L’énigme de la cathédrale 20 août, 2016
Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaireL’énigme de la cathédrale…. Un chemin ésotérique au cœur d’un cathédrale
Raymond LULLE passant devant un chantier, demande à un ouvrier qui taille des pierres : « Que fais-tu ? » : « Je gagne ma vie » lui répond cet homme. Il pose la question à un deuxième ouvrier qui lui répond : « Je taille des pierres » Enfin, le troisième, à qui il fait la même demande affirme resplendissant : »Je construis une cathédrale » …
Le Symbolisme révèle que la Cathédrale peut être comparée à l’homme.
Chaque symbole comprend plusieurs niveaux de lecture et de compréhension, en fonction de la recherche et de l’évolution de chacun.
Si les cathédrales véhiculent un enseignement général, elles donnent aussi chacune un enseignement particulier, possédant différentes étapes initiatiques ou énergétiques. On comprend alors pourquoi les compagnons entreprenaient leur Tour de France.
C’était non seulement pour acquérir la maîtrise de leur métier (maçon, charpentier, …) mais également pour progresser sur un niveau spirituel.
Ils essayaient de marier la matière avec la spiritualité, le lourd avec l’éther. Il faut savoir que les églises, et les cathédrales en particulier, ne sont pas construites n’importe où, au « hasard ». Généralement, elles ont été bâties sur des lieux de cultes plus anciens, dits païens : lieux sacrés celtiques, Culte de Mithra, Culte d’Isis…
Les fidèles ont su christianiser ces hauts lieux cosmo-telluriques. Les cathédrales sont placées sur des réseaux énergétiques connus et répertoriés. Une cathédrale est vivante. Il s’y passe des choses qui, pour le non averti, demeurent totalement inaperçues.
La cathédrale est le point central de la ville. Tous les chemins y convergent car c’est l’endroit le plus important. Elle est la représentation de la colline sacrée. Elle doit être ouverte à tous car c’est un endroit de prière et de spiritualité.
Le Symbolisme de la Cathédrale
Une cathédrale représente un homme accompli ou parfait. La cathédrale a généralement la forme d’une croix latine qui, en fait, représente l’homme debout les bras en croix. Elle est construite, la plupart du temps, sur trois niveaux : La Crypte, puis le sol et les colonnes et enfin la voûte.
Elle représente trois aspects de l’homme : Le corps, l’âme et l’esprit.
La Crypte représente notre grotte intérieure que nous devons explorer pour mieux nous connaître.
Une graine ne peut pas germer si elle n’est pas enfouie dans la terre. La crypte est donc propice à une deuxième gestation, celle de l’homme spirituel. La sortie de la crypte vers la lumière du jour est alors assimilable à la naissance à la vie spirituelle.
La crypte contient le puits sacré qui représente l’eau (90% du corps de l’homme). Ces eaux spermatiques reliées à la Mère Cosmique doivent être transmutées en feu dans la symbologie alchimiste.
L’Autel est le cœur de l’église. Il représente également le cœur de l’homme. C’est un point énergétique puissant.
L’Autel est une pierre cubique. Elle est parfaitement taillée. Elle est achevée. Autrefois, on trouvait à l’entrée de certaines églises, une ou plusieurs pierres brutes, non taillées.
Elles représentaient l’homme brut et animal, animé par sa subjectivité et son ignorance. Il fallait par la recherche et la compréhension de nos égos psychologiques, tailler cette pierre, la rendre parfaite. Au fur et à mesure que nous avançons vers la pureté de cœur, nous ressemblons à une pierre parfaite, la pierre de l’Autel.
Toutes les civilisations ont parlé de la Pierre Cubique. Les alchimistes l’ont assimilé à la Pierre Philosophale. Jésus disait : « Tu es Pierre et sur cette Pierre, je bâtirai mon Eglise ».
Certaines églises possèdent un labyrinthe dessiné sur le sol, entre la porte d’entrée et l’autel (Chartres, Amiens,..). Il représente la complexité de notre mental.
cathedrale-architecture-labyrinthe-2.jpgLa légende de Thésée, tirée de la mythologie grecque, est très explicite à ce sujet. Thésée représente l’homme que nous sommes. Nous devons rentrer dans les méandres de notre mental pour trouver la bête représentée par le Minotaure (c’est à dire nos défauts psychologiques, nos égos que sont la colère, la médisance, la jalousie, ou encore l’impatience) et que nous devons détruire au moyen de la compréhension. Nous devons nous libérer de notre animalité.
Devenir libre et rejoindre la divinité représentée par le fil d’Ariane. Le fil donné à Thésée par Ariane symbolise l’aide spirituelle apportée à celui qui s’engage sur le chemin intérieur du labyrinthe. En effet, le mental s’oppose toujours au cœur car il est la manifestation de croyances, idéologies, préjugés et de jugements mal erronés. Il peut nuire à notre réalité et à notre devenir.
Dante représentait le mental par la forêt sombre et vaste.
Tout ce qui concerne la décoration de la cathédrale (tableaux, statues, vitraux, etc) révélait un enseignement qui permettait à l’homme de se perfectionner jusqu’à s’élever sur un plan supérieur, sacré.
Toute progression spirituelle passe par un nécessaire face à face avec soi-même. Elle ne se contente pas de dresser un catalogue de vertus et défauts mais elle donne le sens d’une marche de transmutation de défauts en vertus.
Par exemple, si nous prenons conscience que l’égo de l’impatience se manifeste très souvent quand nous conduisons notre voiture. Nous pouvons transformer cette psychologie négative et nous positiver, en nous disant que de toute façon cela ne changera rien si nous nous énervons, comprendre le peu de valeur de cet épisode dans la Réalité de notre vie, écouter de la musique, etc.
Les gargouilles, extérieures à la cathédrale sont la représentation de nos égos ou défauts psychologiques encore appelés agrégats psychiques dans la philosophie bouddhiste Tibétaine, elles sont la vive représentation du mensonge, de l’avarice, la vanité,… mais aussi de toutes les ornières psychologiques, les façons de penser,… qui nous ont été inculquées par la société, la famille, l’éducation et qui sont souvent en opposition avec notre Etre réel.
Les gargouilles sont laides et nombreuses. Elles sont toujours tournées vers l’extérieur, car elles rejettent loin du lieu sacré les eaux de pluie, comme nous gaspillons nous-mêmes inconsciemment nos énergies quand nos égos se manifestent.
N’avez-vous jamais remarqué qu’après une colère, nous éprouvons une grande fatigue ? Voilà un exemple où l’égo brûla notre énergie. Après une colère, nous ressentons un vide psychosomatique et cet état est propice à déclencher, en nous, une maladie.
A nous de transformer nos gargouilles psychologiques en statues spirituelles.
La cloche. Elle représente le Verbe rappelant les fidèles à la réalité de leur vie. Elle dit : « reviens vers ta réalité intérieure, vit l’instant présent, lâches ton mental et son lot de préoccupations matérielles ». Elle est la clef de sol.
C’est aussi la vive représentation alchimique de l’homme (le battant, le phallus,..) et de la femme (la yoni, le réceptacle de la cloche). L’union tantrique de ces deux corps/énergies produisent le Verbe. Le son des cloches ne se borne pas à identifier le sacré. Il va aussi, jouer un rôle d’exorcisme.
Déjà chez les grecs et les romains, dans la maison d’un défunt, on agitait une clochette afin que l’ombre de la mort s’éloigne.
Le Coq est souvent placé au sommet de la cathédrale.
Par son chant, il annonce la Lumière renaissante après les Ténèbres de la nuit. Le coq est un symbole universel. En Inde, au Japon, il personnifie l’énergie solaire. Dans l’Islam, le prophète dit : « Le coq blanc est mon ami, il est l’ennemi de l’ennemi de Dieu ».
C’est parce qu’il est symbole des forces de la lumière renaissante, que le coq est sacrifié dans les rites sataniques, dans le but d’empêcher le triomphe de la spiritualité consciente. Symboliquement, il annonce l’arrivée en nous de la lumière (la conscience de l’Etre) qui dissipera nos ténèbres (notre subjectivité, nos égoïsmes) après la lutte contre nos égos.
Toutes les cathédrales sont orientées vers l’est de façon à ce que le fidèle soit face au soleil levant.
Cette lumière, devenue magique en traversant les vitraux, illumine non seulement la cathédrale mais également la conscience des fidèles provoquant ainsi une prise de conscience.
La Croix n’est pas un symbole propre à la Chrétienté. C’est un symbole Universel. On retrouve la Croix dans toutes les civilisations (Inde, Egypte, Aztèque, Celte,…). Chacun n’a-t-il jamais eu l’impression de porter une croix dans les moments difficiles de l’existence d’où le fameux dicton populaire « porter sa Croix ». Dans ce cas, elle est la somme des souffrances et des épreuves que la vie réserve à l’homme.
Épreuves qui lui faut les transcender pour grandir intérieurement. Le Tao dit : « au jour du bonheur, soit heureux. Au jour du malheur, réfléchis ». Ainsi, chacune des épreuves constitue une marche qui nous amène vers la compréhension intime de nous même.
L’encens qui est la sève, l’essence du bois, est indissociable de la Magie de la cathédrale. Pour les fidèles, l’encens est un véhicule des ondes spirituelles puisqu’il facilite le recueillement mystique. Il aurait la faculté d’attirer les Anges des mondes invisibles ainsi qu’un pouvoir curatif. En effet, dans les anciens temples, autrefois, on enveloppait les malades de fumée d’encens pour les soigner. Depuis toujours l’encens a été utilisé par les religions du monde entier.
En conclusion, nous pouvons constater tous ces symboles sont universels. Les bâtisseurs des cathédrales n’ont rien inventé. Ils se sont contentés de transmettre l’enseignement immuable par l’allégorie de la cathédrale.
La Vérité étant éternelle, elle ne change pas. Elle peut prendre une apparence différente selon les époques et les religions. Mais nous avons pu constater que grâce à ces symboles le même enseignement est toujours donné. Le symbole, c’est ce qui unit l’homme avec lui-même, loin des dogmes et des institutions religieuses. Si les religions utilisaient la compréhension du symbole, les guerres n’existeraient plus et une grande fraternité pourrait naître dans le monde spirituel.
La symbolique de la cathédrale est inspirée par la mystique. Autrement, elle perd toute sa valeur et ne devient qu’une simple œuvre architecturale.
La cathédrale est une invitation à découvrir le sens caché de la réalité de l’homme sur terre, en adoptant une attitude intérieure, ouverte, méditative.
En sachant qu’au fil de notre progression les symboles prendront un caractère plus précis dans notre processus d’éveil. La cathédrale est un outil extraordinaire pour aider l’homme dans sa quête d’individualité.
L’Homme a le devoir de trouver sa place, son rôle, dans le grand plan cosmique.
Le temple n’est pas à l’image de l’homme qui l’a construit, mais à l’image de l’homme terrestre qui désire éveiller en lui l’homme cosmique.
Nous ne sommes pas des êtres humains qui vivent une expérience spirituelle mais des êtres spirituels qui vivent une expérience humaine.
Guy DECA.
Merci Julien de cet apport …
Le Naos Egyptien 10 juillet, 2016
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireDans toutes les traditions, le temple est l’habitation du Dieu sur la Terre. Il est construit selon la représentation que les hommes se font du divin. Dans l’ancienne Egypte, le temple était la synthèse et la représentation à l’échelle réduite du cosmos. Il illustre soit la cosmographie de l’Univers, soit les cosmogonies.
