité de chaque branche pratiquement invérifiable.

De plus, la Maçonnerie Egyptienne use beaucoup plus des « communications », à savoir de la transmission de degrés sur simple base d’un document écrit, sans faire passer les épreuves « physiques » de l’initiation. On a parfois également dit que certains « hauts dignitaires » du Rite, peu scrupuleux, auraient tout simplement fait commerce de chartes et de patentes, qu’ils auraient émises « à tout vent » en échange de sommes d’argent rondelettes. De telles accusations furent en leur temps portées contre les frères Bédarride. C’est ainsi que certaines loges et obédiences du Rite auraient été fondées par des personnes n’ayant qu’une faible pratique des loges, mais ayant en leur possession une patente ou une charte les ayant élevés aux plus hauts degrés du Rite, leur conférant ainsi autorité sur leur(s) structure(s).

La meilleure manière de savoir si une branche d’un Rite Égyptien est légitime est de vérifier sa patente. Cette patente doit être détenue par un possesseur d’un des degrés cités ci-dessus et avoir été obtenue de façon régulière auprès d’une autre structure elle-même authentique.

Fonctionnement
L’originalité du Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm réside principalement dans ses grades maçonniques spécifiques, bien qu’elle s’affirme également, dans une moindre mesure, dès son premier degré. Ses degrés d’instruction et d’enseignement se situent sur une échelle de 99 grades divisés en plusieurs séries distinctes:
* La Maçonnerie symbolique, du premier au troisième degré, travaille sur le symbolisme et énonce les prémices de la recherche philosophique.
* La Maçonnerie philosophique, du 4e au 33e degré, s’attache à l’étude de la philosophie et des mythes. Le but est de mettre sur la voie de la recherche des causes et des effets originels.
* La Maçonnerie hermétique et ésotérique, du 34e au 99e degré, privilégie la haute philosophie, étudie les mythes religieux des différents âges de l’Humanité et accède au travail philosophique et ésotérique le plus avancé.

A noter que la plupart d’entre eux ne sont pas pratiqués et sont conférés par simple communication. On remarquera que ce rite a complètement intégré la hiérarchie du rite écossais ancien et accepté qu’il a prolongé par des grades qui lui sont spécifiques (donc à partir du 34e, ce qui fait donc 66 degrés spécifiquement misraïmites).

Il convient de remarquer qu’il existe toujours des Loges qui pratiquent le seul rite de Misraïm en 90 degrés et d’autres le seul rite de Memphis.

Les Grades
Loges symboliques

Les rites égyptiens étant à leur origine des systèmes de hauts grades maçonniques, il n’y avait pas, jusqu’à une date relativement récente, de spécificité égyptienne dans les rituels des loges symboliques: C’était le Rite français qui y était utilisé, dans ses trois grades:
* 1er Apprenti
* 2e Compagnon
* 3e Maître

Loges de hauts grades
Du 4e au 33e degrés, les rites égyptiens utilisèrent le plus souvent l’échelle des grades du Rite écossais ancien et accepté, avec parfois des variantes et avec cette différence avec le REAA que ces trente grades étaient généralement tous pratiqués dans le cadre d’un même atelier, susceptible de prendre symboliquement différentes dénominations suivant le grade auquel il travaillait. C’était le cas en particulier du système en 33 degrés que pratiquait Yarker et qu’il publia à Londres en 1875. En 1934, au convent de Bruxelles, le rite égyptien de Memphis-Misraïm décida de réactiver l’échelle complète de 90 grades d’instruction et de 9 grades administratifs telles que définie comme ci-dessous. Toutefois, la plupart de ces degrés étaient conférés sans aucune cérémonie rituelle, par simple communication. Seule une petite minorité d’entre eux donnait lieu à une cérémonie d’intiation et à une pratique réelles. Robert Ambelain lui-même considérait qu’à ses yeux les seuls obligatoires étaient les 9e, 18e, 30e, 32e et 33e.

Échelle en 99 grades
Loges de Perfection:
* 4e Maître Secret
* 5e Maître Parfait
* 6e Secrétaire Intime
* 7e Prévôt et Juge
* 8e Intendant des Bâtiments
* 9e Maître Élu des Neuf
* 10e Illustre Élu des Quinze
* 11e Sublime Chevalier Élu
* 12e Grand Maître Architecte
* 13e Royal Arche
* 14e Grand Élu de la Voûte Sacrée, dit Jacques VI ou Sublime Maçon

Chapitres:
* 15e Chevalier d’Orient ou de l’Épée
* 16e Prince de Jérusalem
* 17e Chevalier d’Orient et d’Occident
* 18e Sublime Prince Rose-croix

Sénats :
* 19e Grand Pontife ou Sublime Écossais dit de la Jérusalem céleste
* 20e Chevalier du Temple
* 21e Noachite ou Chevalier Prussien
* 22e Chevalier de Royal Arche ou Prince du Liban
* 23e Chef du Tabernacle
* 24e Prince de Tabernacle
* 25e Chevalier de Serpent d’Airain
* 26e Écossais Trinitaire ou Prince de Merci
* 27e Grand Commandeur du Temple
* 28e Chevalier du Soleil ou Prince Adepte
* 29e Grand Écossais de Saint André d’Écosse, Prince de la Lumière

Aréopages et Tribunaux :
* 30e Grand Élu Chevalier Kadosch, dit Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir
* 31e Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur
* 32e Sublime Prince du Royal Secret
* 33e Souverain Grand Inspecteur Général

