25 règles de vie à apprendre de Bouddha 28 avril, 2019
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire25 règles de vie à apprendre de Bouddha
Il existe tant de belles leçons à apprendre en étudiant le Bouddhisme, qu’il est difficile d’en faire une liste succincte. Néanmoins, aujourd’hui, je tiens à partager avec vous quelques leçons tirées de l’enseignement de Bouddha.
Voici donc 25 règles de vie à apprendre de Bouddha:
1 – L’amour soigne tout
« Jamais la haine ne cesse par la haine ; c’est la bienveillance qui réconcilie. »
2 – Ce n’est pas ce que vous dites mais ce que vous faites qui définit qui vous êtes
« Un chien n’est pas considéré comme un bon chien parce qu’il est bon aboyeur. Un homme n’est pas considéré comme un homme bien parce que c’est un bon orateur. »
« Ce n’est pas un homme sage parce qu’il parle beaucoup ; mais celui qui est calme, affectueux et courageux est appelé sage. »
3 – Le secret d’une bonne santé est de vivre pleinement l’instant présent.
« Le secret de la santé, autant pour le corps que pour l’esprit, c’est de ne pas pleurer sur le passé, ne pas s’inquiéter du futur, ni anticiper les problèmes… mais de vivre dans le moment présent, sagement et sincèrement. »
« Ne vous attardez pas sur le passé, ne rêvez pas de l’avenir, concentrez votre esprit sur le moment présent. »
4 – Les mots ont le pouvoir de blesser et de soigner en même temps.
« Les mots ont le pouvoir de détruire ou de guérir ; lorsqu’ils sont justes et généreux, ils peuvent changer le monde. »
5 – Qui regarde à l’intérieur s’éveille.
« Le chemin n’est pas dans le ciel. Le chemin est dans le cœur. »
6 – Le bonheur ne diminue jamais lorsqu’il est partagé.
« Des milliers de bougies peuvent être allumées d’une seule bougie, et la vie de la bougie ne sera pas raccourcie. Le bonheur ne diminue jamais en étant partagé. »
7 – Lâchez prise et les choses vous reviendront éternellement.
« Vous ne perdez que ce à quoi vous vous accrochez. »
8 – Personne ne peut marcher sur votre voie pour vous.
« Personne ne peut nous sauver à part nous-mêmes. Personne ne le peut et personne ne le fera pour nous. Nous devons marcher nous-mêmes dans notre propre voie. »
9 – Ne croyez pas en quelque chose simplement parce qu’on vous a dit d’y croire.
« Ne croyez pas en quelque chose simplement parce que vous l’avez entendu. Mais après observation et analyse, lorsque vous trouverez que tout est en accord avec la raison et est propice au bien et au profit de tous et chacun, alors acceptez-le et vivez pour cela. »
10 – Vous êtes ce que vous pensez.
« Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé : c’est fondé sur nos pensées et fait de nos pensées. »
11 – Personne n’est plus digne de votre amour que vous.
« Vous pouvez chercher à travers l’univers tout entier quelqu’un qui sera plus digne de votre amour et de votre affection que vous ne l’êtes vous-même, et cette personne ne doit pas être trouvée n’importe où. Vous, autant que n’importe qui dans l’univers tout entier, méritez votre amour et votre affection. »
12 - Règles de vie de Bouddha – Connaître les autres est de la sagesse, la connaissance de soi est de l’illumination.
« Mieux vaut se vaincre soi-même que de gagner un millier de batailles. Ensuite, la victoire vous appartient. On ne peut pas vous la reprendre, ni par les anges ni par les démons, ni par le paradis et ni par l’enfer. »
13 – La spiritualité n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
« Tout comme une bougie ne peut brûler sans feu, les hommes ne peuvent vivre sans vie spirituelle. »
14 – Remplacez la jalousie par l’admiration.
« Ne soyez pas jaloux des qualités des autres, mais adoptez-les par admiration. »
15 – Renoncez aux étiquettes
« Dans le ciel, il n’y a pas de différence entre l’est et l’ouest; les gens créent des distinctions dans leur esprit puis croient qu’elles sont réelles. »
16 – Il n’existe pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur est le chemin.
« Il n’y a pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur est le chemin. »
17 – Choisissez intelligemment vos amis.
« Un ami qui n’est pas sincère et méchant est beaucoup plus à craindre qu’une bête sauvage. Une bête sauvage peut blesser votre corps, mais un mauvais ami blessera votre esprit.
18 – Détachez-vous.
« Pour vivre une vie pure et désintéressée, il ne faut compter que sur soi-même dans le milieu de l’abondance. »
19 – Recherchez la paix intérieure.
« La paix vient de l’intérieur. Ne la cherchez pas à l’extérieur. »
20 – Aimez. Vivez. Laissez-vous aller.
« Au final ce sont ces choses qui comptent le plus : A quel point avez-vous aimé ? A quel point avez-vous vécu? A quel point vous êtes-vous laissé aller? »
21 – Soyez gentil avec tout le monde.
« Soyez tendre avec les jeunes, ayez de la compassion pour les personnes âgées, soyez sympathique avec ceux qui ont des difficultés et soyez tolérant avec les faibles et les méchants. A un moment dans votre vie vous aurez été tout cela.»
22 – Contrôlez votre esprit ou c’est lui qui vous contrôlera.
« Pour jouir d’une bonne santé, pour apporter le vrai bonheur à sa famille, pour apporter la paix à tous, il faut d’abord discipliner et contrôler son esprit. Si un homme peut contrôler son esprit, il peut trouver la voie de l’Eveil, et toute la sagesse et la vertu viendront naturellement à lui. »
«C’est l’esprit d’un homme, non son ennemi ou son adversaire, qui l’attire dans les mauvaises voies. »
23 – La vérité s’échappe toujours d’une façon ou d’une autre.
« Trois choses ne peuvent pas être cachées longtemps : le soleil, la lune et la vérité. »
24 – Laissez vos peurs derrière vous.
« Tout le secret de l’existence est de ne pas avoir peur. N’ayez pas peur de qui vous deviendrez, ne dépendez de personne. Vous ne serez libéré qu’au moment où vous rejetterez toute aide.
25 – Le doute sépare. La confiance rassemble.
« Il n’y a rien de plus terrible que l’habitude de douter. Le doute sépare les gens. C’est un poison qui désintègre les amitiés et rompt les relations agréables. C’est une épine qui irrite et blesse, c’est une épée qui tue. »
Si vous avez d’autres règles de vie à nous faire partager, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous!
Source: Esprit Science Métaphysiques
Le Rugby et la Franc-Maçonnerie : des idéaux communs et un chemin partagé 8 avril, 2019
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireLe Rugby et la Franc-Maçonnerie : des idéaux communs et un chemin partagé
Par Frédéric Bonnet
Merci aux rugbymen-Francs-Maçons qui ont bien voulu partager leur savoir et leurs connaissances au sujet du Rugby et de la Franc-Maçonnerie. En particulier Jean Jacques Berland et Gilbert Genevois, rugbymen-Francs-Maçons et troisièmes lignes respectivement des clubs d’Angoulème pour le premier et de Montchanin ou Rumilly pour le second dans les années 70-80. Mais aussi à ceux qui préfèrent rester anonymes.

Comme le disait Sir Winston CHURCHILL (1874-1965), membre de la Studholme Lodge 1591 à de Londres, plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur.
Au regard de l’Histoire, le Rugby et la Franc-Maçonnerie partagent une naissance relativement récente, qui s’appuient cependant sur des traditions qui remontent à la nuit des temps. Notre sport, qui se veut jeu pédagogique, et la Franc-Maçonnerie suivent un chemin similaire et prônent les mêmes idéaux. D’ailleurs, à plusieurs moments clefs de sa création, le jeu de Rugby a croisé des « frères » Francs-Maçons. Tout sauf un hasard.
Les rapports de la Franc-Maçonnerie avec le sport
Comme le Rugby et le sport en général, la Franc-Maçonnerie est originaire des îles britanniques où elle va se structurer progressivement au cours du XVIIe siècle. C’est une société initiatique, une école de la perfection morale individuelle et collective, de contrôle des affects et de maîtrise de soi, dont les membres questionnent en permanence la portée philosophique et symbolique lors de rituels qu’ils pratiquent afin de progresser dans leur quête de la lumière. Au XVIIIe siècle, aucune autre forme de sociabilité volontaire ne peut soutenir la comparaison. A la veille de la révolution, on dénombre en France entre 40 000 et 50 000 « frères » Francs-Maçons répartis dans diverses loges pour moins de 30 millions d’habitants.
A cette époque, les Francs-Maçons ne font pas que pratiquer l’Art Royal, ils se réunissent pour des parties de chasse, des bals, la pratique de musique et de théâtre. Ils sont au centre de la vie de la société et s’intéressent naturellement aux jeux d’adresse. Au XVIIIe siècle, les loges et les nobles partagent une conception chrétienne et chevaleresque de la vie. La Franc-Maçonnerie adopte donc rapidementdifférentes formes de jeux d’adresse, qui combinent à la fois apprentissage de la maîtrise du corps, contrôle de soi et une dimension sociale festive. Ainsi, les frères vont développer un goût prononcé pour le tir à l’arc et pour l’arbalète, ainsi que pour la pratique du golf. Ils participent activement au développement de ces jeux bientôt appelés « sports » et surtout à leur règlementation et à la rédaction de leurs statuts.
Ce bref historique met en lumière à la fois la dimension organisatrice de la Franc-Maçonnerie, mais aussi sa dimension corporelle trop souvent sous-estimée au profit de sa dimension philosophique. Au XVIIIe siècle et encore plus au XIXe siècle, la pratique maçonnique promeut une sociabilité « amateur » au sens fort de celui du siècle des lumières : l’amateur est un homme de goût, cultivé, qui apprécie les délices de l’otium (c’est le temps durant lequel une personne profite du repos pour s’adonner à la méditation, au loisir studieux).
Le temps passant, les Francs-Maçons de l’Angleterre victorienne, vont pratiquer et diffuser via entre autres les publics schools (terme qui désigne un groupe d’environ 10 pour cent des écoles indépendantes et sont en général plus anciennes, plus coûteuses et plus exclusives, que les autres écoles anglaises) différents sports : tir, golf, polo, cricket… Les élites maçonniques auront d’ailleurs une place centrale dans l’organisation des jeux olympiques successifs.
En Angleterre, les sports sont donc régis, pratiqués et diffusés par de grandes figures de l’Establishment, tous issus des meilleures publics schools, des Universités d’Oxford ou de Cambridge. Tout homme bien né et bien éduqué fait parti d’une loge et d’un club sportif.
A l’inverse en France et dans les loges continentales marquées par un fort anticléricalisme, le rapport au sport est différent. La Franc-Maçonnerie n’est plus le théâtre feutré de l’entre-soi et de l’excellence sociale. Au nom de l’engagement philanthropique et du combat pour le progrès social, les « frères » francs-Maçons français participent à différentes sociétés sportives qu’ils n’entendent pas abandonner aux cléricaux. Ils organisent des rencontres sportives qui vont au delà de l’appartenance ou non à la Franc-Maçonnerie (interobédience) avec un esprit de fraternité universelle. Ils contribuent largement au développement de l’éducation physique scolaire via les hussards de la République émanant de la Ligue de l’enseignement, inventée par un illustre Franc-Maçon, M. Jean Macé.
L’Angleterre et la France n’ont pas la même approche du sport, ils ne l’ont donc pas concernant le Rugby.
La Franc-Maçonnerie et le Rugby
Selon Daniel Herrero, rugbyman toulonnais puis niçois, entraineur charismatique du grand Rugby club toulonnais (RCT), puis du fameux Paris université club (PUC,) professeur d’EPS, chantre et poète des beautés du Rugby et de l’Humanité en général, le Rugby à XV se serait développé dans les îles britanniques au XIXe siècle, puis dans le Sud Ouest de la France, sous l’impulsion des Francs-Maçons. Ceux-ci, auraient vu dans ce jeu un moyen efficace d’éduquer la jeunesse aux valeurs maçonniques.
De fait, les liens entre le Rugby et la Franc-Maçonnerie sont nombreux : une symbolique commune, des rugbymen Francs-Maçons à foison… Mieux, si l’on se penche sur l’histoire de la naissance du Rugby, on se rend compte que ce sont des Francs-Maçons qui ont créé, pensé, inventé, codifié, légiféré, pérennisé, puis diffusé le Rugby. Une histoire d’hommes et de symboles qui s’est écrite en quatre temps. Un jeu éducatif qui a été conçu et estampillé symboliquement par des « frères » Francs-Maçons au XIXe siècle.
Un sport qu’ils n’ont pas façonné à partir du néant, mais qui est le fils de nombreux jeux de balle ovale de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle : de la phéninde des Spartiates et de la Grèce antique, à l’harpastum des Romains, à la soule (qui vient du mot Soleil) et à la barrette des Français. Tous ces jeux étaient déjà la survivance de rites initiatiques ou de cérémonies célébrant entre autre la fertilité.
Premier temps : Le geste transgressif de William Webb Ellis en 1823.
Comme dans toutes les belles histoires humaines amenées à perdurer dans le temps, le Rugby nait d’une légende. Celle du geste transgressif d’un certain William Webb Ellis, élève du collège de la ville de Rugby, au cours d’un match de Football en novembre 1823. Dans un acte d’improvisation et en dehors du cadre légal, cet élève décida sur un coup de tête de se saisir à pleines mains du ballon et de courir à grandes enjambées vers le but adverse. Il plonge alors derrière la ligne d’embut adverse et réclame un point pour son équipe. On raconte que le professeur-arbitre releva ce manquement à la règle manifeste en félicitant ironiquement son jeune élève en s’exclamant « good try, traduction bien essayé ».
Le culot du jeune homme renvoie à celui qu’il faut à un Franc-Maçon dans notre monde moderne, industrialisé, rationalisé et technocratique. Il faut du courage pour affirmer que la pensée symbolique garde tout son sens au XXIe siècle.
L’homme devint pasteur, Franc-Maçon et finit sa vie à Menton en France où il fut enterré. Il ne sut jamais que son geste initial avait été repris bien plus tard pour assoir l’histoire du Rugby. Une statue à la gloire de l’élève a été érigée au collège de Rugby. Des générations successives de joueurs sont allées en pèlerinage années après années saluer sa mémoire. Une loge maçonnique porte d’ailleurs son nom, the William Webb Ellis Lodge N0 9754.
Avec cette légende incarnée par un étudiant emblématique, le Rugby détient l’équivalent des secrets antiques, des mystères égyptiens et des templiers de la Franc-Maçonnerie des premiers maçons spéculatifs d’Ecosse, des constructeurs de cathédrales ou des aristocrates londoniens. Il s’est donc construit une mythologie propre et pleine d’espoir.
Deuxième temps : Les 37 règles des élèves du collège de Rugby de Thomas Arnold en 1845.
En réalité, l’origine du Rugby est tout autre. C’est encore une fois l’histoire d’un homme, celle de Sir Thomas Arnold, proviseur du fameux collège de la ville de Rugby de 1828 à 1845, ancien professeur d’histoire et Franc-Maçon de grand rayonnement. Il est donc à double titre un spécialiste des sciences humaines.
Sir Thomas Arnold possède aussi la particularité d’être à la fois un homme d’église érastien (les érastiens soutenaient que l’Église n’a point d’autorité quant à la discipline, qu’elle n’a aucun pouvoir de faire des lois ni des décrets, encore moins d’infliger des peines, de porter des censures) et un farouche opposant à la doctrine anglicane majoritaire.
Il arrive dans une institution affaiblie par une hiérarchie entre élèves très dure : bizutages violents, humiliation des plus jeunes, tyrannie des ainés, alcoolisme et rébellion contre les professeurs. A cette époque de l’Angleterre victorienne, de nombreux collèges anglais étaient d’ailleurs débordés par le comportement agressif de leurs élèves. La plupart des proviseurs n’espèraient qu’une chose : se débarrasser de leurs garnements les plus récalcitrants et les renvoyer à la vie civile sans éducation.
Arnold décide lui de renverser les us et coutumes de l’époque. Il s’appuie sur la Franc-Maçonnerie car elle exerce une influence humaniste de plus en plus importante au sein de la société anglaise. S’apercevant immédiatement de l’urgence de réformes, il a la clairvoyance de ne pas s’imposer comme un chef autoritaire. Au contraire, il change l’état d’esprit qui prévalait au collège en mettant au coeur de son projet éducatif les valeurs de la Franc-Maçonnerie et en responsabilisant ses élèves. C’est donc avec eux, en les considérant comme ses assistants, qu’il entreprend de codifier les jeux de balles violents et anarchiques auxquels s’adonnaient ses élèves.
Il installe une éducation ludique, basée sur l’engagement, le combat et la solidarité. Il inculque la fraternité avec ses camarades, le courage de ne pas les abandonner dans la défaite et de ne pas se comporter en voyou avec les adversaires. Grace au Rugby, il donne à cette première génération d’élèves, puis aux suivantes à travers le temps, la possibilité d’acquérir des valeurs essentielles pour fonder la cohésion d’un groupe d’hommes ou de femmes.
Arrivé dans le collège de Rugby cinq années après le geste fondateur de William Webb Ellis, Sir Thomas Arnold et ses élèves de sixième ne formaliseront les 37 premières règles du Rugby qu’en août 1845. Elles avaient pour objectif d’apporter des réponses concrètes à l’organisation du jeu et aux conflits générés par les différences d’interprétation des situations d’opposition. Ces règles sont donc la base historique du Rugby.
En mettant ses élèves-rugbymen au coeur de leur propre éducation, Sir Thomas Arnold faisait et fait encore figure de visionnaire. Ces futurs joueurs s’approprièrent naturellement les règles du Rugby, à tel point qu’après leurs études ils propagèrent sa pratique dans toute l’Angleterre et dans les lointaines contrées de l’empire britannique, par exemple en Nouvelle Zélande.
Troisième temps : Les 59 lois de la Rugby football union (RFU) en 1871.
Malgré les efforts réalisés par les élèves de Thomas Arnold pour codifier le tout jeune Rugby, les différents collèges, clubs, écoles et universités anglaises s’étaient appropriés le jeu de Rugby à leur façon en développant des variantes dans les règles. Le premier match international entre l’Ecosse et l’Angleterre en 1870 au Kennington Oval va changer la donne. L’Angleterre bat l’Ecosse par 1 but à 0, mais cette victoire semble peu régulière au yeux des écossais. Non pas par manque de flair play, mais tout simplement parce que les deux pays n’appliquaient pas les mêmes règles.
Les fédérations n’existant pas à cette époque, il fallut la bonne volonté de deux Francs-Maçons reconnus, Edwin Ash, secrétaire du club de Richmond, et L.J Maton, président des Wimbledon Hornets, pour mettre fin à cette cacophonie et rédiger les premières lois du Rugby. Ils décidèrent avec Algernon Rutter et EC Holmes (dirigeants du club de Richmond) de réunir 21 clubs de Rugby en juin 1871 dans un restaurant nommé Pall Mall sur Regent street à Londres.
Etaient présents ce jour-là les clubs suivants : Harlequins, Blackheath, Guy’s Hospital, Civil Service, Wellington collège, King’s collège, St Paul’s school, Gipsies, Flamingoes, Wimbledon Hornets, Mohicans, Marlborough nomads, West Kent, Law, Lausanne, Addison, Belsize park, Ravenscourt park, Chapham rovers et Queen’s House. Cette réunion aboutit à la création de la Rugby football union (RFU).
Les résultats de leurs travaux furent communiqués en juin 1871 avec la publication des 59 lois du Rugby. Les écossais firent de même de leur coté en rédigeant un livre « vert » commun à plusieurs clubs : Edinburgh Academical, Merchistonians et High school.
D’âpres négociations commencèrent alors entre anglais et écossais pour organiser un second match, cet fois-ci officiel, selon les règles de la RFU. Ce match eut lieu à Rayburn Place le terrain de l’Académie d’Edimbourg en mars 1871 devant 4000 personnes. Chaque équipe était composée de vingt joueurs (l’effectif moyen d’une classe de collège) avec trois arrières, trois demis et 14 avants pour les anglais (dont la moitié venait du collège de Rugby) et trois arrières, deux demis et 15 avants pour les écossais. Pour l’anedocte, les écossais gagnèrent ce match. La revanche eut lieu en février 1872 à Londres et les anglais prirent leur revanche.
Quatrième temps : L’invention des Barbarians par William Percy Carpmael
Les Barbarians sont le symbole des loges maçonniques itinérantes. Cette équipe sans « temple » ni ville fut créée par un rugbyman Franc-Maçon, M. Carpmael, en 1890 dans un pub de Bradford.
On y entre par cooptation et parrainage selon des critères autant sportifs qu’humains : être reconnu gentilhomme et bon camarade entre autre. Ses couleurs traditionnelles sont des symboles de la Franc-Maçonnerie : le noir et le blanc originellement orné d’une tête de mort.
Une équipe idéale qui n’a d’autre enjeu que la fraternité, la joie de vivre et la solidarité. En somme, l’équipe témoin qui dit et rappelle à toutes et tous la vérité de ce que doit être le Rugby.
D’autres nations ont par la suite inventé leur équipe de Barbarians, de la France à la Suisse. Désormais, le représentant de cet esprit Barbarians en France est notre icône toulousain au casque d’or M. Jean Pierre Rives.
Les symboles que les Francs-Maçons ont gravé dans le jeu de Rugby.
On retrouve dans le Rugby trois notions essentielles à la Franc-Maçonnerie :
- la formation des individus, la tentative perpétuelle de leur amélioration pour mieux penser la complexité du monde et mieux servir la collectivité,
- le combat pour défendre des valeurs fondatrices.
- la transmission orale privilégiée.
Le Rugby présente encore pour le grand public, et ce malgré ses dérives actuelles, l’image d’un sport véhiculant des valeurs de combat, de fidélité, de courage, de force physique, de solidarité, de respect des autres et de fraternité.
Toutefois, il possède également l’image d’un jeu certes intelligent (comme le disait Françoise Sagan), mais aussi compliqué et inaccessible au premier abord. Avec ses règles complexes, voire confuses, sa propension à privilégier l’esprit de la règle (et donc ses interprétations) à leur application à la lettre, son langage symbolique singulier et sa pratique codée, il nécessite d’être introduit et initié pour l’apprécier pleinement.
Les rituels du Rugby, qui peuvent, à l’instar de ceux des Francs-Maçons, paraitre dérisoires aux néophytes, ne sont rien d’autre qu’une manière de réunir les hommes dans toute leur diversité intellectuelle et physique au sein d’un collectif tourné vers un but partagé.
Les pays, territoires, régions (le Sud Ouest en France) ou Universités (de Paris à Bordeaux) où le Rugby est pratiqué ont toujours un lien avec l’histoire britannique.
On pourrait faire le parallèle entre les trois piliers de la Franc-Maçonnerie (camaraderie, charité et intégrité) et les avants de notre première ligne. Le talonneur les bras en croix, se sacrifie en fonçant tête baissée dans le pack adverse. Le pilier droit et le talonneur qui engagent leurs deux épaules sont les deux pierres angulaires de l’édifice de la mêlée. Dans une mêlée, les avants peuvent stabiliser ou écrouler la construction. Ils se prennent par les épaules dans l’obscurité de la mêlée (une fois celle-ci engagée, les huit joueurs sont aveugles, les yeux tournés vers la pelouse) et l’union des forces produit une alchimie sacrée. Les deux immenses deuxièmes lignes sont d’ailleurs appelés les poutres maitresses du pack.
Le Rugby possède une structure architecturale qui emprunte beaucoup au vocabulaire maçonnique : plaquage cathédrale, construction en lignes, lignes de perspective des trois quarts, formation des trois quarts en triangle, le soutien des joueurs qui partent dans les mêlées ouvertes.
Les stades de Rugby sont des temples avec leurs loges pour l’élite des connaisseurs. Les vestiaires figurent le secret et le mystère des loges où seuls les initiés peuvent entrer et sortir à la lumière pour combattre. Les poteaux en forme de H d’un terrain de Rugby représentent les deux colonnes de Jachin et Boaz (la Force et la Stabilité) des loges maçonniques, soit l’entrée dans le temple de Salomon.
Le ballon est comme accouché dans les pieds du troisième ligne centre à la fin de chaque mêlée. C’est le demi de mêlée qui extraie le ballon afin de le transmettre comme un cadeau à ses camarades, comme on transmet la parole ou la connaissance dans une loge.
Le Rugby emprunte beaucoup au vocabulaire général maçonnique. La chandelle, c’est le ballon que l’on tape le plus haut possible vers le Soleil. Les joueurs les plus véloces sont des flèches, on franchit les lignes adverse comme une épée, chaque international reçoit une cape (petite casquette), comme un frère maçon reçoit un tablier.
Quand les joueurs se regroupent avant, pendant ou après un match, ils forment un cercle ou une chaine d’union en se serrant au plus près pour se motiver ou s’expliquer. Car, sur un terrain de Rugby l’erreur doit être permise. Elle fait grandir, elle fait partie du processus d’apprentissage.
Au Rugby, on se rencontre plus qu’on ne se croise. Les codes s’acquièrent avec le temps, novices et initiés partagent une culture et un état d’esprit commun. Dans toute équipe de Rugby, chacun des membres participe à l’égrégore (plusieurs personnes qui se focalisent sur un même objet) avec ses différences de caractère et de gabarit. Les individus sont au service des autres dans la sueur et le sang, dans la douleur et la joie.
L’idée de fusion, de solidarité et de partage sont développés comme des stratégies : ensemble, on est plus fort. Ces idées, ces valeurs sont transmises aux jeunes initiés par leurs ainés ou leurs parrains dès l’école de Rugby. Le rugbyman ne parle jamais de lui-même, il renvoit toujours son discours à la notion d’équipe. Comme le dit Pierre Albaladéjo, c’est un jeu qui n’accepte pas le je. En France d’ailleurs, grâce aux Francs-Maçon épris de progrès social, le Rugby anglo-saxon si élitiste et aristocratique s’est transformé progressivement en jeu éducatif permettant un vaste brassage sociétal et une ascension sociale des catégories socio-professionnelles les plus défavorisées .
Enfin, les matchs se terminent toujours par une poignée de main à cet autre, l’adversaire, celui avec lequel on se mesure. Les troisièmes mi-temps particulièrement arrosées sont semblables aux agapes célébrées après les tenues maçonniques.
L’organisation mondiale du Rugby va même jusqu’à ressembler à celle de la Franc-Maçonnerie. L’International Board est situé à Londres comme la loge mère fondatrice.
Enfin, et c’est peut être le symbole le plus maçonnique du Rugby, le ballon ovale représente l’incertitude propre à toute vie humaine à l’heure de faire des choix. Il exige un pouvoir d’adaptation, d’anticipation, une précision et une habileté extrême à tout rugbyman pour s’en saisir. Le geste de la passe à l’aveugle vers l’arrière, cette transmission du savoir à ses camarades ne peut se faire que s’il y a une connection affective et intellectuelle forte entre l’ensemble des hommes qui constituent une équipe.
Comme un symbole, c’est l’esprit fédérateur de la Franc-Maçonnerie irlandaise, elle même unifiée en une seule loge, qui créa l’unique équipe nationale de Rugby irlandaise. Une équipe qui regroupe depuis le XIXe siècle des protestants, des catholiques et des laïcs provenants des 4 provinces irlandaises.
Le rugby aristocratique des collèges et des universités anglaises « débarqua » au Havre (le HAC est le premier club de rugby français) en 1872, mais poussa rapidement jusqu’à Paris. Sa diffusion quasi exclusive vers le Midi de la France, donc vers la zone où les français jouaient à la barette, a plusieurs explications :
- L’influence anglaise dans la région bordelaise, qui colporta le rugby dans le milieu universitaire et chez les négociants en vin.
- La diffusion du rugby par des étudiants de Bordeaux vers leurs villes ou villages d’origine dans tout le sud ouest, jusqu’à Toulouse.
- Le fait que le sud de la France était une région traditionnellement rebelle au pouvoir centralisé et catholique de Paris, ce qui exacerba la lutte qui opposait les instituteurs républicains et laïcs et les prêtres catholiques, à propos de l’éducation physique des enfants.
- Ainsi, les instituteurs-hussards de la République (dont beaucoup faisaient partis de la Ligue de l’enseignement créé par Jean Macé, membre éminent de la Franc-Maçonnerie et du parti Radical) choisirent le rugby pour ses valeurs de courage, de combat et de solidarité ; le clergé, traditionnellement plus rétif à la notion de contact physique et charnel entre joueurs, choisit le football et le basket.
- Par exemple, le Rugby du Sud Ouest (région à forte double implantation maçonnique et radicale) s’est-il étendu via les réseaux scolaires de Bordeaux vers les campagnes déchristianisées de l’ouest, de Mont de Marsan et Dax ; tandis que le football et le basket trouvera un terrain favorable dans le Béarn catholique et au nord des grandes Landes grâce aux patronages catholiques. Le développement du rugby en Bretagne et en Normandie, terres de soule et géographiquement très proches de l’Angleterre, fut freiné, c’est un euphémisme, par l’hégémonie catholique de ces régions.
Comme dans la Franc-Maçonnerie, beaucoup de joueurs ont été d’abord conquis et impressionnés par le discours et la rencontre avec leur premier éducateur, qui fait figure alors d’ainé. Ces maîtres des écoles primaires, du collège ou des écoles de Rugby ont su faire percevoir à leurs jeunes pousses le chemin des mystères du Jeu de Rugby. Un jeu qui a un rôle social et psychologique qui croît chaque jour de la semaine pour se dénouer tous les dimanches (jour de match) et plus généralement tout au long de la vie des femmes et des hommes.
La passe
Message de confiance
Don d’amitié
Talent d’initié
Oeuvre éphémère
Qui vit, survit, se transforme et s’embellit
Dans les souvenirs et les dires
Trouve l’éternité
JJ Berland
Et maintenant ?
La singularité et la beauté du Rugby n’est pas le fruit du hasard. Notre jeu est né et s’est développé selon la pensée et les valeurs d’hommes cultivés et intelligents, qui avaient avant toute chose le sens du bien commun et de l’amélioration des individus au service de leur collectivité. Ce n’est donc pas un hasard si les pionniers du Rugby étaient tous Franc-Maçons et/ou professeurs d’histoire et de littérature. Le jeu de Rugby est le fruit de leur pensée humaniste.
Chaque organisation humaine est fragile et dépendante de l’intégrité de ses élites, tout n’était donc pas rose dans le Rugby avant 1996. L’argent circulait dans des réseaux cachés et obscurs, le dopage et la violence existaient, les luttes entre baronnies du temps de M.Ferrasse étaient sanglantes et la quête de l’intérêt supérieur du Rugby pouvait paraitre parfois illusoire.
Mais, après 22 années de professionnalisme, la chute s’est accélérée. Qu’est-il advenu de cette belle idée qu’était et que devrait encore être le Rugby ?
On ne parle plus que de fusion-acquisition de clubs qui n’ont plus ni d’identité ni d’histoire, de rentabilité financière, de racisme, d’injures, de dopage, de drogue, de suspicion de viol présumé, de réforme territoriale et d’organisation de coupe du monde. Notre jeu a été volé et confisqué par quelques chefs d’entreprises pour promouvoir leur marque ou leur groupe de média. Sitôt lassés de leur joujou, ils abandonneront leur club et le Rugby pour aller s’enrichir ailleurs.
Alors, dans quel état laisseront-ils ce sport et les hommes et femmes qui en sont amateurs ? Le Rugby vit une période de décadence vertigineuse, car il n’est consubstantiellement pas adapté au professionnalisme. Le CAC 14 le dénature et le tue à petit feu. Seules quelques règles originelles, les traces de son passé maçonnique, le tiennent dans un état de coma éveillé.
N’est-ce pas le temps pour les héritiers de ces pères fondateurs de le ramener à la vie ? La Franc-Maçonnerie ne devrait-elle pas sauver son oeuvre ? N’est-elle d’ailleurs pas un de nos derniers espoirs ?
Certes, la pugnacité des « frères rugbystiques » des loges maçonniques s’est sans doute émoussée depuis 1996 et l’arrivée du professionnalisme. On peut d’ailleurs leur reprocher de ne pas avoir assez lutté contre la disparition de l’amateurisme, même marron. On peut leur en vouloir de ne pas avoir assez dénoncé les turpitudes du Rugby-Spectacle-Business.
Mais les rugbymen Francs-Maçons sont très majoritairement restés fidèles à leurs faisceaux de valeurs. Eux qui ont été à l’origine de tant de lois progressistes, du droit de vote des femmes à la laïcité, des hussards de la République de la ligue de l’enseignement à notre célèbre maxime ‘liberté, égalité, fraternité », ne devraient-ils pas redonner au Rugby sa fonction initiale et son intérêt collectif ? Ramener le Rugby au coeur de la vie sociale d’un quartier, d’une commune, d’un département ou d’une région, comme l’avait fait Sir Thomas Arnold au XIXe siècle, ne serait-il pas un moyen efficace pour pacifier la société française ?
Car le Rugby est une utopie, un projet humaniste exigeant, une magnifique incongruité, une idée pédagogique novatrice qu’il faut sans cesse défendre et réinventer. Plus de 194 années après l’acte fondateur de William Webb Ellis, le combat continue. Peut-être devrait-on distinguer, séparer et organiser à part les deux Rugbys contemporains qui n’ont plus grand chose en commun : le Rugby des initiés et le Rugby marchand.
Source : http://rugby-en-melee.com/rugby-franc-maconnerie-ideaux-communs-chemin-partage/
L’Arbre de Vie 30 décembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireL’Arbre de Vie
La Création de l’Univers
Au commencement était l’Ain, le néant, le vide Absolu. Puis vint l’Ain Soph, l’espace infini, sans limite. Et enfin l’Ain Soph Aur, la lumière infinie, qui emplit d’abord l’Ain Soph, puis se contracta, faisant naître la vie, essence même de la lumière : Kether.
Cette lumière illimitée se manifeste comme une étincelle, en haut de l’arbre de vie, au niveau de la première couronne que l’on appel Kether. A partir de Kether, la première manifestation de la lumière illimitée, l’étincelle va parcourir toute la structure de l’arbre de vie, de haut en bas, en passant successivement par les 10 Séphiroth qui représentent des émanations dégradées de la lumière.
La lumière est née dans Ain Soph Aur (Lumière illimitée)
Le niveau le plus bas de l’arbre est représenté par Malkuth, correspondant à notre monde matériel.
La lumière adapte sa pureté ou sa fréquence, la dégradant au fur et à mesure qu’elle descend dans l’arbre de vie, afin que notre monde matériel puisse l’appréhender sans être aveuglé.
Chaque Séphirah représente une étape à comprendre et à intégrer pour être capable d’atteindre le niveau suivant, conduisant le disciple vers l’illumination, représenté par Kether.
La lumière descend jusqu’à nous, pour nous inviter à la comprendre et à la suivre, en remontant vers le sommet de l’arbre.
Les origines
L’arbre de vie Kabbalistique a été construit, pour l’essentiel, à partir d’un texte Hébreux très ancien ; Le Sépher Yetsirah, le livre Kabbalistique de la Formation, une sorte de traité de cosmologie qui représente la création de toutes choses par la permutation des lettres. On peut dire, sans trop se tromper, et pour simplifier (sachant qu’il existe une différence significative entre la tradition Juive officielle et l’Occidentale), que la tradition Kabbalistique puise ses sources dans l’arbre de vie, et donc par extension dans le Sépher Yetsirah.
Ceci dit, les enseignements contenus de cette Œuvre serait beaucoup plus anciens, renfermant des secrets d’une ancienne connaissance perdue depuis la nuit des temps. La tradition veut qu’Abraham soit le premier à avoir transmis ces précieux enseignements, et que la langue Hébraïque est été constituée à partir de la structure de cette connaissance. Abraham les aurait reçut de Melchisedeh, roi de Salem, grand prêtre du Très-Haut.
Ces connaissances ont certainement été véhiculées secrètement à travers les traditions égyptiennes, et protégé dans l’Arche d’alliance, par Moïse, puis transmis ensuite dans les rituels magiques du temple de Salomon. La Menora, le chandelier d’Or, est d’ailleurs la première représentation de cet Arbre de vie, ainsi que la structure du temple tout entier, qui a été perdu lors de sa destruction.
Philosophie de l’Arbre de Vie
L’arbre de vie est un arbre de lumière. De la plus pure et rayonnante étincelle en son sommet, elle transmet son énergie éternelle en descendant progressivement jusqu’aux racines, éclairant au passage chaque sphères de conscience, et retenant à chaque niveaux un peu plus de sa puissance, jusqu’à ce que cette lumière divine devienne matière. Commence alors le voyage de l’illumination qui consiste à retransformer la matière en lumière pure, en réponse à la générosité et à l’humilité de la Source infinie.
Matrice de l’Arbre de Vie
Il existe dans l’Arbre de vie une structure, une matrice, qui ordonne et oriente les choses de la vie. En observant ou en méditant sur cet enchevêtrement de relations harmonieuses, l’arbre de vie se présente comme une clé, qui permet, à tous ceux qui savent l’utiliser avec sagesse, d’atteindre les objectifs les plus ambitieux.
Il semblerait que cette matrice renferme tous les secrets du déroulement de toutes choses, à tous les niveaux et dans tous les contextes, une sorte de matrice universelle. En appliquant toutes sortes de thèmes sur cette structure, on s’aperçoit que le système qui engendre l’évolution pas à pas du sujet étudié, est parfaitement synchrone avec la matrice, elle coule de source, comme une évidence, comme un puzzle où chaque pièce a une place unique.
D’ailleurs son aspect visuel, qui relève de la géométrie sacrée, est une des clés du mystère de sa conception et de sa magie. L’arbre de vie est inscrit dans la Fleur de vie, qui elle-même est engendrée par la Graine et l’Oeuf de vie.
l’Arbre dans la Fleur de Vie
Si l’on tente de mesurer par radiesthésie, le niveau vibratoire de cette fleur de vie, le pendule dépasse tous les indices. En fait il s’agit de l’infini non mesurable, de même que la Parole de Dieu dans Ses Révélations. J’ajoute que ce dessin bien placé dans une pièce (voir le Feng Shui) augmente énormément le niveau vibratoire de la pièce en rétablissant l’équilibre avec les forces telluriques plus ou moins fortes du lieu. De plus cela annihile tous les effets néfastes des ordinateurs et autres émetteurs d’ondes électromagnétiques. Il est donc recommandé pour un cabinet de travail thérapeutique, mais pas pour une chambre à coucher ou une pièce à vivre.
La « Fleur de Vie » est un dessin géométrique qui représente toute la structure de l’Univers, le Cosmos et son ordre parfait. Elle contient dans ses proportions, tous les principes vibratoires et aspects géométriques de l’Univers (dont les solides de Platon) et l’Etoile tétraédrique (découlant de l’icosaèdre à 20 côtés) qu’on dit être la forme du véhicule de conscience appelé MER KA VA. On trouve cette Fleur de Vie visuellement sur certains murs d’un des temples d’Abydos en Égypte, mais aussi dans de nombreuses cultures à travers le monde.
Elle est constituée d’un cercle, par le centre duquel passent 6 autres cercles qui engendrent eux-mêmes d’autres cercles ; on se limite à 5 cercles dans le sens de la hauteur et à 5 dans les diagonales, le tout étant contenu dans un grand cercle. L’Arbre des Sephiroth, dont nous avons parlé, est une des figures logées dans ce schéma.
Si vous réalisez vous-mêmes ce dessin et que vous tentez de le projeter en 3 dimensions, vous y découvrirez les 5 corps platoniciens ou polyèdres réguliers, bases de tous nos systèmes de vie : le cube à partir du carré, le tétraèdre à partir du triangle équilatéral divisé en 3, un octaèdre à partir de l’hexagone qui comporte 8 faces de triangles équilatéraux identiques et enfin un dodécaèdre pentagonal qui comporte douze facettes pentagonales identiques, et enfin l’icosaèdre à 20 faces triangulaires équilatérales et 12 sommets.
La rotation du cube à l’intérieur d’un cercle sur un angle de 72°, crée la molécule d’ADN qui est la base même de la vie. Ce nombre de 72, lié au nombre d’or, se rapporte au treillis de la Conscience cosmique existant tout autour de notre globe terrestre. Pour en savoir plus, lire le livre de Drunvalo « L’ancien secret de la Fleur de Vie » aux éditions Ariane (prendre bien le temps d’intégrer le tome I avant de lire la suite).
(1) Le symbolisme du corps humain aux éditions Dangles et en poche chez Albin Michel. Voir aussi le reste de sa bibliographie, plus tournée vers l’évolution spirituelle, mais tout aussi passionnante.
(2) La simple visualisation de nos maux sur l’Arbre des Sephiroth ne suffit pas à nous guérir. Encore faut-il entamer un travail de fond avec le thérapeute adéquat qui saura débusquer au fond de notre inconscient la douleur primale qui a engendré nos blocages. Bien entendu il s’agit en premier d’un travail actif de la part du consultant auquel le thérapeute apporte sa collaboration. Chacun apportera alors sa technique comme par exemple, l’analyse trans-générationnelle et psychosomatique ou une certaine forme de kinésiologie. Nous verrons au chapitre de la pratique Psycho-Spagyrique, qu’en cours de séances, et selon les personnes, des mémoires s’ouvrent d’elles-mêmes (sans régression programmée) amenant ainsi ces personnes à prendre conscience ou les mettant sur la voie de leur choc émotionnel primal). C’est la surveillance de nos comportements et réactions qui nous disent si on est débarrassé ou non de nos « démons ». En effet, on peut facilement retomber dans nos travers compte tenu des mauvaises habitudes prises et ancrées en nous depuis de nombreuses années. Après, il faut souvent avoir recours, à certains auxiliaires médicaux qui travailleront aussi sur nos blocages nerveux, musculaires et articulaires. Le Christ guérisseur est en fait notre part spirituelle, l’énergie de vie qui VEUT notre redressement et notre positionnement d’Homme Conscient dans sa voie d’évolution. C’est le Médecin Fidèle de Paracelse.
Les Sephiroth de l’Arbre de Vie
L’arbre kabbalistique est un concept purement hébraïque sans équivalence dans d’autres religions, il réflète une très belle réalité, celle de l’énergie émanant de la Source des Sources qui se dirige d’une sphère de dilution vers une autre jusqu’au royaume de la matière, soit la Terre et son Humanité.
Extrait du livre « Mystères de la Kabbale » de Marc-Alain Ouaknin : « Lorsque la lumière primordiale de l’infini descend dans le monde pour donner le souffle de vie à tous les mondes et à toutes les créatures, elle se déploie, se diffracte sous forme de dix lumières, qui contiennent chacune un aspect de la puissance de la lumière nécessaire à la possibilité du vivant … » Dix lumières brillants dans l’éternité, guidant les hommes vers leur ultime évolution ; l’illumination.
L’énergie provenant de DIEU (de la Source) arrive donc au sommet de l’Arbre et est diluée par la première Sphère. Cette énergie nourrit chacune des sphères ou Séphiroth. La première Sphère (Séphira) représente aussi l’énergie d’une Qualité Divine. La Kabbale nous enseigne que pour bénéficier des ces Qualités, nous devons recevoir et faire mûrir les « fruits » de cette arbre de vie, chaque sphère ou fruit étant un ensemble de symboles et de qualités que nous pouvons étudier selon un certain système de concordances.
Dans l’Arbre Kabbalistique, il y a 10 Séphiroth :
De Kether procède une série des neuf autres émanations divines, les Sephiroth ou sphères de Dieu, réunis l’un à l’autre par “l’Eclair étincelant” qui descend de Kether.
Le mot Sephira (pluriel Sephiroth) désigne une « émanation numérique » et suggère l’idée qu’une chose est engendrée par autre chose en respectant un certain ordre depuis Kether, l’étincelle divine de la vie, pour arriver à Malkut, le monde matériel.
Les Sephiroth sont donc, dans l’ordre d’involution : Kether, Hokmah, Binah, Chesed, Geburah, Tipheret, Netzah, Hod, Yesod et Malkut. Cet ordre est dit « d’involution » car il est celui dans lequel l’univers a été créé. (A noter que la Séphira DAATH n’est pas considéré car elle n’est pas porteuse d’une «Qualité Divine Manifestée» selon la Kabbale; elle n’est pas comptée non plus parmi les 10 et ne porte donc aucun numéro bien qu’elle soit toujours dessinée sur l’Arbre. Son énergie est importante mais subtile).
DAAT est une lumière dissimulée. Pourtant, cette sphère cachée fait partie des étapes indispensables à la création, et marque en quelques sortes un passage obligé entre notre monde et celui du divin.
L’ordre d’évolution, est ce lui que l’on devra emprunter afin de pouvoir renouer avec l’origine, l’étincelle de vie divine qui sommeille en chacun de nous. Il est important de signaler que chacune de ces Sephiroth contient une parcelle de toutes les autres situées « en amont » et l’énergie nécessaire pour engendrer celles qui se trouvent « en aval ».
Les kabbalistes présentent parfois l’Arbre sous forme de 10 cercles concentriques comme sur la figure ci-contre.
Si le cercle de plus petit diamètre est associé à Kéther, le déploiement de l’Arbre peut faire penser à l’action d’une pierre jetée dans un lac paisible. Plus l’observateur est éloigné de l’impact, plus il y a d’ondes (de voiles) entre le centre et lui.
Si, au contraire, le plus petit cercle est associé à Malkuth, le parcours vers Kéther correspond à une augmentation progressive de la sphère de conscience. Celle-ci, active dans des enclaves de moins en moins denses, devient de plus en plus libre.
En revenant sur le schéma de l’Arbre des Sephiroth…
· Au-dessus de Kether, il existe trois autres étapes appelées Aïn (qui veut dire rien, point d’en haut, mais aussi œil (2) Aïn Soph (sans fin, infini), Aïn Soph Aor (infinie lumière), trois aspects divins, non inscrits dans l’arbre, expriment l’Inconnaissable, l’Innommable qui cependant S’est fait connaître et S’est laissé nommer à travers les 10 Séphiroth. Toutes émanent de Kether, la première d’entre elles et se déploient jusqu’en Malkhuth, la dernière qui les reçoit avant qu’elles ne se re-contractent en Kether (Annick de Souzenelle, Le symbolisme du corps humain page 43 – Edition Dangles – livre conseillé qui existe en « poche »).
· L’entraînement vers le Rien passe d’abord par le Daath (au moment du franchissement de la Porte des Dieux) qui est une « non sephira », porte d’entrée de la Ténèbre Sacrée (où se tient le Sphinx), pour accéder au Labyrinthe intérieur (voir la littérature de Toni Céron sur le passage du Sphinx à la Pyramide et la déambulation initiatique dans cette Pyramide – Édition Col de Feu à Orcier).
Daath est celle qui a disparu de l’Arbre lors de la grande involution et de la formation du psychisme humain. Dans l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal, l’humanité expérimente la dualité et Daath reste voilée. Cette Daath est le Royaume béni, la Coupe première, l’Épouse du Roi. Cette coupe est située au-dessus du soleil de Tiphereth, ce point si particulier à hauteur du sternum chez l’homme mais intérieur au milieu d’une sorte de Pyramide. Cette coupe existait bien avant la création de l’Arbre car elle est la lumière du Premier Jour, lumière émanent de l’Unique qui s’y contempla. Elle est son Épouse éternelle. C’est le principe féminin par excellence mais bien au-delà de la compréhension humaine de ce concept, uni de toute éternité à son Roi. Elle ne regarde que Lui, le Joyau au centre de Kether. Leur regard est la Source de la Lumière vivante qui coule dans les univers.
C’est pourquoi, plus tard, au centre du Rien qu’est Aïn on va trouver la Source de tout qu’est Ayin. C’est quand à partir de rien que l’Époux et l’Épouse voulurent créer les mondes, l’Arbre se déploya, Daath se transféra en Binah et devint Mère. Alors la Lumière (ou énergie) du Très-Haut peut descendre vers les humains à travers les différents filtres (Sephiroth). Dieu ne peut être contemplé en face faute d’être brûlé immédiatement (c’est pourquoi on appelle le Triangle supérieure la Petite Face). Seul celui qui est passé par l’abandon absolu (en donnant la bonne réponse au Sphinx), peut enfin contempler la Grande Face.
· Toute la kabbale est contenue dans Daath et avec elle toutes les connaissances qu’on n’a pas besoin de chercher ailleurs. Mais la Connaissance accessible aux hommes est jusqu’à présent bien fragmentée, et chacun entretient cette division en revendiquant la vérité de la branche qu’il a trouvée, la compare et l’oppose à son voisin sans comprendre la beauté de l’Arbre qui pourrait les réunir.
