LA PESTE CORDONITEUSE 27 juillet, 2018
Posté par hiram3330 dans : Humour , ajouter un commentaireJ Y M, un lecteur de GADLU.INFO avait publié dans un commentaire ce texte « humoristique« , en indiquant :
- « Voici une pastiche de Jean de la Fontaine. Toute ressemblance avec le texte de l’auteur d’origine est voulu et n’a d’autre but que d’exciter«
Je le retranscris aujourd’hui dans un article à part entière !
LA PESTE CORDONITEUSE
Un mal qui répand la terreur
Que l’Architecte en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre
La cordonite étant son nom,
Dans le temple de Salomon
Faisait aux Francs-Maçons, la guerre.
N’y succombant pas tous, tous en étaient frappés
Et l’on n’en voyait plus, de vraiment occupés
A rédiger de planche, ou à toute autre envie,
Même le Ri-tu-el n’exitait plus leur vie.
Il semblait que chacun s’égarait sur la voie
En n’ayant plus d’amour, et partant plus de joie,
Le Grand Maître – en conseil – déclara « mes amis,
Je crois que le ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du Céleste courroux
Peut-être obtiendra-t-il, la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements,
Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence,
Mais par ordre de préséance
En respectant toute allégeance,
L’état de notre conscience
Pour moi, satisfaisant mes appétits de Gloire
Dans un poste, il est vrai tout à fait provisoire,
Je me suis revêtu de mon beau sautoir blanc
Et de mon tablier, brodé d’or et d’argent,
Allant de-ci, de-là, jouer à la vedette
>Y compris chez ceux de « Condorcet-Brosolette »
Il se peut qu’en ces faits réside mon offense
Je me dévouerais donc, s’il le faut, mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse, ainsi que moi,
Car on doit souhaiter, selon toute justice,
Que le plus coupable périsse ».
Très respectable Ami, vous êtes trop bon roi, dit le Grand Chancelier,
« Vos scrupules font voir trop de délicatesse
N’allez donc pas vous humilier.
Vous visitâtes tant de sotte espèce
de petits maçons de Province,
Vous êtres leur Prince,
Allant de leurs travaux jusqu’à faire l’éloge,
Et dans leur propre Loge
Est-ce un péché ? Mais non, vous leur fîtes Seigneur,
Au contraire, à chacun, infiniment d’Honneur »
« Ou bien », – dit le Grand Chancelier –
« Je vais, dans mon propre atelier,
M’accuser d’être aussi, un Cor-do-ni-to-mane,
Moi, qui depuis longtemps, de Brusselles à Lausanne
Transporte mes décors
En argent et en or »
Mais non, dit le Grand Secrétaire,
« Le coupable, c’est moi, voilà mon affaire :
Oui je suis un cordoniteux,
Sans être pourtant vaniteux,
Car en tant qu’inspecteur de nombreux ateliers
Je me dois de venir, revêtu du collier
De ma haute fonction
Mais sans ostentation. »
Ainsi, dit le Cher Frère, et les flatteurs d’applaudir
On n’osa trop approfondir.
Le Conseil Fédéral, tout entier, défila,
Avec cordons, sautoirs et autre falbalas
Le jury fraternel acquitta
Tous les Grands Officiers
Ne retenant contre eux, pas le moindre Iota,
Se comportant ainsi, en parfait justicier.
Ce fut alors le tour des Frères Vénérables
Et chacun, de son mieux, fit amende honorable
« C’est vrai – dit l’un – J’ai cherché les cordons,
Les honneurs même, les présidences,
J’en demande aujourd’hui dix mille fois pardon
En mesurant, hélas, mon degré d’impudence »
« C’est vrai -dit l’autre aussi –
Longtemps sur ma colonne, assis,
J’ai lorgné bien souvent
Sur le premier maillet
Et le fauteuil douillet
Qui se trouve au Levant »
Et je fais, aujourd’hui, devant vous, mille excuses
Car je sais maintenant, combien le pouvoir use »
« Assez, cela suffit – dit le Grand Maître – Enfin
Vous avez fait votre devoir
Et n’avez pas pu décevoir.
Mais nous ne pouvons pas, rester sur notre faim,
Il nous faut trouver un coupable
Dont le délit soit tout à fait indiscutable
Qu’on s’informe un peu mieux par devers ma maîtrise
Car c’est peut-être là, qu’il faut chercher traîtrise ».
Alors un vieux maçon, blanchi sous le cordon
S’approcha de la barre et demanda pardon
De porter dans le Temple un tablier brodé
Et partout frangé d’or, bien qu’un peu trop fripé.
» J’a i- dit-il un grand tort, devenu vieille cruche
De m’accrocher encore à cette fanfreluche »
» Mais non – dit le très cher, très cher, Grand Trésorier –
Tu as bien mérité ce joli tablier
Cinquante ans de travail et de capitations
T’ont largement valu cette décoration »
Un maçon ,Maître
Dit » J’ai été encouragé
Par quelques-uns, à postuler
Dans les Ateliers Supérieurs
Et j’en ai fréquenté plusieurs
Je me dois de me dévoiler.
J’ai travaillé en perfection
Puis en amour, puis en action,
J’ai porté différents sautoirs :
Bleu, puis pourpre, et rouge et puis noir,
Et maintenant j’en porte un : blanc,
Cela peut paraître troublant ? »
« Mais non – dit le Grand Orateur –
Tu nous fais beaucoup trop d’honneur.
En apportant au sein de ton Atelier Bleu
Des notions de Sanscrit, de Chinois… et d’Hebreu ».
» La Maîtrise est blanchie, affirma le Grand Maître
Mais il y a un coupable, et qu’il nous faut connaître.
Les premiers surveillants les trouvent bien mignons
Adressons-nous, alors aux frères Compagnons.
Dans une vieille, et grave, et symbolique affaire
Déjà sur ce degré pesaient bien des soupçons
Qui attristent toujours les Maîtres Francs-Maçons
Quand l’un passe au compas, en délaissant l’Equerre »
» J’avoue très humblement – dit un Compagnon sage –
Avoir, peut-être à tort, présumé de mon âge
En faisant coudre, ici, sur mon tablier blanc
Une bordure rouge, et puis dans mon élan
De l’avoir ouvragé
Avec la lettre G »
» Broutille que cela – dit le Très Respectable –
Certes, vous avez fait le pitre
En vous croyant dans un chapitre,
Mais ce qu’il nous faut, c’est un véritable coupable.
Tournons-nous vers les apprentis
Qui sont, paraît-il, si gentils
Mais leur apparente innocence
Peut camoufler leur délinquance
Qu’on fasse donc venir ici
Le plus jeune de ces petits
En le plaçant rituellement
Au garde à vous, face à l’orient ».
Le tout dernier des initiés
Fut donc à la fête associé
Impressionné devant un tel Aréopage
Grelottant de frayeur, la sueur au visage,
Le petit apprenti
Se mit à l’ordre et dit :
» Je crois bien franchement que c’est moi, le coupable.
C’était pour la Saint-Jean , ou d’Eté, ou d’Hiver,
En tous cas j’en suis sûr, pour des travaux de table
Avec le Grand Architecte de l’Univers
Je me suis revêtu d’un beau cordon de Maître
Qu’en ce jour de festin je croyais pouvoir mettre
Mais, il portait, c’est vrai, l’équerre et le compas
J’avoue bien humblement que je ne savais pas
Qu’il s’agissait pour moi de simple tolérance
E je mérite ici, beaucoup de remontrances ».
Un silence pesant glacé
Suivit ce propos insensé.
Puis très solennellement
Comme pour un enterrement
L’Orateur se leva et dit d’une voix forte
« Chers Amis, que le Grand Architecte m’emporte
– Et que ce soit inscrit dans le procès….verbal,
Si nous n’avons pas là, le coupable idéal.
N’ayant pas vu l’Etoile, ignorant l’Acacia,
Ne sachant pas qu’il n’est, pour l’instant, qu’un paria
Cet Apprenti s’excite et voudrait parader
Et pourquoi pas ? Parler, au lieu que d’É – PE – LER
Ainsi le prescrit notre cher catéchisme
Où allez-vous mon Frère ? Est-ce là nouveau schisme ? »
A ces mots on cria HARO sur l’apprenti
Et chacun déclara, refusant son parti,
Qu’il fallait sacrifier ce maudit animal
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal,
Sa peccadille fut jugée un cas pendable,
Se déguiser ainsi, quel crime abominable
Seule la radiation était vraiment capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
C’est la dure loi, archaïque;
Celle du pavé mosaïque.
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Chassez partout ! Ou analogies entres forces Sous-marines et Franc-maçonnerie 6 mai, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireChassez partout ! Ou analogies entres forces Sous-marines et Franc-maçonnerie
27 Août 2017 , Rédigé par G\ L\
Cette planche a pour but de vous faire découvrir modestement et succinctement un monde que vous ne connaissez peut-être pas.
Préambule
Surface, chassez partout ! L’ordre du commandant fuse dans les hauts parleurs. Chassez partout ! Répète l’officier chef de quart, chassez partout ! Répète à son tour le Maître de central, chassez partout ! Reprend l’électricien de central en actionnant les leviers du tableau de chasse vers le bas. L’air comprimé s’engouffre dans les ballastes en un bruit strident y chassant l’eau. Le submersible s’allège et perce la surface en un instant, passant de la pénombre des fonds sous-marins à la lumière du jour. Sanglé dans mon uniforme, le panneau supérieur du sas ouvert, j’accède à la passerelle sur les talons du chef de quart. Après trois longues semaines de plongée, la lumière du soleil sur une mer étrangement calme me remplit de bonheur. Quelles ont été longues ces journées passées au fond, seulement rythmées par les quarts où seule la couleur de l’éclairage, blanc pour le jour et rouge pour la nuit, permet de ne pas perdre le fil du temps. J’ai 18 ans et je suis maintenant un vrai sous-marinier, reconnu par mes paires, je repense à mon baptême qui a consisté lors de la première descente à 300 mètres d’immersion à ingurgiter un bol d’eau de mer puisé à cette profondeur suivi d’un bol de vin rouge au goût âcre et amère. Combien de symboles maçonniques dans ce court préambule ? Répétition des ordres, grade d’officier, grade de maître, passage de l’ombre à la lumière, uniforme, calice d’amertume lors du baptême qui s’apparente à l’initiation… J’ai maintenant 49 ans et j’ai l’honneur et la fierté d’être compagnon Franc-maçon. Perdu dans mes pensées, je me rends compte des nombreuses similitudes entre ce que j’ai vécu durant mes quinze années passées au sein des forces sous marines et mon expérience actuelle au cœur de notre belle confrérie, cela me donne envie de poursuivre. Un sous marin peut-il s’apparenter à une loge ? Pourquoi ne pas essayer ? Après tout, il s’agit bien là d’un milieu clos, complètement isolé du monde extérieur. L’amitié et la fraternité y règne dans une vie monacale qui comporte également de nombreux rituels, des traditions et un langage particulier. Les repas pris à bord s’apparentent à l’agape.
Les grades
Comparons rapidement les différents grades des deux organisations qui nous intéressent en commençant par le bas : Le mousse ou le matelot, chapoté par un quartier-maître ou un second-maître est incontestablement l’apprenti. Il a été initié, il est là pour apprendre et se former durant quelques années. Tout comme l’apprenti, il se sent perdu, ne comprend pas, alors il observe, analyse, essaie de se familiariser avec les nombreuses coutumes et pratiques de la marine. A bord d’un sous marin, il est corvéable à merci, il met la table, sert ses compagnons, débarrasse, nettoie, fait la vaisselle. Il ne parle pas beaucoup, répond seulement lorsqu’on lui pose une question en faisant bien attention de ne pas dire d’idiotie. Les quartiers-maîtres sont les compagnons, durant leurs différentes affectations ou pourrait-on dire voyages, ils vont parfaire leur instruction et acquérir les connaissances nécessaires à la prochaine étape. Chacun va apprendre à utiliser les différents outils propres à sa spécialité. Comme chez nous cette période peu durer 5 ans avec une progression régulière vers l’acquisition complète de la pratique et de la théorie relatives à la formation de chacun. Nous avons bien là les cinq voyages de l’augmentation de salaire. Compagnon Franc-maçon je revis cette période. Je suis passé de la colonne J à la colonne B, j’ai gravi les cinq degrés mystérieux du temple, j’ai découvert l’étoile flamboyante et la lettre G, j’ai lu, j’ai travaillé avec mes frères surveillants, j’ai voyagé et visité d’autres loges et découvert d’autres rites, suis je maintenant digne de passer maître ? Grade ou tout commence m’a-t-on dit ? Dans la Marine comme en franc maçonnerie, le maître a acquis l’expérience indispensable à la pratique de sa spécialité. Tout en continuant à se perfectionner, il est maintenant apte à jouer le rôle d’instructeur vis-à-vis des matelots et quartiers-maîtres, il est habité d’un devoir de transmission. Maîtres mécanicien, maître électricien, maître timonier, détecteur, torpilleur, radio, et bien d’autres. Ces hommes constituent l’ossature, les piliers de l’équipage, sans eux et leur savoir rien n’est possible, au fond des mers et des océans aucune erreur n’est permise. Les officiers sont la pour diriger le bâtiment et l’équipage. L’officier en second serait le premier surveillant son rôle étant d’aider le commandant il est également le trésorier du bord, l’officier en troisième chargé de la navigation pourrait être le maître de cérémonie qui à la charge de faire entre guillemet naviguer les frères au sein de la loge. L’officier en quatrième plus particulièrement chargé de la détection, des munitions et des torpilles est le couvreur qui avec son épée garde la porte du temple en détectant puis empêchant toute intrusion utilisant son arme si nécessaire. L’officier en cinquième a la responsabilité des transmissions il est alors l’orateur car souvent en relation directe avec le commandant pour le tenir informé. Le commandant, seul maître à bord après Dieu ou devrais-je dire GADLU serait ainsi le Vénérable Maître en chair. Je reprends mon rituel d’apprenti : « de même que le soleil se lève à l’Orient pour ouvrir la carrière du jour, ainsi le maître de la loge se tient à l’Orient pour ouvrir la loge, éclairer les travaux, et mettre les ouvriers à l’œuvre ». Au poste de combat, le commandant est au périscope, il est alors le seul à voir la lumière du jour. Il dirige l’attaque, la responsabilité pèse sur ses épaules, de lui dépend la survie de l’équipage. Durant des siècles, combien de commandant de navires ont attendu avec impatience le levé du soleil à l’Orient afin de faire le point au sextant et connaître ainsi la position de leur bâtiment ? Action indispensable à l’équipage pour la poursuite du voyage ou de la mission. Au fait, outre le sextant, quels sont les instruments utilisés pour faire le point ? Une carte bien sûr, mais également un compas ainsi qu’une règle graduée, autant de symboles maçonniques forts. Dans ce cas, le compas sert à mesurer les distances, en traçant plusieurs arcs sur la carte il va permettre de situé précisément la position du navire, associé à la règle il sera utile pour tracer la route, nous retrouvons là la lettre G de géométrie.
Les autres symboles
Quels autres symboles pouvons-nous trouver ? La mer, l’océan ou le voyage initiatique Le premier qui me vient à l’esprit est l’état de la mer. En effet, celle-ci peut être déchaînée, passer par plusieurs étapes jusqu’à devenir calme, voir très calme, on appel cela une mer d’huile. Lorsque le sous marin transite en surface, et que la mer est déchaînée, la vie à bord devient extrêmement pénible, tout bouge, tout ce qui n’est pas arrimé tombe, le navire tremble, grince sous les coups de boutoir de l’océan. L’équipage est presque en survie dans ce mouvant tumulte, en passerelle les veilleurs, transis de froid, sont harnachés pour éviter de se faire emporter par une lame. Comment ne pas faire tout d’abord le rapprochement une fois de plus avec l’initiation. De nouveau je reprends mon rituel d’apprenti : le premier voyage, emblème de la vie humaine, tumulte des passions, difficulté, obstacle, une fois de plus beaucoup de similitudes. Puis comme par enchantement la météo s’améliore, le vent commence à faiblir. A bord, doucement tout se calme, la vie devient moins difficile, nous sommes au deuxième voyage puis après quelques temps l’océan devient lisse, la vie reprend son cours normale de nouveau la sérénité s’installe au sein de l’équipage, c’est le troisième voyage. La seconde idée serait de comparer l’état de la mer au pavé mosaïque. L’océan déchaîné étant le pavé noir, la mer calme le blanc… Nous avons là une notion de dualité extrêmement forte. Le poste de combat de vérification ou la mise en place de la loge Avant chaque appareillage, toujours le même rituel, l’équipage au grand complet procédait au poste de combat de vérification. Toujours à quai, il s’agissait de vérifier le bon état du bâtiment en faisant fonctionner tous ses matériels, des moteurs diésel au sonar en passant par les émetteurs radio et l’étanchéité, tout y passait car hors de question de partir en mer à bord d’un sous-marin déficient.Où avez-vous été reçu maçon ? Dans une loge juste et parfaite. Que faut-il pour qu’une loge soit juste et parfaite ? Trois la composent, cinq la gouvernent et sept la rendent juste et parfaite. En tant qu’apprenti j’ai eu souvent à effectuer la mise en place de la loge avant l’entrée du vénérable maître en chaire et de ses officiers. Comme pour le sous marin, pas question d’ouvrir les travaux si la loge n’est pas juste et parfaite.
L’uniforme ou le tablier
Dans la marine comme en franc Maçonnerie, chacun se reconnaît à son uniforme et à ses insignes, du mousse à l’amiral, comme de l’apprenti au Très Respectable Grand Maître de notre obédience. A chaque grade équivalent un uniforme et des galons ainsi que différents insignes définissant la spécialité de chacun. Tout comme chez nous, plus le grade est élevé, plus la tenue est étoffée. Tout ceci me fait immédiatement penser aux ornements de tablier et aux bijoux d’officiers.
La pesée ou le niveau
En plongée une de nos préoccupations principales est la pesée. Un sous marin bien pesé est un bâtiment qui, en immersion, moteur stoppé, ne doit ni monter, ni descendre et conserver une assiette stable, « être de niveau ». Le réglage s’effectue en admettant ou en chassant de l’eau et en passant celle-ci de l’avant vers l’arrière ou vice versa. La pesée parfaite ne s’obtient qu’après une multitude de mouvements d’eau et reste éphémère et sans cesse à corriger car au fil du temps le submersible s’allège au fur et a mesure de la consommation de gasoil, de vivre et d’eau douce. Quels symboles maçonniques pouvons-nous déduire ? J’en vois deux : – Le niveau, bijoux du second surveillant et symbole de l’équilibre ainsi que de l’égalité entre tous les frères. – D’autre part, dans mon esprit, ce sous marin bien pesé, donc parfait, pourrait être la pierre taillée, qui va s’imbriquer précisément au sein du temple en construction mais aussi l’emblème du frère en quête de perfectionnement, tentant de corriger en permanence ses défauts et de vaincre ses passions afin d’essayer d’arriver à la sérénité et à un équilibre satisfaisant.
L’échelle ou la verticale
Aucun moyen de sortir d’un submersible sans emprunter une échelle verticale faisant passer le sous-marinier de l’ombre à la lumière. Je retrouve là les notions de verticalité, d’élévation, de fil à plomb qui me semblent fondamentales.
Le matricule
Le matricule définit dans la Marine comme en franc maçonnerie l’ancienneté de ses membres. 057700083 j’ai été le 83ème marin à signer un engagement en 1977. 80221 je suis le 80221ème frère à avoir été initié au sein de notre obédience.
L’inspection générale ou la visite du Grand Maître Provincial
Une fois par an, nous avions droit à l’inspection générale de l’Amiral commandant les forces sous marines. Nettoyage, bricage, peinture, remise en état de tous les matériels, un mois avant la date fatidique tout l’équipage était au travail et sur les dents afin que tout soit parfait le moment venu. Le jour J, les hommes en grande tenue, rangés et alignés et au garde à vous attendaient cette visite non sans quelque anxiété pour le passage en revue. Combien de fois me suis-je remémoré ces instants lorsque étant à l’ordre, les frères surveillants passent entre nos colonnes afin de vérifier que nous sommes bien maçons. Puis c’était le départ pour une journée en mer avec inspection de tous les compartiments par l’amiral, accompagné du commandant et suivi par le maître d’hôtel tenant rituellement un plateau d’argent sur lequel est posé une paire de gants blancs que l’inspecteur pouvait utiliser à sa guise afin de vérifier la propreté du bord, gare à la poussière… La visite du grand maître Provincial n’est pas sans me rappeler ces moments.
Le salut ou le signe
Vous me reconnaitrez à mes mots, signes, et attouchement. Dans l’armée en général, le salut qui s’apparente à l’ordre et au signe est ancestral, il marque le respect et l’appartenance à un même clan. Il s’effectue en portant la main droite tendue, paume vers l’extérieur au niveau de la tempe, à ce moment, le bras forme une équerre avec la verticale du corps, encore un beau symbole.
Quart de nuit en surface ou La voute étoilée
Je me souviens comme si c’était hier de ces longues heures de quart de nuit, passées à faire la veille dans le kiosque lorsque le sous marin était en surface. Là, au milieu de l’océan, c’est-à-dire de nulle part, j’ai pu voir des ciels étoilés magnifiques car aucunement altérés par une quelconque source lumineuse humaine. Dans ces moments de méditation intense j’ai souvent ressenti une très grande sérénité prémices à l’égrégore rencontrée parfois en loge.
La corvée de câble ou le branchement du temple de st Colomban
Depuis mon arrivée parmi vous, j’ai l’impression que tout me ramène au passé même les choses les plus inattendues comme le spécifique branchement du câble pour éclairer notre loge. En effet lors de nos retours au port, une fois le bâtiment amarré il était indispensable de le raccorder électriquement au quai, s’ensuivait la sempiternelle corvée de câbles pour laquelle tous les matelots étaient requis.
Conclusion
Vous aurez compris, mes frères, que lorsque j’ai entendu parler de franc maçonnerie pour la première fois et après quelques recherches personnelles, je me suis rapidement rendu compte, comme une évidence que ma place était parmi vous tant les similitudes entre la vie d’une loge, d’une obédience et mon passé militaire sont grandes. Je retrouve cette même fraternité, la vraie, celle qui lie les hommes de bonne volonté. Je retrouve la rigueur, le travail et beaucoup d’autres choses avec en plus le côté spirituel qui m’ouvre de nouveaux horizons à explorer, des horizons encore plus vastes que l’océan. Pour finir, je ne résiste pas à l’envie de citer une phrase prononcée ici par un frère qui se reconnaîtra : « Souhaitons que cet homme qui fut maître dans la marine le redevienne un jour en franc-maçonnerie ».
J’ai dit très vénérable.
SOURCE : http://hautsgrades.over-blog.com/
Qu’est-ce que la Franc-maçonnerie 10 mars, 2018
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaireQu’est-ce que la Franc-maçonnerie ?
La Franc-Maçonnerie d’aujourd’hui est le fruit d’un long mûrissement qui commença au Moyen-Âge sur les chantiers des abbayes romanes et des cathédrales gothiques.
Alors, les bâtisseurs étaient de simples artisans, détenteurs d’un savoir de métier qui leur avait été pieusement transmis, qu’ils gardaient hermétiquement secret et qu’ils transmettraient un jour à ceux qui reprendront leur flambeau.