Le Naos est le lieu le plus intime et le plus sacré du temple accessible uniquement par les initiés. L’accès au Naos symbolise le parcours initiatique du profane, qui se trouve au départ dans la lumière aveuglante extérieure de la première cour. Au fur et à mesure qu’il avance, la lumière se fait crépusculaire (la salle hypostyle, vaste pièce dont le plafond est soutenu par des colonnes) où les rites de purification ont lieu.
Il accède à une salle encore plus sombre uniquement éclairée par les lueurs provenant de la salle hypostyle, avant d’arriver au Naos. La diminution de l’intensité lumineuse s’accompagne d’une réduction des dimensions. Les salles sont moins grandes, le sol et le plafond se rapprochent. Le parcours est calqué sur l’itinéraire spirituel du profane qui le conduit de la lumière excessive et superficielle du monde extérieur, vers la profondeur de la connaissance divine. Seuls les prêtres ou le pharaon peuvent accéder au Naos.
La statue disposée dans le Naos est le support matériel de Dieu, dont l’essence envahit l’Univers. Par le rituel quotidien, il devient physiquement présent sur Terre parmi les hommes. La divinité incarnée dans la statue est lavée, parfumée et revêtue de nouveaux habits. Le prêtre lui fait des offrandes parmi lesquelles Mâat, gardienne de l’ordre universel, la loi de Justice et de Vérité, par laquelle s’accomplit l’harmonie du monde avec l’Univers.
Le rituel a pour but de réveiller ou de ramener la présence divine sur Terre, afin que les hommes ne perdent pas de vue l’importance d’œuvrer quotidiennement dans le monde matériel tout en veillant à ouvrir sa conscience à la dimension universelle.
Le Naos manifeste sa présence, dès notre entrée dans le temple.
Il est le gardien du feu sacré, qui nous éclaire dans l’obscurité et guide nos pas pour qu’ils vibrent à l’unisson et que les énergies se réveillent.
Ce feu sacré, pendant le rituel d’ouverture, dispense sa lumière aux trois flambeaux Sagesse Force et Beauté, et illuminent le temple. Les rayons de lumière circulent ainsi du centre (du naos) à la périphérie, et de la périphérie au centre. Il symbolise aussi la petite particule de lumière enfouie en nous, plus ou moins vacillante, malmenée par les travers de la vie quotidienne, et que seule l’obscurité permet de déceler.
Son éclat ne peut que s’amplifier, et elle brillera à l’image des étoiles dans le firmament. La lumière ainsi dispensée, révèle à l’être humain sa relation avec l’univers tout entier.
Sa forme est un condensé de symboles. C’est d’abord le trois posé sur le quatre. Le trois représenté par le triangle symbolise le Ciel, expression de l’achèvement ( l’homme à la fois fils du Ciel et de la Terre). Selon Ragon, le triangle est l’emblème de la divinité. L’Univers se manifeste sous la forme du trois, de la trinité. Le quatre, c’est la Terre. Ainsi la Terre et le Ciel ne font plus qu’un. C’est l’image de la pyramide dont le sommet symbolise l’Unité, et qui traduit le cheminement de l’homme en quête de cette Unité.
L’idée de convergence ascensionnelle apparaît alors, ce qui peut être associée à la verticalité du Naos. Le Naos est vertical, symbole d’ascension et de progrès, mais aussi de délivrance. Il y a là, la notion de volonté et d’action. Volonté de réagir et de faire changer les choses. L’idée de se mettre debout, et de se détacher de tous les liens qui limitent, et qui entravent la progression. L’être humain n’est plus assujetti aux forces de la Terre auxquelles il reste lié par les pieds. Il est debout et œuvre pour atteindre le sommet. Il est lui même le lien entre la Terre et le Ciel. Le pavé mosaïque sur lequel il est posé, composé alternativement de dalles blanches et noires, traduit la difficulté du parcours initiatique, soumis aux lois des contrastes.
Selon Wirth, l’initié se tient debout et avance dans la vie sur ce damier qui proportionne exactement les satisfactions et les peines, les joies et les douleurs des vivants.
Et la couleur bleue ? Bleu est la plus profonde des couleurs, la plus immatérielle aussi. Le regard s’y enfonce sans rencontrer d’obstacle et s’y perd à l’infini. Un mur bleu n’est plus un mur. Il suffit de regarder le bleu du ciel ou le bleu de la mer pour ressentir une paix, une sérénité, le bonheur tout simplement. Les égyptiens considéraient le bleu comme la couleur de la Vérité. Il est l’expression de l’esprit de Vérité. Le bleu attire l’homme vers l’infini, éveille en lui le désir de pureté.
Tout dans le Naos nous invite à regarder d’abord au fond de nous même, pour essayer d’extirper la petite flamme qui sommeille et qui ne demande qu’à se raviver, mais aussi autour de nous, et plus loin encore, pour atteindre la dimension cosmique. C’est un livre ouvert à la portée de tous, que nous avons la chance de pouvoir consulter pour progresser sur le chemin de la voie initiatique.
Beaucoup de choses nous rattachent à la Terre. Nos soucis, nos craintes nos angoisses liés en fait à l’importance de nos avoirs : connaissances et biens matériels. Comme le chat qui a besoin de délimiter son territoire et se bat pour le protéger, nous avons plein de raisons toutes aussi valables les unes que les autres pour défendre nos acquis. D’autant plus que l’homme doté d’une intelligence supérieure, a su agrandir son domaine terrestre. Il a travaillé dur, c’est bien normal qu’il possède, et il faut préserver tout cela, et pourquoi pas l’augmenter ?
Et cela devient, ma maison, ma voiture, ma femme, mon mari, mes enfants, ma vaisselle, mon médecin, mon avocat, mon assureur, mon idée, mon ordinateur… Bref, plein de soucis en perspective pour les préserver. Tant que cela reste dans le domaine du raisonnable, ce n’est pas bien grave, mais n’oublions pas que c’est de là que naissent les guerres, les luttes de pouvoir à tous les niveaux de la vie. L’histoire nous en dit tant.
L’animal est prisonnier de la Terre, les quatre pattes rivées au sol. Ce n’est pas la vocation de l’homme doué d’intelligence. Ses peurs et ses angoisses sont des attaches permanentes qui le réduisent à une condition humaine étriquée, à fixer les choses et les idées, à refuser le changement au risque de le fossiliser avant l’heure. Il doit dépasser les forces de pesanteur qui l’empêchent de se libérer des lois terrestres et de regarder vers le ciel pour accéder à l’Unité perdue, l’Unité avec les hommes, la nature et l’Univers tout entier. Comme le Naos, il doit donc se mettre debout.
En quelque sorte, avoir les pieds sur Terre, et la tête dans les étoiles, afin de réaliser lui même ce lien entre le Ciel et la Terre. Sa volonté se manifestera par la mise en action des trois outils qu’il porte en lui, le compas, l’équerre et la règle.
Mes Sœurs, mes frères, la lumière nous a été donnée. Si nous le souhaitons vraiment, rien ne nous empêche d’être un naos ambulant et de mettre en place les conditions nécessaires de réalisation du grand œuvre maçonnique, malgré, nous le savons, les obstacles et les difficultés. Le travail est permanent.
Le Naos, la Shekina, sont deux termes que vous entendrez ce soir, et qui font partie du rite de Memphis-Misraïm.
Après l’allumage des flambeaux si vous avez été très attentifs, vous avez très certainement entendu pour ceux qui ne pratiquent pas le même rituel. « Vénérable Maître les trois joyaux rayonnent de nouveau au centre du Naos ». Dans ce cas précis le Naos est symbolisé par le temple.
Dans le dictionnaire le Robert : le Naos est un nom d’origine grecque représentant le reliquaire dans lequel se trouvait des statues de Dieu. Il était placé dans le Saint des Saint, au fond du temple. Le Naos par opposition à Hiéron, sanctuaire, n’est pas l’édifice où se rassemblent les fidèles, on n’y célèbre pas de cérémonies.
C’est une demeure obscure, secrète, de la statue et l’endroit ou sont entreposé des objets précieux. On le désigne aussi « Le Saint des Saints ».
Maintenant je tenterai de définir la représentation de Hiéron et du Naos par rapport au temple.
Le « Hiéron » se réfère à l’ensemble du temple, y compris les cours extérieures. C’est la totalité des structures du temple. On le traduit par « temple. »
Le neutre de l’adjectif « Hiéros » qui signifie « sacré » est utilisé comme substantif pour désigner un lieu sacré, c’est-à-dire « un temple »
Il est employé pour l’édifice entier, avec ses pourtours et autres parties, mais il est distinct du Naos, « Le sanctuaire intérieur ».
Hormis les évangiles et les actes, « Hiéron » est uniquement utilisé dans 1 cor 9 – 13. Le Christ parlait dans une des cours du temple, dans lesquelles tout le monde avait accès. « Hiéron » n’est jamais employé métaphoriquement.
Le Naos qui signifie « Chapelle ou Sanctuaire » était utilisé :
Ø chez les Païens pour désigner une chapelle abritant l’idole
Ø Par le Christ, métaphoriquement pour son propre corps physique
Ø Dans l’enseignement des Apôtres, toujours métaphoriquement pour désigner l’église, le corps mystique du Christ ou encore une église locale, ou le corps physique d’un croyant pris individuellement.
En latin « Templum » qui signifie le temple, ce mot désigne le carré que l’augure romain dessinait du doigt vers le ciel pour observer les signes divins, et par extension l’édifice construit à l’endroit de la manifestation divine dans un lieu très saint.
Ex : Le temple de Salomon et le temple d’Apollon à Delphes.
La topographie des 2 temples, orientés à l’est, est exemplaire du rôle d’interface entre le divin et l’humain. Au cœur des bâtiments, le Saint des Saints est le lieu de la manifestation divine, et c’est là que se trouve l’arche de l’alliance qui contenait les tables de la Loi gravées par Yahvé et remise à Moise.
A cette époque les deux premières conditions à l’édification de la demeure du TRÈS HAUT étaient le dévouement à son service et un esprit de sacrifice. Dans ce lieu, la bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées. Ainsi, dans le sanctuaire, les prêtres devaient pratiquer un rituel à l’image et l’ombre des choses célestes. Les sacrifices étaient également une figure de la perfection morale à laquelle doivent aspirer et parvenir les enfants de Yahvé.
Aucun édifice terrestre ne pouvait reproduire l’immensité et la gloire du sanctuaire céleste, de plus, le sanctuaire terrestre et son rituel avaient pour objectif de nous communiquer de grandes lumières, telles les cérémonies se rattachant à la mort et à la renaissance de l’être.
En réalité le temple ne comprenait un seul bâtiment dont le sanctuaire occupait le centre. Les écritures établissent une différence entre les deux par leur emploi des mots Hiéron et Naos.
Hiéron se référait à tout le territoire dépendant du temple, tandis que le Naos s’appliquait à la structure même du temple, qui avait remplacé le Tabernacle dans le désert.
En se référant au dictionnaire biblique sous la rubrique « Temple » il est traduit plusieurs vocables : « habitation divine, lieu saint ou sanctuaire, qu’il soit matériel ou spirituel, lieu utilisé pour le culte.
Le terme hébreu « Hékhaï » traduit par temple signifie également « palais ». Les mots grecs Hiéron et Naos sont tous deux traduits par « Temple ». Et peuvent désigner soit l’ensemble des bâtiments du temple, soit son édifice central.