· Lorsque Daath se dévoile, c’est le Saint-Graal qui apparaît, la coupe enchantée que les chevaliers des temps modernes recherchent encore aujourd’hui. Celui qui arriverait au bout de sa quête et trouverait enfin la Coupe serait emporté avec elle dans les plans subtils, hors de la matière. Mais contrairement à ce que d’aucuns veulent faire accroire, ce n’est pas l’homme qui doit ascensionner, comme Jésus en son temps, mais la totalité de la matière du corps de l’humain et du corps de la terre. Le Graal n’emportera pas l’homme hors de la matière mais l’illuminera enfin. Il sera la Pierre philosophale qui révèlera le Royaume et couronnera la terre.
· Ce sera alors la réduction à néant de tout ce que nous représentons en tant qu’humain qui couronnera finalement le parcours sephirotique. Et encore….
· Après avoir fait un tant soit peu l’expérience du Rien, au cours de laquelle, on peut vraiment arriver à se sentir perdu, puisque nous faisons l’expérience de quelque chose qui est avant la Conscience, l’Absolu de Dieu qu’on ne peut ni nommer ni objectiver. En effet, qui ne le serait, s’il devait d’un seul coup revivre les premiers temps de la Création du monde, avant que le Créateur ne se soit manifesté en créant la Conscience. C’est l’état du chaos indifférencié où rien n’existe pas plus l’esprit que la matière et encore moins la conscience de soi.
· Il ne faut pas oublier que lorsqu’on a rompu avec le Faux-Prophète (celui qui est induit par Lucifer), on n’a plus rien sur quoi s’appuyer si ce n’est sur Dieu par la Prière et donc sur sa véritable identité qui est divine. Dans cette expérience du Rien, du vide, qui est la Création avant la Création, on peut vraiment se croire perdu. Si l’on a ce sentiment c’est que tout n’a pas été réglé dans notre vie d’humain et qu’il reste quelques « oripeaux » accrochés aux diverses portes. Alors, pour se sortir de ce sentiment de perte de soi, on doit repartir vers la matière de Malkhuth pour recommencer un périple et repasser par toutes les expériences déjà vécues (ou mal vécues ou insuffisamment). C’est pour cela que la tradition alchimique parle de refaire plusieurs fois le périple (7×7). Il convient de reprendre, après tests, les textes sur les étapes séphirotiques à repasser.
· Vous recommencez alors l’ascension en repassant par chacune des Sephiroth (ou celles spécifiées), mais que vous allez aborder cette fois-ci d’une manière beaucoup plus libre, car vous connaissez déjà le chemin. Vous allez mettre à profit ce dernier parcours pour commencer à construire votre champ missionnaire (celui qui vous est indiqué par l’archétype de votre Licorne, le Nœud Nord lunaire mais aussi l’hexagramme de conception en YI Jing).
· Toutefois, il peut arriver que le passage de certaines portes ayant été fait préalablement sans douleur (car hors conscience) se fasse maintenant dans la douleur de la prise de conscience, comme le passage de la Porte des Hommes qui pourrait déclencher une « belle » sciatique ou un pincement discal ou alors celle de Yesod que beaucoup oublie de vivre complètement ou ignore tout simplement considérant la chasteté comme une condition d’élévation. Lorsque la porte de Yesod est fermée, l’androgyne Tsaddé (voir « La Lettre chemin de vie « d’Annick de Souzenelle) ne peut pas rejoindre son Dieu. Or il ne faut pas oublier que l’Androgyne est la justice parfaite puisqu’elle équilibre les forces opposées et différentes. Le Père-Mère voulut que l’humain, l’Adam originel puisse connaître la félicité et la puissance créatrice de l’amour. Il divisa alors en deux ses polarités pour qu’elles puissent se contempler et échanger leur regard, à l’image de leur Père et de leur Mère, à la fois deux et un.
· C’est pourquoi dans Yesod on doit parfaire ce travail de séparation-réunion. Alors le 3ème œil (Ayin) pourra s’ouvrir au centre du front de chacun, représentant une conscience infinie.
· C’est au cours de ce nouveau parcours, que vous pouvons être amenés à régler des problématiques secondaires (filaments de la problématique principale restés accrochés) ou bien de libérer quelques ancêtres (co-latéraux de votre filiation directe) qui ont besoin de vous pour continuer leur évolution.
· Chaque étape va donc être conscientisée beaucoup plus profondément et affiner peu à peu notre perception de tous les aspects de la vie et nous affirmer de plus en plus dans votre identité en devenir en rendant de plus en plus limpide la vision trine. L’Œil de Dieu est partout, rien ne lui échappe car rien n’est en dehors de Son Corps. Ne craignez pas ce Regard qui vous met à nu, mais au contraire appelez-le pour vous unir à Lui. C’est comme cela que vous pourrez franchir la Porte Unique qui vous attend sur votre chemin.
· Sachez utiliser le 3ème œil pour voir la réalité derrière les apparences, les faux messies, faux-être réalisés (en fait il n’y a pas plus d’être réalisé que d’êtres réincarnés) et autres envoyés de Lucifer, écarter le doute et enfin utiliser le pouvoir de votre Verbe.
· Si vous n’en avez pas encore fait plus tôt, c’est le moment de participer à des séances de PMT (Pyramidal Memories Transmutation) afin d’éliminer les mémoires archaïques sur lesquelles vous avez travaillé au long de votre développement. Mais a priori, vous n’en avez plus besoin car vous avez fini vos tours de lemniscate (croix karmique de la Lune noire – voir explications dans le livre de Luc Bigé).
Les relations principales de l’Arbre de Vie
Chaque lumière entretient des relations particulières avec certaines autres lumières, formant ainsi des groupes spécifiques, et permettent d’aboutir à des objectifs communs. Les sentiers entre les sphères lumineuses constituent les générateurs d’évolutions et de changement, et sont presque plus importantes que les sephirot elle-même.
Il en existe 22, et elles ont formés l’écriture Hébraïque.
Les 22 sentiers et les 10 sephirot forment les 32 voies de la sagesse.
AZILOUT, monde de l’émanation
BRIAT, monde de la création
YETSIRAH, monde de la formation
ASSIAH, monde de l’action
Colonne Gauche, la justice
Colonne Centrale, l’harmonie
Colonne Droite, l’amour
Horizontale du Haut, les expériences
Horizontale du Milieu, les sentiments
Horizontale du Bas, les relations
Triangle KETHER-HOCKMAH-BINAH, l’équilibre des trois célestes
Triangle HOCKMAH-BINAH-DAAT, l’équilibre entre le rationnel et l’émotionnel
Triangle DAAT-HESED-GUEBURAH, l’accès aux connaissances secrètes
Triangle HESED-GUEBURAH-TIPHERETH, l’éthique du bien et du mal
Triangle TIPHERETH-NETSAH-HOD, la maîtrise des passions
Triangle NETSAH-HOD-YESOD, la fondation de la logique et des émotions
Relation YESOD-MALKUT, la transmission
Les 3 Seuils
Si l’on considère l’Arbre comme un parcours initiatique décrivant divers états psychologiques, il est courant de placer sur le dessin de l’Arbre, trois seuils, trois prises de conscience remarquables.
En partant de Malkuth, le premier fossé à franchir est appelé le Seuil.
Au-dessous de Tiphereth se trouve le Gouffre.
Enfin l’accès aux sephiroth Kether, Chokmah et Binah nécessite le franchissement de l’Abîme.
Les quatre mondes
Selon la Kabbale, l’Arbre peut être divisé en quatre Mondes,de la Lumière originelle (or qadoum) qui emplissait l’Infini (En Sof) de manière égale et sans différence de degré avant le tsimtsoum jaillit une lumière émanée (or nietsal) dans le vide laissé par la rétraction du tsimtsoum. De cette lumière émanée dérivent quatre mondes éternels cachés (Olamim).
•le monde de l’Emanation ou du Divin, le « olam ha-Atziluth« ,
•le monde de la Création, le olam haBriah,
•le monde de la Formation, le olam haYetzirah,
•et le monde de l’Action, le olam haAssiah
Le premier monde contient seulement Kether. Il est appelé Monde des Emanations ou encore Monde des Archétypes »Atziluth »). C’est le lieu du tout indivisible, de l’ensemble des potentialités, la racine des mondes.
Le deuxième monde comprend Chokmah et Binah. Il est appelé Monde de la Création (« Briah »). C’est le lieu de la première scission, de la complémentarité, des outils primordiaux.
Le troisième monde regroupe six sephiroth : Chesed, Geburah, Tiphereth, Netza’h, Hod et Yesod. Il est appelé Monde de la Formation (« Yetzirah »). C’est le lieu de la construction, du modelage, de l’architecte et du terrassier.
Le quatrième monde contient uniquement Malkuth. Il est appelé Monde de la Matière (« Assiah »). C’est le lieu où les éléments prennent forme, s’élèvent, résistent et se dégradent.
- Le monde de l’Emanation ou du Divin, le « olam ha-Atziluth « , monde de l’intuition et des archétypes. Ce monde donna naissance aux trois autres mondes qui contiennent chacun une répétition des Sephiroth, mais dans une échelle dégressive de luminosité.
- Le monde de la Création, le olam haBeryah, monde mental de la création. C’est l’émanation directe d’Atziluth où les Sephiroth y sont reflétées et y sont donc plus limitées bien qu’étant de la plus pure nature et sans adjonction de matière.
- Le monde de la Formation, le olam haYetzirah, monde astral de la formation. C’est le monde angélique où ces intelligences et êtres incorporels résident drapés dans un habit de lumière et qui prennent forme pour apparaître aux hommes.
- Le monde de l’Action monde de l’Action, le olam haAsiah, monde physique et concret de l’action. C’est le monde de la matière constitué des éléments les plus grossiers du précédant arbre. C’est aussi le domicile des esprits démoniaques nommés « coques » par la Qabalah. Les démons sont répartis en dix classes…
Les Démons sont les plus grossières et les plus déficientes de toutes les formes. Leur dix degrés correspondent à la décade Sephirothique, mais dans un degré inverse, ainsi, les ténèbres et l’impureté augmentent avec la descente de chaque degré. Les deux premiers ne sont rien qu’absence de forme visible et d’organisation. Le troisième est le domicile des ténèbres. Les sept Enfers suivants représentent les vices humains incarnés, où sont torturés ceux qui se sont adonnés à ces vices durant leur existence terrestre. Leur prince est Samael, l’ange du poison et de la mort. Sa femme est la Prostituée, Isheth Zenunim ; et unis, ils sont appelés Bête, CHIVA. Ainsi est complétée la trinité infernale qui est, pour ainsi dire, l’avers et la caricature de la Supernelle. Samaël est considéré identique à Satan.
L’essence de la Divinité se manifeste d’abord dans le Monde Atziluthique en se concentrant dans les Sephiroth, et les réflexions de ces dernières sont produites successivement dans chacun des quatre plans, avec une diminution graduelle de l’éclat et de la pureté, jusqu’à ce que le monde matériel soit atteint. Quelques auteurs nomment ces quatre plans les Mondes Intellectuel, Moral, Sensuel et Matériel.
Ces 4 Mondes, parfois appelés Plans, sont autant de dimensions subtiles de la Réalité de l’Univers que des étapes dans le processus selon lequel l’Esprit se densifie petit à petit sous forme de Matière.L’essence divine du Triple Voile de l’Ineffable / Inconnaissable dans la Kabbale (appelés Aïn Soph Aur, Aïn Soph et Aïn) se manifeste par le biais de la Sephirah Kether jusqu’à la Sephirah Malkuth, du plan le plus supérieur au plan le plus inférieur.
Il y a quatre noms secrets qui se réfèrent aux quatre mondes d’Atziluth, de Briah, de Yetzirah et d’Assiah ; et enfin, le Tétragrammaton est censé s’écrire d’une certaine manière dans chacun de ces mondes.
Le nom secret d’Atziluth est OB, celui de Briah est SEG, celui de Yetzirah est MAH, et celui d’Assiah est BEN. Ces noms opèrent ensemble avec les Sephiroth au travers des « 231 portes, » ainsi que les combinaison de l’alphabet sont appelées, mais prendrait trop de place ici que d’entrer trop profondément dans ce sujet.
Aziluth ou la Grande Triade
C’est le 1er sous-ensemble qui comprend 3 Séphiroth Kether – Hochmah – Binah
On l’appelle Aziluth et c’est le monde de l’émanation et de l’union, le monde des archétypes, le monde de la volonté première où s’élabore l’intention de créer, émotion spirituelle.
Quand la lumière de l’infini entre dans l’espace vide qui résulte du tsimtsoum
C’est le premier monde qui se constitue
Pas encore tout à fait matière, mais plus seulement lumière, il est à la tangence des deux.
Il représente le monde le plus élevé de l’esprit, là ou l’homme peut entrer en contact avec le en sof
C’est le monde de la spiritualité qui englobe à la fois actions, sentiments, et pensées mais tous orientés vers un but d’élévation spirituelle et dans une volonté de contact avec la lumière de l’infini.
Pour exemple: Aziluth c’est l’intention de construire un bâtiment. Ce bâtiment n’a encore aucune existence, même pas sur papier. Pour bien comprendre la nature d’Aziluth, il est nécessaire de se souvenir de la dualité de Kether qui est en relation avec le plan le plus bas du « Ciel » au dessus d’elle: la triplicité Aïn Soph Aur – Aïn Soph – Aïn, et le sommet de l’Arbre. Kether est une porte entre 2 mondes. Kether c’est un peu notre tête , le poste de commande du corps. En Kether la pensée est unique et de cette pensée en émanent 2 autres contradictoires. Une thèse et une antithèse (la synthèse se fera en Daath). En Hochmah et Binah, Kether se dédouble, c’est pourquoi le Triangle d’Aziluth est pointé en haut.
Briah
C’est le second monde qui est constitué du Triangle: Hesed – Gueburah – Tiphereth.
C’est le monde de la création, où la possibilité de créer devient effective. C’est le lieu de la première scission, de la complémentarité, des outils primordiaux.
C’est un monde de puresprit, ce qui ne signifie pas une essence exclusivement intellectuelle ;
Ce monde représente davantage a capacité d’appréhender l’essence authentique et intime des choses. C’est l’esprit dans sa capacité créatrice autant que dans sa faculté de concevoir et d’intégrer la connaissance.
C’est le point central où le flux qui s’élève des mondes inférieurs rencontre celui qui descend des centres supérieurs et où une sorte de relation peut s’établir entre eux.
Pour reprendre notre exemple d’édification d’un bâtiment: le futur propriétaire en a eu l’idée en Kether et il a pesé le pour et le contre en Hochmah et Binah. Il a résolu de le faire en Daath. Il va voir l’architecte, il discute de son projet avec lui et tous deux tombent d’accord. Le bâtiment n’existe toujours pas , pas même sur papier. Mais ,il y a eu une première action. De l’intention, nous en sommes passé à un contrat de réalisation. Ce Triangle est pointé en bas, car Hesed et Gueburah fusionnent en Tiphereth. Tiphereth est l’accord de l’échange entre le propriétaire et l’architecte, représenté par la dualité Hesed – Gueburah.
Les créatures qui y vivent, si elles sont moins puissantes que celles d’Atziluth, n’en restent pas moins dotées d’un grand pouvoir, et on les appelle généralement les Archanges.
Briah est le monde de l’esprit, de l’élévation intellectuelle, et la couleur qu’on lui associe est le bleu du ciel. On met également parfois Briah en correspondance avec l’élément Air, l’air de l’élévation spirituelle, et donc dans le tarot avec l’Arcane Mineur de l’Epée.
Yetzirah
C’est le 3ème monde, composé de:
Netzah – Hod – Yesod
Yetzirah est le monde de la formation. C’est un plan psychique où les formes s’élaborent.
C’est un monde dont les diverses émotions que l’on peut éprouver constituent la principale substance, les sentiments.
Les existences vivantes que l’on y trouve sont soit des manifestations conscientes d’élans particuliers, destinés à agir ou réagir, soit les manifestations de l’énergie nécessaire pour satisfaire, au travers d’une stimulation, telle inclination ou telle inspiration.
C’est le lieu de la construction, du modelage, de l’architecte et du terrassier.
L’architecte fait des calculs, choisit les matériaux en fonction de leurs prix, de leurs résistances et tout aboutit à un plan.
Puisqu’il y a aboutissement, Yetzirah sera également un Triangle pointé vers le bas.
Le bâtiment n’existe pas encore sur le terrain. Mais il est prévu sur le papier jusque dans ses moindres détails.
Yetzirah évoque la formation du monde, l’ultime étape avant la formation de la Terre, et donc chaque Sephirah est associée, en Yetzirah, à une planète de notre univers, la Terre étant bien sûr postérieure aux autres corps célestes et correspondant donc à Malkut. Yetzirah est le monde de l’émotion, de la psyché, intermédiaire entre le Ciel et la Terre. La couleur qui lui est associée est donc le violet, union du bleu de Briah et du rouge d’Assiah. On met également parfois Yetzirah en correspondance avec l’élément Eau, l’eau de la source, qui nourrit le monde et qui coule des sphères supérieures, et donc dans le tarot avec l’Arcane Mineur de la Coupe.
Assiah
C’est le 4ème monde qui est le monde de l’action, de la fabrication. C’est le plan matériel, les faits et phénomènes, l’existence. C’est le lieu où les éléments prennent forme, s’élèvent, résistent et se dégradent.
Il est constitué d’une seule Séphire Malkuth.
L’architecte a passé le relais aux artisants et à différents corps de métier qui suivront ses plans. Le bâtiment s’élève et s’achève.
Sa couleur associée est le rouge, le rouge du sang, le rouge de la terre. On met également parfois Assiah en correspondance avec l’élément Terre, la terre de notre planète et de notre monde matériel, et donc dans le tarot avec l’Arcane Mineur du Denier.
C’est le monde ou nous vivons qui comprend à la fois notre expérience sensorielle et extrasensorielle
Ce monde à deux dimensions :
Sa partie inférieure, appelée monde des actes matériels est constituée par le monde physique, ou prédominent les lois naturelles et en particulier le principe de causalité.
Sa partie supérieure est le « monde de l’action spirituelle «
Chaque aspect de l’existence humaine est constituée à la fois de matière et ’esprit
La pensée appartient au monde de l’action.
Certains kabbalistes font le regroupement suivant : Kether pour Atziluth ; Hokmah et Binah pour Briah ; Chesed, Geburah, Tipheret, Netzah, Hod et Yesod pour Yetzirah et Malkut pour Assiah. Cette façon de regrouper les Sephiroth n’est ni meilleure ni pire que celle présentée ici, car il faut bien se rendre compte que les limites ne sont pas rigides. L’important est de se souvenir de cette idée : Atziluth, le monde de l’émanation, a engendré Briah, le monde de la création, par une rupture (que cette rupture soit la rupture de Daath ou bien la division de Kether en deux principes masculin et féminin). Briah a pu ensuite donner naissance à Yetzirah, un monde où pourrait être formé Malkut, la seule Sephirah d’Assiah, le monde matériel. Par ailleurs, comme on le verra plus tard, seules les six Sephiroth de Chesed à Yesod ont des correspondances planétaires bien établies. Cela justifie ce regroupement original, qui place dans Yetzirah, le monde des correspondances planétaires, les six Sephiroth en question.
Sagesse, Intelligence et Savoir
Hochma, Binah, Daath
La forme selon laquelle ces trois sefirots sont organisées est un segol, voyelle qui se prononce é.
Le segol est constitué de trois points qui forment un triangle équilatéral avec la base en haut . C’est le symbole de l’équilibre et de l’harmonie.
La Binah est la capacité de déduire une chose de l’autre ou de l’induire.
La Hochma est la dimension d’écoute et d’ouverture, refus du dogmatisme. Elle ouvre au lieu de fermer, interroge au lieu de prouver, questionne au lieu de vouloir posséder une réponse. C’est la force du quoi ?
Le Daath n’est pas le savoir positif et statique mais le ressenti, ce que l’on nomme aujourd’hui, l’intelligence émotionnelle, résultant d’une expérience existentielle.
Dans le langage de la kabbale, Hochma est appelée aba ( père ) et Binah est appelée ima ( mère ). Bina hest le langage logique, Hochma le langage poétique.
Hohma, Binah et Daath sont trois modalités différentes d’aborder le monde : poétique, logique et émotionnelle.
L’asymétrie cérébrale: les fonctions du cerveau
Les informations traitées de manière verbale, le sont par le cerveau gauche, celles traitées de manière visuelle, le sont par le cervea droit.
La musique est spécialement traitée, mémorisée, et comprise par le cerveau droit. Le rythme et la mesure sont perçus par le cerveau gauche, la mélodie, le ton et le timbre par le cerveau droit.
Le cerveau gauche est analytique et logique. C’est celui de la Binah, l’intelligence.
Le cerveau droit perçoit et comprend les émotions, les relations visuelles, spatiale, traite les informations de façon globale, synthétique. Il a une connaissance plus intuitive qu’ nalytique. C’est celui de la Hochma
Hessed, Din et Tiferet
Ces trois séfirot offrent aussi une réflexion éthique sur la question du bien et du mal, et sur celle plus générale des structures ouvertes ou fermées.
Pour la kabbale :
Est »mal », ce qui consiste à refuser la réalité d’un monde imparfait, c.a.d. la possibilité même du processus de perfectionnement et de la liberté qui le met en œuvre.
Par opposition le bien est donc d’accepter la réalité de ce monde imparfait et de mettre en œuvre la liberté que nous avons de le faire progresser vers la perfection.
Le mal dans notre monde réside dans tout ce qui diminue le rythme du perfectionnement et du développement, tant dans la nature et la matière, que dans le domaine de l’esprit .
Tout ce qui fige et affaiblit la libre volonté , par des habitudes, des répétions mécaniques, des inhibitions spirituelles et une passivité de l’intelligence, est une porte ouverte sur le domain du mal.
La dialectique du parfait et de l’imparfait
Dans le talmud de Babylone, manque le premier feuillet de chaque traité, c.a.d. que tous les traités commencent à la page 2. Il explique cela en disant :
C’est pour signifier à l’homme d’étude que quel que soit le nombre de pages qu’il aura lues, il ne doit jamais perdre de vue qu’il n’est point encore parvenu à la première page.
Le bien pour l’homme réside dans le décalage entre la perfection de Dieu et la transgression de cette perfection par la création du monde. Cette création est un rupture dans l’immanence de la perfection.
Toute création est moins parfaite que la Source de toute perfection.
La réalité imparfaite du monde en dehors de Dieu, s’oppose logiquement à sa perfection. Mais pour l’homme, c’est cette imperfection qui devient son entrée dans la perfection au sens de la formule kabbaliste d’André Neher :
» La perfection de l’homme, c’est sa perfectibilité » ….
La kabbale et l’art
L’art est la perfection des formes inexactes. Celles ci ne sont pas équilibrées en elles mêmes, à la différence des formes mathématiques, dont la structure exprime la constance d’une loi.
L’œuvre d’art n’est pas une forme dans une matière, elle est ce qui traverse la matière de part en part, en lui offrant son rythme et son énergie.
Le cercle et la droite : Nécessité et Liberté
Pour dire ces deux états que sont le parfait et l’imparfait, la kabbale de Louria propose le images du cercle et de la droite.
Le cercle symbolise la nécessité enclose à l’intérieure de ses lois, la fermeture qui interdit tout progrès de la liberté.
La ligne droite qui se prolonge sans limitation aucune, symbolise la liberté ou l’essence de la réalité en développement .
La kabbale utilise deux termes clefs pour définir la situation fermée du cercle et l’ouverture du mouvement infini de la droite le Din et le Hessed.
Le Din ou la nécessité de structuration des formes
Le Din c’est ce qui permet essentiellement l’organisation des choses, physiques, organiques, sociales. C’est la rigueur et la justice. C’est l’organisation contre l’anarchie
Les lois du Din sont nécessaires, car, sans elle il n’y aurait aucun point de repère et aucune forme possible.
Le Din est une configuration close. Il rend possible le vivant, car il donne forme aux choses .
Cependant le Din absolu qui ne contient pas l’ouverture que lui offrira le Hessed est un mouvement qui se retranche du lieu de la création et de la vie.
Le Hessed ou la Liberté réatrice
Le Hessed se rencontre dans tous les gestes qui disent le don et l’amour. Mouvement à l’extérieur de soi pour l’autre. Le Hessed c’est le geste de bonté concret pour l’autre homme. C’est aussi le désir insatiable d’infini.
Dans la dimension du Hessed l’homme ne tend pas seulement à mieux être ou à plus être, il désire avant tout être autre
Le Hessed est animé par la volonté dynamique d’être qui cherche à dépasser la pure nécessité de la physique des lois du monde pour atteindre une métaphysique de la lumière et de la liberté créatrice.
Le Tiferet ou l’Harmonie
Dans la réalité, il est rare de rencontrer le Din et le Hessed à l’état absolu.
La rencontre équilibrée de ces deux états est l’harmonie du Din et du Hessed appelée Tiferet.
Dans toute réalité finie, il faut distinguer ce qui relève de la nécessité Din et ce qui relève de la volonté (Hessed) .
Toute réalité (sauf celle de Dieu) est finie. Et donc tout ce qui existe en ce monde, a un fondement de nécessité (Din) et un fondement de liberté (Hessed).
Tiferet est l’équilibre entre le clos (Din) et l’ouvert (Hessed)
Netsah et Hod
Maitrise et beauté, politique et esthétique
Netsah et Hod forment un diptyque dont l’image est celle de la voyelle tséré.
La politique, l’économie, la morale
Netsah en hébreu c’est la »victoire » dans le sens de la maîtris sur quelque chose. C’est aussi l’éternité .
L’homme de la kabbale, ne peut se contenter d’être un contemplatif, il doit aussi s’investi dans les réalités concrètes de ce monde, donc dans l’organisation de la cité.
C’est la nécessité du politique, de l’économie et de la maîtrise des passions.
Hod: esthétique et éthique
Le kabbaliste est par essence un artiste. Pour que le monde soi en harmonie, il ne suffit pas de satisfaire les besoins vitaux mais il faut y ajouter une dimension fondamentale, l’esthétique
Keter insiste sur la dimension du tempos présent sans pour autant nier les autres dimensions du temps.
Pour la kabbale les trois temps doivent être assumés pleinement, c’est le sens même du tétragramme qui signifie passé, présent et futur.
Est vieux celui qui a perdu l’espérance .
La sefira de Hod c’est ne jamais désespérer, se dire que demain sera toujours possible, même si demain ne verra pas le our.
Espérance pour rendre possible la naissance et la renaissance è un seul mot en hébreu tiqva .
Yessod et Malkhout
Fondement et Royauté
Recevoir, transmettre, donner
Les deux dernières sefirot sont organisées comme un diptyque et dessinent la voyelle e scheva
C’est une miniature du schéma fondamentale de la kabbale. C’est le donner et le recevoir en même temps que le masculin et le féminin
Yessod donne et Malkhot reçoit
Yessod et Malkhout c’est l’homme et la femme, l’homme et son prochain, les parents et les enfants, le maitre et les disciples…..
La kabbale est une réception , un art de savoi recevoir la lumière de l’infini. C’est aussi un art de savoir donner. Le don et la réception son totalement liés dans la kabbale.
Correspondances
Venons-en maintenant à un deuxième regroupement que l’on peut effectuer. Si l’on reprend l’histoire de la création de l’univers, on se rend compte que certaines Sephiroth sont regroupées par couples. Ainsi on peut noter la présence du couple Hokmah-Binah, qui a engendré le couple Chesed-Geburah, et enfin le couple Netzah-Hod, issu de Tipheret. Et à chaque fois, dans chaque couple, on pourra noter la présence d’un principe masculin, positif, porteur de la semence, du principe actif, et la présence d’un principe féminin, qui permet de concrétiser passivement cette semence, détruisant par là-même la raison d’être du couple. Les Sephiroth sont ainsi classées en d’une part celles qui sont associées au principe masculin, d’autre part celles qui sont associées au principe féminin.
Nous discernons 3 colonnes verticales ; ce sont les piliers de la SAGESSE.
1. A gauche le pilier de la RIGUEUR, dominé par la LUNE, représente notre colonne du Nord, il part de BINAH et descend sur HOD, qui est représentée par le 2ième Surveillant.
2. A droite, le pilier de la MISERICORDE dominé par le soleil, part de HOCHMAH et descend sur NETZAH qui est représenté par le 1er Surveillant, c’est lui qui reçoit l’impulsion du Vénérable Maître et la transmet au 2ième surveillant.
• Vision détaillée de la descente du Pouvoir Divin
Conventionnellement le pilier de la MISERICORDE placé sur le Soleil est Mâle ; de la même manière le pilier de la RIGUEUR placé sous la LUNE est féminin Logiquement le pilier de l’EQUILIBRE est androgyne. Il est placé sous le DELTA LUMINEUX, c’est d’ici que partira l’ECLAIR scintillant impulsé par le Vénérable Maître. Cet éclair représente la LUMIERE qui passant d’un pilier à l’autre se charge de la PAROLE annoncée par le PROLOGUE DE JEAN. Nous sommes dans la doctrine du VERBE-LUMIERE et venons de vivre une fois de plus la recréation de l’Univers ; la mémoire des choses est l’assise de la Tradition.
Les trois piliers de la Sagesse
Enfin, un troisième groupe rassemble les Sephiroth qui, à l’équilibre entre les deux, ne font pas partie d’un tel couple. Ces trois groupes sont appelés les piliers ou colonnes, en référence aux piliers du temple de Salomon :
La colonne de gauche est appelée DIN soit la Justice et celle de droite HESED l’Amour. La colonne centrale est l’Harmonie nommée TIPHERETH,
découlant ou réunissant les deux autres.
Le pilier de la miséricorde, placé à droite, est appelé Yachin. Il comporte les Sephiroth porteuses de semence, de l’aspect masculin, positif de la création, à savoir Hokmah, Chesed et Netzah. Il est associé au yang asiatique, à tout ce qui insuffle la vie et pousse à son développement. Marqué de la lettre hébraïque Yod (la première du mot Yachin), il est souvent représenté comme une colonne de couleur blanche. On l’appelle aussi parfois pilier de la Force, par opposition à la Forme, en tant que Force créative
En loga maçonnique : droite, le pilier de la MISERICORDE dominé par le soleil, part de HOCHMAH et descend sur NETZAH qui est représenté par le 1er Surveillant, c’est lui qui reçoit l’impulsion du Vénérable Maître et la transmet au 2ième surveillant.
Conventionnellement le pilier de la MISERICORDE placé sur le Soleil est Mâle ; de la même manière le pilier de la RIGUEUR placé sous la LUNE est féminin . Logiquement le pilier de l’EQUILIBRE est androgyne. Il est placé sous le DELTA LUMINEUX, c’est d’ici que partira l’ECLAIR scintillant impulsé par le Vénérable Maître. Cet éclair représente la LUMIERE qui passant d’un pilier à l’autre se charge de la PAROLE annoncée par le PROLOGUE DE JEAN. Nous sommes dans la doctrine du VERBE-LUMIERE et venons de vivre une fois de plus la recréation de l’Univers ; la mémoire des choses est l’assise de la Tradition.
Le pilier de la rigueur, placé à gauche, est appelé Boaz. Il comporte les Sephiroth réceptacles de la semence, les Sephiroth teintées de l’aspect féminin, négatif de la création, en ce sens qu’elles tendent à restreindre cette création : Binah, Geburah et Hod. Il est associé au yin asiatique, à tout ce qui contient, résorbe et confine la vie afin de mieux la contrôler. Marqué de la lettre hébraïque Beth (la première du mot Boaz), il est souvent représenté comme une colonne de couleur noire. On l’appelle aussi parfois pilier de la sévérité, ou même pilier de la Forme, par opposition à la Force, en tant que Forme du moule dans lequel vient s’inscire la Force de Yachin.
Loge maçonnique : A gauche le pilier de la RIGUEUR, dominé par la LUNE, représente notre colonne du Nord, il part de BINAH et descend sur HOD, qui est représentée par le 2ième Surveillant.
Le pilier de l’équilibre, le pilier central, est celui auquel le kabbaliste doit tendre in fine. Ce pilier comporte les Sephiroth qui se trouvent marquées d’une union équilibrée entre les deux principes, à savoir Malkut, notre monde, Yesod, la porte vers les sphères plus hautes, Tipheret, l’enfant divin de Chesed et Geburah, et enfin Kether, la Sephirah de l’illumination, parfait équilibre entre ces deux principes qu’elle a elle-même engendrés. L’Arbre de Vie présente donc une structure géomètrique où ces regroupements peuvent être visibles. Quatre cercles, représentant les quatre Olanim, s’intersectent les uns avec les autres, tout en restant centrés sur un axe vertical, entouré de deux autres axes, ces trois segments représentant les trois piliers.
Dominé en loge maçonnique par le DELTA LUMINEUX, représente la ligne de VOLONTE DIVINE appelé KAV dans la Cabbale. Ce pilier part de KETHER (le CREATEUR) passe par THIPHERETH, Sephirah qui représente le Messie phare de l’Humanité et descend jusqu’à MALKUTH (le Royaume) qui représente l’INITIE potentiel au fond de chaque être humain, la ligne KAV descend jusque dans l’INFRA-HUMAIN (prouvant ainsi que chaque humain est secourable) et va jusqu’à KLIPOTH la Sephirah satanique. Le Vénérable Maître qui envoie la pulsion créatrice représente KETHER et le couvreur représente MALKUTH.
La présence sur les 4 figures proposées de l’Arbre, d’une mystérieuse SEPHIRAH (en pointillés) appelée DAATH n’aura pas échappé à votre vigilance. DAATH est située sur le pilier central, celui de l’EQUILIBRE sous la grande TRIADE sommitale entre la VOLONTE CREATRICE et la CREATION. DAATH représente cette Espérance que nous avons que l’évolution à un sens, qu’elle conduit à un aboutissement. DAATH est l’INTUITION, le sixième sens ajouté à nos cinq sens biologiques. Cette intuition est le reflet de KETHER dans MALKUTH, elle est le moteur de notre évolution vers plus de conscience
Le travail avec l’Office du Christ
Ce travail de co-création, sous la Lumière d’Aïn Soph Aor – se réalisera en coopération avec une triade se situant au-delà du triangle supérieur de l’Arbre mais en rapport subtil avec les trois dernières Sephiroth : c’est l’Office du Christ.
- dans la colonne de la Justice et de la Force, nous collaborerons avec Melchitsedech et son Ordre de Prêtres-Rois de paix, celui qui bénit et désigne les guides terrestres ; les énergies des 10 Sephiroth par lesquelles nous sommes passés, sont sensées être intégrées. Melchitsedech nous donne alors la capacité d’ouvrir le pouvoir sephirotique directement d’en bas (dans l’humanité), afin que la nature créatrice de la Hiérarchie et la nature créatrice de l’homme puissent participer au même Arbre de Vie. En contrepartie, des « sacrifices » doivent être offerts, comme Abraham a donné jadis à Melchitsedech la dîme de ses biens (aujourd’hui le rite est celui de la Mémoire du Sacrifice tel que défini dans la R.d’A. (veillée 8 etc.). En quelque sorte, nous sommes adoubés par Melchitsedech pour parler des Lois divines au peuple, nous sacrifiant ainsi à la Flamme de l’Esprit en engendrant les Formes-pensées du Père.
- dans la colonne de la Sagesse, nous rencontrerons Michaël, le Chef des Armées divines, capable de maîtriser l’adversaire Satanaël et ses alliés. En effet, c’est lui qui a su protéger les expérimentations de la Voie Infinie qui furent menacées lorsque les Cieux inférieurs et intermédiaires furent séparés par la rébellion angélique et hiérarchique. Il a, en outre, renégocié leurs pouvoirs. Ce sont ces hiérarchies déchues (encore en force, malgré tout) qui empêchent l’évolution spirituelle de notre planète en inspirant et en donnant des pouvoirs aux capitaines d’industrie et de la finance, aux chefs de partis politiques, aux mandarins scientifiques et médicaux, aux chefs religieux non adoubés par Melchitsedech. Pour casser leurs pouvoirs et libérer « les captifs », Michaël a établi un haut Commandement avec les Pères des Constellations et les Conseils de Lumière afin que le DAAT puisse s’accélérer (les humains qui ont réussi à franchir la Porte des Dieux, doivent savoir qu’ils le doivent en grande partie à ce travail michaëlique et aussi le fait qu’ils ont été choisi par Melchitsedech) et que les justes de toutes les nations puissent alors trouver la voie du retour dans le partenariat avec cette expression michaëlique de la Déité qui a la capacité de maîtriser les forces contraires.
- dans la colonne du Milieu, celle de la Royauté, Metatron, le Porte Parole direct du UN (il est le marche pieds de Dieu) : c’est l’Initiateur à la lumière, pour pouvoir accéder à AÏN SOPH AOR, le jour où…
A ces niveaux subtils, ce n’est plus nous qui décidons de quoi que ce soit ; nous nous devons de continuer à appliquer les activités déjà mises en route, en rapport avec notre programme : nous pouvons alors subir une régénération de notre corps physique afin d’entreprendre une nouvelle action terrestre, ou alors, continuer nos activités malgré le vieillissement qui nous amènera, un jour, à disparaître (ascension ou mort physique) pour aller accomplir une autre mission ailleurs selon le bon vouloir des hiérarchies célestes, ou nous refondre tout simplement dans le UN.
1. Aspect psycho-spirituel
C’est surtout sous cet aspect qu’on peut le rattacher à l’Arbre de Vie structurant. A ce stade, il est un guide, car il pose des jalons sur notre chemin évolutif, en permettant de nous repérer quant aux étapes de travail sur soi. Pour « revenir à l’Image et Ressemblance de Dieu », l’humain à travers l’Arbre va intégrer devoir intégrer les divers attributs de Dieu, ceux qui avait été confiés à Adam.
La Lumière divine recueillie dans ses 10 réceptacles (sephiroth qui deviennent alors des roues d’énergie) est organisée selon un ordre irréprochable pour réaliser la vie sur terre.
Aujourd’hui, nous découvrons que le dessin de l’Arbre est contenu dans la Fleur de Vie, ce qui traduit une belle vision des kabbalistes du 16 ème siècle et notamment de Rabbi Issac Louria qui semble être à l’origine de la première représentation de l’Arbre sous la forme que l’on connaît, et notamment en la faisant superposer avec le corps humain (même si certains pensent que les principes de la Kabbale remonteraient à l’origine de notre civilisation à Sumer : pourquoi pas ? En tout cas, les Égyptiens anciens en avaient la connaissance).
Et comme nos étapes d’évolution sont intimement liées aux dérèglements psycho-organiques (et vice-versa), nous pouvons ainsi, dans l’autre sens, relier nos décalages de santé à nos blocages d’évolution, c’est-à-dire aux endroits en nous où l’énergie de Dieu ne pénètre pas.
Toute évolution spirituelle reste bloquée, tant que le problème soulevé ou désigné de la sorte n’est pas réglé et que la prise de Conscience des comportements erronés n’est pas venue.
Amour, Rigueur, Harmonie
Cet Arbre repose sur 3 colonnes qui permettent l’harmonie et l’équilibre du monde : la responsabilité réside bien sûr dans les hommes qui voudront ou non mettre en application la philosophie qui s’en dégage.
La colonne de gauche est appelée DIN soit la Justice et celle de droite HESED l’Amour. La colonne centrale est l’Harmonie nommée TIPHERETH, découlant ou réunissant les deux autres.
Le mot « Amour » de la colonne de droite relève sans doute d’une traduction juste dans un contexte général, mais certainement pas dans celui où nous l’entendons couramment dans notre société. En effet, sur un plan ontologique, « Hesed (1ère sephira de la colonne de droite) est une force d’expansion et d’extension qui se laisse aller à sa nature, de manière large, généreuse et spontanée. C’est la force qui va, la force de l’être qui n’est que ce qu’il est et qui travaille par identification, par union, communion, proximité, intimité et ressemblance. C’est la totalité. » (Armand Abecassis, Les temps du partage). Le Hesed est donc l’énergie incorporée par celui qui recherche son Dieu (dans son image première) et pour ce faire il est obligé de se désorganiser (casser ses structures premières) au maximum pour rejoindre « l’Etalé sur l’univers » (Dieu dans la Révélation d’Arès) en se donnant (en physique : entropie=désorganisation), et qui peut prendre toutes les formes de manière indifférenciée (en psychologie cela représente tous les lâchers-prises que l’on est obligé de faire en abandonnant toutes nos croyances et actes de vie erronés, grâce aux outils de discernement qui nous fait comprendre les vraies facettes de l’amour et permet ainsi de franchir la Porte des Dieux – sortie de l’Œuvre au Blanc). On pourrait, d’une certaine manière le comparer au dernier hexagramme du Yi-Jing n°64 « Avant l’accomplissement », ou tout est à faire maintenant que toutes les énergies ont été nommées. Et comment faire autrement que par l’Amour, qui est l’agent de créativité par excellence.
Une image de hessed est l’eau, qui peut prendre toutes les formes de façon indifférenciée. Si elle n’est pas maîtrisée, elle déborde et se répand partout. De même qu’un enfant à qui on dirait qu’il peut faire ce qu’il veut serait conduit à des situations non maîtrisables et dangereuses pour lui et son entourage.
La colonne de gauche « Justice » ou « Rigueur » est la force de limitation, de détermination et de définition. C’est l’univers de la maîtrise et du pouvoir, de la justesse. Par la différence et l’altérité, elle permet l’extériorisation radicale. Elle est la séparation et la distinction entre les termes en relation. Mais par sa force de retenue et de suspension au sein même de l’expansion, elle évite le débordement. Le Yi-Jing offre encore ici une image comparative avec son avant-dernier hexagramme n°63 « Après l’accomplissement », ou les 2 énergies de la vie – Feu et Eau – se trouvent distinguées et en parfait équilibre qui est aussi un arrêt du mouvement, donc de la vie. C’est aussi la structuration nécessaire, le cadre indispensable à la créativité, qui doit passer par des règles et lois.
On comprend dès lors que le monde ne peut reposer ni sur l’amour seul, ce qui serait destructeur, ni sur la seule justice, ce qui serait insupportable. L’enfant a besoin de limites pour s’épanouir et pour devenir ensuite l’adulte (a-dualité), comme le fleuve a besoin d’un lit pour ne pas déborder sur les champs alentours… comme une partition musicale qui possède des lois est plus riche qu’une libre improvisation, même la plus brillante, et comme les millions de combinaisons offertes au jeu d’échecs, résultent de règles que les joueurs connaissent et respectent.
La colonne du milieu « Harmonie » est la réalité véritable qui consiste dans l’équilibre de ces deux forces, ce qui consiste pour un être humain à rester lui-même dans la relation à l’autre (encore cela nécessite-il qu’il ait intégré son archétype, son identité véritable), et de ce fait respecté dans sa singularité (ou qui devrait l’être). Il s’agit d’aller de tout son élan généreux vers l’autre et de le laisser « être » en même temps, selon ce qu’il est et ce qu’il désire être (à noter qu’il y a à ce niveau tout un travail psychothérapeutique – trop souvent tardif – à réaliser, puisque malheureusement les éducations sont organisées hors de la connaissance du plan de l’être). Il s’agit d’autoriser et, en même temps, de donner les règles du jeu (ontologiques et divines et non pas celles créées par les humains, quoiqu’il faille aussi malheureusement composer avec elles). Pour pouvoir aimer tout le monde, il faut d’abord être capable d’aimer quelqu’un dans sa singularité, en commençant par soi-même, en s’adressant à lui en tant qu’être de réalité unique et irremplaçable. C’est dans la différence reconnue et aimée que chacune des parties en relation émerge alors de la confusion, du désordre et de l’anonymat. Beaucoup de professionnels de l’entraide, et du service social – religieux ou non, et les politiques, devraient bien méditer cela avant de lancer « leurs mesures » sur le terrain.
La relation sépare et relie à la fois, relie parce qu’elle sépare et ne peut relier que parce qu’elle distingue. L’amour a besoin de distinction : c’est telle personne et pas une autre, tel visage et tel parfum, etc. Aimer c’est s’adresser à quelqu’un qui existe à titre de réalité unique, irremplaçable. Un Hesed sans Din conduirait à cette forme de confusion radicale qui irait jusqu’à l’inceste. L’Amour équilibré par la « Rigueur » se produit donc dans la lucidité et la maturité, et leur rencontre dans la limitation réciproque (on peut ainsi comprendre pourquoi tant de mariages et concubinages ne durent qu’un temps). La différence de l’autre s’impose comme appel à l’enrichissement et à l’ouverture. On peut alors avancer que « Compassion » et « Splendeur » découlent de la relation à égale distance entre domination et soumission, fusion et altérité, continuité et séparation. C’est ce qui peut alors se déployer à partir de la sephira « Malkhuth », le royaume (correspondant au chakra de base où est lovée la Kundalini, l’énergie de vie), entraînant alors l’humain dans son évolution qui est aussi ascension pour son retour vers Dieu (ou dit autrement pour retrouver l’Image et la Ressemblance).
2. Aspect physiologique
C’est ainsi que l’Arbre est la représentation du corps humain au plan physiologique, et à ce titre, les dix Sephiroth sont organisées, on pourrait dire dressées à la manière d’un corps (c’est là qu’on va commencer à comprendre que c’est vraiment une structure de vie, le squelette temporel de l’homme divin). L’Énergie première de Dieu se matérialisant dans la première Sephira représente les racines que sont les jambes (Malkuth : le Royaume), puis monte au complexe uro-génital et ses fonctions éliminatrices et sexuelles (Yesod), ensuite viennent le ventre et le torse avec leurs organes transformateurs et enfin le retour à la tête au poste de commande (Kether). De par leur rapport avec les organes, les Sephiroth ont également leurs correspondances avec l’énergétique chinoise et l’enseignement indien et nous y retrouverons, outre les huit « merveilleux vaisseaux », les centres d’énergie que sont les « chakras ».
3. Aspect guérisseur
C’est parce qu’il y a en permanence un échange entre physique, énergétique, psychologique et spirituel, que l’Arbre des Sephiroth peut être considéré comme un Arbre guérisseur ; en fait il nous renvoie invariablement à notre conscience et nos propres capacités internes de guérison. C’est le Christ guérisseur que Paracelse appelait « Médecin fidèle », qui est en nous et qui fera le travail, dans la mesure où il est sollicité : pour cela il nous faut entrer dans l’acceptation que nous sommes réellement des « Elohim », des êtres divins par essence.
Chaque individu, en pénétrant l’Arbre des Sephiroth, incorpore en même temps le Tétragramme divin YHVH (l’Arbre en étant aussi une projection puisque comme nous l’avons dit il est le réceptacle de la Lumière de Dieu) et entre donc bien dans sa destinée terrestre qui est avant tout spirituelle (la matérialité n’étant qu’un outil pour la réaliser). Le cheminement sur notre voie d’évolution devient alors une véritable progression alchimique (transformations successives) qui nous emmène du sommeil de l’inconscience vers l’Œuvre au Noir, puis vers l’Œuvre au Blanc par la Porte des Hommes, pour nous préparer au « Banquet des Dieux », c’est-à-dire les « Noces Alchimiques » avec notre Créateur, aboutissement de l’Œuvre au Rouge en passant la Porte des Dieux…, et après avoir réussi à faire le Vide pour saisir l’insaisissable, comme nous l’avons dit plus haut (voir définition).
Ajoutons que selon une certaine tradition alchimique, l’être humain doit parcourir plusieurs fois le circuit complet de l’Arbre, avant d’entrer dans cette pleine conscience. C’est ainsi qu’à chaque passage, il affine le travail sur lui, en débusquant certaines facettes de lui qui étaient restées masquées aux précédents passages.
Les Mondes
Enfin, une dernière structure kabbalistique peut être établie si l’on prête attention aux humeurs des créatures. Ceci est toutefois difficile, et reconnaître le monde d’origine d’une entité nécessite déjà une grande maîtrise des Arcanes de cette science occulte. Ainsi seuls les Kabbalistes ayant atteint le deuxième cercle d’initiation, celui des Pentacles, peuvent prétendre saisir toutes les subtilités que cela implique. En effet, l’Arbre de Vie est présent dans tous les champs magiques, tous éléments confondus. Cependant, si l’on observe en vision-Ka un fil particulier d’un champ magique donné, on notera qu’il possède certaines caractéristiques (dont sa couleur) qui font qu’il appartient à cet élément, mais également une sorte de « comportement » qui le distingue des autres fils. Ceci est très difficile à discerner, et les kabbalistes ont dû attendre pas moins d’un millénaire après la diffusion de la Kabbale grâce à Jésus pour qu’une classification rigoureuse puisse être établie. Chaque « fil » de champ magique appartient donc à une parmi cinq catégories d’ »humeurs ». Ces humeurs correspondent en fait à ce qu’on appelle couramment les Mondes de Kabbale, dans lesquels vivent les créatures que l’on invoque par les rituels kabbalistiques. Chaque Monde contient l’Arbre de Vie en entier et possède son humeur, et toutes les créatures de ce Monde ont en général un caractère assez proche. On recense :
Sohar, le Monde Parfait. Sohar est un monde où tout est structures, codes à respecter, interdits à observer. Les créatures de ce monde sont très pointilleuses sur les principes, ce qui a pour conséquence que les Kabbalistes qui se penchent plus sur l’étude de ce monde s’entourent de quantités de rituels répétitifs et rigoureusement codifiés. Ainsi sont-ils considérés comme les plus religieux des Kabbalistes, des mystiques qui respectent des traditions millénaires dont le sens reste souvent très obscur.