Ce savoir est leur fond de commerce : pas question de le livrer à celui qui n’appartiendrait pas au métier. Aussi, pour être sûr de ne pas commettre de bévue, les maçons reçoivent-ils, lors de leur admission dans l’ordre maçonnique, des mots, signes et attouchements qui leur permettront, toute leur vie durant, de « re-connaître » un homme comme l’un des siens, comme l’un de ses frères dans cette vaste famille universelle qui regroupe tous les constructeurs authentiques, détenteurs des secrets des outils des tailleurs de pierre et de la géométrie des architectes. Là est l’origine de ce fameux « secret maçonnique » qui a fait couler tant (trop) d’encre.
Le Franc-Maçon d’aujourd’hui est l’héritier de ceux-là.
Mais il a quitté le chantier opératif (de « operare » : travailler de ses mains) des cathédrales pour s’engager dans le chantier spéculatif (de « speculare » : travailler avec sa pensée) de l’humain.
Aujourd’hui, la seule cathédrale à construire est l’homme lui-même, mais rien ne change quant aux méthodes, aux outils. Les tours de main d’antan deviennent des tours d’esprit et de cœur, voilà tout.
Cette mutation de l’opératif au spéculatif a commencé dès les XVIIème siècle, et s’est parachevée durant le XVIIIème siècle, spécialement en Angleterre.
Mais laissons là l’histoire : elle n’est que l’apparence externe des choses.
Mieux vaut plonger dans la chair de la Franc-Maçonnerie pour voir et comprendre sa place dans le monde d’aujourd’hui.
La Franc-Maçonnerie est, à la fois, une foi, un ordre et une fraternité.
FOI
Elle est une foi …
Foi en l’existence d’un Grand Architecte de l’Univers.
Par là, les Maçons indiquent qu’ils ne croient pas en un univers fruit du seul hasard matérialiste : l’univers est le fruit, la manifestation, l’expression de quelque chose qui le dépasse infiniment. La nature de ce « quelque chose » importe peu : elle est et restera mystère et c’est très bien ainsi. Au moins, les Maçons ne se querellent-ils pas entre eux, comme les profanes (les non-Maçons) sur le sexe des anges ou les attributs divins. C’est là probablement, la source profonde de cette « tolérance » maçonnique dont on nous rabâche parfois les oreilles. Les Maçons ne sont pas spécialement tolérants ; ils sont simplement lucides et ne disent pas savoir alors qu’ils ne savent pas mais qu’ils savent qu’ils ne sauront jamais.
En affirmant leur foi en le Grand Architecte de l’Univers, les Maçons récusent tout humanisme : l’homme n’est ni le centre, ni le sommet, ni le but de l’Univers. L’homme est un moyen, un instrument, un artisan sur le chantier du monde au service de l’Architecte suprême.
Le monde est un chantier. L’homme est un chantier. Tout reste à construire, à créer, à édifier. Mais pas n’importe comment : il existe un Architecte suprême qui indique la voie, celle de l’harmonie universelle ou, encore, de la beauté, de la sagesse et de la force créatrices … Nietzsche dirait peut-être : de la Volonté de Puissance », Bergson : « de l’Elan Vital », Teilhard de Chardin : « du point Omega ». Cette voie est un mystère … Il faut donc sortir de son état natif d’homme aveugle et aller à la rencontre de la Lumière qui éclairera le chemin à suivre.
C’est le rôle de l’initiation que d’offrir cet accès à la Lumière.
La Franc-Maçonnerie est, en effet, initiatique c’est-à-dire qu’elle s’élabore sur base d’une méthode pédagogique bien particulière, à l’exact opposé de l’exposé dogmatique ou du cours ex-cathedra …
Cette méthode initiatique passe par un rituel qui exprime, sous forme du mythe et du symbole, les clés d’une connaissance à découvrir. Ces mythes et symboles sont des graines que le rituel sème à profusion dans le terreau d’un foi naissante. Et ces graines, si le terreau est fertile et bien arrosé de sueur méditative, germeront et pousseront jusqu’à engendrer l’arbre de la vie intérieure de chacun, chacun pour soi, en soi, par soi. La Franc-Maçonnerie, en ce sens, est une forêt où aucun arbre n’est semblable aux autres mais où la vie de l’esprit s’épanouit et s’accomplit dans la différence et l’harmonie. Cette harmonisation organique des différences s’appelle « fraternité », mais nous y reviendrons …
En somme, devenir Franc-Maçon (on n’est pas Franc-Maçon, on le devient indéfiniment …), c’est surtout avoir cette foi inébranlable en ceci que la vocation ultime de l’homme est de construire un Temple qui le dépasse infiniment, un Temple qui le transcende radicalement, en ceci que l’homme n’a de sens qu’au service de ce qui le dépasse (Nietzsche dirait que l’homme ne devient homme qu’en étant pont vers le Surhumain, c’est-à-dire vers ce qui dépasse l’homme).
La Franc-Maçonnerie offre les outils pour tracer le plan de ce Temple et pour en édifier les structures. Et cette offrande est initiatique, c’est dire qu’elle s’adresse bien plus au cerveau droit (celui de l’intuition, de l’imagination, du qualitatif, du global, de la sensibilité, de l’herméneutique, du visuel …) qu’au cerveau gauche (celui de la rationalité, du calcul, du quantitatif, de l’analytique, de la logique, du verbal, …).
En ce sens, la Franc-Maçonnerie est un anti-rationalisme, comme un pont entre Moyen-Âge et contemporanéité, par dessus de ces cinq siècles de matérialisme rationaliste et scientiste qui s’étalent de la Renaissance italienne à la Chute du mur de Berlin.
ORDRE
« Là tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté » (Baudelaire)
La Franc-Maçonnerie est un ordre. Cela signifie qu’elle est ordonnée, qu’elle est régie par une Règle (la règle est aussi un outil d’architecte …), qu’elle doit être régulière, donc.
Cette règle, cet ordre repose sur quelques principes intangibles que l’on appelle les « landmarks » (les limites du terrain, le cadre de l’épure, en quelque sorte).
Outre la foi incontournable en l’existence d’un Grand Architecte de l’Univers, le nombre et le contenu des « landmarks » connaissent différents recensements.
Les principaux sont les suivants.
L’ordre initiatique se construit sur trois degrés qui sont, dans l’ordre : celui d’Apprenti où l’on n’est pas encore initié aux secrets du métier, mais où l’on est admis aux « travaux », à l’essai en quelque sorte ; celui de Compagnon où l’on apprend les outils de la Franc-Maçonnerie (le « comment ») ; et celui de Maître où l’on découvre la vocation profonde de la Franc-Maçonnerie (le « pourquoi »).
Les Francs-Maçons appartiennent tous à une Loge, c’est-à-dire à une structure de base, à une cellule du réseau. Chaque Loge porte un nom. C’est elle le lieu de la rencontre et de l’initiation des Francs-Maçons. L’ensemble des Loges d’un même Etat est fédéré au sein d’une Grande Loge (aussi appelée « obédience ») qui est une structure purement administrative ne détenant aucun pouvoir initiatique ou hiérarchique autre que d’être le garant que toutes les Loges qu’elle fédère respectent bien les « landmarks » exprimés dans sa constitution et ses règlements.
Ma Loge s’appelle « La Parfaite Fraternité », elle est située à Mons en Belgique, elle appartient à la Grande Loge Régulière de Belgique.
Depuis la fin du XIXème siècle, sous pression positiviste et scientiste, des Loges ont fait dissidence par rapport à la Règle universelle commune et ont voulu s’affranchir de certains « landmarks », spécialement ceux concernant la foi en l’existence d’un Grand Architecte de l’Univers (ouvrant ainsi la porte à une tendance matérialiste, athée, humaniste et rationaliste) et concernant la pure masculinité (on parlera plus loin). Ces dissidences, présentes essentiellement en France et en Belgique, vivent leur vie de leur côté et pratiquent une Maçonnerie non spirituelle, essentiellement laïque, politique et lobbyiste, n’ayant gardé de la Franc-Maçonnerie régulière que quelques apparences rituéliques et formelles. Ces obédiences dissidentes s’appellent généralement « Grand Orient » ou « Droit Humain », etc …
Originellement, le métier de maçon étant très physique, on n’y trouvait guère de femmes. Parfois, des veuves de maçon étaient accueillies sur les chantiers afin d’y gagner leur pitance, mais elles n’étaient jamais initiées aux secrets du métier : nous sommes alors dans la société très machiste du Moyen-Âge chrétien, ne l’oublions pas. Depuis, cette règle de la pure masculinité s’est maintenue non pas tant « contre » la femme que comme aveu de faiblesse des hommes à être incapables de se concentrer sur leur travail sur soi en présence du beau sexe.
Cela dit, les Loges régulières, purement masculines, ont suscité des structures maçonniques parallèles destinées à accueillir les femmes, en Europe comme aux USA. Les Grandes Loges Féminines, descendantes des Loges d’Adoption souchées au XVIIIème siècle sur des Loges masculines régulières, sont de celles-là.
Chaque Loge est dirigée par un Vénérable Maître élu par l’ensemble des Maîtres.
Ce Vénérable fait office de président de séance. Il dirige les rituels et détient l’autorité sur les Frères présents. Il faut ici ne jamais confondre : faire autorité n’est pas détenir un pouvoir !
Un Vénérable fait autorité : il est respecté et écouté parce qu’il est le plus apte à diriger les travaux en vertu de sa Connaissance du métier et de ses talents sur le chantier.
Dans sa tâche, le Vénérable est entouré d’Officiers dignitaires ayant chacun leur rôle précis. Il y a un Premier Surveillant qui s’occupe des Compagnons, un Second Surveillant qui s’occupe des Apprentis, un Secrétaire qui est la Mémoire de la Loge, un Orateur qui est le garant de l’orthodoxie, un Maître des Cérémonies qui règle tous les mouvements en Loge, un Couvreur qui empêche quiconque de pénétrer dans la Loge sans en avoir reçu la permission expresse, etc …
Les « travaux » de la Loge consistent essentiellement à préparer ou à exécuter les rituels initiatiques qui jalonnent la vie intérieure de chaque Maçon.
Il s’agit d’entendre les « planches » de « demande d’augmentation de salaire » de Frères Apprentis ou Compagnons qui demandent à être reçu au grade supérieur au leur ; il s’agit d’exécuter les rituels de ces réceptions ; il s’agit de recevoir un Frère conférencier qui parlera d’un sujet exclusivement maçonnique, d’une méditation, d’une herméneutique personnelles qu’il souhaite partager ; il s’agira de « tenue administrative » d’élection du nouveau Vénérable ; etc …
Mais jamais il ne faut jamais oublier que le travail du Maçon, de chaque Maçon, ne se fait pas en Loge, mais en lui-même, à tout moment.
La Loge n’est pas le Chantier.
La Loge n’est qu’un lieu de transmission et de ressourcement. Le travail est ailleurs. Le travail maçonnique est dans l’accomplissement de soi, au service du Grand Architecte de l’Univers, sur le chantier du monde.
La Loge nourrit ce processus et ce travail, mais elle ne s’identifie jamais à lui.
FRATERNITE
La Franc-Maçonnerie, enfin, est une Fraternité : tous les Maçons réguliers du monde sont des Frères, fils de la même Veuve (la mère de l’architecte Hiram qui construisit le Temple de Jérusalem pour le Roi Salomon en Israël).
Cette Fraternité est bien plus que du copinage ou de l’amitié : « on choisit ses amis, pas ses frères ! ».
La Fraternité maçonnique répond parfaitement à Saint-Exupéry : l’amour, ce n’est pas se regarder dans les yeux, c’est regarder ensemble dans la même direction ».
Et cette direction unique, c’est précisément le service du Grand Architecte sur le chantier de l’Univers et de l’homme dans le monde.
Ce qui unit les Franc-Maçons, bien au-delà des sympathies et amitiés interpersonnelles, c’est le processus d’accomplissement que chacun expérimente à chaque heure de sa vie d’homme en quête de perfectionnement et de création de soi.
Cette Fraternité n’est pas une fraternité de comptoir ; elle est une Fraternité de combat. Combat contre soi, contre sa paresse, contre la bêtise et la barbarie, contre l’orgueil et la suffisance.
Cette Fraternité nourrit une vraie solidarité entre Maçons.
Mais cette solidarité n’est jamais copinage, affairisme, complicité malsaine, collusion, sous peine de sanctions et d’exclusion.
L’histoire des obédiences dissidentes qui ont sombré dans la politique et dans le politique, a démontré à suffisance, surtout en France, combien la Fraternité se prostitue et s’avilit dès lors qu’elle se met à servir des intérêts humains, même si parfois ils furent louables.
La Fraternité maçonnique appelle chaque Maçon a vivre sa vie en étroite connivence avec ses Frères comme l’on vit en famille sans plus ni moins.
Elle convie à sortir des schémas mercantiles du donné et du rendu, de la comptabilité des plaisirs et des douleurs : « il faut laisser ses métaux à la porte de la Loge » dit-on en Maçonnerie, ce qui signifie que le Maçon doit s’efforcer de fonctionner avec ses Frères en communauté d’esprit et en rabotant son ego.
Au « Connais-toi toi-même » socratique, répond un « Oublie-toi toi-même » maçonnique.
Seule l’œuvre importe.
Seul le chantier et le travail qui s’y fait importent, et les individualités qui y évoluent s’effacent devant le Temple qui s’érige peu à peu.
Le travail est anonyme !
Merci à toi mon F:. Jean-Claude de cette communication
Discours de Reception au 2eme Degré symbolique rite de M:.M:. 29 décembre, 2016
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireDiscours de Réception au 2eme Degré symbolique rite de M:.M:.
A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers,
Mon bien cher Frère Christ:. … Mon bien cher Frère Mic:. .., je vous ai rangé par ordre alphabétique, mais bien sûr, vous l’avez deviné il n’y a pas de préséance, vous êtes maintenant des Frères Compagnons Jumeaux. Quelle belle soirée et quel honneur pour notre RL :.
Vous êtes sûrement abasourdis par tout ce qui s’est passé et vos esprits sont sans doute un peu emmêlés et confus.
Afin de vous aider à reprendre souffle et à vous remettre, si j’ose dire, « d’équerre et de niveau ! » je vais vous résumer et commenter les points essentiels qu’il vous faudra, bien sûr, étudier en profondeur.. Ce résumé espère être plus qu’une simple conclusion à cette cérémonie…
En effet, maintenant que la rituélie est terminée, maintenant que vous n’êtes plus au cœur de l’arène, maintenant que vos sens mis à rude épreuve, reprennent gentiment leurs rythmes naturels, ce résumé se propose de revenir sur les moments particulièrement riches, de façon à ce qu’ils suscitent d’emblée votre envie, de vous mettre au travail, dans votre nouvelle vie de Compagnon. Ces coups de projecteurs que je vais essayer d’orienter au mieux, sont aussi destinés à vous donner l’envie de revivre cette cérémonie, non plus comme acteurs, mais comme spectateurs attentifs et gourmands lors d’une prochaine cérémonie d’élévation au 2ème degré.
Grâce à cette « 2ème couche en live », si je puis dire, beaucoup de choses confuses vont s’ordonner de manière naturelle et surtout beaucoup plus facilement que par la lecture sèche du rituel. Je vous recommande de faire ce voyage dans un autre atelier, le plus vite possible, étant libérés maintenant du silence, pendant que vos cœurs et vos esprits sont encore chauds de ces belles émotions. Une autre astuce que je vous propose, avant d’effectuer cette visite … ce voyage, c’est de bien relire tout le rituel du second degré, d’en noter les points obscurs à vos yeux pour les étudier avec votre Frère 1er Surveillant J-Claude. Vous pourrez effectuer ce voyage à votre guise car votre qualité de Compagnon vous autorise désormais à voyager librement sans être chaperonné par un Maître. Vous pourrez même demander à prendre la parole pour la 1ère fois…et vous verrez que ce n’est pas si facile afin de présenter les salutations de notre RL :. comme le veut la coutume et de son VM :. en chaire.
la 1ère fois…et les fois suivantes d’ailleurs….. et si tel est votre désir, je vous accompagnerai volontiers… Vous connaissez mon goût prononcé pour les voyages, que cela soit dans le monde profane ou en Franc-Maçonnerie. C’est si enrichissant et souvent plein de surprises … comme dit un FF de notre Loge absent ce soir « Que du bonheur » … Et oui mes FF :. Comment mieux assurer et consolider l’Universalisme de la Franc-Maçonnerie si ce n’est par des échanges fréquents entre les Frères, sous forme de voyages et, ce point est particulièrement important pour vous, mes Frères Compagnons, car l’une de vos tâches essentielles va être de découvrir le Monde extérieur, vous mettant ainsi dans les pas des premiers Compagnons opératifs.
Mes TC :. FF :. Christ:. et Mic:. , après avoir connu une période d’introspection et de silence, orientée sur le principe « Connais-toi, toi-même », cher aux Francs-Maçons, vous nous avez présenté des planches remarquables et au vu de vos travaux, les Maîtres de la Loge ont estimé que vous méritiez maintenant de découvrir d’autres aspects de la Franc-Maçonnerie. Dans les épreuves de réception au grade d’Apprenti vous aviez été purifiés par les éléments : terre, air, eau, feu. On s’occupait de vous…on vous travaillait au corps…et à l’esprit… et l’on vous invitait vivement à continuer…
Au 2ème degré, tout change, et le Vénérable Maître vous a prévenu d’emblée ! Soyez attentifs, vous a t il dit, le Temple de la Franc Maçonnerie va s’éclairer et vous allez connaître de nouveaux symboles…. Vous allez maintenant découvrir le Monde extérieur ! Aujourd’hui, on vous a mis en possession des moyens et des objets de la Connaissance avec un grand C majuscule (plutôt qu’un grand G) pour mieux appréhender ce monde extérieur.
Au 1er voyage, on vous a montré les 5 sens : vue, ouïe, toucher, goût, odorat et vous apprenez qu’il va falloir continuer à tailler votre pierre… mais, ce n’est plus un travail de dégrossissement qui vous est proposé comme c’était le cas lors de votre apprentissage. Non, maintenant et avec une meilleure connaissance de vous-mêmes, par vos 5 sens, vous allez polir votre Pierre en un cube parfait. Le travail « connais-toi, toi-même » continue donc mais de manière plus précise, plus raffinée, plus subtile.
Au 2ème voyage, on vous a confié le niveau et la perpendiculaire. Vous découvrez également les divers styles d’architecture, dorique, ionique, corinthien, toscan. Ainsi, il vous est proposé de construire le Temple en étant vous-même une colonne vivante, harmonieuse qui s’élève vers les hauteurs tout en vous appuyant sur la terre qui vous a donné naissance.. ce que nous dénommons l’Art Royal.
Au 3è Voyage, vous découvrez Les 7 arts libéraux, Grammaire, Rhétorique, Logique, Arithmétique, Géométrie, Musique, Astronomie et qui représentent l’ensemble des arts et des sciences humaines J’attire votre attention sur le dernier, l’Astronomie… Il est bien sur question des Sphères, céleste et terrestre qui vous suggèrent que désormais, c’est tout le domaine de l’Univers qui est proposé à vos investigations Vertigineux…quelle confiance on vous accorde par rapport à votre ancien degré d’Apprenti Attention, ne vous laissez pas griser non plus par votre nouvelle liberté…
le Vénérable Maître vous rappelle que l’Initié ne doit pas présumer de ses forces et qu’il doit demeurer modeste et c’est justement ainsi qu’il obtiendra des résultats qui sont refusés à la présomption du profane.
Au 4è voyage, vous n’avez plus qu’ deux outils dont un essentiel … la règle et je vous le rappelle qui représente la loi du GADLU. Toujours crescendo dans vos découvertes….. on vous propose, ni plus ni moins, de devenir l’intime de quelques-uns des plus grands Initiés de l’histoire de l’Humanité : Solon, Socrate, Lygure, Pythagore et I N R . Illustres grands Initiés qui, chacun, selon ses moyens et dans le cadre de son époque a délivré un enseignement basé sur la raison, l’imagination, l’amour. Sous ce sigle INRI bien entendu c’est bien tout un programme d’éducation mais surtout celui de nos illustres chevaliers R+C.
Au 5ème Voyage…grande surprise…vous voilà mes chers Frères, mains libres……et vous découvrez le dernier cartouche … Ce cartouche vous a peut – être paru, dans un premier temps, bien rébarbatif… travail impératif… devoir incontournable…etc…. Mais le Vénérable Maître vous a souligné qu’en tant qu’Initiés, nous ne devons pas travailler à contrecœur, sous la pression de la nécessité, mais au contraire, avec entrain, en artistes. Oui, mon TC FF :. , travailler en artiste, au sens le plus noble du terme, pour qui, l’œuvre seule compte et n’est pas nécessairement subordonnée à une récompense.
Vous connaissez, peut-être déjà, cette histoire qui se déroule sur un chantier du temps des Cathédrales.
Le Maître demande à 2 Compagnons tailleurs de pierre :
« que fais-tu sur ce chantier ? »
le 1er répond d’un air fatigué : « je taille des pierres ! »
le 2ème répond avec enthousiasme : « je construis une cathédrale ! »
Voilà toute la différence entre le travail subi et le travail sublimé par le grand Œuvre, qui devient alors plaisir, joie, épanouissement partagé avec les autres Hommes Quelle que soit la place que vous occuperez sur le chantier, même la plus humble, vous saurez que votre effort concourt à la réalisation de l’ordre cosmique et qu’ainsi vous coopérerez à l’exécution du Grand Œuvre selon le plan du Grand Architecte de l’Univers. Enfin, à l’issue de cet ultime voyage, vous avez été conduit au pied de l’Orient et où brillait à vos yeux le grand symbole du Compagnon … l’Etoile Flamboyante …
Ah…mes Frères, vous n’avez pas fini de découvrir des choses inouïes derrière ce symbole, en premier lieu, l’interprétation qui est traditionnellement donnée par les anciens rituels : à savoir : – Le Grand Architecte de l’Univers, créateur du Monde entier Ou bien…..tenez-vous bien, mes Frères… L’Initié, celui qui a été élevé jusqu’au faite du temple sacré…c’est-à-dire …Vous, mes Frères … ou tout au moins…Vous, potentiellement… comme tous les Frères ici présents…… Vous imaginez le travail à accomplir…. mais que ce travail proposé est bien enthousiasmant au regard du but, de l’idéal à atteindre. Mon cher Christ:. , mon cher Mic:. , cela peut vous paraître bien fou, bien insensé, étant donné notre petitesse par rapport à l’Univers…..mais n’oubliez pas que, comme l’indique notre rituel ; en tant qu’Initiés, vous savez que vous portez en vous-mêmes un reflet de la Grande Lumière et que par conséquent, vous pouvez vous mettre au travail avec confiance, ardeur, joie pour exécuter ce Grand Œuvre selon le plan du Grand Architecte de l’Univers.
Que de clins d’œil encore vous allez découvrir… 5 Que l’Homme s’inscrit parfaitement dans l’Etoile à 5 branches et que c’est sans doute le symbole de l’Alliance entre l’Humain et le « Divin », entre la Terre et le Ciel, le Tout, le Grand Architecte de l’Univers…… Quand vous aurez vraiment travaillé, vraiment étudié, ce symbole si riche, ainsi que les autres symboles du 2ème degré, vous vous approcherez de plus en plus de l’Initié, réconcilié avec lui-même, intérieurement harmonisé et heureux. Vous serez alors parmi les Hommes, facteurs de paix, de Joie et d’Amour.
