Humour … 11 août, 2011
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Humour , ajouter un commentaire
Nous savons bien que ça n’est pas la réalité, mais tout de même, lisez ce
conte jusqu’au bout et remémorez vous certains moments de votre vie…entre
midi et minuit et surtout les derniers articles de la presse (plutôt
spécialisée) ou de l’Express d’avant l’été !
Bonne lecture :
Une nuit, lassé des querelles de personnes et des luttes d’ego
surdimensionnés au sein des obédiences maçonniques françaises,
le Grand Architecte de l’Univers décide de rappeler à Lui les trois Grands Maîtres des principales obédiences.
Au premier, Il demande :
- Que crois-tu ?
La main droite à l’ordre, le Grand Maitre d’une voix tremblante, murmure :
- A la Sagesse, la Force et la Beauté.
- Prends place à Ma droite, dit le GADLU,
avant de se tourner vers le second Grand Maitre, à qui Il demande :
- et toi, que crois-tu ?
La main sur le cœur, d’une voix indignée de nature, le Grand Maitre
s’exclame :
- A la défense de l’humanisme, au combat pour la laïcité…
Mais avant qu’il ne se lance dans un interminable discours, le GADLU
l’interrompt :
- Toi, tu t’installes à Ma gauche.
Reste le dernier Grand Maitre. A la différence des deux autres, il porte
tous ses décors. Il est vrai que des mauvaises langues prétendent qu’il
dort avec…
Le GADLU le regarde avec curiosité…Le voilà donc, ce Grand Maitre qui
défraye la chronique, encombre les prétoires et vide les Loges…
- et toi, que crois-tu ?
Le torse bombé, le troisième Grand Maitre n’hésite pas un instant :****
- Moi, je crois que Tu es assis à ma place !
MOMAS – humour maçonnique 6 août, 2011
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Humour , ajouter un commentaireMOMAS
Vous êtes suffisamment sérieux pour apprécier l’humour
Vous êtes suffisamment tolérant pour goûter l’auto-ironie
Vous êtes suffisamment lucide pour rire de vous-même
Festival d’humour maçonnique d’Aix en Provence 30 mai, 2011
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Humour , ajouter un commentaireFestival d’humour maçonnique à Aix en Provence
Un peu plus de 300 SS:. et FF:.de tous Orients, dont Nice, Gap, Montélimar, Lyon, Lausanne, Toulouse, Auch, Paris, Bruxelles, Anvers pour les plus lointains, ont savouré dans l’allégresse et une franche fraternité, le Premier Festival d’Humour Maçonnique d’Aix en Provence.
Aux SS:. et FF:.« artistes » locaux d’Aix et Marseille (ils étaient 20 !) s’étaient joints un impayable trio de »dessineux » toulousains venu présenter ses « délires d’initiés », la fratrie burlesque des « Trois Frères » alsaciens qui accompagnaient le désormais provençal SaT à qui le festival doit la fameuse affiche qui a failli le couler (mais c’était le 1er avril !), et enfin, espiègles et brillantes, déboulées du Pays d’Érasme, « les Loges le la Folie » !
La paella monstre du F:.Servant de la Pioline a soulevé des Vivat qui, la fête terminée, résonnent encore par les témoignages chaleureux dont sont comblés les organisateurs.
Humour … 17 mars, 2011
Posté par hiram3330 dans : Humour , ajouter un commentaire
Deux FF du GO passent devant un temple maçonnique qui porte cet écriteau :
« Pour rencontrer des femmes, entrez adhérer dans notre Obédience mixte «
Le premier décide de rentrer pour voir. L’autre l’attend dehors. Les heures passent. Enfin le premier ressort.
– Alors, lui demande le second, que s’est-il passé ?
– J’ai adhéré, répond le premier !
– Sans blague ! dit le second. Et… tu as rencontré des femmes ?
– Ah ! Vous autres au GO, vous ne pensez qu’à ça, s’exclame le premier !
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Un maçon amateur d’oiseaux rares souhaite faire l’acquisition d’un perroquet
ayant des qualités maçonniques. L’oiseleur lui propose trois magnifiques
grimpeurs :
- En premier prix, j’ai celui-ci : 1000 €. Il est capable de vous dire le rituel du premier degré…Le second peut vous réciter l’intégralité des Constitutions d’Anderson… Mais il vous en coûtera 2000 € !
– Et le troisième ?
– C’est le plus cher… 5000 € !
– A ce prix là, j’ai peine à imaginer ce qu’il doit savoir par coeur !
– Hélas, il ne parle pas !
– Il ne parle pas ? Et il vaut 5000 € ? Mais qu’est-ce qu’il a donc d’extraordinaire ?
– Les deux autres l’appellent « Vénérable ».
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Au moment de monter à la potence, un condamné à mort s’insurge :
- Tout ça, c’est la faute des Maçons ! le type que j’ai assassiné était maçon, e flic qui m’a arrêté était maçon, le procureur était maçon, le juge était maçon, tout ce qui m’est arrivé, c’est la faute des Francs-maçons !
– Avez quelque chose d’autre à ajouter ? lui demande impatient le bourreau.
- Non.
– Bon, alors maintenant, si vous voulez bien faire un pas en avant en partant du pied gauche…
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Françoise et Suzanne étaient amies de longue date, bien que l’une fût franc-maçonne et l’autre non.
Chacune s’en alla un jour dans une maison de retraite. Il ne fallut pas longtemps avant que Suzanne rende visite à sa vieille amie Françoise. Dés son arrivée, elle fut accueillie à bras ouverts, avec des câlins et des baisers. » Tu te plais ici ? lui demanda-t-elle ? Dis moi tout ! « Françoise était émerveillée par la nourriture, les installations et les soins. Puis, avec un clin d’œil, elle ajouta : » Mais la meilleure chose est que j’ai maintenant un petit ami… Et il est franc-maçon ! « – C’est merveilleux ! s’enthousiasma Suzanne. Raconte tout. – Et bien, après le déjeuner, on monte dans ma chambre et on s’assoit au bord du lit. Je le laisse me caresser le haut, puis le bas, et alors nous relisons et comparons nos anciens rituels d’ouverture, de fermeture, d’exaltation ; et nous applaudissons par nos batteries et nos acclamations, un coup la sienne, un coup la mienne… – Tu as une sacrée chance. Je suis très contente pour toi ma chérie, se réjouit Suzanne. – Et pour toi comment cela se passe ? lui demanda Françoise. Suzanne était aussi très satisfaite de sa maison de retraite et chose extraordinaire elle avait également un petit ami. – C’est merveilleux ! s’exclama Françoise. Et que faites vous ?
– Ah ! Et puis ? – Comme ni l’un ni l’autre nous ne sommes francs-maçons, nous baisons ! ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤$ 3 FF. discutent à l’arrière d’un taxi. Le 1er dit au second : – Quel âge as tu ? – 3 ans et toi ? – Moi plus de 7 ! et le troisième d’annoncer 5 ans. Le chauffeur regarde ahuri dans son rétroviseur les 3 quinquagénaires, ce qui provoque immédiatement la méfiance d’un des FF. qui dit : – Attention, il commence à pleuvoir. Le chauffeur en voyant le temps superbement ensoleillé s’arrête précipitamment auprès d’un gardien de la paix et lui dit affolé par la fenêtre :
Le gardien de la paix lui répond alors calmement : Oh! moi, vous savez, je ne sais ni lire ni écrire…
Merci à toi Ma Petite Soeur … de la côte
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Humour maçonnique de MOMAS 22 décembre, 2010
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Humour,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireEn errant sur la toile …
mais le hasard existe-t-il …..
lors de ma visite quotidienne sur http://www.hiram.be/
j’ai découvert, une fois de plus, une fois encore une perle …….
Je vous la conseille là
http://www.hiram.be/Premier-Festival-d-humour-maconnique-et-Momas_a4204.html
Changer les moeurs par le rire. Nous ne nous sommes pas jeté un petit défi!
C‘est celui que Molière ambitionnait tout simplement avec ses comédies. La barre est haute. D’autant qu’avec la population d’Homo Maçonnicus que nous connaissons, nous partons de bien bas.
Le rire est sans aucun doute le propre de l’Homme, mais dans les écrits de Rabelais seulement… La réalité est autrement plus sévère.
Mais sans la sottise ambiante nous manquerions de matière première. Et quoi faire de mieux face à celle que nous rencontrons parfois sur nos chantiers, sinon d’en rire ? Et là, il y a des réserves pour quelques siècles. Celles des énergies fossiles s’éteindront bien avant.
Humour … 1 mai, 2010
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaireHumour
Robinson Crusoë, au moment de quitter son île, tint absolument à faire visiter les lieux au capitaine du bateau qui venait le recueillir. Robinson lui fit découvrir le bâtiment qui lui servait de garde-manger, puis le dispensaire, la maison d’hôtes, etc… Chemin faisant, le capitaine remarqua une étrange bâtisse dont la façade représentait deux majestueuses colonnes surmontées d’un chapiteau en forme de triangle. Comme il s’interrogeait sur la destination de cet édifice, Robinson lui révéla qu’il était maçon et qu’il s’agissait là d’un temple maçonnique. La visite se poursuivit quand ils passèrent devant une maison dont la façade était en tous points semblable à celle devant laquelle ils étaient déjà passés : les mêmes colonnes, le même chapiteau en triangle.
Le capitaine s’en étonna.
- Oui, il s’agit bien encore d’un temple maçonnique, confirma Robinson Crusoë.
- Deux temples maçonniques pour un homme seul ? Le capitaine n’y comprenait rien !
- Eh bien voilà, lui expliqua Robinson. Le premier temple est celui de l’Obédience que je fréquente ; le second, celui de l’Obédience que je ne fréquente pas.
Trois illustres Frères, hauts dignitaires de leur obédience respective, reviennent en taxi d’une cérémonie maçonnique » oecuménique « .
L’un d’entre eux, ouvrant la mallette posée sur ses genoux, observe son cordon et déclare aux deux autres
- Malgré cet emblème lumineux et le titre pompeux que me donnent mes frères, je me rends compte que je ne vaux pas grand-chose. Je devrais faire preuve de plus de modestie, car en réalité, je sais vraiment peu de choses.
- Non ! C’est bien moi qui manque le plus de connaissance. De nous tous, c’est moi qui vaut le moins, réplique le second.
Et chacun de parler de son propre cas avec surenchère d’humilité, quand le chauffeur du taxi, un noir, se retourne pour se mêler à la conversation :
- Et moi, vous pensez, simple chauffeur de taxi, nègre par dessus le marché… S’il y en a un qui ne vaut rien ici…
Irrités d’être ainsi interrompus, les trois dignitaires s’exclament alors d’une même voix:
- Mais pour qui il se prend, celui-là ?
Un F. en voyage en Afrique se retrouve capturé par des cannibales et immédiatement plongé dans une grande marmite.
Voyant sa dernière heure arrivée, il se résout à faire le signe de détresse.
C’est alors qu’un indigène s’approche de lui :
- Ça alors, tu es F.M. ? De quelle obédience, GO ou GL ?
Notre voyageur pousse un grand soupir de soulagement et demande à son interlocuteur :
- Quelle importance ?
- C’est juste pour savoir à quelle sauce t’accompagner !
3 FF. discutent à l’arrière d’un taxi.
Le 1er dit au second :
- Quel âge as tu ?
- 3 ans et toi ?
- Moi plus de 7 ! et le troisième d’annoncer 5 ans.
Le chauffeur regarde ahuri dans son rétroviseur les 3 quinquagénaires, ce qui provoque immédiatement la méfiance d’un des FF. qui dit :
- Attention, il commence à pleuvoir.
Le chauffeur en voyant le temps superbement ensoleille s’arrête précipitamment auprès d’un gardien de la paix et lui dit affolé par la fenêtre :
- Je suis très inquiet, regardez les types que je promène, ils disent avoir 3, 5 et 7 ans et de plus, il disent qu’il pleut alors que le temps est au beau fixe !
Le gardien de la paix lui répond alors calmement : Oh! moi, vous savez, je ne sais ni lire ni écrire…
Comment reconnaît-on un maçon opératif d’un maçon spéculatif ?
Le maçon opératif se lave les mains avant d’aller pisser.
Le maçon spéculatif se les lave après être allé pisser.