Zakaï, le Monde Pur. Zakaï est un monde où la nature de l’univers s’exprime dans sa plus grande pureté. Ainsi, les créatures de ce monde sont souvent très proches des éléments, et les Kabbalistes qui suivent les voies de ce monde sont souvent attachés à la préservation de cette pureté élémentaire, mise en danger depuis la Chute et la corruption de l’Orichalque. Ils ont conscience de ce danger, et sont tels des chevaliers luttant dans l’honneur pour restaurer l’intégrité des champs magiques.
Pachad, le Monde de l’Apocalypse. Pachad est un monde où les champs magiques sont perpétuellement soumis au cycle du changement. Les lieux que recèle Pachad sont souvent emprunts d’une grande beauté, mais cette beauté n’est jamais que temporaire, et laisse souvent place à la décrépitude la plus sordide, à la dissolution, à la pourriture, avant que de ce terreau fertile ne renaissent à nouveau de sublimes paysages. Les créatures de ce monde sont souvent les ouvrières du cycle du renouveau permanent, et les Kabbalistes de Pachad sont souvent d’humeur changeante, difficiles à cerner. Ils oeuvrent en général en accord avec les cycles de la nature, qu’il s’agisse de cycles ascendants, créateurs, ou de cycles descendants, destructeurs.
Meborack, le Monde de l’Equilibre. Meborack est un monde où tout n’est qu’harmonie, subtiles nuances savamment dosées. Dans Meborack, toute chose est le résultat de mélanges fins mais balancés, c’est d’ailleurs certainement ce qui donne aux paysages de ce monde une beauté si saisissante. Les créatures de ce monde sont toujours soucieuses de cet équilibre, et de même les Kabbalistes de Meborack sont les plus attachés à la recherche de l’équilibre du pilier central de l’Arbre de Vie. Ce sont ceux qui cherchent à rétablir en toute chose l’harmonie, synonyme de perfection.
Aresh, le Monde de l’Adversité. Aresh est un monde où tout n’est que bataille et furie. Les cinq éléments s’y livrent une guerre qui dure depuis l’aube des temps, et toutes les créatures d’Aresh sont, à un degré ou à un autre, destinées au combat. De même, les Kabbalistes d’Aresh sont en général des combattants redoutables, emportés, qui recherchent dans cette voie le dépassement de soi par l’adversité. Leur but n’est pas tant l’anéantissement de l’adversaire que la progression au travers des épreuves, tant physiques que spirituelles.
On voit maintenant de façon plus claire comment est organisé l’Arbre de Vie. A une double structure de Sephiroth, réparties sur trois piliers, et de Mondes (Sohar, Zakaï, Pachad, Meborack et Aresh), vient s’ajouter la structure des Olanim, présents dans chacune des Sephiroth, mais dominants dans certaines d’entre elles (ce quel que soit le regroupement que l’on ait choisi d’adopter). Une créature de Kabbale sera donc déterminée par toutes ces caractéristiques à la fois : la Sephirah dont elle vient, le monde dont elle vient, l’Olam auquel elle appartient, et bien sûr, son Ka-élément, lorsqu’elle est monoélémentaire. Or, si l’on a vu à quoi correspondaient les Mondes et les Olanim, les Sephiroth ne sont pour l’instant regroupées que par piliers et par Olanim.
Correspondances
A chaque Séphira est associé une Qualité Divine mais aussi une lettre hébraïque, un ordre angélique, un Archange et encore bien d’autres concordances. A Kether (la couronne) se trouve l’Archange le plus puissant et le seul à pouvoir regarder Dieu sur son Trône, Métatron. Son jumeau, Sandalphon, est associé quant à lui à la Séphira Malkuth (le Royaume), soit le monde de la matière (la Terre), il n’y a aucune hiérarchie dans l’attribution des Archanges aux Séphiroth. Il y a un ordre dans la circulation des énergies mais pas de grade, tous les Archanges sont à égalité, seule leur fonction diffèrent. Ces associations ou correspondance sont un ensemble de symboles et de qualités qui donne une certaine idée de ce que la Sephira représente.
Si nous transposons l’arbre séphirotique sur le corps humain, nous découvrons où se situe en nous les Séphiroth ainsi que les énergies de celles-ci. Nous recevons les énergies du Ciel par la couronne puis elles descendent dans notre corps selon les principes de l’Arbre Kabbalistique et ressortent par la Séphira Malkut à nos pieds pour être redistribuées à la Terre (ancrage). La Terre Gaïa, reçoit des énergies de la Source par l’intermédiaire des êtres vivants à sa surface et l’Homme y joue un rôle capital dans la réception et la diffusion de celle-ci. Selon les kabbalistes modernes, les Sephiroth seraient en réalité de vrais mondes aussi réels que notre monde physique. « Yesod serait ce que certains appellent le monde astral, lunaire où se rendent ceux qui expérimentent les états proches de la mort et également toutes les personnes décédées dans les premiers moments de leur vie non physique ». – extrait de Wikipedia.
Il est possible d’entrer en communication avec chacun des Archanges liés aux Séphiroth et de recevoir leurs messages, ceux-ci nous guident vers la maîtrise de chacune de ces Qualités Divines.
Méditation séphirotique
Ordre d’Evolution :
Malkuth : le Royaume : Planète ou relation au cosmos : Cholem Yesodeth (la sphère des éléments, la Terre), Elément : la terre, Couleur : le brun, Nombre : 10, Image utilisée lors de la méditation : une Jeune Femme Couronnée, assise sur un Trône, Correspondance briatique ou essence de la sphère : la stabilité,Vertu : discernement et Vice : avarice & inertie, le vice et la vertu sont les énergies propres à la sphère et émanées par elle, Qlipah (écorce) ou énergie négative associée à la séphira : stase, Expérience Spirituelle : Vision du Saint Ange Gardien, Titres ou noms alternatifs: la Porte, la Porte de la Mort, la Porte des Larmes, la Porte de la Justice, la Mère inférieure, Malkah, la Reine, Kallah, la Promise, la Vierge, Nom de Dieu ou clé pour invoquer la puissance de la sphère en aziluth : Adonaï ha Aretz, Adonaï Malekh, Archange ou médiateur de l’énergie de la séphira en briah : Sandalphon, Ordre Angélique qui gouverne l’energie de la sphère en yetsirah : Ishim, Noms Communs ou signification humaine : le monde réel, la matière physique, la terre, la Terre-Mère, les éléments physiques, le monde naturel, la solidité, la stabilité, l’inertie, la mort corporelle, l’incarnation, …
Yesod : Fondation : Planète : Levanah (la Lune), Elément : l’Ether, Couleur : le mauve, Nombre : 9, Image : une Bel Homme très fort, Correspondance briatique : la réceptivité, la perception, Vertu : l’indépendance, Qlipah : obéissance aveugle, Expérience Spirituelle : la Vision du Mécanisme de l’Univers, Titres : le Palais aux Images, Nom de Dieu : Shaddaï el Chaï, Archange : Gabriel, Ordre Angélique : Chérubin, Noms Communs : perception, imagination, instinct, apparence, la lune, l’inconscient, l’instinct, les liens, l’illusion, les rêves, la divination, l’éther, le sexe, les portes secrètes, …
Hod : Gloire, Splendeur : Planète : Kokab (Mercure), Elément : Air, Couleur : orange, Nombre : 8, Image : un Hermaphrodite, Correspondance briatique : l’abstraction, Vertu : honnêteté, confiance, Vice : volonté, Qlipah : la rigidité Expérience Spirituelle : la Vision de la Splendeur, Nom de Dieu : Elohim Tzabaoth, Archange : Raphaël, Ordre Angélique : Bnei Elohim, Noms Communs : la raison, l’abstraction, la communication, la conceptualisation, les sciences, le langage, l’argent, les mathématiques, la médecine, la philosophie, la Qabale, la loi, les « droits », la magie rituelle.
Netzach : Victoire, Fermeté : Planète : Nogah (Vénus), Elément : l’Eau, Couleur briatique : le vert, Nombre : 7, Image : une magnifique femme nue, Vertu : ouverture sur les autres, Vice : fermeture aux autres Qlipah : routine, habitude, Expérience Spirituelle : Vision de la Beauté Triomphante, Nom de Dieu : IHVH, Tsabaoth, Archange : Haniel, Ordre Angélique : Elohim, Noms Communs : la passion, le plaisir, la luxure, la beauté sensuelle, les sentiments, les émotions – l’amour, la haine, la rage, la joie, la dépression -, la misère, l’excitation, la sympathie, l’empathie, le désir, la magie extatique.
Tipheret : Beauté : Planète : Shemesh (le Soleil), Elément : le Feu, Couleur briatique : le jaune, Nombre : 6, Image : un roi, un Enfant, un Dieu sacrifié, Correspondance briatique : centré, totalité, Vertu : la dévotion au Grand Oeuvre, Vice : fierté, importance donnée à sa propre personne, Qlipah : fausseté Expérience Spirituelle : la vision de l’Harmonie, Titres : Lelek, le Roi ; Zoar Anpin, le microprosope ; le Fils ; Rachamin, la charité, Nom de Dieu : Aloah ve Daath, Archange : Michaël, Ordre Angélique : Malachim, Noms Communs : l’harmonie, l’intégrité, la totalité, l’auto-sacrifice, la Pierre de Dieu, centre, la Pierre philosophale, l’identité, le plexus solaire, un Roi, le Grand Œuvre.
Gevurah : Force: Planète : Madim (Mars), Couleur briatique : le rouge, Nombre : 5, Image : un Puissant Guerrier Correspondance briatique : le pouvoir, Vertu : le courage & l’énergie, Vice : la cruauté, Qlipah : la bureaucratie, Expérience Spirituelle : la vision de la Puissance, Titres : Pachad, la Peur ; Din, la Justice Nom de Dieu : Elohim Gibor, Archange : Kamaël, Ordre Angélique : Seraphim, Noms Communs : la puissance, la justice, la rétribution, la Loi dans son exécution, la cruauté, l’oppression, la domination, la sévérité, les arts martiaux.
Chesed : Miséricorde : Planète : Tzadekh (Jupiter), Couleur briatique : le bleu, Nombre : 4, Image : un Puissant Roi, Correspondance briatique : l’autorité, Vertu : l’humilité & l’obéissance, Vice : la tyrannie, l’hypocrisie, la bigoterie & la gloutonnerie, Qlipah : l’idéologie, Expérience Spirituelle : la Vision de l’Amour, Titres : Gedulah, la Magnificence, l’Amour, la Majesté, Nom de Dieu : El, Archange : Tzadkiel, Ordre Angélique : Chasmalim, Noms Communs : l’autorité, la créativité, l’inspiration, la vision, l’excès, le pouvoir séculier & spirituel, la soumission, la naissance. Daath : la Connaissance : Cette Sephirah, qui n’en est pas une, n’a aucune qualité manifestée & ne peut être invoquée directement. Noms Communs : un trou, un tunnel, une porte, un trou noir, un vortex.
Binah : Compréhension : Planète : Shabbathaï (Saturne), Couleur briatique : le noir, Nombre : 3 Image : une Vieille Femme sur un Trône, Correspondance briatique : la compréhension, Vertu : le silence, Vice : l’inertie, Qlipah : le fatalisme, Expérience Spirituelle : la Vision de la Peine, Titres : Aïma, la Mère ; Ama, la Couronne ; Marah, la Mer d’Amertume ; la Mère des Formes, la Mère Supérieure. Nom de Dieu : Elohim, Archange : Cassiel, Ordre Angélique : Aralim, Noms Communs : la limitation, la contrainte, la lenteur, la stérilité, l’incarnation, la karma, le destin, la mère, la fertilité, la mort.
Hochmah : Sagesse : Planète : Mazlot (le Zodiac, les Etoiles Fixes), Couleur briatique : argenté, gris-blanc, Nombre : 2, Image : un Homme Barbu, Correspondance briatique : la révolution, Vertu : le bien, Vice : le mal, Qlipah : l’arbitraire, Expérience Spirituelle : la Vision de Dieu, Titres : Abba, le Père, le Père Supernel. Nom de Dieu : Jah, Archange : Ratziel, Ordre Angélique : Auphanim, Noms Communs : la pure énergie créatrice, la force de vie.
Kether : Couronne : Planète : Rashith ha Gilgalim, le Feu Tourbillonnant (le Big Bang), Couleur briatique : la blanc pur, Nombre : 1, Image : un Homme Barbu vu de côté, Correspondance briatique : l’Unité, Vertu : le sucès Qlipah : la futilité, Expérience Spirituelle : l’Union avec Dieu Titres : l’Ancien des Jours, le Macroprosope, la Tête Blanche, l’Existence des Existences, Rum Maalah. Nom de Dieu : Eheieh Archange : Metatron, Ordre Angélique : Hahioth ha Qodesh Noms Communs : l’unité, l’union, tout, la pure conscience, Dieu, la Divinité, la Manifestation, le Commencement, la Source, l’Emanation.
Ordre d’Involution ou le Sentier Inversé :
L’Arbre de Mort. Celui que NUL ne devrait arpenter sous peine d’être détruit.
Après la Malkuth de l’Arbre de Vie, nous sommes au seuil de l’anti-Malkuth, la Prostituée. Ici nous entrons dans le domaine du Mal, dans le sens de contre-nature. » Tout ce qui, dans la Vie, est corrompu, contraire aux éternels dessins de l’ABSOLU, éternellement rejeté par Lui, dot être expulsé et cette sorte d’exécration métaphysique a lieu dans l’Arbre Inversé, l’ARBRE DE MORT, hors de l’EPOUSE, dans la PROSTITUEE » R. Ambelain – La Kabbale Pratique éd. Bussière.
Si Malkuth est le point le plus bas au sein de la Création, au sein d’Assiah, l’on se trouve en fait devant l’Attribut à partir duquel une remontée vers Kether est possible, mais aussi au seuil de la descente dans l’Arbre de Mort !
La Qlipah ! (Epluchure) Tout ce qui est contraire à la Création et aux objectifs de Dieu se trouve projeté de l’Autre Côté, chez la Prostituée, dans cet Arbre de Mort.
La Malkuth de l’Arbre de Mort est en contact avec la Malkuth de l’Arbre de Vie et à partir de celle-ci nous descendons vers la Kether de la Klipah ( écorce , épluchure) … éminemment inverse de celui des 32 Sentiers de la Sagesse…
Voici très succintement des données sur cet Avers, mais il ne faut pas s’essayer à la méditation sur les images qui vont être ici données !
La tradition kabbalistique classe les être pervers dans cet Arbre inversé dans des catégories qui sont les miroirs ténébreux des Classes de Bienheureux et des Choeurs angéliques.
Voici en regard des noms des Sephiroth de l’Arbre de Vie, le nom des Sephiroth de l’Arbre de Mort et les noms des Etres Pervers et les « images » de visualisation :
Malkuth – Aretz (Le Monde) – Behemoth (la Bête) – Femme Ecarlate parée d’or assise sur une hydre écarlate à sept têtes et dix cornes. Yesod – Sheol (La Fosse) – Mammon (La Cupidité) – Femme cornue montée sur un taureau, vêtue de blanc et de vert, deux serpents s’enroulent à ses cornes et à chacun de ses pieds et de ses mains.
Hod – Abron (La Perdition) – Astaroth (L’Espion) – Homme à cheval sur un paon, aux pieds d’aigle, une crète sur la tête tenant du feu dans sa main gauche.
Netzah - Tit Aïsoun (L’Ordure) – Abbadon (L’Exterminateur) – Femme à tête d’oiseau et aux pieds d’aigle tenant une flèche dans sa senestre.
Tipheret – Bershoat (Le Puit de l’Abîme) – Meririm (Le Démon de Midi) – Roi couronné vêtu de jaune assis sur un trône avec un corbeau en son sein et sous ses pieds un globe. Geburah – Irasthoum (L’Ombre de la Mort) – Shatan (L’Adversaire) -Homme armé, monté sur un lion à la dextre une épée nue et à la senestre une tête d’homme.
Chesed – Ozlomoh (Les Portes de la Mort) – Asmodée (L’Exécutant) – Homme à tête de bélier aux pieds d’aigle et vêtu de jaune.
Binah – Gehenne (La Vallée du Sommeil) – Bélial (Le Rebel) – Homme à tête de cerf, assis sur une pierre d’aimant, elle-même sur un dragon. Pieds de chameau, tient une faux à sa main droite et une flèche à la gauche.
Hokhmah – Gehenoum (Le Vallée de l’Oubli) – Python (le Serpent) – Léopard ayany sept têtes et dix cornes aux pieds d’ours et aux gueules de lions.
Kether – Gehenomoth (La Vallée de la Mort) – Belzébuth (La Vieux Dieu) – Dragon roux ayant sept têtes et dix cornes.
Relations des Séphiroth avec les noms de Dieu, les anges, les planètes, l’homme et les 10 commandements :
Dix Séphiroths | Dix noms de Dieu | Dix membres de l’homme archétype, ou dix ordres des anges | Dix planètes, ou membres de l’homme céleste | Dix membres de l’homme terrestre | Les dix commandements de la Loi |
La Couronne | Je suis celui qui suis. | Haiot, Hakkodes, ou les Séraphins | le ciel empyrée | Le Cerveau | Tu n’auras point d’autre Dieu |
La Sagesse | Jah, l’Essence | Ophanim,ou chérubins | Le Premier Mobile | Le Poumon | Tu ne te feras point d’image taillée |
L’Intelligence | yaveh | Aralim, ou Trônes | Le firmament | Le Coeur | Tu ne prendras point le nom de Dieu en vain |
La Magnificence | Dieu créateur | Haschemalim, ou Dominations | Saturne | L’Estomac | Tu sanctifieras le jour du repos |
La Force | Dieu puissant | Séraphim, ou Vertus | Jupiter | Le Foie | Honore ton père et ta mère |
La Beauté | Dieu fort | Mélachim ou Puissances | Mars | Le Fiel | Tu ne tueras point |
La Victoire | Dieu des armées | Elohim, ou les Principautés | Le soleil | La Rate | Tu ne paillarderas point |
La Gloire | Le Seigneur Dieu des armées | Ben Elohim, ou les Archanges | Vénus | Les Reins | Tu ne déroberas point |
Le Fondement | Le Tout-Puissant | Chérubin, ou les Anges | Mercure | Les Parties nobles de l’homme | Tu ne diras point de faux témoignage |
Le Royaume | Le Seigneur Adonaï | Ischim, ou les Ames | La Lune | La Matrice | Tu ne convoiteras point |
Numérologie : Les nombres et les Sephiroth nous parlent Un livre à télécharger d’urgence : Le Sepher Yetsirah
ou le livre de la Formation est un des plus anciens traités rabbiniques de philosophie Kabbalistique qui nous soit parvenu.
Ce manuel philosophique traite de l’origine de l’univers et de l’humanité. Il est important de préciser que la langue hébraïque associe des lettres et des nombres : chaque lettre suggérant un nombre et chaque groupe de lettres possède une signification numérique vitale.
Le principe de renversement des lettres et de leur substitution par d’autres lettres selon des combinaisons préalablement définies est également utilisé. D’après, le Sepher Yetzirah, l’esprit humain est fixé sur la vérité et sur la raison tout en étant capable de prendre en compte les développements de l’intelligence par des nombres.
Le Zohar représente la vérité absolue et le Sepher Yetsirah fournit les moyens de l’atteindre et de l’utiliser. Les dix sefirot (Sephiroth ) sont les dix nombres primordiaux.
Le terme est dérivé de la racine hébraïque SFR signifiant compter (numération – numérologie).
Le terme sefirot signifie qu’il ne s’agit pas de nombres ordinaires mais de « nombres principes» identifiés comme étant les dix dimensions infinies du cosmos, à savoir les six dimensions de l’espace, les deux du temps et celles du bien et du mal.
0. Tout le pouvoir qui fut ou sera est ici, maintenant. Le point Source de tous les potentiels, celui vers lequel nous devons tendre puisque depuis notre séparation de ce plan, nous avons oublié notre réelle identité.
1. Je suis un centre d’expression pour le Désir du Bien Primal qui crée éternellement et soutient l’univers. Avec lui nous osons quitter le familier pour aller vers le mystérieux, nous expérimentons l’affirmation, l’indépendance, l’énergie Yang de notre Masculin Intérieur.
2. Par ma Sagesse infaillible, je prends forme en pensée et en parole. Là nous allons à la rencontre de l’autre en nous, l’énergie yin de notre Féminin Intérieur, dans l’acceptation de sa différence, de la Complémentarité.
3. Empli de la Compréhension de la loi parfaite, je suis guidé, seconde par seconde, sur le chemin de la libération. De l’union du Masculin et du Féminin naît l’Enfant Intérieur. Le premier ternaire est construit : Corps/Ame/esprit, prêt à libérer l’Oeuvre, la Création.
4. Des richesses inépuisables de la Substance Illimitée, je retire toutes choses nécessaires à ma fois spirituelles et matérielles. Voici venu le Temps de l’Intégration qui engendre la Maturation, la première pierre de l’édifice en Construction est posée.
5. Je reconnais la manifestation de la Justice qui ne dévie pas dans toutes les circonstances de ma vie. Avec lui, l’Ame anime le Mouvement, l’Audace et L’Intuition se conjuguent pour expérimenter la Liberté Individuelle.
6. En toutes choses, grandes et petites, je vois la Beauté de l’expression divine. Avec lui nous célébrons les Noces, il est l’Etoile de David ou le Sceau de Salomon. Le Masculin et le Féminin sont couronnés et prêts pour les grandes Noces Alchimiques. Fin du deuxième Ternaire.
7. Vivant par cette volonté, soutenu par sa Sagesse et ma compréhension infaillible, ma Vie est Victorieuse. Avec lui nous expérimentons la descente solitaire dans les profondeurs de l’Etre, l’ouverture du 3ème Oeil, la connexion au Soi Supérieur. Sur l’Autel de notre Etre, nous présentons notre Oeuvre pour la faire bénir par nos Instances Supérieures.
8. J’attends impatiemment et avec confiance la réalisation parfaite de la Splendeur Éternelle de la Lumière Illimitée. Avec lui, nous atteignons la Foi et la Paix, il faut désormais accepter l’Initiation qui apporte la Puissance, nous sommes construits, nous devenons Bâtisseur.
9. En pensée, en parole et en action, je repose ma vie, jour après jour sur le Fondement certain de l’Être Éternel. Avec lui nous entrons dans le transpersonnel, nous devenons Porteur de Lumière pour un monde de Progrès et de Partage.
10. Le Royaume de l’Esprit a pris corps dans ma chair : le Nombre 10 est le symbole de l’univers, il exprime également l’ensemble des connaissances humaines. Somme de 5 + 5, il représente les deux sens de courant contraire de la conscience: celle en involution et celle en évolution. Selon H.‑P. Blavatsky, le 1 suivit du 0 indique la colonne et le cercle, c’est‑à‑dire le principe mâle et femelle, et ce symbole se rapporterait à la nature Androgyne et aussi à celle de YHVH, qui est à la fois mâle et femelle.
Le zéro en forme de cercle est un symbole d’unité, complétant ainsi la signification du chiffre 1 pour montrer que le nombre 10 renferme tous les nombres précédents comme un tout contient ses parties. Il représente le premier couple, le mariage: 1 = l’homme, 0 l’oeuf fécondé par le 1. Le dix donne l’image d’une régression spirituelle puisque le mariage est une conséquence de la chute de l’homme.
Les sephiroth servent à décrire la naissance du monde ( bereshit). La première sephirah est le pneuma divin. De celui-ci sort la seconde sephirah, l’air…
De l’air sont issus l’eau et le feu.
Les 6 dernières sephiroth représentent les six directions dans l’espace. Elles sont scellées au moyen de 6 permutations du grand nom de dieu YHW.
Une Structure mathématique les six permutations : le YI KING ou Livre des Transformations Le Livre des Transformations était à l’origine une collection de signes à usage d’oracles. Les oracles étaient partout en usage dans l’antiquité et les plus anciens d’entre eux se limitaient aux réponses « oui » et « non ». Ce type de jugement oraculaire se trouve également à la base du Yi King. Le « oui » était exprimé par un simple trait plein et le « non », par un trait brisé .
La nécessité d’une différenciation plus grande paraît s’être fait sentir de très bonne heure et les traits simples donnèrent naissance à des combinaisons par redoublement auxquelles un troisième élément vint s‘ajouter, produisant ainsi la série des huit trigrammes donnant naissance aux soixante quatre Hexagrammes.
On consulte le Yi King à travers les deux Trigrammes formant un Hexagramme, que l’on tire trait par trait.
Les hexagrammes sont des figures basées sur la combinaison de six traits dont chacun peut prendre l’une de ces deux formes : le trait plein Yang et le trait redoublé Yin . Ces deux formes elles-mêmes se subdivisent en deux catégories : trait naissant et trait mutant. A chaque hexagramme a été ajouté ultérieurement un commentaire comportant des indications sur la qualité de l’état concerné.
Le Sefer Yetsirah nous apprend donc que « le réel » est constitué par la combinaison des 22 lettres hébraïques, générant les 231 combinaisons binaires, à l’origine de la création du monde.
Le premier groupe de lettres est composé des trois consonnes mères aleph, mem, shin. Le second groupe est composé des sept consonnes doubles. Elles représentent les sept planètes du cosmos, les sept jours de la semaine ainsi que les sept orifices de la tête de l’homme. Le dernier groupe est celui des douze consonnes simples placées en rapport avec les douze manifestations psychosomatiques qui se déroulent chez l’homme ainsi qu’avec les douze organes principaux. Elles représentent les douze mois de l’année.
Les 22 Arcanes Majeurs du TAROT :
Selon Alexandro JODOROWSKI : « les Arcanes du tarot sont un coffre où a été déposé un Trésor Spirituel. l’ouverture de ce coffre équivaut à une révélation. Le travail initiatique consiste à rassembler les fragments jusqu’à retrouver l’unité… » -LA VOIE DU TAROT – éditions Albin Michel. L’origine du Tarot semble se perdre dans la nuit des temps. Même l’étymologie du mot reste obscure, certains parlent d’origine égyptienne : Tar« voie ou chemin » et Ro « roi ou royal » qui signifierait « voie royale de la vie »… ou la déformation de Ptah « Maître de la création » et RA « Dieu Soleil », ou encore RA-TA, « Grand prêtre descendant des Atlantes », ou de Taroet » Celui qui consulte ». D’autres penchent pour une origine Tzigane, ou hindoue: Taru « sagesse amassée » aux indes ou Torok « jeu de cartes » en Hongrie. On parle aussi de Torah « tradition hébraîque » ou Rota « roue de l’existence » en latin. Il y a aussi le terme sanscrit Tar-Ô « étoile polaire ou guide », le perse Tarok « réponds-moi », l’arabe Tariqa « manière de vivre » ou Turuq « les quatre chemins ».
Les Tarots pourraient être tout aussi bien d’origine Egyptienne, Maya, inca, Hébraïque, Hindoue, Islamique, etc… ou tout simplement d’origine Atlante …
L’ ATLANTIDE: Un mythe qui n’a pas encore été démontré scientifiquement, le concept de l’ Atlantide a traversé toutes les civilisations connues depuis des millénaires. Toutes les religions – même y compris la Bible – parlent de grands ancêtres supérieurs, de dieux, demi-dieux et géants. Allégorie, fantaisie des anciens peuples ?
Toutes ces histoires se retrouvent néanmoins dans les traditions orales – transmises de génération en génération – de toutes les cultures amérindiennes et méditerranéennes. On parle aussi de déluge: qui lui, a été scientifiquement prouvé par des fouilles géologiques… Donc, selon la légende, le peuple Atlante aurait été très avancé côté connaissances et technologie. Néanmoins, il semble qu’au fil du temps beaucoup de ses gens avaient perdu leur but premier dans la vie (la spiritualité), en ne se préoccupant que du monde matériel et de la puissance. Ce peuple, autrefois spirituel, a été déchiré entre deux groupes distincts: alors que l’un perpétuait la tradition spirituelle de leurs aïeux, l’autre s’absorbait à satisfaire ses appétits physiques et ses désirs.
Cette division mena à une guerre entre les deux clans; puis à la chute du continent, et à sa destruction. Selon le mythe, les Atlantes en vinrent à se concentrer presque exclusivement que sur la matérialité: tout en ignorant leur vraie nature spirituelle. Conséquemment, ils auraient attiré sur eux une série de trois cataclysmes.
Le premier, survenu quelques 50 000 années avant J.C., aurait détruit leur source principale de pouvoir. Le second, vers l’an 28 500 avant J.C., aurait disloqué le continent en trois îles plus petites. Alors que la troisième et dernière destruction – celle dont parle le philosophe Platon – se serait produite aux environs des années 10 500 avant J.C. et aurait causé l’engloutissement des trois îles (le Déluge); ceux qui ont réussi à survivre ont dû émigrer vers d’autres parties du monde, dont l’Égypte et l’Amérique.
Plusieurs survivants de la légendaire Atlantide ayant émigré en Égypte, ceux-ci se sont finalement intégrés dans une culture qui a atteint le sommet de sa gloire en même temps que le troisième cataclysme atlante. Il semble que sous la direction d’un Grand Prêtre nommé Ra Ta – référence très possible à « TARO », « ROTA » ou Tarot -, l’Égypte a commencé à mener le monde à une politique sociale visant à l’égalité, la transformation personnelle, et la responsabilité morale vis à vis les autres. Rappelons que la civilisation égyptienne est considérée comme non égalée dans l’histoire scientifique du monde; et est créditée de l’introduction de l’écriture, de la science médicale, de l’irrigation, de l’architecture, et du nationalisme.
Quand à l’arbre de vie, selon Drunvalo Melkizedek,: « son origine remonterait à la nuit des Temps : « Beaucoup de gens pensent que l’Arbre de vie tient son origine des Juifs ou des Hébreux, mais la vérité est autre. La kabbale n’est pas à l’origine de l’Arbre de vie, et en voici la preuve. L’Arbre de vie n’appartient à aucune culture – pas même à celle des Égyptiens, qui l’ont sculpté sur deux piliers en Egypte, à la fois à Karnak et à Luqsor, il y a environ cinq mille ans. Il est en dehors de toute race et de toute religion. Ce dessin fait intimement partie de la nature.Tout récemment, nous avons trouvé l’image de la Fleur de vie dans dix-huit endroits différents dans le monde, y compris en Suède, en Laponie, en Islande et dans le Yucatan. L’Arbre de vie et la Graine de vie inscrits l’un dans l’autre, sur d’autres planètes où la conscience existe, je suis sûr que vous trouverez la même image. »
Le secret de l’arbre de Vie par Drunvalo melkizedek qui nous donne aussi une origine du peuple hébreu qui n’est pas habituelle mais qui pourrait expliquer bien des choses …..
Trouvez une mine de renseignements relatifs à l’Atlantide, sur ce site: « L’ÉPOPÉE ATLANTE AUTOUR DE L’ATLANTIDE – Rêves, mythes, hypothèses et réalités ».
La Magie des Mondes
L’Arbre de Vie est présent dans tous les champs magiques, tous éléments confondus. C’est l’Arbre de Vie Kabbalistique duquel toutes choses dépendent. Il y a une grande analogie entre celui-ci et l’arbre Yggdrasil des Scandinaves. Cependant, si l’on observe en vision-Ka un fil particulier d’un champ magique donné, on notera qu’il possède certaines caractéristiques (dont sa couleur) qui font qu’il appartient à cet élément, mais également une sorte de « comportement » qui le distingue des autres fils. Ceci est très difficile à discerner, et les kabbalistes ont dû attendre pas moins d’un millénaire après la diffusion de la Kabbale grâce à Jésus pour qu’une classification rigoureuse puisse être établie. Chaque « fil » de champ magique appartient donc à une parmi cinq catégories d’ « humeurs ». Ces humeurs correspondent en fait à ce qu’on appelle couramment les Mondes de Kabbale, dans lesquels vivent les créatures que l’on invoque par les rituels kabbalistiques.
Chaque Monde contient l’Arbre de Vie en entier et possède son humeur, et toutes les créatures de ce Monde ont en général un caractère assez proche. On recense :
• Sohar, le Monde Parfait. Sohar est un monde où tout est structures, codes à respecter, interdits à observer. Les créatures de ce monde sont très pointilleuses sur les principes, ce qui a pour conséquence que les Kabbalistes qui se penchent plus sur l’étude de ce monde s’entourent de quantités de rituels répétitifs et rigoureusement codifiés. Ainsi sont-ils considérés comme les plus religieux des Kabbalistes, des mystiques qui respectent des traditions millénaires dont le sens reste souvent très obscur.
•Zakaï, le Monde Pur. Zakaï est un monde où la nature de l’univers s’exprime dans sa plus grande pureté. Ainsi, les créatures de ce monde sont souvent très proches des éléments, et les Kabbalistes qui suivent les voies de ce monde sont souvent attachés à la préservation de cette pureté élémentaire, mise en danger depuis la Chute et la corruption de l’Orichalque. Ils ont conscience de ce danger, et sont tels des chevaliers luttant dans l’honneur pour restaurer l’intégrité des champs magiques.
•Pachad, le Monde de l’Apocalypse.
Pachad est un monde où les champs magiques sont perpétuellement soumis au cycle du changement. Les lieux que recèle Pachad sont souvent emprunts d’une grande beauté, mais cette beauté n’est jamais que temporaire, et laisse souvent place à la décrépitude la plus sordide, à la dissolution, à la pourriture, avant que de ce terreau fertile ne renaissent à nouveau de sublimes paysages. Les créatures de ce monde sont souvent les ouvrières du cycle du renouveau permanent, et les Kabbalistes de Pachad sont souvent d’humeur changeante, difficiles à cerner. Ils oeuvrent en général en accord avec les cycles de la nature, qu’il s’agisse de cycles ascendants, créateurs, ou de cycles descendants, destructeurs.
•Meborack, le Monde de l’Equilibre. Meborack est un monde où tout n’est qu’harmonie, subtiles nuances savamment dosées.
Dans Meborack, toute chose est le résultat de mélanges fins mais balancés, c’est d’ailleurs certainement ce qui donne aux paysages de ce monde une beauté si saisissante. Les créatures de ce monde sont toujours soucieuses de cet équilibre, et de même les Kabbalistes de Meborack sont les plus attachés à la recherche de l’équilibre du pilier central de l’Arbre de Vie. Ce sont ceux qui cherchent à rétablir en toute chose l’harmonie, synonyme de perfection.
•Aresh, le Monde de l’Adversité. Aresh est un monde où tout n’est que bataille et furie. Les cinq éléments s’y livrent une guerre qui dure depuis l’aube des temps, et toutes les créatures d’Aresh sont, à un degré ou à un autre, destinées au combat. De même, les Kabbalistes d’Aresh sont en général des combattants redoutables, emportés, qui recherchent dans cette voie le dépassement de soi par l’adversité. Leur but n’est pas tant l’anéantissement de l’adversaire que la progression au travers des épreuves, tant physiques que spirituelles.
On voit maintenant de façon plus claire comment est organisé l’Arbre de Vie. A une double structure de Sephiroth, réparties sur trois piliers, et de Mondes (Sohar, Zakaï, Pachad, Meborack et Aresh), vient s’ajouter la structure des Olamim, présents dans chacune des Sephiroth, mais dominants dans certaines d’entre elles (ce quel que soit le regroupement que l’on ait choisi d’adopter).
Une créature de Kabbale sera donc déterminée par toutes ces caractéristiques à la fois : la Sephirah dont elle vient, le monde dont elle vient, l’Olam auquel elle appartient, et bien sûr, son Ka-élément, lorsqu’elle est monoélémentaire. Or, si l’on a vu à quoi correspondaient les Mondes et les Olamim, les Sephiroth ne sont pour l’instant regroupées que par piliers et par Olamim.
Les quatre Kerubim sont fortement associés aux lettres du Tétragrammaton. Maintenant, il ne doit pas être oublié que ces formes dans les visions d’Ezechiel supportent le trône de la Divinité, sur lequel l’Homme Céleste est assis – l’Adam Qadmon, l’image Sephirothique ; et qu’entre le trône et les créatures vivantes (hayoth hakodesh), il y a le firmament.
Ici, nous avons donc les quatre mondes – Atziluth, la forme déifiée ; Briah, le trône ; Yetzirah, le firmament ; Assiah, les Kerubim. Donc, les Kerubim représentent le pouvoir des lettres du Tétragrammaton sur le plan matériel, et tous quatre représentent l’opération des quatre lettres dans chacun des quatre mondes.
Donc, les Kerubim sont les formes vivantes des lettres, symbolisés dans le Zodiaque par le Taureau, le Lion, le Poisson et le Scorpion.
Le mystère de l’homme terrestre et mortel suit le mystère du Surpernel et Immortel, et ainsi fut créée l’image de Dieu sur la terre. Dans la forme du corps trouve-t-on le Tétragrammaton. La tête est Yod, les bras et les épaules sont Hé, le corps est Vav et les jambes représentent le Hé final. Donc, comme la forme extérieure de l’homme correspond au Tétragrammaton, ainsi l’âme animée correspondra-t-elle aux dix Sephiroth, et comme celles-ci trouvent leur expression dans la trinité de la Couronne, du Roi et de la Reine, ainsi, la division principale de l’âme sera-t-elle :
- La première est Neshamah, qui est le plus haut degré de l’être, correspondant à la Couronne.
- Le second est Ruah’, le siège du bien et du mal, correspondant à Tiphereth, le monde moral.
- La troisième à Nephesh, la vie animale et les désires, correspondant à Yesod, le monde matériel, sensuel.
Toutes les âmes préexistaient dans le monde des émanations et ont leur état originel dans l’androgynat, mais, en descendant sur terre ils se séparent en mâles et femelles et habitent différents corps. Ainsi, si dans cette vie mortelle, la moitié masculine rencontre sa moitié féminine, un grand attachement naît entre eux et ils est dit que dans le mariage les moitiés séparées sont conjointes, et les formes cachées s’apparentent alors aux Kerubim. Mais cette vision triple de l’âme est seulement applicable aux trois formes de l’intellectuel, du moral et du matériel. Ne perdons pas de vue la grande idée kabbalistique que la trinité est toujours complétée et trouve sa réalisation dans le quaternaire ; d’où, YHV est complété et réalisé dans YHVH.
La trinité de : Couronne Roi Reine Père Fils Esprit Absolu Formation Réalisation
Est complétée par le quaternaire de : Absolu Père et Mère Fils Fiancée Macroprosopus Père et Mère Microprosopus Malkuth, la Reine et Fiancée •Atziluth.- Archétype •Briah- Créatif •Yetzirah – Formatif •Assiah – Matériel
Et à ces quatre, l’âme répond dans les quatre formes suivantes :
•H’ayah à Atziluth.
•Neshamah à Briah.
•Ruah’ à Yetzirah.
•Nephesh à Assiah.
Mais, H’ayah est, en l’âme, une forme archétypale analogue au Macroprosopus, alors que Neshamah, Ruach et Nephesh représentent en elles-mêmes le Tétragrammaton, sans H’ayah, qui néanmoins symbolisée « dans le point le plus haut du Yod, » ; comme le Macroprosopus est censé être symbolisé par le point la haut du Yod de YHVH. Car, « Yod est l’Ancien caché et occulté. »
Dans les enseignements qabalistiques d’Eliphas Levi dans sa « Clés des mystères. » Il donne l’essence des idées de Rabbi Moïse Cordoverro et de Rabbi Yitzh’aq Luria. « L’âme est une lumière voilée.
Cette lumière est triple : ’Neshamah = pur esprit ; Ruah’ = esprit ou âme ; Nephesh = médiateur plastique.’ »Le voile de l’âme est la coque de l’image. ’L’image est double car elle reflète à la fois l’ange du bien et du mal de l’âme. Nephesh est immortelle car elle se renouvelle elle-même par la destruction des formes ; Ruah’ progresse au travers de l’évolution des idées ; Neshamah progresse sans destruction .’
« Il y a trois demeures à l’âme : ’l’Abîme de la Vie ; Le Paradis supérieur ; Le Paradis inférieur.’ »
L’image Tzelem est un sphinx qui propose une énigme de vie. ’L’image fatale (c-à-d, à laquelle on succombe à l’extérieur) dote Nephesh de ses attributs, mais Ruah’ peut substituer l’image conquise par l’inspiration de Neshamah. Le corps est le voile de Nephesh, Nephesh est le voile de Ruah’ qui est le voile de Neshamah. La lumière se personnifie elle-même en se voilant, et la personnification est stable uniquement quand le voile est parfait. Cette perfection sur terre est relative à l’âme universelle de la terre (c-à-d comme macrocosme, donc le microcosme est l’homme.)’ « Il y a trois atmosphères pour les âmes. La troisième finit là où l’attraction planétaire des autres mondes commence. Les âmes qui se sont perfectionnées sur cette terre passent alors à un autre plan. Après avoir traversé les planètes elle arrivent au soleil ; puis, elles montent dans un autre univers et recommencent leurs évolutions planétaires de mondes en mondes et de soleils en soleils. »
Dans les soleils elles se rappellent et dans les planètes, elles oublient. Les vies solaires sont les jours de la vie éternelle, et les vies planétaires sont les nuits avec leurs rêves.
« Les anges sont de lumineuses émanations personnifiées, pas par jugement ni voile, mais par l’influence divine. Les anges aspirent à devenir des hommes, car l’homme parfait, l’homme-Dieu, (pour le distinguer du Dieu-homme) est au-dessus de tous les anges. » Les vies planétaires sont composées de dix rêves d’une centaine d’années chacun, et chaque vie solaire est d’un millier d’années. Ainsi, il est dit qu’un millier d’années sont à la vue de dieu comme un jour.
« Chaque semaine – c’est à dire chaque 14.000 ans – l’âme se baigne et se repose dans un rêve jubilatoire d’oubli. En se réveillant de là, elle a oublié le mal et ne s’est rappelée que le bien. »
De Ruah et de Nephesh, influencées par les bonnes aspirations de Neshamah, procède Michaël, l’ange bénéfique de l’âme ; c’est à dire, le hiéroglyphe synthétique des bonnes idées, ou, dans une phraséologie bouddhiste ésotérique, le « Bon Karma » de l’homme. De Nephesh dominant Ruah’ et sans l’influence bénéfique de Neshamah, procède Samaël, l’ange maléfique de l’âme ; c’est à dire, le hiéroglyphe synthétique des idées mauvaises, le « mauvais Karma de l’homme. Et le Tzelem, ou image, est double car elle reflète et Michaël et Samaël.
Il existe un cinquième niveau de l’âme appelé Yéhidah.
L’âme a cinq noms : •Rouah’ •Nefech •Nechama •Haya •Yehida
Ces niveaux de l’âme sont à mettre en rapport avec les quatre mondes de l’arbre des Sephiroth :
• néfèch : monde de l’action ;
• rouah : monde de la formation ;
• nechama : monde de la création ;
• haya : monde de l’émanation ;
• yehida : tangence avec le en sof (l’infini) – (situation de devéqout – adhésion/union à D.ieu).
La nechama correspond au programme de la création, sa bonne organisation. Pour ce qui est de la yehida…Tous les membres, dans le corps, vont par deux. Mais elle est une. (Tanhouma Noah 1)
La nechama est appelée lumière. (Devarim raba : 82) Programme de la création ?
Ce qui, en toi, t’incite à acquérir ta stature, ta valeur, ta beauté. Cette lumière, en toi, qui te voit aimer la grandeur, la noblesse, la bonté.Quant à la yehida, elle fait de toi un être unifié.Même si tu as deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles, deux narines, deux glandes génitales, tu es Un. La dualité ne t’ampute pas, ne te dénature pas, ne te dupe pas.
Le niveau d’âme de YEHIDA que possédait Adam avant la faute lui permettait d’unifier extériorité et intériorité. Le jour où Adam a fauté, la YEHIDA l’a quitté. Depuis la faute d’Adam, aucun homme au monde n’est parvenu à ce degré d’unification. Lorsque HENOCH (fils d’Adam) parvint à ce niveau, le monde ne put le supporter et il fut obligé de le quitter. De même le prophète ELIE quitta ce monde lorsqu’il fut atteint de cet éclat supérieur. La YEHIDA désigne l’âme du MACHIAH qui unifiera le monde d’en haut et le monde d’en bas.
L’animal possède les quatre modalités de l’être, désignées par les termes néfèch, rouah, nechama, haya. Il ne posséderait pas la modalité designée par le terme « yehida ». D’après Marc-Alain Ouaknin, selon la tradition hébraïque yehida désigne la manière d’être unique à chaque être humain. Celui-ci a une vocation propre qu’il doit réaliser et qu’il est le seul à pouvoir réaliser. La ressemblance avec Dieu se trouverait à ce niveau-ci (Cf Marc-Alain Ouaknin, « Tsimtsoum », Spiritualités vivantes, série judaïsme, Albin Michel, Paris 1992, pp. 182-186).
Définition des niveaux de l’âme
Néfèch La première dimension de la personne est son néfèch. Le néfèch est tout d’abord le corps et l’ensemble de ses possibilités d’action. De ce fait, il correspond au monde de l’action (Olam ha Assia). Pour bien comprendre les différents niveaux de l’âme de la personne, il est important de faire une distinction entre ce que le texte biblique nomme demout et tsélèm. Dans le premier chapitre de la Genèse, nous lisons à propos de la création de l’homme :
Et Dieu-Elohim dit : « Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance » ; et Il créa, Dieu-Elohim, l’homme à son image, à l’image de Dieu-Elohim Il le créa, masculin et féminin Il les créa.
Ce verset, mille fois traduit et dix mille fois commenté, propose une terminologie intéressante et importante qui va nous éclairer sur la question du corps.
En plus de l’étonnant pluriel « faisons », le redoublement de l’« image » par la « ressemblance » pose un problème fondamental.
Le verset met en place la distinction fondamentale entre l’image (tsélèm) et la ressemblance (demout). Que recouvrent précisément ces termes de tsélèm et de demout ?
Le sens de demout est donné par les commentaires comme celui d’aspect « visible et extérieur » ; celui de tsélèm comme dimension « invisible et intérieure ». Ainsi Rabbi Itshaq Ben Hayyim, le fils de Rabbi Hayyim de Volozhin, écrit-il : « Le Zohar et les écrits du Ari affirment que le tsélèm se rapporte au monde caché, tandis que le demout se rapporte au monde révélé. »
Rouah Le rouah, c’est tout d’abord l’ensemble des émotions, pulsions et autres forces intérieures qui nous poussent en avant et nous font exister ; c’est le moteur émotionnel du néfèch. Selon la terminologie que nous avons utilisée plus haut, c’est l’image spirituelle que nous nous faisons de notre corps. La manière, non seulement physique mais aussi intérieure, que nous avons de nous sentir dans notre corps. Le rouah correspond au monde de la formation (Olam ha Yetsira).
Respiration et parole
D’un point de vue sémantique, le mot rouah signifie « vent, air, souffle, respiration, esprit ». Il s’agit d’un aspect du système respiratoire depuis la bouche et le nez jusqu’aux poumons. Les poumons sont l’« interface » entre l’intérieur et l’extérieur en ce qui concerne l’oxygène. La circulation de l’air, entre le nez et la bouche d’une part, et les poumons d’autre part, est le rouah.
Le mot a subi deux évolutions. Il a commencé par signifier « esprit » puis aussi « parole ». De fait, la parole est aussi une modulation du souffle sur les cordes vocales. Dans le Zohar et le Tiqouné Zohar, les organes du rouah se retrouvent dans le Tétragramme sous la forme de la lettre vav (la trachée) et des deux hé (les poumons). La physiologie de la respiration, bien que très complexe, peut cependant être présentée schématiquement comme un lieu d’échange au niveau des poumons, qui prennent en charge l’oxygène qui passe dans le sang, fixé sur les globules rouges, et qui rejettent le gaz carbonique porté par le sang depuis les cellules et fixé sur l’hémoglobine.