L’Etoile Flamboyante vous donnera la clé du passage de l’Equerre au Compas. A ce stade, mon cher Christ:., mon cher Mic:., et avec l’aide bienveillante de tous vos FF :. Et principalement du Frère 1er Surveillant, JClaude vous reviendrez vers nous, les bras chargés d’un superbe morceau d’architecture, digne d’un Maître.
En attendant ce moment heureux pour toute la Loge, Je vous dis simplement…
Allez mes Frères… Au Travail !!!
Dans la Confiance, la Joie et la bonne humeur….
et que l’Etoile Flamboyante illumine votre chemin !
J’ai dit, V:. M:.
Circulation de la Lumière 15 octobre, 2016
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaireToute maçonnerie trouve sa justification dans la construction d’un monde harmonique …. Un monde qui respecterait des lois que l’on qualifierait d’universelles … un monde où les idées et les actes seraient conformes aux règles posées selon des voies qui ne nous sont pas connus et qui, pourtant, orchestrent tout …
Toni Seron formulera d’une autre manière ce désarroi de tout être face à la justification de sa propre destinée … « notre absolue impuissance devant la Gnose est la seule Porte qui peut nous ouvrir aux processus vitaux de la grande Pyramide, à la mortification, à la genèse du Grand Œuvre … Seul ce sacrifice, ce broyage intérieur conscient et responsable du moi septuple, du moi entier … l’intérieur et le supérieur … cette impuissance fondamentale … cette innocence des premiers jours est acceptée par la Lumière des lumières, la Gnose … il s’agit, alors d’être élève d’un apprentissage qui confesse intérieurement son propre état, qui accepte, maintenant ce qu’il est sans duplicité !!!! … les 33 vertèbres de sa forme animale s’apaisent, alors, sans forcer … une nouvelle colonne va pouvoir s’ériger … le vieux serpent de feu, la vieille colonne de mercure se posent afin de laisser l’intelligence, la lumière du nouveau matin circuler dans ce vieux corps moribond » …
Homme connais-toi, toi-même !!!!
Notre Rituel nous invite à nous souvenir … de notre source !!!!
« ….. Il est une Force qui ne cesse de pénétrer tout ce qui vit, et par laquelle toute Lumière trouve l’aliment qui lui est propre. »
Les éléments de notre réflexion étant posés ….
Le frère ou la sœur dans l’état d’esprit décrit ci-dessus ayant choisi son véhicule d’accès à la connaissance … la franc-maçonnerie et notamment la nôtre …. s’avancera sur le parvis du temple … puis pénétrant dans celui-ci … son espace sera empli de symboles vivants lesquels animés selon leurs rôles et fonctions par une rituélie appropriée amènera à sa conscience une substantifique information … cette information … il devra l’ingérer … en comprendre sa raison dans le cheminement de sa vie … et surtout elle facilitera le déploiement de champs successifs de conscience ….
Ainsi la rituélie l’enveloppera d’un égrégore approprié au voyage initiatique … il sera invité à se mettre dans un état méditatif le plus parfait ….
1 : Nous appellerons ce stade … celui du Plan de Conscience Primordiale …
nous sommes, alors, dans des plans non manifestés mais bien présent … structurellement actif … dans le subtil et dans un espace encore occulte (ce sera le plan Monadique des Orientaux) … Ce stade est représenté par le Naos … Seule la lumière éternelle est présente au centre du triangle …
Jusqu’à maintenant ce plan était le domaine réservé des occultistes.
Voilà posé le problème de nos origines, de l’origine de toute chose, les principes et les ressorts de la création du monde manifesté et notamment de la vie …
« ….. Il est une Force qui ne cesse de pénétrer tout ce qui vit, et par laquelle toute Lumière trouve l’aliment qui lui est propre. »
Voilà qu’apparait la lumière primordiale unique … blanche enfermant en elle les 7 couleurs
de l’arc en ciel et pourtant son existence rassemble toutes les forces pénétrantes et agissantes … et à partir d’elles … tout devient possible
Le 21ième Siècle sera spirituel ou ne sera point (André Malraux dixit) … indiquent, en cela, que rationalisme et métaphysique doivent se rencontrer. Des avancées considérables en matière de physique et notamment avec la formation de nouvelles sciences associées à la « Physique Quantique » la relation entre « Science et spiritualité » émergent curieusement et rendent évident ce lien. De quoi réconcilier Scientifiques et Hermétistes ? … rien n’est moins sûr, encore et pourtant les deux rives de la connaissance … se rejoignent en une « Terre » ou l’unité fait loi
Ervin Laszlo, Philosophe & Scientifique, dans son livre « Science et Champ Akashique » nous rappelle ceci :
« Bien que l’on ait encore beaucoup à découvrir sur le vide quantique, il est, déjà, clair qu’il s’agit d’un médium cosmique super-dense qui transporte la lumière et toutes les forces universelles de la nature. Les ondes de pression peuvent s’y propager et ainsi traverser l’univers d’un bout à l’autre. C’est du moins ce qu’avance le physicien mathématicien Hartmut Muller, selon qui la dimension observée de tout objet, des atomes aux galaxies, est déterminée par l’interaction des ondes de pression qui se propagent dans le vide …. Etant donné que l’univers est fini, une fois rendues au « point dimensionnel critique les ondes se superposent et créent des ondes statiques durables. Ces ondes déterminent les interactions physiques en établissant la valeur des forces gravitationnelles et électromagnétiques, ainsi que des forces nucléaires fortes ou faible. Par résonance, ces ondes amplifient certaines vibrations et en restreignent d’autres. Elles sont donc responsables de la distribution de la matière partout dans le cosmos. Tous les processus ont un rythme interne propre qui dépend de leur résonance avec les ondes statiques du vide. Muller conclut que le vide est un arrière-plan cosmique ultrafaible qui agit tel un « champ morphogénétique » …
Alors, de récentes découvertes viennent confirmer la présence d’ondes de pression dans le vide. Les astronomes de l’observatoire Chandra-X-Ray de la NASA ont décelé une telle onde engendrée par le « trou-noir » supermassif se trouvant dans la constellation de Persée à quelques 250 millions d’années-lumière de la Terre. Cette onde de pression provenant du vide se traduit musicalement par un Si bémol[i]. IL s’agit d’une vraie note qui se déplace dans le vide depuis 2,5 milliards d’années et que notre système auditif ne peut entendre vu que sa fréquence se situe 57 octaves sous le Do central d’un piano …
Un champ qui transporte la lumière (ou des ondes de photons) et des ondes de pression dense, et qui, par ailleurs, remplace l’énergie perdue par les atomes et les systèmes solaires n’est pas du tout une entité théorique et abstraite … »
Erwin Laszlo ajoute « Ainsi le vide quantique transporte lumière, énergie, pression et son. Se pourrait-il aussi qu’il soit doté d’une autre propriété lui permettant de mettre en corrélation des évènements distants et séparés ? Qu’il crée les corrélations assurant l’incroyable cohérence des quanta, de l’organisme, de la conscience et de l’univers tout entier ? »
Le doute que le mystérieux champ mettant en en jeux des corrélations de transcendance spatio-temporelle dans le cosmos et la conscience soit un champ d’in-formation situé au cœur même du cosmos est confirmé : « le champ du point zéro » du vide quantique est non seulement un champ énergétique « super-dense » mais il est un champ d’’in-formation « super-riche » … il est la mémoire holographique de l’univers …
En une phrase simple: Il (le vide quantique) contient de l’Information (ou de l’in-formation) c’est-à-dire des règles et des données nécessaires à la formation de l’univers dans son unité et dans ses parties !!!!
Ainsi la lumière éternelle (Lumière centrale) est-elle posée opportunément sur le triangle du Naos. Elle seule représente la nature réelle et subtile de toute chose dans état existant avant apparition de toute manifestation
2 : Dès lors, notre rituelie annonce un deuxième plan qui va naître de la propagation de la lumière universelle … Le maître de cérémonie va recueillir les éléments nécessaires à la poursuite de l’ouverture de canaux de communication avec les énergies
fondatrices … Cela se traduit par lafiguration d’un lien lumineux entre la flamme éternelle et une des étoiles du flambeau du Vénérable …
Le Maitre des Cérémonies tel l’Hermès apporte la lumière au Vénérable Maître … ainsi le plan primordial … permet une première manifestation … celle de mettre en jeu les premières fonctions nécessaires à la production de toutes manifestations … (nous sommes là sur le plan de la manifestation dans le sous plan trinitaire des déclinaisons fonctionnelles du Naos)
- Le Vénérable Maître allume, alors, une étoile et pas n’importe la quelle avec un boutefeu allumé à la flamme éternelle … celle qui a la position centrale de son candélabre car elle est bien la réplication, à ce stade de la flamme primordiale … mais déjà transposée dans un espace qui va se manifester du fait de la mise en œuvre des 3 premiers attributs
(Triangle équilatéral dont la symbolique rappelle les trois plans devant être présents avant toutes choses et avec toutes choses : le plan Atmique[ii] où Volonté, le plan Bouddhique[iii] ou Amour-Sagesse et enfin le plan Manasique[iv] ou Intelligence-Action )
…. Dès lors apparait le mouvement … nécessaire à tout acte opératif (effet miroir entre les mondes)
- Mise en lumière des 3 premiers attributs à la position centrale du candélabre du Vénérable Maître
A : le premier surveillant allume son flambeau à la position centrale du candélabre du Vénérable Maître … dans le silence (ce qui va être actif de façon opérationnelle se nourrit ou se met en résonance vibratoirement avec la lumière primordiale) … puis rejoint sa place
B : le second surveillant allume son flambeau à la position centrale du candélabre du VM … dans le silence (ce qui se prépare en vue d’être actif de façon opérationnelle se nourrit ou se met en résonance vibratoirement avec la lumière primordiale)) … puis rejoint sa place
C : le Scribe allume son flambeau à la flamme centrale … dans le silence (l’ensemble y compris la mémoire et la conscience s’éveille et se met en résonance vibratoirement avec la lumière primordiale … le lien avec l’Akasha doit être constitué et opérationnel)) … puis rejoint sa place
Ainsi, la flamme centrale, vient adombrer la loge de ses principes moteurs et opère un transfert équationnel ….
(Sur le plan symbolique apparait les premiers éléments d’un Carré long (Occident, Septentrion, diagonale NE-SO)
Cela fait le Vénérable Maître allume les deux autres étoiles de son candélabre (le Vénérable Maître devient alors la clef de voute … de ce qui va se mettre en place
… à ce moment, et à ce moment là seulement apparait le premier triangle opératif dans le monde manifesté
Nous parlons ici du Triangle (72-36-72): Second Surveillant – VM – Premiersurveillant …. (Lequel aura son « répondant » Orateur – Couvreur – Scribe (nous remarquerons que dans ce deuxième triangle seul le Scribe est porteur de lumière) …. Et cela est logique car la lumière adombre tous les espaces … Eclairé par elle, l’Orateur représente bien, maintenant, celui qui fait respecter la loi et les processus d’organisation et d’Harmonie. Le Couvreur est bien, aussi, celui qui est dépositaire du passé et de l’histoire de la loge dans sa dimension « la plus inspirée » tant il est vrai que bien que surgi du Passé … il régule le présent dans ses flux et participe de l’avenir par sa sagesse
…. Le monde, que nous venons de décrire, n’est pas encore tout à fait maçonnique (car en effet ce que nous venons de dire n’est pas vu comme cela seulement en Maçonnerie … on le trouve dans bien des décodages extrême orientaux notamment) … Le Monde Maçonnique est en cours de gestation (il sera, en effet, maçonnique seulement lorsque les joyaux de la loge seront en place.)
3 : Ce mouvement qui commence à se manifester dans la création, sur le plan opératif, ne peut être mis en œuvre que si l’esprit domine la volonté d’actionet celle-ci doit être éclairée/illuminée par les trois piliers du temple (ou Petites lumières) … c’est le 3ième plan nécessaire afin que tout acte soit juste, harmonique et conforme à la loi de Maat
Notre temple et ceux qui s’y rassemblent seront sous l’influence de la « Sagesse », de la « Force » et de la« Beauté » …
Le Vénérable Maître en Chaire descend de l’Orient. L’expert vient se placer à l’orient pour en garder fermement l’entrée …
Le Vénérable Maitre en Chaire allume son boutefeu à la lumière éternelle puis se dirige vers la colonne « Sagesse » l’autre
- Sagesse,
Le VÉNÉRABLE MAITRE
« Mes sœurs et mes frères, les fondations de notre Temple sont posées, ce Lieu est saint, et notre œuvre séculaire peut reprendre son cours ….
….. Selon l’antique prophétie d’Hermès, voici que l’Égypte est devenue veuve et d’hommes et de Dieux. Mais nous, Vrais & Anciens Maçons de la Terre d’Égypte, nous conservons précieusement et maintenons le dépôt de la terre de Memphis.
C’est pourquoi, Seigneur de vérité, que tous les hommes connaissent sous tant de nom divers, …
- Toi qui es pour nous l’Architecte Suprême de tous les Mondes …..
- Toi qui as dit « J’ai créé toutes les formes avec ma Parole, alors qu’il n’y avait encore ni Ciel ni Terre »
… reçois en cet instant nos hommages. Éclaire nos travaux et dissipe les Ténèbres qui voilent Ta Vérité, afin que se révèlent à nous les Plans Parfaits de Ta Sagesse Éternelle gouvernant tous les Mondes »
Le PREMIER SURVEILLANT
« Toi qui a dit: « Je suis la source des existences et de tous les Êtres, je suis hier & je connais demain …… » Salut à toi !! »
Le SECOND SURVEILLANT
« Toi qui a dit « Je suis l’Éternité, le Monde, le Temps, le Devenir, j’ai pour essence le Bien, le Beau, le Bon, le Véridique …. » salut à Toi !!!! »
- Force,
Le VÉNÉRABLE MAITRE
« Salut à Toi, Seigneur de l’Éternité, dont les Noms sont multiples et les formes mystérieuses ! Soutiens ce Temple par Ta FORCE, connue des seuls enfants de la Lumière » …..
Le PREMIER SURVEILLANT
.. « OSIRIS à la robe de Lumière, couleur du Principe éternellement pur, nous célébrons Ton Harmonie suprême, à laquelle nous espérons participer dans l’AMENTI. »
- Beauté,
Le VÉNÉRABLE MAITRE
« ISIS qui sait rassembler la Parole Sacrée, la maintenir en son ordre et la communiquer aux Initiés, Toi qui les habitues à persister dans les Saintes Pratiques, dont la fin est d’obtenir la Connaissance de l’Être Premier et Souverain, accessible à la seule intelligence, les enfants de l’Art Royal saluent ici Ta BEAUTÉ Ineffable » …
Le SECOND SURVEILLANT
« ISIS, Divine Mère, au Voile teint des Couleurs innombrables du Monde, nous communions tous en la compréhension du Mystère que Tu as révélé aux Hommes » …
Lors de l’allumage des chacune des colonnes le Maître des Cérémonie devance le Vénérable Maître, se met à l’ordre de sa fonction et frappe de façon énergique le sol avec son bâton lorsque l’étoile est allumée.
Cette frappe énergique ancre opérativement les forces de production du monde manifesté …. sur le plan symbolique apparaissent les éléments suivants d’un Carré long (Sud-midi, Occident, diagonale NW-SE) … l’ensemble formant un réceptacle de la lumière d’Orient….
Pour mémoire, La Colonne corinthienne (H=10D) est celle de la Sagesse, la Colonnedorique (H=8D) est celle de la Force et la Colonne ionique (H=9D) est celle de laBeauté. La somme des trois nombres donne vingt-sept : Nombre de l’Univers.
Il sera aisé de constater que les deux diagonales des deux « carrés long » se coupent très exactement à la position du Naos …. Exactement comme les diagonales du Carré long formées par la pose des phylactères lors de la sacralisation d’un temple qui permettent la pose de la Pierre Cubique à pointe !!!
4 : la sacralisation de tout action se confirmera par la cérémonie des parfumspar le Vénérable Maître.
Celui-ci se place entre les colonnes « Force » et « Beauté » … avance vers le Naos. Il est dos à l’Occident puis …..
(met l’encens dans le brûle parfum) « Que ce parfum de suave odeur apaise nos âmes, (met l’encens dans le brûle parfum) atténue nos passions, (met l’encens dans le brûle parfum) et qu’il nous rende fraternel les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cœurs. »
Le brule parfum est placé à la pointe Occidentale du Naos … il repend sa subtile essence issue du monde divin modestement déjà décrit … il en imprègne tout espace de toute vie avant que ne se précise l’espace-temps opératif choisi par nos frères et sœurs pour œuvrer dans la matière
5 : La franc-maçonnerie est un sous-ensemble de l’humanité au service de cette harmonie universelle … elle vient jouer son rôle selon des règles et des principesqui lui sont propres au travers des outils de la manifestation que nous avons tous acceptés …. Et que nous nommons « Les trois grandes lumières » de la maçonnerie c’est-à-dire Equerre, Compas et la règle … lesquelles sont enlacés selon une symbolique particulière attaché au grade travaillé et propre à notre Rite …. Ces lumières ne sont pas d’ordre physique mais elles pointent sur une référence absolue en matière de pratique opérative !! (D’où leur empreint à la franc-maçonnerie de métier)
Nous noterons, que c’est à partir de ce moment qu’une loge devient clairement maçonnique et investie d’une mission pour le moins humaniste et, pour le mieux, dispensatrice de connaissance … avec la totalité de ses « moyens » visibles ou invisibles …
Au moment où tous les joyaux de la loge sont enlacés le Delta Lumineux (36°108°36°)s’éclaire …. 108° correspondront aux 108 rayons qui adombrent nos trois mondes à partir du plan Divin … Dans nos Rites nous trouverons au centre « l’œil d’Horus » … 108 un clin d’œil sans doute aux 108 grains du « malla » dont la maitrise totale signifie « Eveil »
Dans d’autres le Nom ineffable « Iod He Vav He » … dans d’autre, encore, « un Point » … Les travaux sont, alors, sous les meilleurs auspices
6 : Pour être complet dans le champ maçonnique … un autre élément important doit figurer :
Tout ce qui a été dit est peut-être d’un intellectualisme contestable mais souvenons-nous, nous sommes à ce stade des constructeurs !!!! … il nous manque les plans de l’architecture que nous construisons grâce au « formatage » que nous avons reçu en héritage par la structure linguistique de note ADN et les états de conscience transmis …. Ces plans qui doivent guider les apprentis, Compagnons et Maître … doivent être mis dans une crypte … sous le pavé mosaïque …. Car ils ne peuvent
pas être lu par le monde profane mais aussi par les frères et sœurs qui n’auraient pas, eux, fait l’effort de les découvrir, tel des spéléologues de la conscience intérieure …
Dans notre Rite : Nous ferons figurer un dessin d’architecte représentant une pyramide …. Symbole s’il en est du lien fort et puissance entre Science et ésotérisme
Seule sera mise et à ce stade, en apparence la patente de Loge …
Clôture des travaux
… la fermeture des travaux se fera par le processus inverse ….
La loge ayant opéré son travail … le frère ou la sœur œuvrera dans le monde profane selon les connaissances nouvelles acquises … ainsi, transforme t’il le monde selon son état de conscience …
Dernière remarque
S’agissant des étoiles du temple nous retrouverons l’ennéade qui caractérise le temple symbolique …. Car nous avons réalisé l’équation 1 + 9 … le Un étant symbole de l’origine de tout monde manifesté (lumière éternelle) … et le nombre 9 (3 pour le VM, 3 Scribe, Second Surv, Premier Surv, 3 Sagesse, Force, Beauté) … ainsi l’ennéade procède bien de l’Unité
Ennéade … qui comme le savent les frères et sœurs maçons du monde entier guide nos pas tout le long de nos échelles maçonniques …
Gérard Baudou-Platon
[i] L’on retrouvera sur ce thème de la musique des sphères de nombreux auteurs en particulier :
Aristote & Aristoxène qui établiront une première correspondance entre les planètes et des notes de musique
(Lune : « Ré », Mercure : « Do », Vénus : « Si bémol », Soleil : « La », Mars : « Sol », Jupiter : « Fa », Saturne : « Mi »)
- Dans la famille des Pythagoriciens … Philolaos de Crotone, Platon, Ptolémée … auront leurs correspondances
- De même au moyen âge avec les Néo-Platonicien (Plotin, Boèce …) & Copernic
- Ensuite Kepler
- Enfin, les temps modernes avec les Radiosources
[ii] Considération sur le plan Atmique … à rapprocher du Sanscrit « Âtma » … selon le dictionnaire de la Sagesse Orientale (Robert Laffont) … l’ÂtmaBoddha, littéralement « Connaissance de Soi » … le court mais important traité de l’Advaïta-Védenta, attribué à Shankara et régulièrement cité dans la littérature de cette philosophie, les 68 Sloka (vers) de l’œuvre traitent des principaux sujets important de l’indouïsme : Âtman, Brahman, l’effacement de da Brahman derrière les formes du monde sensible, ainsi que les méthodes qui mèment à la connaissance de Soi et à la délivrance
Âtman : Terme désignant, selon la conception hindouiste, le soi véritable et immortel de l’homme, ce que l’Occident appelle « l’âme » … spectateur impartial du « Jîva » .. il se situe, au-delà, du corps et de la pensée … conscience absolue …. Le Bouddhisme nie en revanche l’existence d’Atman …
JÎva : « Vivre » … être vivant incarné … Le Soi incarné s’identifie à un corps, une pensée … devenu égo, il se crée l’illusion d’une individualité et d’une causalité et s’enchaine ainsi au cycle de la naissance et de la mort …
[iii] Plan Bouddhique … à rapprocher de : le Bouddha considère que la vie est éphémère (Anitya), impersonnelle (Anâtman, Skandha) et donc douloureuse (Duhkha). La prise de conscience de ces Trois caractéristiques de l’existence (Trilakshana) marque le début du cheminement Bouddhique. La souffrance est le résultat du désir (Trishna) dont la disparition entraine la délivrance du Samsarâ …. Le Bouddhisme explique cet enchainement des êtres aux cycles des renaissances par la chaîne de production conditionnée (Pratîtya_Samutpada) …. La fin de ce cycle correspond à la réalisation du Nirvâna. Le Chemin pour y parvenir conformément aux quatre nobles vérités est le sentier Octuple qui enseigne la moralité (Shîla), la méditation (Samadhi, Dhyana), la sagesse et la connaissance (Prajnâ) ….
[iv] Plan Manasique …. Vient de Manas terme sanscrit ….
Pour les Hindous = Capacité de réflexion partie de l’Antahkarana, l’organe interne. Grace à Manas, nous recevons les impressions du monde extérieur qui dont soumise à la buddhi … manas nous incite au doute, nous aide à prendre des décisions et à changer nos désirs en actes …
Buddhi : composante de l’Antahkarana permettant de classifier les impressions sensibles grâce à sa capacité de discrimination …. Instrument inanimé qui, avec l’aide de l’intelligence et la connaissance de l’Âtman, développe toutes les facultés de l’homme jusqu’à l’intuition
Pour le bouddhisme : Esprit, intelligence. Manas désigne au sens le plus large l’ensemble des facultés et des activités intellectuelles, le fonctionnement intellectuel de la conscience.