Merci à toi mon F:. Bernard de l’orient « moyen »
LA LEGENDE D’HIRAM 17 octobre, 2008
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Recherches & Reflexions , 1 commentaireLA LEGENDE D’HIRAM
Chaque mois de juillet, le « Tour de France » ressuscite la grande fête du vélo. Il peut être vu comme un carnaval moderne où un univers, centré sur le profit, laisse une place à l’expression mouvante et rituelle des rêves populaires. Mais le « Tour de France » exprime un rapport capital avec le temps, le changement et l’avenir.
Dans ce moment de la vie, une nouvelle classe d’âge succède à la précédente. Le temps détrône l’ancien monde et couronne le nouveau.
Naissance et mort y sont intimement liées. L’épreuve est une fête, un temps joyeux, qui interdit à l’ancien temps de se perpétuer et qui engendre le temps nouveau. Dans cette alternance temporelle qui donne vie et mort, la naissance et la mort ne sont pas coupées l’une de l’autre. Les deux pôles du devenir sont englobés dans leur unité contradictoire. Chaque étape est un nouveau commencement qui est porteur d’une virtualité future.
Les champions qui dominent la course cherchent à acquérir une « maîtrise » de la vie, une forme de perfection humaine où l’imitation des aînés joue un grand rôle. Cette recherche de la perfection pourrait se définir par trois maximes : « L’apprentissage, long et difficile, doit être méthodique », « Les chefs-d’œuvre sont marqués par le temps », « La mort vient toujours à son heure ». Mais, dans le « Tour de France », on parle de la mort en faisant la fête. Dans les cris de la foule, de nouveaux champions, pleins de force et d’espoir, viennent pour perpétuer la tradition.
Le maillot jaune est un symbole qui fait entrer son détenteur dans la catégorie des hommes-dieux qui meurent. Comme dans le cycle du « Rameau d’Or » décrit par James Frazer, « Il faut tuer l’homme-dieu, dès qu’apparaissent les signes de son déclin et transmettre son âme à un successeur vigoureux ».
Ainsi, de maillot jaune en maillot jaune, la course cycliste du « Tour de France » forme une longue chaîne de meurtres rituels. Héros solaire, le vainqueur conquiert la « Toison d’Or » après une longue lutte et par un acte de rupture : la mise à mort rituelle et symbolique de son prédécesseur, exécutée au nom de la pérennité des valeurs. Cette mise à mort est réalisée dans un moment de fête, d’une grande sacralité. L’ordre du monde se restaure et le nouvel élu symbolise l’éternelle jeunesse du monde nouveau.
Je vous ai parlé du « Tour de France » car il n’est pas sans analogie avec le Compagnonnage. Mais j’aurais pu vous entretenir tout aussi bien du « Mundial », des « Jeux Olympiques » ou de la « Corrida ».
Parce que j’ai la certitude que la démarche maçonnique ne consiste pas à « s’envoler » ou à « se réfugier » dans les « nuages théologiques » des rituels et des symboles. Et que j’ai l’intime, mais absolue, conviction qu’elle doit, au contraire, enraciner tout ce qui constitue sa substance, dans les traditions populaires, mythologiques et religieuses, afin d’y chercher tout ce qui peut y révéler le sens de la destinée de l’homme et la signification de l’aventure humaine.
Les origines de la légende
L’étude des origines d’une institution a pour préliminaire la distinction entre la légende et la vérité historique, entre les récits abondants et variés issus de l’imagination populaire et les données authentiques, dont on peut déduire, à défaut d’une certitude, une conjecture raisonnable. Cette distinction, entre la fable et la réalité, s’impose particulièrement en ce qui concerne la légende d’Hiram, dont les origines sont à la fois obscures et méconnues. Si l’on ajoute foi à des contes dont l’antiquité n’est pas douteuse, le problème sera vite résolu.
Il suffira d’interroger un maître, de préférence un ancien, un de ceux qui ont conservé intacte la foi des anciens âges et d’écouter… Il dira les origines bibliques de la légende, les étapes de la construction du Temple de Salomon, les péripéties de la vie d’Hiram et son assassinat final par trois mauvais compagnons. Il citera des noms, des faits, des dates. Aucune question ne l’embarrassera, car la relation traditionnelle, dont il sera l’interprète, est des plus précises. Inutile d’ajouter que ses dires, dont la sincérité sera absolue, ne seront appuyés par aucune preuve, qu’il resteront peu vraisemblables et que le travail de l’historien, loin d’être terminé après cette audition, commencera seulement avec elle.
Martin Saint-Léon, dans son livre sur le Compagnonnage, paru en 1901, expose les légendes que possèdent les fédérations qui administrent les trois Rites du Compagnonnage : « Les Compagnons du Devoir et de Liberté », « Les Enfants de Maître Jacques », « Les Enfants du Père Soubise ». Chacun des trois Ritespossède sa légende propre et prétend se rattacher à l’un de ces trois fondateurs : Salomon, Maître Jacques, Soubise. Et chaque légende possède elle-même des variantes, voire des versions différentes.
Selon Perdiguier, dans son livre sur le Compagnonnage, Maître Jacques aurait étél’un des premiers maîtres-artisans de Salomon et compagnon d’Hiram. Il travailla à la construction du Temple de Salomon et fut nommé Maître des Tailleurs de Pierre, des Maçons et des Menuisiers.
Le Temple achevé, il quitta la Judée, en compagnie d’un autre Maître, Soubise, avec lequel il se brouilla. Soubise débarqua à Bordeaux et Maître Jacques à Marseille, avec ses disciples. C’est alors qu’il dut se défendre contre ceux de Soubise qui décidèrent un jour de jeter Maître Jacques dans un marais, afin de le faire disparaître.
La fin de l’histoire de Maître Jacques semble calquée sur le récit de la passion du Christ. Alors qu’il était en prière, l’un de ses disciples vint lui donner un baiser de paix. C’était le signal convenu pour cinq assassins qui le tuèrent de cinq coups de poignard.
Sa dépouille mortelle fut rituellement ensevelie par ses Compagnons près de Saint Maximin et le traître eut la même fin que Judas.
Soubise fut accusé d’avoir été l’instigateur de ce meurtre, ce qui fut longtemps la cause de la désunion entre les Compagnons des deux Rites. Mais cette accusation fut finalement estimée injuste et un autre récit raconte que Soubise versa des larmes amères sur la tombe de son ancien ami et qu’il flétrit son assassinat
Mais une autre version de la légende, veut, qu’au lieu d’avoir été un artisan contemporain de Salomon, Maître Jacques ait été tout simplement le même personnage que Jacques de Molay, dernier Grand Maître des Templiers, brûlé sur ordre de Philippe le Bel. Jacques de Molay a très bien pu, dans le cadre des nombreuses constructions édifiées par les templiers, initiés et grands constructeurs, donner une règle aux ouvriers Maçons, Tailleurs de Pierre et Charpentiers qui travaillaient pour « Le Temple » et constituer des sociétés de Compagnons. Cette version, à première vue moins invraisemblable que la précédente, ne repose toutefois sur aucun fondement historique.
Car si l’existence d’une filiation entre les Templiers et les confréries ouvrières, d’où est issu le Compagnonnage, n’est pas impossible, force est de considérer que, même probable, elle demeure purement conjecturale.
La légende de Soubise est implicitement contenue dans la précédente.
Soubise, architecte du Temple de Salomon, comme Maître Jacques, ami de celui-ci, serait devenu l’instigateur de son assassinat. Le fait est toutefois contesté.
Mais d’après un autre récit, Soubise aurait été un moine bénédictin qui aurait vécu à la fin du XIIIème siècle. C’est sous le costume des moines bénédictins, qu’il est généralement représenté dans les Cayennes. Soubise aurait participé, avec Jacques de Molay, à la construction de la cathédrale d’Orléans. Le Compagnonnage aurait été fondé à cette époque et Soubise aurait survécu quelques années au grand Maître des Templiers. Cette version, qui n’est pas impossible, reste également purement conjecturale.
Les Compagnons du « Devoir et de Liberté », Enfants de Salomon, prétendent eux,que leur fondateur est le roi Salomon lui-même. Et ils se réfèrent à une légende qui a pour point de départ un passage de La Bible (Premier Livre des Rois, Chapitre 5, paragraphes 13 à 18 – 26 à 31 – dans l’édition de La Pléiade) :
« Salomon leva une corvée dans tout Israël et la corvée comprenait 30.000 hommes. Il les envoya au Liban, 10.000 par mois, par relèves.
Adoniram était préposé à la corvée. Salomon avait aussi 70.000 porteurs et90.000 carriers dans la montagne, sans compter les officiers nommés par les préfets et qui étaient préposés au travail, soit 3.300 qui avaient autorité sur les gens qui exécutaient le travail. Le roi ordonna d’extraire de grandes pierres, des pierres de prix, pour poser, en pierres de taille, les fondations de la Maison.
Puis les maçons ainsi que les Giblites, taillèrent et préparèrent les bois et les pierres pour bâtir la Maison… Le roi Salomon envoya quérir Hiram de Tyr. C’était le fils d’une veuve de la tribu de Nephtali, mais son père était un Tyrien, artisan en airain. Il était rempli de sagesse, d’intelligence, de science, pour faire toute œuvre en airain. Il vint donc chez le roi Salomon et fit ses ouvrages (Premier Livre des Rois, Chapitre 7, paragraphes 13 à 15).
Rien, dans ce texte, ne permet de conclure à l’existence d’une association telle que le Compagnonnage au temps de Salomon… Mais la légende continue le récit biblique. Suivant la version d’Agricol Perdiguier, dans son livre sur le compagnonnage, les travaux étaient exécutés sous la direction d’un maître habile, nommé Hiram. Hiram travaillait le bronze et il était rempli de sagesse, d’intelligence et de science. Pour payer les ouvriers, en éliminant les intrus et les oisifs qui se mêlaient à eux, Hiram donna à chacun des ouvriers un nouveau mot de passe pour se faire reconnaître. Ainsi, chacun était payé selon son mérite et recevait, le moment venu, les assignations et les mots de passe qui lui permettaient de se faire reconnaître. Le Compagnonnage de Liberté était fondé.
Une seconde légende se superpose à la première. Trois compagnons, Holem ou Hoben, Sterkin ou Skelem, et Hoterfut, furieux de s’être vus refuser la maîtrise, décidèrent de contraindre Hiram à leur donner le « Mot » de maître ou de l’assassiner. C’est cette version qui constitue la trame du rituel que nous venons de vivre ensemble.
La signification de la légende
A quelque mythologie qu’elle se rattache, la légende peut être belle en elle-même. Elle peut même satisfaire l’esprit pendant des années, sans qu’il y décèle l’ouverture d’un chemin vers la philosophie. Puis un jour, mûr pour cette expérience, il perçoit d’instinct l’appel qui incite au mouvement. Double invitation au voyage. Mais invitation patiente et renouvelée dans le silence, car chacun partira s’il le veut et quand il le voudra… Pilate tue l’Esprit, mais au lieu de le mettre en croix, il met une croix dessus. Et c’est toujours la même opération, toujours à refaire. Mais on n’a pas assez de croix. Le Christ est mort, Pilate est né. Et tout irait parfaitement bien, comme Pilate l’entend, si l’on pouvait être sûr d’avoir tué l’Esprit.
Mais les esprits reviennent, comme on dit.
C’est pourquoi il faut avoir le courage de regarder jusqu’au fond du tombeau pour savoir qu’il est bien vide et que c’est ailleurs qu’il faut le chercher. Le suprême malheur, pour le sanctuaire, serait de devenir le tombeau scellé, devant lequel on monte la garde. Et on ne le ferait que parce qu’il y aurait là un cadavre. C’est pourquoi le suprême courage est de proclamer que le tombeau, tous les tombeaux, sont vides : celui de Persée, immortalisé dans les étoiles, celui du Christ, au matin de Pâques, celui d’Hiram, qui revit en chacun de nous.