Quand nous respirons, très souvent nous pensons « air-oxygène » (entrée et sortie), en oubliant l’articulation des systèmes circulatoire et respiratoire. Le rouah vivant est conséquent d’une vie émotionnelle riche. Celle-ci peut s’atteindre par une prise de conscience des échanges qui existent entre notre corps et nos émotions avec le monde extérieur.
Nechama La nechama est le troisième niveau de l’âme et correspond au monde de la création (Olam ha Beriya). De ce fait, c’est plus la dimension intellectuelle de l’âme. Il est intéressant cependant de noter que ce terme plus que les deux précédents est devenu synonyme de l’« âme » au sens vague et populaire de ce mot. En fait, originellement, la nechama vient de la racine nacham qui veut dire « respirer ». Le mot nechima, c’est la respiration, le souffle.
Il est donc a priori bien difficile de faire une distinction entre rouah et nechama.
Cependant, on peut dire que la nechama est la dimension spirituelle de l’homme. Une fois qu’il possède un corps sain (néfèch) dans lequel les énergies circulent correctement et qu’il est capable par sa respiration et sa parole d’énergétiser son corps d’une manière vécue profondément en équilibrant ses émotions (rouah), l’homme peut organiser sa vie spirituelle en approfondissant les textes de la tradition et ses commentaires. C’est le moment où la méditation se fait étude.
Lecture et interprétation.
Le premier niveau concerne le corps, le second, la voix et les émotions, le troisième, le texte et l’esprit. La nechama est donc une respiration intellectuelle et spirituelle qui va passer par un rapport au texte. L’homme n’est plus, comme dans le second niveau du rouah, un « animal – parlant – sentant », mais un « animal – lisant – pensant – commentant ». En dehors de l’étude des textes de la tradition, il est possible de faire des exercices de méditation liés à l’écriture et à la visualisation.
Une respiration intellectuelle : l’étude
L’étude est l’un des niveaux les plus élevés de la méditation. Il est dit dans la michna : « Talmud Tora kenéguèd koulam » ; c’est-à-dire : « L’étude de la Tora a autant d’importance que tous les autres rites réunis. » Les maîtres de la qabale font remarquer que le verbe « étudier » est symbolisé par la lettre lamèd (voulant dire « étude »), qui a la particularité d’être la seule des vingt-deux lettres de l’alphabet à dépasser la ligne d’écriture vers le haut. Etudier, c’est s’élever, se dépasser, ouvrir la porte de l’infini..
Un des lieux fondamentaux de la vie du qabaliste est la maison d’étude ou bèt-hamidrach. On parle aussi de yechiva, au pluriel yechivot). C’est un lieu où se retrouvent à la fois les talmudistes et les qabalistes. Pas besoin de diplômes pour entrer… Seul est nécessaire le désir d’apprendre. Pas de limite d’âge non plus. Monde hors du temps, on y rencontre des enfants et des sages. Sans doute est-il important de faire une visite dans ce « dojo » des qabalistes
Poussons la porte…
La salle d’étude n’a pas beaucoup changé avec le temps. Il y règne la même atmosphère que dans les yechivot de Pologne, de Russie ou du Maroc aux siècles derniers. Les récits et les témoignages nous confirment cette impression d’atemporalité et nous donnent parfois la sensation de nous rapprocher de quelque dimension nommée par les poètes « éternité ».
Désordre, brouhaha, gesticulation véhémente, allées et venues incessantes, ainsi se présente le bèt-hamidrach. La maison d’étude est un lieu de vie qui sert aussi de synagogue, voire, à de nombreuses occasions, de salle à manger. Les étudiants talmudistes ou qabalistes n’ont pas la quiétude du moine. Le silence n’est pas de règle autour des tables, rarement alignées, où foisonnement pêle-mêle des livres ouverts empilés les uns sur les autres.
Les étudiants – assis, debout, un genou sur le banc ou la chaise – sont penchés sur les textes ; l’un à côté de l’autre, ou plus généralement l’un en face de l’autre, il lisent à haute voix, se balançant d’avant en arrière, de gauche à droite, ponctuant les articulations difficiles du raisonnement de larges gestes du pouce, frappant parfois frénétiquement les livres ou la table, voire l’épaule du compagnon d’étude, feuilletant avec fébrilité les pages des commentaires pris et remis rapidement dans les rayons de l’immense bibliothèque qui fait le tour de la salle. Les protagonistes de cette « guerre du sens » essaient de comprendre, d’interpréter et d’expliquer.
Avant la leçon magistrale, c’est la hakhana ou « préparation ». Après la leçon, c’est la hazara ou « répétition ». Il n’y a qu’un seul cours par jour, et dans les grandes classes, il ne peut y avoir qu’un seul cours par semaine !
Le plus surprenant est que les couples d’étudiants ne sont pas systématiquement constitués de personnes du même âge. Il peut y avoir un jeune de vingt ans avec un homme de quarante, voire de soixante ans ou plus. Ici, le savoir n’a pas d’âge ! Les étudiants vont consulter le maître – rarement, heureusement, quant au sens du passage étudié -, qui explique, prend position sur les thèses proposées et calme, pour un instant, le combat passionné des consultants.
Ici, deux hommes âgés, aux barbes blanches, s’approchent d’un jeune homme pour lui demander d’arbitrer un différend dans l’interprétation d’un texte. Le jeune homme doit être un ilouï (nom que l’on donne aux étudiants particulièrement doués). Certains relèvent plus du génie que de la simple sagesse. L’étude étant essentiellement orale, on écrit rarement dans la maison d’étude : il se développe chez les talmudistes et les qabalistes une extraordinaire mémoire visuelle du texte, au point que certains ilouïm (« génies ») sont capables non seulement de réciter des milliers de pages du Talmud avec leurs commentaires, mais aussi de situer des passages sur la page talmudique. Il existait en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord, comme aujourd’hui en Israël ou aux Etats-Unis, des personnes capables de réciter tous les mots traversés par une épingle que l’on aurait plantée dans un traité du Talmud.
Sur une autre table, plus loin, un étudiant s’est endormi, les bras croisés sur un texte du Talmud ; à côté de lui, un autre sirote un café et fume une cigarette en prenant un air méditatif, concentration nécessaire à la poursuite de l’étude. Tout à coup, les corps se soulèvent et on a l’impression de voir des vagues sur une mer agitée. Les étudiants se sont levés et rassis, mus par une force invisible qui les a effleurés : le maître est passé ! Le respect dû au maître s’est traduit par cette danse des corps en harmonie avec le déroulement de la réflexion.
L’étude n’est pas seulement une science ou un art, mais la possibilité même de l’existence de la force cosmique qui maintient le monde. Pour les mystiques de l’étude, il est nécessaire de faire des tours de garde pour que jamais l’étude ne s’arrête un seul instant : le monde pourrait en venir à disparaître…
Tout bouge ! Le bèt-hamidrach connaît une effervescence ininterrompue où, de jour comme de nuit, résonnent les voix, le bruissement infini de l’étude… le chant de l’étude.
L’étude hébraïque concerne l’esprit. C’est un acte spirituel d’une grande portée dès lors qu’on comprend qu’étudier, c’est se lier à la lumière de l’infini qui arrive en ce monde portée par les lettres de l’alphabet hébraïque ou, comme dit le texte du Tiqouné Zohar, portée par des « chevaux de feu ».
Haya
C’est le quatrième niveau de l’âme, qui correspond au monde de l’émanation (atsilout). C’est un degré de spiritualité qui englobe aussi bien la conscience du corps que les sentiments et les réflexions intellectuelles.
Haya est un mot qui apparaît aussi dans le livre de la Genèse lors de la « formation » de l’homme et qui est associé aux mots néfèch et nechama : « vayitsère hachem Elohim èt haadam afar min haadama, vayipah beapav nichmat hayyim, vayehi haadam lenéfèch haya », ce qui veut dire : « Et Yhvh-Elohim forma l’homme : poussière de la terre. Il souffla dans ses narines une respiration de vie [nichmat hayyim] et l’homme fut un être vivant [néfèch haya]. » Le mot haya, du verbe hayo, signifie « vivre ». Hayim, c’est la vie.
D’après le texte biblique, néfèch haya désigne toute créature vivante, homme ou animal. Ce souffle de vie n’est pas seulement le fait que l’homme respire et parle, mais que celui-ci est aussi capable de prier.
Le niveau de haya se traduit par la prière : la tefila.
La prière est un des plus hauts niveaux de la méditation. Haya est l’état dans lequel l’homme ressent la possibilité d’un dialogue avec l’infini et se perçoit comme recevant la lumière du en sof. Si la prière possède une structure complexe, on peut cependant dire qu’elle est essentiellement construite sur les psaumes de David.
Yehida
Yehida est le plus haut niveau de l’âme. Très rares sont ceux qui peuvent l’atteindre. C’est un état d’être au-delà du monde de l’émanation où le mystique entre en contact tangentiellement avec le divin. Certains maîtres pensent qu’il existe une véritable devéqout, unio mystica, d’autres pensent que l’on s’approche d’une véritable communion avec la lumière de l’infini, mais que le qabaliste ne perd pas conscience de son propre moi. Etymologiquement, le mot yehida signifie « singularité », « unicité ». Dans une première approche, cela correspond au niveau éthique, c’est la manière d’être unique de chacun. Unicité fondamentale d’où découle l’idée de responsabilité. Pour la tradition hébraïque, chaque être humain a une vocation propre, singulière à réaliser, et qu’il est seul à pouvoir réaliser. Il doit répondre à cette vocation, ce projet unique. Là est sa responsabilité. Au niveau de la méditation, c’est une stade au-delà de la prière.
Les paroles prononcées ici ne sont pas celles qui se disent dans les mots communs des prières que tous prononcent, ce qui était le cas des psaumes. Ici, le qabaliste invente ses propres prières au cours d’une retraite solitaire dans la forêt ou dans la nature.
C’est ce que l’on nomme la hitbodébout (« esseulement »). Cette méditation est très pratiquée encore de nos jours dans le groupe mystique des hassidim de Braslav. Une grande littérature est consacrée à ce sujet.
Le mystique seul médite en silence sur sa vie et son comportement. Il est dans un retour sur lui-même (techouva) et souvent se laisse aller à des pleurs. La qabale contient en effet de nombreux récits où le qabaliste entre dans un état de « pleurement » mystique et de lamentations diverses.
Les 12 sephiroth
Les dix Sephiroth de vibration universelle émanent de l’Ain Soph qui est l’étoile microcosmique qui guide notre intérieur, l’Être réel de notre Être (voir l’étoile à cinq pointes et le Pentagramme de l’Arcane 5 du Tarot nde). •On parle des dix Sephiroth, mais en réalité elles sont au nombre de douze Sephiroth.
L’Ain Soph est la onzième Sephiroth et son antithèse ténébreuse l’abîme est la douzième Sephiroth (les Kliphos nde).
Ce sont douze sphères ou régions universelles qui se pénètrent et s’interpénètrent mutuellement sans se confondre. Les douze sphères gravitent dans l’atome central du signe de l’infini. Dans ces douze sphères se développe l’humanité solaire. Nous avons déjà dit que le signe de l’infini se trouve au centre de la Terre, dans son cœur. •Les Sephiroth sont atomiques. •Les dix Sephiroth peuvent se réduire à trois tables : 1.La table des quanta, de l’énergie rayonnante qui vient du Soleil ; 2.La table des poids atomiques des éléments de la nature ; 3.La table des poids moléculaires des composés.
* C’est l’échelle de Jacob, qui va de la terre jusqu’au ciel. Tous les mondes de conscience cosmique se réduisent aux trois tables.
** Une Sephiroth ne peut être comprise sur un seul plan, car sa nature est quadruple. C’est pourquoi les kabbalistes s’expriment clairement en disant qu’il y a quatre mondes.
Aziluth : C’est le monde des archétypes ou monde des émanations. C’est le monde divin.
Briah : C’est le monde de la création, aussi appelé Khorcia, c’est-à-dire le monde des sections.
Yetzirah : C’est le monde de la formation et des anges.
Assiah : C’est le monde de l’action, le monde de la matière. •Les Trois Sephiroth de la forme se trouvent sur le Pilier de la Rigueur (Binah, Geburah, Hod). •Les Trois Sephiroth de l’énergie se trouvent sur le Pilier de la Miséricorde (Chokmah, Chesed, Netzah).
Entre ces deux Piliers se trouve le Pilier de l’Equilibre, où sont les différents niveaux de la conscience (Kether, Tiphereth, Jesod, Malkuth).
•Les dix Sephiroth connues proviennent de Sephira, la Mère divine qui réside dans le Temple Cœur.
IO est le mantra de la Mère divine et les émanations de la Prakriti sont au nombre de 10, en d’autres mots les dix Sephiroth.
* Kether est le Père en nous, un souffle de l’Absolu qui est en lui-même profondément inconnu. Kether est l’Ancien des Jours et chacun de nous au fond, est un bienheureux Ancien des Jours.
Chokmah est le Fils (le Fils de l’Homme nde), le Christ atomique en nous. Binah est la Mère en nous, l’Esprit Saint en nous.
Kether, Chokmah et Binah sont notre Couronne des Sephiroth (le chakra Sahasrara, chakra coronal ou chakra couronne, appelé église de Laodicée en ésotérisme chrétien – voir les chakras dont les sept chakras ou 7 chakras, les sept églises ou 7 églises de la fin des temps nde).
* Le Père très aimé, le Fils très adoré et le très sage Esprit Saint vivent dans les profondeurs de notre conscience superlative, attendant l’instant suprême de notre réalisation.
* L’Esprit Saint est notre Mère divine, qui revêt un manteau bleu et une blanche tunique aux splendeurs exquises. La Mère porte dans sa main une lampe précieuse. Cette lampe est l’Intime qui brille au fond de nos cœurs.
L’Intime est contenu dans un vase d’albâtre fin et transparent. Ce vase est notre propre conscience superlative, c’est notre Bouddhi. L’Intime est la sephiroth Chesed, la Bouddhi est la sephiroth Geburah. •L’Intime et la Bouddhi s’expriment à travers l’âme humaine.
L’âme humaine est Tiphereth, la volonté, la beauté. Ainsi donc l’Intime avec ses deux âmes, la divine (âme spirituelle nde) et l’humaine, officie sur son trône qui est le système nerveux cérébro-spinal. •L’Intime est couronné de la Couronne des Sephiroth. •L’Intime habite dans son Temple.
Le Temple de l’Intime a deux Colonnes : Jakin et Bohaz. Jakin est le corps mental et Bohaz est le corps astral. Le mental est la Sephiroth Netzah, l’astral est la Sephiroth Hod.
** Ces deux Colonnes du Temple s’appuient sur la pierre cubique de Jesod. Cette pierre cubique sert également de fondement au royaume de Malkuth. Cette pierre cubique est le corps éthérique et Malkuth est le corps physique.
L’homme est donc une décade complète. Nous avons dix doigts dans les mains, dix Sephiroth et dix commandements. •Lorsque l’Ancien des Jours réalise les dix Sephiroth en lui-même, il se transforme en Adam-Kadmon, en homme céleste.
Celui qui réalise les dix Sephiroth en lui-même resplendit dans le monde de la lumière avec un éclat christique ineffable. •Quand l’Ancien des Jours réalise les dix Sephiroth en lui-même, les dix Sephiroth resplendissent dans le monde de la lumière comme des pierres précieuses, comme des pierres resplendissantes dans le corps de l’Ancien des Jours.
« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’esprit dit aux Eglises (les sept églises nde) : au vainqueur, je ferai manger de l’Arbre de Vie placé dans le Paradis de Dieu. » Apocalypse 2:7 (le Message du Verseau est le livre de l’Apocalypse dévoilé pour la fin des temps nde). •Les dix Sephiroth resplendissent comme des pierres précieuses dans le corps de l’ANCIEN DES JOURS.
C’est ainsi que nous nous convertissons en la Jérusalem Céleste, qui est ainsi décrite :
« Les assises de son rempart sont rehaussées de pierreries de toute sorte : la première assise est de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d’émeraude, la cinquième de sardoine, la sixième de cornaline, la septième de chrysolite, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste. » Apocalypse 21:19-20. •Les dix Sephiroth sont atomiques. •Les dix Sephiroth sont la ville sainte, la Jérusalem Céleste qui vient à resplendir au fond de notre cœur.
« Au milieu de la place de part et d’autre du fleuve, il y a des arbres de vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les païens ».
« De malédiction, il n’y en aura plus ; le Trône de Dieu et de l’Agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront, ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. » (voir le chakra Ajna, le chakra frontal ou chakra du troisième oeil, appelé église de Philadelphie nde).
« De nuit, il n’y en aura plus ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s’éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles. » Apocalypse 22:2-5.
* Quand l’homme aura incarné en lui-même sa Couronne de Sephiroth, alors l’Ancien des Jours l’éclairera et régnera pour les siècles des siècles.
** Cependant, frères de mon âme, je vous dis en vérité que personne ne parvient au Père si ce n’est par le Fils (le fils de l’homme nde). Le Fils est le Christ atomique en nous, il est Chokmah, la divine sagesse christique, la Gnose qui resplendit au fond de notre cœur (la doctrine du coeur est Amour, Don et Compassion nde).
# Nous devons inonder tous nos véhicules d’atomes de nature christique (cultiver l’Amour, le Don et la Compassion avec l’Esprit de Dieu nde), nous devons former le Christ en nous pour monter au Père, car personne ne parvient au Père sans passer par le Fils.
*** Même si le Christ naissait mille fois à Bethléem, cela ne servirait à rien s’il ne naissait aussi dans notre cœur. Il faut former le Christ en nous pour entrer par les portes de la ville triomphante et victorieuse, le dimanche des Rameaux.
La nativité est un événement cosmique qui doit se réaliser en chacun de nous. La nativité est absolument individuelle. Il est nécessaire que le Christ naisse en nous, la nativité du cœur est urgente.
Il faut transformer l’Arbre de la science du bien et du mal en l’Agneau immolé de la cité sainte.
« Le vainqueur, j’en ferai une Colonne dans le Temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus jamais. » Apocalypse 3:12.
« Reste fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la Couronne de Vie. » Apocalypse 2:10.
« Je suis le pain de vie, Je suis le pain vivant. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier Jour (voir la résurrection nde). Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » Jean 6:48,51,54,56.
Le Christ est réellement une Couronne de Sephiroth d’une sagesse incommensurable, dont les atomes les plus purs resplendissent dans Chokmah, le monde d’Ophanim.
* Cette Couronne de Sephiroth incommensurable envoya son Bouddha, Jésus de Nazareth, qui se prépara à travers d’innombrables réincarnations dans notre évolution terrestre. Ce fut dans le Jourdain que la couronne christique, le Logos solaire, resplendit et pénétra dans son Bouddha, Jésus de Nazareth.
C’est là le mystère de la double personnalité humaine, l’un des mystères les plus grands de l’occultisme. •Quand l’homme reçoit sa Couronne de Sephiroth, alors l’Ancien des Jours l’illumine et le conduit vers les eaux pures de la vie (les eaux très pures de l’Eden sont le divin miroir de l’Amour nde).
Cependant, mes frères, personne ne parvient au Père sans passer par le Fils, et le Fils (le Fils de Dieu nde) se trouve au fond de l’Arche de l’Alliance, attendant l’instant de la réalisation.
Cette Arche de l’Alliance, ce sont les organes sexuels. Ce n’est qu’au moyen de la chasteté parfaite que nous pouvons former le Christ en nous et monter au Père.
Maintenant, mes frères, je vous ai livré l’Arche du Nouveau Testament. Je vous ai maintenant enseigné le chemin de la Magie sexuelle (le sentier du fil du rasoir nde).
« Alors s’ouvrit le temple de Dieu dans le ciel et son Arche d’Alliance apparut, dans le temple ; puis ce furent des éclairs et des voix et des tonnerres et un tremblement de terre, et la grêle tombait dru. » Apocalypse 11:19.
Source : compilation
Histoire de l’Eglise Gnostique (3) 1 décembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , 1 commentaireHistoire de l’Eglise Gnostique 3e partie par Spartakus FreeMann
La Succession d’Antioche
« Avez-vous une succession apostolique ? Déroulez la liste de vos évêques ! »
Tertullien – IIIe siècle.
Après avoir assumé le Patriarcat de l’Église Gnostique Universelle, Bricaud devint l’ami de l’évêque Louis-Marie-François Giraud (Mgr. François, mort en 1951), un ancien moine trappiste qui faisait remonter sa filiation épiscopale à Joseph René Vilatte (Mar Timotheos, 1854-1929). Vilatte était un parisien qui avait dans sa jeunesse émigré en Amérique. C’était un enthousiaste religieux, mais incapable de trouver satisfaction au sein des structures de l’Église Catholique; ainsi, en Amérique, il commença sa quête pour trouver un environnement plus adapté à sa personnalité et à ses ambitions. Il passa de secte en secte, servant pour un temps comme ministre congrégationaliste, étant plus tard ordonné prêtre au sein de la schismatique secte des « Vieux Catholiques ». Il obtint la consécration épiscopale en 1892 des mains de l’évêque Francisco-Xavier Alvarez (Mar Julius I), évêque de l’Église syrienne Jacobite Orthodoxe et Métropolitain de l’Église Catholique Indépendante de Ceylan, Goa et des Indes, qui avait à son tour reçu la consécration des mains d’Ignatius Pierre III, « Pierre l’Humble », Patriarche Jacobite Orthodoxe d’Antioche.
Voici la retranscription du texte de la consécration :
« Au nom de l’Éternel, existant en Soi, Dieu Tout-Puissant, Amen, + Antoine-François-Xavier JULIUS 1er, par la grâce de Dieu, Archevêque de CEYLAN, COA et de l’Inde, à tous ceux qui liront les présentes, salut, paix et bénédiction en Jésus-Christ, notre Seigneur. Nous faisons savoir à tous par les présentes lettres que le 25 mai 1892, dans la cathédrale de N.D. de la Bonne Mort à HULDEDORF, COLOMBO, avec l’assistance de Mar PAUL ATHANASIUS, Évêque de KOTTAYAN, Mar GEORGES GREGORIUS, Évêque de NIRANAM, MALABAR (Inde) et en présence d’une grande multitude de chrétiens de notre juridiction et autres, en vertu des pouvoirs à nous conférés par la succession apostolique et par la faveur de S.S.PIERRE III, Patriarche du Siège Orthodoxe d’ANTIOCHE, après avoir invoqué par la prière le Saint-Esprit vivifiant, nous avons imposé les mains sur Joseph-René VILATTE, parisien de naissance, américain de naturalisation; nous l’avons consacré avec les saintes huiles pour la dignité archiépiscopale, suivant les formes du Rite Latin, sous le titre d’Archevêque de l’Ancienne Église d’Amérique, et nous lui avons confié le pouvoir d’ordonner des religieux et des prêtres, de consacrer les Églises, les autels, les cimetières, etc., etc., d’accomplir toutes les fonctions appartenant au rang métropolitain.
Donné en notre résidence archiépiscopale, Cathédrale de N.D. de la Bonne-Mort, COLOMBO (CEYLAN) aujourd’hui fête de la Pentecôte, ce 5 juin 1892.
Signé :
Julius Ier, Archevêque de CEYCLAN, de Goa et des INDES.
W.MOREY, Consul des États unis à CEYCLAN
LISBOA PINTO F.E.A.D.M.S. »
Vilatte consacra Paolo Miraglia-Gulotti en 1900; Gulotti consacra Jules Houssaye (ou Hussay, 1844-1912), Houssaye consacra Louis-Marie-François Giraud en 1911; et Giraud consacra Jean Bricaud le 21 juillet 1913.
Cette consécration est importante pour l’Église de Bricaud car elle fournit une succession apostolique et épiscopale valide et documentée, qui avait été reconnue par l’Église Catholique Romaine comme valide, mais illicite (spirituellement efficace, mais contraire à la politique de l’Église et non sanctionnée par elle). Rome, conformément à ses propres règles et lois concernant la transmission épiscopale, n’a jamais remis en cause la validité de Mgr Vilatte. Ainsi, dans une lettre de Mgr Ceretti, Nonce apostolique (« Courrier de Bavière », de Munich, et datée du 6 juillet 1925), il est dit ceci :
« Mgr Vilatte a reçu les ordres mineurs et le sous-diaconat le 5 juin 1885, le diaconat le 6 juin de la même année, et la prêtrise le 7 juin 1885… « Quant à sa consécration épiscopale, elle eut lieu le 25 mai 1892. Mgr Vilatte fut consacré par trois évêques Jacobites dans la Cathédrale de l’archevêque Alvarez (Julius Ier), c’est-à-dire en l’église Notre Dame de la Bonne Mort, à Colombo, île de Ceylan. Mgr Vilatte est en possession d’une bulle de consécration signée par ces trois évêques, et par le consul américain qui assistait à la cérémonie ».
La succession apostolique fut largement perçue comme reflétant une transmission de l’autorité spirituelle véritable dans le courant Chrétien, remontant jusqu’à Saint-Pierre ; et même plus loin à Melchizedech, le mythique prêtre-roi de Salem qui servait en tant que prêtre le Patriarche hébreu Abraham. Cela fournit à Bricaud et à ses successeurs l’autorité apostolique d’administrer les sacrements chrétiens; ce qui était important, car beaucoup des membres de l’Ordre Martiniste étaient de foi catholique, mais comme membres d’une société secrète, ils étaient sujets à l’excommunication si leur affiliation martiniste venait à se savoir. L’E.G.U. offrait donc une assurance continue de salut aux chrétiens catholiques qui étaient martinistes ou désiraient devenir martinistes.
Après la mort d’Encausse en 1916, l’Ordre Martiniste et la section française des Rites de Memphis-Misraim et de l’Ordo Templi Orientis furent chapeautés brièvement par Charles Henri Détré (Teder). Détré mourut en 1918 et Bricaud lui succéda.
Le 15 mai 1918, Bricaud consacra Victor Blanchard (Tau Targelius) qui avait été le secrétaire d’Encausse et Détré. Le 18 septembre 1919, Bricaud re-consacra Théodore Reuss sub conditione (ce terme se réfère à une consécration qui a pour but de remédier à quelque vice d’une consécration antérieure), lui donnant du même coup la succession d’Antioche et le nomma Légat Gnostique de l’E.G.U. pour la Suisse.
Des désaccords apparurent très vite entre Bricaud et Blanchard quant à la direction de l’Ordre Martiniste, qui tournèrent très vite en une hostilité mutuelle. Blanchard a même rompu avec Bricaud pour former son propre Ordre Martiniste schismatique qui sera connu comme « Ordre Martiniste et Synarchique ». La branche de Blanchard participa plus tard à la formation du conseil œcuménique des rites occultes connu sous les initiales de F.U.D.O.S.I., duquel l’AMORC de Spencer Lewis tira beaucoup de son autorité. À son tour, la branche de Bricaud sous la direction de son successeur, Constant Chevillon, se joignit à Swinburne Clymer, l’adversaire rosicrucien de Lewis, pour former un conseil rival appelé F.U.D.O.F.S.I.
Blanchard continua en consacrant au moins cinq autres évêques gnostiques sous sa propre autorité, dont Charles Arthur Horwath, qui consacra, à nouveau, plus tard, sub conditione, Patrice Genty (Tau Basilide), le dernier patriarche de l’Église Gnostique de France qui avait été consacré auparavant dans la succession spirituelle de Doinel par Fabre des Essarts; et Roger Ménard (Tau Eon II), qui consacra alors Robert Ambelain (Tau Robert) en 1946. Ambelain constitua sa propre Église gnostique, l’Église Gnostique Apostolique, en 1953, l’année de la mort de Blanchard. Ambelain consacra au moins 10 évêques gnostiques au sein de son Église : dont Pedro Freire (Tau Pierre), Primat du Brésil, André Mauer (Tau Andreas), Primat de Franche-Comté et Roger Pommery (Tau Jean), évêque titulaire de Macheronte.
Bricaud mourut le 21 février 1934, et Constant Chevillon (Tau Harmonius) lui succéda en tant que patriarche de l’E.G.U. et Grand Maître de l’Ordre Martiniste. Chevillon avait été consacré par Giraud en 1936 et il consacra alors un certain nombre d’évêques lui-même, dont Clymer en 1938 et Arnold Krumm-Heller (fondateur de la Fraternitas Rosicruciana Antiqua et représentant de l’O.T.O. de Reuss pour l’Amérique du Sud) en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fantoche de la France occupée de Vichy supprima toutes les sociétés secrètes et le 15 avril 1942, l’E.G.U. fut officiellement dissoute par le gouvernement. Le 22 mars 1944, Chevillon fut brutalement assassiné par les miliciens de Vichy.
L’E.G.U. fut ravivée après la guerre; et en 1945, Tau Renatus fut élu comme successeur du martyr Chevillon. À Renatus succédera Charles-Henry Dupont (Tau Charles-Henry) en 1948 qui l’abandonna en 1960 en faveur de Robert Ambelain (Tau Jean III) qui avait acquis une grande proéminence du fait de ses écrits. L’E.G.U. fut alors mise en sommeil par Ambelain au profit de sa propre Église, l’E.G.A.
En 1969, Tau Jean III aura comme successeur à la tête de l’E.G.A., André Mauer (Tau Andreas), à qui succédera Pedro Freire (Tau Pierre), primat de l’Amérique du Sud, en 1970. La même année, Freire avait été re-consacré sous le nom de Mar Petrus-Johannes XIII, patriarche de l’Église Gnostique Catholique Apostolique par Dom Antidio Vargas de l’Église Catholique Apostolique brésilienne. À sa mort en 1978, Freire aura comme successeur Edmond Fieschi (Tau Sialul I) qui abdiqua en faveur de son coadjuteur Fermin Vale-Amesti (Tau Valentius III) qui refusa de reprendre sa charge ; mettant ainsi l’Église Gnostique Apostolique ainsi que l’Église Gnostique Catholique Apostolique en repos en tant qu’organisation internationale. Une branche autocéphale nord-américaine de l’Église Gnostique Catholique Apostolique survit sous la direction du Primat Roger Saint-Victor Hérard (Tau Charles) qui consacra un certain nombre d’évêques, mais mourut en 1989 sans se donner de successeur. Plusieurs des évêques d’Hérard sont toujours actifs aux U.S.A.
L’E.G.C. ou « Ecclesiae Gnosticae Catholicae »
Aleister Crowley (1875-1947) entra en 1910 dans l’Ordo Templi Orientis de Reuss en tant que VII° (à ce moment, n’importe quel 33° du Rite Écossais Ancien Accepté pouvait entrer dans l’O.T.O. comme VII°). Le 1er juin 1912, Crowley fut reçu par Reuss IX° et il fut désigné « Grand Maître National X° pour l’Irlande, Iona et les Iles Britanniques ». L’année suivante, il publia le Manifeste de la MMM qui incluait l’Église Gnostique Catholique dans la liste des organisations dont la sagesse et les connaissances sont comprises dans l’O.T.O.
Crowley a également écrit le Liber XV, « The Gnostic Mass », en 1913. le Liber XV fut publié la première fois en 1918 dans l’International, et encore en 1919 dans The Equinox, Vol. III, N. 1 (The Blue Equinox), finalement en 1929/30 dans l’appendice VI de Magick en Théorie et en Pratique. Le nom latin Ecclesia Gnostica Catholica fut créé par Crowley en 1913 quand il écrivit leLiber XV.
Dans le Chapitre 73 des Confessions d’Aleister Crowley, il dit qu’il écrivit la Gnostic Mass en tant que « Rituel de l’Église Gnostique Catholique » qu’il prépara pour « l’utilisation par l’O.T.O., de la cérémonie centrale de célébrations publiques ou privées, correspondant à la Messe de l’Église Catholique Romaine. » Il est évident que Crowley voyait l’E.G.C. et l’O.T.O. comme inséparables ; particulièrement par rapport au IX° de l’O.T.O. dans lequel Crowley avait été initié l’année avant qu’il n’écrive Gnostic Mass et qui est appelé « le Souverain Sanctuaire de la Gnose ».
En 1918, Reuss traduisit la Gnostic Mass de Crowley en allemand, en faisant une série de modifications éditoriales et la publia sous les auspices de l’O.T.O. Dans sa publication de la Gnostic Mass, Reuss donna Bricaud comme le Souverain Patriarche de l’Église Gnostique Universelle et lui-même comme Légat pour la Suisse pour l’E.G.U. et Souverain Patriarche et Primat de Die Gnostische Katolische Kirche, un titre qu’il peut avoir reçu lors de la conférence de Paris de 1908.
L’Église Gnostique Chaote
En mai 2004, trois évêques – Sophia Éris, Tau Sebek et Tau Héliogabale – de la filiation gnostique de Robert Ambelain se réunirent physiquement en l’Oratoire gnostique de Marseille et convoquèrent un Concile Gnostique afin de constituer une nouvelle branche de l’arbre de la Gnose : l’Église Gnostique Chaotico-Apostolique (confer le texte de Tau Jean Huss). Ils élisent alors Sophia Éris comme Matriarche de la nouvelle Église afin de marquer le passage dans le Nouvel Éon Chaotique. Dans un même mouvement, ils lancent l’anathème et excommunient certains sorciers néfastes et noirs (ou prétendus tels pour les besoins de la cause). Cette même année verra la consécration de plusieurs nouveaux évêques et de nouvelles sophias en France, Suisse et Belgique. Patentes sont données aux USA à Tau Xi afin de fonder en Amérique du Nord diverses communautés gnostiques. En décembre, Sophia Irouael devient Légat Gnostique de l’Église pour l’Angleterre.
En 2005, cette Église changera de nom en Église Gnostique Chaote et publiera une première version de Cérémonial à l’usage des fidèles, des clercs et des évêques. La nouvelle Église entend jeter un Pont mystique et spirituel entre les diverses traditions en rejetant les dogmes monolithiques du passé issus de la seule psyché torturée des hommes et non de la Divinité Inconnaissable. Le rituel de la messe ainsi que celui de la consécration des nouveaux évêques sont revus dans un sens plus spirituel et détaché des pompes catholiques des vieilles églises gnostiques apostoliques.
Succession Jacobite d’Antioche :
127 – Mar Ignatius Peter III, 1872.
128 – Mar Paul Athanasius (Kadavil Kooran) consacré en 1877 par Mar Ignatius Peter III comme Évêque Syrie-Antioche de Kottayam et Métropolite de Malabar (Inde).
129 – Mar Julius I (Antonio Francis Xavier Alvares) consacré le 28 1889 par Paulose Mar Athanasius, sous l’autorité du Patriarche Ignatius Pierre III afin d’être archevêque du Rite Latin Indépendant de l’Église Catholique de Ceylan, de Goa et des Indes.
130 – Joseph René Vilatte fut consacré le 25 mai 1892 à Colombus à Ceylan à la Cathédrale de Notre Dame de la Bonne Mort par Mar Julius I. sous l’autorité d’une Bulle de Mar Ignatius Pierre III datée du 29 décembre 1891, il fut désigné afin de servir en tant qu’archevêque en Amérique du Nord.
Également dans cette succession : (131) Paolo Miraglia, 6 mai 1900; (132) Jules Houssaye (Abbé Julio) 4 décembre 1904; (133) François Giraud, 21 juin 1911; (134) Jean Bricaud (Tau Jean II), 21 janvier 1913; (135) Victor Blanchard (Tau Targelius), 5 mai 1918; (136) Roger Menard (Tau Eon III), 7 janvier 1945; (137) Robert Ambelain (Tau Jean III), 10 juin 1946; (138) Roger Deschamps (Tau Jean Rudiger), 31 mai 1959; (139) Armand G. Toussaint (Tau Raymond), 1 juin 1963; (140) Marcel Jirousek (Tau Frédéric), 26 décembre 1966; (141) Tau IAcObus, 14 septembre 1984; (142) Tau Héliogabale, 19 mai 2004.
Histoire de l’Eglise Gnostique 3e partie, Spartakus FreeMann 2008.
SOURCE : https://www.esoblogs.net/
Histoire de l’Eglise Gnostique (2) 30 novembre, 2018
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Par Spartakus FreeMann
L’Église Catholique Gnostique, plus catholique que le pape
Jean Bricaud, né le 11 février 1881 à Neuville sur Ain, a été élevé dans un séminaire catholique où il étudia pour devenir prêtre, mais il renonça à sa poursuite religieuse conventionnelle dès l’âge de 16 ans pour suivre la voie de l’occultisme mystique. Il s’impliqua dans divers mouvements chrétiens et rencontra Papus en 1899 pour entrer ensuite dans son Ordre Martiniste.
En 1907, sous les encouragements (si ce n’est sous la pression) de Papus, Bricaud rompit avec Fabre des Essarts (Synesius) pour fonder sa branche schismatique de l’Église Gnostique. Fugairon décida de rejoindre Bricaud.
Bricaud publie cette année même son « Cathéchisme gnostique » à l’usage des fidèles de l’Église Catholique Gnostique, exposant la doctrine secrète du Christ, et très vite fonde sa revue Le Réveil Gnostique, organe du catholicisme gnostique dont le numéro 1 verra le jour en mars 1907. Le motif de base à ce schisme semble avoir été de créer une branche de l’Église Gnostique dont les structures et la doctrine auraient été plus proches de l’Église Catholique Romaine que de l’Église Gnostique (par exemple, elle comprenait un ordre de prêtrise et un baptême); et qui aurait été plus liée à l’Ordre Martiniste. Doinel était un Martiniste, Bricaud était un Martiniste, mais Fabre des Essarts ne l’était pas. Bricaud, Fugairon et Encausse, dans une première tentative, nommèrent leur branche de l’Église « l’Église Catholique Gnostique ». On l’annonça comme la fusion de trois églises « gnostiques » existantes en France : l’Église Gnostique de Doinel, l’Église Carmélite de Vintras et l’Église Johannite de Fabré-Palaprat.
En février 1908, le synode épiscopal de l’Église Catholique Gnostique se réunit et élit Bricaud comme Patriarche sous le nom de Jean II. Après 1907, afin de clairement distinguer les deux branches de l’Église Gnostique, celle de Fabre des Essarts fût connue sous le nom d’Église Gnostique de France.

Image extraite du blog Interjected.
La Conférence de Paris de 1908 :
Le 24 juin 1908, Encausse organisa la Conférence Maçonnique et Spiritualiste Internationale à Paris, au cours de laquelle il reçut, sans contrepartie en argent, une patente de Théodore Reuss (Merlin Peregrinus, 1855-1923), chef de l’Ordo Templi Orientis, pour établir un Suprême Grand Conseil Général des Rites Unifiés de l’Ancienne et Primitive Maçonnerie pour le Grand Orient de France et ses dépendances. Dans la même année, l’Église Catholique Gnostique voit son nom changer en Église Gnostique Universelle.
« L’Église Gnostique a pour but essentiel de restituer à l’humanité son unité religieuse primitive, c’est-à-dire, en lui faisant rejeter les erreurs d’où sont sorties les différentesreligions, d’établir et de répandre une Religion conforme à la tradition universelle et par là véritablement catholique.
L’Église Gnostique prétend ne s’imposer aux consciences, ni par la force du pouvoir civil ou militaire, ni par de vaines menaces de châtiments d’outre-tombe, ni par de fallacieuses promesses de récompensés futures. Basée, d’une part, sur la tradition universelle (de tous les peuples civilisés) et non pas seulement sur la tradition hébraïque de la bible, et, d’autre part sur la philosophie et la science moderne, ses vérités ne se présentent pas comme objets (le foi, mais comme objets de démonstration philosophique et scientifique ; elle ne s’adresse qu’à la raison qui est la même chez tous les hommes.
L’Église Gnostique est large et tolérante. Elle respecte les coutumes et les lois de tous les peuples, ce qui lui permet d’admettre tous les hommes, de toutes nationalités, de toutes langues, de toutes races, nés et élevés dans n’importe quelle religion.
Elle recommande à ses adeptes que dans toutes les circonstances de la vie, ils se prêtent un mutuel appui et se traitent en frères.
L’Église Gnostique est divisée en deux sections la section exotérique et la section ésotérique.
Cette dernière a pour but de donner aux membres de la section exotérique l’Initiation gnostique.
Seuls les membres de la section exotérique peuvent y être reçus et à certaines conditions.
ADMISSION
Pour être reçu membre de l’Église Gnostique (section exotérique) il suffit d’en faire la demande à la direction du RÉVEIL GNOSTIQUE, 8, rue Bugeaud, à LYON.
Le droit d’entrée dans l’Église est de 5 francs. La cotisation annuelle est de 6 francs et donne droit à recevoir gratuitement le Réveil Gnostique, organe de l’Église Gnostique Universelle. »
Joanny Bricaud
Le « Réveil gnostique » paraissait tous les deux mois. C’est dans sa revue qu’il donne une version assez étonnante quant à l’originalité de son Église : « Nous devons dire aussi que nous ne sommes en aucune façon le successeur de S.G. Doinel qui sous le nom mystique de Valentin II tenta de rénover une Église gnostique Néo-valentinienne. Nous n’avons jamais connu le patriarche Valentin II. Sa tentative de rénovation Valentinienne ne donna pas de résultat pratique et fut en grande partie désorganisée par suite de sa conversion à l’Église romaine… Quant à l’Église Gnostique Universelle (catholique gnostique), qui date de trois ans à peine, elle n’a par conséquent jamais eu aucun rapport avec l’ancienne Église Néo-Valentinienne ».
Voilà donc, prenons acte, l’Église de Bricaud est originale et se démarque ainsi de Doinel et de sa filiation spirite.
Le but essentiel de l’Église Gnostique Universelle vise à restituer, selon Bricaud, à l’humanité son unité religieuse primitive en lui faisant rejeter les erreurs dont sont issues les diverses religions.
La profession de foi des membres du Haut Synode de l’Église Gnostique Universelle s’exprime ainsi:
1 – Nous croyons au divin Proarché et Propator éternel, être infini et tout puissant, passé de la puissance à l’acte en un être parfait, Dieu un et triple ;
2 – En un premier tridyname le Père, suscitateur et attracteur de tous les êtres visibles et invisibles ;
3 – En un second tridyname le Fils, logos divin manifesté par Christos, lumière intellectuelle et physique, vrai Dieu comme le Père et consubstantiel à lui, sans qui aucune chose n ‘a été faite ;
4 – Qui s’est concentré sur la terre dans la personne de Jésus, esprit supérieur descendu ici-bas pour nous, où il s’est uni à une âme et un corps semblables aux nôtres, dans le sein de Marie ;
5 – Qui s’est manifesté en Jésus depuis le moment de son baptême jusqu’au moment de sa passion ;
6 – Qui nous a parlé par sa bouche et nous a enseigné la gnose et la vie sainte, afin de nous délivrer de l’esclavage du Démiurge et de son Archon terrestre, et ainsi de permettre notre retour au monde pneumatique notre patrie, comme lui même y est retourné après sa mort.
7 – Nous croyons en un troisième tridyname l’Amour qui procède du Père parallèlement au Fils et se manifeste par pneuma-agion (l’Esprit-Saint) ;
8 – Qui donne l’amour avec la vie, qui nous met sur la voie de la vérité et de la sainteté, qui unifie tous les êtres, et qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils ;
9 – Nous croyons en un univers pneumatique, Église immense des esprits, aussi ancienne que Dieu lui-même et antérieure à l’univers hylique, mais dont une colonie est venue habiter la périsphère de notre globe et d’où sont descendus les hommes en tant qu’esprits ;
10 – Nous confessons les deux baptêmes et les trois autres mystères pour la purification et la transmutation de l’homme ;
11 – Nous attendons sur terre l’établissement du royaume du ciel et le rétablissement de l’homme dans son état primitif ;
12 – Et, à la fin, la réapparition des morts avec Jésus, chef de l’Église terrestre ; l’ascension et la réintégration de cette assemblée dans le ciel ; la de la sainteté, qui unifie tous les êtres, et qui es dissolution des esprits réfractaires à toute conversion, en même temps que la dissolution de l’univers hylique, œuvre du Démiurge.
Plus ou moins 4 ans plus tard, deux documents importants furent publiés : le Manifeste de la M.M.M. (section britannique de l’O.T.O.), qui incluait l’Église Catholique Gnostique dans la liste des organisations dont la sagesse et les connaissances sont concentrées au sein de l’O.T.O.; et l’Édition du Jubilée de l’Oriflamme, l’organe officiel de l’O.T.O. de Reuss, qui annonça que l’Initiation, le journal d’Encausse, était à présent l’organe officiel pour les Rites de Memphis-Misraïm et de l’O.T.O. en France.
Les détails précis de la transaction de la conférence de Paris de 1908 sont inconnus, mais en se basant sur le cours des événements qui suivirent, la conclusion logique est qu’Encausse et Reuss s’engagèrent dans un échange fraternel d’autorités : Reuss recevant l’autorité primatiale et épiscopale dans l’Église Catholique Gnostique et Encausse recevant l’autorité dans les Rites de Memphis-Misraïm.
En 1911, Bricaud, Fugairon et Encausse déclarèrent que l’Église Gnostique Universelle est l’Église officielle du Martinisme. Cette même année, Bricaud était initié au Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm, et était signé entre le suprême Conseil de l’Ordre Martiniste de Papus et le Suprême Conseil du Haut Synode de l’Église Gnostique Universelle un traité d’alliance entre les deux puissances.
Après la mort de Fabre des Essarts en 1917, le Patriarcat de l’Église Gnostique sera assumé par Léon Champrenaud (Tau Théophane). Champrenaud sera suivi par Patrice Genty en 1921 qui mettra l’Église Gnostique de France en sommeil en 1926 en faveur de l’Église Gnostique Universelle de Jean Bricaud.
Quand Bricaud meurt, le 21 février 1934, Constant Chevillon (1880-1944) prit sa succession au sein des organisations suivantes:
1 S.O.I. Ou Société Occulte Internationale (Collège d’Occultisme)
2 L’ÉGLISE GNOSTIQUE UNIVERSELLE
3 ORDER DES CHEVALIERS MACONS ELUS COHEN DE L’UNIVERS
4 RITE ANCIEN ET PRIMITIF DE MEMPHIS MISRAIM
5 ORDRE DU SAINT GRAAL
6 ORDRE KABBALISTIQUE DE LA ROSE CROIX GNOSTIQUE
7 ORDO TEMPLI ORIENTIS pour la France.
Constant Chevillon devint le patriarche de l’E.G.U. sous le nom de « Tau Harmonius » («Patriarche néo-gnostique Tau Harmonius»). Chevillon sera assassiné par la milice en 1944.
Ligne de la succession de l’E.G.U. :
• 1907-1916, Jean Bricaud (Tau Jean II)
• 1934-1944, Constant Chevillon ( 1870-1944, Tau Harmonius)
Antoine Fayolle, consécrateur de Dupont – 15 avril 1948.
• 1944? 1948?-1960, Charles-Henri Dupont (1877-1961, Tau Charles-Henri)
• 1960, Robert Ambelain (1907-1997, Tau Jean III) ; Ambelain change alors le
nom d’«Église Gnostique Universelle» en «Église Gnostique Apostolique».
HOMÉLIE
DE
S.G. + JOAHNNÈS BRICAUD
(JEAN II)
1908
BUREAUX DU RÉVEIL GNOSTIQUE
8, Rue Bugeaud, 8
LYON
Très chers Coopérateurs,
Très chers Frères,
Et très chères Soeurs,
Par vos désirs et par le vouloir du très Saint Plérôme, me voici élevé au rang suprême de la hiérarchie gnostique. Je viens de gravir les marches du siège patriarcal de la Sainte Église du Paraclet.
C’est, j’aime à le croire, davantage à mon zèle religieux qu’à mon expérience de la vie que je dois d’avoir été désigné par vos suffrages.
Bien lourde est la tâche qui m’incombe!
Je l’accepte cependant avec d’autant plus d’allégresse que j’ai l’inébranlable conviction que l’œuvre de Dieu s’accomplit en dépit de toutes les faiblesses humaines.
Vous m’aiderez, très chers coopérateurs, en vous groupant fraternellement autour de votre Patriarche et en multipliant les oeuvres d’apostolique propagande.
Tous ceux qui voient clair dans la situation religieuse des peuples européens ont pu se persuader que le catholicisme tel qu’il est compris et enseigné aujourd’hui ne répond plus aux besoins de la société moderne. Il leur apparaît comme une force oppressive qui retient le peuple dans l’ignorance pour le dominer. Aussi, répudient-ils l’héritage religieux de leurs pères, et l’on peut prévoir le moment où l’orthodoxie catholique sera morte parce que désertée par tous les esprits religieux qui osent penser, quelles que soient d’ailleurs les quelques exceptions qu’on puisse citer. Et si les penseurs religieux, si les hommes de science abandonnent l’orthodoxie catholique, celle-ci doit infailliblement tomber, car c’est d’eux que relève le mouvement des esprits.