Dernière des 6 bases (L’œil, l’Oreille, le Nez, la Langue, le Corps et l’Esprit), Manas en est là 6ième base et constitue le fondement de toutes activités psychiques …. En tant que facultés de pensée, manas est considérée comme un sens supplémentaire adapté aux objets rationnels comme l’œil l’est aux objets visuels
Manas constitue le 7ième des 8 variétés de conscience
Source : http://gerardplaton.neowordpress.fr/
LA MACONNERIE DISSEQUEE 24 février, 2016
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireUnion Maçonnique Universel du Rite Moderne
LA MACONNERIE DISSEQUEE Samuel Prichard 1730 |
Eques a Leopardo aureo
Liberaliter agere
Ce texte est un des textes fondateurs, en particulier pour ceux qui pratiquent les rites basés sur les principes des Moderne. C’est la première divulgation complète avec le grade de Maître. Je pense donc qu’il est de mon devoir de Franc-Maçon, dans la recherche de la vérité, de le mettre gracieusement à la disposition des Sœurs et des Frères. Que le traducteur et les frères qui m’ont aidé soient remerciés.
J’ai inclus le tableau de la Grand Loge de Londres fait par Picart en 1735. On le trouve dans Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde. Source : Bibliothèque nationale de France.
Ce document est particulièrement intéressant : il montre bien la forme en équerre de la table autour de laquelle les Frères se réunissaient et l’emplacement des trois chandeliers.
Je vous joins en introduction un petit texte de l’érudit de notre Ordre en ce début du 3ème millénaire: Alain Bernheim.
Jean-Claude Villant jvillant@yahoo.fr
Membre de l’académie Internationale du Vème Ordre U.M.U.R.M.
Que nous apprennent les plus anciens documents maçonniques écrits en anglais?
Tout ce que nous savons des anciennes cérémonies maçonniques en Grande-Bretagne se trouve réuni dans un livre intitulé The Early Masonic Catechisms, publié en 1943 par Douglas Knoop, G. P. Jones et Douglas Hamer. Une seconde édition de cet ouvrage, revue et complétée, fut publiée en 1963, avec une Préface de Harry Carr. Elle comprend notamment la transcription de dix manuscrits (catechisms) et de dix divulgations imprimées.
Les trois plus anciens manuscrits transcrits dans ce livre proviennent d’Écosse et furent écrits dans les années 1700, c’est-à-dire avant qu’aucune Grande Loge au monde n’ait été fondée. Ils sont divisés en deux parties distinctes: l’une comprend les questions et les réponses que l’on posait à un Maçon qui affirmait être en possession du « Mot de Maçon » avant de le reconnaître (comme tel). Ces questions et réponses deviendront ce que nous appelons aujourd’hui instructions ou mémentos (les Anglais les appellent catechisms ou lectures) et donneront naissance au milieu du 18è siècle à l’ouverture et à la clôture rituelle des travaux d’une loge. L’autre partie décrit notamment une cérémonie se rapportant à la communication du « Mot de Maçon » à un Apprenti. Cette cérémonie est l’ancêtre de ce que nous appelons aujourd’hui initiation, passage et élévation, c’est-à-dire la manière de recevoir un profane dans la Franc-Maçonnerie (l’initier comme Apprenti), puis de lui conférer deux autres grades, ceux de Compagnon et de Maître.
La première divulgation imprimée fut publiée à Londres en avril 1723. La dernière divulgation de cette première période, Masonry Dissected de Samuel Prichard, date d’octobre 1730. Ce texte célèbre est particulièrement intéressant pour deux raisons: il est le premier à reproduire en trois parties séparées les questions et les réponses concernant les grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître; il est également le premier à narrer les circonstances dans lesquelles l’architecte Hiram fut assassiné. Comme la mention de ce meurtre ne se trouve ni dans la Bible ni dans les Old Charges (les anciens manuscrits des maçons opératifs), on peut en conclure que son récit a dû être inventé aux environs de 1730.
Aucun de ces vingt textes ne constitue un « rituel » au sens contemporain du mot, c’est-à-dire le dialogue et la description des actions accomplies pour ouvrir et fermer les travaux d’une loge, ou pour conférer un grade. Mais presque tous comprennent différentes versions du serment que prêtait, comme aujourd’hui, un nouveau Maçon, serment par lequel il s’engageait, sous peine de châtiments graves, à ne révéler d’aucune manière les secrets qui lui avaient été transmis. Les précédentes générations d’historiens maçonniques en tirèrent la conclusion apparemment logique qu’on ne saurait accorder d’authenticité aux textes de ces divulgations puisqu’ils ne pouvaient avoir été écrits que par des parjures… Jusqu’au jour où le hasard fit qu’on s’aperçut que quelques lignes écrites en 1702 dans le Livre d’Architecture d’une loge d’Écosse se retrouvaient presque identiquement dans les anciens manuscrits des années 1700 (cf. Harry Carr, AQC 63, 1950, pp. 259-263). Les historiens anglais comprirent alors qu’il convenait de ne pas confondre les documents manuscrits qui avaient sans doute servi d’aide-mémoire, avec certains textes imprimés, publiés dans le but de ridiculiser la Franc-Maçonnerie ou de lui porter tort. Ils en conclurent que plusieurs de ces textes étaient très vraisemblablement authentiques.
Ils estiment d’autre part qu’aucune autre divulgation de caractère authentique ne fut publiée en anglais pendant la période comprise entre octobre 1730 et avril 1760.
Alain Bernheim 33ème
La maçonnerie disséquée
(1730)
Samuel Prichard
Commentaire et traduction nouvelle par Gilles Pasquier
Description générale et véridique de toutes ces parties depuis l’origine jusqu’au moment présent. Telle qu’elle est donnée dans les Loges régulières constituées tant en ville qu’à la campagne, selon les différents grades d’admission. Donnant un récit impartial de leur procédure régulière lors de l’initiation de leurs nouveaux membres à l’ensemble des trois grades de la Maçonnerie, c’est-à-dire
I. Apprenti Entré. II Compagnon du Métier. III Maître.
A cela est ajoutée sa propre défense par 1’auteur.
Troisième édition par Samuel PRICHARD ancien membre d’une Loge constituée.
LONDRES: Imprimé pour J. Wilford aux Trois Fleurs de Lys* derrière la maison du chapitre près de Saint -Paul
1730
Prix : 6 pence
(SERMENT)
Samuel Prichard a fait le serment que le texte ci-annexé est un texte authentique et véridique dans tous les détails.
(A juré le 13e jour d’octobre 1730 Aérant moi R. Hopkins)
SAM. PRICHARD
(Dédicace)
A la Très Vénérable et Honorable Fraternité des Maçons France et Acceptés.
Frères et compagnons,
Si les feuillets qui suivent, écrits avec impartialité, obtiennent l’approbation unanime d’une si illustre Société, je ne doute pas que leur caractère général ne soit diffusé et estimé parmi le reste de l’humanité cultivée, ce qui, je l’espère, donnera, entière satisfaction à tous les amis de la vérité, et je resterai, avec une très humble soumission, le plus obéissant et le plus humble serviteur de la Fraternité.
Ce « catéchisme » est assurément un grand classique du corpus des textes anciens de la maçonnerie, puisqu’on en connaît plus de trente éditions sans tenir compte des éditions pirates. La première parution est du 20 octobre 1730 et ce fut sans doute un succès de librairie, car un second tirage intervint le 23 octobre suivant et un troisième le 31 octobre. C’est sur cette troisième édition, dont un exemplaire est conservé au British Muséum et dont le texte est reproduit dans Tue Early Masonic Catechisms de Knoop, Joncs et Hamer que nous avons travaillé.
On disposait jusqu’à présent d’une traduction française de Masonry Dissected datée de 1743 (reproduite en 1976 par les éditions du Baucens). Cette dernière traduction était précieuse mais incomplète, voire erronée sur quelques points; il convenait donc d’en présenter une nouvelle aux curieux de la tradition maçonnique.
Les faux frères ou imposteurs
On se posera bien sûr la question de savoir si l’auteur était maçon. D’après Harry Carr (AQC, n° 94, p. 107) Samuel Prichard était en 1728 visiteur de la loge « Le Cygne et la Coupe» et membre de la loge « La Tête d’Henry VIII ».
Samuel Prichard se présente lui-même comme un ancien maçon, mais aussi comme un adversaire résolu de la maçonnerie. C’est du moins ce qui apparaît dans la justification qui suit le texte du catéchisme proprement dit. Pour S. Prichard, la maçonnerie est une escroquerie à laquelle il ne faut pas se laisser prendre. C’est d’ailleurs pour lever ce leurre et le rendre inopérant que S. Prichard dévoile du mieux qu’il peut les « secrets » de la maçonnerie.
Du mieux qu’il peut et c’est déjà très bien: cet adversaire de la maçonnerie est très informé sur le sujet, le contenu du pamphlet en fait foi. C’est justement au vu de cette richesse documentaire que la réaction de S. Prichard à l’égard de la maçonnerie nous étonne. La raison de cet étonnement, c’est que l’on sait qu’une position initiatique implique, pour être soutenue, certaines conditions, nécessaires mais non suffisantes il est vrai. Ces conditions font l’objet de la plus grande attention de la part des maçons du XXè siècle où règne la quantité: pureté des rituels et mise en pratique effective. Nous n’avons pas à dire ici quels effets portent les rituels qui remplissent ces conditions. Seulement, nous devons remarquer qu’en 1730 lesdites conditions étaient indubitablement respectées: le rituel était alors dans sa pureté d’origine et Masonry Dissected nous donne le reflet d’un rituel déjà très complet. Quant à la pratique, elle n’était à coup sûr pas remplacée par une simple lecture. Or, il semble que S. Prichard – s’il a été comme il l’affirme, maçon et donc impétrant dans un rite maçonnique – n’ait rien vécu: il ne lui est rien arrivé. Pour lui les secrets de la maçonnerie se réduisent aux mots, signes et attouchements qu’il dévoile et il a tout à fait l’air d’un profane avec tablier (alors que nous connaissons des maçons sans tablier).
Entrait-on facilement dans une loge en 1730 ? C’était sans doute difficile, mais faisable: les tavernes où se réunissaient les loges étaient des lieux publics. Dans la mesure où l’information sur les individus circulait plus lentement que de nos jours, un « voyageur » pouvait se faire passer pour « visiteur » après avoir prêté l’oreille au bon moment, ou même après avoir lu A Mason’s Examination. Tout cet arrière-plan donne au maçon S. Prichard une responsabilité qui dut peser lourd dans la décision du député grand maître de proposer dès le 15 décembre 1730 (E.M.C., p. 17), que désormais l’entrée en loge ne soit plus accordée qu’à des visiteurs dont les membres de la loge pourraient se porter garants. Les minutes de la Grande Loge précisent bien que cette proposition faisait suite à la parution de Masonry Dissected. On comprend dès lors l’opinion défendue par B.E. Jones dans Freemason’s Guide and Compendium, selon laquelle I interversion des mots de reconnaissance avait été rendue nécessaire par les publications de A Mason’s Examination et de Masonry Dissected. Il est vrai que, pas plus dans Masonry Dissected que dans A Mason’s Examination, on ne discerne entre J. et B. quel mot est spécifique du premier ou du second grade: les deux textes attribuent à la fois J. et B. à l’apprenti. Mais outre qu’ils exposent des détails propres à chacun des deux grades, ces pamphlets permettaient à un patron de taverne de faire ce que l’on vit à l’époque: créer de faux maçons pour quelques shillings. L’interversion des mots allait s’ajouter à la précaution, déjà mentionnée, voulue par le député grand maître et contribuer à protéger les loges des « faux frères ou imposteurs »., selon son expression.
Les cowans
Les imposteurs ont leurs pendants opératifs, les cowans, à propos desquels le catéchisme de 1730 se montre très sévère dès le grade d’apprenti: si un cowan était surpris pendant les tenues on le condamnait à rester sous la gouttière de la loge par temps de pluie! Le malheureux devait y être contraint, sauf bien sûr si cette peine était fictive comme celle de l’obligation. Mais le fait que le rôle de couvreur, chargé de tenir les cowans à l’écart, soit dévolu au plus jeune apprenti est significatif: même le débutant de la loge était supérieur aux cowans, qu’il apprenait très tôt à traiter en ennemis.
Qui étaient donc ces cowans?
En nous référant au regretté Harry Carr (The Free-Mason at Work, p. 86) et à Knoop et Jones (The Genesis of Freemasonry, p. 28) nous pouvons dresser le portrait de ces ouvriers. C’étaient des bâtisseurs non maçons qui, à l’origine, n’avaient le droit de construire que des murs en pierres sèches. En 1636, à Canongate, on autorise les cowans à utiliser de la glaise comme mortier, mais pas du mortier à la chaux. En 1623 à Glasgow, on autorise un cowan, un certain John Shedden, à construire des murs avec un mortier de glaise, mais sans chaux ni sable, et jusqu’à une hauteur d’une aune seulement. Dans ce dernier cas, le cowan était dûment enregistré dans la liste des ouvriers du chantier, mais il s’agit là d’une exception dans tous les autres cas il était interdit à un maçon de donner du travail à un cowan. Les Statuts Schaw de 1598 comportent cette interdiction. Il existe même un document de la célèbre loge « Mary’s Chapel » d’Édimbourg, document daté de 1599, qui rapporte qu’un maçon avait dû reconnaître et confesser avoir offensé le surveillant et les maîtres en donnant du travail à un cowan. Ce maçon dut faire une « humble soumission » et promettre de ne pas recommencer.
Harry Carr remarque encore qu’à Kilwinning, les maçons qui acceptaient des cowans étaient condamnés par la loge à des amendes assez lourdes. Et, à Edimbourg, les cowans n’étaient admis au chantier du château que les semaines où aucun maçon n’y travaillait. C’est l’occasion pour notre historien de constater que le terme de cowan est d’origine écossaise. 11 faut souligner à ce propos que les sources de l’Oxford English Dictionary, à l’article cowan, sont toutes écossaises; et que le Chambers Scots Dictionary, qui est un dictionnaire de langue écossais-anglais, comporte bien un article cowan. La présence de ce mot dans Masonry Dissected serait un signe certain de l’influence de l’Ecosse sur la maçonnerie anglaise.
Le rituel de la Première Grande Loge
On ne possède pas le rituel de la Grande Loge de Londres ou Première Grande Loge, fondée en 1717, mais c’est à ce rituel que se réfère Masonry Dissected comme on va le voir. Il va de soi que nous ne considérons pas que la Première Grande Loge avait unifié le rituel de ses loges en 1730. On sait qu’avant 1717 existaient des différences d’une loge à l’autre puisque les «catéchismes», dont notre revue publie les traductions, ne sont pas semblables les uns aux autres. Cela continua sans doute au sein de la Première Grande Loge. C’est d’ailleurs ce qu’explique B.E. Jones dans son récit sur la querelle des Anciens et des Modernes. Les grades mêmes n’étaient pas unifiés: en 1738 certaines loges de la Première Loge sont signalées comme ayant « aussi » un grade de maître (Constitutions d’Anderson, p. 184-190). Cela prouve au moins qu’en 1738 le système à trois grades n’était pas pratiqué par toutes les loges de l’obédience.
Néanmoins, on peut se faire une idée approximative de ce qu’était, en 1730, le rituel de la Première Grande Loge en lisant Masonry Dissected car c’est bien de cette maçonnerie-là que S. Prichard nous parle.
Les preuves de ce que nous avançons là sont dans le pamphlet même: il s’agit de la liste de loges qui fait suite à la justification de l’auteur. Cette liste est apparue dans la troisième édition de Masonry Dissected, édition faite par Prichard lui-même et non par un éditeur pirate. C’est la liste des loges « constituées » et il faut savoir que ce qu’on appelait « loges constituées » en Angleterre en 1730, c’étaient celles de la Grande Loge et non d’autres. On trouve ce terme de constituted dès 1723 dans les Constitutions d’Anderson (p. 71) où il est dit que les loges doivent être solennellement constituées par le grand maître ». L’usage de ce mot est d’ailleurs resté de nos jours pour désigner cette cérémonie spéciale au cours de laquelle le grand maître constitue une loge.
C’est donc bien la liste de loges de la Grande Loge de Londres, année 1730, que S. Prichard donne à la fin de son pamphlet. Au reste, si l’on avait quelque doute, il suffirait de comparer cette liste au tableau publié par Erich Lindner dans L’Art royal illustré (p. 257). Ce tableau donne une série de petites images. Ce sont les enseignes des tavernes où se réunissaient les loges de la Première Grande Loge en 1735, soit cinq ans seulement après la publication de S. Prichard. Les enseignes sont numérotées et accompagnées des noms des rues, des quartiers ou des villes où sont situées les tavernes. Les loges prenaient tout simplement, comme titre distinctif, le nom de la taverne où elles se réunissaient. Par exemple, l’enseigne numéro 23 nous montre un croissant de lune accompagné de la mention « Cheapside ». Cela veut dire qu’en 1735, la loge n°23 se réunissait dans la taverne de la Demi-Lune située dans le quartier londonien de Cheapside. Or, que trouvons-nous dans la liste donnée par S. Prichard? Qu’en 1730 une loge portant le numéro 23 s’appelait • La Demi-Lune et se réunissait dans Cheapside les premier et troisième mardis de chaque mois.
Autre exemple: dans la liste de 1730 nous trouvons, au numéro 11, la loge de « la Tête de Reine » qui se réunissait dans Knaves-acre les premier et troisième mercredis de chaque mois. Et dans le tableau de 1735 on voit, au numéro 11, une enseigne constituée par un portrait de femme couronnée, accompagnée de cette mention de lieu: Knaves-acre ».
On retrouve en tout trente-cinq loges de la liste de 1730 dans le tableau de 1735. Certaines ont entre-temps changé de numéro, mais pas de nom ni de lieu de tenue, comme la loge du « Cerf blanc » qui se réunissait à Bishopsgate et portait les numéros 44 en 1730 et 45 en 1735. Cela ferait vraiment trop de coïncidences: c’est bien de la maçonnerie de la Première Grande Loge dont nous parle S. Prichard. Il faut d’ailleurs noter au passage qu’il y a, en plus des similitudes, des différences entre les deux listes. En 1730 la liste comporte soixante-sept loges alors que le tableau de 1735 en donne cent vingt-neuf, dont plusieurs d’ateliers supérieurs au grade de maître. Par ailleurs, sur les soixante-sept loges de 1730, trente-deux ont disparu (ou changé de nom?) en 1735. Tout cela donne l’impression d’un formidable bouillonnement et l’impression est encore plus forte si l’on continue les comparaisons en utilisant la liste publiée à la fin de l’édition de 1738 des Constitutions d’Anderson.
Hiram enfin
Avec le manuscrit Graham (1726) on assistait au premier redressement d’un corps, mais ce n’était pas encore du cadavre d’Hiram qu’il s’agissait. Depuis quand était-il question de cet assassinat dans la franc-maçonnerie? Dans Early masonic Pamphlets (p. 193), Knoop et Jones nous rapportent un texte qui constitue une sorte de prospectus destiné à un public de maçons; « La Maçonnerie antédiluvienne ». Ce document fait allusion au « fils d’une veuve, tué d’un coup de masse». En 1723, le pasteur Anderson mentionnait Hiram dans la première édition des Constitutions, mais ne soufflait mot de la destinée du maître et de sa position de référent dans le rituel d’élévation (11-12, note). Il est vrai qu’en 1723, la Première Grande Loge ne fonctionnait encore qu’avec un système à deux grades, ainsi qu’en témoigne l’article IV des Constitutions de 1723.
Comment la mise au point, ou pour mieux dire la mise en rite, de la légende d’Hiram avait-elle pu s’opérer? Nous devons bien admettre que le processus est encore très mal connu et nous espérons que des documents anciens restent à découvrir qui nous apprendront la vérité sur tout cela. Toutefois il est possible de résumer la situation de la maçonnerie en 1730 de la façon suivante:
La Grande Loge de Londres, ou Première Grande Loge, fondée en 1717, avait débuté avec un système à deux grades: l’apprenti et le compagnon ou maître; le maître en titre étant le maître de la loge, celui qui préside.
Par ailleurs, il existait un système à trois grades. Témoignent de l’existence de ce système les manuscrits Trinity College (1711) et Graham (1726). En témoigne également un document de la loge de Dumbarton Kilwinning, daté de 1726 et que nous rapporte Harry Carr (The Free Mason at Work, p. 274): ce texte dit que le compagnon Gabraël Portefield a été reçu maître « après avoir renouvelé son serment et payé son droit d’entrée».
Si l’on admet que le grade de maître est apparu au terme d’une évolution, on peut considérer que le manuscrit Graham (1726) nous donne un état primitif du grade: pas encore de meurtre, Noé tient la place d’Hiram, mais on relève bien un corps. Dans cette perspective et compte tenu du fait que les deux textes peuvent appartenir à deux «courants »différents, Masonry Dissected donne un état du rite très avancé dans l’évolution du grade. Très avancé, mais pas encore achevé: les trois grades ont encore entre eux des adhérences et la distinction de chaque grade par rapport aux autres n’est pas tout à fait réalisée. Par exemple, l’apprenti reçoit deux mots alors que, quelques années plus tard, un de ces deux mots sera attribué à l’apprenti, l’autre au compagnon. Autre exemple:
Harry Carr (The Free-Masons at Work, p. 104) souligne que d’après S. Prichard, c’est dans la Chambre du Milieu que se trouve la lettre G et que le compagnon reçoit son salaire. Enfin, on verra en lisant Masonry Dissected que les cinq points par lesquels on relève le maître, sont encore les cinq points du « compagnonnage».
Ces quelques réflexions nous rendent évident le fait que les maçons spéculatifs ont intérêt à savoir ce qu’est la maçonnerie opérative, la franc-maçonnerie ayant connu une mutation en passant de l’état opératif à l’état spéculatif. Ce changement de nature qui a pris en tout et pour tout une vingtaine d’années semble s’être accompagné de l’avènement du mythe d’Hiram dans le rituel du troisième grade.
Le judéo-christianisme de la maçonnerie
On verra dans Masonry Dissected que le livre sur lequel se prête l’obligation du maçon est la Bible. La Bible est d’ailleurs la source de plusieurs éléments du catéchisme concernant le Temple de Salomon, sa construction et certaines de ses parties. Le passage de la Bible, dans lequel se trouvent les mots, est cité dès le grade d’apprenti et, bien sûr, le roi Salomon est cité dans le grade de maître. On trouve également au grade d’apprenti la précision suivante: la loge est située dans la vallée de Josaphat, et si elle est orientée c’est parce que toutes les églises et chapelles le sont. Au grade de compagnon la description des colonnes est empruntée à la Bible et accompagnée de la référence biblique. Enfin, toujours au grade de compagnon, il est expliqué que si les loges s’appellent loges de Saint Jean, c’est que celui-ci fut le prédécesseur du Sauveur et qu’il traça la première ligne parallèle à l’Evangile.