Remarquons, que c’est Jésus le premier qui emploie le mot « Naos » quand il parle de son propre corps et non « Hiéron » qui par définition se rattache au temple matériel.
Le christ en vient à dire que son corps de chair est semblable à un sanctuaire un lieu sacré où il plu a Yahvé, dit l’apôtre Paul aux Colossiens (1 :19) de faire habiter en lui toute la plénitude.
Le temple maçonnique au rite de Memphis Misraïm est le Naos et il possède les mêmes caractéristiques des temples antiques avec à l’intérieur une multitude de symboles. Il se trouve orienté à l’est et on y travaille de midi à minuit. Son centre est très important car c’est là que l’on trouve l’égrégore.
En Égypte le Naos avait souvent un toit pyramidal évoquant la colline de la création. Son emplacement tout au fond du temple souligne l’importance de protéger la statue de Yahvé dont l’existence était essentielle au bon fonctionnement du monde.
Dans la tradition juive le Naos c’est la Shékina. Une des principales fonctions de la Shékina est toujours selon le Zohar, de servir d’intermédiaire au monde d’en haut pour correspondre avec celui d’ici bas et aussi d’intermédiaire du monde d’ici bas pour correspondre avec celui d’en haut.
Ainsi, elle est la médiatrice parfaite entre le ciel et la terre. La Shékina, elle, correspond à ce que les grecs appellent « Sophia » qui signifie « Sagesse ».
Pour certains mystiques, cette sagesse est l’épouse de Yahvé car lorsque l’humanité vivait au Paradis, lorsqu’elle était proche de ses origines, la sagesse de Yahvé était sur la terre. Cela signifie que Yahvé, sa sagesse et sa beauté guidaient l’homme en chacun de ses pas. Et selon le principe ésotérique de la correspondance du ciel et de la terre, comme le disait si bien le Maître Hermes TRIMÉGISTE ; je cite « tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».
Cependant, le péché a occulté la Shékina et l’a fait monté au ciel, et celle-ci était de plus en plus inaccessible tandis que l’initiation, la justice et la beauté l’ont fait redescendre parmi les hommes.
- Car quand Adam a commis son 1er péché, la Shékina est montée au 1er firmament.
- Quand Caïn a péché à son tour, elle s’est dirigée au 2nd firmament.
- Quand Enoch a péché elle est allée au 3ème firmament
- Quand la génération du déluge a péché elle a poursuis son ascension au 4ème firmament.
- Quand la génération de la tour de Babel a péché, elle est montée vers le 5ème firmament.
- Quand les habitants de Sodome ont péché, elle s’est dirigée au 6ème firmament.
- Quand les égyptiens ont péché au temps d’Abraham, elle s’est dirigée au 7ème firmament.
D’une manière équivalente, il a fallu 7 hommes justes pour faire redescendre la Shékina sur la terre.
- Abraham par ses vertus réussit à la faire redescendre au 6ème firmament
- Isaac l’a fait descendre au 5ème firmament.
- Jacob l’a fait descendre au 4ème firmament
- Lévi au 3ème
- Moïse au 2nd
- Et enfin INRI (Jésus) l’a fait descendre sur terre.
Pour conclure, je dirai que le Naos, ou le temple, constitue une image du monde et c’est un symbole et rien de plus, il sanctifie et purifie le monde parce qu’il le représente et le contient tout à la fois et c’est grâce à ce dernier que notre communauté se trouve perpétuellement re-sanctifié dans sa totalité.
Son symbolisme est d’une ampleur magnifique : celui du temple idéal dont chaque maçon est une pierre. L’ascension se fait successivement par des paliers et démontrent à l’initié que c’est en lui et en se retournant sur lui-même qu’il pourra atteindre son but car chaque corps humain est son temple.
Chacun doit s’élever spirituellement afin de pénétrer ce lieu sacré qu’est le Naos et c’est la raison pour laquelle il est demandé au maçon de laisser les métaux à la porte du temple.
Le Naos est un lieu où le divin et l’homme associent leurs points de similitude, celui où ils peuvent se rejoindre et s’unir, ne serait-ce que l’espace d’un instant.
Je vous rappelle chers frères, chères sœurs que nous avons tous notre Naos intérieur qui est la partie divine que nous possédons et qui nous permet de transformer notre aspect extérieur afin d’irradier l’amour universel.
SOURCE :
LA MACONNERIE DISSEQUEE 24 février, 2016
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireUnion Maçonnique Universel du Rite Moderne
LA MACONNERIE DISSEQUEE Samuel Prichard 1730 |
Eques a Leopardo aureo
Liberaliter agere
Ce texte est un des textes fondateurs, en particulier pour ceux qui pratiquent les rites basés sur les principes des Moderne. C’est la première divulgation complète avec le grade de Maître. Je pense donc qu’il est de mon devoir de Franc-Maçon, dans la recherche de la vérité, de le mettre gracieusement à la disposition des Sœurs et des Frères. Que le traducteur et les frères qui m’ont aidé soient remerciés.
J’ai inclus le tableau de la Grand Loge de Londres fait par Picart en 1735. On le trouve dans Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde. Source : Bibliothèque nationale de France.
Ce document est particulièrement intéressant : il montre bien la forme en équerre de la table autour de laquelle les Frères se réunissaient et l’emplacement des trois chandeliers.
Je vous joins en introduction un petit texte de l’érudit de notre Ordre en ce début du 3ème millénaire: Alain Bernheim.
Jean-Claude Villant jvillant@yahoo.fr
Membre de l’académie Internationale du Vème Ordre U.M.U.R.M.
Que nous apprennent les plus anciens documents maçonniques écrits en anglais?
Tout ce que nous savons des anciennes cérémonies maçonniques en Grande-Bretagne se trouve réuni dans un livre intitulé The Early Masonic Catechisms, publié en 1943 par Douglas Knoop, G. P. Jones et Douglas Hamer. Une seconde édition de cet ouvrage, revue et complétée, fut publiée en 1963, avec une Préface de Harry Carr. Elle comprend notamment la transcription de dix manuscrits (catechisms) et de dix divulgations imprimées.
Les trois plus anciens manuscrits transcrits dans ce livre proviennent d’Écosse et furent écrits dans les années 1700, c’est-à-dire avant qu’aucune Grande Loge au monde n’ait été fondée. Ils sont divisés en deux parties distinctes: l’une comprend les questions et les réponses que l’on posait à un Maçon qui affirmait être en possession du « Mot de Maçon » avant de le reconnaître (comme tel). Ces questions et réponses deviendront ce que nous appelons aujourd’hui instructions ou mémentos (les Anglais les appellent catechisms ou lectures) et donneront naissance au milieu du 18è siècle à l’ouverture et à la clôture rituelle des travaux d’une loge. L’autre partie décrit notamment une cérémonie se rapportant à la communication du « Mot de Maçon » à un Apprenti. Cette cérémonie est l’ancêtre de ce que nous appelons aujourd’hui initiation, passage et élévation, c’est-à-dire la manière de recevoir un profane dans la Franc-Maçonnerie (l’initier comme Apprenti), puis de lui conférer deux autres grades, ceux de Compagnon et de Maître.
La première divulgation imprimée fut publiée à Londres en avril 1723. La dernière divulgation de cette première période, Masonry Dissected de Samuel Prichard, date d’octobre 1730. Ce texte célèbre est particulièrement intéressant pour deux raisons: il est le premier à reproduire en trois parties séparées les questions et les réponses concernant les grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître; il est également le premier à narrer les circonstances dans lesquelles l’architecte Hiram fut assassiné. Comme la mention de ce meurtre ne se trouve ni dans la Bible ni dans les Old Charges (les anciens manuscrits des maçons opératifs), on peut en conclure que son récit a dû être inventé aux environs de 1730.
Aucun de ces vingt textes ne constitue un « rituel » au sens contemporain du mot, c’est-à-dire le dialogue et la description des actions accomplies pour ouvrir et fermer les travaux d’une loge, ou pour conférer un grade. Mais presque tous comprennent différentes versions du serment que prêtait, comme aujourd’hui, un nouveau Maçon, serment par lequel il s’engageait, sous peine de châtiments graves, à ne révéler d’aucune manière les secrets qui lui avaient été transmis. Les précédentes générations d’historiens maçonniques en tirèrent la conclusion apparemment logique qu’on ne saurait accorder d’authenticité aux textes de ces divulgations puisqu’ils ne pouvaient avoir été écrits que par des parjures… Jusqu’au jour où le hasard fit qu’on s’aperçut que quelques lignes écrites en 1702 dans le Livre d’Architecture d’une loge d’Écosse se retrouvaient presque identiquement dans les anciens manuscrits des années 1700 (cf. Harry Carr, AQC 63, 1950, pp. 259-263). Les historiens anglais comprirent alors qu’il convenait de ne pas confondre les documents manuscrits qui avaient sans doute servi d’aide-mémoire, avec certains textes imprimés, publiés dans le but de ridiculiser la Franc-Maçonnerie ou de lui porter tort. Ils en conclurent que plusieurs de ces textes étaient très vraisemblablement authentiques.
Ils estiment d’autre part qu’aucune autre divulgation de caractère authentique ne fut publiée en anglais pendant la période comprise entre octobre 1730 et avril 1760.
Alain Bernheim 33ème
La maçonnerie disséquée
(1730)
Samuel Prichard
Commentaire et traduction nouvelle par Gilles Pasquier
Description générale et véridique de toutes ces parties depuis l’origine jusqu’au moment présent. Telle qu’elle est donnée dans les Loges régulières constituées tant en ville qu’à la campagne, selon les différents grades d’admission. Donnant un récit impartial de leur procédure régulière lors de l’initiation de leurs nouveaux membres à l’ensemble des trois grades de la Maçonnerie, c’est-à-dire
I. Apprenti Entré. II Compagnon du Métier. III Maître.
A cela est ajoutée sa propre défense par 1’auteur.
Troisième édition par Samuel PRICHARD ancien membre d’une Loge constituée.
LONDRES: Imprimé pour J. Wilford aux Trois Fleurs de Lys* derrière la maison du chapitre près de Saint -Paul
1730
Prix : 6 pence
(SERMENT)
Samuel Prichard a fait le serment que le texte ci-annexé est un texte authentique et véridique dans tous les détails.
(A juré le 13e jour d’octobre 1730 Aérant moi R. Hopkins)
SAM. PRICHARD
(Dédicace)
A la Très Vénérable et Honorable Fraternité des Maçons France et Acceptés.
Frères et compagnons,
Si les feuillets qui suivent, écrits avec impartialité, obtiennent l’approbation unanime d’une si illustre Société, je ne doute pas que leur caractère général ne soit diffusé et estimé parmi le reste de l’humanité cultivée, ce qui, je l’espère, donnera, entière satisfaction à tous les amis de la vérité, et je resterai, avec une très humble soumission, le plus obéissant et le plus humble serviteur de la Fraternité.
Ce « catéchisme » est assurément un grand classique du corpus des textes anciens de la maçonnerie, puisqu’on en connaît plus de trente éditions sans tenir compte des éditions pirates. La première parution est du 20 octobre 1730 et ce fut sans doute un succès de librairie, car un second tirage intervint le 23 octobre suivant et un troisième le 31 octobre. C’est sur cette troisième édition, dont un exemplaire est conservé au British Muséum et dont le texte est reproduit dans Tue Early Masonic Catechisms de Knoop, Joncs et Hamer que nous avons travaillé.