Qu’est d’ailleurs, une confession religieuse qui s’attire le mépris de tout ce qu’il y a d’intelligence dans la société moderne ?
L’évolution religieuse à laquelle nous assistons nous montre qu’il faut une religion nouvelle.
Le gnosticisme s’offre comme la religion désirée. La Gnose est la synthèse complète et définitive (le toutes les croyances et de toutes les idées dont l’humanité a besoin pour se rendre compte de son origine, de son passé, de sa fin, de sa nature, de son avenir, des contradictions de l’existence et des problèmes de la vie.
Savoir cela, c’est savour les seules choses nécessaires.
La Gnose est la perle de l’Évangile pour laquelle l’Homme vraiment digne de ce nom doit vendre et donner tout ce qu’il a.
«Mon âme, d’où viens-ti ? Disait Saint-Basile. Qui t’a chargée de porter un cadavre ? Si tu es quelque chose de céleste, ô mon âme ! apprends-le-moi.»
Et la Gnose répond : «En contemplant le Plérôme, tu connaîtras toutes choses.»
« La Gnose, a dit Éphrem le Syrien, tresse une couronne à ceux qui l’aiment et elle les fait asseoir sur un trône de Roi. »
Les docteurs et les évêques de cette Gnose ont reçu en dépôt le sens ésotérique du christianisme.
C’est à nous, pontifes selon l’ordre de Melchisedech, que les anges ont confié le pectoral où flamboient l’Urim et le Thumin.
C’est nous qui lisons dans le livre de la vraie loi. C’est de nous qu’il est écrit:
«Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus? Ce sont ceux qui ont souffert de la Grande Tribulation et qui ont lavé leurs tuniques dans le sang spirituel de l’Agneau, et qui sont vierges des superstitions et des souillures du monde Hylique!»
La Gnose est l’essence même du Christianisme. Voilà, nos bien aimés, la plus juste définition du Gnosticisme.
Mais, par Christianisme, nous n’entendons pas seulement la doctrine enseignée depuis la venue du divin Sauveur, mais encore celle enseignée avant la venue de Jésus, dans les temples anciens, la doctrine de la Vérité Éternelle!
Notre Église est l’antinomie de celle de Rome. Le nom de celle-ci est Force; le nom de la nôtre est Charité.
Notre Souverain Patriarche n’est pas Pierre, l’impulsif, qui renia trois fois son maître et usa de l’épée, mais Jean, l’ami du Sauveur, l’apôtre qui reposa sur son cœur et en connut le mieux le sentiment immortel, l’oracle de la lumière, l’auteur de l’Évangile Éternel, qui n’usa que de la Parole et de l’Amour.
Notre Église est la Cité Céleste sur terre et dans les cieux, ce royaume de la Justice dont il est parlé dans le livre de la Révélation.
Elle est aussi l’Église du Paraclet dont elle a les vertus. Elle est pure et pacificatrice, sainte et sanctifiante, consolante et consolée dans l’exil du monde.
Avec votre concours, très chers Coopérateurs et Frères, notre Sainte Église s’épanouira et développera ses branches, comme le grain de sénevé dont parle l’Évangile, et deviendra un arbre immense sur lequel les oiseaux du ciel viendront se reposer.
Mais pour que l’œuvre de Dieu s’accomplisse, il faut que nous restions unis dans l’amour de la Gnose, comme les Saints Eons sont unis dans la volonté du Père. Il faut que dispersés à travers le monde, nous ne laissions fuir aucune occasion de faire éclater la vérité, de détourner nos frères égarés du chemin des ténèbres, d’affirmer qui nous sommes, ce que nous voulons et où nous allons.
Les temps sont difficiles, nous le savons ; les forces occultes sont liguées contre nous, nous ne l’ignorons pas. Mais il ne se peut que l’idée pour laquelle tant de martyrs sont morts demeure improductive. Aussi, mes très chers Frères, levez vos yeux vers les hauteurs, tournez vos regards du côté de la vraie Lumière, enivrez-vous des ineffables délices du Plérôme spirituel, et vous acquerrez la force de parachever l’œuvre sainte, l’œuvre véritable, l’œuvre divine.
Ah, mes Frères, à travers toutes les tempêtes et tous les orages qui sont déchaînés sur notre monde hylique, alors que les fausses doctrines essaient de perdre les âmes, ne perdez pas de vue les hautes cimes, et si vous touchez terre, que ce ne soit comme la colombe de l’Arche que pour y rester un instant et y cueillir le pacifique rameau d’olivier!
Á vous, mes très chères Soeurs, j’adresse un appel plus particulier. Je sais combien est précieux votre concours en matière d’apostolat et je sais combien notre monde féminin cache dans ses salons et ses retraites mystiques de nobles et courageuses émules des Maximille et des Ésclarmonde de Foix.
Mieux que nous, vous savez trouver le chemin des âmes! Nous ne sommes, nous autres, que le verbe qui convainc ; vous êtes, vous, le cœur qui persuade.
Unissez-vous à nos frères pour rétablir sur de fortes et profondes assises la communauté, l’Église visible des Pneumatiques que les manifestations d’En-Haut nous annoncent et nous promettent.
Et maintenant, Très Chers Coopérateurs, Bénédiction sur vous! Bénédiction sur vous, Très Chers Frères et Très Chères Soeurs! Bénédiction sur tous ceux qui travaillent avec nous dans les champs du Seigneur! Bénédiction sur tous ceux que dévore le zèle de la maison de Dieux! Et Bénédiction aussi sur nos ennemis, afin que la lumière d’en haut les éclaire et qu’ils sachent qui nous sommes, et que par ainsi ils se prennent à nous aimer, comme nous les aimons. Amen.
+ JEAN II,
Évêque Primat en France, Patriarche de l’Église Gnostique Universelle.
Les Statuts publiés dans La Gnose, Organe officiel de l’Église Gnostique Universelle, fondé et dirigé par René Guénon (1909-1912): l’Église de Fabre des Essarts / Synésius. Après une rupture cette Église devint l’Église officielle des Martinistes.
ÉGLISE GNOSTIQUE UNIVERSELLE
STATUTS
I – Le gnosticisme est une doctrine philosophique et traditionnelle. Il a pour but de restituer l’unité primitive religieuse.
II – Le gnosticisme ne s’impose aux consciences ni par la violence ni par la menace de châtiments après la mort.
III – Il professe, conformément à son titre, que la religion véritable est la Science Intégrale; de ce fait, son enseignement comporte le doctrine évolutive, qui s’ouvre toujours aux progrès successifs et définis de l’intelligence humaine.
IV – Il est accessible à tous les hommes, sans distinction de nationalité, de langues ou de races.
V – On est admis à la plénitude de la connaissance des vérités gnostiques par des grades successifs qui ne sont conférés qu’au mérite et à la valeur intellectuelle des aspirants.
VI – Les cérémonies gnostiques, les dogmes, les rites sont expressément respectueux des lois de la République.
VII – L’Église gnostique de France est sous la haute direction d’un patriarche, qui a Paris pour résidence épiscopale et qui s’intitule évêque de Montségur, en souvenir du massacre des derniers Albigeois. Mais ces titres ne confèrent au chef de l’Église aucune suprématie dogmatique. Il est simplement primus interpares et il ne peut prendre aucune décision importante sans l’approbation du Saint-Synode.
VIII – Le Saint-Synode est composé de tous les évêques gnostiques.
IX – La caractéristique de l’Église gnostique est de représenter de restituer l’ancienne Église chrétienne, démocratique et égalitaire.
Spartakus FreeMann 2008.
SOURCE : https://www.esoblogs.net/
Les Fables Égyptiennes et Grecques par Dom Antoine-Joseph Pernety 22 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireArticle publié par EzoOccult le Webzine d’Hermès et mis à jour le : 23 janvier 2016
Les Fables Égyptiennes et Grecques par Dom Antoine-Joseph Pernety
Discours Préliminaire
Le grand nombre d’Auteurs qui ont écrit sur les Hiéroglyphes des Égyptiens, & sur les Fables auxquelles ils ont donné lieu, sont si contraires les uns aux autres, qu’on peut avec raison regarder leurs ouvrages comme de nouvelles Fables. Quelque bien imaginés, quelque bien concertés que soient, au moins en apparence, les systèmes qu’ils ont formés, on en voit le peu de solidité a chaque pas qu’on y fait, quand on ne se laisse pas aveugler par le préjugé. Les uns y croient trouver histoire réelle de ces temps éloignés, qu’ils appellent malgré cela les temps fabuleux. Les autres n’y aperçoivent que des principes de morale, & il ne faut qu’ouvrir les yeux pour y voir partout des exemples capables de corrompre les mœurs. D’autres enfin, peu satisfaits de ces explications, ont puisé les leurs dans la Physique. Je demande aux Physiciens Naturalistes de nos jours, s’ils ont lieu d’en être plus contents.
Les uns & les autres n’ayant pas réussi, il est naturel de penser que le principe général sur lequel ils ont établi leurs systèmes, ne fut jamais le vrai principe de ces fictions. Il en fallait un, au moyen duquel on pût expliquer tout, & jusqu’aux moindres circonstances des faits rapportés, quelque bizarres, quelque incroyables, & quelque contradictoires qu’ils paraissent. Ce système n’est pas nouveau, & je fuis très éloigné de vouloir m’en faire honneur, je l’ai trouvé par lambeaux épars dans divers Auteurs, tant anciens que modernes, leurs ouvrages sont peu connus ou peu lus, parce que la science qu’ils y traitent est la victime de l’ignorance & du préjuge. La plus grande grâce qu’on croie devoir accorder à ceux qui la cultivent, ou qui en prennent la défense, est de les regarder comme des fous, au moins dignes des Petites maisons. Autrefois ils passaient pour les plus sages des hommes, mais la raison, quoique de tous les temps, n’est pas toujours la maîtresse ; elle est obligée de succomber sous la tyrannie du préjugé & de la mode.
Ce système est donc l’ouvrage de ces prétendus fous, aux yeux du plus grand nombre des modernes, c’est celui que je leur présente ; mais ne dois-je pas craindre que mes preuves établies sur les paroles de ces fous, ne fassent regarder mes raisonnements comme ceux donc parle Horace ?
[(. . . . . Ifti tabula fore librum
Perfimilem, cujus velut agri fomnia , vana
Fingentur fpecies : ut nec pes, nec caput uni
Reddatur forma.
Art. Poet ; )]
Je m’attends bien à ne pas avoir l’approbation de ces génies vastes, sublimes & pénétrants qui embrassent tout, qui savent tout sans avoir rien appris, qui disputent de tout, & qui décident de tout sans connaissance de cause. Ce n’est pas à de tels gens qu’on donne des leçons ; à eux appartient proprement le nom de Sage, bien mieux qu’aux Démocrite, aux Platon, aux Pythagore & aux autres Grecs qui furent en Égypte respirer l’air Hermétique, & y puisèrent la folie donc il est ici question. Ce n’est pas pour des Sages de cette trempe qu’est fait cet ouvrage : cet air contagieux d’Egypte y est répandu partout ; ils y courraient les risques d’en être infectés, comme les Geber, les Synesius, les Moriens, les Arnaud de Villeneuve, les Raymond Lulle & tant d’autres, assez bons pour vouloir donner dans cette Philosophie. À l’exemple de Diodore de Sicile, de Pline, de Suidas, & de nombre d’autres anciens ils deviendraient peut-être assez crédules pour regarder cette science comme réelle, & pour en parler comme réelle. Ils pourraient tomber dans le ridicule des Borrichius, des Kunckel, des Beccher, des Scalh, assez fous pour faire des traités qui la prouvent, & en prennent la défense.
Mais si l’exemple de ces hommes célèbres fait quelque impression sur les esprits exempts de prévention, & vides de préjugés à cet égard, il s’en trouvera sans doute d’assez sensés pour vouloir, comme eux, s’instruire d’une science, peu connue à la vérité, mais cultivée de tous les temps. L’ignorance orgueilleuse & la fatuité sont les seules capables de mépriser & de condamner sans connaissance de cause. Il n’y a pas cent ans que le nom seul d’Algèbre éloignait de l’étude de cette science, & révoltait, celui de Géométrie eût été capable de donner des vapeurs à nos petits Maîtres scientifiques d’aujourd’hui. On s’est peu à peu familiarité avec elles. Les termes barbares dont elles sont hérissées ne font plus peur ; on les étudie, on les cultive, l’honneur a succédé à la répugnance, & je pourrais dire au mépris qu’on avait pour elles.
La Philosophie Hermétique est encore en disgrâce, & par là même en discrédit. Elle est pleine d’énigmes, & probablement ne sera pas de longtemps débarrassée de ces termes allégoriques & barbares dont si peu de personnes prennent le vrai sens. L’étude en est d’autant plus difficile, que les métaphores perpétuelles donnent le change à ceux qui s’imaginent entendre les Auteurs qui en traitent, à la première lecture qu’ils en font.
Ces Auteurs avertissent néanmoins qu’une science telle que celle-là ne veut pas être traitée aussi clairement que les autres, à cause des conséquences funestes qui pourraient en résulter pour la vie civile. Ils en font un mystère, & un mystère qu’ils s’étudient plus à obscurcir qu’à développer. Aussi recommandent-ils sans cesse de ne pas les prendre à la lettre, d’étudier les lois & les procédés de la nature, de comparer les opérations donc ils parlent, avec les siennes, de n’admettre que celles que le Lecteur y trouvera conformes.
Aux métaphores, les Philosophes Hermétiques ont ajouté les Emblèmes, les Hiéroglyphes, les Fables, & les Allégories, & se sont rendus par ce moyen presque inintelligibles à ceux qu’une longue étude & un travail opiniâtre n’ont pas initiés dans leurs mystères. Ceux qui n’ont pas voulu se donner la peine de faire les efforts nécessaires pour les développer, ou qui en ont fait d’inutiles, ont cru n’avoir rien de mieux à faire que de cacher leur ignorance à l’abri de la négative de la réalité de cette science, ils ont affecté de n’avoir pour elle que du mépris ; ils l’ont traitée de chimère & d’être de raison.
L’ambition & l’amour des richesses est le seul ressort qui met en mouvement presque tous ceux qui travaillent à s’instruire des procédés de cette science ; elle leur présente des monts d’or en perspective, & une santé longue & solide pour en Jouir. Quels appas pour des cœurs attachés aux biens de ce monde ! on s’empresse, on court pour parvenir à ce but, & comme on craint de n’y pas arriver assez lot, ou prend la première voie qui paraît y conduire plus promptement, sans vouloir se donner la peine de s’instruire suffisamment du vrai chemin par lequel on y arrive. On marche donc, on avance, on se croit au bout ; mais comme on a marché en aveugle, on y trouve un précipice, on y tombe. On croit alors cacher la honte de sa chute, en disant que ce prétendu but n’est qu’une ombre qu’on ne peut embrasser ; on traite ses guides de perfides ; on vient enfin à nier jusqu’à la possibilité même d’un effet, parce qu’on en ignore les causes. Quoi ! parce que les plus grands Naturalistes ont perdu leurs veilles & leurs travaux à vouloir découvrit quels procédés la Nature emploie pour former & organiser le fœtus dans le sein de sa mère, pour faire germer & croître une plante, pour former les métaux dans la terre, aurait-on bonne grâce à nier le fait ? regarderait-on comme sensé un homme dont l’ignorance serait le fondement de sa négative ? On ne daignerait même pas faire les frais de la moindre preuve pour l’en convaincre.
Mais des gens savants, des Artistes éclairés & habiles ont étudié toute leur vie, & ont travaillé sans cesse pour y parvenir, ils sont morts à la peine : qu’en conclure ? Que la chose n’est pas réelle ? non. Depuis environ l’an 550 delà fondation de Rome, jusqu’à nos jours, les plus ha biles gens avaient travaillé à imiter le fameux miroir ardent d’Archimède, avec lequel il brûla les vaisseaux des Romains dans le port de Syracuse, on n’avait pu réunir, on traitait le fait d’histoire inventée à plaisir, c’était une fable, & la fabrique même du miroir était impossible. M. de Buffon s’avise de prendre un chemin plus simple que ceux qui l’avaient précédé ; il en vient à bout, on est surpris, on avoue enfin que la chose est possible.
Concluons donc avec plus de raison, que ces savants, ces habiles Artistes faisaient trop de fond sur leurs prétendues connaissances. Au lieu de suivre les voies droites, simples & unies de la Nature, ils lui supposaient des subtilités qu’elle n’eut jamais. L’Art Hermétique est, disent les Philosophes, un mystère caché à ceux qui se fient trop en leur propre savoir : c’est un don de Dieu, qui jette un œil favorable & propice sur ceux qui sont humbles, qui le craignent, qui mettent toute leur confiance en lui, & qui, comme Salomon, lui demandent avec instance & persévérance cette sagesse, qui tient à sa droite la santé (Proverb. 5. v. l6.), & les richesses à sa gauche, cette sagesse que les Philosophes préfèrent à tous les honneurs, à tous les royaumes du monde, parce qu’elle est l’arbre de vie à ceux qui la possèdent (Ibid.v.18. ).
Tous les Philosophes Hermétiques disent que quoique le grand Œuvre soit une chose naturelle, & dans sa matière, & dans ses opérations, il s’y passe cependant des choses si surprenantes, qu’elles élèvent infiniment l’esprit de l’homme vers l’Auteur de son être, qu’elles manifestent sa sagesse & sa gloire, qu’elles sont beaucoup au-dessus de l’intelligence humaine, & que ceux-là seuls les comprennent, à qui Dieu daigne ouvrir les yeux. La preuve en est assez évidente par les bévues & le peu de réussite de tous ces Artistes fameux dans la Chymie vulgaire, qui, malgré route leur adresse dans la main-d’œuvre, malgré toutes leur prétendue science de la Nature, ont perdu leurs peines, leur argent, & souvent leur santé dans la recherche de ce trésor inestimable.
Combien de Beccher, de Homberg, de Boherrave, de Geofroy & tant d’autres savants Chimistes ont par leurs travaux infatigables forcé la Nature à leur découvrir quelques-uns de ses secrets ! Malgré toute leur attention à épier ses procédés, à analyser ses productions, pour la prendre sur le fait, ils ont presque toujours échoué, parce qu’ils étaient les tyrans de cette Nature, & non ses véritables imitateurs. Assez éclairés dans la Chymie vulgaire, & assez instruits de ses procédés, mais aveugles dans la Chymie Hermé tique, & entraînés par l’usage, ils ont élevé des fourneaux sublimatoires (Novum lumen Chemicum. Tract. l.), calcinatoires, distillatoires ; ils ont employé une infinité de vases & de creusets inconnus à la simple Nature ; ils ont appelé à leur secours le fratricide du feu naturel, comment avec des procédés si violents auraient-ils réuni ? Ils sont absolument éloignés de ceux que suivent les Philosophes Hermétiques. Si nous en croyons le Président d’Espagnet (Arcan. Herm, Philosophia ; opus. Canone 6. ), « les Chimistes vulgaires se sont accourûmes insensiblement à s’éloigner de la voie simple de la Nature, par leurs sublimations, leurs distillations, leurs solutions, leurs congélations, leurs coagulations, par leurs différentes extractions d’esprits & de teintures, & par quantité d’autres opérations plus subtiles qu’utiles. Ils sont tombés dans des erreurs, qui ont été une suite les unes des autres, ils sont devenus les bourreaux de cette Nature. Leur subtilité trop laborieuse, loin d’ouvrir leurs yeux à la lumière de la vérité, pour voir les voies de la Nature, y a été un obstacle, qui l’a empêchée de venir jusqu’à eux. Ils s’en sont éloignés de plus en plus. La seule espérance qui leur reste, est dans un guide fidèle, qui dissipe les ténèbres de leur esprit, & leur fasse voir le soleil dans toute sa pureté. »
« Avec un génie pénétrant, un esprit ferme & patient, un ardent désir de la Philosophie, une grande connaissance de la véritable Physique, un cœur pur, des mœurs intègres, un sincère amour de Dieu & du prochain, tout homme, quelque ignorant qu’il soit dans la pratique de la Chymie vulgaire, peut avec confiance entreprendre de devenir Philosophe imitateur de la Nature. »
« Si Hermès, le vrai père des Philosophes, dit le Cosmopolite (Nov. lum, Chem. Tract. I.), si le subtil Geber, le profond Raymond Lulle, & tant d’autres vrais & célèbres Chimistes revenaient sur la terre, nos Chimistes vulgaires non seulement ne voudraient pas les regarder comme leurs maîtres, mais ils croiraient leur faire beaucoup de grâces & d’honneur de les avouer pour leurs disciples. Il est vrai qu’ils ne sauraient pas faire toutes ces distillations, ces circulations, ces calcinations, ces sublimations, enfin toutes ces opérations innombrables que les Chimistes ont imaginées pour avoir mal entendu les livres des Philosophes. »
Tous les vrais Adeptes parlent sur le même ton, & s’ils disent vrai, sans prendre tant de peines, sans employer tant de vases, sans consumer tant de charbons, sans ruiner sa bourse & sa santé, on peur travailler de concert avec la Nature, qui, aidée, se prêtera aux désirs de l’Artiste, & lui ouvrira libéralement ses trésors. Il apprendra d’elle, non pas à détruire les corps qu’elle produit, mais comment, avec quoi elle les compose, & en quoi ils se résolvent. Elle leur montrera cette matière, ce chaos que l’Être suprême a développé, pour en former l’Univers, ils verront la Nature comme dans un miroir, dont la réflexion leur manifestera la sagesse infinie du Créateur qui la dirige & la conduis dans toutes ses opérations par une voie simple & unique, qui fait tout le mystère du grand œuvre.
Mais cette chose appelée pierre Philosophale, Médecine universelle, Médecine dorée, existe-t-elle autant en réalité qu’en spéculation ? Comment, depuis tant de siècles, un si grand nombre de personnes, que le Ciel semblait avoir favorisés d’une science & d’une sagesse supérieure à celles du reste des hommes, l’ont-ils cherchée en vain ? Mais d’un autre côté tant d’Historiens dignes de foi, tant de savants hommes en ont attesté l’existence, & ont laissé par des écrits énigmatiques & allégoriques la manière de la faire, qu’il n’est guère possible d’en douter, quand on sait adapter ces écrits aux principes de la Nature.
Les Philosophes Hermétiques diffèrent absolument des Philosophes ou Physiciens ordinaires. Ces derniers n’ont point de système assuré. Ils en inventent tous les jours, & le dernier semble n’être imaginé que pour contredire & détruire ceux qui l’ont précédé. Enfin, si l’un s’élève & s’établit, ce n’est que sur les ruines de son prédécesseur, & il ne subsiste que jusqu’à ce qu’un nouveau vienne le culbuter, & se mettre à sa place.
Les Philosophes Hermétiques au contraire sont tous d’accord entre eux : pas un ne contredit les principes de l’autre. Celui qui écrivait il y a trente ans, parle comme celui qui vivait il y a deux mille ans. Ce qu’il y a même de singulier, c’est qu’ils ne se lassent point de répéter cet axiome que l’Église (Vincent de Lerin. Commonit.) adopte comme la marque la plus infaillible de la vérité dans ce qu’elle nous propose à croire : Quod unique, quod ab omnibus, & quod femper creditum eft, id firmiffimè credendum puta. Voyez, dirent-ils, lisez, médirez les choses qui ont été enseignées dans tous les temps, & par tous les Philosophes, la vérité est renfermée dans les endroits où ils sont tous d’accords.
Quelle apparence, en effet, que des gens qui ont vécu dans des siècles si éloignés, & dans des pays si différents pour la langue, & j’ose le dire, pour la façon de penser, s’accordent cependant tous dans un même point ? Quoi ! des Égyptiens, des Arabes, des Chinois, des Grecs, des Juifs, des Italiens, des Allemands, des Américains, des Français, des Anglais, &c. seraient-ils donc convenus sans se connaître, sans s’entendre, sans s’être communiqué particulièrement leurs idées, de parler & d’écrire tous conformé ment d’une chimère, d’un être de raison ? Sans faire entrer en ligne de compte tous les ouvrages composés sur cette matière, que l’histoire nous apprend avoir été brûlés par les ordres de Dioclétien, qui croyait ôter par-là aux Égyptiens les moyens de faire de l’or, & les priver de ce secours pour soutenir la guerre contre lui, il nous en reste encore un assez grand nombre dans toutes les langues du monde, pour justifier auprès des incrédules ce que je viens d’avancer. La seule Bibliothèque du Roi conserve un nombre prodigieux de manuscrits anciens & modernes, composés fur cette science dans différences langues. Michel Maïer disait à ce sujet, dans une Épigramme que l’on trouve au commencement de son Traité, qui a pour titre Symbola auree, mensae :
Unum opus en prifcis haec ufque ad tempora feclis
Confina diffusis gentibus ora dedit.
Qu’on lise Hermès Égyptien, Abraham, Isaac de Moiros Juifs, cités par Avicenne ; Démocrite, Orphée, Aristote (De Secretis Secretorum), Olympiodore, Héliodore (De rébus Chemicis ad Theodofium Imperatorem), Etienne (De magna & sacrâ scientîâ, ad Heraclium Caesarem), & tant d’autres Grecs ; Synesius, Théophile, Abugazal, &c. Africains ; Avicenne (De re rectâ. Tractatus ad Assem Philosophum anima artîs), Rhasis, Geber, Artéphius, Alphidius, Hamuel surnommé Senior, Rosinus, Arabes ; Albert le Grand (De Alchymiâ. Concordantia Philofophorum. De compositione compositi, &c.) Bernard Trévisan, Basile Valentin, Allemands ; Alain (Liber Chemiae) Isaac père & fils, Pontanus, Flamands ou Hollandais ; Arnaud de Villeneuve, Nicolas Flamel, Denis Zachaire, Christophe Parisien, Gui de Montanor, d’Espagnet François ; Morien, Pierre Bon de Ferrare, l’Auteur anonyme du mariage du Soleil & de la Lune, Italiens. Raymond Lulle Majorquain ; Roger Bacon (Speculum Achemiae) Hortulain, Jean Dastin, Richard, George Riplée, Thomas Nor ton, Philalèthe & le Cosmopolite Anglais ou Écossais, enfin beaucoup d’Auteurs anonymes (Turba Philofophorum, feu Codex veritdtis. Clangor Buccinae. Scala Philofophorum. Aurora confurgens. Ludus puerorum. Thefaurus Philosophiae, &c.) de tous les pays & de divers siècles : on n’en trouvera pas un seul qui ait des principes différents des autres. Cette conformité d’idées & de principes ne forme-t-elle pas au moins une présomption, que ce qu’ils enseignent à quelque chose de réel & de vrai ? Si toutes les Fables anciennes d’Homère, d’Orphée & des Égyptiens ne sont que des allégories de cet Art, comme je prétends le prouver dans cet ouvrage, par le fond des Fables mêmes, par leur origine, & par la conformité qu’elles ont avec les allégories de presque tous les Philosophes, pourra-t-on se persuader que l’objet de cette science n’est qu’un vain fantôme, qui n’eut jamais d’existence parmi les productions réelles de la Nature ?
Mais si cette science a un objet réel, si cet Art a existé, & qu’il faille en croire les Philosophes sur les choses admirables qu’ils en rapportent, pourquoi est-elle si méprisée, pourquoi si décriée, pourquoi si discréditée ? Le voici : la pratique de cet Art n’a jamais été enseignée clairement. Tous les Auteurs tant anciens que modernes qui en traitent, ne l’ont fait que sous le voile des Hiéroglyphes, des Énigmes, des Allégories & des Fables, de manière que ceux qui ont voulu les étudier, ont communément pris le change. De la s’est formée une espèce de Secte, qui pour avoir mal entendu & mal expliqué les écrits des Philosophes, ont introduit une nouvelle Chymie, & se sont imaginé qu’il n’y en avait point de réelle que la leur. Nombre de gens se sont rendus célèbres dans cette dernière. Les uns, très habiles suivant leurs principes ; les autres, extrêmement adroits dans la pratique, & particulièrement pour le tour de main requis pour la réussite de certaines opérations, se sont réunis contre la Chymie Hermétique, ils ont écrit d’une manière plus intelligible, & plus à la portée de tout le monde. Ils ont prouvé leurs sentiments par des arguments spécieux, à force de faire souvent au hasard des mélanges de différentes matières, & de les travailler à l’aveugle, sans savoir ce qu’il en résulterait, ils ont vu naître des monstres, & le même hasard qui les avait produits, a servi de base & de fondement aux principes établis en conséquence. Les mêmes mélanges réitérés, le même travail répété, ont donné précisément le même résultat ; mais ils n’ont pas fait attention que ce résultat était monstrueux, & qu’il n’était analogue qu’aux productions monstrueuses de la Nature, & non à celles qui résultent de ces procédés, quand elle se renferme dans les espèces particulières à chaque règne. Toutes les fois qu’un âne couvre une jument, il en vient un animal monstrueux appelé mulet ; parce que la nature agit toujours de la même manière quand on lui fournit les mêmes matières, & qu’on la met dans le même cas d’agir, soit pour produire des monstres, soit pour former des êtres conformes à leur espèce particulière. Si les mulets nous venaient de quelque île fort éloignée, où l’on garderait un secret inviolable sur leur naissance, nous serions certainement tentés de croire que ces animaux forment une espèce particulière, qui se multiplie à la manière des autres. Nous ne soupçonnerions pas que ce fussent des monstres. Nous sommes affectés de la même façon par les résultats de presque toutes les opérations Chimiques, & nous prenons des productions monstrueuses pour des productions faites dans l’ordre commun de la Nature. De forte qu’on pourrait dire de cette espèce de Chymie, que c’est la science de détruire méthodiquement les mixtes produits par la Nature, pour en former des monstres, qui ont à peu près la même apparence & les mêmes propriétés que les mixtes naturels. En fallait-il davantage pour se concilier les suffrages du Public ? Prévenu & frappé par ces apparences trompeuses ; inondé par des écrits subtilement raisonnés, fatigué par les invectives multipliées contre la Chymie Hermétique, inconnue même à ses agresseurs, est-il surprenant qu’il la méprise ?
Basile Valentin (Azot des Philosophes) compare les Chimistes aux Pharisiens, qui étaient en honneur & en autorité parmi le Public, à cause de leur extérieur affecté de religion & de piété. C’étaient, dit-il, des hypocrites attachés uniquement à la terre & à leurs intérêts ; mais qui abusaient de la confiance & de la crédulité du peuple, qui se laisse ordinairement prendre aux apparences, parce qu’il n’a pas la vue assez perçante pour pénétrée jusqu’au-dessous de l’écorce. Qu’on ne s’imagine cependant pas que par un tel discours je prétende nuire à la Chymie de nos jours. On a trouvé le moyen de la rendre utile, & l’on ne peut trop louer ceux qui en font une étude assidue. Les expériences curieuses que la plupart des Chimistes ont faites, ne peuvent que satisfaire le Public. La Médecine en retire tant d’avantages, que ce serait être ennemi du bien des Peuples, que de la décrier. Elle n’a pas peu contribué aussi aux commodités de la vie, par les méthodes qu’elle a donné pour perfectionner la Métallurgie, & quelques autres Arts. La porcelaine, la faïence, sont des fruits de la Chymie. Elle fournit des matières pour les teintures, pour les verreries, &c. Mais parce que son utilité est reconnue, doit-on en conclure qu’elle est la seule & vraie Chymie ? & faut-il pour cela rejeter & mépriser la Chymie Hermétique ? Il est vrai qu’une infinité de gens se donnent pour Philosophes, & abusent de la crédulité des sots. Mais est-ce la faute de la science Hermétique ? Les Philosophes ne crient-ils pas assez haut pour se faire entendre à tout le monde, & pour le prévenir contre les pièges que lui tendent ces sortes de gens ? Il n’en est pas un qui ne dise que la matière de cet Art est de vil prix, & même qu’elle ne court rien, que le feu, pour la travailler, ne coûte pas davantage, qu’il ne faut qu’un vase, ou tout au plus deux pour tout le cours de l’œuvre. Écoutons d’Espagnet (Can. 35.) : « L’œuvre Philosophique demande plus de temps & de travail que de dépenses, car il en reste très peu à faire à celui qui a la matière requise. Ceux qui demandent de grandes sommes pour le menée à sa fin ont plus de confiance dans les richesses d’autrui, que dans la science de cet Art. Que celui qui en est amateur se tienne donc sur ses gardes, & qu’il ne donne pas dans les pièges que lui tendent des fripons, qui en veulent à sa bourse dans le temps même qu’ils leur promettent des monts d’or. Ils demandent le Soleil pour se conduire dans les opérations de cet Art, parce qu’ils n’y voient goutte. » Il ne faut donc pas s’en prendre à la Chymie Hermétique, qui n’en est pas plus responsable que la probité l’est de la friponnerie. Un ruisseau peut être sale, puant par les immondices qu’il ramasse dans son cours, sans que sa source en soit moins pure, moins belle & moins limpide.
Ce qui décrie encore la science Hermétique, sont ces bâtards de la Chymie vulgaire, connus ordinairement sous les noms de souffleurs, & de chercheurs de pierre Philosophale. Ce sont des idolâtres de la Philosophie Hermétique. Toutes les recettes qu’on leur propose, sont pour eux autant de Dieu, devant lequel ils fléchissent le genou. Il se trouve un bon nombre de cette sorte de gens très bien instruits des opérations ce la Chymie vulgaire ; ils ont même beaucoup d’adresse dans le tour de main, mais ils ne sont pas instruits des principes de la Philosophie Hermétique, & ne réussiront jamais. D’autres ignorent jusqu’aux principes mêmes de la Chymie vulgaire, & ce sont proprement les souffleurs. C’est à eux qu’il faut appliquer le proverbe : Alchemia est ars, cujus initium laborare, médium mentiri, finis mendicare.
La plupart des habiles Artistes dans la Chymie vulgaire ne nient pas la possibilité de la pierre Philosophale ; le résultat d’un grand nombre de leurs opérations la leur prouve assez clairement. Mais ils sont esclaves du respect humain ; ils n’oseraient avouer publiquement qu’ils la reconnaissent possible, parce qu’ils craignent de s’exposer à la risée des ignorants, & des prétendus savants que le préjugé aveugle. En public ils en badinent comme bien d’autres, ou en parlent au moins avec tant d’indifférence, qu’on ne les soupçonne même pas de la regarder comme réelle, pendant que les essais qu’ils font dans le particulier tendent presque tous à sa recherche. Après avoir passé bien des années au milieu de leurs fourneaux sans avoir réussi, leur vanité s’en trou ve offensée, ils ont honte d’avoir échoué, & cherchent ensuite à s’en dédommager, ou à s’en venger en disant du mal de la chose donc ils n’ont pu obtenir la possession. C’étaient des gens qui n’avaient pas leurs semblables pour la théorie & la pratique de la Chymie, ils s’étaient donnés pour tels ; ils l’avaient prouvé tant bien que mal ; mais à force de le dire ou de le faire dire par d’autres, on le croyait comme eux. Que sur la fin de leurs jours ils s’avisent de décrier la Philosophie Hermétique, on n’examinera pas s’ils le font à tort ; la réputation qu’ils s’étaient acquise répond qu’ils ont droit de le faire, & l’on n’oserait ne pas leur applaudir. Oui, dit-on, si la chose avait été faisable, elle n’eût pu échapper à la science, à la pénétration & à l’adresse d’un aussi habile homme. Ces impressions se fortifient insensiblement ; un second, ne s’y étant pas mieux pris que le premier, a été frustré de son espérance & de ses peines ; il joint sa voix à celle des autres, il crie même plus fort s’il le peut ; il se fait entendre, la prévention se nourrit, on vient enfin au point de dire avec eux que c’est une chimère, & qui plus est, on se le persuade sans connaissance de cause. Ceux à qui l’expérience a prouvé le contraire, contents de leur sort, n’envient point les applaudissements du peuple ignorant. Sapientiam & doctrinam ftulti (Prov. c. I.) defcipiunt. Quelques-uns ont écrit pour le désabuser (Beccher, Stalh, M. Potth, M. de Justi dans ses Mémoires, en prennent ouvertement la défense.) , il n’a pas voulu secouer le joug du préjugé, ils en sont restés là.
Mais enfin en quoi consiste donc la différence qui se trouve entre la Chymie vulgaire & la Chymie Hermétique ? La voici. La première est proprement l’art de détruire les composés que la Nature a faits ; & la seconde est l’art de travailler avec la Nature pour les perfectionner. La première met en usage le tyran furieux & destructeur de la Nature : la seconde emploie son agent doux & bénin. La Philosophie Hermétique prend pour matière de son travail les principes secondaires ou principiés des choses, pour les conduire à la perfection donc ils font susceptibles, par des voies & des procédés conformes à ceux de la Nature. La Chymie vulgaire prend les mixtes parvenus déjà au point de leur perfection, les décompose, & les détruit. Ceux qui seront curieux de voir un parallèle plus étendu de ces deux Arts, peuvent avoir recours à l’ouvrage qu’un des grands antagonistes de la Philosophie Hermétique, le P. Kircker Jésuite, a composé, & que Mangée a inféré dans le premier volume de sa Bibliothèque de la Chymie curieuse. Les Philosophes Hermétiques ne manquent guère de marquer dans leurs ouvrages la différence de ces deux Arts. Mais la marque la plus infaillible à laquelle on puisse distinguer un Adepte d’avec un Chymiste, est que l’Adepte, suivant ce qu’en disent tous les Philosophes, ne prend qu’une seule chose, ou tout au plus deux de même natures, un seul vase ou deux au plus, & un seul fourneau pour conduire l’œuvre à sa perfection ; le Chymiste au contraire travaille sur toutes sortes de matières indifféremment. C’est aussi la pierre de touche à laquelle il faut éprouver ces fripons de souffleurs, qui en veulent à votre bourse, qui demandent de l’or pour en faire, & qui, au lieu d’une transmutation qu’ils vous promettent, ne font en effet qu’une translation de l’or de votre bourse dans la leur. Cette remarque ne regarde pas moins les tourneurs de bonne foi & de probité, qui croient être dans la bonne voie, & qui trompent les autres en se trompant eux-mêmes. Si cet ouvrage fait assez d’impression sur les esprits pour persuader la possibilité & la réalité de la Philosophie Hermétique, Dieu veuille qu’il serve aussi à désabuser ceux qui ont la manie de dépenser leurs biens à souffler du charbon, à élever des fourneaux, à calciner, à sublimer, à distiller, enfin à réduire tout à rien, c’est-à-dire, en cendre & en fumée. Les Adeptes ne courent point après l’or & l’argent. Morien en donna une grande preuve au Roi Calid. Celui-ci ayant trouvé beaucoup de livres qui traitaient de la science Hermétique, & ne pouvant y rien comprendre, fit publier qu’il donnerait une grande récompense à celui qui les lui expliquerait (Entretien du Roi Calid). L’appas de cette récompense y conduisit un grand nombre de souffleurs. Morien, l’Hermite Morien sortit alors de son désert, attiré non par la récompense promise, mais par le désir de manifester la puissance de Dieu, & combien il est admirable dans ses œuvres. Il fut trouver Calid, & demanda, comme les autres, un lieu propre à travailler, afin de prouver par ses œuvres la vérité de ses paroles. Morien ayant fini ses opérations, laissa la pierre parfaite dans un vase, autour duquel il écrivit : « Ceux qui ont eux-mêmes tous ce qu’il leur faut, n’ont besoin ni de récompense, ni du secours d’autrui ». Il délogea ensuite sans dire mot, & retourna dans sa solitude. Calid ayant trouvé ce vase, & lu l’écriture, sentit bien ce qu’elle signifiait ; & après avoir fait l’épreuve de la poudre, il chassa ou fit mourir tous ceux qui avaient voulu le tromper.
Les Philosophes disent donc avec raison que cette pierre est comme le centre & la source des vertus, puisque ceux qui la possèdent, méprisent toutes les vanités du monde, la sotte gloire, l’ambition, qu’ils ne font pas plus de cas de l’or, que du sable & de la vile poussière (Sapient. cap. 7.), & l’argent n’est pour eux que de la boue. La sagesse seule fait impression sur eux, l’envie, la jalousie & les autres passions tumultueuses n’excitent point de tempêtes dans leur cœur ; ils n’ont d’autres désirs que de vivre selon Dieu, d’autre satisfaction que de se rendre en secret utile au prochain, & de pénétrer de plus en plus dans intérieur des secrets de la Nature. La Philosophie Hermétique est donc l’école de la piété & de la Religion. Ceux à qui Dieu en accorde la connaissance étaient déjà pieux, ou ils le deviennent (Flamel Hiéroglyp.). Tous les Philosophes commencent leurs ouvrages par exiger de ceux qui les lisent, avec dessein de pénétrer dans le sanctuaire de la Nature, un cœur droit & un esprit craignant Dieu : Initium fapientiae, timor Dominii ; un caractère compatissant, pour secourir les pauvres, une humilité profonde, & un dessein formel de tout faire pour la gloire du Créateur, qui cache ses secrets aux superbes & aux faux sages du monde, pour les manifester aux humbles (Matth. c. II.).
Lorsque notre premier Père entendit prononcer l’arrêt de mort pour punition de sa désobéissance, il entendit en même temps la promesse d’un Libérateur qui devait sauver tout le genre humain. Dieu tout miséricordieux ne voulut pas permettre que le plus bel ouvrage de ses mains pérît absolument. La même sagesse qui avait disposé avec tant de bonté le remède pour l’âme, n’oublia pas sans doute d’en indiquer un contre les maux qui devaient affliger le corps. Mais comme tous les hommes ne mettent pas à profit les moyens de salut que Jésus-Christ nous a mérités, & que Dieu offre à tous, de même tous les hommes ne savent pas user du remède propre à guérir les maux du corps, quoique la matière dont ce re mède se fait soit vile, commune, & présente à leurs yeux, qu’ils la voient sans la connaître, & qu’ils l’emploient à d’autres usages qu’à, celui qui lui est véritablement propre (Basile Valentin, Azot des Phil. & le Cosmopol.). C’est ce qui prouve bien que c’est un don de Dieu, qui en favorise celui qu’il lui plaît. Vir insipiens non cognoscet, & sulltus non intelliget haec. Quoique Salomon, le plus sage des hommes, nous dise : Altissimus de terra, creavit medicinam : & posuit Deus super terram medicamentum quod sapiens non despiciet (Eccl.c. 38.).
C’est cette matière que Dieu employa pour manifester sa sagesse dans la composition de tous les êtres. Il l’anima du souffle de cet esprit, qui était porté sur les eaux, avant que sa toute-puissance eût débrouillé le chaos de l’Univers. C’est elle qui est susceptible de toutes les formes, & qui n’en a proprement aucune qui lui soit propre (Bas. Val.). Aussi la plupart des Philosophes comparent-ils la confection de leur pierre à la création de l’Univers. Il y avait, dit l’Écriture (Genes. c. I.) , un chaos confus, duquel aucun individu n’était distingué. Le globe terrestre était submergé dans les eaux : elles semblaient contenir le Ciel, & renfermer dans leur sein les semences de toutes choses. Il n’y avait point de lumière, tout était dans les ténèbres. La lumière parut, elle les dissipa, & les astres furent placés au firmament. L’œuvre Philosophique est précisément la même chose. D’abord c’est un chaos ténébreux, tout y paraît tellement confus, qu’on ne peut rien distinguer séparément des principes qui composent la matière de la pierre. Le Ciel des Philosophes est plongé dans les eaux, les ténèbres en couvrent toute la surface ; la lumière enfin s’en sépare ; la Lune & le Soleil se manifestent, & viennent répandre la joie dans le cœur de l’Artiste, & la vie dans la matière.
Ce chaos consiste dans le sec & l’humide. Le sec constitue la terre, l’humide est l’eau. Les ténèbres sont la couleur noire, que les Philosophes appellent le noir plus noir que le noir même, nigrum nigro nigrius. C’est la nuit Philosophique, & les ténèbres palpables. La lumière dans la création du monde parut avant le Soleil, c’est cette blancheur tant désirée de la matière qui succède à la couleur noire. Le Soleil paraît enfin de couleur orangée, dont le rouge se fortifie peu à peu jusqu’à la couleur rouge de pourpre : ce qui fait le complément du premier œuvre.
Le Créateur voulut ensuite mettre le sceau à son ouvrage : il forma l’homme en le pétrissant de terre, & d’une terre qui paraissait inanimée : il lui inspira un souffle de vie. Ce que Dieu fit alors à l’égard de l’homme, l’agent de la Nature, que quelques-uns nomment son Archée (Paracelse, Van Helmont.), le fait sur la terre ou limon Philosophique. Il la travaille par son action intérieure, & l’anime de manière qu’elle commence à vivre, & à se fortifier de jour en jour jusqu’à sa perfection. Morien (Loc. cit.) ayant remarqué cette analogie, a expliqué la confection du Magistère par une comparaison prise de la création & de la génération de l’homme. Quelques-uns même prétendent qu’Hermès parle de la résurrection des corps, dans son Pymandre, parce qu’il la conclut de ce qu’il voyait se passer dans le progrès du Magistère. La même matière qui avait été poussée à un certain degré de perfection dans le premier œuvre, se dissout & se putréfie ; ce qu’on peut très bien appeler une mort, puisque notre Sauveur l’a dit du grain que l’on sème (Loc. cit. (c) Flamel.) nisi granum frumenti cadens in terram mortuum suerit, ipsum solum manet. Dans cette putréfaction, la matière Philosophique devient une terre noire volatile, plus subtile qu’aucune autre poudre. Les Adeptes l’appellent même cadavre lorsqu’elle est dans cet état, & disent qu’elle en a l’odeur : non, dit Flamel (Flamel.), que l’Artiste sente une odeur puante, puisqu’elle se fait dans un vase scellé ; mais il juge qu’elle est telle par l’analogie de sa corruption avec celle des corps morts. Cette poudre ou cendre, que Morien dit qu’il ne faut pas mépriser, parce qu’elle doit revivre, & qu’elle renferme le diadème du Roi Philosophe, reprend en effet vigueur peu à peu, à mesure qu’elle sort des bras de la mort, c’est-à-dire, de la noirceur : elle se revivifie & prend un éclat plus brillant, un état d’incorruptibilité bien plus noble que celui qu’elle avait avant sa putréfaction.
Lorsque les Égyptiens observèrent cette métamorphose, ils en prirent occasion de feindre l’existence du Phénix, qu’ils disaient être un oiseau de couleur de pourpre, qui renaissait de ses propres cendres. Mais cet oiseau absolument fabuleux n’est autre que la pierre des Philosophes parvenue à la couleur de pourpre après sa putréfaction.