Tout cela donne à Masonry Dissected un caractère nettement judéo-chrétien. Cela ne doit pas surprendre les maçons du XXè siècle, même s’ils ont acquis la conviction du contraire. Il nous semble utile de faire ici la distinction entre ce qui est de l’ordre de la conviction ou de l’opinion, et ce qui est de l’ordre de l’information. L’étude des textes anciens de la maçonnerie et des versions d’origine des différents rites encore pratiqués à notre époque montre à l’évidence que la franc-maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne, indépendamment des différentes convictions et opinions qui ont pu se former à ce sujet et dont chacun est libre.
Dans les rituels de langue française cela est vrai même pour le plus récent des rites encore actifs de nos jours, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, dont la plus ancienne version connue remonte au plus tôt à 1804.
Dans ce rite, c’est sur la Bible qu’est prêtée l’obligation d’apprenti (Guide, p. 22 et 31) de même que celles de compagnon et de maître (p. 62 et 89). L’hypothèse selon laquelle on pourrait remplacer la Bible, non plus pour un impétrant mais en permanence, par divers livres tels que le Coran ou le Zend Avesta est certes intéressante, mais ce serait sortir de son cadre propre le livre qui doit s’y trouver pour y insérer des livres appartenant à d’autres traditions. Bien sûr, il existe une initiation chinoise Ming dans laquelle l’impétrant pose le genou nu sur une équerre, mais cela ne prouve qu’une chose: que l’acte de construire prête partout à sacralisation. Le premier homme qui construisit, fût-ce une cabane, fit sortir l’humanité des cavernes. En cessant de vivre sous terre et dans les abris naturels, en accédant à la surface de l’ordre naturel et en le modifiant par des constructions l’homme savait, comme les alchimistes, qu’il aidait la nature et que la nature l’aidait. Construire c’était toucher à l’Œuvre de Dieu, mais aussi participer à celle-ci. Il est bien normal qu’il ait été saisi de crainte et d’adoration tout à la fois, d’une part, et que ce comportement fondamental n’ait pas été propre au monde occidental ni à la maçonnerie, d’autre part.
Les maçons du Rite Ecossais Ancien et Accepté des origines n’utilisaient d’ailleurs pas la Bible sans savoir ce qu’ils faisaient. Des signes de cette conscience apparaissent dans le corps du rituel dès le grade d’apprenti: — Pourquoi votre loge est-elle située est et ouest?
— Parce que tous les temples le sont ainsi.
— Pourquoi cela?
— Parce que l’Evangile fut d’abord prêché dans l’est et s’étendit ensuite dans l’ouest. (Guide, p. 33.)
Il en va ainsi jusqu’au grade de maître. On demande au maître:
— Pourquoi étiez-vous sans souliers?
Et le maître de répondre
— Parce que le lieu où je fus reçu était une terre sainte, sur laquelle Dieu dit à Moïse: « Ote tes souliers, car le lieu où tu marches est une terre sainte. »
Ce n’est donc pas â l’étourdie que le Rite Écossais Ancien et Accepté avait un caractère judéo-chrétien: c’était témoigner de ses sources mêmes. C’est également évident pour le Rite Français et encore plus pour le Rite Ecossais Rectifié.
Ce ne sont pas là des remarques ponctuelles. Le Rite Ecossais Ancien et Accepté plonge ses racines dans la maçonnerie des « Anciens » et c’est même là ce qui lui valut son titre d’Ancien. Cette maçonnerie des « Anciens »a été elle aussi victime d’une divulgation: en 1760 un ouvrage intitulé Trois Coups distincts donnait une description complète de ce qu’était le rite des Anciens.
Cela nous permet de vérifier qu’en 1760, aux trois grades, on prêtait les obligations sur la Bible(Three Distinct Knocks, p. 19, 40 et 54) et que dès le grade d’apprenti, il était fait référence au roi Salomon et â la construction du Temple (ibid., p. 30). Entre autres preuves de l’ancrage judéo-chrétien de ce rite des «Anciens », on trouve, toujours au grade d’Apprenti, ces questions et réponses (p. 32):
— Pourquoi, mon frère, onze font-ils une loge?
—Parce qu’il y avait onze patriarches quand Joseph fut vendu en Egypte et qu’on le crut perdu.
— Quelle est la seconde raison mon frère?
— il n’y avait plus que onze apôtres après que Judas eût trahi le Christ.
Là encore si la maçonnerie décrite dans Trois Coups distincts ne doit rien au hasard quant à ses sources, c’est bien que la maçonnerie britannique de 1760 descendait de celle de 1730 que Prichard nous montre émerger dans un système à trois grades.
Ce qui n’était pas nouveau pour la maçonnerie de 1760 ne l’était pas davantage pour celle d’avant 1730. Il n’est pour le vérifier que de lire les textes anciens publiés en traduction dans ce cahier.
Il est clairement question de Noé, de Salomon et du Christ dans le manuscrit Graham de 1726. Cela n’est d’ailleurs pas spécifique des textes anglais. Dans le manuscrit Dumfries (1710), peut-être d’origine écossaise, les données extraites de l’Ancien et du Nouveau Testament abondent. Nous n’en rappellerons que trois tirées des questions et réponses de ce catéchisme:
1) David prescrivait que les fondations du Temple fussent posées sur une « aire à blé, comme vous pouvez le lire dans la Sainte Bible, où elle dénomma l’aire d’Oman le Jébuséen ».
2)- Combien d’échelons y avait-il dans l’échelle de Jacob?
— Trois.
— Lesquels?
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
3) Le Christ est le marbre blanc sans tache, la pierre que les bâtisseurs ont rejetée, mais que Dieu a choisie d’entre les autres pour que le Temple puisse être construit.
Il n’est pas jusqu’aux textes écossais de 1696 et 1700 qui ne précisent que c’est sur la Bible que l’on prête l’obligation du maçon. Ces deux manuscrits, Edimbourg (1696) et Chetwode Crawley (1700), donnent même, en dépit de leur brièveté et de leur dépouillement, deux références bibliques pour les mots J et B: I Rois, 7-21, et II Chroniques 3, dernier verset.
Nous ne citons même pas ici tous les textes anciens. Qu’on y aille voir: le manuscrit Sloane (1700) et le manuscrit du Trinity College (1710) n’infirment pas notre thèse, bien au contraire. A Mason’s Confession (1727) ou le manuscrit Wilkinson (1727). Une telle constance de la part des maçons, de 1696 à 1804, n’a d’autre explication que celle que nous avancions au début de notre propos: la maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne.
Ceci nous amène à une double réflexion.
Bien des maçons pensent que puisqu’il est interdit par les Constitutions d’Anderson (1723) d’être un athée stupide, il suffit d’être un athée intelligent pour faire un maçon régulier. Nous n’avons pas la prétention d’être nous-mêmes un très fort angliciste mais enfin, il faut être vraiment très faible en langue anglaise pour donner dans le panneau. Relisons Anderson: « … If lie rightly understands the Art, lie will never be a stupid Atheist, nor an irreligious Libertine. »Si d’après cette phrase il est possible, selon certains traducteurs d’Anderson, d’être un athée intelligent, il sera tout autant possible d’être un libertin religieux. Voilà ce qu’on gagne à philosopher prématurément: la position de l’adjectif devant le substantif ne doit pas faire illusion, en anglais c’est la règle – ça s’appelle de la syntaxe – et pour le pasteur Anderson et ses lecteurs anglophones, un athée est stupide tout comme un libertin est irréligieux. Par suite, ni l’un ni l’autre ne pouvaient être maçons en 1723. La seconde réflexion découle de la première. Il n’entre aucune part d’interprétation dans notre traduction de la phrase d’Anderson citée plus haut, en voici la preuve. On s’est beaucoup servi de cette phrase pour le plus grand profit des athées intelligents, mais aussi pour promouvoir une sorte de « religion maçonnique »: la religion naturelle ou déisme. Cette religion naturelle serait sans révélation, une religion d’avant les opinions particulières que sont par exemple le judaïsme et le christianisme. Ce dernier point est exact, et c’est bien à la religion de Noé que pensait Anderson; il le dit nettement dans ses Constitutions de 1738. Mais il faut être aussi ignorant de la Bible que les athées intelligents le sont de la syntaxe anglaise pour croire que le pasteur Anderson proposait une religion naturelle en 1723 et 1738 aux maçons de la Première Grande Loge. Il eût été étonnant en effet qu’un pasteur ne connaisse pas la Bible et en l’occurrence les passages desquels il ressort que Noé, tout au long de son histoire, a bénéficié de nombreuses révélations sur lesquelles il réglait ses actes. Noé ne marchait dans les voies du Seigneur que parce que celles-ci lui étaient tracées d’en haut. Voici trois citations parmi bien d’autres qui confirment ce que nous disons:
1) Alors Dieu dit à Noé: la fin de toute chair est arrêtée par-devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors (Genèse, 6-13, 14). 2) L’Eternel dit à Noé: entre dans l’arche, toi et toute ta maison; car je t’ai vu juste, devant moi parmi cette génération (Genèse, 7-1).
3) Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant: voici, j’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous (Genèse, 9-8, 9). Ainsi Noé, après avoir été sauvé grâce à l’avertissement de Dieu, devint l’ouvrier de Dieu en servant à la création selon Ses directives. Si l’on admet que le pasteur Anderson avait lu la Bible, on admettra aussi que la religion noachide dont il parlait en 1738 n’était pas le déisme. Cela méritait d’être précisé avant que le lecteur n’entre, par la lecture de Samuel Prichard, dans les secrets et mystères de la Maçonnerie du pasteur Anderson.
Traduction
INTRODUCTION
L’institution primitive de la Maçonnerie repose sur le fondement des sciences et Arts Libéraux, mais plus spécialement sur le cinquième, C’est-à-dire la Géométrie. Car c’est lors de la construction de la Tour de Babel que l’Art et le Mystère de la Maçonnerie furent en premier introduits, et de là transmis par Euclide, digne et excellent mathématicien des Egyptiens, et il les communiqua à Hiram, le Maître-Maçon qui s’occupa de la construction du Temple de Salomon à Jérusalem, où il y eut un excellent et singulier Maçon qui commandait sous les ordres de leur Grand-Maître Hiram; son nom était Xannon Grecus, il enseigna I’ Art de la Maçonnerie à un certain Carolos Marcil en France, qui fut élu plus tard Roi de France. Et de là ensuite il fut introduit en Angleterre à l’époque du Roi Athelstone, qui ordonna qu’une assemblée fût tenue une fois chaque année à York, ce qui fut sa première introduction en Angleterre. Et les Maçons étaient faits de la manière suivante.
“Tune unus ex Senioribus teneat Librum, ut illi vel ille ponant vel ponat Manus supra Librum ; tum Praecepta debeant legi”. C’est-à-dire: Tandis que l’un des Anciens tient le Livre, qu’il (ou ils) mette(nt) leurs mains sur le Livre pendant que le Maître devra lire les Lois ou Devoirs,
Lesquels Devoirs étaient: qu’ils soient sincères les uns envers les autres sans exception, et s’engagent à secourir les Frères et les Compagnons dans la nécessité, ou bien leur donnent du travail et les rétribuent en conséquence,
Mais durant ces derniers temps, la Maçonnerie n’est plus composée d’artisans, comme elle l’était dans son état primitif, lorsqu’un petit nombre de questions par demandes et réponses était suffisant pour déclarer un homme suffisamment qualifié comme Maçon opératif.
Les termes de Maçonnerie Franche et Acceptée n’ont pas été entendus (tels qu’ils le sont maintenant), jusqu’à ces dernières années. Il n’a été question d’aucune Loge Constituée ni de communications trimestrielles jusqu’en 1691 lorsque des Lords et des Ducs, des Hommes de Loi et des Commerçants, et autres négociants plus modestes; les portiers, n’étant pas exceptés, furent admis dans ce Mystère ou dans cette absence de Mystère. La première catégorie fut reçue en versant une très grosse somme, la seconde à un taux moyen, la dernière pour la somme de six ou sept shillings, en échange de quoi ils reçurent l’insigne honneur qui est (comme ils disent) plus ancien et plus honorable que l’Etoile et la Jarretière ; son ancienneté repose d’après les Règles de la Maçonnerie, sur le fait qu’il aurait été transmis par leur tradition sans interruption depuis Adam, ce que je laisse au lecteur Impartial le soin d’examiner
Des Maçons Acceptés proviennent les Vrais Maçons et des deux proviennent les Gorgomons, dont le Grand-Maître, le Volgl, tire son origine des Chinois, dont les écrits, si on peut les croire, soutiennent l’hypothèse des Pré-Adamites, et par conséquent doivent être plus anciens que la Maçonnerie.
La société la plus libre et la plus ouverte est celle du Grand Kaihebar, qui consiste en une compagnie choisie de gens compétents, dont le principal, sujet de conversation concerne le Commerce et les Affaires, et développe une amitié mutuelle sans contrainte ni restriction.
Mais si, après son admission dans les secrets de la Maçonnerie, quelque nouveau frère n’aime pas leurs façons et se met à réfléchir en voyant qu’on lui a soutiré aussi aisément son argent, se retire de la fraternité ou bien se tient éloigné à cause des dépenses trimestrielles de la. Loge et des Communications trimestrielles, bien qu’il ait été légitimement admis dans une Loge Régulière et Constituée, il lui sera refusé le Privilège (en tant quo Frère Visiteur) de connaître le Mystère pour lequel il a déjà payé, ce qui est en contradiction manifeste avec l’Institution do la Maçonnerie elle-même, ainsi qu’il apparaîtra de toute évidence dans le traité qui suit.
Gravure de Bernard Picart Grande Loge de Londres 1735 Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde Source : Bibliothèque nationale de France http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b23005558/f105.item vue 105 Le Grade de l’Apprenti Entré |
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1 | D. | D’où venez-vous? | |||||
R. | De la Sainte Loge de Saint Jean | ||||||
2 | D. | Quelles recommandations en avez-vous apportées ? | |||||
R. | Les recommandations que j’ai apportées des Très vénérables Frères et Compagnons de la Très Vénérable et Sainte Loge de Saint Jean d’où je viens, et vous salue trois fois de tout cœur. | ||||||
3 | D. | Que venez-vous faire ici ? | |||||
R. | Non pas faire ma propre volonté. |
Mais soumettre mes passions: prendre en mains les Règles de la Maçonnerie. Et ainsi faire des progrès quotidiens. 4 D.Etes-vous Maçon ? R.Je suis reconnu et accepté comme tel parmi les Frères et Compagnons. 5 D.Comment connaîtrai-je que vous êtes Maçon ? R.Par les Signes et les Attouchements et les points parfaits de mon Entrée. 6 D.Que sont les signes? R.Toutes équerres, angles et perpendiculaires 7 D.Quels sont les attouchements? R.Certaines poignées de main régulières et fraternelles 8 Examinateur:Donnez-moi les Points de votre Entrée. Répondant:Donnez-moi le premier et je vous donnerai le second. 9 Examinateur:Je le garde. Répondant:Je le cache. 10 Examinateur:Que cachez-vous ? Répondant:Tous secrets et mystères des Maçons et de la Maçonnerie, sauf à un Frère véritable et légitime après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régu1ièrement assemb1és. 11 D.Où avez-vous été fait Maçon? R.Dans une Loge juste et parfaite. 12 D.Qu’est-ce qui fait une Loge juste et parfaite ? R.Sept ou plus. 13 D.De quoi se composent-ils ? R.D’un Maître, de deux Surveillants, de deux Compagnons du Métier et de deux Apprentis Entrés. 14 D.Qu’est-ce qui fait une Loge ? R.Cinq 15 D.De quoi se compose-t-ils ? R.D’un Maître, de deux survei1lants, d’un Compagnon du Métier, d’un Apprenti Entré.
16 D.Qui vous a amené en Loge ? R.Un Apprenti Entré.17 D.Comment vous y a-t-il amené ? R.Ni nu ni vêtu, ni pied nu ni chaussé, dépouillé de tous métaux et avançant dans une attitude droite. 18 D.Comment avez-vous été admis ? R.Par trois grands coups. 19 D.Qui vous a reçu ? R.Un Deuxième Surveillant. 20 D.Qu’a-t–il fait de vous ? R.Il. m’a conduit à la partie Nord-Est de la Loge et m’a ramené ensuite à l’ouest et m’a remis entre les mains du Premier Surveillant. 21 D.Qu’a fait de vous le Premier Surveillant? R.Il m’a présenté et m’a montré comment marcher (par trois pas) vers le Maître. 22 D.Qu’a fait de vous le Maître ? R.Il m’a fait Maçon. 23 D.Comment vous a-t-il fait Magon ? R.Avec le genou nu fléchi et le corps dans l’Equerre, le Compas ouvert sur le sein gauche nu, la main droite nue sur la Sainte Bible. Dans cette posture, j’ai prêté l’Obligation (ou serment) du Maçon. 24 D.Pouvez-vous répéter cette Obligation? R.Je vais m’y efforcer,
(Ce qui est comme suit).
25 Moi, par ceci, solennellement je fais vœu et jure en Présence de Dieu Tout-Puissant et de cette Très Vénérable Assemblée, que je garderai et cacherai et jamais ne révélerai les Secrets ou Mystères des Maçons ou de la Maçonnerie qui me seront révélés, sauf à un Frère véritable et légitime, après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régulièrement assemblés.
Je promets et fais vœu en outre que je nie les écrirai, ni ne les imprimerai, ni ne les marquerai, ni ne les taillerai ni ne les graverai, ou les ferai écrire, imprimer, marquer, tailler ou graver sur le bois ou la pierre, en sorte que le caractère ou l’impression visible d’une lettre puisse apparaître, par quoi on pourrait l’obtenir illicitement.
Tout ceci sous un châtiment qui ne saurait être moindre que d’avoir la gorge coupée, la langue ôtée du palais(1) de la bouche le cœur arraché la bouche, le cœur arraché d’en dessous le sein gauche, et qu’ils soient enterrés dans les sables do la mer, à une encablure du rivage, là où la marée monte et descend deux fois en 24 heures, mon corps étant réduit en cendres, mes cendres dispersées sur la surface de la terre en sorte qu’il ne subsiste plus aucun souvenir de moi parmi les Maçons.
Ainsi que Dieu me soit en aide.
1 Le texte anglais porte roof, mais il faut vraisemblablement lire root.
26 D.Quelle est la forme de la loge? R.Une équerre. 27 D.Quelle longueur? R.De l’Est à l’Ouest.28 D.Quelle largeur? R.Du Nord au Sud. 29 D.Quelle hauteur? R.Des pouces, des pieds et des toises innombrables, aussi haut que les cieux. 30 D.Quelle profondeur? R.Jusqu’au centre de la terre. 31 D.Où se tient la Loge ? R.Sur une terre sainte, ou sur la plus haute colline ou la plus profonde vallée, ou dans la vallée de Josaphat, ou en tout autre lieu secret. 32 D.Comment est-elle située ? R.Plein Est et Ouest. 33 D.Pourquoi ainsi? R.Parce que toutes Eglises et Chapelles le sont ou devraient l’être ainsi. 34 D.Qu’est-ce qui soutient une Loge ? R.Trois grandes colonnes. 35 D.Comment les nomme-t-on? R.Sagesse, Force et Beauté. 36 D.Pourquoi ainsi? R.Sagesse pour créer, Force pour soutenir et Beauté pour orner. 37 D.De quoi votre Loge est-elle couverte? R.D’un dais nuageux de couleurs variées (ou des nuages). 38 D.Avez-vous des meubles dans votre Loge ? R.Oui. 39 D.Quels sont-ils ? R.Le pavé mosaïque, l’étoile flamboyante et la houppe dentelée. Quel est leur usage? 40 D.Quel est leur usage? R.Le pavé mosaïque est le sol de la Loge, l’Etoile Flamboyante, le Centre, et La houppe dentelée la bordure tout autour. 41 D.Quels sont les autres meubles d’une loge ? R.La Bible, le Compas et 1’Equerre. 42 D.A qui appartiennent-ils en propre? R.La Bible à Dieu, le Compas an Maître et 1’Equerre au Compagnon du Métier. 43 D.Avez-vous des bijoux dans votre Loge ? R.Oui. 44 D.Combien ? R.Six. Trois Mobiles et trois immobiles. 45 D.Quels sont les bijoux mobiles ? R.L’équerre, le niveau et la perpendiculaire. 46 D.Quel est leur usage ? R.L’équerre sert à tracer des lignes exactement à angle droit, le niveau à vérifier toutes les horizontales et la perpendiculaire à vérifier toutes les verticales. 47 D.Quels sont les bijoux immobiles ? R.La planche à tracer, la pierre brute et la pierre ouvrée. 48 D.Quel est leur usage ? R.La planche à tracer sert au Maître pour y dessiner ses projets, la pierre brute sert aux compagnons du Métier pour y essayer leurs bijoux et la pierre ouvrée à l’Apprenti Entré pour y apprendre à travailler. 49 D.Avez-vous des Lumières dans votre Loge? R.Oui, trois. 50 D.Que représentent-elles? R.Le Soleil, la Lune et le Maître Maçon.
Ces lumières sont trios grandes chandelles placées sur de hauts chandeliers.
51 D.Pourquoi cela ? R.Le Soleil pour gouverner le Jour, La Lune, la Nuit et le Maître Maçon sa Loge. 52 D.Avez-vous des lumières fixes dans votre Loge ? R.Oui. 53 D.Combien? R.Trois. N.B. Ces lumières fixes sont trois fenêtres, Qu’on suppose (mais ce n’est pas le toujours le cas) se trouver dans toute salle où une Loge est tenue, mais plus exactement les quatre points cardinaux conformément aux antiques règles de la Maçonnerie. 54 D.Comment sont-elles disposées ? R.L’Est, au Sud et à l’Ouest. 55 D.Quel est leur usage ? R.Eclairer les hommes lorsqu’ils vont au travail, lorsqu’ils y sont, et lorsqu’ils en reviennent. 56 D.Pourquoi n’y a-t-il pas de lumière au Nord? R.Parce que le Soleil n’envoie aucun rayon à partir de cette région. 57 D.Où se tient votre Maître ? R.A l’Est. 58 D.Pourquoi cela? R.Comme le Soleil se lève à l’est pour ouvrir le jour, de même le Maître se tient à l’Est (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et l’équerre au cou) pour ouvrir la Loge et mettre ses hommes au travail. 59 D.Où se tiennent vos Surveil1ants ? R.A l’Ouest. 60 D.Quel est leur devoir? R.Comme le soleil se couche à l’ouest pour fermer le jour, de même les Surveillants se tiennent à l’ouest (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et le niveau et l’équerre au cou) pour fermier la Loge et renvoyer les hommes du travail en leur payant leur salaire. 61 D.Où se tient le plus ancien Apprenti Entré? R.Au Sud. 62 D.Quel est son office? R.Entendre et recevoir les instructions et accueillir les Frères étrangers. 63 D.Où se tient le dernier Apprenti entré ? R.Au Nord. 64 D.Quel est son devoir? R.Ecarter les manœuvres et les indiscrets. 65 D.Si un manœuvre (ou un écouteur aux portes) est attrapé, comment doit-on le punir? R.En le plaçant sous les gouttières des Maisons (lorsqu’il pleut) jusqu’à’ à ce que 1’ eau lui entrant par les épaules ressorte par les souliers 66 D.Quels sont les secrets d’un Maçon? R.Des signes, des attouchements et de nombreux mots. 67 D.Où conservez-vous ces secrets ? R.Sous mon sein gauche. 68 D.Avez-vous une clé pour ces secrets ? R.Oui. 69 D.Où la gardez-vous ? R.Dans une boîte en os qui ne peut être ouverte ou fermée qu’avec des clés d’ivoire. 70 D.Pend-elle ou gît-elle ? R.Elle pend. 71 D.A quoi pend-elle ? R.A un câble de 9 pouces ou un empan. 72 D.De quel métal est-elle ? R.D’aucun métal ; mais c’est une langue du bon renom aussi bonne dans le dos d’un Frère qu’en face de lui.