On disposait jusqu’à présent d’une traduction française de Masonry Dissected datée de 1743 (reproduite en 1976 par les éditions du Baucens). Cette dernière traduction était précieuse mais incomplète, voire erronée sur quelques points; il convenait donc d’en présenter une nouvelle aux curieux de la tradition maçonnique.
Les faux frères ou imposteurs
On se posera bien sûr la question de savoir si l’auteur était maçon. D’après Harry Carr (AQC, n° 94, p. 107) Samuel Prichard était en 1728 visiteur de la loge « Le Cygne et la Coupe» et membre de la loge « La Tête d’Henry VIII ».
Samuel Prichard se présente lui-même comme un ancien maçon, mais aussi comme un adversaire résolu de la maçonnerie. C’est du moins ce qui apparaît dans la justification qui suit le texte du catéchisme proprement dit. Pour S. Prichard, la maçonnerie est une escroquerie à laquelle il ne faut pas se laisser prendre. C’est d’ailleurs pour lever ce leurre et le rendre inopérant que S. Prichard dévoile du mieux qu’il peut les « secrets » de la maçonnerie.
Du mieux qu’il peut et c’est déjà très bien: cet adversaire de la maçonnerie est très informé sur le sujet, le contenu du pamphlet en fait foi. C’est justement au vu de cette richesse documentaire que la réaction de S. Prichard à l’égard de la maçonnerie nous étonne. La raison de cet étonnement, c’est que l’on sait qu’une position initiatique implique, pour être soutenue, certaines conditions, nécessaires mais non suffisantes il est vrai. Ces conditions font l’objet de la plus grande attention de la part des maçons du XXè siècle où règne la quantité: pureté des rituels et mise en pratique effective. Nous n’avons pas à dire ici quels effets portent les rituels qui remplissent ces conditions. Seulement, nous devons remarquer qu’en 1730 lesdites conditions étaient indubitablement respectées: le rituel était alors dans sa pureté d’origine et Masonry Dissected nous donne le reflet d’un rituel déjà très complet. Quant à la pratique, elle n’était à coup sûr pas remplacée par une simple lecture. Or, il semble que S. Prichard – s’il a été comme il l’affirme, maçon et donc impétrant dans un rite maçonnique – n’ait rien vécu: il ne lui est rien arrivé. Pour lui les secrets de la maçonnerie se réduisent aux mots, signes et attouchements qu’il dévoile et il a tout à fait l’air d’un profane avec tablier (alors que nous connaissons des maçons sans tablier).
Entrait-on facilement dans une loge en 1730 ? C’était sans doute difficile, mais faisable: les tavernes où se réunissaient les loges étaient des lieux publics. Dans la mesure où l’information sur les individus circulait plus lentement que de nos jours, un « voyageur » pouvait se faire passer pour « visiteur » après avoir prêté l’oreille au bon moment, ou même après avoir lu A Mason’s Examination. Tout cet arrière-plan donne au maçon S. Prichard une responsabilité qui dut peser lourd dans la décision du député grand maître de proposer dès le 15 décembre 1730 (E.M.C., p. 17), que désormais l’entrée en loge ne soit plus accordée qu’à des visiteurs dont les membres de la loge pourraient se porter garants. Les minutes de la Grande Loge précisent bien que cette proposition faisait suite à la parution de Masonry Dissected. On comprend dès lors l’opinion défendue par B.E. Jones dans Freemason’s Guide and Compendium, selon laquelle I interversion des mots de reconnaissance avait été rendue nécessaire par les publications de A Mason’s Examination et de Masonry Dissected. Il est vrai que, pas plus dans Masonry Dissected que dans A Mason’s Examination, on ne discerne entre J. et B. quel mot est spécifique du premier ou du second grade: les deux textes attribuent à la fois J. et B. à l’apprenti. Mais outre qu’ils exposent des détails propres à chacun des deux grades, ces pamphlets permettaient à un patron de taverne de faire ce que l’on vit à l’époque: créer de faux maçons pour quelques shillings. L’interversion des mots allait s’ajouter à la précaution, déjà mentionnée, voulue par le député grand maître et contribuer à protéger les loges des « faux frères ou imposteurs »., selon son expression.
Les cowans
Les imposteurs ont leurs pendants opératifs, les cowans, à propos desquels le catéchisme de 1730 se montre très sévère dès le grade d’apprenti: si un cowan était surpris pendant les tenues on le condamnait à rester sous la gouttière de la loge par temps de pluie! Le malheureux devait y être contraint, sauf bien sûr si cette peine était fictive comme celle de l’obligation. Mais le fait que le rôle de couvreur, chargé de tenir les cowans à l’écart, soit dévolu au plus jeune apprenti est significatif: même le débutant de la loge était supérieur aux cowans, qu’il apprenait très tôt à traiter en ennemis.
Qui étaient donc ces cowans?
En nous référant au regretté Harry Carr (The Free-Mason at Work, p. 86) et à Knoop et Jones (The Genesis of Freemasonry, p. 28) nous pouvons dresser le portrait de ces ouvriers. C’étaient des bâtisseurs non maçons qui, à l’origine, n’avaient le droit de construire que des murs en pierres sèches. En 1636, à Canongate, on autorise les cowans à utiliser de la glaise comme mortier, mais pas du mortier à la chaux. En 1623 à Glasgow, on autorise un cowan, un certain John Shedden, à construire des murs avec un mortier de glaise, mais sans chaux ni sable, et jusqu’à une hauteur d’une aune seulement. Dans ce dernier cas, le cowan était dûment enregistré dans la liste des ouvriers du chantier, mais il s’agit là d’une exception dans tous les autres cas il était interdit à un maçon de donner du travail à un cowan. Les Statuts Schaw de 1598 comportent cette interdiction. Il existe même un document de la célèbre loge « Mary’s Chapel » d’Édimbourg, document daté de 1599, qui rapporte qu’un maçon avait dû reconnaître et confesser avoir offensé le surveillant et les maîtres en donnant du travail à un cowan. Ce maçon dut faire une « humble soumission » et promettre de ne pas recommencer.
Harry Carr remarque encore qu’à Kilwinning, les maçons qui acceptaient des cowans étaient condamnés par la loge à des amendes assez lourdes. Et, à Edimbourg, les cowans n’étaient admis au chantier du château que les semaines où aucun maçon n’y travaillait. C’est l’occasion pour notre historien de constater que le terme de cowan est d’origine écossaise. 11 faut souligner à ce propos que les sources de l’Oxford English Dictionary, à l’article cowan, sont toutes écossaises; et que le Chambers Scots Dictionary, qui est un dictionnaire de langue écossais-anglais, comporte bien un article cowan. La présence de ce mot dans Masonry Dissected serait un signe certain de l’influence de l’Ecosse sur la maçonnerie anglaise.
Le rituel de la Première Grande Loge
On ne possède pas le rituel de la Grande Loge de Londres ou Première Grande Loge, fondée en 1717, mais c’est à ce rituel que se réfère Masonry Dissected comme on va le voir. Il va de soi que nous ne considérons pas que la Première Grande Loge avait unifié le rituel de ses loges en 1730. On sait qu’avant 1717 existaient des différences d’une loge à l’autre puisque les «catéchismes», dont notre revue publie les traductions, ne sont pas semblables les uns aux autres. Cela continua sans doute au sein de la Première Grande Loge. C’est d’ailleurs ce qu’explique B.E. Jones dans son récit sur la querelle des Anciens et des Modernes. Les grades mêmes n’étaient pas unifiés: en 1738 certaines loges de la Première Loge sont signalées comme ayant « aussi » un grade de maître (Constitutions d’Anderson, p. 184-190). Cela prouve au moins qu’en 1738 le système à trois grades n’était pas pratiqué par toutes les loges de l’obédience.
Néanmoins, on peut se faire une idée approximative de ce qu’était, en 1730, le rituel de la Première Grande Loge en lisant Masonry Dissected car c’est bien de cette maçonnerie-là que S. Prichard nous parle.
Les preuves de ce que nous avançons là sont dans le pamphlet même: il s’agit de la liste de loges qui fait suite à la justification de l’auteur. Cette liste est apparue dans la troisième édition de Masonry Dissected, édition faite par Prichard lui-même et non par un éditeur pirate. C’est la liste des loges « constituées » et il faut savoir que ce qu’on appelait « loges constituées » en Angleterre en 1730, c’étaient celles de la Grande Loge et non d’autres. On trouve ce terme de constituted dès 1723 dans les Constitutions d’Anderson (p. 71) où il est dit que les loges doivent être solennellement constituées par le grand maître ». L’usage de ce mot est d’ailleurs resté de nos jours pour désigner cette cérémonie spéciale au cours de laquelle le grand maître constitue une loge.
C’est donc bien la liste de loges de la Grande Loge de Londres, année 1730, que S. Prichard donne à la fin de son pamphlet. Au reste, si l’on avait quelque doute, il suffirait de comparer cette liste au tableau publié par Erich Lindner dans L’Art royal illustré (p. 257). Ce tableau donne une série de petites images. Ce sont les enseignes des tavernes où se réunissaient les loges de la Première Grande Loge en 1735, soit cinq ans seulement après la publication de S. Prichard. Les enseignes sont numérotées et accompagnées des noms des rues, des quartiers ou des villes où sont situées les tavernes. Les loges prenaient tout simplement, comme titre distinctif, le nom de la taverne où elles se réunissaient. Par exemple, l’enseigne numéro 23 nous montre un croissant de lune accompagné de la mention « Cheapside ». Cela veut dire qu’en 1735, la loge n°23 se réunissait dans la taverne de la Demi-Lune située dans le quartier londonien de Cheapside. Or, que trouvons-nous dans la liste donnée par S. Prichard? Qu’en 1730 une loge portant le numéro 23 s’appelait • La Demi-Lune et se réunissait dans Cheapside les premier et troisième mardis de chaque mois.
Autre exemple: dans la liste de 1730 nous trouvons, au numéro 11, la loge de « la Tête de Reine » qui se réunissait dans Knaves-acre les premier et troisième mercredis de chaque mois. Et dans le tableau de 1735 on voit, au numéro 11, une enseigne constituée par un portrait de femme couronnée, accompagnée de cette mention de lieu: Knaves-acre ».
On retrouve en tout trente-cinq loges de la liste de 1730 dans le tableau de 1735. Certaines ont entre-temps changé de numéro, mais pas de nom ni de lieu de tenue, comme la loge du « Cerf blanc » qui se réunissait à Bishopsgate et portait les numéros 44 en 1730 et 45 en 1735. Cela ferait vraiment trop de coïncidences: c’est bien de la maçonnerie de la Première Grande Loge dont nous parle S. Prichard. Il faut d’ailleurs noter au passage qu’il y a, en plus des similitudes, des différences entre les deux listes. En 1730 la liste comporte soixante-sept loges alors que le tableau de 1735 en donne cent vingt-neuf, dont plusieurs d’ateliers supérieurs au grade de maître. Par ailleurs, sur les soixante-sept loges de 1730, trente-deux ont disparu (ou changé de nom?) en 1735. Tout cela donne l’impression d’un formidable bouillonnement et l’impression est encore plus forte si l’on continue les comparaisons en utilisant la liste publiée à la fin de l’édition de 1738 des Constitutions d’Anderson.