Plusieurs anciens Philosophes éclairés par ces effets admirables de la Nature en ont conclu avec Hermès, dont ils avaient puisé les principes en Égypte, qu’il y avait une nouvelle vie après que la mort nous avait ravi celle-ci. C’est ce qu’ils ont voulu prouver i quand ils ont parlé de la résurrection des plantes de leurs propres cendres en d’autres plantes de même espèce. On n’en trouve point qui ait parlé de Dieu & de l’homme avec tant d’élévation & de noblesse. Il explique même comment on peut dire des hommes qu’ils sont des Dieux, Ego dixi Dii estis, & filii excelsi omnes, dit David, & Hermès (Pymand. c. II.) : « L’âme, o Tat, est de la propre essence de Dieu. Car Dieu a une essence, & telle qu’elle puisse être, lui seul se connaît. L’âme n’est pas une partie séparée de cette essence divine, comme on sépare une partie d’un tout matériel, mais elle en est comme une effusion ; à peu près comme la clarté du Soleil n’est pas le Soleil même. Cette âme est un Dieu dans les hommes, c’est pourquoi l’on dit des hommes qu’ils sont des Dieux, parce que ce qui constitue proprement l’humanité confine avec la Divinité. »
Quelles doivent donc être les connaissances de l’homme ? est-il surprenant qu’éclairé par le Père des lumières, il pénètre jusque dans les replis les plus sombres & les plus cachés de la Nature ? qu’il en connaisse les propriétés, & qu’il sache les mettre en usage ? Mais Dieu est maître de distribuer ses dons comme il lui plaît. S’il a été assez bon pour établir un remède contre les maladies qui affligent l’humanité, il n’a pas jugé à propos de le faire connaître à tout le monde. Morien dit en conséquence (Entret, de Calid. & de Morien.), « que le Magistère n’est autre que le secret des secrets du Dieu très-haut, grand, sage & créateur de tout ce qui existe, & que lui-même a révélé ce secret à ses saints Prophètes, dont il a placé les âmes dans son saint Paradis. »
Si ce secret est un don de Dieu, dira quelqu’un, il doit sans doute être mis dans la classe des talents que Dieu confie, & que l’on ne doit pas enfouir. Si les Philosophes sont des gens si pieux, si charitables, pourquoi voit-on si peu de bonnes œuvres de leur part ? Un seul Nicolas Flamel en France a bâti & doté des Églises & des Hôpitaux. Ces monuments subsistent encore aujourd’hui au milieu & à la vue de tout Paris. S’il y a d’autres Philosophes, pourquoi ne suivent-ils pas un si bon exemple ? Pourquoi ne guérissent-ils pas les malades ? Pourquoi ne relèvent-ils pas des familles d’honnêtes gens que la misère accable ? Je réponds à cela, qu’on ne sait pas tout le bien qui se fait en secret. On ne doit pas le faire en le publiant à son de trompe, la main gauche, selon le précepte de Jésus-Christ notre Sauveur, ne doit pas savoir le bien que la droite fait. On a même ignoré jusqu’après la mort de Flamel qu’il était l’auteur unique de ces bonnes œuvres. Les figures hiéroglyphes qu’il fit placer dans les Charniers des Saints Innocents, ne présentaient rien que de pieux & de conforme à la Religion. Il vivait lui-même dans l’humilité, sans faste, & sans donner le moindre soupçon du secret dont il était possesseur. D’ail leurs il pouvait avoir dans ce temps là des facilités que l’on n’a pas eues depuis longtemps pour faire ces bonnes œuvres. Les Philosophes ne sont pas si communs que les Médecins. Ils sont en très petit nombre. Ils possèdent le secret pour guérir toutes les maladies, ils ne manquent pas de bonne volonté pour faire du bien à tout le monde ; mais ce monde est si pervers, qu’il est dangereux pour eux de le faire. Ils ne le peuvent sans courir risque de leur vie. Guériront-ils quelqu’un comme par mira cle ? On entendra s’élever un murmure parmi les Médecins & le Peuple, & ceux mêmes qui doutaient le plus de l’existence du remède Philosophique le soupçonneront alors existant. On suivra cet homme, on observera ses démarches, le bruit s’en répandra ; des avares, des ambitieux le poursuivront pour avoir son secret. Que pourra-t-il donc espérer, que des persécutions, ou l’exil volontaire de sa patrie ?
Les exemples du Cosmopolite & de Philalèthe en sont une preuve bien convaincante. « Nous sommes, dit ce dernier (Introit. Apert, c. 13.) comme enveloppés dans la malédiction & les opprobres : nous ne pouvons jouir tranquillement de la société de nos amis ; quiconque nous découvrira pour ce que nous sommes, voudra ou extorquer notre secret, ou machiner notre perte, si nous le lui refusons. Le monde est si méchant & si pervers aujourd’hui, l’intérêt & l’ambition dominent tellement les hommes, que toutes leurs actions n’ont d’autre but. Voulons-nous, comme les Apôtres, opérer des œuvres de miséricorde ? On nous rend le mal pour le bien. J’en ai fait l’épreuve depuis peu dans quelques lieux éloignés. J’ai guéri comme par miracle quelques moribonds abandonnés des Médecins, & pour éviter la persécution, je me suis vu obligé plus d’une fois en pareil cas de changer de nom, d’habit, de me faire raser les cheveux & la barbe, & de m’enfuir à la faveur de la nuit ». À quels dangers encore plus pressants ne s’exposerait pas un Philosophe qui ferait la transmutation ? Quoique son dessein ne fût que d’en faire usage pour une vie fort simple, & pour en faire-part à ceux qui sont dans le besoin. Cet or plus fin, & plus beau que l’or vulgaire, suivant ce qu’ils en disent, sera bientôt reconnu. Sur cet indice seul on soupçonnera le porteur, & peut-être de faire la fausse monnaie. Quelles affreuses conséquences n’aurait pas à craindre pour lui un Philosophe chargé d’un tel soupçon ?
Je fais qu’un bon nombre de Médecins n’exercent pas leur profession, tant par des vues d’intérêt, que par envie de rendre service au Public, mais tous ne sont pas dans ce cas là. Les uns se réjouiront de voir faire du bien à leur prochain, d’autres seront mortifiés de ce qu’on les prive de l’occasion de grossir leurs revenus. La jalousie ne manquerait pas de s’emparer de leur cœur, & la vengeance tarderait-elle à faire sertir ses effets ? La science Hermétique ne s’apprend pas dans les écoles de Médecine, quoiqu’on ne puisse guère douter qu’Hippocrate ne l’ait sue, lorsqu’on pèse bien les expressions éparses dans ses ouvrages, & l’éloge qu’il fit de Démocrite aux Abdéritains, qui regardaient ce Philosophe comme devenu insensé, parce qu’au retour d’Égypte, il leur distribua presque tous les biens de patrimoine qui lui restaient, afin de vivre en Philosophe dans une petite maison de campagne éloignée du tumulte. Cette preuve serait cependant bien insuffisante pour l’antiquité de la science Hermétique, mais il y en a tant d’autres, qu’il faut n’avoir pas lu les Auteurs anciens pour la nier. Que veut dire (Olymp. 6.) Pindare, lorsqu’il débite que le plus grand des Dieux fit tomber dans la ville de Rhode une neige d’or, faite par l’art de Vulcain ? Zosime Panopolite, Eusebe, & Synesius nous apprennent que cette science fut longtemps cultivée à Memphis en Égypte. Les uns & les autres citent les ouvrages d’Hermès. Plutarque (Théolog. Phyfico Graecor.) dit que l’ancienne Théologie des Grecs & des Barbares n’était qu’un discours de Physique caché sous le voile des Fables. Il essaye même de l’expliquer, en disant que par Latone ils entendaient, la nuit ; par Junon, la terre ; par Apollon, le soleil ; & par Jupiter, la chaleur. Il ajoute peu après que les Égyptiens disaient qu’Osiris était le Soleil, Isis la Lune, Jupiter l’esprit universel répandu dans toute la Nature, & Vulcain le feu, &c. Manéthon s’étend beaucoup là-dessus.
Origène (L. I. Contre Celse) dit que les Égyptiens amusaient le peuple par des fables, & qu’ils cachaient leur Philosophie sous le voile des noms des Dieux du pays. Coringius, malgré tout ce qu’il a écrit contre la Philosophie Hermétique, s’est vu contraint par des preuves solides d’avouer que les Prêtres d’Égypte exerçaient l’art de faire de l’or, & que la Chymie y a pris naissance. Saint Clément d’Alexandrie fait dans ses Stromates un grand éloge de six ouvrages d’Hermès sur la Médecine. Diodore de Sicile parle allez au long (Antiq. 1. 4. c. 2.) d’un secret qu’avaient les Rois d’Égypte pour tirer de l’or d’un marbre blanc qui se trouvait sur les frontières de leur Empire. Strabon (Geogr. 1. 17.) fait aussi mention d’une pierre noire dont on faisait beaucoup de mortiers à Memphis. On verra dans la suite de cet ouvrage, que cette pierre noire, ce marbre blanc & cet or n’étaient qu’allégoriques, pour signifier la pierre des Philosophes parvenue à la couleur noire, que les mêmes Philosophes ont appelé mortier, parce que la matière se broie & se dissout. Le marbre blanc était cette même matière parvenue à la blancheur, appelée marbre, à cause de sa fixité. L’or était l’or Philosophique qui se tire & naît de cette blancheur, ou la pierre fixée au rouge : on trouvera ces explications plus détaillées dans le cours de cet ouvrage.
Philon Juif (Lib. I. de vitâ Mesis) rapporte que Moïse avait appris en Égypte l’Arithmétique, la Géométrie, la Musique, & la Philosophie symbolique, qui ne s’y écrivaient jamais que par des caractères sacrés, l’Astronomie & les Mathématiques. S. Clément d’Alexandrie s’exprime dans les mêmes termes que Philon, mais il ajoute la Médecine & la connaissance des Hiéroglyphes, que les Prêtres n’enseignaient qu’aux enfants des Rois du pays & aux leurs propres.
Hermès fut le premier qui enseigna toutes ces sciences aux Égyptiens, suivant Diodore de Sicile (Lib. 2. c. I.), & Strabon (Lib. 17.). Le P. Kircker, quoique fort déchaîné contre la Philosophie Hermétique, a prouvé lui-même (Oedyp. -Aegypt, T. 2.p.2.) qu’elle était exercée en Égypte. On peut voir aussi Diodore (Antiq. i. c. 11. ) & Julius Matern. Firmicus (lib. 3.0. i. de Petosiri & Nicepso.) S. Clément d’Alexandrie (Strom. 1. 6.) s’exprime ainsi à ce sujet : Nous avons encore quarante-deux ouvrages d’Hermès très utiles & très nécessaires. Trente-six de ces livres renferment toute la Philosophie des Égyptiens ; & les autres six regardent la Médecine en particulier : l’on traite de la construction du corps ou anatomie ; le second, des maladies ; le troisième, des instruments ; le quatrième, des médicaments ; le cinquième, des yeux ; & le sixième, des maladies des femmes.
Homère avait voyagé en Égypte (Diod. de Sic. 1. I. c. 2.), & y avait appris bien des choses dans la fréquentation qu’il eut avec les Prêtres de ce pays-là. On peut même dire que c’est là qu’il puisa ses Fables. Il en donne de grandes preuves dans plusieurs endroits de ses ouvrages, & en particulier dans son Hymne III. à Mercure, où il dit que ce Dieu fut le premier qui inventa l’art du feu. Homère parle même d’Hermès comme de l’auteur des richesses, & le nomme en conséquence. C’est pour cela qu’il dit (Ibid. v. 249. ) qu’Apollon ayant été trouver Hermès pour avoir des nouvelles des bœufs qu’on lui avait volés, il le vit couché dans son antre obscur, plein de nectar, d’ambroisie, d’or & d’argent, & d’habits de Nymphes rouges & blancs. Ce nectar, cette ambroisie & ces habits de Nymphes seront expliqués dans le cours de cet ouvrage. Esdras, dans ton Quatrième liv. chap. 8. s’exprime ainsi. Quomodo interrogabis terram, & dicet tibit quoniam dabit terram multam magis, unde fiat fictile, parvum autem pulverem unde aurum sit.
Étienne de Byzance était si persuadé qu’Hermès était l’auteur de la Chymie, & en avait une si grande idée, qu’il n’a pas fait difficulté de nommer l’Égypte même [mot manquant], & Vossius (de Idol. ) a cru devoir corriger ce mot par celui [mot manquant]. C’est sans doute ce qui avait aussi engagé Homère à feindre que ces plantes Moly & Nepenthes, qui avaient tant de vertus, venaient d’Égypte. Pline (Lib.13.c : 2.) en rend témoignage en ces termes ; Homerus quidem primus dodrinarum & antiquitatis parens, multus alias in admiratione Circes, gloriam herbarum AEgypto tribuit. Herbas certe a Egyptias à regis uxore traditas suae Helenae plurimas narrat, ac nobile illud nepenthes, oblivionem tristitiae veniamque afferens, ab Helena nuque omnibus mortalibus propinandum.
Il est donc hors de doute que l’Art Chymique d’Hermès était connu chez les Égyptiens. Il n’est guère moins constant que les Grecs qui voyagèrent en Égypte, l’y apprirent, au moins quelques-uns, & que l’ayant appris sous des hiéroglyphes, ils l’enseignèrent ensuite sous le voile des fables. Eustathius nous le donne assez à en tendre dans son commentaire sur l’Iliade.
L’idée de faire de l’or par le secours de l’Art n’est donc pas nouvelle ; outre les preuves que nous en avons données, Pline (Lib. 33. c. 4) le confirme par ce qu’il rapporte de Caligula : « L’amour & l’avidité que Caïus Caligula avait pour l’or, engagèrent ce Prince à travailler pour s’en procurer. il fit donc cuire, dit cet Auteur, une grande quantité d’orpiment, & réussit en effet à faire de l’or excellent, mais en petite quantité, qu’il y avait beaucoup plus de perte que de profit ». Caligula savait donc qu’on pouvait faire de l’or artificiellement, la Philosophie Hermétique était donc connue.
Quant aux Arabes, personne ne doute que la Chymie Hermétique & la vulgaire n’aient été toujours en vigueur parmi eux. Outre qu’Albusaraius nous apprend (Dynastiâ nonâ.) que les Arabes nous ont conservé un grand nombre d’ouvrages des Chaldéens, des Egyptiens & des Grecs par les tra ductions qu’ils en avaient faites en leur langue, nous avons encore les écrits de Geber, d’Avicenne, d’Abudali, d’Alphidius, d’Alchindis & de beaucoup d’autres sur ces matières. On peut même dire que la Chymie s’est répandue dans toute l’Europe par leur moyen. Albert le Grand, Archevêque de Ratisbonne, est un des premiers connus depuis les Arabes. Entre les autres ouvrages pleins de science & d’érudition sur la Dialectique, les Mathématiques, la Physique, la Métaphysique, la Théologie & la Médecine, on en trouve plusieurs sur la Chymie, dont l’un porte pour titre de Alchymia : on l’a farci dans la suite d’une infinité d’additions & de sophistications. Le second est intitulé De concordantia. Philosophorum, le troisième, De compositione compositi. Il a fait aussi un traité des minéraux, à la fin duquel il met un article particulier de la matière des Philosophes sous le nom de Electrum minerale.
Dans le premier de ces Traités il dit : « L’envie de m’instruire dans la Chymie Hermétique, m’a fait parcourir bien des Villes & des Provinces, visiter les gens savants pour me mettre au fait de cette science. J’ai transcrit, & étudié avec beaucoup de soins & d’attention les livres qui en traitent, mais pendant longtemps je n’ai point reconnu pour vrai ce qu’ils avancent. J’étudiai de nouveau les livres pour & contre, & je n’en pus tirer ni bien ni profit. J’ai rencontré beaucoup de Chanoines tant savants qu’ignorants dans la Physique, qui se mêlaient de cet Art, & qui y avaient fait des dépenses énormes ; malgré leurs peines, leurs travaux et leur argent, ils n’avaient point réussi. Mais tout cela ne me rebuta point ; je me mis moi-même à travailler ; je fis de la dépense, je lisais, je veillais ; j’allais d’un lieu à un autre, & je méditais sans cesse sur ces paroles d’Avicenne ; Si la chose est, comment est-elle ? si elle n’est pas, comment n’est-elle pas ? Je travaillais donc, j’étudiai avec persévérance, jusqu’à ce que je trouvais ce que je cherchais. J’en ai l’obligation à la grâce du Saint-Esprit qui m’éclaira, & non à ma science ». Il dit aussi dans son Traité des minéraux (Lib. 3. c. I.) : « Il n’appartient pas aux Physiciens de déterminer & de juger de la transmutation des corps métalliques, & du changement de l’un dans l’autre : c’est là le fait de l’Art, appelé Alchimie. Ce genre de science est très bon & très certain, parce qu’elle apprend à connaître chaque chose par sa propre cause ; & il ne lui est pas difficile de distinguer des choses mêmes les parties accidentelles qui ne sont pas de sa nature ». Il ajoure ensuite dans le chapitre second du même livre : « La première matière des métaux est un humide onctueux, subtil, incorporé, &mêlé fortement avec une matière terrestre. » C’est parler en Philosophe, & conformément à ce qu’ils en disent tous, comme on le verra dans la suite.
Arnaud de Villeneuve, Raymond Lulle son difficile, & Flamel parurent peu de temps après ; le nombre augmenta peu à peu, & cette science se répandit dans tous les Royaumes de l’Europe. Dans le siècle dernier, on vit le Cosmopolite, d’Espagnet, & le Philalèthe, sans doute qu’il y en avait bien d’autres, & qu’il en existe encore aujourd’hui ; mais le nombre en est si petit ou ils se trouvent tellement cachés, qu’on ne saurait les découvrir. C’est une grande preuve qu’ils ne cherchent pas la gloire du monde, ou du moins qu’ils craignent les effets de sa perversité. Ils se tiennent même dans le silence, tant du côté de la parole, que du côté des écrits. Ce n’est pas qu’il ne paraisse de temps en temps quelques ouvrages sur cette matière ; mais il suffit d’avoir lu & médité ceux des vrais Philosophes, pour s’apercevoir bientôt qu’ils ne leur ressemblent que par les termes barbares, & le style énigmatique, mais nullement pour le fond. Leurs Auteurs avaient lu de bons livres ; ils les citent assez souvent, mais ils le font si mal à propos, qu’ils prouvent clairement, ou qu’ils ne les ont point médités, ou qu’ils l’ont fait de manière à adapter les expressions des Philosophes aux idées fausses que la prévention leur avait mises dans l’esprit à l’égard des opérations & de la matière, & non point en cherchant à rectifier leurs idées sur celle des Auteurs qu’ils lisaient. Ces ouvrages des faux Philosophes sont en grand nombre ; tout le monde a voulu se mêler d’écrire, & la plupart sans doute pour trouver dans la bourse du Libraire une ressource qui leur manquait d’ailleurs, ou du moins pour se faire un nom qu’ils ne méritent certainement pas. Un Auteur souhaitait autrefois que quelque vrai Philosophe eût assez de charité envers le Public pour publier une liste de bons Auteurs dans ce genre de sciences, afin d’ôter à un grand nombre de personnes la confiance avec laquelle ils lisent les mauvais qui les induisent en erreur. Olaus Borrichius, Danois, fit imprimer en conséquence, sur la fin du siècle dernier, un ouvrage qui a pour titre : Conspectus Chymicorum celebriorum. Il fait des articles séparés de chacun, & dit assez prudemment ce qu’il en pense. Il exclut un grand nombre d’Auteurs de la classe des vrais Philosophes : mais tous ceux qu’ils donnent pour vrais le sont-ils en effet ? D’ailleurs, le nombre en est si grand, qu’on ne sait lesquels choisir préférablement à d’autres. On doit être par conséquent fort embarrassé quand on veut s’adonner à cette étude. J’aimerais donc mieux m’en tenir au sage conseil de d’Espagnet, qu’il donne en ces ter mes dans son Arcanum Hermeticae Philofophiae opus, can. 9. « Celui qui aime la vérité de cette science doit lire peu d’Auteurs ; mais marqués au bon coin ». Et can. 10. « Entre les bons Auteurs qui traitent de cette Philosophie abstraite, & de ce secret Physique, ceux qui en ont parlé avec le plus d’esprit, de solidité & de vérité sont, entre les anciens, Hermès (Table d’Émeraude & les sept chapitres.) & Morien Romain (Entretien du Roi Calid & de Morien.), entre les modernes, Raymond Lulle, que j’estime & que je considère plus que tout les autres, & Bernard, Comte de la Marche-Trévisanne, connu sous le nom du bon Trévisan (La Philosophie des Métaux, & sa Lettre à Thomas de Boulogne.). Ce que le subtil Raymond Lulle a omis, les autres n’en ont point fait mention. Il est donc bon de lire, relire & méditer sérieusement son testament ancien & son codicille, comme un legs d’un prix inestimable, dont il nous a fait présent ; à ces deux ouvrages on joindra la lecture de ses deux pratiques (la plupart des autres livres de Raymond Lulle qui ne sont pas cités ici sont plus qu’inutiles.). On y trouve tout ce qu’on peut désirer, particulièrement la vérité de la matière, les degrés du feu, le régime au moyen duquel on parfait l’œuvre ; toutes choses que les Anciens se sont étudiés de cacher avec plus de soins. Aucun autre n’a parlé si clairement & si fidèlement des causes cachées des choses, & des mouvements secrets de la Nature. Il n’a presque rien dit de l’eau première & mystérieuse des Philosophes ; mais ce qu’il en dit est très significatif ».
« Quant à cette eau limpide recherchée de tant de personnes, & trouvée de si peu, quoiqu’elle soit présente à tout le monde & qu’il en fait usage. Un noble Polonais, homme d’esprit & savant, a fait mention de cette eau qui est la base de l’œuvre, assez au long dans ses Traités qui ont pour titre : Novum lumen, Chemicum ; Parabola ; Enigma ; de Sulfure. Il en a parlé avec tant de clarté, que celui qui en demanderait davantage ne serait pas capable d’être contenté par d’autres. »
« Les Philosophes, continue le même Auteur, s’expliquent plus volontiers & avec plus d’énergie par un discours muet, c’est-à-dire, par des figures allégoriques & énigmatiques, que par des écrits ; tels sont, par exemple, la table de Senior ; les peintures allégoriques du Rosaire ; celles d’Abraham Juif, rapportées par Flamel, & celles de Flamel même. De ce nombre sont aussi les emblèmes de Michel Maïer, qui y a renfermé, & comme expliqué si clairement les mystères des Anciens, qu’il n’est guère possible de mettre la vérité devant les yeux avec plus de clarté. »
Tels sont les seuls Auteurs loués par d’Espagnet, comme suffisants sans doute pour mettre au fait delà Philosophie Hermétique, un homme qui veut s’y appliquer. Il dit qu’il ne faut pas se contenter de les lire une ou deux fois, mais six fois & davantage sans se rebuter ; qu’il faut le faire avec un cœur pur & détaché des embarras fatigants du siècle, avec un véritable & ferme propos de n’user de la connaissance de cette science, que pour la gloire de Dieu & l’utilité du prochain, afin que Dieu puisse répandre ses lumières & sa sagesse dans l’esprit & le cœur ; parce que la sagesse, suivant que dit le Sage, n’habitera jamais dans un cœur impur & souillé de péchés. D’Espagnet exige encore une grande connaissance de la Physique ; & c’est pour cet effet que j’en mettrai à la suite de ce discours un traité abrégé qui en renfermera les principes généraux tirés des Philosophes Hermétiques, que d’Espagnet a recueillis dans son Enchyridion. Le traité Hermétique qui est à la suite est absolument nécessaire pour disposer le Lecteur à l’intelligence de cet ouvrage. J’y joindrai les citations des Philosophes, pour faire voir qu’ils sont tous d’accord sur les mêmes points.
On ne saurait trop recommander l’étude de la Physique, parce qu’on y apprend à connaître les principes que la Nature emploie dans la composition & la formation des individus des trois règnes animal, végétal & minéral. Sans cette connaissance on travaillerait à l’aveugle, & l’on prendrait pour former un corps, ce qui ne serait propre qu’à en former un d’un genre ou d’une espèce tout à fait différente de celui qu’on se propose. Car l’homme vient de l’homme, le bœuf du bœuf, la plante de sa propre semence, & le métal de la sienne. Celui qui chercherait donc, hors de la nature métallique, l’art & le moyen de multiplier ou de perfectionner les métaux, serait certainement dans l’erreur. Il faut cependant avouer que la Nature ne saurait par elle seule multiplier les métaux, comme le fait l’art Hermétique. Il est vrai que les métaux renferment dans leur centre cette propriété multiplicative, mais ce sont des pommes cueillies avant leur maturité, suivant ce qu’en dit Flamel. Les corps ou métaux parfaits (Philosophiques ) contiennent cette semence plus parfaite & plus abondance ; mais elle y est si opiniâtrement attachée, qu’il n’y a que la solution Hermétique qui puisse l’en tirer. Celui qui en a le secret, a celui du grand œuvre, si l’on en croit tous les Philosophes. Il faut, pour y parvenir, connaître les agents que la Nature emploie pour réduire les mixtes à leurs principes ; parce que chaque corps est composé de ce en quoi il se résout naturellement. Les principes de Physique détaillés ci-après sont très propres à servir de flambeau pour éclairer les pas de celui qui voudra pénétrer dans le puits de Démocrite, & y découvrir la vérité cachée dans les ténèbres les plus épaisses. Car ce puits n’est autre que les énigmes, les allégories, & les obscurités répandues dans les ouvrages des Philosophes, qui ont appris des Égyptiens, comme Démocrite, à ne point dévoiler les secrets de la sagesse, dont il avait été instruit par les successeurs du père de la vraie Philosophie.
Les Fables Égyptiennes et Grecques, Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire Mytho-Hermétique, 1787.
Pyramides de Gizeh, David Roberts, 1838.
Peintre orientaliste écossais, David Robert (1796 – 1864) est connu pour ses nombreuses peintures à l’huile de l’Egypte et du Proche-Orient réalisées pendant les années 1840 à partir de croquis pris au cours de ses périples dans la région.
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La Mort, mode d’emploi 2 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire
La Mort, mode d’emploi
Que se passe-t-il après la mort ? Les traditions parlent de la Grande Initiation, les Franc-Maçons de l’Orient Eternel.
Simon Leclerc, cherchant et enseignant au Quebec nous livre ici son expérience d’enseignant spirituel et de canalisation sans tabou ni langue de bois. Un article passionnant qui lève bien des craintes et des idées reçues. Laissons-lui maintenant la parole.
La deuxième mort
Cela fait un long moment que je souhaite partager avec vous ma compréhension des passages qui se présentent à nous après la vie terrestre, soit “entre les mondes”. Je ne prétends évidemment pas détenir la vérité sur le sujet, mais comme plusieurs, j’ai débuté mon parcours spirituel en voulant apprivoiser la mort, un thème si sensible pour la plupart des gens. J’ai d’ailleurs compris plus tard qu’en vérité, je voulais surtout apprendre à vivre. Je vous partage donc ici mon propre parcours et mes expériences vécues sur le sujet.
Je suis conscient aussi que le thème de la mort est délicat, car il réfère à des croyances, religieuses ou autres, acquises individuellement et collectivement. Mon but n’est donc pas d’interférer avec votre vision de “la vie après la vie”, mais de vous présenter ma vérité, celle qu’il m’a été donné d’expérimenter et de comprendre au fil du temps. Et je vous laisse conserver (ou non) ce qui entrera en résonnance avec vous. Pour le reste, je vous suggère simplement de le mettre de côté.
Collectivement, nous craignons la mort. Il suffit de contempler le culte que notre société voue à la jeunesse et les dérivés que cela engendre (chirurgies et modifications esthétiques de toutes sortes) pour comprendre que nous tentons de la repousser. Pourquoi ? Parce qu’elle suscite une peur. Elle éveille en nous la peur du vide, du néant, la peur de ne plus exister, du moins dans la forme que nous connaissons. C’est un changement d’état que nous appréhendons, car il nous est inconnu. Pourtant, nous avons traversé ce passage à tellement de reprises par le passé, soit à la fin de chacune de nos incarnations (nous avons chacun eu en moyenne entre 400 et 800 réincarnations, certains jusqu’à 3000).
Apprendre à vivre
En vérité, on meurt tous les jours. Chaque fois que l’on renonce à un comportement spécifique qui nous limite, chaque fois que l’on transforme un élément de soi, chaque fois que l’on accepte de laisser aller une situation qui nous alourdit, on meurt à quelque chose de nous. D’ailleurs, les rêves de mort sont très rarement annonciateurs d’une mort physique. Ils sont plutôt initiatiques, ils nous invitent à laisser aller quelque chose de nous qui, au niveau évolutif de notre être, nous alourdit. Même au tarot, la carte de la mort est un présage de renaissance. Apprendre à mourir, c’est apprendre à vivre.
Que ce soit pour mieux comprendre notre propre parcours ou pour accompagner nos proches qui nous quittent, la “vie après la vie” fascine et inquiète aussi. Que se passe-t-il vraiment après le grand passage, ce que les Guides appellent “la première mort” ? Je reçois régulièrement des questions sur le sujet et je réalise qu’il existe autant de perception qu’il y a d’individu. Chacun envisage “la suite” selon ce qu’il comprend de la vie, et je ne crois pas qu’il existe de vérité absolue sur le sujet. Cependant, il est possible de tracer de grands principes à partir de la compréhension que la vie terrestre est le prolongement de la vie universelle.
Si “la vraie vie” débute ailleurs, nous sommes donc soutenus sur Terre par cet “ailleurs”, qui agit sur nous comme une présence bienveillante. Il nous accompagne sur le parcours du retour au souvenir de nos origines universelles. Mais chacun doit marcher son propre sentier, car personne ne peut le faire à notre place. L’aide est disponible, mais nous sommes responsables de créer notre vie à la hauteur de nos aspirations les plus profondes, tant sur Terre que dans l’autre monde.
Un changement d’état
Mon travail d’accompagnant individuel m’a amené à rencontrer des gens qui étaient décédés et qui ne le savaient pas. Même si cela peut surprendre au départ, c’est tout de même assez fréquent. J’avoue que j’étais moi aussi subjugué par cette réalité, ne comprenant pas comment cela était possible.
En réalité, la mort est un changement d’état qui nous amène à passer du corps physique au corps astral. Ce n’est pas douloureux, c’est comme se laisser aller dans une douce glissage d’eau. La médecine nous dit que nous arrêtons de respirer à la mort, mais en vérité, le souffle se poursuit dans le corps astral. Nous l’amenons avec nous en quelque sorte. C’est le fil conducteur qui relie les différents corps entre eux.
Le corps astral est une copie exacte du corps physique. Leur ressemblance est parfaite. Certains êtres qui décèdent ne réalisent pas qu’ils ont changé d’état, parce que la sensation dans le corps astral demeure la même, mais avec une légèreté ajoutée. Cela survient souvent dans les cas de mort subite accidentelle. En effet, il est fréquent d’observer dans l’énergie un être qui marche à pied le long d’une autoroute après un accident mortel. Il s’agit du défunt qui attend que l’on vienne le chercher. Il se demande pourquoi personne ne l’a invité à entrer dans un véhicule lorsque les secouristes sont venus.
À ce moment, surtout au début, l’être qui n’a pas cultivé sa conscience spirituelle ne comprend pas ce qui s’est produit. Comme il est toujours conscient et que son apparence semble être la même, il se dit qu’il ne peut pas être mort. Habituellement, les gens finissent par comprendre, mais cela peut prendre un certain temps. J’ai cependant vu des gens errer pendant des années avant de réaliser qu’ils étaient décédés, puisque leur nouvel état ne correspondait pas à la définition qu’ils avaient de la mort. Ils pourront éventuellement être aidés par un humain sensible à leur réalité qui leur expliquera la situation.
Une copie exacte
Il faut comprendre qu’à priori, le plan astral se présente lui aussi comme une copie exacte du plan terrestre. Par exemple, s’il y a une chaise dans votre environnement, celle-ci aura aussi une correspondance dans la dimension subtile, soit “une autre” chaise qui y sera visible et palpable. En réalité, il y aura une chaise visible à la fois dans la 3e dimension et sur le plan astral. L’être qui s’y trouve la verra donc aussi.
Quand nous décédons, la réalité immédiate qui se présente à nous est exactement la même que celle que nous connaissions avant, à la différence qu’elle est plus “vaporeuse”. Et cela peut prendre un certain temps pour apprivoiser ce changement d’état. Plusieurs expérimentations sont souvent requises pour que l’être réalise qu’il peut traverser la matière et voyager à la vitesse de la pensée. Au début, il voudra ouvrir les portes et se déplacer via les moyens de transport connus.
Le plan astral
Sur le plan astral plus dense, que certains nomment “inférieur”, plusieurs poursuivent la vie qu’ils avaient sur Terre. Pour simplifier le propos de ce message, j’utiliserai le mot “astral” pour décrire ce plan dit “inférieur”,
mais en réalité, l’astral présente un spectre de réalités parallèles très vaste, du plus dense au plus lumineux.
Après la mort, plusieurs êtres retournent dans les lieux qui leurs étaient familiers et interagissent avec d’autres êtres décédés qui partagent leur nouvelle réalité. Nous côtoyons au quotidien des êtres qui ont quitté notre plan de conscience et qui poursuivent leur vie d’avant. Ils sont partout autour de nous. Ils fréquentent les lieux publics et interagissent avec les dimensions subtiles des objets qui font partie de notre réalité. Ceux qui craignent les fantômes ne comprennent pas qu’ils en sont entourés. Les craindre revient à avoir peur de voir un oiseau. Il y en a partout.
Certaines entités de l’astral continuent de vivre dans les lieux qui leurs étaient familiers, simplement parce qu’ils ne savent pas où aller ailleurs. Les vieilles maisons sont souvent “habitées”, car les êtres qui y ont passé une grande partie de leur vie continuent d’y vivre après leur mort. Comme ils poursuivent leur vie d’avant, pourquoi changeraient-ils soudainement de lieu de vie ?
Et plus leur état de conscience était lourd dans l’incarnation, plus les énergies du lieu où ils se trouvent seront chargées. Nous ressentirons à ce moment qu’il y a une “entité” dans la pièce, souvent via une contraction du chakra du plexus solaire. À l’inverse, d’autres présences seront plus douces et moins dérangeantes à nos côtés. Cependant, les êtres plus “légers” s’accrochent rarement à un lieu de vie après leur passage, car ils ont plutôt envie d’explorer leur nouveau monde et les possibilités qu’il offre.
Un lieu habité
Lorsqu’un lieu est habité, il faut expliquer à l’entité qui s’y trouve qu’elle est décédée et que son parcours de vie l’amène maintenant ailleurs. Il faut lui dire que le lieu est désormais habité par d’autres. Il faut aussi le lui verbaliser à haute voix, car les entités de l’astral n’ont pas appris à communiquer par la pensée. Ils continuent d’interagir à partir des sens qu’ils connaissent.
Nous n’avons pas le rôle de les reconduire vers la lumière. Nous pouvons leur expliquer que d’autres plans de conscience existent et qu’ils peuvent s’y rendre, mais nous n’avons pas le mandat de les y accompagner, à moins d’être un passeur dans l’âme. Mais là encore, si l’on ne sait pas comment procéder, il est préférable de les confier à d’autres Guides invisibles plus “spécialisés”.
Pour ce faire, il suffit de prendre quelques respirations profondes et bien ressenties pour augmenter son propre rythme vibratoire. On crée alors un “pont vibratoire” entre les Guides et l’entité, et on laisse ensuite ces êtres interagir entre eux [je reviendrai sur le sujet de cet autre passage sous peu]. Ce qui importe pour nous c’est d’inviter l’être à quitter le lieu, amoureusement, mais fermement.
Bien qu’intéressants, les rituels ne sont pas nécessaires ici. Ce qui importe surtout c’est la sensation de souveraineté ressentie, une qualité de présence à soi qui exprime sa légitimité à habiter le lieu. À ce moment, aucune entité n’est autorisée à y demeurer, à moins que vous ne le lui permettiez. En vérité on ne chasse personne, on se réapproprie un endroit. Et tout ce qui n’est plus en harmonie avec cette nouvelle réalité se transformera naturellement.
Les entités
Plusieurs craignent les entités. Mais sachez qu’il est impossible pour un être de l’astral de s’accrocher à un humain, à moins que celui-ci ne lui ait d’abord ouvert la porte. Comment ouvre-t-on une telle porte ? Par l’inconscience.
Si quelqu’un expérimente par exemple une peur chronique du manque dans sa vie et qu’il n’arrive pas à la transformer, d’autres entités qui auront résonné avec cette même peur durant leur vie terrestre pourront être attirées vers lui à partir de l’astral. Pour ces êtres, chaque fois que le thème est ressassé, c’est comme si quelqu’un organisait un rassemblement sur le thème du manque. Ils se sentent familiers avec l’énergie qui se présente devant eux et ont envie de se joindre au groupe.
Au niveau évolutif, les entités servent la vie, car elles ont un effet amplificateur sur nos ombres. Il ne faut pas les percevoir comme de simples envahisseurs, car leur présence n’est jamais le fruit du hasard. Elle est autorisée par notre Âme. Les entités nous forcent en quelque sorte à nous positionner plus clairement face à nos ombres. Sans le savoir, elles accroissent nos lourdeurs pour nous aider à mieux les ressentir, et par le fait même, à choisir de les laisser aller. Elles répondent énergétiquement à l’appel évolutif de notre Âme.
Perdre son centre
J’ai remarqué dans ma vie que chaque fois que je ressentais une entité plus lourde dans mes énergies, cela survenait toujours après une expérience vécue où j’avais perdu mon centre, souvent en lien avec un jugement que j’entretenais envers moi-même.
Je me souviens d’une fois où j’avais rencontré un homme qui expérimentait un handicap physique qui m’incommodait. Je vivais un malaise à la vue de cette personne, sans vraiment savoir pourquoi. Au lieu d’accueillir ma sensation, je me suis plutôt détourné de cet être, cherchant à l’éviter. Quelque temps après, j’ai commencé à ressentir des entités dans mes énergies. Je ne comprenais pas ce qui s’était produit, jusqu’à ce que je revois le fil des événements. J’ai réalisé à ce moment que la vue de cet homme éveillait en moi le souvenir d’une vie passée où j’étais moi-même handicapé et où j’avais rejeté cette expérience, comme si elle n’avait jamais existé.
Au niveau magnétique, mon Âme avait attiré cet être pour réveiller en moi un souvenir que j’avais jugé et qui cherchait ma lumière. Il s’agit ici d’une expérience passée, mais je pouvais aisément retrouver des traces de ce malaise ailleurs dans cette vie-ci. Il n’était donc pas nécessaire de retracer ma vie passée pour entreprendre la guérison, j’avais des correspondances dans cette vie. Je le mentionne ici pour éviter d’interpréter qu’il faut percevoir ses vies passées pour se guérir. Ce n’est pas nécessaire, car chaque incarnation est aussi un tout en soi.
Les vies passées
Dans ma pratique de consultation, j’utilise surtout les vies passées pour sortir les gens (ou moi-même) d’un état de victime. Lorsqu’un être se sent impuissant ou victime d’un autre et qu’il se déresponsabilise de sa situation,
il devient intéressant de lui présenter une autre vie où l’expérience était totalement inversée. Cela remet les choses en perspective et offre une compréhension nouvelle à l’expérience créée par l’Âme.
L’évolution n’est possible que si nous assumons l’entière responsabilité de notre vie, de tout ce que nos créons, consciemment ou inconsciemment. Ce que nous nommons “les autres” fait partie de nous et nous faisons partie d’eux. Croire que nous sommes séparés est une illusion. Les autres sont là pour nous aider à nous découvrir. Si nous attirons certaines facettes moins intéressantes “des autres”, c’est parce que ces facettes recherchent notre lumière.
Revenons maintenant à mon expérience. Suite à la rencontre de l’homme handicapé, je me suis retrouvé rapidement “inondé” d’entités qui créaient beaucoup de malaises et de fatigue en moi. Je ne comprenais pas ce qui venait de se produire, mais je savais que quelque chose avait changé.
Quand j’ai croisé le regard de cette personne, un malaise inconscient s’est éveillé en moi. Le problème n’était cependant pas associé à la sensation ressentie, mais plutôt au fait que j’ai voulu l’occulter et me débarrasser de ce qui me dérangeait. C’est ce déni qui a ouvert la porte aux entités qui étaient présentes chez cet être et qui ont simplement “traversé” vers moi. Dès que j’ai conscientisé ma fuite et ma propre expérience passée reflétée par l’homme que j’avais croisé, j’ai repris mon pouvoir dans la situation. J’y ai ramené l’amour et j’ai ensuite pu proclamer ma souveraineté dans mes énergies. Les entités se sont alors éloignées.
Je ne fais aucun lien ici entre le fait que l’homme vivait avec un handicap et qu’il “transportait” des entités. Ces dernières s’associent aux êtres qui ont un état d’esprit plus lourd, peu importe la situation concrète qu’ils vivent.
Les cohabitations
Nous nous exposons tous à cohabiter de temps à autre avec des entités – ou de façon plus prolongée pour certains – car elles résonnent avec les thèmes qui ne sont pas pacifiés en nous. Dès que ces derniers remontent à la surface et s’inscrivent dans notre champ aurique, il est naturel que des entités s’y intéressent, car pour elles, ce sont des énergies familières. Et dès que nous conscientisons et éclairons la lourdeur qui se présente, l’entité s’éloigne naturellement de nous, car elle n’est plus autorisée à “demeurer” dans nos énergies. Notre souveraineté retrouvée la repousse.
Il ne faut pas non plus juger ces êtres “sans domicile fixe”. Ils vivent dans un monde parallèle à la Terre et tout ce qu’ils connaissent de la vie est associé à l’humain qu’ils étaient. Ils veulent donc poursuivre l’aventure terrestre et ils continuent d’interagir avec le seul plan qu’ils connaissent, soit celui de la Terre. Ils s’accrochent ainsi à ce qu’ils peuvent, ce à quoi ils ont encore de l’emprise. Mais ils n’ont aucun pouvoir réel, sauf celui que nous leur octroyons, consciemment ou inconsciemment.
Les plans subtils
Revenons maintenant au sujet principal de ce propos, soit le passage vers les plans plus subtils. Je disais donc qu’au départ, la plupart des gens qui décèdent continuent de vivre la vie qu’ils avaient sur Terre. Ils continuent de s’identifier à leur personnalité et à ce qu’ils aimaient, ainsi qu’à réagir à ce qu’ils n’aimaient pas.
À moins d’être ostracisés dans sa vie humaine et de craindre profondément les jugements de son entourage, tous les êtres assistent à leurs funérailles. C’est une invitation incontournable pour tout être qui souhaite compléter la boucle de son incarnation. Mais l’être n’est pas observateur comme s’il était “une étoile dans le ciel”. Il est vraiment là, présent aux côtés de ses proches. Il se promène concrètement dans la pièce avec son corps astral.
Quand mon père est décédé, je me souviens que j’étais dans un état second presque de transe. Il m’était alors possible de le percevoir et de l’entendre. Au salon funéraire, je l’entendais s’étonner des gens qui venaient le visiter. Il s’exclamait de joie en voyant les visiteurs arriver et il allait les accueillir à la porte. À un moment, je l’ai invité à “aller vers la lumière”, tel que je l’avais appris dans les livres. C’était en 1996, alors que je débutais mon cheminement spirituel. Il m’a alors dit “je sais que la lumière est là et j’irai, mais pour le moment, laisse-moi vivre mon expérience”. Je n’avais pas compris qu’il était important de faire une transition, même dans l’astral. C’est pourtant quelque chose de si naturel sur Terre, pourquoi en serait-il autrement “de l’autre côté”.
J’ai compris depuis qu’il n’y a aucune urgence à “aller vers la lumière”. Il est même plutôt rare que des gens “traversent” avant une période d’au moins deux mois. Les êtres qui décèdent ont besoin d’un temps pour saluer leur proche une dernière fois (et parfois chercher à pacifier certains liens), visiter des lieux qui leur étaient chers, ou s’assurer que leurs dernières volontés soient adéquatement exhaussées. Ils ne peuvent plus rien y changer, mais beaucoup accompagnent tout de même leur exécuteur testamentaire dans ses fonctions. C’est une façon pour eux de passer le flambeau de leur vie à leurs proches et à leurs descendants.
Le passage
Maintenant, parlons de ce passage en tant que tel. Qu’en est-il ? Est-ce une porte spécifique qu’il nous faut rechercher après la mort ? Devons-nous parcourir vents et marées pour la découvrir ? Faut-il prier intensément pour qu’elle se présente à nous ? Suffit-il d’y croire ?
En vérité, le portail qui ouvre la voie aux plans plus subtils de ce que nous pouvons nommer le “paradis” (faute d’un meilleur terme) existe réellement. Certaines entités de l’astral vous diront que le concept du “paradis à la fin de ses jours” n’existe pas, car ils ne le perçoivent tout simplement pas. “La main de Dieu” n’est jamais venue les chercher. Ils se disent donc qu’il n’y a rien de plus après la mort que le prolongement de la vie terrestre. C’est pourquoi plusieurs continuent leur vie humaine. Et pourtant…
La “porte du paradis” est associée à ce que les Guides nomment “la deuxième mort”. Pourquoi ? Parce que pour la percevoir, il faut accepter de mourir à son identité humaine. Il faut accepter de laisser aller ce que l’on croit être, pour changer son état et renaître à une “version améliorée” de soi-même.
Pour ouvrir cette porte, nous acceptons de retirer notre manteau humain. Nous ne sommes plus celui que nous croyons être. Nous délaissons nos attachements, les liens qui nous unissaient à la Terre. Nous laissons aller les ressentiments, les hontes et les culpabilités reliés à des événements vécus. Nous acceptons de mourir aux éléments qui nous alourdissaient, mais qui pourtant nous faisaient sentir vivant sur Terre.
Une renaissance
Beaucoup d’êtres imaginent qu’il s’agit d’un renoncement, d’un deuil. Mais en vérité, c’est une renaissance à une partie plus grande de son être. Nous ne mourrons pas, nous revivons pleinement. Mais pour porter de nouveaux vêtements, il faut accepter de laisser aller les anciens. L’ennui est que plusieurs attendent de voir les nouveaux, pour décider s’ils acceptent de laisser aller les anciens. Cela est incompatible avec le concept de confiance et de lâcher-prise que nous apprenons à intégrer sur Terre.
L’évolution dans la dualité ne serait pas possible si tout nous était présenté d’avance. Nous n’aurions jamais besoin de nous dépasser et de ressentir l’inspiration, car nous comprendrions instantanément la portée de chacun de nos choix.
La confiance consiste à savoir que l’on est continuellement soutenu par l’Univers, tout en acceptant de vivre l’illusion de la séparation. Cela est au cœur de l’expérience terrestre et du choix d’évolution de notre Âme dans la matière.
Pour ouvrir le portail vers les plans supérieurs, il faut accepter de laisser aller son identité humaine. C’est cela la deuxième mort. Cette mort est plus difficile à effectuer que la première, car elle correspond à un choix conscient d’évolution. Si l’Âme initie la première mort, nous sommes responsables de la seconde.
Environ 40% des êtres qui décèdent vivent la seconde mort. D’ailleurs, de plus en plus d’humains sont et seront appelés à accompagner ces êtres en quête de direction vers les portails de lumière, car le plan de l’astral se transforme lui aussi. Nous nommons ces travailleurs de lumière des passeurs, ils sont de la famille des guérisseurs.
Le plan de l’astral est une zone intermédiaire où l’évolution est très limitée, car les êtres qui s’y trouvent ne peuvent plus interagir avec la matière, qui est son prolongement. Et comme ils ont renoncé à leur croyance puisque leur nouvelle réalité ne correspond à rien de ce qu’ils imaginaient, ils cessent de cultiver leur conscience spirituelle et de croire en une présence supérieure. Ils ne perçoivent pas non plus les Guides ou les anges qui nous accompagnent, car leur rythme vibratoire est trop dense. Ils sont donc en attente de sensations extérieures et ils s’accrochent aux humains qui en vivent à leur place.
Élever son rythme vibratoire
Toute personne qui pratique la méditation régulièrement apprend à reconnaître sa conscience supérieure. Il comprend qu’il n’est pas que son corps physique et le passage vers sa seconde mort en est facilité. Il sait comment élever ses vibrations. Ce nouvel état d’être ouvre naturellement la porte aux plans supérieurs.
Aucune technique n’est requise pour y accéder. Au moment souhaité, il suffit de s’arrêter, d’élever son rythme vibratoire et d’inviter à soi une dimension plus vaste de son être. Et alors, le portail s’ouvre et nous ressentons l’invitation d’y entrer. Nous pouvons attendre et y revenir plus tard, peu importe. La porte nous sera toujours accessible. L’évolution n’est pas une course au premier rendu. Chacun évolue au rythme qui lui est le plus juste.
Une histoire
Il m’a été donné de connaître l’histoire d’un homme qui est décédé subitement et qui entretenait, de son vivant, une vision spirituelle de la vie. Il pratiquait la méditation et la contemplation régulièrement. Cependant, son décès subit avait créé beaucoup de tristesse en lui et une sensation d’injustice avec laquelle il n’était pas en paix. Il laissait dans le deuil un petit enfant et cela le perturbait encore plus.
Après son décès, une amie à moi l’a contacté pour l’accompagner vers les plans supérieurs. Quand il l’a vu, la première chose qu’il lui a dite est que tout ce qu’il avait appris sur les plans subtils de l’amour et de la lumière n’était finalement pas vrai, car il ne les percevait pas. Pourtant, mon amie me disait que de nombreux Guides étaient à ses côtés, mais lui ne les voyait pas. Son état plus lourd l’empêchait d’élever son regard. Même s’il connaissait intellectuellement les plans de l’amour et de la lumière, sa réalité du moment ne correspondait pas à sa compréhension, et il se sentait perdu.
Il a d’abord fallu qu’il transforme son état, pour ensuite élever son rythme vibratoire, et enfin, percevoir l’autre plan qu’il recherchait. Il a dû faire la paix avec son départ subit et accepter de laisser aller les êtres qui lui étaient chers. Et alors, les portes se sont ouvertes.
En vérité, les plans subtils sont superposés à l’astral. Seul le rythme vibratoire diffère. Il faut donc changer son état pour y accéder. La porte en est le symbole concret, mais elle n’est pas extérieure à soi.