N.B. La clé est la langue, la boîte en os les dents, le câble la racine de la bouche(1).
(1)Le texte anglais porte également ici roof. II faut vraisemblablement lire encore root.
73 D.Combien y a-t-il de principes en Maçonnerie? R.Quatre. 74 D.Quels sont-ils? R.Le point, la ligne, la surface et le volume. 75 D.Expliquez-les. R.Le point est le centre (à partir duquel le Maître ne peut s’égarer) la ligne est la longueur sans largeur, la surface la longueur et la largeur, le volume englobe le tout. 76 D.Combien de signes principaux ? R.Quatre. 77 D.Quels sont-ils? R.Le Guttural, le pectoral, le manuel et le pédestre. 78 D.Expliquez-les. R.Le Guttural, la gorge; le pectoral, la poitrine; le manuel, la main; le pédestre, le pied. 79 D.Qu’apprenez-vous comme gentilhomme Maçon? R.La discrétion, la moralité et la bonne amitié. 80 D.Qu’apprenez-vous comme Maçon opératif ? R.A tailler, à équarrir, à façonner la pierre, à poser un niveau et à dresser une perpendiculaire. 81 D.Avez-vous vu votre Maître aujourd’hui ? R.Oui. 82 D.Comment était-il vêtu ? R.D’une veste jaune et d’une culotte bleue.
N.B. La veste jaune est le compas et la culotte bleue les pointes d’acier.
83 D.Pendant combien de temps servez-vous votre Maître ? R.Du lundi matin au samedi soir. 84 D.Comment le servez-vous ? R.Avec la craie, le charbon de bois et la terrine. 85 D.Que désignent-i1 ? R.Liberté, Ferveur et Zèle. 86 Examinateur ormez-moi le signe d‘Apprenti Entré Répondant:Etendre les quatre de la main droite et les retirer en travers de la gorge, o’ est le signe, et il demande l’attouchement,
N.B. L’attouchement se fait en pressant l’extrémité du pouce de_1a main droite sur la première articulation de1’index de 1a main droite du Frère. Il demande un mot.
87 D.Donnez-moi le mot, R.Je l’épellerai avec vous. 88 Examinateur:BOAZ R.(N, B. L’Examinateur dit B, le Répondant O, l’Ex. A, le Rép. Z, c’est-à-dire BOAZ). 89 D.Donnez-moi un autre. R.JACHIN
(N.B. Boaz et Jachin étaient deux colonnes dans le porche de Salomon. I Rois chap. VII, vers. 21)
90 D.Quel âge avez-vous ? R.Moins de sept (signifiant qu’il n’est passé-Maître). 91 D.A quoi sert le jour? R.A voir. 92 D.A quoi sert la nuit ? R.A entendre. 93 D.Comment souffle le vent? R.Plein est et ouest. 94 D.Quelle heure est-il? R.Midi plein
Fin de la partie de l’Apprenti Entré
Le Grade du Compagnon du Métier.
95 D.Etes-vous Compagnon du Métier ? R.Je le suis. 96 D.Pourquoi avez-vous été fait Compagnon du Métier ? R.Pour connaître la lettre G. 97 D.Que signifie ce G? R.Géométrie, ou la cinquième science. 98 D.Avez-vous jamais voyagé? R.Oui. A l’est et à l’ouest. 99 D.Avez-vous jamais travaillé ? R.Oui, à la construction du Temple. 100D.Où avez-vous reçu votre salaire ? R.Dans la chambre du milieu. 101D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu ? R.Par le porche. 102D.Lorsque voua êtes passé par le porche, qu’avez-vous vu? R.Deux grandes colonnes. 103D.Comment les appelle-t-on? R.J. B., c’est-à-dire Jachin et Boaz. 104 D.Quelle est leur hauteur? R.Dix-huit coudées. 105D.Quelle est leur circonférence ? R.Douze coudées. 106D.De quoi étaient-elles ornées ? R.De deux chapiteaux. 107D.Quelle était le, hauteur des chapiteaux ? R.Cinq coudées. 108D.De quoi sont-ils ornés ? R.D’un réseau et de grenades. 109D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu? R.Par un escalier double en forme de vis. 110D.De combien ? R.Sept ou plus. 111D.Pourquoi sept ou plus ? R.Parce que sept ou plus font une Loge Juste et parfaite. 112D.Lorsque vous êtes parvenu à la porte de la chambra du milieu, qui avez-vous vu ? R.Un surveillant. 113D.Que vous a-t-il demandé ? R.Trois choses, 114D.Lesquelles ? R.Un signe, un attouchement et un mot.
N.B. Le signe se fait en plaçant la main droite sur le sein gauche, l’attouchement se fait en joignant votre main droite à celle de la Personne qui le demande, et en pressant avec 1’extrémité du pouce sur la première articulation du médium, et le mot est Jachin.
115D.Quelle hauteur avait la porte de la chambre du milieu? R.Elle était si grande qu’un manœuvre ne pouvait l’atteindre pour y piquer une épingle. (gros clou, cheville, broche, axe d’une clé) 116D.Lorsque vous êtes arrivé dans la chambre du milieu, qu’avez-vous vu? R.La ressemblance de la lettre G. 117D.Que signifie ce G? R.Quelqu’un qui est plus grand que vous. 118D.Qui est plus grand que moi, qui suis un Maçon Franc et accepté, le Maître d’une Loge? R.Le Grand Architecte et Créateur de l’univers, ou Celui qui fut porté sur le sommet du pinacle du saint Temple. 119D.Pouvez-vous répéter la lettre G? R.Je vais m’y efforcer
La répétition de la lettre G.
Répondant:Au milieu du Temple de Salomon il y a un G,
Lettre pour tous belle à lire et à voir.
Mais seul un petit nombre comprend
Ce que signifie cette lettre G. Examinateur:Mon ami, ai vous prétendez être
De cette Fraternité
Vous pouvez dire exactement et sur-le-champ
Ce que signifie cette lettre G. Répondant ar les sciences sont amenés à la lumière
Des corps de diverses sortes,
Qui apparaissent parfaitement à la vue ?
Mais personne sinon des mâles ne connaîtra ma pensée. Examinateur:Le Très le fera. Répondant:Si Vénérable. Examinateur:A la fois Très et Vénérable je suis De vous saluer j’ai ordre,
Afin que voue me fassiez savoir sur-le-champ, comment je puis vous comprendre.
Répondant ar Lettres quatre et Science cinq
Ce G se tient exactement
En juste art et proportion,
Voua avez votre réponse, Ami.
N.B. Les quatre lettres sont BOAZ. La cinquième Science Géométrie
Examinateur:Mon Ami, vous répondez bien,
Si les droits et libres principes vous découvrez
Je changerai votre nom d’Ami
Et désormais tous appelleront frère. Répondant:Les sciences sont bien composées
De vers d’une noble venue,
Un point, une ligne et un extérieur ;
Mais un solide est le dernier. Examinateur:Que le bon salut de Dieu soit dans notre heureuse rencontre. Répondant:Et tous les Très Vénérables Frères et Compagnons. Examinateur e la Très Vénérable et Sainte Loge de St Jean. Répondant
’où je viens. Examinateur:Vous saluent, vous saluent, vous saluent trois fois, de tout cœur, vous priant de faire connaître votre nom. Répondant:Timothy Ridicule. Examinateur:Bienvenue, Frère, par la Grâce de Dieu. N.B. La raison pour laquelle ils se disent de la Saintes Loge de Saint Jean est qu’il fut le précurseur de Notre Sauveur, et qu’il trace la première ligne parallèle à l’Evangile (d’autres assurent que notre Sauveur lui même fut accepté Franc-Maçon lors de son incarnation) mais combien cela semble ridicule et profane. Je le laisse à la réflexion du lecteur sensé.
Fin de la partie de Compagnon du Métier.
Le Grade de Maître
D.Etes-vous Maître Maçon? R.Je le suis ; examinez-moi, éprouvez-moi, désapprouvez-moi si vous pouvez. D.Où avez-vous été passé Maître ? R.Dans une Loge parfaite de Maître. D.Qu’est-ce qui fait une Loge parfaite de Maîtres ? R.Trois. D.Comment êtes-vous parvenu à être passé Maître ? R.Avec le secours de Dieu, l’Equerre et mon propre travail. D.Comment avez-vous été passé Maître? R.De l’Equerre au Compas. D.Je présume que vous avez été Apprenti Entré ? R.Jachin et Boaz j’ai vu; Un très bon Maître-Maçon j’ai été fait, Avec le losange, la Pierre taillée et l’Equerre. D.Si un Maître-Maçon vous voulez être Vous devez comprendre parfaitement la Règle de Trois. Et M.B. (Machbenah) vous rendra libre : Et ce que vous désirez en Maçonnerie Te sera montré dans cette Loge. R.Je comprends la bonne Maçonnerie Les clés de toutes les Loges sont à ma disposition. D.Vous êtes un Compagnon héroïque ; d’où venez-vous ? R.De l’Est. D.Où allez-vous ? R.A l’Ouest. Examinateur: Qu’allez-vous faire dans cette direction ? R.Chercher ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé. Examinateur Qu’est-ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé ? R.Le mot de Maître-Maçon. Examinateur: Comment a-t-il été perdu? R.Par Trois Grands Coups, ou la Mort de notre Maître Hiram. Examinateur: Comment trouva-t-il la mort? R.Il était Maître Maçon lors de la construction du temple de Salomon, et à 12 heures de midi plein, tandis que les hommes étaient partis se reposer, il vint inspecter les travaux comme il en avait l’habitude. Lorsqu’il fut entré dans le Temple, trois scélérats, supposés être trois Compagnons du Métier, se postèrent aux trois entrées du Temple. Lorsqu’il sortit, l’un lui demanda le Mot de Maître ; et il lui répondit qu’il ne l’avait pas reçu de cette manière mais que le temps et un peu de patience le lui ferait obtenir. Mécontent de cette réponse, le scélérat lui porta un coup qui le fit chanceler. Il alla à l’autre porte où, accosté de la même manière et donnant la même réponse, il reçut un coup plus fort, et au troisième son coup de grâce. Examinateur Avec quoi les scélérats la tuèrent-ils? R.Un maillet, un levier et une masse. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps? R.Ils le transportèrent hors du Temple par la porte Ouest et le cachèrent sous des décombres jusqu’à 12 heures pleines à nouveau.
Examinateur
Quelle heure était-ce ? R.12 heures pleines de la nuit, tandis que les hommes étaient au repos. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps ensuite? R.Ils le transportèrent jusqu’en haut d’une colline où ils firent une tombe décente et l’ensevelirent. Examinateur Quand s’aperçut-on de son absence? R.Le même jour. Examinateur Quand fut-il retrouvé? R.Quinze jours plus tard. Examinateur Qui le retrouva? R.Quinze Frères dévoués, sur l’ordre du Roi Salomon, sortirent par la porte ouest du Temple et se dispersèrent de droite à gauche, à portée de voix l’un de l’autre. Ils convinrent que, s’ils ne trouvaient pas le Mot sur lui ou près de lui, le premier Mot serait le Mot de Maître. Un des Frères, plus las que les autres, s’assit pour se reposer et, saisissant un arbuste, qui céda aussitôt, et s’apercevant que le sol avait été défoncé, il appela ses Frères. En poursuivant leurs recherches, ils le trouvèrent décemment enseveli dans une belle tombe de 6 pieds à l’est, 6 pieds à l’ouest et 6 pieds perpendiculaires; elle était couverte de mousse et de gazon verts, ce qui les surprit. Sur quoi, ils s’écrièrent : Nuscus Domus Dei Gratia, ce qui, selon La Maçonnerie, veut dire Rendons grâce à dieu, notre Maître a une maison moussue, Aussi la recouvrirent-ils avec soins, et, comme autre ornement, placèrent une branche de Cassia à la tête de sa tombe. Puis ils revinrent avertir le Roi Salomon. Examinateur Que dit le Roi Salomon de tout cela ? R.Il ordonne de le relever et de l’ensevelir décemment et que 15 compagnons du métier en gants et tabliers blancs assistent à ses obsèques ( qui doivent être célébrées parmi les Maçons jusqu’à ce jour ). Examinateur Comment Hiram fut-il élevé ? R.Comme le sont tous les autres Maçons, lorsqu’ils reçoivent le Mot de Maître. Examinateur Comment cela ? R.Par les cinq points du Compagnonnage. Examinateur Quels sont-ils? R.Main à Main, Pied à Pied, Joue à Joue, Genou à Genou, Main dans le dos. N.B. Lorsque Hiram fut relevé, ils le prirent par les index et la peau se détacha, ce qu’on appelle le glissement. Étendre la main droite et placer le médium sur le poignet, en serrant l’index et l’annulaire sur les côtés du poignet, cela s’appelle la poignée de main. Le signe se fait en plaçant le pouce de la main droite sur le sein gauche et en étendant les doigts. Examinateu rQuel est le nom d’un Maître Maçon ? R.Cassia est son nom, et je viens d’une Loge juste et parfaite. Examinateur Où Hiram fut-il enterré ? R.Dans le sanotum Sanatorum. (1)
(1) Le Saint des Saints.
Examinateur Par Où fut-il amené? R.Par la porte ouest du Temple. Examinateur Quels sont les bijoux du Maître ? R.L’arcade, le dormant et le pavé d’équerre D.Expliquez-les. R.L’Arcade est l’entrée du sanctum sanctorum, le dormant les fenêtres ou les lumières à l’intérieur, le pavé d’équerre le sol. Examinateur Donnez-moi le Mot de Maître. R.Il le murmure à l’oreille, et, dans la posture des Cinq Points du Compagnonnage ci-dessus indiqués, dit Machbenah, ce qui signifie L’Architecte est frappé. N.B. Si des Maçons sont au travail sur un chantier, et si vous désirez reconnaître les Maçons Acceptés des autres, prenez un morceau de pierre, et demandez-lui ce qu’il sent : il répondra immédiatement: ni le cuivre, ni le fer, ni l’acier, mais le Maçon. Ensuite, si vous lui demandez son âge, il répondra «au-dessus de sept», ce qui signifie qu’il est passé Maître.
Fin de la Partie de Maître
L’AUTEUR SE JUSTIFIE LUI-MÊME EN RAISON DES PRÉJUGES D’UNE PARTIE DE L’HUMANITÉ.
De tous les abus qui sont apparus dans l’humanité, aucun n’est aussi ridicule que le Mystère de la Maçonnerie, qui a diverti le monde et suscité diverses interprétations. Ces soi-disant secrets, (qui sont) sans valeur, ont été, quoique incomplètement, révélés, et l’Article essentiel, c’est-à-dire l’Obligation, a été plusieurs fois imprimée dans les journaux publics, mais il est entièrement authentique dans le Daily Journal du Samedi 22 août 1730 qui s‘accorde par sa véracité avec ce qui est donné dans cet opuscule. En conséquences, lorsque l’obligation du secret est abrogée, le susdit Secret devient sans effet et doit être entièrement aboli. Car quelques Maçons Opératifs (mais selon la manière polie de s’exprimer, des Maçons Acceptés) rendirent visite, venant de la première et plus ancienne Loge constituée (selon le Livre des Loges de Londres), dans une Loge réputée de cette ville, où l’entrée leur fut refusée sous le motif que leur vieille Loge s’était transférée dans une autre maison, ce qui, bien qu’en contradiction avec ce grand Mystère, exige une autre constitution, à un prix qui n’est pas inférieur à douze guinées, avec un divertissement élégant, sous le prétexte de servir à des fins charitables, ce qui, si c’est exact, mériterait de grands éloges à une si digne entreprise. Mais on peut en douter et il est plus raisonnable de penser que cela sera dépensé en vue de constituer un autre système de Maçonnerie, l’ancienne structure étant si délabrée que, à moins d’être renforcée par quelque Mystère occulte, elle sera bientôt réduite à néant.
J’ai été amené à publier ce puissant Secret pour le Bien public, à la demande de plusieurs Maçons, et cela donnera, j’espère, entière satisfaction, et cela aura son effet souhaité en empêchant un si grand nombre de personnes crédules d’être attirées dans une Société aussi pernicieuse.
FINIS
LISTE DES LOGES RÉGULIÈRES
PAR ORDRE D’ANCIENNETÉ ET DE CONSTITUTION
1. Les Armes du Roi, dans Saint Paul’s Church Yard. 1er et 3e lundis de chaque mois. Constituée en 1691.
2. La Rose et le Taureau, contre l’auberge Furnival, Holborn. 1er mercredi. 1712.
3. La Taverne de la Corne, à Westminster. 3e vendredi.
4. Le Cygne, Hampstead. 1er et 3e samedis. 17 janv. 1722.
5. Les Trois Cygnes, dans Poultry. 2ème vendredi. 11 juillet 1721.
6. Le Café de Tom, dans Clare Street près Clare Market. 2e et 4e mardis. 19 janv. 1722.
7. La Coupe, dans Queen Street, Cheapside. 2e et 4e jeudis. 28 janv. 1722.
8. La Taverne du Diable, à Temple Bar. 2e mardi. 25 avril 1722.
9. Le Tonneau, dans Noble Street. 1er et 3e mercredis. Mai 1722.
10. Le Lion et le Bouclier, dans Brewer Street. Dernier jeudi. 25 nov. 1722.
11. La Tête de Reine, dans Knaves Acre. 1er et 3e mercredis. 27 février 1722-3.
12. Les Trois Tonneaux, dans Swithin’s Alley. Vè mardi. 27 mars 1723.
13. L’Ancre, dans Dutchy Lane. 2e vendredi et dernier lundi. 28 mars 1723.
14. La Tête de Reine, dans Great Queenstreet. 1er et 3e lundis. 30 mars 1723.
16. Le Lion Rouge, dans Tottenham Court Road. 3e lundi. 3 avril 1723.
17. Le Taureau et la Jarretière, dans Bloomsbury. ler et 3e jeudis. 1723.
18. La Couronne et le Coussin, à Ludgate Hill. ler mercredi. 5 mai 1723.
19. Le Dragon vert, à Snow Hill. let et 3e lundis. 1723.
20. Le Dauphin, dans Tower Street. 3e mercredi. 12juin 1723.
21. La Tête de Baudet, dans Prince’s Street, Drury Lane. 2e et dernier jeudis.
22. Le Navire, à Fish Street Hill. 1er vendredi. 11 septembre 1724.
23. La Demi-Lune, dans Cheapside.1er et 3e mardis. 11 septembre 1723.
24. La Couronne, hors les murs à Cripplegate. 2e et 4e vendredis.
25. La Mitre, à Greenwich. Dernier samedi. 24 décembre 1723.
26. Les Armes du Roi, dans le Strand. 4e mardi. 25 mars 1724.
27. La Couronne et le Sceptre, dans St Martin’s Lane. 2e et dernier lundis. 27 mars 1734.
28. La Tête de Reine, dans la ville de Bath. Dernier jeudi.
29. La Tête de Reine, dans la ville de Norwich.
30. Le Cygne, dans la ville de Chichester. 3e vendredi.
31. Le Taureau Fie, dans Northgate Street, Ville de Chester.
32. Le Château et le Faucon, dans Watergate Street, ville de Chester,
33. La Tête de Baudet, dans Carmarthen, Galles du Sud.
34. Les Armes de l’East India, à Gosport dans le Hampshire. 2e jeudi à 3 heures.
35. L’Ange, à Congleton dans le Cheshire.
36. Les Trois Tonneaux, dans Wood Street. 1er et 3e jeudis. Juillet 1724.
37. Le Cygne, à Tottenham High Cross. 2e et 4e samedis. 22janvier 1725.
38. Le Cygne et la Coupe, dans Finch Lane. 2e et dernier mercredis. Février 1725.
39. La Tête de St-Paul, dans Ludgate Street. 2e et 4e lundis. Avril 1725.
40. Le Sarment de Vigne, dans Flolborn. W lundi. 10 mai 1725.
41. La Têté d’Henry VIII, dans St Andrew Street, près des sept cadrans. 4è lundi.
42. La Rose, à Mary-la-Bone. W lundi l’hiver et 3e lundi l’été. 25 mai 1725.
43. Le Cygne, dans Grafton Street, Ste Anne, Soho. W et dernier mercredis. Septembre 1725.
44. Le Cerf Blanc, hors les murs à Bishopsgate. 1~ mardi. 19janvier 1726.
45. Le Café Mount, dans Grosvenor Street, près de Hanover Square. 1er mercredi. 12janvier 1727.
46. Les Trois Couronnes, à Stoke Newington. 1er samedi. 9 août 1727.
47. La Tête de Roi, à Salford, près de Manchester. 1er lundi.
48. Le Château, dans Holborn. 2e et dernier mercredis. 31 janvier 1727-8.
49. Les Trois Fleurs de Lys, dans St Bernard Street, à Marid. ler dimanche.
50. Le Sac de Coton, dans Warwick. 1er et 3e vendredis. 22 avril 1728.
51. Le Café de Bishopsgate. 1er et 3e mercredis. 1728.
52. La Rose et la Couronne, dans Greek Street, à Soho. 1er et 3e vendredis. 1728.
53. Le Lion Blanc, à Richmond. 1er et 3e samedis à midi.
54. La Couronne et l’Ancre, dans Shorts Gardens.
55. La Tête de la Reine Elizabeth, dans Pittfield Street à Hoxton. W 1er et 3è lundis.
56. La Couronne, dans la Halle aux blés, à Oxford. Chaque jeudi. 8 août 1729.
57. Les Trois Tonneaux, à Scarsborough. 1er mercredi. 7 août 1729.
58. Les Trois Tonneaux, à Billingsgate. 2e et 4e jeudis. 22janvier 1730.
59. Les Armes du Roi, dans Cateton Street. 1er et 3e vendredis. 24janvier 1730.
60. Ceorge, à Northampton. W samedi. 16janvier 1730.
61. Prince William, à Charing Cross. 2e et 4e lundis. 26 février 1730.
62. L’Ours, dans Butcher Row. W et 3e vendredis. 6 mars 1730.
63. La Colline St Roch, près de Chichester dans le Sussex. Une fois l’an, c’est-à-dire le mardi de la semaine de Pâques. Sous le règne de Jules César.
64. Le Lion Rouge, dans la ville de Canterbury. 1er et 3e mardis. 3 avril 1730.
65. Le Café de Dick, dans Gravel Street à Hatton garden. Dernier jeudi. 16 avril 1730.
66. Les Clous Dorés, à Hamstead. 2e et 4e samedis, 28 avril 1730.
67. La Tête de Roi, dans Fleet Street. 2e et 4e vendredis. 22 mai 1730.
NOTES
1. Catechetical: de catéchèse. Nous nous sommes risqué à traduire par catéchisme car les problèmes de catéchèse sont le fait de clercs, alors que les questions que l’on peut poser ~ un candidat maçon ne peuvent être de catéchèse, mais de catéchisme.