Hiram enfin
Avec le manuscrit Graham (1726) on assistait au premier redressement d’un corps, mais ce n’était pas encore du cadavre d’Hiram qu’il s’agissait. Depuis quand était-il question de cet assassinat dans la franc-maçonnerie? Dans Early masonic Pamphlets (p. 193), Knoop et Jones nous rapportent un texte qui constitue une sorte de prospectus destiné à un public de maçons; « La Maçonnerie antédiluvienne ». Ce document fait allusion au « fils d’une veuve, tué d’un coup de masse». En 1723, le pasteur Anderson mentionnait Hiram dans la première édition des Constitutions, mais ne soufflait mot de la destinée du maître et de sa position de référent dans le rituel d’élévation (11-12, note). Il est vrai qu’en 1723, la Première Grande Loge ne fonctionnait encore qu’avec un système à deux grades, ainsi qu’en témoigne l’article IV des Constitutions de 1723.
Comment la mise au point, ou pour mieux dire la mise en rite, de la légende d’Hiram avait-elle pu s’opérer? Nous devons bien admettre que le processus est encore très mal connu et nous espérons que des documents anciens restent à découvrir qui nous apprendront la vérité sur tout cela. Toutefois il est possible de résumer la situation de la maçonnerie en 1730 de la façon suivante:
La Grande Loge de Londres, ou Première Grande Loge, fondée en 1717, avait débuté avec un système à deux grades: l’apprenti et le compagnon ou maître; le maître en titre étant le maître de la loge, celui qui préside.
Par ailleurs, il existait un système à trois grades. Témoignent de l’existence de ce système les manuscrits Trinity College (1711) et Graham (1726). En témoigne également un document de la loge de Dumbarton Kilwinning, daté de 1726 et que nous rapporte Harry Carr (The Free Mason at Work, p. 274): ce texte dit que le compagnon Gabraël Portefield a été reçu maître « après avoir renouvelé son serment et payé son droit d’entrée».
Si l’on admet que le grade de maître est apparu au terme d’une évolution, on peut considérer que le manuscrit Graham (1726) nous donne un état primitif du grade: pas encore de meurtre, Noé tient la place d’Hiram, mais on relève bien un corps. Dans cette perspective et compte tenu du fait que les deux textes peuvent appartenir à deux «courants »différents, Masonry Dissected donne un état du rite très avancé dans l’évolution du grade. Très avancé, mais pas encore achevé: les trois grades ont encore entre eux des adhérences et la distinction de chaque grade par rapport aux autres n’est pas tout à fait réalisée. Par exemple, l’apprenti reçoit deux mots alors que, quelques années plus tard, un de ces deux mots sera attribué à l’apprenti, l’autre au compagnon. Autre exemple:
Harry Carr (The Free-Masons at Work, p. 104) souligne que d’après S. Prichard, c’est dans la Chambre du Milieu que se trouve la lettre G et que le compagnon reçoit son salaire. Enfin, on verra en lisant Masonry Dissected que les cinq points par lesquels on relève le maître, sont encore les cinq points du « compagnonnage».
Ces quelques réflexions nous rendent évident le fait que les maçons spéculatifs ont intérêt à savoir ce qu’est la maçonnerie opérative, la franc-maçonnerie ayant connu une mutation en passant de l’état opératif à l’état spéculatif. Ce changement de nature qui a pris en tout et pour tout une vingtaine d’années semble s’être accompagné de l’avènement du mythe d’Hiram dans le rituel du troisième grade.
Le judéo-christianisme de la maçonnerie
On verra dans Masonry Dissected que le livre sur lequel se prête l’obligation du maçon est la Bible. La Bible est d’ailleurs la source de plusieurs éléments du catéchisme concernant le Temple de Salomon, sa construction et certaines de ses parties. Le passage de la Bible, dans lequel se trouvent les mots, est cité dès le grade d’apprenti et, bien sûr, le roi Salomon est cité dans le grade de maître. On trouve également au grade d’apprenti la précision suivante: la loge est située dans la vallée de Josaphat, et si elle est orientée c’est parce que toutes les églises et chapelles le sont. Au grade de compagnon la description des colonnes est empruntée à la Bible et accompagnée de la référence biblique. Enfin, toujours au grade de compagnon, il est expliqué que si les loges s’appellent loges de Saint Jean, c’est que celui-ci fut le prédécesseur du Sauveur et qu’il traça la première ligne parallèle à l’Evangile.
Tout cela donne à Masonry Dissected un caractère nettement judéo-chrétien. Cela ne doit pas surprendre les maçons du XXè siècle, même s’ils ont acquis la conviction du contraire. Il nous semble utile de faire ici la distinction entre ce qui est de l’ordre de la conviction ou de l’opinion, et ce qui est de l’ordre de l’information. L’étude des textes anciens de la maçonnerie et des versions d’origine des différents rites encore pratiqués à notre époque montre à l’évidence que la franc-maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne, indépendamment des différentes convictions et opinions qui ont pu se former à ce sujet et dont chacun est libre.
Dans les rituels de langue française cela est vrai même pour le plus récent des rites encore actifs de nos jours, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, dont la plus ancienne version connue remonte au plus tôt à 1804.
Dans ce rite, c’est sur la Bible qu’est prêtée l’obligation d’apprenti (Guide, p. 22 et 31) de même que celles de compagnon et de maître (p. 62 et 89). L’hypothèse selon laquelle on pourrait remplacer la Bible, non plus pour un impétrant mais en permanence, par divers livres tels que le Coran ou le Zend Avesta est certes intéressante, mais ce serait sortir de son cadre propre le livre qui doit s’y trouver pour y insérer des livres appartenant à d’autres traditions. Bien sûr, il existe une initiation chinoise Ming dans laquelle l’impétrant pose le genou nu sur une équerre, mais cela ne prouve qu’une chose: que l’acte de construire prête partout à sacralisation. Le premier homme qui construisit, fût-ce une cabane, fit sortir l’humanité des cavernes. En cessant de vivre sous terre et dans les abris naturels, en accédant à la surface de l’ordre naturel et en le modifiant par des constructions l’homme savait, comme les alchimistes, qu’il aidait la nature et que la nature l’aidait. Construire c’était toucher à l’Œuvre de Dieu, mais aussi participer à celle-ci. Il est bien normal qu’il ait été saisi de crainte et d’adoration tout à la fois, d’une part, et que ce comportement fondamental n’ait pas été propre au monde occidental ni à la maçonnerie, d’autre part.
Les maçons du Rite Ecossais Ancien et Accepté des origines n’utilisaient d’ailleurs pas la Bible sans savoir ce qu’ils faisaient. Des signes de cette conscience apparaissent dans le corps du rituel dès le grade d’apprenti: — Pourquoi votre loge est-elle située est et ouest?
— Parce que tous les temples le sont ainsi.
— Pourquoi cela?
— Parce que l’Evangile fut d’abord prêché dans l’est et s’étendit ensuite dans l’ouest. (Guide, p. 33.)
Il en va ainsi jusqu’au grade de maître. On demande au maître:
— Pourquoi étiez-vous sans souliers?
Et le maître de répondre
— Parce que le lieu où je fus reçu était une terre sainte, sur laquelle Dieu dit à Moïse: « Ote tes souliers, car le lieu où tu marches est une terre sainte. »
Ce n’est donc pas â l’étourdie que le Rite Écossais Ancien et Accepté avait un caractère judéo-chrétien: c’était témoigner de ses sources mêmes. C’est également évident pour le Rite Français et encore plus pour le Rite Ecossais Rectifié.
Ce ne sont pas là des remarques ponctuelles. Le Rite Ecossais Ancien et Accepté plonge ses racines dans la maçonnerie des « Anciens » et c’est même là ce qui lui valut son titre d’Ancien. Cette maçonnerie des « Anciens »a été elle aussi victime d’une divulgation: en 1760 un ouvrage intitulé Trois Coups distincts donnait une description complète de ce qu’était le rite des Anciens.
Cela nous permet de vérifier qu’en 1760, aux trois grades, on prêtait les obligations sur la Bible(Three Distinct Knocks, p. 19, 40 et 54) et que dès le grade d’apprenti, il était fait référence au roi Salomon et â la construction du Temple (ibid., p. 30). Entre autres preuves de l’ancrage judéo-chrétien de ce rite des «Anciens », on trouve, toujours au grade d’Apprenti, ces questions et réponses (p. 32):
— Pourquoi, mon frère, onze font-ils une loge?
—Parce qu’il y avait onze patriarches quand Joseph fut vendu en Egypte et qu’on le crut perdu.
— Quelle est la seconde raison mon frère?
— il n’y avait plus que onze apôtres après que Judas eût trahi le Christ.
Là encore si la maçonnerie décrite dans Trois Coups distincts ne doit rien au hasard quant à ses sources, c’est bien que la maçonnerie britannique de 1760 descendait de celle de 1730 que Prichard nous montre émerger dans un système à trois grades.
Ce qui n’était pas nouveau pour la maçonnerie de 1760 ne l’était pas davantage pour celle d’avant 1730. Il n’est pour le vérifier que de lire les textes anciens publiés en traduction dans ce cahier.
Il est clairement question de Noé, de Salomon et du Christ dans le manuscrit Graham de 1726. Cela n’est d’ailleurs pas spécifique des textes anglais. Dans le manuscrit Dumfries (1710), peut-être d’origine écossaise, les données extraites de l’Ancien et du Nouveau Testament abondent. Nous n’en rappellerons que trois tirées des questions et réponses de ce catéchisme:
1) David prescrivait que les fondations du Temple fussent posées sur une « aire à blé, comme vous pouvez le lire dans la Sainte Bible, où elle dénomma l’aire d’Oman le Jébuséen ».
2)- Combien d’échelons y avait-il dans l’échelle de Jacob?
— Trois.
— Lesquels?
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
3) Le Christ est le marbre blanc sans tache, la pierre que les bâtisseurs ont rejetée, mais que Dieu a choisie d’entre les autres pour que le Temple puisse être construit.
Il n’est pas jusqu’aux textes écossais de 1696 et 1700 qui ne précisent que c’est sur la Bible que l’on prête l’obligation du maçon. Ces deux manuscrits, Edimbourg (1696) et Chetwode Crawley (1700), donnent même, en dépit de leur brièveté et de leur dépouillement, deux références bibliques pour les mots J et B: I Rois, 7-21, et II Chroniques 3, dernier verset.
Nous ne citons même pas ici tous les textes anciens. Qu’on y aille voir: le manuscrit Sloane (1700) et le manuscrit du Trinity College (1710) n’infirment pas notre thèse, bien au contraire. A Mason’s Confession (1727) ou le manuscrit Wilkinson (1727). Une telle constance de la part des maçons, de 1696 à 1804, n’a d’autre explication que celle que nous avancions au début de notre propos: la maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne.
Ceci nous amène à une double réflexion.