Alors, comment aborder la légende d’Hiram, avec un regard résolument tourné vers le futur ? Peut-être en se demandant pourquoi il est impossible d’éviter de réfléchir son propre portrait dans le miroir qu’est par définition une légende. Car il n’existe aucun maçon sérieux qui n’ait trouvé dans ce récit autre chose que sa propre image. Voilà qui place la légende au cœur du véritable étonnement philosophique, au chapitre des miroirs… Et l’on peut se demander si la question du miroir n’est pas précisément la question fondamentale de l’initiation. Car le piège dans lequel la légende prend tout maçon, est qu’elle ne nous permet pas d’échapper à l’auto-portrait, du moins après avoir tenté de jeter un regard vers le miroir qui nous regarde. Car en fait, la véritable question est bien de savoir comment sont montés une légende, un mythe, un temple ou un rituel, en forme de miroirs. Et l’on essayera donc d’observer comment le miroir est construit, en tant que lieu spéculaire des métamorphoses de notre propre moi symbolique. Ainsi la légende d’Hiram engendre-t-elle ses propres lecteurs, car il n’y a pas plus de lecteur universel d’une légende ou d’un mythe qu’il n’y a
d’auditeur universel de la cinquième symphonie.
La légende d’Hiram, c’est donc d’abord un recours à soi-même, où chacun est invité à trouver sa propre vérité. Et c’est sans doute bien là que se trouve le sens alchimique de la légende, si l’on veut bien voir dans l’alchimie la tentative de chaque individu pour découvrir sa propre vérité, son propre secret, pour trouver la connaissance suprême réservée à chaque itinéraire humain. Car qu’est- ce donc que l’Initiation, sinon la traversée des épreuves, à travers lesquelles l’être humain met à nu, lentement, cette étincelle qui est en lui et qui, une fois révélée, éclaire l’univers et lui donne un sens. Il ne me semble donc pas que je ne vous parlerai que partiellement de la légende, car le pire serait de croire que la quête s’achève, que l’Initiation se termine et que l’on pourrait y mettre le point final d’une dissertation.
Ce sont des mots prononcés au hasard, qui m’ont peu à peu tout révélé. Les sonnets de Gérard de Nerval éveillèrent tout d’abord mon attention, puis mon intérêt. Et l’auteur de ces vers avait effectué un « Voyage en Orient » dont je compris qu’il ne serait pas sans intérêt de lire le récit qu’il en avait rapporté. Et c’est ainsi que je découvris « l’histoire de la Reine du Matin et de Soliman, Prince des génies ». Au fil des douze chapitres, d’« Adoniram », le premier, à « Macbenah », le dernier, la égende m’apparaissait plus symbolique. Les trois mauvais compagnons symbolisaient l’ignorance, l’hypocrisie et le fanatisme. La recherche et la découverte du corps d’Hiram exaltaient les trois vertus opposées, mais aussi la liberté et la fidélité, l’une portant l’autre, et qui sont les vertus de l’esprit. La fidélité est la lumière de l’esprit. Dès qu’on change ses idées d’après l’événement, l’intelligence n’est plus qu’une fille.
Et je retrouvais la légende au portail Nord de la cathédrale de Chartres, où figurent David ainsi que Salomon et la Reine de Saba.
Voici que de symbole, la légende devenait histoire… Salomon, constructeur, il y a trois mille ans, du « premier temple », détruit en l’an 600 avant notre ère par Nabuchodonodor II. Tout près, se trouve Zorobabel, architecte du « second temple », embelli par Hérode et détruit par les romains, en l’an 66 de notre ère. Eséchiel, l’inventeur du « troisième temple », a disparu du portail à la Révolution, mais Saint Jean-Baptiste présente « au passant » l’emblème de « la Cité qui n’a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l’éclairer, car l’agneau est son flambeau ». Ainsi, n’y avait-il pas qu’un seul temple… Et peut-être pourrait-il s’agir ici de celui dont il est écrit : « Détruisez ce temple et je le rebâtirai en trois jours »…
La légende d’Hiram pose en fait la vraie question : crucifixion, résurrection, mort et renaissance, là est le vrai problème… La mort à soi-même que prônent les morales, les philosophies, les religions et la franc-maçonnerie elle-même, qui n’est pas une religion, ne peut être considérée comme l’écrasement devant l’autre ou encore comme la soumission à un sur-moi légaliste et culpabilisant. La signification en est toute autre… Mourir à soi-même, c’est perdre le narcissisme primitif qui rend l’homme inapte à toute vraie vie, à tout échange profond avec autrui. C’est passer du stade objet, soumis à des interdits et à des tabous, au stade sujet, autonome, responsable, capable de s’aimer profondément et d’aimer profondément l’autre.
C’est là sans doute le véritable sens de la résurrection ou de la re- naissance qui font de nous des êtres libres.
« Ici, tout est symbole », cette affirmation, répétée au cours de la cérémonie d’initiation est chargée de sens, parce qu’elle annonce la valeur de la démarche et la méthode de travail : la recherche du sens, au delà de l’apparence. Après son apprentissage et son compagnonnage, le franc-maçon médite sur la passion d’Hiram. Et il apprend alors que les maîtres disposent pour se reconnaître d’un mot substitué à la « parole » qui a été perdue. La « parole » est perdue pour ceux qui croient avoir tout vu, tout dit et qui disent « qu’il n’y a rien à voir… ». La parole est effectivement perdue lorsqu’on n’est plus à même de produire une pensée nouvelle à propos des symboles. Car le symbole est le langage du sens et il peut nous permettre d’accéder à la signification. Ainsi la « parole perdue » est-elle toujours à retrouver et sa quête exige une remise en question permanente de toutes nos certitudes antérieures.
Muni du mot substitué, le Maître Maçon explore les paysages proposés par les rites. Mais le voyage initiatique ne peut être accompli par celui qui se contente du mot substitué. La Maîtrise véritable exige l’essentiel. Encore faut-il garder un esprit critique et conserver un certain humour, afin de ne pas devenir un dévot béat qui attend une « révélation » de la part de ses maîtres.
Ainsi, au départ, dès le commencement de la quête, il faut savoir que la « parole » ne pourra se dire. Elle sera montrée, sortie d’une boite, sous l’égide de la Rose, sous forme d’initiales, qui resteront le symbole du « mot » et non le « mot » lui-même, enfin retrouvé… Connaître, ce n’est point démontrer ni participer. Et c’est un rude apprentissage. C’est pourquoi on cherche toujours « des hommes de bonne volonté ». Et voici l’évangile nouveau : « La Paix se fera, si les hommes la font. La Justice sera, si les hommes la font. Nul destin, ni favorable, ni contraire, n’est écrit. Les choses ne veulent rien du tout. Nul dieu dans les nuages… Mais le héros seul sur sa petite planète, seul avec les dieux de son cœur, Foi, Espérance, Charité. »… C’est pourquoi il faut avoir le courage de proclamer que le tombeau est vide et que l’acacia refleurira .
La suite de la légende
Jules Boucher donne, en complément de son livre sur « la symbolique maçonnique », la belle légende maçonnique, kabbalistique et profondément ésotérique « des trois Mages qui ont visité la grande voûte et qui ont découvert le centre de l’idée » (page 355).
« Longtemps après la mort d’Hiram et de Salomon, après que les armées de Nabuchodonosor eurent détruit le royaume de Juda, rasé la ville de Jérusalem et détruit le Temple, trois voyageurs arrivèrent au pas lent de leurs chameaux. C’étaient des Mages, des initiés de Babylone, qui venaient en pèlerinage et en exploration sur les ruines de l’ancien sanctuaire.
Après un repas frugal, en parcourant l’enceinte ravagée, ils découvrirent une excavation. C’était un puits, situé à l’angle sud- est du Temple. Le plus âgé des Mages, qui semblait être le chef, se couch à plat ventre sur le bord et regarda dans l’intérieur du puits. Un objet brillant frappa ses yeux et il appela ses compagnons.
Il y avait là un objet digne d’attention, sans doute un bijou sacré.
Ce bijou était un Delta d’une palme de côté, fait du plus pur métal, sur lequel Hiram avait gravé le nom ineffable et qu’il portait sur lui, le revers uni exposé aux regards.
Le Mage, descendu au fond du puits, ramassa le bijou, constata avec émotion qu’il portait le nom ineffable. Il regarda autour de lui et distingua dans la muraille une ouverture fermée par une porte d bronze. En remontant, il dit à ses compagnons ce qu’il avait vu et leur parla de la porte de bronze. Ils pensèrent qu’il devait y avoir là un mystère et résolurent de partir ensemble à sa découverte.
Chacun des Mages, tenant une torche, se laissa glisser jusqu’au fond du puits. Puis, sous la conduite de leur chef, ils s’enfoncèrent tous les trois dans le couloir menant à la porte de bronze… »
Il y a une définition du secret maçonnique qui prétend que : « dire quelque chose à quelqu’un, c’est l’appauvrir, parce que c’est l’empêcher de le découvrir seul ». Je vous laisserai donc partir seuls à la recherche de cette légende en vous souhaitant d’avoir un jour le bonheur de la vivre vous-mêmes en maçonnerie.
http://fr.groups.yahoo.com/group/qabalah/message/957
20. Juin 6005
Humour d’août … 27 août, 2008
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Humour , ajouter un commentaireHUMOUR MAÇONNIQUE
Les jeux
Deux petits enfants s’ennuyent… le premier dit à l’autre :
- Si on jouait au docteur
- Ah, non on y a joue hier
- Bon a l’avocat…
- non ! on n’y a joue ce matin
- Au Franc-mac:. alors
- oh oui, oh oui mais c’est moi qui commence.
- D’accord.
- Qu’est-ce que tu bois?
Le taxi (Version 1)
Certains connaissent sûrement celle des 3 F.. qui discutent a l’arrière d’un taxi.
Le 1er dit au second: – quel âge as tu ? 3 ans et toi ? moi plus de 7, et le troisième d’annoncer 5 ans. Le chauffeur regarde ahuri dans son rétroviseur les 3 quinquagénaires ce qui provoque immédiatement la méfiance d’un des F.. qui dit: Attention, il se met a pleuvoir.
Le chauffeur en voyant le temps superbement ensoleille s’arrête précipitamment auprès d’un gardien de la paix et lui dit affole par la fenetre :
Je suis tres inquiet, regardez les types que je promene, ils disent avoir 3, 5 et 7 ans et de plus, il disent qu’il pleut alors que le temps est au beau fixe !
Le gardien de la paix lui répond alors calmement: Oh moi vous savez, je ne sais ni lire ni écrire !
Le taxi (version 2)
Un profane attend le taxi et deux clients descendent en parlant.
Le client monte dans le taxi et s’adresse au chauffeur:
« ils sont malades vos clients, j’en ai entendu un qui demandait son âge a l’autre, l’autre qui lui répond qu’il a 3 ans. Et puis les voila qui parlent du tronc d’une veuve qu’il aurait rempli avec une pierre plate de 300 kilos.
Vous trouvez ca normal vous ? »
Et le chauffeur de taxi : »Oh, vous savez, moi, je ne sais ni lire, ni écrire »
Les cannibales
Un F.. en voyage en Afrique se retrouve capture par des cannibales et immédiatement plonge dans une grande marmite.
Voyant sa dernière heure arrivée, il se met a l’ordre pour implorer le GADLU.
C’est alors qu’un indigène s’approche de lui et lui dit: Ça alors, tu es F.. M.. ? de quelle obédience ?
Notre voyageur pousse un grand soupir de soulagement et annonce fièrement son obédience (que je ne citerais pas, na ).
L’indigène lui répond alors: Merci beaucoup, c’était juste pour préciser sur le menu !
C’est la faute des francs-maçons !…
Au moment de monter a la potence, un condamne a mort s’insurge: « Tout ça, c’est la faute des Maçons !
Le type que j’ai assassine était maçon, le flic qui m’a arrêté était maçon, le procureur était maçon, le juge était maçon, tout ce qui m’est arrivé, c’est la faute des maçons ! »
Le bourreau lui dit:
« Vous avez quelque chose d’autre a ajouter ? »
« Non »
« Bon, alors maintenant, si vous voulez bien faire un pas en avant en partant du pied gauche … »
Contrôle de gendarmerie
Puisque personne ne l’a raconté, il y a l’histoire du frère qui se fait doubler par un motard de la gendarmerie et qui lui fait un signe d’ordre, ce qu’il met sur le compte de l’insigne du GITE appose sur le pare-brise. Le motard insiste plusieurs fois avec le signe et lui demande de se ranger sur le bas cote.
« Et cette ceinture on la met ou pas! » vocifère le motard.
Énigmes
L’ampoule
Question : Combien faut-il de FF:. pour remplacer une ampoule au plafond du local?
Réponse: Au moins trois:
- Un F. qui, perché sur une échelle, visse l’ampoule
- Un secrétaire qui lit a haute voix la description détaillée, sur 5 pages, du dernier remplacement de l’ampoule 10 ans auparavant.