2. On comprendra que le terme furnitures ne pouvait mieux se traduire que par s meubles ». Étant donné ce que sont ici les meubles, il n’était pas sans intérêt de noua en tenir à ce terme qui possède, entre autres, un sens héraldique.
3. Rough ashler. Ashler désigne une pierre taillée utilisée pour la face extérieure du mur, ou pierre cubique. (Early Masonic Catechisms p. 241.) Le terme rough suggère qu’il s’agit d’une pierre dure, propre à l’appareil du mur.
4. Broach’d thurnel. C’est une corruption de broached ornel: une pierre assez tendre travaillée au ciseau ou à la laie (E.M.C., p. 241). Le travail à la laie ne donne pas une pierre polie, c’est pourquoi nous traduisons par le terme de pierre dégrossie
5. On remarquera les nombreuses erreurs que comportent le signe, l’attouchement et les mots.
6. Notre traduction est de nature à ne pas dérouter les maçons de langue française. Il convient toutefois de noter qu’en anglais la phrase est: « For the sake of the letter G. . Cela pourrait se traduire par: Pour l’amour de la lettre G.» C’est là une traduction extrême mais le caractère polémique de sake devait laisser ce sens présent à l’esprit du maçon de 1730.
7. Combien? Juste après la question des escaliers, constituait un coq-à-l’âne incompréhensible. C’est pourquoi nous avons ajouté entre crochets un complément explicatif autorisé par la suite du texte.
8. Where was you pass’d Master? dit le texte anglais. Il ne s’agit pas pour autant de devenir passé maître » mais simplement d’être reçu maître. L’expression est cependant ~ retenir car les ~‘ passed masters » apparaîtront quelques années plus tard dans la Franc-Maçonnerie.
9. Nous soumettons bien volontiers cette réplique à la discussion des anglicistes: « A Setting Maul, Setting Tool and Setting Beadle.» Beadle est sans doute une altération de beetle (masse). Quant à setting tool, « outil de pose », nous avons cru pouvoir le traduire par « niveau ». On pourrait aussi le traduire par « levier », dans la mesure où le verbe to set signifie « poser» mais aussi « mettre en place».
SOURCE :
Numérisation jvillant@yahoo.fr http://unionmasonicauniversalritomoderno.blogspot.com http://www.lespertuis.fr
Discours réception au 1er Deg:. Symb:. rite ancien et primitif de Mem:. Misr:. 25 avril, 2015
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaireMes BA:.. FF :.
vous avez devant vos yeux cette partie surélevée qu’on appelle l’Orient parce que c’est de là que partent les orientations de notre RL :. ,
à la droite du Vénérable Maître, c’est à dire à gauche pour vous, le frère secrétaire, qui incarne la mémoire de l’atelier, en inscrivant sur un registre tous les travaux qui s’y font afin de leur donner leur dimension d’éternité … Et de l’autre coté, le frère Orateur, moi, en l’occurrence, qui a parmi ses missions, celle d’être le porte-parole de l’atelier dans les grandes circonstances.
C’est le cas en ce jour qui constitue l’une des dates importantes de la vie de cet atelier. En effet, toute initiation de nouveau frère est un acte collectif qui engage l’ensemble de la Loge. Et votre initiation, nous la vivons aujourd’hui comme ce qui constitue une des étapes essentielles du processus de sa création, justifiant en cela la présence parmi nous de FF et SS venant d’autres ateliers et d’autres Or :. Et les Vénérables Maîtres siégeant à l’Orient.
Ainsi, m’adressant à vous pour vous souhaiter la bienvenue parmi nous, c’est à travers le Vénérable Maître et à vous tous, mes frères et sœurs que je m’adresse …
Mes FF ………….. je dois d’abord vous dire toute notre joie de vous accueillir parmi nous, joie qui est celle que peut éprouver une famille à la naissance d’un frère ou d’une sœur et encore plus d’un parrain. Le rituel que vous venez de vivre s’apparente en effet à une naissance. Ce n’est pas un apprentissage ni un enseignement, c’est un cheminement dans lequel chacun de vous s’est engagé, seul et dans la nuit. Tu as pris la route mon BAF d’une évolution personnelle comme le faisaient les francs-maçons opératifs du moyen-âge, ceux qui bâtissaient des cathédrales, et qui, ne dépendant d’aucun patron construisaient eux-mêmes leur parcours professionnel.
Pour commenter cet événement, je m’appuierai sur une comparaison plus parlante. La voie dans laquelle tu t’es engagé mon FF peut en effet être comparée à un homme qui part en voyage dans la nuit. Il peut le faire en utilisant les moyens de transport collectifs, train, autocar ou avion et beaucoup de nos concitoyens confient leur cheminement spirituel à l’une ou l’autre de ces religions qui offrent un ensemble cohérent de vérités, de rites et d’obligations.
Le franc-maçon quant à lui est comparable à celui qui, délaissant les transports publics, part seul au volant de sa voiture. Cela n’exclue pas qu’il s’engage sur le même parcours que tel ou tel transport collectif, autrement dit qu’un franc-maçon puisse adhérer à la foi de sa croyance et religion quel qu’elle soit …. Mais il ne s’y laisse pas guider comme un passager endormi dans sa couchette, il pilote lui-même sa propre conduite. En particulier, le franc-maçon se met dans la main de ceux qui ont fait ou font l’expérience du GADLU.
Ce voyageur individuel qui me sert de base de comparaison, s’arrête régulièrement sur le coté de la route pour faire le point. Il le fait avec un certain rituel : met son clignotant, ralentit, déboîte progressivement, s’arrête et met son frein à main. Ces arrêts sont comparables à nos tenues. Elles commencent par un rituel qui vise à nous sortir du courant de la circulation pour entrer dans le monde de la réflexion.
Puis, notre voyageur déplie sa carte routière, c’est le résultat des observations et des mesures prises par un certain nombre de personnes qui ont fait le voyage avant lui. De même, pour démarrer nos travaux, nous ouvrons ce que nous appelons « le volume de la loi sacrée » qui dans notre RL est la Bible. Certains d’entre nous attribuent ce caractère sacré à un contenu dans lequel ils voient une intervention divine. Cette explication leur est personnelle et ne saurait être imposée à tous.
Est sacré ce qui constitue la base, le fondement, sur lequel on s’appuie.
La loi sacrée est le fondement de notre personne morale comme la vertèbre sacrée qui, elle-même, repose sur le sacrum est la base de notre colonne vertébrale.
Pour le franc-maçon, ce qui est sacré, c’est la référence à la tradition, c’est à dire, d’une part, le respect pour ceux qui nous ont précédés, d’autre part, l’acceptation qu’il y a dans ce livre, des propos qui, ayant été ressassés chaque semaine à nos ancêtres pendant des siècles, et qui sont, qu’on le veuille ou non, profondément ancrés dans nos inconscients.
C’est sur ce livre que tu as prêté serment tout à l’heure, comme le fait le président des États Unis, mais avec une différence essentielle. Celui-ci prête serment sur une Bible fermée ; toi tu as prêté serment sur une Bible ouverte à une page où le texte latin commence par « in principio », c’est-à-dire, à la base, à la racine, dans le principe.
En outre, cette Bible est recouverte par une équerre et un compas.
L’équerre permet de passer de l’abscisse à l’ordonnée, de changer de dimension, d’avoir un regard perpendiculaire et notamment de passer, par exemple, de la lecture historique à la lecture symbolique.
Le compas, comme son nom l’indique, permet de comparer. Il évoque en outre cet instrument de marine qui permet de garder le cap. Ces trois éléments, le livre ouvert, l’équerre, le compas, sont des signes qui t’invitent à te construire toi-même avec le maximum de liberté et de discernement.
Mais quel est ce pays dans lequel se déroule ce voyage ? Notre obédience en général et notre atelier en particulier repose sur l’affirmation que l’univers a un ordre, qu’il a été conçu par celui que Voltaire appelle le Grand horloger, que nous appelons Le Grand Architecte de l’Univers, que certains d’entre nous appellent Dieu, Elohim ou Allah. Tous, individuellement ou collectivement, nous avons vocation à prendre notre place dans cette construction architecturale. C’est ce que nous appelons travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers..
Mes FF, la première étape de votre parcours consistera à apprendre à écouter, à recevoir la parole de l’autre. Car il n’y a d’enrichissement spirituel que par la rencontre de l’autre, par l’acceptation et la prise en compte de sa différence. La tolérance maçonnique ne consiste pas à accepter que l’autre pense différemment et par conséquent se trouve dans l’erreur. Elle consiste, au contraire, dans la conviction que l’autre, celui qui est différent, a quelque chose à m’apporter et, par voie de conséquence, l’importance de ce qu’il peut m’apporter est proportionnelle à l’importance de la différence.
Le rapprochement de l’autre est au cœur de notre démarche.
Nous sommes un ordre qui se dit symbolique. Chacun sait que le symbole est un objet, généralement une poterie, que l’on casse en deux de telle manière que le rapprochement des deux morceaux détenus par deux personnes différentes, constitue un moyen de reconnaissance.
Comme les deux morceaux de la poterie, l’autre et moi qui sommes différents, nous avons vocation à nous rencontrer et à entrer en communion. Ainsi, est symbolique ce qui rapproche ce qui unit, par opposition à ce qui divise qui est diabolique.
Mais reprenons la comparaison avec la pause que fait le voyageur pour consulter sa carte. Il arrive un moment où il faut repartir, éteindre l’éclairage intérieur de la voiture et reprendre la route, car la pause ne se justifie que par la route, et nos tenues n’ont de sens que si elles se traduisent dans nos comportements, ce que nous appelons poursuivre à l’extérieur l’œuvre commencée dans le temple. C’est par notre présence et notre place dans la société que nous existons. Si le philosophe dit « je pense donc je suis », le maçon doit dire « je construis donc je suis ».
Mes FF vous vous êtes engagé à respecter le secret, car ce que tu as vécu est incommunicable. A cette occasion, constatant que j’arrive au terme de ma planche il m’apparaît qu’il lui manque une dimension essentielle, car une planche sans humour est une choucroute sans moutarde. Et Pour combler ce manque, je ferais observer que les francs-maçons se réfèrent à un texte qui dit « au commencement il y a la parole » pour inviter le nouvel arrivant à commencer par se taire tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Ton engagement de ce soir est l’engagement collectif que nous allons renouveler. Il sera prononcé tout à l’heure, en votre nom à tous, par le Vénérable Maître et les deux surveillants au moment ou l’on éteint les etoiles comme le voyageur coupe l’éclairage intérieur de sa voiture pour pouvoir voir ce qui se passe au dehors. Il est désormais pour vous comme pour nous, dans chacun de nos actes, dans chacune de nos activités, dans chacune de nos paroles, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la paix règne sur le terre, pour que l’amour règne parmi les hommes et pour que la joie soit dans les cœurs.
Ainsi que vos oreilles entendent que vos yeux voient et que votre âme comprenne
j ai dit VM
SOURCE : l’excellent site « le blog de anck 131″
http://anck131.over-blog.com/2015/04/discours-reception-au-1er-deg-symb-rite-ancien-et-primitif-de-mem-misr.html
Frère Premier Surveillant, qu’est-ce qu’un Maçon ? 19 novembre, 2014
Posté par hiram3330 dans : Humour , 1 commentaireFrère Premier Surveillant, qu’est-ce qu’un Maçon ?
C’est un mec qui s’appelle José, qu’à pas voulu faire d’études et maintenant qui fréquente les ouvriers et l’architecte !
Que venons-nous faire en Loge ?
Me calmer les nerfs, limite accepter les reproches et faire comme José, m’évoluer !
Frère Second Surveillant, où avez été reçu ?
Dans une cabane tout c’qu’y a d’correct !
Que faut-il pour qu’une Loge soit juste et parfaite ?
Y en a trois qui font la loi, cinq autres qui gravitent autour et sept qui font qu’elle a tout d’correct !
Frère second Surveillant, depuis quand êtes vous Maçon ?
Des que j’ai eu ma torche !
Frère Premier Expert, à quoi reconnaitrai-je que vous êtes Maçon.
Au slam, mes pas d’rap et c’qui m’touche grave !
Comment se font les signes de Maçon ?
A coup de truelle, de taloche et fil à plomb !
Donnez-moi le signe d’Apprenti.
(yo men)
Que signifie ce signe ?
Préférer m’faire marave que causer le bizness des Maçons !
Frère second surveillant, donnez l’attouchement au frère Premier Surveillant. (Poing, doigt etc. etc.)
Il est juste Très vénérable.
Frère Second Surveillant donnez moi la parole.
J’lai déjà dit ! Même sur la vie d’ma Reum je balancerai pas. Ou alors ziva ! Donne juste le début, j’donnerai la suite !
Jiji ahah kinkin
Frère Premier Surveillant, que signifie ce mot ?
Dieu qu’est fort ; Au début j’croyais qu’on m’parlait chti ; la colonne de rein, quoi ! Et puis on m’a dit qu’on pouvait trouver la même au magasin de sport d’hiver ! Les skis de chez Salomon ! C’est là que les arpettes viennent chercher leur salaire !le salaire de la paire de ski.
Donnez-moi le mot de passe d’Apprenti.
Tutu baba l’kin kin.
Que signifie-t-il ?
C’est le nom du mec qui m’appris à r’fourguer le cuivre qu’on choure sur les chantiers !
Pourquoi vous êtes vous fait recevoir Maçon, Frère Second Surveillant ?
J’voulais être comme José, y m’a dit de v’nir qu’j’aurai une torche !
Qui vous a présenté en Loge ?
Un zigue que j’savais même pas qui faisait partie du groupe !
Dans quel état étiez-vous, quand on vous a présenté en Loge ?
Presque à voilpé et pas une tune sur moi, même plus ma chaîne ! J’pouvais même pas la péter ! A la ZUP j’aurai l’air d’un cave !
Comment avez-vous été introduit en Loge, Frère Premier Surveillant ?
Par trois fois ils ont voulu casser la porte !
Que signifient ces trois coups ?
Tu frappe d’abord pour qu’on t’ouvre, ensuite tu demandes à l’autre pourquoi y t’cherche !
Que vous ont produit ces trois coups ?
Que d’al ! Moi on m’touche pas ! M’a juste demandé comment j’m’appelle et dans quel bloc j’habite ! Tout le monde connait mon surnom dans ma tour ! Et j’y ai dit j’voulais manier la taloche.
Qu’a fait de vous le Frère Expert, Frère Second Surveillant ?
Il m’a laissé avec 2 matons qui m’ont fait pire qu’une descente dans les caves ! Y m’ont tout fait, même qu’ils ont voulu me cramer.
Que vous est-il arrivé ensuite ?
Le chef du chantier a dit que j’ferai un bon talocheur ! D’ailleurs, tout l’monde était d’accord ! M’ai d’avis qu’il devait manquer un ouvrier !
Comment vous a-t-il reçu, Frère second Surveillant ?
Cool et avec respect man !
Quelles sont ces formalités ?
A g’noux sur un bout d’bois, la main droite posé sur un surin, j’ai juré la vie d’ma mère et de l’autre j’ai failli niquer le sein gauche !
Qu’avez-vous fait dans cette posture ?
J’ai été obligé de prêter secrètement dans l’ordre !
Qu’avez-vous vu lorsque vous êtes entré en Loge, Frère Second Surveillant ?
Que d’al, m’avaient foutu une cagoule.
Qu’avez-vous vu lorsqu’on vous a donné la Lumière ?
Le chef du chantier avec deux gros spots qu’on aurait dit la lune et l’soleil !
Quel rapport peut-il y avoir entre ces Astres et le Maître de la Loge ?
Le soleil y brille le jour ! La lune y brille la nuit et le chef de chantier y brille entre les deux et quand y a pas d’éclipses !
Où se tient le Maître de la Loge, Frère Second Surveillant ?
Au bureau
Pourquoi ?
Pour allumer les gros spots et chouffer que tout le chantier soit allumer et mater aussi les ouvriers !
Où se tiennent les Surveillants ?
Devant la porte.
Pourquoi, Frère Second Surveillant ?
Pour mater les ouvriers comme le chef du chantier leur filer la tune afin qu’ils la ramène pas !
Où se tiennent les apprentis ?
Côté gare du nord, car sont pas des lumières.
Comment s’appelle votre Loge ?
La loge du concierge, bloc trois rue Saint Jean.
Auteur inconnu
L’Auvergnat 8 novembre, 2014
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Humour , ajouter un commentaireUne SS à posté sur ma page Facebook , cette histoire , je n’en ai pas changé une ligne .
Pour ne pas faire sérieux, petite histoire …. la « moralité » est savoureuse, enfin moi j’aime bien !
L’Auvergnat
Certains soirs, dans les rues de nos petites villes de province, on peut voir des individus insolites qui pressent ne pas. Ils sont vêtus d’un costume sombre et portent un attaché case. Parfois, un nœud papillon vient mettre une note de fantaisie dans l’allure austère de ses personnages furtifs et affairés
Le pharmacien, le boucher et la mercière sont d’accord pour penser que, nonobstant cette tenue, il est impossible qui se rendent à des obsèques car il est trop tard, ni à une nuit de galanterie car il est trop tôt.
Mais alors, où vont-ils donc. ?
A noter que ces ténébreux quidams arrivent toujours en avance a leur mystérieux rendez-vous. Aussi, en attendant l’heure propice, ils se réunissent au « café restaurant de l’Auvergnat » où les rejoignent d’autres
Quidams, pareillement vêtus de sombre avec attacher case et nœud papillon.
Ce ne sont, alors, qu’embrassades chaleureuses, longues étreintes, baisers sonores, chuchotements complices, satisfaction ostentatoire. Tout cela avec des regards qui en disent long… Bizarre !!!
Derrière son comptoir, l’Auvergnat, mine de rien, observe et écoute tout en essuyant ses verres. Voilà des mois qu’il y a des doutes. Qui sont-ils réellement ses personnages énigmatiques qui viennent chez lui parler de la pluie et du beau temps. De la pluie surtout. Pour eux, il pleut souvent et leur salle est toujours humide, même quand le soleil brille. C’est à croire qu’il parla à mots couverts pour ne pas se mouiller.
Ils tentent, pourquoi ?, de se faire passer pour une famille nombreuse avec des « mon frère » par ci « montrer cher frère » par là. Mais pas la moindre ressemblance entre eux ! Et puis, existe-t-il des familles de cette dimension et composée uniquement de garçons ?
Autres bizarrerie, il parle souvent d’une dame qui serait veuve de son état mais qu’on n’a jamais vu. D’ailleurs on n’a jamais vu un seul d’entre eux avec une femme, pas une seule fois… Enfin il y a autre chose, même s’ils ne sont pas aussi parfumés que certains de ces messieurs qui ont «bifurqué » il s’embrasse tout autant et même davantage.
les soupçons de l’Auvergnat se précisent.. Il se demande si, par hasard, ses clients ne seraient pas une assemblée assez spéciale, car les détails scabreux ne manquent pas. Ainsi, dans la bande, se trouve un barbu qui semble travailler dans une tuilerie. Eh bien, le mois dernier ils se lamentaient d’avoir oublié son sautoir et ses bijoux à la maison. Est-ce que les Auvergnats barbus portent des sautoirs et des bijoux ? On vous le demande ! Et puis… Et puis, il y a parmi eux plusieurs vieux messieurs qui s’intéressent surtout aux jeunes du groupe : Les apprentis qui les appellent et il y a encore ceux qu’il parlent a voix basse d’un lac d’amour ou de leurs attributs ou même de leurs attouchements.
Oui, oui, parole d’Auvergnat. Prêter l’oreille si vous ne le croyez pas !
Leur profession ? Allez savoir. Certains doivent être des menuisiers… Mais pas des meilleurs, car il est souvent question de planche trop longue ou trop courte, bien qu’il y ait un grand architecte. Il y a aussi un couvreur qui doit poser des tuiles du barbu, un musicien qui s’occupe de l’harmonie, un expert. Un expert en quoi ? Mystère. Un secrétaire ainsi que deux surveillants qui, disent-ils, travaillent sur un gros chantier. Les autres seraient sans-emploi. Ils ont même leurs immigrés, des vieux écossais, des anciens qu’ils ont acceptés. Ils ne portent pas le kilt mais, en bon écossais, il semble surtout préoccupé par des augmentations de salaires..
À 19 heures, les ténébreux quittent le café à la queue leu leu et s’en vont vers leur mystérieuse réunion. Ils en reviennent vers 23 heures pour souper dans la salle du premier étage où ils s’enferment comme des conspirateurs.
Il y a parmi eux un commissaire-priseur qui tape comme un sourd à coups de Maillet sur la table en ordonnant de « charger la poudre… » Et de recommencer une nouvelle adjudication cinq minutes plus tard. Il s’agit sûrement de « came » et ils doivent négocier d’énormes quantités. Pas croyable… C’est pour cela qu’il se méfient les bougres ! Au point qu’ils ne laissent jamais la femme de l’Auvergnat faire le service. «
Laissez donc tout ça, Madame, laissez faire les jeunes » D’accord mais certains de leurs jeunes ont la bonne cinquantaine et pourtant il leur répète que « quand on a trois ans on doit servir ceux qui en ont
sept »…
L’Auvergnat gratte le sommet de son crâne. Là, vraiment, il a beaucoup de mal à suivre. Drôle de jeunes, qui aurait l’habitude étrange d’aller réfléchir dans les cabinets où ils utilisent du vitriol. Oui, oui, du
vitriol ! Pourquoi faire, grand Dieu ?
C’est sûr, ils essaient de brouiller les pistes mais à présent l’Auvergnat n’a plus de doute. « ces drôle de messieurs » sont aussi des trafiquants de drogue. Même qu’ils utilisent un code secret. Par exemple pour la « coke » ils parlent à voix basse d’un livre « le manuscrit de Cooke » qu’ils disent. Et, quand il est question de « hasch sur une pyramide », se doit être qu’il y a du joint égyptien dans l’air. D’ailleurs comme dans la mafia ils ont des parrains. Ils ont aussi leurs règlements de comptes car ils parlent souvent d’écossais qui auraient été rectifiés… Les malheureux…
Et leur fameuse poudre ? C’est du gros rouge peut-être. ? Et leur voyage ? Ce ne serait pas pour aller s’approvisionner, par hasard ?
l’Auvergnat et sa femme se rongent les sangs . « Que fait donc la police ? »
Oui mais… Ce sont tout de même de bons clients, généreux, bien élevés… Après tout, dans le commerce il faut savoir fermer les yeux. Et c’est pourquoi l’Auvergnat continu à servir en silence ses clients vêtus de sombre dont la ponctualité lui semble dictée par quelque calendrier secret inconnu du commun des mortels en général et des patrons de café restaurants en particulier.
MORALITÉ
Nous avons sur l’Auvergnat un net avantage. Nous savons qu’il se trompe et, comme l’a dit Pierre DAC, un philosophe de chez nous « si tous ceux qui croient avoir raison n’avait pas tort, la vérité ne serait pas loin » Malheureusement, nous sommes toujours l’Auvergnat de quelqu’un ou de quelque chose. Si bien, qu’en définitive, la seule certitude que nous puissions avoir c’est de savoir à quel point, hélas nous sommes encore plus Auvergnat que nous le pensons… J’ai dit
Symbolisme Egyptien en Franc-Maçonnerie 13 septembre, 2014
Posté par hiram3330 dans : Contribution , 3 commentairesOn ne s’attarde guère aujourd’hui, à rechercher dans la symbolique maçonnique dite Moderne, les origines des outils qui nous sont proposés et que par habitude nous manipulons en Loge. C’est ainsi que peu à peu, au fil des générations montantes, nous avons perdu le sens du sacré et que se sont crées des mouvances parallèles qui n’ont plus de Maçon que le nom, bien que l’esprit traditionnel y soit préservé lors des cérémonies d’intronisation.