Bien des maçons pensent que puisqu’il est interdit par les Constitutions d’Anderson (1723) d’être un athée stupide, il suffit d’être un athée intelligent pour faire un maçon régulier. Nous n’avons pas la prétention d’être nous-mêmes un très fort angliciste mais enfin, il faut être vraiment très faible en langue anglaise pour donner dans le panneau. Relisons Anderson: « … If lie rightly understands the Art, lie will never be a stupid Atheist, nor an irreligious Libertine. »Si d’après cette phrase il est possible, selon certains traducteurs d’Anderson, d’être un athée intelligent, il sera tout autant possible d’être un libertin religieux. Voilà ce qu’on gagne à philosopher prématurément: la position de l’adjectif devant le substantif ne doit pas faire illusion, en anglais c’est la règle – ça s’appelle de la syntaxe – et pour le pasteur Anderson et ses lecteurs anglophones, un athée est stupide tout comme un libertin est irréligieux. Par suite, ni l’un ni l’autre ne pouvaient être maçons en 1723. La seconde réflexion découle de la première. Il n’entre aucune part d’interprétation dans notre traduction de la phrase d’Anderson citée plus haut, en voici la preuve. On s’est beaucoup servi de cette phrase pour le plus grand profit des athées intelligents, mais aussi pour promouvoir une sorte de « religion maçonnique »: la religion naturelle ou déisme. Cette religion naturelle serait sans révélation, une religion d’avant les opinions particulières que sont par exemple le judaïsme et le christianisme. Ce dernier point est exact, et c’est bien à la religion de Noé que pensait Anderson; il le dit nettement dans ses Constitutions de 1738. Mais il faut être aussi ignorant de la Bible que les athées intelligents le sont de la syntaxe anglaise pour croire que le pasteur Anderson proposait une religion naturelle en 1723 et 1738 aux maçons de la Première Grande Loge. Il eût été étonnant en effet qu’un pasteur ne connaisse pas la Bible et en l’occurrence les passages desquels il ressort que Noé, tout au long de son histoire, a bénéficié de nombreuses révélations sur lesquelles il réglait ses actes. Noé ne marchait dans les voies du Seigneur que parce que celles-ci lui étaient tracées d’en haut. Voici trois citations parmi bien d’autres qui confirment ce que nous disons:
1) Alors Dieu dit à Noé: la fin de toute chair est arrêtée par-devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors (Genèse, 6-13, 14). 2) L’Eternel dit à Noé: entre dans l’arche, toi et toute ta maison; car je t’ai vu juste, devant moi parmi cette génération (Genèse, 7-1).
3) Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant: voici, j’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous (Genèse, 9-8, 9). Ainsi Noé, après avoir été sauvé grâce à l’avertissement de Dieu, devint l’ouvrier de Dieu en servant à la création selon Ses directives. Si l’on admet que le pasteur Anderson avait lu la Bible, on admettra aussi que la religion noachide dont il parlait en 1738 n’était pas le déisme. Cela méritait d’être précisé avant que le lecteur n’entre, par la lecture de Samuel Prichard, dans les secrets et mystères de la Maçonnerie du pasteur Anderson.
Traduction
INTRODUCTION
L’institution primitive de la Maçonnerie repose sur le fondement des sciences et Arts Libéraux, mais plus spécialement sur le cinquième, C’est-à-dire la Géométrie. Car c’est lors de la construction de la Tour de Babel que l’Art et le Mystère de la Maçonnerie furent en premier introduits, et de là transmis par Euclide, digne et excellent mathématicien des Egyptiens, et il les communiqua à Hiram, le Maître-Maçon qui s’occupa de la construction du Temple de Salomon à Jérusalem, où il y eut un excellent et singulier Maçon qui commandait sous les ordres de leur Grand-Maître Hiram; son nom était Xannon Grecus, il enseigna I’ Art de la Maçonnerie à un certain Carolos Marcil en France, qui fut élu plus tard Roi de France. Et de là ensuite il fut introduit en Angleterre à l’époque du Roi Athelstone, qui ordonna qu’une assemblée fût tenue une fois chaque année à York, ce qui fut sa première introduction en Angleterre. Et les Maçons étaient faits de la manière suivante.
“Tune unus ex Senioribus teneat Librum, ut illi vel ille ponant vel ponat Manus supra Librum ; tum Praecepta debeant legi”. C’est-à-dire: Tandis que l’un des Anciens tient le Livre, qu’il (ou ils) mette(nt) leurs mains sur le Livre pendant que le Maître devra lire les Lois ou Devoirs,
Lesquels Devoirs étaient: qu’ils soient sincères les uns envers les autres sans exception, et s’engagent à secourir les Frères et les Compagnons dans la nécessité, ou bien leur donnent du travail et les rétribuent en conséquence,
Mais durant ces derniers temps, la Maçonnerie n’est plus composée d’artisans, comme elle l’était dans son état primitif, lorsqu’un petit nombre de questions par demandes et réponses était suffisant pour déclarer un homme suffisamment qualifié comme Maçon opératif.
Les termes de Maçonnerie Franche et Acceptée n’ont pas été entendus (tels qu’ils le sont maintenant), jusqu’à ces dernières années. Il n’a été question d’aucune Loge Constituée ni de communications trimestrielles jusqu’en 1691 lorsque des Lords et des Ducs, des Hommes de Loi et des Commerçants, et autres négociants plus modestes; les portiers, n’étant pas exceptés, furent admis dans ce Mystère ou dans cette absence de Mystère. La première catégorie fut reçue en versant une très grosse somme, la seconde à un taux moyen, la dernière pour la somme de six ou sept shillings, en échange de quoi ils reçurent l’insigne honneur qui est (comme ils disent) plus ancien et plus honorable que l’Etoile et la Jarretière ; son ancienneté repose d’après les Règles de la Maçonnerie, sur le fait qu’il aurait été transmis par leur tradition sans interruption depuis Adam, ce que je laisse au lecteur Impartial le soin d’examiner
Des Maçons Acceptés proviennent les Vrais Maçons et des deux proviennent les Gorgomons, dont le Grand-Maître, le Volgl, tire son origine des Chinois, dont les écrits, si on peut les croire, soutiennent l’hypothèse des Pré-Adamites, et par conséquent doivent être plus anciens que la Maçonnerie.
La société la plus libre et la plus ouverte est celle du Grand Kaihebar, qui consiste en une compagnie choisie de gens compétents, dont le principal, sujet de conversation concerne le Commerce et les Affaires, et développe une amitié mutuelle sans contrainte ni restriction.
Mais si, après son admission dans les secrets de la Maçonnerie, quelque nouveau frère n’aime pas leurs façons et se met à réfléchir en voyant qu’on lui a soutiré aussi aisément son argent, se retire de la fraternité ou bien se tient éloigné à cause des dépenses trimestrielles de la. Loge et des Communications trimestrielles, bien qu’il ait été légitimement admis dans une Loge Régulière et Constituée, il lui sera refusé le Privilège (en tant quo Frère Visiteur) de connaître le Mystère pour lequel il a déjà payé, ce qui est en contradiction manifeste avec l’Institution do la Maçonnerie elle-même, ainsi qu’il apparaîtra de toute évidence dans le traité qui suit.
Gravure de Bernard Picart Grande Loge de Londres 1735 Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde Source : Bibliothèque nationale de France http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b23005558/f105.item vue 105 Le Grade de l’Apprenti Entré |
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1 | D. | D’où venez-vous? | |||||
R. | De la Sainte Loge de Saint Jean | ||||||
2 | D. | Quelles recommandations en avez-vous apportées ? | |||||
R. | Les recommandations que j’ai apportées des Très vénérables Frères et Compagnons de la Très Vénérable et Sainte Loge de Saint Jean d’où je viens, et vous salue trois fois de tout cœur. | ||||||
3 | D. | Que venez-vous faire ici ? | |||||
R. | Non pas faire ma propre volonté. |
Mais soumettre mes passions: prendre en mains les Règles de la Maçonnerie. Et ainsi faire des progrès quotidiens. 4 D.Etes-vous Maçon ? R.Je suis reconnu et accepté comme tel parmi les Frères et Compagnons. 5 D.Comment connaîtrai-je que vous êtes Maçon ? R.Par les Signes et les Attouchements et les points parfaits de mon Entrée. 6 D.Que sont les signes? R.Toutes équerres, angles et perpendiculaires 7 D.Quels sont les attouchements? R.Certaines poignées de main régulières et fraternelles 8 Examinateur:Donnez-moi les Points de votre Entrée. Répondant:Donnez-moi le premier et je vous donnerai le second. 9 Examinateur:Je le garde. Répondant:Je le cache. 10 Examinateur:Que cachez-vous ? Répondant:Tous secrets et mystères des Maçons et de la Maçonnerie, sauf à un Frère véritable et légitime après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régu1ièrement assemb1és. 11 D.Où avez-vous été fait Maçon? R.Dans une Loge juste et parfaite. 12 D.Qu’est-ce qui fait une Loge juste et parfaite ? R.Sept ou plus. 13 D.De quoi se composent-ils ? R.D’un Maître, de deux Surveillants, de deux Compagnons du Métier et de deux Apprentis Entrés. 14 D.Qu’est-ce qui fait une Loge ? R.Cinq 15 D.De quoi se compose-t-ils ? R.D’un Maître, de deux survei1lants, d’un Compagnon du Métier, d’un Apprenti Entré.
16 D.Qui vous a amené en Loge ? R.Un Apprenti Entré.17 D.Comment vous y a-t-il amené ? R.Ni nu ni vêtu, ni pied nu ni chaussé, dépouillé de tous métaux et avançant dans une attitude droite. 18 D.Comment avez-vous été admis ? R.Par trois grands coups. 19 D.Qui vous a reçu ? R.Un Deuxième Surveillant. 20 D.Qu’a-t–il fait de vous ? R.Il. m’a conduit à la partie Nord-Est de la Loge et m’a ramené ensuite à l’ouest et m’a remis entre les mains du Premier Surveillant. 21 D.Qu’a fait de vous le Premier Surveillant? R.Il m’a présenté et m’a montré comment marcher (par trois pas) vers le Maître. 22 D.Qu’a fait de vous le Maître ? R.Il m’a fait Maçon. 23 D.Comment vous a-t-il fait Magon ? R.Avec le genou nu fléchi et le corps dans l’Equerre, le Compas ouvert sur le sein gauche nu, la main droite nue sur la Sainte Bible. Dans cette posture, j’ai prêté l’Obligation (ou serment) du Maçon. 24 D.Pouvez-vous répéter cette Obligation? R.Je vais m’y efforcer,
(Ce qui est comme suit).
25 Moi, par ceci, solennellement je fais vœu et jure en Présence de Dieu Tout-Puissant et de cette Très Vénérable Assemblée, que je garderai et cacherai et jamais ne révélerai les Secrets ou Mystères des Maçons ou de la Maçonnerie qui me seront révélés, sauf à un Frère véritable et légitime, après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régulièrement assemblés.
Je promets et fais vœu en outre que je nie les écrirai, ni ne les imprimerai, ni ne les marquerai, ni ne les taillerai ni ne les graverai, ou les ferai écrire, imprimer, marquer, tailler ou graver sur le bois ou la pierre, en sorte que le caractère ou l’impression visible d’une lettre puisse apparaître, par quoi on pourrait l’obtenir illicitement.
Tout ceci sous un châtiment qui ne saurait être moindre que d’avoir la gorge coupée, la langue ôtée du palais(1) de la bouche le cœur arraché la bouche, le cœur arraché d’en dessous le sein gauche, et qu’ils soient enterrés dans les sables do la mer, à une encablure du rivage, là où la marée monte et descend deux fois en 24 heures, mon corps étant réduit en cendres, mes cendres dispersées sur la surface de la terre en sorte qu’il ne subsiste plus aucun souvenir de moi parmi les Maçons.
Ainsi que Dieu me soit en aide.