- Un ex-Ven:. qui n’arrête pas de ce plaindre que les traditions se perdent et que c’était beaucoup mieux fait, plus impressionnant et plus conforme a la tradition de son temps!
(ceux qui travaillent dans des LL. ou prolifèrent les ex-Venes apprécieront)
humour d un jeune africain
J’ai trouve ce poème dans une petite page notre dame de hurepoix qui est écrite par un aumônier militaire :
humour d’un jeune africain
cher frère blanc …
quand je suis ne, j’étais noir;
quand j’ai grandi,j’étais noir;
quand je vais au soleil, je suis noir;
quand j’ai peur, je suis noir;
quand je suis malade, je suis noir;
quand je mourrai, je serai noir !
tandis que toi, homme blanc …
quand tu es ne, tu étais rose;
quand tu as grandi, tu étais blanc;
quand tu vas au soleil, tu es rouge;
quand tu as froid, tu es bleu;
quand tu as peur, tu es vert;
quand tu es malade, tu es jaune;
quand tu mourras, tu sera gris !
et après ça, tu as le toupet de m’appeler « Homme de couleur » !
A bientôt très fraternellement
Xav:.BER:. GLNF
Planchons sous la Pluie ou Humour Maçonnique 7 juillet, 2008
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Humour , 1 commentaire
Planchons sous la pluie.
Avec l’aide des réflexions souvent fort spirituelles de FF:. et SS:. , j’ai élaboré ce petit lexique maçonnique que je vous livre ce midi, je l’espère, pour votre plus grande réjouissance et peut-être aussi votre édification.
ACCOLADE : Acte maçonnique par excellence, expression de la fraternité la plus authentique en même temps que véhicule des parfums les plus nauséabonds. Tellement signifiante en soi que nombreux sont ceux qui la donnent sans même savoir à qui ils la donnent. Pour moi, survivance de la pensée magique selon laquelle on peut installer une réalité en la nommant.
ADOPTION (Fête d’) : Grand raout qui se reproduit tous les 4/5 ans, le temps que Cupidon ait fait son oeuvre et que les crèches soient à nouveau garnies. On y apprend à ces chers petits qu’ils ne doivent pas s’en faire, que le GADLU et sa Commission veillent définitivement sur eux qui n’ont de toute façon aucune responsabilité. Cette fête donne l’occasion aux parrains de rivaliser de cadeaux somptueux et de décors rutilants. Elle permet également aux épouses (voir aussi l’article « FEMME ») de se rassurer quelque peu quant aux fréquentations/frasques vespérales, sinon nocturnes, de leurs époux.
ANCIEN ET ACCEPTE (Rite Ecossais) : Voie triomphale vers le dernier et ultime stade de la vanité, vérité dont sont intimement pénétrés ses serviteurs les plus convaincus; son parcours est jalonné d’étapes parfois rocambolesques, parfois sublimes, fruits des suées nocturnes de très éminents Maç:. du XVIIIe siècle.
ANDERSON : Auteur de contes pour enfants. Peut aussi s’adresser à des Maç:. avides de merveilleux.
APPRENTIS : Ignares tellement honteux de leur analphabétisme (ils ne savent ni lire ni écrire ! ) qu’ils ne parlent pas en public (des fois que cela s’entendrait !). Dans certains cas, véhicule d’injures: « va donc, espèce d’éternel apprenti ! « ou « Mon pauvre, tu ne seras jamais qu’un éternel apprenti ! »
ASSIDUITE / ASSIDU : Qualité absolue qui donne droit à toutes les excuses. Dire d’un frère qui exprime quelque chose de peu intéressant: « Oui , mais il est très assidu ». Synonyme : en règle de cotisation ».
ATHEE : Il y a deux sortes d’athées :
1. Ceux qui n’ont aucune inquiétude spirituelle, ce qui leur vaut l’appellation d’ »Athées Stupides ». Une telle attitude est incompatible avec une réelle vocation maçonnique. Ils sont cependant peut-être plus croyants qu’ils le pensent – ou le croient – car si Dieu (ne lésinons pas sur les majuscules) avait le peu d’existence qu’ils veulent bien Lui accorder, pourquoi aurait-Il ce pouvoir de provoquer chez eux des éruptions cutanées dès qu’ils entendent prononcer Son Nom ? (Voir article « Tolérance »). A leur conseiller vivement : une relecture du 14e degré.
2. Ceux qui rejettent le Dieu révélé par les Eglises mais n’en sont pas moins des esprits religieux.
BOUBIER : Parfumerie célèbre dans la Vallée de la Sambre. Doit sa renommée à un produit spécifique qui évoque – on s’y tromperait – l’atmosphère des bibliothèques anciennes.
CORDONITE : Affection aiguë qui peut toucher le franc-maçon qui n’y prendrait garde. Se traduit par une propension à collectionner des colifichets et autres accoutrements si possible brillants et clinquants dans le but de satisfaire un ego dilaté et un orgueil bien peu maçonnique. (l’orgueil est-il donc vertu maçonnique ?). Elle se manifeste par des symptômes incompréhensibles au profane, entre autres pour nos FF:. une usure prématurée du col du smoking qui part de l’épaule gauche pour se terminer sur le flanc droit.
CULTURE MACONNIQUE : Désigne le paquet d’habitudes de l’Institution telles que les rêve le profane et telles que les supporte le franc-maçon.
DEVOIRS DU FRANC-MACON : Les exiger de la part des autres, s’en affranchir quant à soi. Les autres en ont envers vous, mais vous n´en avez pas envers eux, sauf nécessité absolue.
DIEU : Voir GADLU – c’est fou ce que cette institution, qui jouit dans le profane d’une solide réputation de laïcité, voire d’athéisme pour certaines obédiences, peut engendrer parmi ses membres le besoin de parler de Dieu.
DIGNITAIRE (Officier) : Membre d’une Commission d’Officiers du même nom. Certains d’entre eux éprouvent parfois d’énormes difficultés à faire la différence entre honneur, privilège, service et charge.
ECOSSISME : Mouvement ésotérico-exotique fort en vogue au Siècle des Lumières, connaît aujourd’hui une renaissance sous la forme d’un intérêt passionné pour les whiskies « Pure Malt ». Et qui permet ensuite de « rassembler ce qui est Hépard »…
FEMME : Indispensable auxiliaire (op.cit : un ancien rituel de fête blanche) sans qui nos Travaux n’auraient pas l’éclat qui leur revient et notre assiette serait beaucoup moins bien garnie. Lasses de ce rôle subalterne quoiqu’incontournable, certaines ont voulu en finir avec cette servitude et ont créé leurs propres ateliers où elles travaillent en paix, loin des sarcasmes de leurs FF:..
FRATERNITE : Souvent invoquée, rarement pratiquée. Synonyme : serpent de mer.
GADLU : Voir DIEU.
GANT : Attention à l’orthographe, s’écrit bien GANT et pas GAND. En principe, signe de la pureté des intentions du Maçon; pour certains, affirmation de leur détermination à ne pas se salir les mains, surtout à l’occasion d’une tâche profane. Se méfier des farceurs ou des distraits : j’ai commencé ma vie maçonnique avec une paire reçue, j’en ai acheté une seconde par la suite et je me trouve aujourd’hui à la tête d’un capital de deux gauches et quatre droits. Chez nos FF:., la paire attribuée au nouvel initié est traditionnellement assortie d’une paire de gants de femme, à remettre à la Femme qu’il estimera la plus digne de les recevoir de la main d’un Franc-Maçon. Quelle méprisable vanité ! Pourquoi ne pas inverser le propos : « dont il s’estimera assez digne pour pouvoir les lui offrir sans rougir » ?
GRAND : Qualificatif favori des Maçons. Tout est Grand chez eux, rien n’est petit, pas même le cou. Quelques cas particuliers : – Grand Maître : Maître plus long que les autres, ou encore Maître-étalong. Doit cette appellation à son étonnante capacité à diriger une érection de colonnes. – Grand Officier ; Officier qui se croit plus grand que les autres.
HAUTS GRADES : Les dénigrer, mais tâcher d’en faire partie si l’on peut. Dire qu´on n´y a pas trouvé la lumière.
HIRAM : méthode de navigation sans voile nécessaire au progrès maçonnique.
INITIATION : Cérémonie qui permet de recevoir la Lumière: Avant j’étais complètement dans le cirage, maintenant que je suis initiée, la couleur du cirage est passée du noir foncé au noir clair. Certains sont parfois tellement impressionnés par la Lumière qu’ils reçoivent qu’ils en deviennent des Illuminés pour le reste de leur vie.
LIBERTIN IRRELIGIEUX : Quel Beau programme ! Surtout libertin…
LUMIERE : brille souvent surtout pas son absence.
MACONNIQUE : Qualité souvent caractérisée par son absence (cette attitude n’est pas M:.) ou encore propriété attribuée à des objets qui n’ont que peu de choses à voir avec elle (qu’est-ce donc qu’une Musique M:., une Mallette M:.?).
MAILLET : Voir outils. Peut faire très mal lorsqu’il est utilisé à des fins carriéristes. Se souvenir que, pris sur le crâne, il peut générer des symptômes divers.
MAITRE : Unité de mesure d’une loge : il faut une loge de 7 M pour qu’elle soit juste et parfaite. Les Grandes Loges font jusqu’à une centaine de M. ne pas confondre avec le « mètre » unité de mesure ni le verbe « mettre » (se faire) plus usité dans les aléas de la vie maçonnique.
OBEDIENCE : Synonyme parfait de « Droit chemin ». Voir secte.
OUTILS : Autant que possible, éviter de s’en servir tout en en parlant d’abondance. Certains peuvent causer de vilaines blessures (voir maillet). Toujours bien les ranger dans sa boite à outils ; se méfier du compas qui pique et du fil à plomb qui s’emmêle facilement. Le seuil outil fidèle du FM est le tire-bouchon.
PARFUM: (Voir aussi l’article « Boubier ») Certificat de bonnes vie et moeurs.
PARRAINAGE : Quand il est réussi, c’est une des plus belles formes de filiation, car son essence est d’ordre spirituel : deux êtres se désirent et s’élisent. Quand il plonge ses racines dans l’intérêt immédiat, il prend alors une tournure très maffieuse.
PLANCHE : Instrument de supplice préféré de tous les verbeux qui n’ont rien à dire mais espèrent s’arroger le droit de parole en invoquant le mot. On distingue : les planches d’instruction, les planches d’érudition les planches à clous, les planches à repasser , les planches de salut , les planches à tartiner, les planches à voile et les planches ennuyeuses, de loin les plus nombreuses. Au delà de trois par soirée peut être extrêmement mortifère.
PROGRES MACONNIQUE : se manifeste par la multiplication des décorations multiples, de la taille et de la complexité des tabliers. Signifie aussi « prendre du poids ou du volume » (voir « volume de la loi sacrée »).
QUELQUE PART : venu d’ailleurs. Paradigme du processus d’appauvrissement dont est actuellement gangrené notre langage. Transcende une évidence en la plongeant dans une espèce de profondeur vague, teintée d’universalisme ; n´à son pareil en matière de langue de bois que dans cette autre expression « par rapport à » . Comparer : « l’initiation est une progression » à » l’initiation est quelque part une progression ». La capacité quasi ubiquiste de cette locution lui permet d’offrir une gamme étendue de nuances gouvernées par sa seule position dans une phrase ; voyez plutôt la poignante différence d’extension et de localisation provoquée par un petit déplacement : « L’Initiation est quelque part une progression » / « L’Initiation est une progression quelque part » ; la première ouvre la porte à toutes les spéculations ontologiques, laissant – et c’en est très émouvant – au verbe être déployer toute son extension sémantique, alors que la deuxième patauge platement et rachitiquement dans une gadoue désespérément pragmatique (où donc, et non pas en quoi, l’initiation est-elle ?) Dans le premier cas, on frise quelque part le sublime, dans le second on passe en dessous des fraisiers sans même s’en apercevoir. Mais dans un cas comme dans l’autre, le sens du mot progression est singulièrement occulté. Je garde pour la bonne bouche « sortir de quelque part ». Synonyme : dire « quelque part les hommes sont tous frères » (ou ?).
RECTIFIE (Rite Ecossais) : Petit frère de l’autre quoique son aîné; permet aux membres de l’un comme de l’autre de se proclamer la seule Maç:. authentique.