Grands Consistoires:
* 34e Chevalier de Scandinavie
* 35e Sublime Commandeur du Temple
* 36e Sublime Negociate
* 37e Chevalier de Shota (adepte de la Vérité)
* 38e Sublime Élu de la Vérité
* 39e Grand Élu des Eons
* 40e Sage Sivaïste (Sage Parfait)
* 41e Chevalier de l’Arc-en-Ciel
* 42e Prince de la Lumière
* 43e Sublime Sage Hermétique
* 44e Prince du Zodiaque
* 45e Sublime Sage des Mystères
* 46e Sublime Pasteur des Huts
* 47e Chevalier des Sept Étoiles
* 48e Sublime Gardien du Mont Sacré
* 49e Sublime Sage des Pyramides
* 50e Sublime Philosophe de Samothrace
* 51e Sublime Titan du Caucase
* 52e Sage du Labyrinthe
* 53e Chevalier du Phoenix
* 54e Sublime Scalde
* 55e Sublime Docteur Orphique
* 56e Pontife de Cadmée
* 57e Sublime Mage
* 58e Prince Brahmine
* 59e Grand Pontife de l’Ogygie
* 60e Sublime Gardien des Trois Feux
* 61e Sublime Philosophe Inconnu
* 62e Sublime Sage d’Eleusis
* 63e Sublime Kawi
* 64e Sage de Mithra
* 65e Patriarche Grand Installateur
* 66e Patriarche Grand Consécrateur
* 67e Patriarche Grand Eulogiste
* 68e Patriarche de la Vérité
* 69e Chevalier du Rameau d’Or d’Eleusis
* 70e Patriarche des Planisphères
* 71e Patriarche des Védas Sacrés

Grands Conseils:
* 72e Sublime Maître de la Sagesse
* 73e Docteur du Feu Sacré
* 74e Sublime Maître du Sloka
* 75e Chevalier de la Chaîne Lybique
* 76e Patriarche d’Isis
* 77e Sublime Chevalier Théosophe
* 78e Grand Pontife de la Thébaïde
* 79e Chevalier du Sadah Redoutable
* 80e Sublime Élu du Sanctuaire
* 81e Patriarche de Memphis
* 82e Grand Élu du Temple de Midgard
* 83e Sublime Chevalier de la Vallée d’Oddy
* 84e Docteur des Izeds
* 85e Sublime Maître de l’anneau Lumineux
* 86e Pontife de Sérapis
* 87e Sublime Prince de la Maçonnerie
* 88e Grand Élu de la cour Sacrée
* 89e Patriarche de la Cité Mystique
* 90e Patriarche Sublime Maître du Grand Œuvre

Grands Tribunaux:
* 91e Sublime Patriarche Grand Défenseur de l’ordre

Grands Temples Mystiques:
* 92e Sublime Cathéchrist
* 93e Grand Inspecteur Régulateur Général
* 94e Sublime Patriarche de Memphis

Souverains Sanctuaires:
* 95e Sublime Patriarche Grand Conservateur de l’Ordre
* 96e Substitut Grand Maître National, Vice-Président du Souverain Sanctuaire National
* 97e Grand Maître National, Président du Souverain Sanctuaire National
* 98e Substitut Grand Maître Mondial, Vice-Président du Souverain Sanctuaire International
* 99e Sérénissime Grand Maître Mondial, Grand Hiérophante, Président du Souverain Sanctuaire International

Échelle en 33 grades
En ce qui concerne les hauts grades des rites égyptiens tels qu’ils sont pratiqués au Grand Orient de France, la situation est différente, puisqu’ils sont pratiqués suivant l’échelle ramenée à 33 degrés définie par l’accord de la fusion de 1862 menée par Marconis de Nègre (en gras, les grades conférés par initiations, les autres étant communiqués sans cérémonie particulière):

Collèges égyptiens
* 4 Maître discret
* 5 Maître sublîme-Maître des angles
* 6 Chevalier de l’Arche Sacrée
* 7 Chevalier de la Voûte Secrète
* 8 Chevalier de l’Épée
* 9 Chevalier de Jérusalem
* 10 Chevalier d’Orient
* 11 Chevalier Rose-Croix
* 12 Chevalier de l’Aigle Rouge
* 13 Chevalier du Temple
* 14 Chevalier du Tabernacle
* 15 Chevalier du Serpent
* 16 Sage de la Vérité
* 17 Philosophe hermétique
* 18 Chevalier Kadosh
* 19 Chevalier du Royal Mystère
* 20 Grand Inspecteur
* 21 Patriarche Grand Installateur
* 22 Patriarche Grand Consécrateur
* 23 Patriarche Grand Eulogiste
* 24 Patriarche de la Vérité
* 25 Patriarche des Planisphères
* 26 Patriarche des Védas Sacrés
* 27 Maître Égyptien – Patriarche d’Isis
* 28 Patriarche de Memphis
* 29 Patriarche de la Cité Mystique
* 30 Sublîme Maître du Grand Œuvre

Académie égyptienne
* 31 Grand Défenseur du Rite
* 32 Prince de Memphis

Souverain Sanctuaire
* 33 Patriarche Grand Conservateur (Arcana Arcanorum)

 

source : http://www.equi-nox.net/

&

http://hautsgrades.over-blog.com/article-les-rites-ma-onniques-egyptiens-102779125.html

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