1 Le texte anglais porte roof, mais il faut vraisemblablement lire root.
26 D.Quelle est la forme de la loge? R.Une équerre. 27 D.Quelle longueur? R.De l’Est à l’Ouest.28 D.Quelle largeur? R.Du Nord au Sud. 29 D.Quelle hauteur? R.Des pouces, des pieds et des toises innombrables, aussi haut que les cieux. 30 D.Quelle profondeur? R.Jusqu’au centre de la terre. 31 D.Où se tient la Loge ? R.Sur une terre sainte, ou sur la plus haute colline ou la plus profonde vallée, ou dans la vallée de Josaphat, ou en tout autre lieu secret. 32 D.Comment est-elle située ? R.Plein Est et Ouest. 33 D.Pourquoi ainsi? R.Parce que toutes Eglises et Chapelles le sont ou devraient l’être ainsi. 34 D.Qu’est-ce qui soutient une Loge ? R.Trois grandes colonnes. 35 D.Comment les nomme-t-on? R.Sagesse, Force et Beauté. 36 D.Pourquoi ainsi? R.Sagesse pour créer, Force pour soutenir et Beauté pour orner. 37 D.De quoi votre Loge est-elle couverte? R.D’un dais nuageux de couleurs variées (ou des nuages). 38 D.Avez-vous des meubles dans votre Loge ? R.Oui. 39 D.Quels sont-ils ? R.Le pavé mosaïque, l’étoile flamboyante et la houppe dentelée. Quel est leur usage? 40 D.Quel est leur usage? R.Le pavé mosaïque est le sol de la Loge, l’Etoile Flamboyante, le Centre, et La houppe dentelée la bordure tout autour. 41 D.Quels sont les autres meubles d’une loge ? R.La Bible, le Compas et 1’Equerre. 42 D.A qui appartiennent-ils en propre? R.La Bible à Dieu, le Compas an Maître et 1’Equerre au Compagnon du Métier. 43 D.Avez-vous des bijoux dans votre Loge ? R.Oui. 44 D.Combien ? R.Six. Trois Mobiles et trois immobiles. 45 D.Quels sont les bijoux mobiles ? R.L’équerre, le niveau et la perpendiculaire. 46 D.Quel est leur usage ? R.L’équerre sert à tracer des lignes exactement à angle droit, le niveau à vérifier toutes les horizontales et la perpendiculaire à vérifier toutes les verticales. 47 D.Quels sont les bijoux immobiles ? R.La planche à tracer, la pierre brute et la pierre ouvrée. 48 D.Quel est leur usage ? R.La planche à tracer sert au Maître pour y dessiner ses projets, la pierre brute sert aux compagnons du Métier pour y essayer leurs bijoux et la pierre ouvrée à l’Apprenti Entré pour y apprendre à travailler. 49 D.Avez-vous des Lumières dans votre Loge? R.Oui, trois. 50 D.Que représentent-elles? R.Le Soleil, la Lune et le Maître Maçon.
Ces lumières sont trios grandes chandelles placées sur de hauts chandeliers.
51 D.Pourquoi cela ? R.Le Soleil pour gouverner le Jour, La Lune, la Nuit et le Maître Maçon sa Loge. 52 D.Avez-vous des lumières fixes dans votre Loge ? R.Oui. 53 D.Combien? R.Trois. N.B. Ces lumières fixes sont trois fenêtres, Qu’on suppose (mais ce n’est pas le toujours le cas) se trouver dans toute salle où une Loge est tenue, mais plus exactement les quatre points cardinaux conformément aux antiques règles de la Maçonnerie. 54 D.Comment sont-elles disposées ? R.L’Est, au Sud et à l’Ouest. 55 D.Quel est leur usage ? R.Eclairer les hommes lorsqu’ils vont au travail, lorsqu’ils y sont, et lorsqu’ils en reviennent. 56 D.Pourquoi n’y a-t-il pas de lumière au Nord? R.Parce que le Soleil n’envoie aucun rayon à partir de cette région. 57 D.Où se tient votre Maître ? R.A l’Est. 58 D.Pourquoi cela? R.Comme le Soleil se lève à l’est pour ouvrir le jour, de même le Maître se tient à l’Est (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et l’équerre au cou) pour ouvrir la Loge et mettre ses hommes au travail. 59 D.Où se tiennent vos Surveil1ants ? R.A l’Ouest. 60 D.Quel est leur devoir? R.Comme le soleil se couche à l’ouest pour fermer le jour, de même les Surveillants se tiennent à l’ouest (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et le niveau et l’équerre au cou) pour fermier la Loge et renvoyer les hommes du travail en leur payant leur salaire. 61 D.Où se tient le plus ancien Apprenti Entré? R.Au Sud. 62 D.Quel est son office? R.Entendre et recevoir les instructions et accueillir les Frères étrangers. 63 D.Où se tient le dernier Apprenti entré ? R.Au Nord. 64 D.Quel est son devoir? R.Ecarter les manœuvres et les indiscrets. 65 D.Si un manœuvre (ou un écouteur aux portes) est attrapé, comment doit-on le punir? R.En le plaçant sous les gouttières des Maisons (lorsqu’il pleut) jusqu’à’ à ce que 1’ eau lui entrant par les épaules ressorte par les souliers 66 D.Quels sont les secrets d’un Maçon? R.Des signes, des attouchements et de nombreux mots. 67 D.Où conservez-vous ces secrets ? R.Sous mon sein gauche. 68 D.Avez-vous une clé pour ces secrets ? R.Oui. 69 D.Où la gardez-vous ? R.Dans une boîte en os qui ne peut être ouverte ou fermée qu’avec des clés d’ivoire. 70 D.Pend-elle ou gît-elle ? R.Elle pend. 71 D.A quoi pend-elle ? R.A un câble de 9 pouces ou un empan. 72 D.De quel métal est-elle ? R.D’aucun métal ; mais c’est une langue du bon renom aussi bonne dans le dos d’un Frère qu’en face de lui.
N.B. La clé est la langue, la boîte en os les dents, le câble la racine de la bouche(1).
(1)Le texte anglais porte également ici roof. II faut vraisemblablement lire encore root.
73 D.Combien y a-t-il de principes en Maçonnerie? R.Quatre. 74 D.Quels sont-ils? R.Le point, la ligne, la surface et le volume. 75 D.Expliquez-les. R.Le point est le centre (à partir duquel le Maître ne peut s’égarer) la ligne est la longueur sans largeur, la surface la longueur et la largeur, le volume englobe le tout. 76 D.Combien de signes principaux ? R.Quatre. 77 D.Quels sont-ils? R.Le Guttural, le pectoral, le manuel et le pédestre. 78 D.Expliquez-les. R.Le Guttural, la gorge; le pectoral, la poitrine; le manuel, la main; le pédestre, le pied. 79 D.Qu’apprenez-vous comme gentilhomme Maçon? R.La discrétion, la moralité et la bonne amitié. 80 D.Qu’apprenez-vous comme Maçon opératif ? R.A tailler, à équarrir, à façonner la pierre, à poser un niveau et à dresser une perpendiculaire. 81 D.Avez-vous vu votre Maître aujourd’hui ? R.Oui. 82 D.Comment était-il vêtu ? R.D’une veste jaune et d’une culotte bleue.
N.B. La veste jaune est le compas et la culotte bleue les pointes d’acier.
83 D.Pendant combien de temps servez-vous votre Maître ? R.Du lundi matin au samedi soir. 84 D.Comment le servez-vous ? R.Avec la craie, le charbon de bois et la terrine. 85 D.Que désignent-i1 ? R.Liberté, Ferveur et Zèle. 86 Examinateur ormez-moi le signe d‘Apprenti Entré Répondant:Etendre les quatre de la main droite et les retirer en travers de la gorge, o’ est le signe, et il demande l’attouchement,
N.B. L’attouchement se fait en pressant l’extrémité du pouce de_1a main droite sur la première articulation de1’index de 1a main droite du Frère. Il demande un mot.
87 D.Donnez-moi le mot, R.Je l’épellerai avec vous. 88 Examinateur:BOAZ R.(N, B. L’Examinateur dit B, le Répondant O, l’Ex. A, le Rép. Z, c’est-à-dire BOAZ). 89 D.Donnez-moi un autre. R.JACHIN
(N.B. Boaz et Jachin étaient deux colonnes dans le porche de Salomon. I Rois chap. VII, vers. 21)
90 D.Quel âge avez-vous ? R.Moins de sept (signifiant qu’il n’est passé-Maître). 91 D.A quoi sert le jour? R.A voir. 92 D.A quoi sert la nuit ? R.A entendre. 93 D.Comment souffle le vent? R.Plein est et ouest. 94 D.Quelle heure est-il? R.Midi plein
Fin de la partie de l’Apprenti Entré
Le Grade du Compagnon du Métier.
95 D.Etes-vous Compagnon du Métier ? R.Je le suis. 96 D.Pourquoi avez-vous été fait Compagnon du Métier ? R.Pour connaître la lettre G. 97 D.Que signifie ce G? R.Géométrie, ou la cinquième science. 98 D.Avez-vous jamais voyagé? R.Oui. A l’est et à l’ouest. 99 D.Avez-vous jamais travaillé ? R.Oui, à la construction du Temple. 100D.Où avez-vous reçu votre salaire ? R.Dans la chambre du milieu. 101D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu ? R.Par le porche. 102D.Lorsque voua êtes passé par le porche, qu’avez-vous vu? R.Deux grandes colonnes. 103D.Comment les appelle-t-on? R.J. B., c’est-à-dire Jachin et Boaz. 104 D.Quelle est leur hauteur? R.Dix-huit coudées. 105D.Quelle est leur circonférence ? R.Douze coudées. 106D.De quoi étaient-elles ornées ? R.De deux chapiteaux. 107D.Quelle était le, hauteur des chapiteaux ? R.Cinq coudées. 108D.De quoi sont-ils ornés ? R.D’un réseau et de grenades. 109D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu? R.Par un escalier double en forme de vis. 110D.De combien ? R.Sept ou plus. 111D.Pourquoi sept ou plus ? R.Parce que sept ou plus font une Loge Juste et parfaite. 112D.Lorsque vous êtes parvenu à la porte de la chambra du milieu, qui avez-vous vu ? R.Un surveillant. 113D.Que vous a-t-il demandé ? R.Trois choses, 114D.Lesquelles ? R.Un signe, un attouchement et un mot.
N.B. Le signe se fait en plaçant la main droite sur le sein gauche, l’attouchement se fait en joignant votre main droite à celle de la Personne qui le demande, et en pressant avec 1’extrémité du pouce sur la première articulation du médium, et le mot est Jachin.
115D.Quelle hauteur avait la porte de la chambre du milieu? R.Elle était si grande qu’un manœuvre ne pouvait l’atteindre pour y piquer une épingle. (gros clou, cheville, broche, axe d’une clé) 116D.Lorsque vous êtes arrivé dans la chambre du milieu, qu’avez-vous vu? R.La ressemblance de la lettre G. 117D.Que signifie ce G? R.Quelqu’un qui est plus grand que vous. 118D.Qui est plus grand que moi, qui suis un Maçon Franc et accepté, le Maître d’une Loge? R.Le Grand Architecte et Créateur de l’univers, ou Celui qui fut porté sur le sommet du pinacle du saint Temple. 119D.Pouvez-vous répéter la lettre G? R.Je vais m’y efforcer
La répétition de la lettre G.
Répondant:Au milieu du Temple de Salomon il y a un G,
Lettre pour tous belle à lire et à voir.
Mais seul un petit nombre comprend
Ce que signifie cette lettre G. Examinateur:Mon ami, ai vous prétendez être
De cette Fraternité
Vous pouvez dire exactement et sur-le-champ
Ce que signifie cette lettre G. Répondant ar les sciences sont amenés à la lumière
Des corps de diverses sortes,
Qui apparaissent parfaitement à la vue ?