REGULARITE : Prétexte providentiel pour tous ceux qui souffrent d’un vénéralat rentré ou de toute autre charge qui leur a échappé; il permet de réputer parjures mais tout de même pas infâmes tous ceux qui leur ont damé le pion et, par la multiplication des charges qu’il engendre, fait le bonheur et la fortune des marchands de décors. Remarquons que cette régularité ne peut se fonder que sur l’irrégularité des FF :. et SS:. préalablement reconnus comme Maç:. .
RETOUR A LA PURETE DU RITE : Chorus final d’une formule incantatoire par laquelle beaucoup croient avoir exprimé le meilleur de la Maçonnerie. J’en doute, car je suis porté à m’interroger sur ce que seraient disposés à faire pour faciliter ce retour (je connais cependant un F:. qui ne lésinerait pas sur ses coups de pied au derrière pour précipiter ledit retour) tous ceux qui n’ont pas leur pareil pour rester à table sur leur cul de plomb tout en ignorant superbement (quand ce n’est pas pour la dénoncer comme une gène) la main du F:. qui s’est chargé de desservir la table.
RITUEL : Grimoire dans lequel sont consignés des échantillons particulièrement représentatifs des aptitudes humaines à la banalité et à l’obscurantisme, ces échantillons voisinent avec des textes qui dépassent parfois le niveau de l’entendement humain : bien des années sont nécessaires pour en pénétrer le sens.
SALUT : quand on est salué dans sa charge, dire « ce n´est pas l´homme que vous saluez mais la charge ». bien sur, penser le contraire !
SECTE : Assemblée de Maç:. ou de profanes qui n’appartiennent pas au même groupement. (Voir aussi « Obédience »)
SERMENT : Formule par laquelle le nouvel initié s’engage à tenir une impressionnante série de engagements dont la teneur lui échappe souvent et ce moyennant des sanctions impliquant les plus horribles supplices. A force d’en prononcer, on finit par oublier de les tenir. Synonyme :
SERREMENT (voir ACCOLADE). Se rappeler cette phrase célèbre : « toute promesse n´engage que celui qui la reçois » (un homme politique célèbre).
SMOKING : Bleu de chauffe du Maçon, peut d’ailleurs être bleu, surtout en Loge du même nom.
SYMBOLISME : Art d’enfoncer les portes ouvertes. Exemple d’une planche sur la Porte : « La porte est liaison disjonctive, dans l’Histoire de l’Homme comme dans les constructions qu’il édifie. Entre le dedans et le dehors elle pose en langage binaire (ouverte/fermée) la question de savoir si la détermination normative débouchera sur une synthèse codée potentielle. Avant d’y répondre, cette planche n’esquivera pas une question préalable : Tout cela n’est-il pas une histoire de gonds ? En effet, le symbolisme peut-il être l’apanage d’autres individus qu’une bande de gonds ? » Pendant longtemps, je me suis interrogé sur les raisons qui poussaient infailliblement les gens à s’arrêter dans les portes ou aux endroits étroits; des années durant, je suis resté convaincu que c’était pour me faire ch… Et bien non : c’est tout simplement parce que cette porte, cet endroit étroit, marque un passage, ce qui n’échappe pas à leur subconscient qui hésite à franchir ce passage. La notion qui me paraît devoir être développée est sans conteste celle de passage : une porte peut s’ouvrir ou bien entendu se fermer, sur quoi ? L’espoir ou le désespoir ? L’affirmation d’une finitude ou une ouverture vers un progrès ? La richesse ou le néant ? ». Synonyme : autosatisfaction intellectuelle…
TABLIER : sert pour s’essuyer les mains après avoir copieusement taillé la pierre(sans pour autant avoir bataillé). Curieusement certains sont plus blancs que d`autres. Dialogue entendu à la colonne du nord: « Pourquoi ton tablier est il plus blanc que le mien ? » « Normal je le lave avec Mir Laine » .
TOLERANCE : Tarte à la crème systématiquement lancée par ceux qui ambitionnent de ne poser que des questions intelligentes (si possible): lorsque le silence s’installe lors d’un interrogatoire de profane par exemple, et qu’il faut craindre d’en être réduit à voir passer un ange, ce qui provoquerait un regrettable prurit chez certains, il se trouve toujours un bénévole (au sens d’homme de bonne volonté) pour poser cette question qui force le silence par l’importance qu’elle semble porter en elle et n’a pas pour moindre mérite de donner des idées aux imbéciles : que pensez-vous de la tolérance ? (Ce serait bien entendu trop facile de demander : « Etes-vous tolérant ? »). Ce calotin de Paul Claudel avait bien raison de dire : « La tolérance ? Il y a des maisons pour cela. » Les bordels sont, je le crois, le lieu idéal où peut s’épanouir la tolérance dans les objets qu’actuellement elle mérite, c’est à dire les petits travers. En dehors des écarts de conduite parfois bien compréhensibles et des excès de vitesse, il n’est rien de tolérable ; il n’est en effet que des choses intolérables et des choses qui exigent qu’on s’y intéresse. (En Turc, paraît-il, tolérance se dit « regard aimant ».) Il ne faut pas perdre de vue que ce qui était au 18e siècle une réelle vertu nécessitant pour être exercée un courage voisinant à la témérité s’est réduit aujourd’hui à un médiocre alibi permettant d’échapper à un conflit.
TROISIEME : Ne mérite d’être pris en considération que s’il est précédé de Trente. La différence entre Trente-Trois et Trente-deux est plus grande que le différence entre n’importe quels autres nombres.
VENERABLE : office de. Le blaguer cet office, mais le convoiter. Quand on l’obtient toujours dire qu’on ne l’a pas demandé et qu´il vous pèse. Râler comme un beau diable si on essaie de vous convaincre de ne pas accepter la charge ou de vous la reprendre.
VOLUME de la LOI SACREE : synonyme de « prendre du poids » (profane ou maçonnique). Se dit d´un officier (grand) qui a un peu abusé sur les agapes. On dit aussi « avoir un certain volume ou une certaine épaisseur ».
ZIG ZAG : Archétype de la marche du Maçon, pendant les travaux ou (surtout) longtemps après leur fermeture.
François
http://www.martinisme.be/nouvelles.htm#item_10
http://fr.groups.yahoo.com/group/argolablanche
Propos semi folâtres sur la mort par Léo CAMPION 21 juin, 2008
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution,Humour,Recherches & Reflexions , 1 commentairePropos semi folâtres sur la mort par Léo CAMPION
Léo Campion fut avant tout un humoriste. Un fils spirituel d’Alphonse Allais, qu’il reconnaissait comme son maître. II s’illustra en tant que poète et chansonnier, régent du Collège de Pataphysique (exégète d’Alfred Jarry) et confrère de Pierre Dac, avec qui il se produisit sur scène. Mais ce fut aussi un franc-maçon, si engagé qu’il atteignit le 33e degré. II laisse une oeuvre forte d’une trentaine de livres, dont Le Cul à travers les âges, digne des meilleurs érotiques du XVllle siècle. Signalons également des Contes d’apothicaire, un Dictionnaire subversif et trois livres spécifiquement maçonniques :
- D’abord son autobiographie, J’ai réussi ma vie (déconnage anarchique), préfacée par Roger Leray, Grand Maître du G.-. 0.-. D.-. F.-.
- Ensuite Sade Franc-Maçon, un ouvrage très complet sur un sujet rarissime
- Enfin Le Drapeau noir, l’équerre et le compas, réédité récemment par de jeunes maçons anarchistes.
Léo Campion, membre de la loge L’Homme libre, fut également acteur de cinéma (on se souviendra de son apparition dans « La Lectrice », le film de Michel Deville, sorti en 1988) et dessinateur de presse.
Léo Campion se situe, de plume, dans la droite ligne des Cami (qu’il aimait particulièrement), des Mac Nab, des Jarry, des Satie. Mais, à la différence des précédents, il était nanti d’une solide joie de vivre, source d’une curiosité sans faille, ce qui en fit un polygraphe éclectique à l’érudition trapue mais espiègle.
Les Propos semi-folâtres sur la mort qui vont suivre sont extraits d’une planche qu’il présenta en 1973. On y trouve ou retrouve l’humour piquant d’un Léo Campion trop heureux pour être macabre, noir ou même drôlatique. Un exposé servi par le talent d’un écrivain à part entière. On y découvre également, maçonniquement parlant, le parcours d’un F.-. qui ne prenait pas l’initiation à la légère.
Nous devons cette édition (car il s’agit d’un inédit) au pur hasard. Cette planche a en effet été découverte dans une boîte de rangement de la bibliothèque du Grand Orient de France. Elle était classée mais personne n’avait encore songé à lui donner une vie éditoriale. Voilà chose faite.
Les Maçons y décèleront l’art d’un F.-. qui avançait vers ses cinquante ans de loge et un âge honorable (il mourra à plus de quatre-vingts ans dans les années quatre-vingt-dix). Les profanes seront plus sensibles à l’éclectisme d’un esprit libre pour qui nul sujet n’était tabou. C’est suffisamment rare pour être noté!
Alphonse Allais commençait ainsi une conférence: « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
« On m’a demandé de vous faire une conférence sur le théâtre. J’ai peur qu’elle ne vous attriste, car, comme vous le savez, malheureusement, Shakespeare est mort, Corneille est mort, Racine est mort, Molière est mort, Beaumarchais est mort, Régnard est mort, Marivaux est mort… et je ne me sens pas très bien moi-même. »
Depuis, Alphonse Allais est mort lui aussi.
Sans qu’il y ait lieu de s’inquiéter outre-mesure de tous ces précédents, on peut quand même légitimement se demander s’il ne nous adviendra pas d’également mourir un jour? Et si, sans être systématiquement alarmiste, on songe que s’ajoutent tant d’autres auteurs précédents aux précités, on peut quand même penser que les probabilités en sont grandes.
Très suffisamment en tout cas pour m’avoir amené à méditer sur cette éventualité. Et à vous exposer le fruit de mes méditations.
Dans l’attente de l’illusoire découverte d’un élixir d’immortalité qui surviendrait pendant les années qui me restent à vivre. Mais je conviens de l’optimisme un tantinet chimérique de cet espoir.
Ce qui est désagréable, a priori, n’est pas d’être mort, mais de mourir. Éventuellement. Et selon. La preuve en est que, couramment, les gens célèbrent l’anniversaire de leur naissance et jamais celui de leur mort. Pas de leur vivant en tout cas. Et ce, vraisemblablement, parce que l’homme, qui est le seul animal qui sait qu’il mourra un jour, ne sait pas quand il mourra. Ainsi j’ignorais, quand j’ai commencé cette phrase, si j’allais pouvoir l’achever. Eh bien, ça y est!
La mort est un phénomène biologique extrêmement simple. Surtout quand il s’agit de celle des autres. Les dieux et les académiciens, qui sont immortels, ne me contrediront pas.
La mort n’est autre chose, somme toute, que la privation de la vie. Et, a dit Épicure, « il n’y a rien de redoutable dans la privation de la vie ». Ce qui n’exclut pas un certain désorient qu’Alfred Jarry exprime ainsi : « Songez à la perplexité d’un homme hors du temps et de l’espace, qui a perdu sa montre, et sa règle de mesure, et son diapason. Je crois, Monsieur, que c’est bien cet état qui constitue la mort. »
La mort aussi est un prodigieux anesthésique. Ronsard, bien qu’il ignorât l’anesthésie, l’a exprimé en deux vers :
Je te salue, heureuse et profitable Mort, Des extrêmes douleurs médecin et confort!
Ronsard, qui décidément ignorait beaucoup de choses, ignorait aussi l’euthanasie. Pratiquée par le médecin, en âme et conscience comme il se doit, elle lui aurait semblé une banne thérapeutique de l’agonie.
Dans les cas désespérés, abréger les souffrances du patient, qu’il s’agisse d’un moribond que son docteur fait passer de la douleur au sommeil et du sommeil à la mort, ou d’un animal que pique le vétérinaire, est faire oeuvre pie.
C’est pour cela sans doute que la sérénité des trépassés a quelque chose de fascinant. Et qu’un proverbe arabe proclame : « On est mieux assis que debout, couché qu’assis, et mort que couché. »
Belle incitation au suicide.
J’ai toujours vécu joyeusement et l’idée du suicide ne m’a jamais effleuré. Mais je comprends parfaitement que celui qui estime devoir y recourir le fasse. Le droit à la mort me semble aussi impérieux que le droit à la vie. Ton corps est à toi. Si on a plus envie de vivre, quelles qu’en soient les raisons, ou même sans raison, pourquoi continuer?