Expérience de mort clinique
Je souhaite terminer mon propos en expliquant une réalité qui nous est souvent présentée par les gens qui ont vécu une expérience de mort clinique. Beaucoup disent avoir perçu une lumière intense lors de leur “sortie de
corps”, une sorte de “lumière au bout d’un tunnel”. Ils disent avoir été portés par une énergie amoureuse, et souvent, ils expriment avoir rencontré des Guides, des anges ou des êtres chers, dans un cocon d’amour.
À priori, cette description s’apparente davantage à la version “catholique” de la mort qu’à la description que je vous en fais. Vous pourriez y voir là une incohérence, mais ce n’est pas le cas. Permettez-moi de vous expliquer ce qu’il m’a été donné de comprendre.
À chaque fois qu’un être vit une telle expérience, il en revient complètement transformé. Il est amené à rencontrer des énergies qui lui sont nouvelles et absolument fascinantes. Toute sa vie durant, jamais il n’oubliera son “voyage”. Mais il faut comprendre que ces expériences sont toujours orchestrées par l’Âme, et non par la dimension humaine ni par la personnalité. Ainsi, le “voyage” s’effectue “sur les ailes de l’Âme” pour ainsi dire. La “lumière au bout du tunnel”, c’est la lumière des plans subtils de l’amour et de la conscience qui s’ouvrent devant nous.
Comprenons ensemble que lorsqu’un être vit sur le plan de l’astral, d’autres parties de lui demeurent connectées aux plans plus subtils, puisque nous n’en sommes jamais séparés. Si la conscience demeure dans l’astral, l’Âme n’y est aucunement limitée. Donc si cette dernière crée une expérience de mort clinique afin d’amener sa dimension humaine à vivre un saut de conscience qui la transformera à jamais, elle choisira assurément de le faire via un plan de conscience élevé. Autrement, l’expérience n’aurait aucun sens.
La multiple présence
Lorsque nous quittons le plan terrestre, plusieurs aspects de nous continuent d’exister en parallèle, comme c’est le cas actuellement sur Terre. Ici, selon le niveau de conscience que nous cultivons, nous pouvons accompagner ces parties plus subtiles de notre être en expérimentant la multiple présence. C’est un processus évolutif dans lequel nous sommes tous engagés, que nous en soyons conscients ou non. Tôt ou tard, ce sera
notre destination. Il en va de même pour la vie dans “l’autre monde”.
D’ailleurs, les êtres qui “hantent” des lieux humains ne sont pas toujours des consciences Âme-Esprit comme nous le sommes. Ces “fantômes” sont parfois des mémoires résiduelles d’un être qui a traversé vers les dimensions supérieures, mais dont une partie de lui plus dense n’a pas été pacifiée. Elle a donc été “laissée derrière” pour ainsi dire.
Si cela est vrai au niveau de la densité, cela est aussi vrai au niveau des plans plus subtils. Nous sommes des êtres multiples, et plus nous évoluons, plus nous devenons conscients de notre multiplicité.
Les passages vers la mort sont des passages vers la vie. Nous mourons un peu tous les jours, pour mieux renaître à nous-mêmes. Apprendre à mourir, c’est apprendre à vivre. Plus nous résistons à laisser aller ce qui cherche à mourir en nous, plus nous sommes alourdis par la vie. À l’inverse, plus nous apprivoisons la mort sous toutes ses formes, plus nous nous élevons dans l’amour et la conscience.
La mort est une illusion, qu’elle soit physique ou énergétique. Nous sommes éternels, sans début ni fin. Seule la forme se transforme.
Simon Leclerc
www.psychologiedelame.com
SOURCE : http://spiritualites.fr/la-mort/la-mort-mode-demploi/
ASTROLOGIE ET TAROT 29 septembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentairejeudi 16 août 2012
ASTROLOGIE ET TAROT
Source : http://secretsdutarot.blogspot.fr/2012/08/astrologie-et-tarot.html
Consolamentum, réincarnation et évolution spirituelle dans le catharisme et le Christianisme Originel 1 10 février, 2018
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireConsolamentum, réincarnation et évolution spirituelle dans le catharisme et le Christianisme Originel 1
Article publié par EzoOccult le Webzine d’Hermès et mis à jour le : 22 janvier 2016
Consolamentum, réincarnation et évolution spirituelle dans le catharisme et le Christianisme Originel 1 (première partoe) par Jean Pierre-Bonnerot
A Déodat Roché qui dans les sphères de l’au-delà
poursuit le cheminement spirituel si pur, qu’il manifesta
par le témoignage de sa vie.
In mémoriam
Le Catharisme se veut et se trouve être la religion de salut fondée sur le Nouveau Testament. Il apparaît dans l’histoire comme l’une des manifestations du courant gnostique chrétien qui, sans chercher à s’opposer à l’Église Romaine, tente de demeurer fidèle aux exigences du christianisme primitif, pour apporter aux hommes ce que les Églises Apostoliques n’avaient voulu ou su offrir à leurs fidèles, dans l’application de la doctrine.
La prise en compte du salut de Lucifer et la responsabilité de l’homme dans la transfiguration du Cosmos (1) est l’une des nombreuses prises de conscience de la pensée cathare. Il en est de nombreuses autres, qu’à l’occasion d’une série d’articles nous aborderons, choisissant d’évoquer présentement la théologie du Baptême dans l’Esprit Saint et le Feu, parce que les Églises chrétiennes n’en perçurent pas l’importance.
Pour pallier cette carence, le Catharisme a mis en place le Consolamentum et érigé une théologie spirituelle inhérente à ce rite, – à ce sacrement ! – et qui prend pour base les écrits du Nouveau Testament et la Foi des Pères de l’Église Primitive.
L’oeuvre n’est pas polémique ; les Cathares n’ont-ils pas offerts à l’histoire une leçon d’amour et de non-violence lorsqu’à l’inverse un Dominique sera canonisé pour son zèle ? et cet ensemble d’articles n’a point pour vocation de solliciter une réhabilitation car la force des armes physiques ne saurait corrompre ou souiller la Foi des Purs. Les calomnies et les mensonges ne peuvent modifier une doctrine qui n’a besoin de personne pour se justifier. Notre tentative est bien autre. Diffamé, le Catharisme dans ses fondements chrétiens n’a pas toujours eu des docteurs pour la présenter et sans prétendre être l’un d’eux, nous nous devons par contre, comme historien des idées, de révéler ce qui fut caché : la pleine orthodoxie de la doctrine cathare, puisque, comme le rappelle Maurice Magre :
« Le silence est l’arme la plus puissante du mal » (2)
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* *
La doctrine des trois Baptêmes des trois naissances et des trois morts
« Or un homme d’entre les Pharisiens qui s’appelait Nicodème et magistrat des Juifs, vint vers lui la nuit et lui dit : Rabbi, nous voyons bien que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car nul ne saurait opérer les prodiges que tu fais, si Dieu n’était avec lui.
– En vérité, en vérité je te le dis, répliqua Jésus, à moins de renaître, nul ne saurait voir le Royaume de Dieu.
– Mais, objecta Nicodème, comment un homme déjà âgé peut-il renaître ? peut-il rentrer dans le ventre de sa mère pour recommencer une nouvelle naissance ?
– En vérité, en vérité, je te le dis, reprit Jésus, si quelqu’un ne naît de l’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; il faut naître de l’esprit pour être esprit. Ne sois donc pas si stupéfait que j’aie dit : Il vous faut renaître ! » (Jean III, 1-9).
Naître de l’eau et de l’Esprit ! Dans le cadre de l’Église Primitive, le baptême d’eau était le baptême de repentance prêché par Jean le Baptiste par cette voix qui crie dans le désert : « Redressez le chemin du Seigneur » (Jean I, 23) ; mais cette cérémonie préparait à un autre baptême aux tout autres vertus et, lorsque Jean verra venir Jésus vers lui, ne s’écrira-t-il pas :
« Voici venir l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde, dit-il, celui dont j’ai prêché : “Derrière moi vient quelqu’un qui est mon aîné et mon supérieur”. Je ne le connaissais pas mais celui qui m’a donné mission de baptiser dans l’eau m’a dit : “L’homme sur lequel tu verras l’Esprit descendre d’en haut et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint. Or j’ai vu et je rends donc témoignage que celui-là est le Fils de Dieu” ». (Jean I, 29-32).
À propos de Jésus qui baptise dans l’Esprit Saint, il est rapporté dans deux des Synoptiques, cette phrase de Jean le Baptiste : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le Feu » (Matthieu, III, 11 et Luc III, 16). Cette phrase relie le baptême dans l’Esprit Saint au baptême dans le Feu de telle sorte qu’il ne s’agit que d’un seul sacrement de régénération par le Christ. Si donc l’Eglise a envisagé le baptême de Feu comme étant celui du martyre, il conviendrait mieux de le considérer – et nous le prouverons – comme le baptême de Désir, au sens le plus spirituel du terme.
Avant d’aller plus outre, réfléchissons un instant sur l’emploi des mots « eau et Esprit » dans l’entretien de Jésus avec Nicodème.
« [Dans le Principe] Élohim créa les cieux et la terre. La terre était déserte et vide. Il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme et l’esprit d’Élohim planait au-dessus des eaux » (Genèse I, 1-3)
Rachi en son Commentaire du Pentateuque écrit à l’égard de ce verset 2 :
« Le souffle de Dieu planait. Le trône de la Majesté Divine se tenait dans les airs et planait à la surface des eaux, par la seule force du souffle de la parole du Saint Béni-soit-Il et par Son ordre. Telle une colombe qui plane sur son nid » (3).
Or, l’Esprit Saint qui planait sur les surfaces des eaux, ne va-t-il pas planer de nouveau sous forme d’une colombe au-dessus de Jésus-Christ lors du baptême par Jean ?
Il convient de rapprocher Genèse I, 2 du Psaume XXXIII 6-8 :
« Par la parole de Iahvé les cieux ont été faits et par le souffle de sa bouche toute leur armée. Il rassemble, comme dans une outre, les eaux de la mer, il met les flots dans des réservoirs ».
L’Esprit et l’eau précèdent la création originelle qui s’achève « provisoirement » avec la création de l’homme devenu une âme vivante. Avec la chute, la création est entravée dans son devenir originel, et il convient que l’homme soit restauré dans sa condition première pour permettre la délivrance de la nature assujettie à la vanité : sur ce point, nous renvoyons le lecteur intéressé à notre étude sur Satan.
Pour permettre à l’homme de retrouver sa condition première, l’Esprit et l’eau vont de nouveau être présents dans le cadre du Baptême qui lavera la faute originelle, et ce sacrement sera instauré et actualisé lors du baptême de Jésus par Jean : ce rite est une nouvelle création en ce fait qu’il débouche pour l’homme vers une nouvelle naissance à Dieu.
Grégoire de Naziance en son Homélie pour le Saint-Baptême, signale :
« Il est trois espèces de nativités reconnues par les Écritures ; la première est corporelle, la deuxième vient du baptême et la troisième procède de la résurrection… toutes ces formes de nativités, il est bien évident que mon Christ les a honorées ; la première par cette insufflation primordiale qui inaugure la vie physique, la deuxième par son Incarnation et le baptême qu’Il se conféra lui-même ; la troisième par l’Ascension qu’il avait lui-même prédite ; ainsi qu’il fut le premier né parmi de nombreux frères, il fut aussi jugé digne de renaître le premier d’entre les morts » (4)
Cette présence de l’Esprit Saint lors des deux premières naissances, Grégoire de Naziance la signale explicitement, elle est la condition de la restauration de l’homme dans la vie divine et Jean Scot évoque cet aspect en son Commentaire sur l’Évangile de Jean :
« La naissance selon l’esprit, celle dont le Seigneur parle maintenant en ces termes : “S’il ne naît de nouveau”. C’est par cette naissance que la nature humaine commence à retourner vers son ancienne dignité, dont elle était déchue » (5).
Dans le cadre des deux premières naissances – la troisième n’ayant pas encore eu lieu – l’eau et l’Esprit sont donc présents : « telle une colombe qui plane sur son nid ».
*
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L’Église enseigne en son Credo qu’il n’y a qu’un seul baptême pour la rémission des péchés mais reconnaît trois baptêmes quant à la forme.
1 le Baptême d’eau ou le baptême de repentance
2 le Baptême d’esprit ou le sacrement de la confirmation ou chrismation
3 le Baptême de Feu qui devrait être plus exactement le Baptême de Désir ou le martyre.
Origène et Ambroise de Milan quant à eux précisent qu’ils connaissent trois sortes de morts et le Maître Alexandrin explique :
“Quelles sont ces trois morts ? On vit pour Dieu et on est mort au péché selon l’apôtre. Cette mort est bienheureuse : on meurt au péché. C’est de cette mort qu’est mort mon [Seigneur] : Car la mort dont il mourut fut la mort au péché. Je connais encore une autre mort par laquelle on meurt à Dieu, celle dont il s’agit dans la parole : l’âme pécheresse elle-même mourra. Je connais aussi une troisième mort, selon laquelle nous croyons communément que ceux qui ont quitté leurs corps sont morts : par exemple Adam vécut 930 ans et mourut” (6)
L’idée des trois baptêmes, des trois naissances et des trois morts est beaucoup plus complexe que l’on ne se l’imagine.
1 A propos de la mort au péché, l’homme y est appelé par le baptême et Saint Paul de s’écrier :
« Que dirions-nous alors ? Nous persisterons dans le péché pour que la grâce opère une fois de plus ! Non certes ! Nous qui sommes morts au péché comment vivons-nous encore dans le péché ? Oubliez-vous donc que tous, quand nous avons été baptisés en Christ Jésus, nous avons été plongés dans sa mort ? Oui ! par le baptême nous avons été ensevelis avec lui dans la mort : afin que comme le Christ a été ressuscité des morts par la gloire du Père, ainsi nous marchions désormais dans une vie nouvelle : car si nous avons été implantés en lui dans le symbole de sa mort, c’est pour ressusciter avec lui » (Romains VI, 1-7)
2 A propos de la mort à Dieu, il est écrit en Ezechiel XVIII, 4 :
« Voici toutes les vies sont à moi, la vie du père et la vie du fils sont à moi. La personne qui pêche c’est elle qui mourra ».
Ce verset est à rapprocher de Deutéronome XXIV, 16 : « Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils et les fils ne seront pas mis à mort pour les pères : chacun sera mis à mort pour son propre péché ».
Il importe toutefois de se souvenir des leçons du Judaïsme dans le commentaire de la Thora et Rachi commente ainsi le verset qui précède : “Chacun mourra pour son péché. Mais celui qui n’est pas encore un homme ne pourra mourir pour un péché de son père, les petits enfants peuvent mourir par le péché de leur père par décret céleste“. (7)
Le problème de la mort des enfants innocents a souvent préoccupé le Judaïsme qui à travers Deutéronome XXII, 7 : « laisse la mère, laisse-la, et les petits tu pourras les prendre; ainsi tu seras heureux et tu prolongeras tes jours » perçoit l’idée d’épreuves selon laquelle « Celui qu’il aime, l’Eternel le met à l’épreuve tel un père, le fils qui lui est cher » (Proverbes III, 12) et Rabbi Simon ben Yo’haï explique :
« Si un père perd son fils, il ne doit pas se plaindre, car c’est un signe que l’Éternel l’aime ». (8)
Il n’est pas sans intérêt d’évoquer Rachi et quelques autres maîtres du Judaïsme, cela n’est pas contraire à la réflexion philosophique du christianisme puisque dans la seconde moitié du XIIIe siècle les philosophes et les théologiens chrétiens traduisent en latin avec beaucoup de soin des passages du Talmud et de Rachi (9).
Gardons en mémoire Exode XX, 5-7 :
« Car moi, Iahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, punissant la faute des pères sur les fils, sur la troisième et la quatrième génération, pour ceux qui me haïssent, et faisant grâce jusqu’à la millième pour ceux qui m’aiment et observent mes commandements ».
Il n’y a pas de contradiction entre Deutéronome XXIV, 16 et Exode XX, 5-7 et ils ne s’opposent pas. Par ce dernier verset se dessine l’idée de communion des Saints qui sera l’un des apports les plus marquants de la théologie chrétienne. Le Zohar en son explication d’Exode XX, 5 précise à son égard :
« Et pourtant pourquoi faut-il que meurent ces malheureux enfants qui sont sans péché et sans reproche ? Où est ici le jugement juste et équitable du Maître du monde ? Si ce sont les péchés des parents qui sont cause de leur mort, alors vraiment, ils n’ont “personne pour les consoler”. Mais en vérité les larmes versées par ces “opprimés” agissent comme intercesseurs et les défenseurs pour les vivants qu’ils protègent ; et par la vertu de leur innocence, par la puissance de leur intercession, un lieu est, en son temps, préparé pour eux, auquel ne peuvent accéder ou prétendre les hommes même les plus justes, car le Saint, béni soit-Il, aime en vérité ces petits enfants d’un amour éminent et sans pareil. Il les unit à lui et tient prêt pour eux un lieu céleste tout proche de lui. C’est à leur propos qu’il est écrit : “Par la bouche des enfants et des nourrissons, Tu as fondé Ta puissance” » (Psaume XIII, 3) (10)
3 La mort « commune » qui marque la séparation de l’âme et du corps n’est pas si banale qu’on se le peut imaginer et à cet égard, Ambroise de Milan nous dit :
« La troisième tient du milieu : elle parait bonne aux justes et terrible au grand nombre ; quoiqu’elle libère tous les hommes, peu s’en réjouissent. Ce n’est pas sa faute mais celle de notre faiblesse : nous sommes captivés par les plaisirs sensuels et les délices de cette misérable vie, et nous tremblons d’arriver au bout d’une course où nous avons rencontré plus d’amertume que de plaisir. Je ne parle pas pour ces hommes saints et sages qui gémissaient sur la longueur de ce pèlerinage ; ils jugeaient meilleur d’être dessous, d’être avec le Christ, ils allaient jusqu’à maudire le jour de leur naissance comme celui qui a dit : “Périsse le jour où je suis né” ». (Job III, 3) (11).
À travers ces trois morts qu’évoquent Origène et Ambroise, il est possible de dresser une analogie avec les trois naissances qu’énonce Grégoire de Naziance et la doctrine des trois baptêmes.
1 Au Baptême de repentance ou baptême d’eau correspond la naissance selon la chair et la mort au péché ;
2 Au Baptême d’Esprit et de Feu correspond la naissance au baptême et la mort à Dieu ;
3 Au Baptême de Désir correspond la résurrection et la mort physique comme séparation de l’âme et du corps.
Existe-t-il une opposition entre ces trois formes ? Certes non ! L’ensemble de ces tris naissances et de ces morts s’inscrit dans un seul Baptême dans le cadre duquel le chrétien vit le Sacrement depuis son catéchuménat dans lequel il s’inscrit à l’occasion de sa naissance terrestre, jusqu’au stade de la rédemption que connaîtra celui qui bénéficiera de la mort physique où le corps devenu inutile et dissous laissera l’âme libre d’aller dans le Royaume de Dieu.
Il convient de renaître pour entrer dans le Royaume. Si l’Église Primitive comprit le sens de cette adresse du Christ à Nicodème – nous le verrons plus loin – les structures ecclésiales depuis de nombreux siècles choisirent de ne pas en percevoir les conséquences doctrinales et liturgiques préférant considérer cette parole du Christ comme une phrase symbolique et Jean Chrysostome à propos de son homélie sur l’entretien de Jésus avec Nicodème s’exclame, par exemple :
« Reprenons donc la suite des paroles de notre évangile. Nicodème était tombé dans des considérations terre-à-terre, il avilissait ce qu’avait dit Jésus-Christ, l’entendant d’une naissance charnelle » (12).
Nous verrons plus outre qu’il convient de ne point entendre ces termes selon un mode symbolique, que constitue la réponse de Jésus à Nicodème.
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Le Baptême d’eau ou de repentance : Première étape du Consolamentum
La préparation, l’introduction au Baptême de repentance accompli par le Baptiste passe par la conversion :
« En ces jours-là arrive Jean Baptiste, il proclame dans le désert de Judée : Convertissez-vous, le règne des cieux est proche ». (Matthieu III, 1-3)
et Jean d’ajouter à propos de ce qu’il fait :
« Moi je vous immerge dans l’eau pour la conversion ». (Matthieu III, 11)
La conversion suppose une faculté autonome de conscience qui n’appartient pas en principe à l’enfant : voilà la raison pour laquelle le Catharisme s’opposa toujours à l’administration de ce rite avant l’âge de sept ans :
« Le baptême donné aux enfants avant l’âge de sept ans ne vaut rien » (13).
Dans cette prise en compte de l’âge de sept ans, figure peut-être, sans en percevoir les motifs, l’idée de certains courants religieux chrétiens qui considèrent que l’âme ne se fixe définitivement dans le corps qu’à l’âge de sept ans, ce que le savoir populaire nomme à ce propos, l’âge de raison.
Avant d’aller plus outre, il convient, à la lumière de la Tradition, d’évoquer un certain nombre d’aspects quant à l’âme :
. l’âme préexiste-t-elle à la création du corps ?
. à quel instant l’âme s’unit-elle au corps ?
. existe-t-il des stades d’évolution dans la fixation de l’âme au corps ?
. l’âme peut-elle quitter le corps et dans l’affirmative sous quelle condition ?
A/ L’Ame préexiste-t-elle à la création du corps ?
Le terme âme, apparaît pour la première fois dans la Bible, dans le cadre de la création de l’homme :
« Alors Iahvé Élohim forma l’homme, poussière provenant du sol et il insuffla en ses narines une haleine de vie et l’homme devint une âme vivante ». (Genèse II, 7)
Avant d’envisager l’exégèse chrétienne, revenons un instant au judaïsme dans le cadre du commentaire de Rachi sur le Pentateuque qui, à l’égard de ce verset écrit :
« Il l’a formé d’éléments d’ici-bas et d’éléments d’en-haut. Le corps d’en bas ; l’âme d’en-haut. Car le premier jour avait été créé les cieux et la terre. Le deuxième jour Il a dit : Que la terre ferme apparaisse ne bas. Le troisième jour Il a créé les luminaires, en haut. Le quatrième jour Il a dit : Que les eaux pullulent etc, en bas. Il fallait bien le cinquième jour achever avec le monde d’en haut et avec le monde d’en bas. Sinon il y aurait eu jalousie dans l’oeuvre de la Création, l’un des deux aurait dépassé l’autre d’une journée de création ». (14)
Ce qu’il convient de retenir c’est le principe d’alternance et de complémentarité du haut et du bas dans le plan divin de la Création. Les auteurs classiques de l’exégèse de la Thora expriment des idées originales qui méritent d’être soulignées avant d’aller plus outre à propos de ce verset :
« En recevant le souffle de vie “dans la face”, l’homme fut élevé au-dessus des créatures, au sens physique comme au sens moral. Il présente de ce fait le plus parfait contraste avec la plante. Celle-ci rivée au sol, tire la sève de sa vie des racines donc de ses extrémités inférieures. Chez l’animal le centre vital se situe au coeur, à la partie centrale du corps. Mais chez l’homme la vie est liée à l’esprit, à “la face”, à la couronne de son être. L’homme porte ses regards vers en haut, il reçoit toutes ses forces “d’en haut”, quand il espère, quand il désire, quand il pense. La vie insufflée dans la face porte l’homme et elle le soutient, si bien qu’il tombe lorsqu’il perd conscience ». (15)
Le fait qu’Adam possède une âme vivante issue du souffle de Dieu, a des raisons d’ordre mystique, il s’opère une alliance entre Iahvé Élohim et l’homme selon laquelle l’humain créé à l’image de Dieu doit tendre à Sa ressemblance et Carlo Suarès d’écrire en son Commentaire de la Genèse : La Kabbale des Kabbales au sujet de ce verset 7, à propos d’Adam :
« Il n’est pas l’aboutissement des espèces. Il est leur origine. Au verset 7 (sous l’égide de ce 7), il lui est accordé le “souffle des vivants”, et voici un Aleph dans le sang, voici un Adam “surgir vivant pour les exigences du souffle de vie » (16)
En complément à ce qui précède, l’enseignement du Zohar précise :
« Une tradition nous apprend que par la force de la volonté du Roi Suprême, un arbre puissant poussa. Il est la plus élevée de toutes les plantes d’en haut. Il embrasse les quatre points cardinaux du monde et ses racines s’étendent sur un espace de cinq cents lieues. Toutes les volontés sont suspendues à cet Arbre ; nulle volonté n’est bonne, si elle ne concorde avec celle de cet arbre. A son pied sourdent les eaux qui donnent naissance à toutes les mers. C’est de son pied que toutes les eaux créées au moment de la création se dirigent dans diverses directions ; c’est de là qu’émanent toutes les âmes du monde. Avant de descendre dans ce monde, les âmes entrent dans le Jardin ; et, en sortant, elles reçoivent sept bénédictions et sont exhortées de servir, à leur sortie du Jardin, de pères aux corps, c’est à dire de guider les corps paternellement en les maintenant dans la bonne voie ; car, quand l’image céleste, c’est à dire l’âme est sur le point de descendre en ce monde, le Saint Béni-Soit-Il, la conjure d’observer les commandements de la Loi, et de faire Sa volonté ; il lui confie en outre cent clefs, auxquelles correspondent les cent bénédictions que l’homme doit prononcer chaque jour » (17)
Nous citerons encore deux passages du Zohar qui précisent :
« Tous ceux qui conduisent les hommes dans les diverses générations existaient, en image, au ciel, avant leur venue en ce monde. La tradition nous apprend que toutes les âmes des hommes étaient déjà gravées au ciel sous la forme des corps qu’elles étaient destinées à animer, avant même leur descente ici-bas » (18)
et d’autre part :
« Remarquez que toutes les âmes dans ce monde qui sont le fruit des œuvres du Saint Béni-Soit-Il, ne forment avant leur descente sur la terre, qu’une unité, ces âmes faisant, toutes parties d’un seul et même système. Et lorsqu’elles descendent en ce bas monde, elles se séparent en mâles et femelles ; et ce sont les mâles et les femelles qui s’unissent… Ce n’est qu’après leur descente en ce monde, qu’elles se séparent, chacune de son côté, et vont animer deux corps différents, celui d’un homme et celui d’une femme. Et c’est le Saint -Béni-Soit-Il qui les unit de nouveau ensuite, lors du mariage » (19).
Ces passages du Zohar sur la descente de l’âme sont à relier à l’affirmation de Jésus à Nicodème : « En vérité, en vérité, je te le dis ; répliqua Jésus, à moins de renaître, nul ne saurait voir le royaume de Dieu” (Jean III, 3) car il est dit encore en Jean III, 13 : “Et nul n’est monté au ciel sinon celui qui du ciel est descendu ».
Ce verset fait bien entendu appel à l’idée de la préexistence des âmes que nous allons analyser bientôt, mais aussi à celle de l’origine céleste de l’âme, article de foi que nous retrouvons dans l’Hermétisme et dans les gnoses apparentées à l’Hermétisme comme celles que manifestent des philosophes tels que Numénius, Porphyre, Jamblique, Plotin, et que l’on retrouve aussi par exemple dans les Oracles Chaldaïques. Déjà antérieurement, cette croyance figurait chez les Pythagoriciens, mais il n’est pas ici le lieu de traiter des philosophies et des gnoses païennes, c’est pourquoi, nous renvoyons le lecteur, afin d’une première approche aux tentatives de Louis Rougier et R.P. Festugière, par exemple. (20)
L’Ancien Testament possède en plusieurs versets, cette affirmation de la préexistence de l’âme :
« Avant même que je te forme dans le ventre, je te connaissais, et avant que tu sortes du sein, je t’avais consacré, je t’avais placé comme prophète pour les nations ». (Jérémie I, 5)
« J’étais un enfant d’un bon naturel, j’avais reçu en partage une âme bonne, ou plutôt, étant bon, j’étais rentré dans un corps sans souillure ». (Sagesse VIII, 19)
Le judaïsme en son orthodoxie et la doctrine kabbalistique professent la migration des âmes et le lecteur appréciera peut-être cette adresse de l’éminent professeur Gershom. G. Scholem, toutefois en pensant qu’il y a d’autres points d’accord, sans doute : « L’unique doctrine dans laquelle cathares et kabbalistes se rencontrent sur un point capital est celle de la migration des âmes ». (21)
Origène en ses Homélies sur Jérémie n’évoque présentement pas l’idée de préexistence des âmes et son exégèse du verset cité ci-dessus s’inscrit en ces termes :
« Avant de t’avoir façonné dans le ventre de ta mère je te connais, qu’ils soient dits à Jérémie ou au Sauveur, lis la Genèse, observe ce qu’il y est dit de la création du monde et tu remarqueras que l’Écriture s’exprime d’une manière très dialectique, en évitant de dire : Avant de t’avoir fiat dans le ventre de ta mère je te connais. En effet lorsque l’homme “à l’image” a été créé, “Dieu dit : Faisons un homme à notre image et à notre ressemblance”. Il n’a pas dit : Façonnons ; mais quand il a pris, “du limon de la terre”, il n’a pas “fait” l’homme, il a “façonné” l’homme et il plaça dans le paradis l’homme qu’il avait “façonné”, pour le travailler et le garder. Si tu peux, vois ce qui distingue les mots “faire” et “façonner” et pourquoi le Seigneur, s’adressant soit à Jérémie, soit au sauveur, a évité de dire : Avant de t’avoir “fait” dans le ventre de ta mère je te connais : la raison en est que ce qui a été “fait” n’est pas dans un ventre, mais c’est ce qui est façonné à partir du limon de la terre qui est créé dans un ventre » (22).
Il n’était pas sans intérêt d’évoquer cette exégèse qui dans le Peri Archon à propos de ce même verset offre l’idée complémentaire de la préexistence de l’âme :
« Le prophète Jérémie lui aussi le montre clairement : “avant d’être façonné dans le sein maternel”. Jérémie était connu de Dieu et “avant de sortir de la matrice” il a été sanctifié par Dieu et a reçu encore enfant, la grâce de la prophétie : … Il y a eu, pour ceux, dont les âmes avant de naître dans un corps avaient commis une faute dans leurs sentiments ou dans leurs mouvements, des causes antécédentes qui ont amené la divine providence à des les juger dignes de subir à bon droit cet état… Il est vraisemblable que ces mouvements sont causes de mérites avant même que les âmes agissent en ce monde ; et ainsi en fonction de ces causes ou de ces mérites, le plan de la divine providence fait qu’elles endurent du bien ou du mal aussitôt leur naissance, dirais-je, avant » (23).
Pour l’heure nous constatons le prudence d’Origène : il l’expliquera et nous le laisserons parler à propos de ce passage de Genèse XXV, 22-27 :
« Comme les fils s’entrechoquaient dans son sein, elle dit : “S’il en est ainsi, pourquoi moi ?”. Elle alla donc consulter Iahvé et Iahvé lui dit : “Deux nations sont dans ton ventre et deux peuplades de tes entrailles essaimeront : l’une des peuplades sera plus forte que l’autre et l’aîné servira le cadet !” Quand furent accomplis les jours de son enfantement, voici qu’il y avait des jumeaux dans son ventre ! Le premier sortit, il était roux, tout semblable à un manteau de poils. On l’appela du nom d’Esaü. Après cela sortit son frère. Sa main tenait le talon d’Esaü et on l’appela du nom de Jacob ».
Le rabbin Elie Munk en La voix de la Thora à l’égard du verset 22 écrit : « En tout état de cause, l’Écriture tient à nous faire comprendre que l’hostilité irréductible qui sépare les deux frères Jacob et Esaü pendant toute leur existence n’a pas son origine en des motifs de jalousie ou de rivalité politique et économique, etc., mais qu’elle remonte à des divergences congénitales de caractère qui se manifestèrent, dès avant leur naissance, dans le sein maternel ». (24)
Origène en ses Homélies sur la Genèse écrit cette prudence énoncée :
« Mais que sont ces privilèges de naissance, pourquoi Jacob a-t-il supplanté son frère, pourquoi est-il né lisse et nu, alors qu’assurément tous les deux ont été conçus, comme dit l’Apôtre, “d’un seul homme”, “Isaac notre Père”, ou bien pourquoi Esaü est-il tout entier hirsute, hérissé et pour ainsi dire recouvert de la crasse du péché et du mal, ce n’est pas mon intention de l’expliquer. Car si je veux creuser profond et, découvrir les filets d’eau vive qui se cachent, les Philistins aussitôt vont arriver et me chercher querelle, ils vont soulever contre moi disputes et chicanes et se mettre à remplir mes puits de leur terre et de leur boue. En vérité ; si ces Philistins me laissaient faire, moi aussi je m’approcherais de mon Seigneur, de mon très patient Seigneur qui dit : “Je ne repousse pas celui qui vient à moi” ; je m’approcherais, et, comme ses disciples qui lui dirent “Seigneur qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?”. Je l’interrogerais moi aussi, et je lui dirais : “Seigneur qui a péché, cet Esaü ou ses parents, pour qu’il soit né de la sorte tout entier hirsute et hérissé, pour qu’il soit supplanté par son frère dans le sein de sa mère ? Mais si je fais mine d’interroger et de scruter là-dessus la parole divine, les Philistins aussitôt me cherchent noise et me chicanent. Aussi nous abandonnerons ce puits, nous l’appellerons “inimité” et nous en creuserons un autre ». (25)
Il serait loisible à l’égard de l’Ancien Testament de multiplier les exemples quant à la préexistence de l’âme et le fait vaut pour le Nouveau Testament pour lequel nous évoquerons quelques passages aussi, avant d’en venir à la façon dont les Pères de l’Église conçurent l’idée de la préexistence et de la migration des âmes.
Le lecteur garde en mémoire l’entretien de Jésus avec Nicodème évoqué dès le début de la première partie de cette étude (Jean III, 1-9).
Dans le Nouveau Testament, nous choisirons deux autres textes, l’un tiré de l’Évangile, l’autre de l’Apôtre Paul, afin de compléter ce qui précède :
« Les disciples lui demandèrent : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Élie doit venir d’abord ? Il répondit : Oui, Elie vient et il va tout rétablir, mais je vous dis qu’Elie est déjà venue et, au lieu de le reconnaître, il lui ont fait ce qu’ils ont voulu. De même ils vont aussi faire souffrir le Fils de l’Homme. Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean Baptiste » (Matthieu XVII, 10-14).
Ce passage est à relier à Luc I, 15-18 :
« Car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin, ni rien de fermenté, il sera rempli de l’Esprit Saint dès le ventre de sa mère, et il retournera beaucoup de fils d’Israël vers le Seigneur leur Dieu. Lui-même le précèdera avec l’esprit et la puissance d’Elie ».
Pour faire corollaire à ces deux textes voici deux passages de l’Apôtre :
« Mais nous – j’entends ceux qui sont des élus conformes à la prédestination, -nous savons qu’à ceux qui aiment Dieu tout contribue à leur bien. Car ceux qu’il a prévus, semblables à l’image de son Fils, il les a prédestinés pour que son Fils fut le Premier Né d’une multitude de frères ; et ceux qu’il a prédestinés, il les a appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, c’est pour les glorifier ». (Romains VIII, 28-31)
« Lorsque Rebecca, conçut deux fils jumeaux de notre père Isaac, le choix de Dieu, en se déclarant avant qu’ils fussent nés et n’eussent donc fait ni bien ni mal, manifeste bien que ce ne sont pas les œuvres mais la volonté de dieu qui détermine son choix lorsqu’il dit à Rebecca : “Le plus grand sera le serviteur du plus petit” et de même il est écrit : “J’ai aimé Jacob et haï Esaü”. Alors nous dirons donc qu’il y a injustice de Dieu ? Non certes ! » (Romains IX, 10-15)
Origène à l’égard de ce passage aux Romains s’exclame :
« Alors, en scrutant les Ecritures avec plus de soin au sujet d’Esaü et de Jacob on trouve qu’il n’y a pas d’injustice de la part de Dieu, quand, avant leur naissance et avant qu’ils aient fait quoi que ce soit, dans cette vie évidemment, il est dit que l’aîné servira le plus jeune, et on trouve de même qu’il n’y a pas d’injustice dans le fait que Jacob ait supplanté son frère dans le sein de sa mère, si on pense qu’il a été aimé de Dieu, avec raison jusqu’à être préposé à son frère à cause des mérites d’une vie précédente, bien entendu » (26).
Le « Bien entendu » a son importance ! …
En ce qui touche Luc I, 15-18, Origène écrit sur Jean I, 21 :
« Donc si d’une part on n’ignorait pas que Jean était fils de Zacharie et si d’autre part les juifs de Jérusalem envoyaient une délégation pour demander par l’intermédiaire des Lévites et des prêtres : “Est-ce toi Elie ?” il est clair qu’ils posaient cette question parce qu’ils croyaient que la doctrine de la réincarnation était vraie, puisque conforme à la tradition de leurs pères et nullement étrangère à leur enseignement ésotérique. Jean répond donc : “Je ne suis pas Elie, parce qu’il ignore sa propre existence antérieure” ». (27)
La doctrine de la préexistence de l’âme et de la réincarnation est très ancienne et fortement présente dans la doctrine orthodoxe chrétienne et la pensée des premiers pères, comme nous allons le montrer.
A propos de la question Comment voir Dieu, Justin en son Dialogue avec Tryphon manifeste naturellement sa croyance en la réincarnation :
– « Est-ce lorsque l’âme est encore dans le corps qu’elle a besoin de Dieu ou lorsqu’elle l’a quitté ?
– Tant qu’elle est dans la forme humaine, l’âme, dis-je, peut acquérir cette vision par l’esprit ; mais c’est surtout lorsqu’elle est dégagée du corps et rendue à elle-même, qu’elle atteint ce qu’elle avait toujours désiré.
– Est-ce qu’elle s’en souvient lorsqu’elle retourne dans un homme ?
– Je crois que non, dis-je » (28)
Avant d’aller plus outre, il convient de régler un malentendu avec conséquences tragiques qui persiste depuis deux mille ans dans la philosophie chrétienne et qui aujourd’hui est encore existant chez les théologiens et les philosophes c’est l’idée de métempsychose assimilée au principe de la réincarnation, et il y a encore quelques mois nous devions expliquer la différence entre ces deux mots à un éminent philosophe chrétien, professeur titulaire de philosophie médiévale à la Sorbonne et correspondant de l’Institut, comme beaucoup d’autres, que nous admirons, sans exception, par ailleurs.
Un exemple suffira – et qui excusera les historiens des idées, contemporains : Jérôme en son Traité sur les erreurs contenues dans le Livre des Principes d’Origène écrit tout en citant ce texte d’Origène :
« Il ajoute ensuite : “A moins qu’on ne veuille donner le nom d’obscurité et de ténèbres à ce corps épais et terrestre dont nous sommes revêtus, et dans lequel nous reprendrons une nouvelle vie lorsque ce monde sera fini et qu’il nous faudra passer dans un autre monde”. N’est-ce pas là soutenir ouvertement la métempsychose de Pythagore et de Platon ? » (29)
La réincarnation est le principe selon lequel l’âme humaine après la mort passe après un stade plus ou moins long dans un autre corps humain. La métempsychose est une idée selon laquelle l’âme au cours de sa migration s’incarne dans une corporéité appartenant à un stade différent de la nature pouvant ainsi passer du minéral, au végétal, puis de l’animal à l’humain selon le principe d’une évolution des divers stades de la nature et une purification progressive de l’âme en migration.
Le propos de Jérôme est impropre : jamais Origène n’a envisagé ou adhéré à l’idée de la métempsychose et si Grégoire de Nysse adhère au principe de la réincarnation – nous allons le percevoir bientôt – il condamne la métempsychose :
« Les tenants de la première hypothèse, ceux qui soutiennent qu’avant de venir vivre dans un corps les âmes se trouvent dans une sorte de cité, ne se sont pas purifiés, me semble-t-il, des doctrines grecques, des fables sur la métempsychose. Un examen fera apparaître que cette idée se laisse entraîner, de toute nécessité, jusqu’à cette affirmation que la tradition prête à l’un de leurs sages : le même individu est homme, passe dans un corps de femme, vole avec les oiseaux, devient arbuste, vit enfin dans les eaux. Ah certes, il n’est pas loin de la vérité, s’il parlait de lui ! Réellement une telle doctrine est bien digne du bavardage des grenouilles ou des geais, de l’intelligence des poissons ou de l’insensibilité des chênes ». (30)
Deux remarques, en matière de réincarnation, l’âme n’a pas de sexe, mais se réincarne toujours sur le même plan : humain ; d’autre part la métempsychose ne connaît pas de phénomène d’involution et l’on passe des règnes dits les moins subtils au règne humain par évolution et selon la même progression.
Origène condamne la métempsychose au profit de la réincarnation. Évoquant le Traité sur la Prière ce texte du maître Alexandrin :
« Enfin si vous voulez revivre, vous le demandez à nouveau, vous méprisez ce que vous avez désiré et vous recherchez la nourriture céleste et ce qui est beau ». (31)
Cécile Blanc en son introduction au Commentaire sur Saint Jean écrit : “Faut-il pour concilier ce texte avec les précédents, admettre avec F.H. Kettler, une réincarnation mitigée, jamais dans des corps d’animaux…” (32)
Revenons maintenant aux textes de Matthieu et Luc. À cet égard, Origène et dans le cadre de son Commentaire sur Jean, écrit :
« À ce propos, il faudra examiner ce qu’est au sens propre, la réincarnation et en quoi elle diffère de l’incarnation et si celui qui affirme la réincarnation maintient en conséquence que le monde est incorruptible ». (33)
Les Pères de l’Église n’ont jamais élaboré en dogme le principe de la réincarnation et de la préexistence des âmes, c’était un article de la foi des premiers Pères, et l’on comprend dès lors cette remarque d’Origène :
« Mais c’est ailleurs qu’il faudra étudier en elle-même et avec plus d’attention et approfondir davantage la question de l’essence de l’âme, de l’origine de son existence, de son entrée dans ce corps terrestre, des éléments de la vie de chacune, de sa délivrance ici-bas, et voir s’il est possible ou non qu’elle pénètre une seconde fois dans un corps, si ce sera ou non selon le même cycle et le même arrangement, dans le même corps ou dans un autre, et, si c’est dans le même, s’il restera identique à lui-même selon la substance et selon les qualités et si l’âme se servira toujours du même corps ou en changera ». (34)
Saint-Jérôme en sa lettre à Démétriadès laisse bien entendre que la doctrine de la réincarnation était partie intégrante de la foi des premiers chrétiens :
« Pourquoi tel homme a-t-il reçu le jour dans telle providence ? D’où vient que ceux-ci naissent de parents chrétiens, tandis que ceux-là prennent naissance au milieu des nations les plus barbares, étrangers à la nation d’un Dieu ? Après avoir ainsi blessé les cœurs simples par cette morsure du scorpion, ils injectent dans la plaie qu’ils ont faite leur poison dangereux. Puis ils ajoutent : “Si l’enfant à la mamelle, celui dont le sourire et la joie enfantine témoignent seuls qu’il connaît sa mère, qu’il n’a encore fait ni bien ni mal, si cet enfant dis-je, est possédé du démon ou accablé de maux qui fuient les méchants et qui s’acharnent au contraire sur les serviteurs de Dieu ; si tout cela arrive, pensez-vous que ce soit le pur effet du hasard ? Si donc, poursuivent-ils, ces jugements sont la manifestation réelle de la colère divine, ils se justifient par eux-mêmes et témoignent de la haute justice de Dieu, en amenant cette conséquence que les âmes des hommes ont habité le céleste séjour, et qu’en punition de certains péchés commis jadis elles ont été placées et pour ainsi dire ensevelies dans des corps humains, et précipitées dans cette vallée de larmes pour expier leurs anciennes iniquités. “Ainsi s’exprime à ce sujet le prophète roi : “J’ai péché avant de m’être humilié”. Et ailleurs « Faites sortir mon âme de sa prison mortelle ». Et encore : « Sont-ce les propres péchés de cet homme ou de ceux de ses parents qui l’ont fait naître aveugle ?” Et autres semblables passages à l’appui de leurs erreurs ».
« Cette impie et détestable doctrine fut pratiquée jadis en Égypte et en d’autres parties de l’Orient. Elle y jouit encore d’un certain crédit… » (35).
Nous avons perçu que Jérôme reconnaissait que la doctrine de la préexistence de l’âme était connue des premiers chrétiens. Qu’elle jouisse d’un crédit certain, c’est un fait, plus que d’un crédit puisque outre Justin, Tertullien manifeste cette foi en son Apologétique qui condamne la métempsychose et reconnaît la réincarnation :
« Comme si la raison quelle qu’elle soit, qui justifie la migration des âmes de corps en corps, n’exigeait pas aussi que les âmes soient rappelées dans les mêmes corps. Etre rappelées, en effet, c’est être ce qu’elles ont été, c’est à dire si elles ne sont pas revêtues d’un corps humain et du même corps, ce ne seront plus les âmes mêmes qui ont existé… Il faudrait rechercher, à loisir, une foule de passages, d’acteurs, si nous voulions nous amuser à examiner en quelle bête chacun à paru renaître. Mais il faut plutôt songer à défendre notre thèse : nous soutenons qu’il est bien plus raisonnable de croire qu’un homme redeviendra un homme, homme pour homme, et pas autre chose qu’un homme ; de telle sorte que l’âme gardant sa nature, reprendra la même condition, sinon la même figure ». (36)
et, nous pouvions prendre beaucoup d’autres pères, Marius Victorinus en ses Traités Théologiques sur la Trinité à propos de la préexistence de l’âme écrit :
« J’ajoute encore en secret, un grand mystère. De même que la trinité la plus divine qui est une, en tant qu’elle est par soi, a produit par mode de rayonnement, l’âme dans le monde intelligible, constituant, en son hypostase et substance propre, cette âme que nous appelons substance au sens propre du mot, de même l’âme, trinité une, elle aussi, mais seconde, a achevé la manifestation dans le monde sensible, parce que cette âme, tout en restant là-haut, a engendré des âmes qui viennent en ce monde » (37).
Origène parle avec prudence, Victorinus aussi. Origène condamne la métempsychose, Tertullien et Grégoire de Nysse, aussi. Nous serions en mesure de multiplier les exemples et les citations, et Grégoire de Nysse évoquant le sort de ceux qui ne sont pas présentement purifiés, écrit en sa Catéchèse de la Foi :
« Quant à ceux dont les passions se sont invétérées et qui n’ont eu recours à aucun moyen d’effacer la souillure, ni eau du sacrement, ni invocation de la puissance divine, ni repentir qui les aurait amandés, de toute nécessité ceux-là doivent recevoir eux aussi la place qui correspond à leur conduite. Or, l’endroit qui convient à l’or, s’il est altéré c’est le creuset du raffineur pour qu’une fois écarté le vice qui s’était mélangé à ces pécheurs, leur nature, après de longs siècles, revienne à Dieu pure et intacte ». (38)
Ce n’est pas une thèse en faveur d’une quelconque préfiguration de la doctrine catholique romaine du purgatoire, car Grégoire explique encore :
« Au lieu de se diriger vers la nature incréée, il revint à la création qui a son origine et sa servitude, il est ramené à la naissance qui vient d’en bas, et non à celle qui vient d’en haut » (39).
À travers cet examen très rapide de la doctrine des premiers Pères – et nous n’avons pas évoqué l’École d’Alexandrie avec un Clément par exemple – il apparaît que la condamnation de la doctrine de la préexistence des âmes et du retour porte d’une part sur la condition inadmissible de l’idée d’une chute précosmique ou sur la possibilité de la métempsychose. Le fait de la réincarnation et de la préexistence en soi, qu’affirment parmi beaucoup d’autres Justin, Clément, Tertullien, Victorinus, Origène, Grégoire de Nysse, ne fut jamais condamnée ni contraire à la métaphysique chrétienne.
A propos des condamnations, il convient de méditer le contenu de celles-ci :
Le premier Concile de Braga en ses Anathématismes contre les Priscillianistes, érige les canons suivants :
« Si quelqu’un dit, les âmes humaines ont d’abord péché dans les demeures célestes et que c’est pour cela qu’elles ont été précipitées sur terre dans des corps humains, comme l’a dit Priscillien, qu’il soit anathème. »
« Si quelqu’un pense que les âmes humaines sont liées à des astres qui règlent leurs destinées comme les païens et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème » (40).
Et l’on fera attribuer au Synode de Constantinople en 543 :
« Si quelqu’un dit ou pense que les âmes des hommes préexistent, en ce sens qu’elles étaient auparavant des esprits et des saintes puissances qui, lassées de la contemplation de Dieu, se seraient tournées vers un état inférieur, que pour ce motif, s’étant refroidies dans leur amour et dès lors ayant été appelées âmes, elles avaient été envoyées dans des corps pour leur châtiment, qu’il soit anathème » (41).