Si pour certains d’entre nous, les symboles et les nombres utilisés par la Franc maçonnerie sont les éléments familiers d’un langage universel inscrit dans notre cosmologie, nombre de Sœurs et de Frères initiés aux différents Rites de nos obédiences ne réalisent pas toujours la portée symbolique des outils qu’ils observent et manipulent en Loge. Leur regard est naturellement attiré par les éléments les plus remarquables, mais ils se contentent trop souvent des explications volontairement succinctes trouvées dans leurs rituels. Aussi, les sujets dont je souhaiterais vous parler ce soir, concernent l’origine égyptienne de quelques uns de ces symboles qui n’appartiennent pas en propre à la Franc-maçonnerie mais que nous véhiculons dans nos rituels sans toujours en connaître le sens caché.
Nombre d’éléments présents dans nos Loges attestent que notre spiritualité est solaire. L’invocation que nous faisons lors de l’ouverture des travaux « à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers », introduit cette notion importante, que nous symbolisons par des signes plus ou moins parlants tels que le Soleil et la Lune, l’espace sacré recevant le Pavé Mosaïque où le Delta Lumineux. Pour les anciens égyptiens, notre Grand Architecte était symbolisé sous le nom de Rê par le disque solaire, non pas comme étant Dieu mais comme étant sa première manifestation dans le monde visible. Il se manifeste par la Lumière qu’il diffuse, et qui crée la vie. Il n’est pas le « Dieu créateur de toutes choses », mais le principe de mutation des ondes dites cosmiques qu’il véhicule et qu’il transforme en énergie créatrice.
En Égypte, la base de la Grande Pyramide du Pharaon Khéops formait un carré rigoureusement orienté, tandis que sa pointe culminant en plein centre, à 144 mètres d’altitude, symbolisait l’origine de toute création. Du fin fond de l’Univers symbolisé par le point, la Lumière descendait éclairer la Terre symbolisée par le Carré.
Comme les égyptiens qui considéraient le pronaos, cette sorte d’antichambre à la porte close par un sceau d’argile au chiffre du roi, comme un lieu consacré, au centre de laquelle était positionné la pierre cubique à pointe contenant l’une des manifestations divines de l’Enneade (groupe des neuf divinités de lamythologie égyptienne rassemblant toutes les forces présentes dans l’univers : le démiurge Atoum, l’humidité Tefnout, l’air Chou, la terre Geb, le ciel Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephthys), les Maçons consacrent leurs Loges à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers dont ils symbolisent la présence par différents tableaux posés sur un Pavé Mosaïque, entouré sur trois de ses angles par des colonnettes de différents styles. Pour nous Maçons, comme pour les anciens égyptiens, cet espace réputé sacré, symbolise la Terre comme faisant partie intégrante de l’Univers qui l’entoure.
C’est pour en faire la démonstration que nos illustres prédécesseurs ont choisi la forme du Carré afin de permettre à ce symbole de se manifester. Aujourd’hui, certaines Loges représentent le Pavé Mosaïque en additionnant deux triangles aux proportions pythagoriciennes, pour former un Carré Long sur lequel sont tracés 108 cases, soit 12 de l’Orient à l’Occident, et 9 du Nord au Midi. Faisant abstraction des dogmes anciens, la géométrie, si chère à notre Ordre de bâtisseurs, nous enseigne ce pourquoi ce symbole fut choisi. En effet, si l’on additionne les angles qui gravitent autour du Carré, nous en totalisons 12 à 90 degrés, soit 1080 degrés. C’est parce qu’aucune autre figure géométrique que le Carré Long n’aurait pu convenir, que celle-ci a été choisie, aussi bien par les égyptiens que par la Franc maçonnerie.
Au centre de nos Loge, représenter la Terre au sein de l’Univers, permet de comprendre ce que symbolise le Grand Architecte de l’Univers. Celui ci est en nous et autour de nous. Il totalise symboliquement les 1080 degrés que nous avons déjà définis autour de notre planète, auxquels s’ajoutent les 360 degrés qui se trouvent à l’intérieur du point, du cercle, du carré ou de toute représentation graphique, voir humaine, soit 1440 degrés. C’est ce nombre qui fut attribué au Grand Architecte de l’Univers par les prêtres égyptiens et les bâtisseurs de cathédrales, et qui fut retenu pour symboliser notre Univers. Ce calcul peut paraître un peu fou voire du domaine de la superstition. Pourtant, ce nombre revient trop souvent pour qu’il ne soit question que d’une simple coïncidence.
144 millions de kilomètres séparent la Terre de l’astre Solaire qui, pour les spiritualistes que nous sommes ou souhaitons devenir, serait la première manifestation visible d’un Univers incommensurable. La méthode de calcul attestée par nos scientifiques précise qu’à la vitesse de la lumière, soit 300 000 kilomètres à la seconde, la lumière met 8 minutes à nous parvenir, soit 8 minutes de 60 secondes que multiplie 300 000 kilomètres, cela fait bien 144 millions de kilomètres.
Est-ce un hasard si au cadran de nos montres, les 24 heures de la journée font au total 1440 minutes ? Est-ce le hasard qui fait que le temps de la création inscrit dans les arcanes de la Genèse, celle de Moïse, augmentée des apports égyptiens, soit également symbolisé par ce nombre ? En effet, nous trouvons que sous les images naïves des enseignements de la Bible et des livres sacrés se cache une clef universelle. Il y est enseigné par exemple que « Dieu créa le monde en six jours « . Six jours, cela fait bien six fois 24 heures soit 144 heures. Était-ce au hasard que les égyptiens de l’Ancien Empire, soit environ 2800 ans avant notre ère, ont choisi de considérer le nombre 144 comme étant à la fois, le Chiffre de la Terre et son nom numérique, l’inscrivant dans la géométrie de la Grande Pyramide symbolisant, mieux qu’aucune autre forme, le faisceau de lumière éclairant notre planète ?
Coïncidence, serez-vous peut être encore tenté de dire. Non ! Il ne saurait y avoir de coïncidence touchant un nombre qui se retrouve dans la Genèse, dans la Pyramide, sur le cadran de nos montres et dans un jour de rotation terrestre. Tout le mystère de notre Univers s’ordonne d’après ce nombre, repose sur lui et nous découvrons, grâce à lui, que l’unité de loi engendre l’unité de fait. 144, est donc le nombre clef, le nombre parfait, le nombre de notre univers, le nombre qui est le nom chiffré de notre planète et, en quelque sorte, la clef de la lumière. C’est pourquoi il est symbolisé dans nos Temples et qu’il peut être utile de le savoir.
D’autres symboles décorant nos ateliers, attestent que notre spiritualité est d’origine solaire. La Voûte Étoilée, le Soleil et la Lune, l’étoile flamboyante, la forme pyramidale du triangle, la référence à la Lumière etc. L’énergie cosmique y est aussi parfois suggérée par la présence d’un fil à plomb symbolisant l’Axe du monde sur le centre du tableau de Loge où du Naos selon le rite choisi par les ateliers. Sa verticalité est également représentée sur le décors des Premier et Second Surveillant. Elle manifeste la présence du Grand Architecte de l’Univers. Son peson symbolise le sommet d’une pyramide formée avec les angles du Pavé Mosaïque, protégeant ainsi virtuellement la formalisation de notre Ordre qu’est le Tableau de Loge. Dans les Rite égyptiens, les trois Grandes Lumières que sont l’Équerre, le Compas et la Règle, ainsi que la Lumière Eternelle sont posés sur une table triangulaire appelée Naos, de manière à les positionner au centre même de la Pyramide, lieu que les Anciens égyptiens avaient choisi avec soin pour y installer le coffre ouvert symbolisant le martyr et la résurrection d’Osiris dans la Chambre dite « du Roi ».
Ici tout est symbole rappellent nos Rituels. Le Livre de la Loi Sacrée, posé sur l’Autel des Serments en est l’un des plus significatifs. Ce symbole est souvent controversé lorsqu’il s’agit d’un ouvrage comme la Bible ou le Coran Pourtant ce livre, ouvert sur le Prologue de Saint Jean n’est pas réducteur au point de symboliser une religion, fut-elle d’État. Initiatique par essence, il propose dans son Ancien Testament, l’idée d’une humanité plongée dans l’ignorance, qui dans une période historiquement troublée reçoit une révélation, qui par la suite la conduira sur un chemin d’initié, guidée par les enseignements du Maître. Anecdotique, la Bible, comme le Livre des Morts égyptien, est une compilation d’ouvrages anciens. Elle correspond à une période de l’histoire Judéo-chrétienne dont les religions méditerranéennes se sont inspirées. En s’appropriant ces textes et en superposant le dogme à l’histoire, les religions chrétiennes et coraniques, ont détourné leur sens initiatique. C’est pourquoi, depuis la séparation de l’Église et de l’État, la Franc maçonnerie laïque et républicaine préconise l’invocation au progrès de l’Humanité, et la possibilité de remplacer la Bible par le Livre Blanc, afin d’éviter tout amalgame avec la religion.
Il est remarquable de constater que lorsque l’Expert et le Maître des Cérémonies forment la voûte sacrée au dessus de l’Autel des Serments, ils forment un angle de 108 degrés équivalent à celui du Delta Lumineux, sous lequel les trois Grandes Lumières sont présentes et posées, comme pour le Naos égyptien, sur un socle à mi-hauteur de la pyramide ainsi formée. Seule différence notable, dans nombre d’Ateliers, le Pommeau de la Canne du Maître des Cérémonies qui logiquement devrait se trouver au sommet de ce triangle pour symboliser la lumière manifestée du Grand Architecte de l’Univers sur les outils censés la représenter, est souvent gardé dans la main, modifiant le sens allégorique de son action.
Tous ces symboles nous renvoient à cette étroite relation entre l’astre solaire et la Loge. Ils participent notamment à l’ouverture de nos travaux, quand la lumière est la plus courte, lorsque la distance entre ce qui pour nous symbolise le Grand Architecte de l’Univers, et le lieu de sa manifestation.
La voûte étoilée composées de petites étoiles à cinq branches est elle aussi un symbole égyptien. Peinte sur le plafond des tombeaux royaux, elle représentait le monde où séjournaient les dieux. Lorsque pharaon, considéré par le peuple comme un dieu vivant, rejoignait, au crépuscule de sa vie, l’Orient éternel, une nouvelle étoile était censée s’allumer dans le ciel. En Egypte, il n’y eu jamais d’autres formes d’étoiles que celles à cinq branches que nous observons au plafond de nos ateliers. Dans nos Loges, les travaux sont couverts par le Grand Architecte de l’Univers que symbolise cette voûte étoilée.
A l’Orient, la Lune et le Soleil sont représentés. Si les symboles sont universels et n’appartiennent à personne, c’est la manière de les conjuguer entre eux qui personnalise notre Ordre. Comme le précisent nos rituels respectifs, nous travaillons de midi plein à minuit plein, c’est-à-dire lorsque ces deux astres sont à leur zénith. C’est pourquoi les carreaux du Pavé Mosaïque sont alternés Blanc et Noir. Cependant ces deux astres ainsi positionnés derrière le Vénérable Maître, suggèrent également le sens de rotation des planètes et des énergies. Ainsi, c’est parce que la course du soleil se fait de la droite vers la gauche, c’est-à-dire en sens inverse des aiguilles de la montre, que nous marchons de la gauche vers la droite. Nous ne fuyons pas devant les énergies qui circulent dans la Loge, nous marchons au devant d’elles et nous nous en imprégnons. C’est aussi pourquoi à la clôture des travaux nous croisons les bras pour entrer dans la Chaîne d’Union. Bras droit sur bras gauche, la main droite donne ce que la gauche a reçu. Notre propre énergie peut ainsi circuler à contre courant, et chaque participant agissant comme une pile en série sur son voisin, se charge ou se décharge au gré des travaux perçus durant nos tenues. Cette Chaîne d’union qui permet le partage des énergies accumulées durant les travaux, et donne à chacun le sentiment positif d’être en harmonie avec les autres participants, d’être sur la même longueur d’onde en somme, se retrouve dans le symbolisme égyptien. Les dieux principaux de l’Ennéade, sont très souvent représentés se tenant par la main formant une chaîne autour d’un point central symbolisant la manifestation du dieu unique. Cependant, intercesseurs entre dieu et les hommes, ceux-ci se tiennent respectueusement le dos tourné au centre, tandis que nous nous faisons face. Quoiqu’il en soit, le symbolisme égyptiens et celui des Francs maçons se rejoignent pour faire circuler leurs énergies en sens inverse des aiguilles de nos montres.
La Lune, quant à elle, est toujours représentée montante, car c’est une loi de la nature, bien connue des cultivateurs. C’est à la Lune montante considérée comme bénéfique que tout ce qui doit sortir de terre doit être planté. C’est donc un rappel pour l’Initié, du long cheminement souterrain qui, au cours de ses premiers voyages, l’ont conduit des ténèbres du cabinet de réflexion aux lumières de l’Orient.
C’est pourquoi eux aussi l’utilisèrent comme symbole. Cependant, si la lumière du Soleil, chargée d’énergie positive, était qualifiée « d’ombre de dieu » par les prêtres égyptiens, ceux ci s’interrogeaient gravement sur cet Astre qui pouvait n’être qu’un miroir reflétant des ondes cosmiques venues d’au-delà de notre système solaire.
Placé entre la Lune et le Soleil, le Delta Lumineux symbolise sur un plan spirituel, la présence du Grand Architecte de l’Univers et son principe créateur. C’est pourquoi nous y trouvons parfois inséré le nom de « Jehova » ou tout autre symbole s’y rapportant. On retrouve ce Delta inscrit sur le Tableau de Loge sous l’apparence d’un fronton surmontant une sorte de tabernacle posé sur les marches de l’Orient. Dans le Saint des Saints des temples égyptiens, le Naos où reposait la statue en Electrum du dieu tutélaire, avait exactement la même forme, les mêmes proportions et la même fonction que l’édifice que nous symbolisons ainsi. Il est remarquable de constater que l’angle au sommet du fronton maçonnique et celui du Naos égyptien sont rigoureusement calculé à 108 degrés, tout comme celui du Delta Lumineux qui se décompose en deux triangles pythagoriciens reliés ensembles par leur base.
D’autres symboles égyptiens que l’on retrouve en maçonnerie sont souvent mal ou pas du tout représentés. C’est le cas de la Corde formant des Lacs d’Amour qui ceinture nos Loges et se termine par deux Houppes dentelées sur les Colonnes d’Occident. Si notre Ordre s’identifie par ses symboles aux bâtisseurs d’antan, il est raisonnable de penser que cette corde avait une fonction opérative pour l’élaboration de leurs chefs d’œuvres. C’était donc un outil usuel, au même titre que les maillets, ciseaux et autres symboles présents dans nos ateliers. Il est donc logique que cette corde soit représentée, et qu’utilisée par nos pairs comme instrument de mesure, elle puisse comporter 12 nœuds. Les Anciens Égyptiens ont utilisé la corde à 12 nœuds pour tracer sur le sol le triangle rectangle dits de Pythagore aux proportions de 3, 4, 5, qu’ils retournaient sur son hypoténuse pour former le carré long.
Initialement, les nœuds formés aux deux extrémités étaient fermement serrés de manière à empêcher les fils qui la composaient de se détresser. Contrairement aux cordes modernes en nylon dont on peut brûler les bouts, les cordes de chanvre utilisées par nos prédécesseurs ne pouvaient être terminées que par des nœuds qui, pour être serrés, nécessitaient une sur longueur d’une coudée. On attribua à cette partie de corde détressée, tombant de chaque côté des colonnes J et B une signification symbolique que l’on appela des « houppes dentelées ». Partant de la colonne B pour rejoindre la colonne J (ou réciproquement selon le Rite) ces filaments de chanvre qui viennent s’entrecroiser pour former une corde bien solide, symboliseraient la multitude des Sœurs et les Frères qui quittent le monde profane pour venir s’unir dans le Temple. A l’autre extrémité, ces mêmes filaments qui se dénouent représenteraient les mêmes Sœurs et Frères repartant vers le Monde Profane, chargés des énergies bienfaitrices échangées dans la Loge. Cependant, la Chaîne n’est pas rompue pour autant car elle s’ouvre sur l’humanité puisque notre devoir est de transmettre au dehors les bienfaits acquis dans nos Temple.
12 nœuds composent cette corde, et nous travaillons de midi à minuit, soit 12 heures. Mais pourquoi commencer la journée à midi, alors que le soleil se lève entre 6 et 8 heures du matin selon la saison et que celui-ci se couche environ 12 heures plus tard obligeant les maçons à s’éclairer pour achever leur journée de travail. En vérité, le Maçon ne peut travailler efficacement sur lui-même que s’il a pu faire un premier bilan de sa vie, débarrassé des contraintes obérant sa liberté (enfants à élever, situation professionnelle etc…),en fait, symboliquement au Midi de son existence. Il peut alors se consacrer à développer sa spiritualité jusqu’à l’heure de son ultime initiation que le profane appelle la mort, et que les Maçons nomment l’Orient éternel, au Minuit de son existence terrestre.
Bien que nombre de Maçons le réfutent énergiquement, la Franc maçonnerie spéculative pourrait être née en Égypte il y a environ 5000 ans. En effet, si l’on peut affirmer que la Maçonnerie opérative serait née avec la première construction édifiée en pierre datant d’environ 30 siècles avant notre ère, la maçonnerie spéculative, quant à elle, remonterait au projet même de cette première réalisation. Car pour finaliser une œuvre structurée, il faut avant tout l’avoir imaginée, en avoir conçu le concept, en avoir étudié les formes en fonction du but recherché, et avoir déterminé la méthode avec les moyens à disposition. Il ne s’agit pas là de minimiser le rôle de l’ouvrier maçon qui, à son niveau, aura créé l’outil et façonné la pierre. Il s’agit de comprendre quelles étaient ses motivations, quel était le moteur de son génie.
Aux époques archaïques, où les Rois se prétendaient « Suivants d’Horus », et où la religion d’état s’appuyait sur la cosmogonie, l’astronomie et l’astrologie, le ciel était symbolisé par la déesse Nout, dont le corps formait la voûte céleste. A Louxor, dans la Vallée des Rois, peint sur le plafond des tombes de certains Grands Pharaons du Nouvel Empire, on peut voir une scène tout à fait significative se comparant à notre propre symbolisme de la corde qui ceinture nos Loges. La déesse du ciel dont le corps est parsemé d’étoiles, y est représentée avalant chaque soir le soleil et l’accouchant chaque matin. Entre sa bouche et son sexe, sont dessinés 12 soleils indiquant que durant la nuit celui ci continuait sa course. Alors, pourquoi le corps de la déesse du ciel ceinturant la Terre ne pourrait-il symboliser la voûte étoilée de notre temple et la corde à 12 noeuds qui la ceinture, ancrée sur les colonnes du Temple ? Pourquoi les doigts des pieds et des mains de la déesse ne symboliseraient-ils pas seraient ils pas les houppes dentelées et les soleils présents dans son corps, des Lacs d’Amour. Plutôt que d’observer notre environnement sur un plan horizontal, si comme le suggèrent les Tableaux de Loge, nous verticalisons ce sur quoi nous marchons, les colonnes sur la Terre et les astres dans le ciel, nous retrouverions bien ce schéma de la déesse Nout protégeant nos travaux.
Au plafond des temples et des tombes égyptiennes les 12 heures du jour et les 12 heures de la nuit sont symbolisées par des Soleils, or un détail quasi-insignifiant pour les occidentaux atteste que cette scène pourrait se comparer au symbolisme maçonnique prétendant que nous travaillons de Midi à Minuit. Dans cette scène tirée du Livre des Morts égyptien, devant le sexe de la déesse Nout, un Scarabée d’or, reçoit dans ses ailes le premier Soleil de la journée. Ce petit animal qui pousse sa boule de Terre à reculons, contenant sa nourriture ainsi que sa progéniture, nous rappelle que celui-ci, trop engourdit par le froid de la nuit pour pouvoir s’envoler, doit attendre le moment favorable où ses ailes sont chauffées par le soleil, c’est-à-dire à midi, lorsque sa lumière est au zénith. Suivent les douze Soleils symbolisant les heures de la journée, dont le dernier est avalé par la déesse. Ces observateurs de la nature et des astres que furent les égyptiens, nous ont transmis, gravés dans ce matériau réputé incorruptible qu’est la pierre, des images symboliques dont furent tirés un grand nombre de nos propres symboles. Peut être faut il chercher les fondements de leur pensée pour résoudre certaines énigmes aujourd’hui incompréhensibles par un esprit trop matérialiste.
En tant que fils du dieu Rê dont il porte le signe hiéroglyphique devant le cartouche portant son nom, le pharaon était supposé être détenteur du savoir et garant des traditions. Suivant d’Horus et es qualités, il était également le Grand Maître de la corporation de bâtisseurs qui, vivant généralement en autarcie pour protéger les secrets dont ils étaient détenteurs, se reconnaissaient par des signes et se présentaient vêtus d’une sorte de baudrier, comme les Maçons d’aujourd’hui.
Le roi dans ses fonctions officielles, ainsi que les prêtres architectes lorsqu’ils étaient assis, se tenaient dans la position du Maître en sagesse, c’est-à-dire les mains posées bien à plat sur les cuisses et le dos bien droit. Dans nos Loges, c’est ainsi que travaillent les Sœurs et les Frères.
Tous les symboles auxquels nous sommes confrontés en Loge ont leur interface égyptienne. Que ce soient l’Équerre, le Niveau ou la Perpendiculaire, le Maillet la Règle et le Ciseau, tous ces outils furent utilisés à des fins opératives certes, mais par des Artisans ayant reçu par Initiation une formation théologique. Car toute matière ayant été manifestée par le dieu créateur de toutes choses, nul ne pouvait en modifier la forme si ce n’était pour le glorifier. En s’identifiant à l’outil qui symbolise son action, le Maçon lui aussi, s’initie au sens du sacré. Depuis des millénaires, des femmes et des hommes ont sublimé leur foi en édifiant des tombes, des chapelles et des Temples. Ils ont choisi la pierre, plus pérenne que le bois pour y inscrire ce qui les rassemble et véhiculer leurs ancestrales Traditions. C’est pour eux, et grâce à eux que nous sommes ensemble aujourd’hui. Hier, ils bâtissaient avec des pierres de carrière, des Temples à la Sagesse, demain nous construirons le monde avec des mots, avec des idées, parce que nous avons acquis la liberté de nous exprimer autrement. L’Art et les Sciences d’autrefois nous montrent le chemin, aussi faut il en prendre conscience. L’Initiation maçonnique est un moyen d’éveil parmi d’autres et les symboles nous permettent d’appréhender toutes nos différences dans un climat serein. Encore faut il laisser nos métaux à la porte du Temple, et écarter tout dogme de nos travaux.
J’ai dit
Paris le 4 juin 2007
Source http://www.ordoabchaos.net