Il y a des velléitaires du suicide. J’ai connu un curieux personnage qui en parlait toujours et ne le faisait jamais. Ce qui amenait des dialogues de ce genre:
- Veux-tu dîner avec moi mardi prochain? -Impossible, répondait-il, mardi je me suicide. -Alors mercredi…
Et il est mort de sa belle mort.
Il y a des suicides affreux. Se faire hara kiri. Flamber comme un bonze. Ou se jeter sous une rame du métropolitain. Il vaut mieux se pendre haut et court, ne serait-ce que pour le plaisir d’éjaculer une dernière fois. Ou alors une bonne piqûre de morphine, qui endort paisiblement et définitivement. Ainsi que le fit l’anarchiste Marius Alexandre Jacob, cambrioleur en retraite, qui servit de modèle à Arsène Lupin.
II écrivit à l’intention de ses amis : « Je vous quitte sans désespoir, le sourire aux lèvres, la paix dans le coeur. Vous êtes trop jeunes pour pouvoir apprécier le plaisir qu’il y a à partir en bonne santé, en faisant la nique à toutes les infirmités qui guettent la vieillesse. Elles sont toutes là réunies, ces salopes, prêtes à me dévorer. Très peu pour moi. J’ai vécu. Je puis mourir. »
Par suicide ou autrement et bien que le résultat soit le même, on peut trépasser de toutes sortes de façons.
Et là nous entrons dans le vif du sujet, vif étant en l’occurrence un mot malheureux. Fastueuses étaient les morts des souverains et des nobles sous l’Ancien Régime. Passant de vie à trépas au milieu de leur cour, entourés de leur famille, de leurs féaux et de leurs serviteurs, il leur fallait tenir leur rang de façon édifiante jusqu’au bout. Dans cette cérémonie, où ils jouaient le premier rôle, la dignité de leur comportement avait valeur d’exemple et ils se devaient de ne pas rater leur ultime sortie.
Cela les aidait peut-être à mourir.
Quelle leçon de cabotinage donna Mounet-Sully, disant sur son lit de mort : « Mourir, c’est difficile quand il n’y a pas de public. » !
Mourir en public peut donc aider à mourir courageusement. Voire héroïquement. Telles les morts spectaculaires et pleines de panache d’idéologues.
Danton, en 1794, dernier de la fournée, pataugeant dans le sang de ses quatorze meilleurs compagnons décapités avant lui, qui lança au bourreau: « Samson, tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine! »
Le docteur Baudin, en 1851, à qui on reprochait son indemnité parlementaire, et qui, montant sur une barricade, rétorqua: « – Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq francs. »
Ou Ravachol, en 1892, qui chantait à tue-tête en allant vers la guillotine, puis crachait des injures sous le couperet.
Les morts violentes sont d’une grande diversité.
Elles sont généralement provoquées par des engins redoutables dont on ne se méfiera jamais assez, comme par exemple la bombe atomique ou l’automobile, la seconde tuant moins de monde à la fois que la première mais étant d’un usage beaucoup plus fréquent.
Les morts violentes sont plus stupides encore quand elles surviennent sans accessoires. Comme celle, émouvante, du pauvre Jean Floux, charmant poète chatnoiresque et bohème impécunieux, qui, héritant bien inespérément d’un riche oncle de province, avait emprunté, lui qui n’empruntait jamais, une centaine de francs pour s’habiller décemment et prendre le train, afin d’aller chercher le magot. Après quoi il se précipita tout joyeux à la gare où, ses semelles toutes neuves glissant sur le quai neigeux, il tomba à la renverse et se fractura le crâne. Jean Floux mourut heureux, mais quel accident bête! Il est vrai qu’il est peu d’accidents intelligents…
On peut, au cours des siècles, toujours dans le cadre des morts violentes, être parmi les innombrables victimes des multiples génocides : guerres, déportations, exterminations diverses. Une balle perdue, pas pour tout le monde, est si vite arrivée.
On peut être condamné à mort, c’est-à-dire assassiné au nom de la justice. On a pu, en faisant connaissance de la Gestapo, du Guépéou, ou du général Massu, mourir sous la torture. On peut être crucifié, garrotté, fusillé, décapité, écartelé, électrocuté, asphyxié, ébouillanté.
J’en passe et des pas meilleures.
Puis il y a des gens qui meurent de faim. Et il y en a qui meurent de froid.
Les gens bêtes à en mourir prennent tout leur temps. Sauf en cas de guerre, parce qu’en général ils sont patriotes de surcroît. Bertrand Russel a dit d’eux : « Ils préfèrent mourir plutôt que de réfléchir. C’est ce qu’ils font d’ailleurs. » Darien, à une époque il est vrai où la guerre épargnait encore les civils, avait écrit : « La guerre ne détruit que les imbéciles. »
Les morts imaginaires ne sont pas les moins émouvantes. Le père Dumas a pleuré en écrivant la mort de Porthos.
Il est aussi des morts bizarres.
Au temps où la chasse d’eau, dans les water-closets, se trouvait au-dessus du siège, j’ai ouï dire qu’un usager, tirant violemment la chasse, la descella si brutalement„ qu’elle chut de tout son poids sur sa tête. Il fut tué sur le coup et sa famille put justement dire qu’il avait été victime d’un accident de chasse.
Mais on peut mourir gaiement.
Témoin cet écho que j’ai lu, en 1975, dans Le Quotidien de Paris: « Un Anglais est mort de rire en regardant une émission de télévision. Selon la veuve de la victime, M. Mitchell aurait ri pendant vingt minutes et en serait littéralement mort. »
Il est vrai que cette information d’un macabre désopilant est parue le premier avril. Elle me rappelle toutefois un sketch que j’ai vu, à la télévision anglaise précisément. Un humoriste, ayant écrit une histoire à mourir de rire, en se relisant, était pris d’un si violent fou rire qu’une rupture d’anévrisme l’étendait raide mort. Son épouse, survenant sur ces entrefaites, découvrait le cadavre, s’emparait du texte de l’histoire à mourir de rire qu’il tenait en sa main crispée, prenant cela sans doute pour un dernier message, et, le lisant avec curiosité, éclatait de rire à son tour et en mourait tout aussitôt. Survenaient ensuite Police-Secours, médecin-légiste et autres professionnels du trépas, lesquels, se repassant de main en main le texte de l’histoire à mourir de rire, tombaient comme des mouches, suffoquant et succombant, les uns après les autres, dans une cascade de rires.
Si nous étions bien gouvernés, le texte de cette histoire, traduit en plusieurs langues avant que mort ne s’ensuive pour les traducteurs, devrait être mis à disposition de tous les amateurs de suicide par hilarité.
Ils se pourraient prévaloir d’un précédent historique célèbre, celui de l’Arétin, en 1556. Alors que tant de pieux personnages ont souffert le martyre pour rendre l’âme, cet auteur licencieux mourut effectivement dans un fou rire.
Comme quoi la débauche est toujours récompensée.
En témoignent plus précisément la mort galante du président Félix Faure, dont le dernier soupir fut un soupir de volupté, comme celle, évangélique, du cardinal Dianiélou. Deux classiques du genre.
Il est aussi des morts calmes. Celles où l’on cède au trépas comme on cède au sommeil. Pour mourir paisiblement, il suffit de s’endormir le soir, comme d’habitude, et de se réveiller mort le lendemain matin. Aucune angoisse à la clef.
On peut succomber ivre mort, au sens littéral du terme, dans un ultime hoquet. Une cuite dont on se souviendra longtemps. Une cuite comme celle qui fit que Raoul Ponchon écrivit ces vers :
Je ne distingue plus Jésus-Christ de Bacchus, La Vierge de Vénus; Le jour de la nuit; l’une De l’autre, blonde ou brune, Et mon cul de la lune.
Il est des morts lucides.
En 1757, Bernard Le Bovier de Fontenelle, mourant centenaire, disait : « Il est temps que je m’en aille, je commence à voir les choses telles qu’elles sont. »
Ce qu’en 1805 confirmait Friedrich von Schiller, trépassant en disant: « Beaucoup de choses me deviennent plus claires. »
Il est des morts quiètes.
William Hunter, physiologue et anatomiste du XVIIIe siècle, disant : « Si j’avais une plume et si j’étais capable d’écrire, je montrerais comme il est facile et plaisant de mourir. »
Et Ernest Renan : « Il n’y a rien de plus naturel que de mourir. Acceptons la loi de l’Univers. J’ai fini ma tâche. Je meurs heureux. Les Cieux et la Terre demeurent. »
Il est des morts tranquilles.
En 1650, Claude Favre, baron de Pérouges, seigneur de Vaugelas, auteur des Remarques sur la langue française, disait sur son lit de mort: « Je m’en vais. Ou je m’en vas. L’un et l’autre se dit. Ou se disent. » Et il mourut.
En 1762, Louise de la Tour du Pin, baronne de Warens, elle aussi sur son lit de mort, constatait, optimiste : « Femme qui pète n’est point morte », et expirait. Son dernier soupir avait pris un chemin détourné.
Il est des morts plus prosaïques.
En mourant, Cambronne aurait dit « merde ». Mais c’est une légende. À moins que ce ne soit une habitude.
Il est enfin des morts facétieuses.
Ainsi un grand patron arrive à l’hôpital le matin et on lui dit: « -Monsieur le professeur, le simulateur est mort cette nuit. »
Mais, quelles qu’en soient les modalités, suicides mis à part puisque volontaires, on meurt toujours prématurément. Si nous en croyons ce bon vieil instinct de conservation. Qui fit dire à Jeanne Bécu, comtesse du Barry : « Encore une minute, Monsieur le bourreau… »
C’est pourquoi on peut se poser cette question : notre âge réel est-il ce que nous avons vécu ou n’est-il pas plutôt ce qui nous reste à vivre? Autrement dit, un homme de soixante ans qui mourra à cent ans n’est-il pas plus jeune qu’un homme de vingt ans qui mourra à trente ans? Et que dire du docteur Faustroll qui naquit à l’âge de soixante-trois ans?
Voilà un fait qui bouleverse cette notion trop répandue selon laquelle les gens nés le même jour, à la même heure, auraient le même âge. Notion d’ailleurs fausse en Maçonnerie où on a l’âge correspondant au degré symbolique que l’on a atteint.
Le docteur Julien Besançon, lui, prétendait que l’âge normal de l’homme est de cent vingt ans. Et il préconisait le bien-vivre comme méthode de longue vie. Ne pas dételer, telle était sa formule. Il mourut à quatre-vingt-douze ans, âge peut-être excessif eu égard à ceux qui meurent en bas âge, mais trépas prématuré quand on illimite avec tant d’épicurisme la gérontologie. Pour la beauté du geste et la justification de ses théories, il eut été souhaitable que le docteur Besançon vécut très vieux et mourut encore plus tard. Après avoir, selon sa méthode, mené une vie de bâton de chaise. Ce qui vaut infiniment mieux que de mener une vie de bâton de maréchal.
Les vivants sont des sursitaires. Ils auraient tort de ne pas en profiter. On ne vit qu’une fois. Et vivrait-on plusieurs fois que ce serait tout aussi valable.
Pour les morts, plus de sursis. Ils auraient tort eux aussi de ne pas en profiter. On ne meurt qu’une fois. Et mourrait-on plusieurs fois que ce serait tout aussi valable. C’est que mourir donne une consolante plus-value. On accorde aux morts beaucoup de qualités qu’on ne leur accordait pas de leur vivant.
C’est normal: ils ne gênent plus personne.
Même les passants anonymes se découvrent devant des morts anonymes qu’ils n’auraient pas salués vivants.
Sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile, devant la dalle du Soldat Inconnu, se sont inclinés Albert Lebrun, Adolf Hitler, Léon Blum, Philippe Pétain, Charles de Gaulle et Maurice Thorez. Pas un vivant n’a réalisé une telle unanimité.
Et quand on lit, dans un cimetière, les inscriptions élogieuses et les regrets ostensibles que les défunts suscitent, on se demande où sont enterrés les méchants.
C’est Clémenceau, je crois, qui a dit : « Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables. »
Partant de ce point de vue que les seuls morts estimables sont les morts qui ont été des vivants estimables, je ne crois pas qu’il y ait lieu d’avoir systématiquement le respect de la mort. Ou plus exactement le respect traditionnellement et abusivement dû aux morts. Sinon mon ami Boris Vian n’aurait jamais écrit J’irai cracher sur vos tombes.