Tous les historiens sérieux ont remarqué et noté avec justesse et justice qu’il n’y a pas eu de condamnation en concile ni de condamnation d’Origène ; mais un anathème contre l’Origénisme, qui n’avait plus rien à voir avec la pensée du Maître Alexandrin, et cela hors concile, dans le cadre d’un ensemble de préceptes déformés et erronés, cela ne figurant donc d’ailleurs pas dans les actes du dit Concile de Constantinople mais dans le cadre de conversations à l’ouverture du dit concile :
« Elle ne signifie pas non plus que les hérésies reprochées par les anathématismes antérieurs au Concile furent telles dans sa pensée. En fait, on ne s’intéressait qu’aux moines origénistes contemporains et l’on faisait d’Origène la source dont se réclamaient ces derniers. Historiquement parlant, il est possible d’affirmer que son insertion dans une liste d’hérétiques ne le concerne pas vraiment. Il reste qu’elle entraînera par l’action de la police impériale, la destruction de la plus grande partie de son œuvre dans la langue originelle. » (42)
N’est-il pas intéressant pour clore momentanément la présente interrogation : l’âme préexiste-t-elle à la création du corps ? d’évoquer Saint Augustin qui précise dans la Cité mystique de Dieu :
« N’est-il pas plus infiniment honnête de croire au retour unique de l’âme en son propre corps, qu’à tant de retours en tant de corps divers… Ainsi, plusieurs platoniciens se trompent quand ils croient l’âme fatalement engagée dans ce cercle sans fin de migrations et de retour ». (43)
Le retour dans le même corps humain, oui ; mais ce n’est pas encore la résurrection ; et la transmigration sans fin, non ; Saint Augustin a raison, il s’associe à la pensée de tous les Pères que nous venons de citer.
B/ A quel instant l’âme s’unit-elle au corps ?
Le Zohar, à propos de l’allégorie de Jonas émet des remarques qu’il convient d’évoquer :
« La narration de Jonas est une allégorie de ce qui arrive à l’âme lorsqu’elle descend dans un corps. Pourquoi l’âme est-elle appelée Jonas ? Parce que quand l’âme s’associe au corps, c’est elle qui subit un préjudice. “Jonas” signifie porter préjudice, ainsi qu’il est écrit : “Ne portez pas préjudice à votre prochain” (Lév. XXV). Jonas s’embarque : c’est l’âme qui s’embarque ici-bas pour traverser l’océan de la vie ». (44)
Pour entendre ce texte, il convient de le faire suivre de celui-là :
« Lorsque le Saint, béni-Soit-il, fut sur le point de créer le monde, il décida de façonner toutes les âmes qui seraient attribuées, chacune en son temps, aux enfants des hommes ; chaque âme fut formée exactement selon le même modèle que le corps qu’elle était destinée à habiter. Les passant en revue, il vit que certaines âmes tomberaient en ce monde dans des voies corrompues. A chacune, quand vient son temps, le Saint, Bénit-Soit-Il, ordonne de venir à Lui et Lui dit : “Va, descends en tel endroit, en tel corps”. Mais parfois l’âme répond : “Maître de l’Univers, je suis contente de rester en ce royaume et je n’ai nul désir de le quitter pour un autre corps où je serai asservie et souillée”. Alors le Saint, Néni-Soit-Il, répond : “Ton destin est, et a été depuis le jour où je t’ai façonnée, d’aller en ce monde là.” L’âme comprend qu’elle ne peut désobéir, descend malgré elle et entre en ce monde ». (45)
L’âme dans la Révélation biblique est créée et elle n’est pas, par nature, consubstantielle à Dieu, mais elle s’inscrit dans la création du corps, elle s’intègre dans ce temps car le Lévitique XVII, 11-15 précise un certain nombre de points importants :
« Car l’âme de la chair est dans le sang et, moi, je l’ai mis pour vous sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes, car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme. C’est pourquoi j’ai dit aux fils d’Israël : Personne d’entre vous ne mangera de sang et l’hôte qui séjourne au milieu de vous en mangera pas de sang. Tout homme des fils d’Israël et des hôtes qui séjourne au milieu d’eux, qui aura chassé du gibier, bête ou oiseau qui se mange, il répandra son sang et le couvrira de poussière. Car l’âme de toute chair est son sang dans son âme et j’ai dit aux fils d’Israël : vous ne mangerez pas du sang d’aucune chair, car l’âme de toute chair est son sang ; chacun de ceux qui en mangeront sera retranché. »
On peut déduire de ce passage plusieurs points :
– l’âme de toute chair est son sang sans son âme.
– il convient de répandre le sang de la bête dans la poussière.
Si l’âme de toute chair est son sang dans on âme, il n’est pas dit que l’âme soit le sang mais que le sang est le lieu d’habitation, le lieu de circulation de l’âme, dans le corps. Ainsi le Rabbin Elie Munk précise à propos de ce verset :
« Le sang des animaux, tels que les bêtes sauvages et les volatiles, qui “contient l’âme” sera couvert de terre par respect pour l’âme, de même qu’il a été ordonné d’ensevelir le corps humain, par respect pour lui. » (46)
Cela n’est pas seulement une question de respect, si le sang est le lieu et le véhicule de l’âme, et puisque le sang est partie intégrante et intérieure du corps, si ce dernier doit revenir à la terre, le sang comme le corps doit suivre le même précepte de Dieu envers l’homme après sa chute : “Tu es poussière et tu retourneras en poussière” (Genèse III, 19).
Mais de quel sang s’agit-il ? A la suite de Saint Paul, Origène enseigne qu’il y a deux hommes en chacun de nous : “Comment est-il dit que l’âme de toute chair est le sang ? C’est là le grand problème. Or tout comme l’homme extérieur a pour homonyme l’homme intérieur, ainsi en va-t-il pour ses membres ; et l’on peut dire que chaque membre de l’homme extérieur se retrouve, sous ce nom, dans l’homme intérieur” (47) et le Maître Alexandrin ajoute :
« Puisque tu retrouves tous ces éléments du corps matériel dans l’homme intérieur, ne doute plus que le sang aussi, sous le même nom que le sang matériel et tout comme les autres parties du corps existe dans l’homme intérieur. C’est ce sang-là qui se répand de l’âme du pécheur. Et en effet : Du sang de vos âmes il sera demandé compte. Il n’a pas dit : de votre sang ; mais du sang de vos âmes » (48).
On ne peut, à partir de cette distinction de l’homme intérieur et de l’homme extérieur, dissocier l’âme du corps comme le rappellera Tertulien par exemple, en son traité la Résurrection des morts :
« En fait ni l’âme n’est à elle seule l’homme, puisqu’elle a été introduite après coup dans un moulage d’argile déjà appelé homme (Gen. II, 7), ni la chair n’est l’homme sans âme, cette chair qui, lorsque l’âme s’en est allée, reçoit le nom de cadavre. Ainsi le mot “homme” est-il comme une sorte d’agrafe qui tient liées ensemble les deux substances, puisqu’elles ne peuvent exister sous ce nom que dans leur assemblage » (49).
À quel instant s’unit-elle au corps ? Origène interroge le lecteur comme lui-même se pose ce problème, en le Traité des Principes :
« Au sujet de l’âme, toutefois – est-elle introduite par l’intermédiaire de la semence, si bien que sa raison ou existence doit être tenue pour insérée dans les semences corporelles, ou bien a-t-elle un autre principe et ce principe est-il engendré ou inengendré, et entre-t-elle dans le corps de l’extérieur, ou non -, cela n’est pas clairement précisé dans la prédication ». (50)
Tertullien pour son compte demeure aussi perplexe en son traité La Résurrection des morts :
« Mais l’a-t-il placée ou ne l’a-t-il pas plutôt introduite dans la chair, mêlée à elle ? En un alliage si compact, qu’on ne peut guère juger si c’est la chair qui est le support de l’âme, ou l’âme celui de la chair, si c’est la chair qui est au service de l’âme ou l’âme au service de la chair ». (51)
Certains ont prétendu percevoir chez le Pasteur Hermas la négation de la trinité corps, âme et esprit, que nous n’avons point perçu. Le fait méritait d’être souligné puisque selon la critique classique le Pasteur n’évoque pas le principe de l’âme, mais cela ne signifie pas qu’il en conteste l’existence, quand un Ignace d’Antioche par contre en sa Lettre aux Philadelphiens écrit :
« Ils seront eux aussi honorés par le Seigneur Jésus-Christ, en qui ils espèrent de chair, d’âme et d’esprit, dans la foi, la charité, la concorde ». (52)
Justin avoue aussi son ignorance sur ce qu’est dans ce Dialogue avec Tryphon :
« Les philosophes ne savent donc rien sur ce point, puisqu’ils ne savent pas ce que c’est que l’âme ?
– Il ne paraît pas ». (53)
Les philosophes ne sont pas seulement ceux du platonisme et du stoïcisme, c’est aussi les philosophes chrétiens ; seul est affirmé le principe selon lequel le corps est la maison de l’âme :
« Ce corps que Dieu en effet a façonné en Adam est devenu “la maison” de l’âme insufflée par Dieu, comme vous pouvez tous le comprendre ». (54)
À propos de cette insufflation Irénée de Lyon écrit en son Traité Contre les Hérésies :
« Ils ne voient pas comment, de même qu’au début de notre création en Adam ce souffle de vie qui venait de Dieu, uni à la matière créée, anima l’homme et manifesta l’animal raisonnable, de même à la fin le Verbe du Père et l’Esprit de Dieu, unis à l’antique substance de la création d’Adam, ont fait l’homme vivant et parfait, recevant le Père parfait ; ainsi, de même que dans l’être animal nous sommes tous morts, de même dans l’être spirituel nous sommes tous vivifiés ». (55)
Cette différence entre le souffle de vie et l’Esprit Saint tient notamment dans le fait que le premier est possédé par l’homme avec des limites alors que le second reçoit dans on infinité l’homme qui se donne à lui.
Il n’y a donc pas pour l’instant chez les Pères d’idée précise sur la façon dont l’âme s’unit au corps, si ce n’est Irénée dans une affirmation qui sera reprise par Tertullien : ces deux éléments, l’âme et le corps s’inscrivent au même moment dans un schéma de destinée. Tertullien en son Apologétique écrit :
« Quant à nous, l’homicide nous étant défendu une fois pour toutes, il ne nous est pas même permis de faire périr l’enfant conçu dans le sein de sa mère, alors que l’être humain continue à être formé par le sang. C’est un homicide anticipé que d’empêcher de naître et peu importe qu’on arrache l’âme déjà née ou qu’on la détruise au moment où elle naît. C’est un homme déjà ce qui doit devenir un homme ; de même, tout fruit est déjà dans le germe ». (56)
Tertullien comme Athénagore croit à l’animation immédiate de l’embryon d’une part et que ce fait provient d’autre part de ce que l’âme est présente dès la procréation : il y a origine simultanée de l’âme et du corps ; c’est tout le sens de son traité sur l’Âme, qu’il affirme aussi en son traité la Résurrection des morts :
« La chair qui dès son origine utérine est semée, formée, engendrée en même temps que l’âme, est encore mêlée à elle dans toutes ses activités ». (57)
Pour conclure, sans citer tous les Pères, nous évoquerons Grégoire de Nysse qui dans son Traité la Création de l’homme affirme ce qui deviendra la foi définitive de l’Église :
« L’homme étant un, composé d’une âme et d’un corps, on ne peut attribuer à ce composé qu’une origine unique et commune si l’on veut éviter de devoir le déclarer à la fois plus ancien et plus récent que lui-même, selon l’hypothèse où son corps serait créé le premier, et l’autre composante ensuite. Ce que vous affirmons, c’est qu’à l’origine, la puissance de la prescience divine, comme on l’a exposé un peu plus haut, donne l’existence à la plénitude du genre humain dans sa totalité ». (58)
L’âme et le corps s’inscrivent donc dans le même engendrement, cela au moment de la conception, ce qui sera dogmatisé par Benoît XII en 533 et rappelé par Léon XIII en 1910.
Consolamentum, réincarnation et évolution spirituelle dans le catharisme et le Christianisme Originel, Jean-Pierre Bonnerot. Paru dans les Cahiers d’Études Cathares n° 98 de l’été 1983. © Jean Pierre Bonnerot, tous droits de reproduction interdits.
Lire la deuxième partie de cet article : Consolamentum, réincarnation et évolution spirituelle dans le catharisme et le Christianisme Originel [2].
Notes :
(1) Confer notre étude : Satan, Lucifer, le Prince de ce monde et les démons dans la tradition chrétienne et l’exégèse scripturaire, Narbonne, Cahiers d’Études Cathare Ed,. Document à télécharger en .pdf sur ce site : Satan, Lucifer, le Prince de ce monde et les démons dans la tradition chrétienne et l’exégèse scripturaire.
(2) Maurice Magre : Le Sang de Toulouse. Paris, Robert Laffont Ed, 1978, page 278.
(3) Rachi : Le Pentateuque avec Rachin. Volume 1 : La Genèse Paris, Fondation Samuel et Odette Levy Ed, 1979, page 5.
(4) Grégoire de Naziance : Homélie XL : Pour le Saint Baptême. Paragraphe II in : Homélies (extraits). Namur, Editions du Soleil Levant, 1962 pages 57 et 58.
(5) Jean Scot : Commentaires sur l’Evangile de Jean. Livre III paragraphe 1, Paris, Editions du Cerf, Collection Sources chrétienne n° 180 – 1972, page 205.
(6) Origène : Entretien d’Origène avec Héraclide paragraphe 25, Paris, Editions du Cerf, Coll. Sources chrétienne n° 67 – 1960, pages 103 à 105.
(7) Rachi : op cité, volume 5 : le Deutéronome. ibid, 1981, page 163.
(8) Elie Munk : La voix de la Thora. Volume 5 : le Deutéronome. Paris, Fondation Samuel et Odette Levy Ed, 1981, page 213.
(9) On lira avec intérêt : Herman Hailperin : De l’utilisation par les chrétiens de l’oeuvre de Rachin. in : Rachi (ouvrage collectif). Paris, Service Technique pour l’éducation. Ed, 1974, pages 163 à 200.
(10) Le Zohar II, 113a – in : Le Zohar, extraits choisis et présentés par Gershon Scholem, Paris Ed du Seuil, Coll. Sagesses n° 21, 1980, page 88.
(11) Ambroise de Milan : La mort est un bien II, 3 – in : Cyprien et Ambroise : le chrétien devant la mort. Paris, Ed Desclée de Brouver Ed, coll. les Pères dans la foi, 1980, page 41.
(12) Jean Chrysostome : Homélie 25 sur l’Evangile selon Saint Jean – in : le Baptême d’après les Pères de l’Eglise. Paris Grasset Ed, colle lettres chrétiennes n° 5, 1962 page 211.
(13) Jean Duvernoy : la Religion des Cathares. Toulouse, Privat Ed 1976, page 145.
(14) Rachi : op cité, volume 1 : la Genèse, ibid, page 15.
(15) Elie Munk : op cité, volume 1 : la Genèse, ibid, 1981, page 23.
(16) Carlo Suares : la Kabbale des Kabbales, Paris, Adyar Ed, 1962, page 51.
(17) Zohar I, 284b – in : La Kabbale, pages classées du Zohar. Paris Ed du chant nouveau. 1946, pages 81 et 82.
(18) Zohar I, 61 a – Ibid, page 82.
(19) Zohar I, 85 b – Ibid, page 83.
(20) Louis Rougier : l’Origine astronomique de la croyance pythagoricienne et l’immortalité de l’âme. le Caire, Institut Français d’Archéologie Orientale, Ed, tome 10, 1933.
R.P. Festugière : La Révélation d’Hermès Trismégiste, tome 3 : les doctrines de l’âme. Paris, Librairie Gabalda Ed, 1953.
Textes et Oeuvres divers publiés par les Editions les Belles Lettres.
(21) Gershom. G. Scholen : Les Origines de la Kabbale. Paris, Aubier-Montaigne Ed, 1966 page 252. On lira avec intérêt le paragraphe 10 du chapitre 2 : Migration des âmes et mystique de la prière dans le Bahir, mais aussi toute l’oeuvre de l’auteur dont les traductions figurent chez Payot et Aubier.
(22) Origène : Homélie sur Jérémie I, paragraphe 10. Paris, Ed. du Cerf, Coll Sources chrétiennes n° 232, 1976, pages 217 et 219.
(23) Origène : Traité des Principes – Péri Archon – III, 3. 5 – Paris, Etudes Augustiniennes Ed, 1976, page 189.
(24) Elie Munk : op cité. volume 1 : la Genèse, ibid, pages 257 et 258.
(25) Origène : Homélies sur la Genèse – XII, 4 – Paris, Ed du Cerf, Coll Sources chrétiennes n° 7 bis, 1976, pages 301 et 303.
(26) Origène : Traité des Principes – Péri Archon II, 9, 7 – op cité, page 131 et Sources chrétiennes n° 252 (tome 1) page 369.
(27) Origène : Commentaire sur Saint Jean VI, paragraphe 73 – Paris, Ed du Cerf, coll Sources chrétiennes n° 157 – 1970, pages 183 et 185.
(28) Justin : Dialogue avec Tryphon – Prologue : Comment voir Dieu in : la Philosophie passe au Christ : Oeuvre de Justin. Paris, Desclée de Brouwer Ed, colle les Pères dans la foi, Ictus, 1982, page 128.
(29) Jérôme : Traité sur les erreurs contenues dans le Livre des Principes d’Origène. in : Oeuvres de Saint Jérôme. Paris, Auguste Desrez Ed, 1838, page 421.
(30) Grégoire de Nysse : la Création de l’Homme – 28 – Paris, Desclée de Brouwer Ed, Coll. les Pères dans la foi, 1982, pages 148 et 149.
(31) Origène : Explication du Nôtre Père – 29, in Traité sur la prière. Paris, Desclée de Brouwer Ed, Coll. les Pères dans la Foi, 1977, pages 108 et 109.
(32) Origène : Commentaire sur Saint Jean, op cité, avant-propos de Cécile Blanc, page 24.
(33) Origène : Ibid, VI, 85, op cité, page 191.
(34) Origène : Ibid, VI, 85, op cité, page 191.
(35) Jérôme : Correspondance, Lettre à Démétriadès. in Oeuvres de Saint Jérôme, op cité, page 663 et par une approche aisée Correspondance, Lettre n° 130, Les Belles Lettres Ed, tome 7 pages 187 à 189.
(36) Tertullien : Apologétique 48, paragraphe 2 et 3. Paris, les Belles Lettres Ed, 1971, pages 101 et 102.
(37) Marius Victorinus : Contre Arius Livre I, B, paragraphe 64 in : Traités théologiques sur la Trinité. Paris, Ed du Cerf, Coll Sources chrétiennes n° 68 ; 1960 page 385.
(38) Grégoire de Nysse : Catéchèse de la Foi, 6. Paris Desclée de Brouwer Ed, Coll les Pères dans la Foi, 1978, page 94.
(39) Ibid, page 102.
(40) Premier Concile de Braga : Anathématisme contre les Priscillianistes, 1e Mai 561 ou 563. in : Textes doctrinaux du Magistère de l’Eglise sur la Foi Catholique. Traduction et présentation de Gervais Dumeige. Paris, Editions de l’Orante, 1969, page 140.
(41) Synode de Constantinople : Anathème contre Origène (?!), 543, ibid, page 140.
(42) Murphy et Sherwood : Constantinople II et III. Paris, Editions de l’Orante, Collection Histoire des Conciles oecuméniques, volume 3, 1974, pages 108 et 109.
(43) Augustin : La Cité mystique de Dieu. Livre X chapitre 30. Paris, charpentier Ed, 1843, tome 1, pages 351 et 352.
(44) Zohar II, 1999 a – in : La cabbale, pages classées du Zohar, op cité, page 99.
(45) Zohar II, 96 b – in : Le Zohar, extraits choisis et présentés par G. Scholem, op cité, page 84.
(46) Elie Munk : op cité, tome 3 : Le Lévitique, op cité, 1981, page 151.
(47) Origène : Entretien d’Origène avec Héraclide paragraphe 15, op cité, page 89.
(48) Ibid, paragraphe 22, page 99.
(49) Tertullien : La Résurrection des morts – paragraphe 40. Paris, Desclée de Brouwer Ed, Coll les Pères dans la Foi, 1980, page 102.
(50) Origène : Traité des Principes – Péri Archon, Préface I, 5 – op cité, page 26.
(51) Tertullien : Ibid, paragraphe 7, page 53.
(52) Ignace d’Antioche : Lettre aux philadelphiens XI, 2. in : Les écrits des Pères Apostoliques (Collectif). Paris, Editions du Cerf, Coll chrétiens de tous les temps n° 1, 1969 page 185.
(53) Justin : Dialogue avec Tryphon V, op cité page 130.
(54) Ibid, XL, op cité page 190.
(55) Irénée de Lyon : Contre les Hérésies V – in : Textes choisis. Namur, les Editions du Soleil Levant. Ed, 1963 page 150.
(56) Tertullien : Apologétique IX, 8. op cité, page 22.
(57) Tertullien : La Résurrection des morts XVI, paragraphe 10, op cité page 65.
(58) Grégoire de Nysse : la Création de l’homme XXIX, op cité page 152.

Chrisme, extrait du site Editions Scriptoria.
SOURCE : https://www.esoblogs.net/
La Mort, mode d’emploi 3 décembre, 2017
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire
La Mort, mode d’emploi
La deuxième mort
Cela fait un long moment que je souhaite partager avec vous ma compréhension des passages qui se présentent à nous après la vie terrestre, soit “entre les mondes”. Je ne prétends évidemment pas détenir la vérité sur le sujet, mais comme plusieurs, j’ai débuté mon parcours spirituel en voulant apprivoiser la mort, un thème si sensible pour la plupart des gens. J’ai d’ailleurs compris plus tard qu’en vérité, je voulais surtout apprendre à vivre. Je vous partage donc ici mon propre parcours et mes expériences vécues sur le sujet.
Je suis conscient aussi que le thème de la mort est délicat, car il réfère à des croyances, religieuses ou autres, acquises individuellement et collectivement. Mon but n’est donc pas d’interférer avec votre vision de “la vie après la vie”, mais de vous présenter ma vérité, celle qu’il m’a été donné d’expérimenter et de comprendre au fil du temps. Et je vous laisse conserver (ou non) ce qui entrera en résonnance avec vous. Pour le reste, je vous suggère simplement de le mettre de côté.
Collectivement, nous craignons la mort. Il suffit de contempler le culte que notre société voue à la jeunesse et les dérivés que cela engendre (chirurgies et modifications esthétiques de toutes sortes) pour comprendre que nous tentons de la repousser. Pourquoi ? Parce qu’elle suscite une peur. Elle éveille en nous la peur du vide, du néant, la peur de ne plus exister, du moins dans la forme que nous connaissons. C’est un changement d’état que nous appréhendons, car il nous est inconnu. Pourtant, nous avons traversé ce passage à tellement de reprises par le passé, soit à la fin de chacune de nos incarnations (nous avons chacun eu en moyenne entre 400 et 800 réincarnations, certains jusqu’à 3000).
Apprendre à vivre
En vérité, on meurt tous les jours. Chaque fois que l’on renonce à un comportement spécifique qui nous limite, chaque fois que l’on transforme un élément de soi, chaque fois que l’on accepte de laisser aller une situation qui nous alourdit, on meurt à quelque chose de nous. D’ailleurs, les rêves de mort sont très rarement annonciateurs d’une mort physique. Ils sont plutôt initiatiques, ils nous invitent à laisser aller quelque chose de nous qui, au niveau évolutif de notre être, nous alourdit. Même au tarot, la carte de la mort est un présage de renaissance. Apprendre à mourir, c’est apprendre à vivre.
Que ce soit pour mieux comprendre notre propre parcours ou pour accompagner nos proches qui nous quittent, la “vie après la vie” fascine et inquiète aussi. Que se passe-t-il vraiment après le grand passage, ce que les Guides appellent “la première mort” ? Je reçois régulièrement des questions sur le sujet et je réalise qu’il existe autant de perception qu’il y a d’individu. Chacun envisage “la suite” selon ce qu’il comprend de la vie, et je ne crois pas qu’il existe de vérité absolue sur le sujet. Cependant, il est possible de tracer de grands principes à partir de la compréhension que la vie terrestre est le prolongement de la vie universelle.
Si “la vraie vie” débute ailleurs, nous sommes donc soutenus sur Terre par cet “ailleurs”, qui agit sur nous comme une présence bienveillante. Il nous accompagne sur le parcours du retour au souvenir de nos origines universelles. Mais chacun doit marcher son propre sentier, car personne ne peut le faire à notre place. L’aide est disponible, mais nous sommes responsables de créer notre vie à la hauteur de nos aspirations les plus profondes, tant sur Terre que dans l’autre monde.
Un changement d’état
Mon travail d’accompagnant individuel m’a amené à rencontrer des gens qui étaient décédés et qui ne le savaient pas. Même si cela peut surprendre au départ, c’est tout de même assez fréquent. J’avoue que j’étais moi aussi subjugué par cette réalité, ne comprenant pas comment cela était possible.
En réalité, la mort est un changement d’état qui nous amène à passer du corps physique au corps astral. Ce n’est pas douloureux, c’est comme se laisser aller dans une douce glissage d’eau. La médecine nous dit que nous arrêtons de respirer à la mort, mais en vérité, le souffle se poursuit dans le corps astral. Nous l’amenons avec nous en quelque sorte. C’est le fil conducteur qui relie les différents corps entre eux.
Le corps astral est une copie exacte du corps physique. Leur ressemblance est parfaite. Certains êtres qui décèdent ne réalisent pas qu’ils ont changé d’état, parce que la sensation dans le corps astral demeure la même, mais avec une légèreté ajoutée. Cela survient souvent dans les cas de mort subite accidentelle. En effet, il est fréquent d’observer dans l’énergie un être qui marche à pied le long d’une autoroute après un accident mortel. Il s’agit du défunt qui attend que l’on vienne le chercher. Il se demande pourquoi personne ne l’a invité à entrer dans un véhicule lorsque les secouristes sont venus.
À ce moment, surtout au début, l’être qui n’a pas cultivé sa conscience spirituelle ne comprend pas ce qui s’est produit. Comme il est toujours conscient et que son apparence semble être la même, il se dit qu’il ne peut pas être mort. Habituellement, les gens finissent par comprendre, mais cela peut prendre un certain temps. J’ai cependant vu des gens errer pendant des années avant de réaliser qu’ils étaient décédés, puisque leur nouvel état ne correspondait pas à la définition qu’ils avaient de la mort. Ils pourront éventuellement être aidés par un humain sensible à leur réalité qui leur expliquera la situation.
Une copie exacte
Il faut comprendre qu’à priori, le plan astral se présente lui aussi comme une copie exacte du plan terrestre. Par exemple, s’il y a une chaise dans votre environnement, celle-ci aura aussi une correspondance dans la dimension subtile, soit “une autre” chaise qui y sera visible et palpable. En réalité, il y aura une chaise visible à la fois dans la 3e dimension et sur le plan astral. L’être qui s’y trouve la verra donc aussi.
Quand nous décédons, la réalité immédiate qui se présente à nous est exactement la même que celle que nous connaissions avant, à la différence qu’elle est plus “vaporeuse”. Et cela peut prendre un certain temps pour apprivoiser ce changement d’état. Plusieurs expérimentations sont souvent requises pour que l’être réalise qu’il peut traverser la matière et voyager à la vitesse de la pensée. Au début, il voudra ouvrir les portes et se déplacer via les moyens de transport connus.
Le plan astral
Sur le plan astral plus dense, que certains nomment “inférieur”, plusieurs poursuivent la vie qu’ils avaient sur Terre. Pour simplifier le propos de ce message, j’utiliserai le mot “astral” pour décrire ce plan dit “inférieur”, mais en réalité, l’astral présente un spectre de réalités parallèles très vaste, du plus dense au plus lumineux.
Après la mort, plusieurs êtres retournent dans les lieux qui leurs étaient familiers et interagissent avec d’autres êtres décédés qui partagent leur nouvelle réalité. Nous côtoyons au quotidien des êtres qui ont quitté notre plan de conscience et qui poursuivent leur vie d’avant. Ils sont partout autour de nous. Ils fréquentent les lieux publics et interagissent avec les dimensions subtiles des objets qui font partie de notre réalité. Ceux qui craignent les fantômes ne comprennent pas qu’ils en sont entourés. Les craindre revient à avoir peur de voir un oiseau. Il y en a partout.
Certaines entités de l’astral continuent de vivre dans les lieux qui leurs étaient familiers, simplement parce qu’ils ne savent pas où aller ailleurs. Les vieilles maisons sont souvent “habitées”, car les êtres qui y ont passé une grande partie de leur vie continuent d’y vivre après leur mort. Comme ils poursuivent leur vie d’avant, pourquoi changeraient-ils soudainement de lieu de vie ?
Et plus leur état de conscience était lourd dans l’incarnation, plus les énergies du lieu où ils se trouvent seront chargées. Nous ressentirons à ce moment qu’il y a une “entité” dans la pièce, souvent via une contraction du chakra du plexus solaire. À l’inverse, d’autres présences seront plus douces et moins dérangeantes à nos côtés. Cependant, les êtres plus “légers” s’accrochent rarement à un lieu de vie après leur passage, car ils ont plutôt envie d’explorer leur nouveau monde et les possibilités qu’il offre.
Un lieu habité
Lorsqu’un lieu est habité, il faut expliquer à l’entité qui s’y trouve qu’elle est décédée et que son parcours de vie l’amène maintenant ailleurs. Il faut lui dire que le lieu est désormais habité par d’autres. Il faut aussi le lui verbaliser à haute voix, car les entités de l’astral n’ont pas appris à communiquer par la pensée. Ils continuent d’interagir à partir des sens qu’ils connaissent.
Nous n’avons pas le rôle de les reconduire vers la lumière. Nous pouvons leur expliquer que d’autres plans de conscience existent et qu’ils peuvent s’y rendre, mais nous n’avons pas le mandat de les y accompagner, à moins d’être un passeur dans l’âme. Mais là encore, si l’on ne sait pas comment procéder, il est préférable de les confier à d’autres Guides invisibles plus “spécialisés”.
Pour ce faire, il suffit de prendre quelques respirations profondes et bien ressenties pour augmenter son propre rythme vibratoire. On crée alors un “pont vibratoire” entre les Guides et l’entité, et on laisse ensuite ces êtres interagir entre eux [je reviendrai sur le sujet de cet autre passage sous peu]. Ce qui importe pour nous c’est d’inviter l’être à quitter le lieu, amoureusement, mais fermement.
Bien qu’intéressants, les rituels ne sont pas nécessaires ici. Ce qui importe surtout c’est la sensation de souveraineté ressentie, une qualité de présence à soi qui exprime sa légitimité à habiter le lieu. À ce moment, aucune entité n’est autorisée à y demeurer, à moins que vous ne le lui permettiez. En vérité on ne chasse personne, on se réapproprie un endroit. Et tout ce qui n’est plus en harmonie avec cette nouvelle réalité se transformera naturellement.
Les entités
Plusieurs craignent les entités. Mais sachez qu’il est impossible pour un être de l’astral de s’accrocher à un humain, à moins que celui-ci ne lui ait d’abord ouvert la porte. Comment ouvre-t-on une telle porte ? Par l’inconscience.
Si quelqu’un expérimente par exemple une peur chronique du manque dans sa vie et qu’il n’arrive pas à la transformer, d’autres entités qui auront résonné avec cette même peur durant leur vie terrestre pourront être attirées vers lui à partir de l’astral. Pour ces êtres, chaque fois que le thème est ressassé, c’est comme si quelqu’un organisait un rassemblement sur le thème du manque. Ils se sentent familiers avec l’énergie qui se présente devant eux et ont envie de se joindre au groupe.
Au niveau évolutif, les entités servent la vie, car elles ont un effet amplificateur sur nos ombres. Il ne faut pas les percevoir comme de simples envahisseurs, car leur présence n’est jamais le fruit du hasard. Elle est autorisée par notre Âme. Les entités nous forcent en quelque sorte à nous positionner plus clairement face à nos ombres. Sans le savoir, elles accroissent nos lourdeurs pour nous aider à mieux les ressentir, et par le fait même, à choisir de les laisser aller. Elles répondent énergétiquement à l’appel évolutif de notre Âme.
Perdre son centre
J’ai remarqué dans ma vie que chaque fois que je ressentais une entité plus lourde dans mes énergies, cela survenait toujours après une expérience vécue où j’avais perdu mon centre, souvent en lien avec un jugement que j’entretenais envers moi-même.
Je me souviens d’une fois où j’avais rencontré un homme qui expérimentait un handicap physique qui m’incommodait. Je vivais un malaise à la vue de cette personne, sans vraiment savoir pourquoi. Au lieu d’accueillir ma sensation, je me suis plutôt détourné de cet être, cherchant à l’éviter. Quelque temps après, j’ai commencé à ressentir des entités dans mes énergies. Je ne comprenais pas ce qui s’était produit, jusqu’à ce que je revois le fil des événements. J’ai réalisé à ce moment que la vue de cet homme éveillait en moi le souvenir d’une vie passée où j’étais moi-même handicapé et où j’avais rejeté cette expérience, comme si elle n’avait jamais existé.
Au niveau magnétique, mon Âme avait attiré cet être pour réveiller en moi un souvenir que j’avais jugé et qui cherchait ma lumière. Il s’agit ici d’une expérience passée, mais je pouvais aisément retrouver des traces de ce malaise ailleurs dans cette vie-ci. Il n’était donc pas nécessaire de retracer ma vie passée pour entreprendre la guérison, j’avais des correspondances dans cette vie. Je le mentionne ici pour éviter d’interpréter qu’il faut percevoir ses vies passées pour se guérir. Ce n’est pas nécessaire, car chaque incarnation est aussi un tout en soi.
Les vies passées
Dans ma pratique de consultation, j’utilise surtout les vies passées pour sortir les gens (ou moi-même) d’un état de victime. Lorsqu’un être se sent impuissant ou victime d’un autre et qu’il se déresponsabilise de sa situation, il devient intéressant de lui présenter une autre vie où l’expérience était totalement inversée. Cela remet les choses en perspective et offre une compréhension nouvelle à l’expérience créée par l’Âme.
L’évolution n’est possible que si nous assumons l’entière responsabilité de notre vie, de tout ce que nos créons, consciemment ou inconsciemment. Ce que nous nommons “les autres” fait partie de nous et nous faisons partie d’eux. Croire que nous sommes séparés est une illusion. Les autres sont là pour nous aider à nous découvrir. Si nous attirons certaines facettes moins intéressantes “des autres”, c’est parce que ces facettes recherchent notre lumière.
Revenons maintenant à mon expérience. Suite à la rencontre de l’homme handicapé, je me suis retrouvé rapidement “inondé” d’entités qui créaient beaucoup de malaises et de fatigue en moi. Je ne comprenais pas ce qui venait de se produire, mais je savais que quelque chose avait changé.
Quand j’ai croisé le regard de cette personne, un malaise inconscient s’est éveillé en moi. Le problème n’était cependant pas associé à la sensation ressentie, mais plutôt au fait que j’ai voulu l’occulter et me débarrasser de ce qui me dérangeait. C’est ce déni qui a ouvert la porte aux entités qui étaient présentes chez cet être et qui ont simplement “traversé” vers moi. Dès que j’ai conscientisé ma fuite et ma propre expérience passée reflétée par l’homme que j’avais croisé, j’ai repris mon pouvoir dans la situation. J’y ai ramené l’amour et j’ai ensuite pu proclamer ma souveraineté dans mes énergies. Les entités se sont alors éloignées.
Je ne fais aucun lien ici entre le fait que l’homme vivait avec un handicap et qu’il “transportait” des entités. Ces dernières s’associent aux êtres qui ont un état d’esprit plus lourd, peu importe la situation concrète qu’ils vivent.
Les cohabitations
Nous nous exposons tous à cohabiter de temps à autre avec des entités – ou de façon plus prolongée pour certains – car elles résonnent avec les thèmes qui ne sont pas pacifiés en nous. Dès que ces derniers remontent à la surface et s’inscrivent dans notre champ aurique, il est naturel que des entités s’y intéressent, car pour elles, ce sont des énergies familières. Et dès que nous conscientisons et éclairons la lourdeur qui se présente, l’entité s’éloigne naturellement de nous, car elle n’est plus autorisée à “demeurer” dans nos énergies. Notre souveraineté retrouvée la repousse.
Il ne faut pas non plus juger ces êtres “sans domicile fixe”. Ils vivent dans un monde parallèle à la Terre et tout ce qu’ils connaissent de la vie est associé à l’humain qu’ils étaient. Ils veulent donc poursuivre l’aventure terrestre et ils continuent d’interagir avec le seul plan qu’ils connaissent, soit celui de la Terre. Ils s’accrochent ainsi à ce qu’ils peuvent, ce à quoi ils ont encore de l’emprise. Mais ils n’ont aucun pouvoir réel, sauf celui que nous leur octroyons, consciemment ou inconsciemment.
Les plans subtils
Revenons maintenant au sujet principal de ce propos, soit le passage vers les plans plus subtils. Je disais donc qu’au départ, la plupart des gens qui décèdent continuent de vivre la vie qu’ils avaient sur Terre. Ils continuent de s’identifier à leur personnalité et à ce qu’ils aimaient, ainsi qu’à réagir à ce qu’ils n’aimaient pas.
À moins d’être ostracisés dans sa vie humaine et de craindre profondément les jugements de son entourage, tous les êtres assistent à leurs funérailles. C’est une invitation incontournable pour tout être qui souhaite compléter la boucle de son incarnation. Mais l’être n’est pas observateur comme s’il était “une étoile dans le ciel”. Il est vraiment là, présent aux côtés de ses proches. Il se promène concrètement dans la pièce avec son corps astral.
Quand mon père est décédé, je me souviens que j’étais dans un état second presque de transe. Il m’était alors possible de le percevoir et de l’entendre. Au salon funéraire, je l’entendais s’étonner des gens qui venaient le visiter. Il s’exclamait de joie en voyant les visiteurs arriver et il allait les accueillir à la porte. À un moment, je l’ai invité à “aller vers la lumière”, tel que je l’avais appris dans les livres. C’était en 1996, alors que je débutais mon cheminement spirituel. Il m’a alors dit “je sais que la lumière est là et j’irai, mais pour le moment, laisse-moi vivre mon expérience”. Je n’avais pas compris qu’il était important de faire une transition, même dans l’astral. C’est pourtant quelque chose de si naturel sur Terre, pourquoi en serait-il autrement “de l’autre côté”.
J’ai compris depuis qu’il n’y a aucune urgence à “aller vers la lumière”. Il est même plutôt rare que des gens “traversent” avant une période d’au moins deux mois. Les êtres qui décèdent ont besoin d’un temps pour saluer leur proche une dernière fois (et parfois chercher à pacifier certains liens), visiter des lieux qui leur étaient chers, ou s’assurer que leurs dernières volontés soient adéquatement exhaussées. Ils ne peuvent plus rien y changer, mais beaucoup accompagnent tout de même leur exécuteur testamentaire dans ses fonctions. C’est une façon pour eux de passer le flambeau de leur vie à leurs proches et à leurs descendants.
Le passage
Maintenant, parlons de ce passage en tant que tel. Qu’en est-il ? Est-ce une porte spécifique qu’il nous faut rechercher après la mort ? Devons-nous parcourir vents et marées pour la découvrir ? Faut-il prier intensément pour qu’elle se présente à nous ? Suffit-il d’y croire ?
En vérité, le portail qui ouvre la voie aux plans plus subtils de ce que nous pouvons nommer le “paradis” (faute d’un meilleur terme) existe réellement. Certaines entités de l’astral vous diront que le concept du “paradis à la fin de ses jours” n’existe pas, car ils ne le perçoivent tout simplement pas. “La main de Dieu” n’est jamais venue les chercher. Ils se disent donc qu’il n’y a rien de plus après la mort que le prolongement de la vie terrestre. C’est pourquoi plusieurs continuent leur vie humaine. Et pourtant…
La “porte du paradis” est associée à ce que les Guides nomment “la deuxième mort”. Pourquoi ? Parce que pour la percevoir, il faut accepter de mourir à son identité humaine. Il faut accepter de laisser aller ce que l’on croit être, pour changer son état et renaître à une “version améliorée” de soi-même.
Pour ouvrir cette porte, nous acceptons de retirer notre manteau humain. Nous ne sommes plus celui que nous croyons être. Nous délaissons nos attachements, les liens qui nous unissaient à la Terre. Nous laissons aller les ressentiments, les hontes et les culpabilités reliés à des événements vécus. Nous acceptons de mourir aux éléments qui nous alourdissaient, mais qui pourtant nous faisaient sentir vivant sur Terre.
Une renaissance
Beaucoup d’êtres imaginent qu’il s’agit d’un renoncement, d’un deuil. Mais en vérité, c’est une renaissance à une partie plus grande de son être. Nous ne mourrons pas, nous revivons pleinement. Mais pour porter de nouveaux vêtements, il faut accepter de laisser aller les anciens. L’ennui est que plusieurs attendent de voir les nouveaux, pour décider s’ils acceptent de laisser aller les anciens. Cela est incompatible avec le concept de confiance et de lâcher-prise que nous apprenons à intégrer sur Terre.
L’évolution dans la dualité ne serait pas possible si tout nous était présenté d’avance. Nous n’aurions jamais besoin de nous dépasser et de ressentir l’inspiration, car nous comprendrions instantanément la portée de chacun de nos choix.
La confiance consiste à savoir que l’on est continuellement soutenu par l’Univers, tout en acceptant de vivre l’illusion de la séparation. Cela est au cœur de l’expérience terrestre et du choix d’évolution de notre Âme dans la matière.
Pour ouvrir le portail vers les plans supérieurs, il faut accepter de laisser aller son identité humaine. C’est cela la deuxième mort. Cette mort est plus difficile à effectuer que la première, car elle correspond à un choix conscient d’évolution. Si l’Âme initie la première mort, nous sommes responsables de la seconde.
Environ 40% des êtres qui décèdent vivent la seconde mort. D’ailleurs, de plus en plus d’humains sont et seront appelés à accompagner ces êtres en quête de direction vers les portails de lumière, car le plan de l’astral se transforme lui aussi. Nous nommons ces travailleurs de lumière des passeurs, ils sont de la famille des guérisseurs.
Le plan de l’astral est une zone intermédiaire où l’évolution est très limitée, car les êtres qui s’y trouvent ne peuvent plus interagir avec la matière, qui est son prolongement. Et comme ils ont renoncé à leur croyance puisque leur nouvelle réalité ne correspond à rien de ce qu’ils imaginaient, ils cessent de cultiver leur conscience spirituelle et de croire en une présence supérieure. Ils ne perçoivent pas non plus les Guides ou les anges qui nous accompagnent, car leur rythme vibratoire est trop dense. Ils sont donc en attente de sensations extérieures et ils s’accrochent aux humains qui en vivent à leur place.
Élever son rythme vibratoire
Toute personne qui pratique la méditation régulièrement apprend à reconnaître sa conscience supérieure. Il comprend qu’il n’est pas que son corps physique et le passage vers sa seconde mort en est facilité. Il sait comment élever ses vibrations. Ce nouvel état d’être ouvre naturellement la porte aux plans supérieurs.
Aucune technique n’est requise pour y accéder. Au moment souhaité, il suffit de s’arrêter, d’élever son rythme vibratoire et d’inviter à soi une dimension plus vaste de son être. Et alors, le portail s’ouvre et nous ressentons l’invitation d’y entrer. Nous pouvons attendre et y revenir plus tard, peu importe. La porte nous sera toujours accessible. L’évolution n’est pas une course au premier rendu. Chacun évolue au rythme qui lui est le plus juste.
Une histoire
Il m’a été donné de connaître l’histoire d’un homme qui est décédé subitement et qui entretenait, de son vivant, une vision spirituelle de la vie. Il pratiquait la méditation et la contemplation régulièrement. Cependant, son décès subit avait créé beaucoup de tristesse en lui et une sensation d’injustice avec laquelle il n’était pas en paix. Il laissait dans le deuil un petit enfant et cela le perturbait encore plus.
Après son décès, une amie à moi l’a contacté pour l’accompagner vers les plans supérieurs. Quand il l’a vu, la première chose qu’il lui a dite est que tout ce qu’il avait appris sur les plans subtils de l’amour et de la lumière n’était finalement pas vrai, car il ne les percevait pas. Pourtant, mon amie me disait que de nombreux Guides étaient à ses côtés, mais lui ne les voyait pas. Son état plus lourd l’empêchait d’élever son regard. Même s’il connaissait intellectuellement les plans de l’amour et de la lumière, sa réalité du moment ne correspondait pas à sa compréhension, et il se sentait perdu.
Il a d’abord fallu qu’il transforme son état, pour ensuite élever son rythme vibratoire, et enfin, percevoir l’autre plan qu’il recherchait. Il a dû faire la paix avec son départ subit et accepter de laisser aller les êtres qui lui étaient chers. Et alors, les portes se sont ouvertes.
En vérité, les plans subtils sont superposés à l’astral. Seul le rythme vibratoire diffère. Il faut donc changer son état pour y accéder. La porte en est le symbole concret, mais elle n’est pas extérieure à soi.
Expérience de mort clinique
Je souhaite terminer mon propos en expliquant une réalité qui nous est souvent présentée par les gens qui ont vécu une expérience de mort clinique. Beaucoup disent avoir perçu une lumière intense lors de leur “sortie de corps”, une sorte de “lumière au bout d’un tunnel”. Ils disent avoir été portés par une énergie amoureuse, et souvent, ils expriment avoir rencontré des Guides, des anges ou des êtres chers, dans un cocon d’amour.
À priori, cette description s’apparente davantage à la version “catholique” de la mort qu’à la description que je vous en fais. Vous pourriez y voir là une incohérence, mais ce n’est pas le cas. Permettez-moi de vous expliquer ce qu’il m’a été donné de comprendre.
À chaque fois qu’un être vit une telle expérience, il en revient complètement transformé. Il est amené à rencontrer des énergies qui lui sont nouvelles et absolument fascinantes. Toute sa vie durant, jamais il n’oubliera son “voyage”. Mais il faut comprendre que ces expériences sont toujours orchestrées par l’Âme, et non par la dimension humaine ni par la personnalité. Ainsi, le “voyage” s’effectue “sur les ailes de l’Âme” pour ainsi dire. La “lumière au bout du tunnel”, c’est la lumière des plans subtils de l’amour et de la conscience qui s’ouvrent devant nous.
Comprenons ensemble que lorsqu’un être vit sur le plan de l’astral, d’autres parties de lui demeurent connectées aux plans plus subtils, puisque nous n’en sommes jamais séparés. Si la conscience demeure dans l’astral, l’Âme n’y est aucunement limitée. Donc si cette dernière crée une expérience de mort clinique afin d’amener sa dimension humaine à vivre un saut de conscience qui la transformera à jamais, elle choisira assurément de le faire via un plan de conscience élevé. Autrement, l’expérience n’aurait aucun sens.
La multiple présence
Lorsque nous quittons le plan terrestre, plusieurs aspects de nous continuent d’exister en parallèle, comme c’est le cas actuellement sur Terre. Ici, selon le niveau de conscience que nous cultivons, nous pouvons accompagner ces parties plus subtiles de notre être en expérimentant la multiple présence. C’est un processus évolutif dans lequel nous sommes tous engagés, que nous en soyons conscients ou non. Tôt ou tard, ce sera notre destination. Il en va de même pour la vie dans “l’autre monde”.
D’ailleurs, les êtres qui “hantent” des lieux humains ne sont pas toujours des consciences Âme-Esprit comme nous le sommes. Ces “fantômes” sont parfois des mémoires résiduelles d’un être qui a traversé vers les dimensions supérieures, mais dont une partie de lui plus dense n’a pas été pacifiée. Elle a donc été “laissée derrière” pour ainsi dire.
Si cela est vrai au niveau de la densité, cela est aussi vrai au niveau des plans plus subtils. Nous sommes des êtres multiples, et plus nous évoluons, plus nous devenons conscients de notre multiplicité.
Les passages vers la mort sont des passages vers la vie. Nous mourons un peu tous les jours, pour mieux renaître à nous-mêmes. Apprendre à mourir, c’est apprendre à vivre. Plus nous résistons à laisser aller ce qui cherche à mourir en nous, plus nous sommes alourdis par la vie. À l’inverse, plus nous apprivoisons la mort sous toutes ses formes, plus nous nous élevons dans l’amour et la conscience.
La mort est une illusion, qu’elle soit physique ou énergétique. Nous sommes éternels, sans début ni fin. Seule la forme se transforme.
Simon Leclerc www.psychologiedelame.com
SOURCE : http://spiritualites.fr/la-mort/la-mort-mode-demploi/