Il n’y a vraiment aucune raison pour que les morts soient meilleurs ou moins bêtes que les vivants.
De même qu’en vieillissant un con ne devient pas respectable mais devient un vieux con, un con qui meurt devient un feu con.
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Propos semi folâtres sur la mort
Ce qui n’empêche en rien d’être peiné quand on perd des gens que l’on apprécie, d’avoir du chagrin quand succombe quelqu’un que l’on aime, ou de se réjouir au contraire de la disparition d’un salaud. C’est ainsi que la mort d’Hitler, ou celle de Staline, m’ont symboliquement fait plaisir, que la plupart des décès me laissent plutôt indifférent, que je déplore la mort de quelques-uns et que j’en pleure quelques autres.
Ce qui n’implique pas que les pleurer soit rationnel. Peut-être, inconsciemment, est-ce sur moi que je pleure? Parce que déchiré par une séparation sans recours. Réalisant brutalement qu’il me faut parler des disparus au passé. Que je ne les verrai plus. Qu’il ne me reste que leur souvenir. Aussi essentiel et peu négligeable qu’il soit.
Pourtant, il est des pays où la camarde est célébrée joyeusement. Au Mexique, en Louisiane, au Brésil, notamment. Mêmement le rituel minutieux des cérémonies funéraires africaines, unissant les morts aux vivants, les ancêtres au futur, est d’un symbolisme réconfortant. Les Noirs ne sont pas désemparés devant la mort comme le sont les Blancs. Heureuses peuplades pour qui la mort est une fête. Les obsèques n’y ont pas ce côté ennuyeux et triste qu’elles ont dans les pays de civilisation judéo-chrétienne.
Même corrigées par un gueuleton copieux. Ou par des libations nombreuses. Comme l’implique, par exemple, cette très jolie coutume de marins qui veut que le cortège funèbre fasse halte à chaque estaminet rencontré sur le parcours compris entre la maison mortuaire et le cimetière, pour y consommer une tournée générale. Chacun boit et on laisse empli le verre du mort.
Cet aimable procédé permet d’indiquer sur le faire-part de décès, à côté d’avis plus classiques, comme « Ni fleurs ni couronnes » ou « Le deuil ne sera pas porté », la formule « Ébriété conseillée ».
C’est ainsi qu’à la mémoire d’un ami défunt, qui fut un valeureux ivrogne et n’était par conséquent pas à un verre près, j’avais dédié ces quelques vers supplémentaires:
Avant d’être cadavre Ce mort était un bon vivant Et nos larmes le navrent S’il les perçoit dans le néant. Afin d’arroser ma mémoire, Dirait-il, s’il pouvait parler, Amis, il vaut mieux boire Que pleurer!
Nos aïeux n’avaient cure de ce que devenaient leurs restes et, à l’exception de grands seigneurs, de dames nobles ou de hauts prélats, qui avaient le droit d’être enterrés dans les églises, leurs dalles funéraires s’ornant de gisants ou d’orants, les morts étaient entassés pêle-mêle dans des charniers.
Depuis, le cérémonial s’est démocratisé et chacun maintenant a droit, quel que soit son rang, à une sépulture.
Pas partout néanmoins.
Dans certaines régions de l’Inde et du Pakistan, les cadavres sont abandonnés aux vautours.
En Asie, hindous et bouddhistes flambent les corps en plein air, dans une violente odeur de chairs grillées et une pétarade de graisses éclatant brusquement.
Chez les Tartares, autrefois, les chefs étaient brûlés avec leur plus belle femme, l’échanson, le cuisinier, le palefrenier et les chevaux, pendant qu’on étranglait des esclaves pour les enterrer auprès d’eux.
L’anthropophagie, qui a connu une certaine vogue en Afrique Noire au cours des siècles, est en très nette régression. Pourtant le procédé, outre son intérêt gastronomique, évitait les frais de funérailles et de sépulture.
Même économie si l’on meurt en mer. Immergée au cours d’une brève cérémonie, la dépouille sert de pâture aux poissons.
Même économie encore en léguant son corps à l’Institut médico-légal. Outre que la peau de vos testicules, judicieusement utilisée, fera la joie des fumeurs, car, comme l’affirme la chanson:
Y a qu’la peau d’couille pour conserver l’tabac.
De même qu’on empaille des serins, on embaume des chefs d’État. C’est ainsi qu’ont été embaumés des personnages aussi divers que Tout Ankh Amon et Lénine. La crémation est de mise au japon.
Quant aux chrétiens et aux musulmans, ils enterrent leurs morts, les premiers dans des cercueils, les seconds à même la terre.
Maurice Boukay, sur une musique de Marcel Legay, a écrit « Tu t’en iras les pieds devant! », chanson dédiée à jean Jaurès. En voici un extrait:
Tu t’en iras les pieds devant, Roi, guerrier, juge, aristocrate, Et toi qui voulais, démocrate, Bâtir la maison de Socrate, Tu t’en iras les pieds devant. Duchesse aux titres authentiques, Catin qui cherche les pratiques, Orpheline aux navrants cantiques, Tu t’en iras les pieds devant. Grave docteur qui me dissèque, Prêtre qui chante mes obsèques, Bourgeois, prince des hypothèques, Riche ou pauvre, ignorant, savant, Nous aurons tous six pieds de terre. Vers la Justice égalitaire
Tu t’en iras les pieds devant.
Qu’égalitairement la mort fauche magnats et parias, François de Malherbe l’a dit en vers:
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Propos semi folâtres sur la mort
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois;
Et le garde qui veille aux barrières du Louvre N’en défend point nos rois.
Mais là cesse la justice égalitaire.
Car ne messied point aux funérailles une certaine pompe (une pompe funèbre évidemment), et elle se paye.
En Occident, dans une société basée sur le profit, les tarifs des messes varient. Saint-Honoré d’Eylau coûte plus cher qu’une église de banlieue, il y a des enterrements de première classe et le corbillard des pauvres. En Amérique, c’est pis encore. On connaît le slogan publicitaire de l’industrie mortuaire d’outre-Atlantique : « Mourrez, nous ferons le reste. » Tout y est spectaculaire et onéreux. Tandis que de douces musiques déversent des flots d’harmonie, des hôtesses funéraires très sexy accueillent les chalands. L’embaumement préalable des cadavres, avant leur exposition, est de mise. Le cher disparu est transfiguré. S’il a la gueule de travers, on la lui redresse. Un rictus de souffrance devient un sourire heureux. On farde le mort, on le bichonne, on soigne son expression, on rectifie la pose. Cercueils, sarcophages ou urnes ont toutes les formes, sont de toutes les matières. Plus c’est cher, mieux c’est. Le luxueux cérémonial du service de première classe prévoit même, en apothéose, l’envol d’une colombe, au-dessus du cimetière ou du crématoire, qui est censée représenter l’âme du défunt.
Mais en Amérique, comme plus modestement en Europe, chacun, aussi moyens que soient ses moyens, doit savoir qu’au cours des obsèques toujours la solennité est de mise et le sérieux de rigueur.
François Chevais l’a fort bien observé dans une chanson commençant ainsi:
Les gens qui suivent les enterrements Ont l’air de suivre les mariages; Les gens qui suivent les mariages Ont l’air de suivre les enterrements.
Mais le mariage n’est-il pas un enterrement? Celui du célibat.
De même que les enterrements, comme les mariages d’ailleurs, sont tarifés, il y a des nécropoles hors de prix et des nécropoles bon marché. Une tombe au cimetière de Passy vaut le double d’une tombe au cimetière Montparnasse. Le prix varie aussi selon l’emplacement. Un caveau coûte plus cher au bord d’une avenue que perdu à l’intérieur d’une division. Les indigents, eux, sont entassés côte à côte dans la fosse commune, un petit trou pas cher. Les suppliciés ont droit au carré des fusillés ou à celui des guillotinés.
Il est, dans les cimetières, certains interdits.
Les voitures ne sont tolérées que dans des cas précis.
Prises de vues et photographies sont proscrites. On ne peut pénétrer dans un cimetière avec des bagages.
Les animaux n’y ont pas leurs entrées. Ce qui est heureux pour les chiens car, curieusement, ils y perdent leur flair. Pourtant, les chats sauvages, ignorants du règlement, sont nombreux dans les champs de repos (entre trois et quatre cents au Père Lachaise, par exemple). Et les arbres et la verdure attirent beaucoup d’oiseaux gazouillant à l’entour des tombes.
Les grands cimetières sont aussi lieux de rencontre pour couples romantiques, amants clandestins, potaches, éphèbes, satyres ou sentimentales esseulées en quête d’aventures. Les monuments funéraires abritent parfois de coupables et furtives amours. Les graffitis pornographiques et les dessins obscènes ne manquent d’ailleurs point sur les murs internes des chapelles funéraires.
En ce domaine, les Orientaux sont plus francs. Dans leurs cimetières, parmi les roses, se bécotent les amoureux. C’est le cher Omar Khâyyam qui, dans un de ses robaiyat, écrit : « Une telle sérénité entourera ma tombe que les amants ne pourront s’en éloigner. »
On ne peut pas inscrire sur une tombe tout ce que l’on veut. Il faut respecter les bonnes moeurs et l’austérité du lieu.
Si le nom du défunt peut être suivi du titre « Préfet honoraire », ou de la mention « Chevalier de la Légion d’honneur », fut interdite, en 1871, l’inscription « Membre de la Commune ».
Il en est de même pour les épitaphes. Celle d’Alexis Piron :
Ci-gît Piron qui ne fut rien Même pas académicien
ne serait plus admise.
Ne serait pas davantage agréé:
Ci-gît Léo Campion Poil au croupion.
C’est sans doute pour cela que l’épitaphe de jean de La Fontaine ne figure pas sur sa tombe, au Père Lachaise :
Jean s’en alla comme il était venu, Mangeant son fonds avec son revenu, Tint les trésors chose peu nécessaire; Quant à son temps, bien sut le dispenser, Deux parts en fit, dont il voulait passer L’une à dormir et l’autre à ne rien faire.
Un sieur d’Ecouis avait épousé une fille qu’il avait eue de sa propre mère. Sur leur sépulcre, qui disparut quand on transporta les cimetières hors Paris (le Paris d’alors n’avait que douze arrondissements), on lisait cette épitaphe devinette :
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Propos semi folâtres sur la mort
Ci-gît le père. Ci-gît la fille. Ci-gît la soeur. Ci-gît le frère. Ci-gît l’époux. Ci-gît la femme. Deux corps seuls gisent ici.
Ce qui surprenait le passant quand il ignorait le parce que du pourquoi.
Cette inscription tumulaire, elle aussi, même en notre époque de libération sexuelle, serait maintenant interdite.
Passé un certain délai, une sépulture laissée à l’abandon, même s’il s’agit d’une concession à perpétuité, est détruite, le cercueil ouvert, et les restes qu’il contient jetés dans un ossuaire après exhumation.
Il faut bien faire de la place pour les suivants. Et les ossuaires débordent. « – Que d’os! que d’os! », comme disait Mac Mahon.
À moins que ce ne soit Hamlet.
Les vieux Parisiens se souviennent du Gaumont Palace, rasé en 1973, qui était la plus grande salle de cinéma d’Europe et où se produisaient des attractions de musichall. J’ai eu l’occasion d’y sévir à plusieurs reprises, soit dans mon numéro de chansonnier, soit dans un sketch avec mon ami Pierre Dac. Le Gaumont Palace jouxtait le cimetière Montmartre, à l’entrée du Pont Caulaincourt, et la sortie des coulisses faisait face à un petit café fréquenté par les musiciens et les artistes du Gaumont et par les fossoyeurs du cimetière. J’ai puisé là, auprès de ces derniers, une solide érudition sur les agréments de l’exhumation et les charmes de la décomposition.
Lorsqu’on exhume un cadavre enterré depuis un siècle, seuls quelques débris de squelette subsistent. S’il avait pour écrin un cercueil de plomb, il advient que d’aspect le défunt n’ait pas bougé. En apparence seulement, car il s’effrite, comme par enchantement, dès qu’on le touche. Mais déterrer un cadavre après seulement cinq ans, c’est une autre paire de manches. Empoigner un corps en décomposition, boursouflé, visqueux, croupissant dans une eau putride, dévoré par les asticots et les insectes nécrophages, dans une écoeurante puanteur, est une opération peu appétissante. C’est l’odeur surtout, l’odeur brutale et généreuse de la putréfaction, qui est, paraît-il, insupportable.
C’est dire que, pour un fossoyeur, comparée à l’exhumation, l’inhumation c’est de la rigolade. Si on peut dire.
Il est évidemment plus hygiénique d’incinérer les cadavres.
« Igne Natura Renovatur Intégra », proclame le mot sacré des Chevaliers RoseCroix, considéré comme la parole perdue et retrouvée.
Et puis il arrive que cela ne manque pas d’humour.
Michel Dansel, historiographe du Père-Lachaise, a découvert, au colombarium, un incinéré qui se nommait Malcuit.
Je l’ai mal cru.
Un fossoyeur m’a proposé, quand je me produisais au Gaumont-Palace, d’assister à une exhumation. Je me suis défilé.
Heureusement pour les fossoyeurs, la déformation professionnelle atténue, dans sa quotidienneté, l’horreur de la chose.
L’habitude crée une accoutumance.
J’ai eu une maîtresse qui était infirmière, et quand, d’un oeil avide, elle me contemplait, étendu nu, avec l’admiration que vous subodorez, elle me disait : « – Toi, tu feras un beau cadavre… »
Appréciation compétente sans doute, mais aussi perception confuse de la dualité de l’amour et de la mort.
Voilà qui fait penser à l’ultime hommage que lui rendit Madame de Fontaine Martel, amie de Voltaire, qui, expirant à deux heures du matin, dit: « – Ma consolation est qu’à cette heure je suis sûre que quelque part on fait l’amour… »
Indiquons toutefois en passant qu’une femme qui dit à un homme qu’elle en meurt d’envie n’est pas en danger de mort.
Mac Nab a bien senti que l’amour et la mort sont les deux mamelles de l’inspiration poétique, lui qui termine sa « Ballade des derrières froids » par cet envoi:
ô princesse sans coeur, dont pendant une année, je n’ai pu réchauffer le royal périnée,
Jetez au feu ces vers qui flamberont bien fort Pour chasser un moment, de votre chair damnée, La froideur du derrière, image de la mort!
Mais les obsèques, si convenables soient-elles, ne sont qu’un épisode mortuaire, une occasion posthume de faire parler de soi.
Tiraillé entre la peur de l’inconnu et le désir d’au-delà, l’homme se pose alors la question: « – Et après? » Vaste point d’interrogation exprimé par Tristan Bernard en ce quatrain:
Quitter ce monde-ci? Mais pour quel avenir? Cette existence de l’au-delà, quelle est-elle?
Je voudrais m’en aller… Mais serait-ce en finir? Mon emmerdeuse d’âme est peut-être immortelle…
Il n’y a pas, quoi qu’il en soit, ou quoi qu’il n’en soit pas, de raison de se tracasser. Omar Khâyyam l’exprime en ce robaï : « Pourquoi t’affliges-tu, Khâyyam, d’avoir commis tant de fautes ? Ta tristesse est inutile. Après la mort, il y a le néant ou la miséricorde. »
De deux choses l’une. À moins que ce ne soit de deux choses l’autre. Ou bien l’esprit, l’âme, l’intelligence, sont la résultante du fonctionnement d’un organe qui est le cerveau, et disparaissent avec lui. Ou bien ils sont indépendants du corps organique et s’en séparent quand il meurt, libérés de leur enveloppe charnelle.
Dans le premier cas, l’au-delà est, après, dans la situation de l’en-deçà, avant. C’est-à-dire nulle part.
C’est l’anéantissement de l’ego.
« La Terre Promise, a écrit Zo d’Axa, sera celle où nous pourrirons. »
Dans le second cas, nous pataugeons en pleine métaphysique, cette ‘pataphysique du pauvre.
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Propos semi-folâtres sur la mort
Tout ce que nous savons, c’est que nous ne savons rien.
Refusons-nous, avec Jean Rostand, à « ajouter à la démence du réel la niaiserie d’une explication. »
J’aime beaucoup, d’Émile Littré, cette déclaration: « Quiconque déclare avec fermeté qu’il n’est ni déiste ni athée fait aveu de son ignorance sur l’origine des choses et sur leur fin et, en même temps, il humilie toute superbe. »
Chacun, certes, a le droit d’adhérer au culte de son choix, s’il ne l’impose pas à autrui, mais, pour ma part, j’écarte d’emblée toutes vérités révélées, spéculations sans preuves sur l’inconnu.
La plupart des religions, et spécialement la religion catholique, ont fait beaucoup de tort à la mort.
Après avoir empoisonné la vie des croyants avec la notion de péché, le catholicisme a empoisonné leur mort avec la crainte du châtiment.
La terreur du jugement Dernier suscite des appréhensions aberrantes. Le futur mort, même s’il n’a rien à se reprocher, quand il s’agit d’un verdict qui engage son avenir pour l’éternité, a, comme on dit dans le grand monde, le trouillomètre à zéro. Nous voilà loin de l’alexandrin de Baudelaire :
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux.
L’occultisme offre des hypothèses de survie plus amusantes, plus morales, plus poétiques et plus séduisantes que celles des différents cultes.
Les dieux, si peu probables qu’ils soient, sont, hormis de rares exceptions comme Bacchus, Aphrodite ou Priape, trop sérieux, inconséquents, souvent méchants, ou pour le moins indifférents.
Je leur préfère les thaumaturges, les pythonisses, les fées, les enchanteurs.
Dans le surnaturel, le paranormal, l’étrange, le rêve, l’impondérable, la fiction, les sciences occultes offrent des hypothèses plus aimables et pas plus invraisemblables que celles que nous proposent la plupart des religions.
Mais ce ne sont que des hypothèses.
Et, en ces domaines combien mystérieux, un rigoureux agnosticisme me semble d’élémentaire prudence.
C’est Alexandre Dumas qui, à propos d’apparitions, de spectres, de revenants, de fantômes, parle d’un « monde invisible qui nous entoure, qui échappe à notre vue, qui fuit notre toucher, qui trompe nos sens. »
Mais le père Dumas ne manquait pas d’imagination. On ne peut ni affirmer ni nier l’inconnaissable.
Tout au plus peut-on constater, sans être pour cela capable d’expliquer.
Dans l’hypothèse d’une survie éventuelle, Omar Khâyyam a dit : « je vous répondrai là-dessus quand j’aurai été renseigné par quelqu’un revenant de chez les morts. »
Or ceux qui sont revenus de chez les morts, c’est-à-dire ceux qui ont ressuscité, le Phénix, renaissant de ses cendres, Hiram Abi, bâtisseur du Temple, Lazare, premier évêque de Marseille, Jésus de Nazareth, roi des juifs, ou Bosse de Nage, cynocéphale papion, se sont bien gardés de nous renseigner.
C’est d’autant plus regrettable que les résurrections se font de plus en plus rares, il faut bien le constater.
Aussi les spirites ont-ils estimé plus positif d’entrer en communication directement avec les défunts, seuls habilités à nous documenter sur l’au-delà. Car, comme l’a pertinemment écrit Chaval : « Pourquoi les morts ne vivraient-ils pas? Les vivants meurent bien. »
Puis, s’il y a des réincarnations successives, si le corps astral est l’occupant provisoire de corps organiques successifs, la vie étant alors une entre-deux-morts et la mort une entre-deux-vies, il doit y avoir, compte tenu de l’augmentation insensée de la population mondiale, pénurie d’âmes au prorata de l’augmentation du nombre de corps. Ce qui pose un problème ardu de démographie posthume. Outre que nous n’avons pas la mémoire de nos existences passées. Lors peu me chaut d’avoir été quelqu’un d’autre, si je l’ignore. Si point ne m’en reste la moindre remembrance.
Pourtant un réincarné m’a affirmé s’être recueilli sur sa tombe, c’est-à-dire sur la tombe abritant la dépouille de l’être qu’il prétendait avoir été au cours d’une vie précédente.
Mais c’est peu courant.
« Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses », a écrit Paul Éluard. Et c’est dommage.
Je trouverais cocasse qu’un Sorcier Impérial ou un Grand Dragon du Ku Klux Klan soit réincarné en nègre du plus beau noir, Erostrate en capitaine de sapeurspompiers, et un homme de peine en fille de joie. Et, si vous avez l’esprit de famille, il peut être piquant pour vous de besogner une jeune et belle femme qui a été votre vieux satyre de grand-père incestueux, dans une vie antérieure, quand vous étiez vous-même une fillette aussi vicieuse qu’innocente. Ces hypothèses sont plus drôles que celles d’un dieu croquemitaine.
Hélas ou heureusement, notre lot est l’incertitude. L’incertitude qu’a chantée Léon-Paul Fargue :
Incertitude Ô mes délices
Vous et moi nous nous en allons Comme s’en vont
Les écrevisses À reculons À reculons
Ce qui ne nous avance guère.
Ne croire à rien n’est pas croire qu’il n’y a rien mais que, s’il y a quelque chose, on n’en sait rien.
Nul ne peut expliquer l’inexplicable. N’interprétons pas ce qui nous dépasse. Avouons notre ignorance. Gardons-nous de niaises arguties. Laissons cela aux religions de tous acabits.
Revue trimestrielle d’études symboliques et maçonniques du Grand Orient de France
Propos semi folâtres sur la mort
Zo d’Axa l’a proclamé : « La seule certitude c’est de vivre et sans attendre. Vivons donc: action, parole ou silence. Question d’heure, cas individuel. Et le moins sottement possible. » Affirmation précieusement nuancée par Oscar Wilde : « Vivre est ce qu’il y a de plus rare au monde. La plupart des gens existent, voilà tout. »
Et remémorons-nous, au moment de mourir, cette phrase de Talleyrand : « La situation est désespérée, mais pas sérieuse. »
Pour conclure avec Maurice Henry: « II va aussi bien que possible: il est mort. » L’important, quand on meurt, est d’avoir réussi sa vie. D’avoir joui pleinement du droit qu’a tout homme de vivre à sa guise, si différente soit-elle de celle de ses frères. Comptent l’image, le souvenir que l’on laissera.
Je vous souhaite heureuse vie, et, s’il vous advenait d’avoir la curiosité de mourir, trépas serein.
Il faut dédramatiser la mort.
Ne nous lamentons pas devant l’inéluctable. Espérons, espérons, espérons. Et ne gémissons point. La mort est peut-être une initiation.
Heureuse transition pour conclure par les propos d’un initié. Antonio Cohen, né à Paris en 1885, initié franc-maçon en 1909, 33e en 1948, Grand Maître de la Grande Loge de France en 1955, décédé en 1956. Atteint d’un mal incurable et sachant sa fin prochaine, il rédigea, la veille de sa mort, un ultime message dont il fut donné lecture en tenue funèbre. Le voici en sa sérénité:
« Mes très chers frères,
« II n’est pas d’usage qu’un frère passé à l’Orient Éternel s’adresse à ses frères le jour d’une tenue funèbre destinée à célébrer sa mémoire. Je regrette qu’un tel usage maçonnique ne soit pas instauré, puisque l’on écoute généralement mieux les morts que les vivants.
« Ce que je tiens à vous dire, c’est que la vie maçonnique, quand elle est poursuivie dans l’amour et l’effort, confère au franc-maçon un équilibre majeur.
« L’au-delà ne saurait inquiéter un assidu de nos temples et de nos disciplines : pas plus que vous ne sauriez vous affliger d’un fait aussi banal que la disparition d’un vieux maçon. École de vie, école de mort, la Franc-Maçonnerie nous a enseigné la certitude des séparations matérielles.
« Chacun de nous apporte moins que ce qu’il eut pu et dû apporter; mais chacun de nous aura apporté quelque chose avant de disparaître. Si sa vie tout entière ne représente qu’un atome du ciment qui lie et liera nos pierres, cet atome demeure intégré à l’édifice.
« Je sais que nos rites exigent une batterie de deuil – et, respectueux des symboles, je pense qu’il vous faut la tirer. Mais avant qu’elle ne soit couverte, éloignez de vous toute douleur opprimante. Il faut vivre et vivre hautement, la joie au cœur, le maillet à la main, toujours mécontents de l’insuffisance de notre oeuvre, mais toujours plus passionnés de la reprendre et de l’accomplir.
« Au travail, mes frères. »