Mais personne sinon des mâles ne connaîtra ma pensée. Examinateur:Le Très le fera. Répondant:Si Vénérable. Examinateur:A la fois Très et Vénérable je suis De vous saluer j’ai ordre,
Afin que voue me fassiez savoir sur-le-champ, comment je puis vous comprendre.
Répondant ar Lettres quatre et Science cinq
Ce G se tient exactement
En juste art et proportion,
Voua avez votre réponse, Ami.
N.B. Les quatre lettres sont BOAZ. La cinquième Science Géométrie
Examinateur:Mon Ami, vous répondez bien,
Si les droits et libres principes vous découvrez
Je changerai votre nom d’Ami
Et désormais tous appelleront frère. Répondant:Les sciences sont bien composées
De vers d’une noble venue,
Un point, une ligne et un extérieur ;
Mais un solide est le dernier. Examinateur:Que le bon salut de Dieu soit dans notre heureuse rencontre. Répondant:Et tous les Très Vénérables Frères et Compagnons. Examinateur e la Très Vénérable et Sainte Loge de St Jean. Répondant
’où je viens. Examinateur:Vous saluent, vous saluent, vous saluent trois fois, de tout cœur, vous priant de faire connaître votre nom. Répondant:Timothy Ridicule. Examinateur:Bienvenue, Frère, par la Grâce de Dieu. N.B. La raison pour laquelle ils se disent de la Saintes Loge de Saint Jean est qu’il fut le précurseur de Notre Sauveur, et qu’il trace la première ligne parallèle à l’Evangile (d’autres assurent que notre Sauveur lui même fut accepté Franc-Maçon lors de son incarnation) mais combien cela semble ridicule et profane. Je le laisse à la réflexion du lecteur sensé.
Fin de la partie de Compagnon du Métier.
Le Grade de Maître
D.Etes-vous Maître Maçon? R.Je le suis ; examinez-moi, éprouvez-moi, désapprouvez-moi si vous pouvez. D.Où avez-vous été passé Maître ? R.Dans une Loge parfaite de Maître. D.Qu’est-ce qui fait une Loge parfaite de Maîtres ? R.Trois. D.Comment êtes-vous parvenu à être passé Maître ? R.Avec le secours de Dieu, l’Equerre et mon propre travail. D.Comment avez-vous été passé Maître? R.De l’Equerre au Compas. D.Je présume que vous avez été Apprenti Entré ? R.Jachin et Boaz j’ai vu; Un très bon Maître-Maçon j’ai été fait, Avec le losange, la Pierre taillée et l’Equerre. D.Si un Maître-Maçon vous voulez être Vous devez comprendre parfaitement la Règle de Trois. Et M.B. (Machbenah) vous rendra libre : Et ce que vous désirez en Maçonnerie Te sera montré dans cette Loge. R.Je comprends la bonne Maçonnerie Les clés de toutes les Loges sont à ma disposition. D.Vous êtes un Compagnon héroïque ; d’où venez-vous ? R.De l’Est. D.Où allez-vous ? R.A l’Ouest. Examinateur: Qu’allez-vous faire dans cette direction ? R.Chercher ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé. Examinateur Qu’est-ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé ? R.Le mot de Maître-Maçon. Examinateur: Comment a-t-il été perdu? R.Par Trois Grands Coups, ou la Mort de notre Maître Hiram. Examinateur: Comment trouva-t-il la mort? R.Il était Maître Maçon lors de la construction du temple de Salomon, et à 12 heures de midi plein, tandis que les hommes étaient partis se reposer, il vint inspecter les travaux comme il en avait l’habitude. Lorsqu’il fut entré dans le Temple, trois scélérats, supposés être trois Compagnons du Métier, se postèrent aux trois entrées du Temple. Lorsqu’il sortit, l’un lui demanda le Mot de Maître ; et il lui répondit qu’il ne l’avait pas reçu de cette manière mais que le temps et un peu de patience le lui ferait obtenir. Mécontent de cette réponse, le scélérat lui porta un coup qui le fit chanceler. Il alla à l’autre porte où, accosté de la même manière et donnant la même réponse, il reçut un coup plus fort, et au troisième son coup de grâce. Examinateur Avec quoi les scélérats la tuèrent-ils? R.Un maillet, un levier et une masse. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps? R.Ils le transportèrent hors du Temple par la porte Ouest et le cachèrent sous des décombres jusqu’à 12 heures pleines à nouveau.
Examinateur
Quelle heure était-ce ? R.12 heures pleines de la nuit, tandis que les hommes étaient au repos. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps ensuite? R.Ils le transportèrent jusqu’en haut d’une colline où ils firent une tombe décente et l’ensevelirent. Examinateur Quand s’aperçut-on de son absence? R.Le même jour. Examinateur Quand fut-il retrouvé? R.Quinze jours plus tard. Examinateur Qui le retrouva? R.Quinze Frères dévoués, sur l’ordre du Roi Salomon, sortirent par la porte ouest du Temple et se dispersèrent de droite à gauche, à portée de voix l’un de l’autre. Ils convinrent que, s’ils ne trouvaient pas le Mot sur lui ou près de lui, le premier Mot serait le Mot de Maître. Un des Frères, plus las que les autres, s’assit pour se reposer et, saisissant un arbuste, qui céda aussitôt, et s’apercevant que le sol avait été défoncé, il appela ses Frères. En poursuivant leurs recherches, ils le trouvèrent décemment enseveli dans une belle tombe de 6 pieds à l’est, 6 pieds à l’ouest et 6 pieds perpendiculaires; elle était couverte de mousse et de gazon verts, ce qui les surprit. Sur quoi, ils s’écrièrent : Nuscus Domus Dei Gratia, ce qui, selon La Maçonnerie, veut dire Rendons grâce à dieu, notre Maître a une maison moussue, Aussi la recouvrirent-ils avec soins, et, comme autre ornement, placèrent une branche de Cassia à la tête de sa tombe. Puis ils revinrent avertir le Roi Salomon. Examinateur Que dit le Roi Salomon de tout cela ? R.Il ordonne de le relever et de l’ensevelir décemment et que 15 compagnons du métier en gants et tabliers blancs assistent à ses obsèques ( qui doivent être célébrées parmi les Maçons jusqu’à ce jour ). Examinateur Comment Hiram fut-il élevé ? R.Comme le sont tous les autres Maçons, lorsqu’ils reçoivent le Mot de Maître. Examinateur Comment cela ? R.Par les cinq points du Compagnonnage. Examinateur Quels sont-ils? R.Main à Main, Pied à Pied, Joue à Joue, Genou à Genou, Main dans le dos. N.B. Lorsque Hiram fut relevé, ils le prirent par les index et la peau se détacha, ce qu’on appelle le glissement. Étendre la main droite et placer le médium sur le poignet, en serrant l’index et l’annulaire sur les côtés du poignet, cela s’appelle la poignée de main. Le signe se fait en plaçant le pouce de la main droite sur le sein gauche et en étendant les doigts. Examinateu rQuel est le nom d’un Maître Maçon ? R.Cassia est son nom, et je viens d’une Loge juste et parfaite. Examinateur Où Hiram fut-il enterré ? R.Dans le sanotum Sanatorum. (1)
(1) Le Saint des Saints.
Examinateur Par Où fut-il amené? R.Par la porte ouest du Temple. Examinateur Quels sont les bijoux du Maître ? R.L’arcade, le dormant et le pavé d’équerre D.Expliquez-les. R.L’Arcade est l’entrée du sanctum sanctorum, le dormant les fenêtres ou les lumières à l’intérieur, le pavé d’équerre le sol. Examinateur Donnez-moi le Mot de Maître. R.Il le murmure à l’oreille, et, dans la posture des Cinq Points du Compagnonnage ci-dessus indiqués, dit Machbenah, ce qui signifie L’Architecte est frappé. N.B. Si des Maçons sont au travail sur un chantier, et si vous désirez reconnaître les Maçons Acceptés des autres, prenez un morceau de pierre, et demandez-lui ce qu’il sent : il répondra immédiatement: ni le cuivre, ni le fer, ni l’acier, mais le Maçon. Ensuite, si vous lui demandez son âge, il répondra «au-dessus de sept», ce qui signifie qu’il est passé Maître.
Fin de la Partie de Maître
L’AUTEUR SE JUSTIFIE LUI-MÊME EN RAISON DES PRÉJUGES D’UNE PARTIE DE L’HUMANITÉ.
De tous les abus qui sont apparus dans l’humanité, aucun n’est aussi ridicule que le Mystère de la Maçonnerie, qui a diverti le monde et suscité diverses interprétations. Ces soi-disant secrets, (qui sont) sans valeur, ont été, quoique incomplètement, révélés, et l’Article essentiel, c’est-à-dire l’Obligation, a été plusieurs fois imprimée dans les journaux publics, mais il est entièrement authentique dans le Daily Journal du Samedi 22 août 1730 qui s‘accorde par sa véracité avec ce qui est donné dans cet opuscule. En conséquences, lorsque l’obligation du secret est abrogée, le susdit Secret devient sans effet et doit être entièrement aboli. Car quelques Maçons Opératifs (mais selon la manière polie de s’exprimer, des Maçons Acceptés) rendirent visite, venant de la première et plus ancienne Loge constituée (selon le Livre des Loges de Londres), dans une Loge réputée de cette ville, où l’entrée leur fut refusée sous le motif que leur vieille Loge s’était transférée dans une autre maison, ce qui, bien qu’en contradiction avec ce grand Mystère, exige une autre constitution, à un prix qui n’est pas inférieur à douze guinées, avec un divertissement élégant, sous le prétexte de servir à des fins charitables, ce qui, si c’est exact, mériterait de grands éloges à une si digne entreprise. Mais on peut en douter et il est plus raisonnable de penser que cela sera dépensé en vue de constituer un autre système de Maçonnerie, l’ancienne structure étant si délabrée que, à moins d’être renforcée par quelque Mystère occulte, elle sera bientôt réduite à néant.
J’ai été amené à publier ce puissant Secret pour le Bien public, à la demande de plusieurs Maçons, et cela donnera, j’espère, entière satisfaction, et cela aura son effet souhaité en empêchant un si grand nombre de personnes crédules d’être attirées dans une Société aussi pernicieuse.
FINIS
LISTE DES LOGES RÉGULIÈRES
PAR ORDRE D’ANCIENNETÉ ET DE CONSTITUTION
1. Les Armes du Roi, dans Saint Paul’s Church Yard. 1er et 3e lundis de chaque mois. Constituée en 1691.
2. La Rose et le Taureau, contre l’auberge Furnival, Holborn. 1er mercredi. 1712.
3. La Taverne de la Corne, à Westminster. 3e vendredi.
4. Le Cygne, Hampstead. 1er et 3e samedis. 17 janv. 1722.
5. Les Trois Cygnes, dans Poultry. 2ème vendredi. 11 juillet 1721.
6. Le Café de Tom, dans Clare Street près Clare Market. 2e et 4e mardis. 19 janv. 1722.
7. La Coupe, dans Queen Street, Cheapside. 2e et 4e jeudis. 28 janv. 1722.
8. La Taverne du Diable, à Temple Bar. 2e mardi. 25 avril 1722.
9. Le Tonneau, dans Noble Street. 1er et 3e mercredis. Mai 1722.
10. Le Lion et le Bouclier, dans Brewer Street. Dernier jeudi. 25 nov. 1722.
11. La Tête de Reine, dans Knaves Acre. 1er et 3e mercredis. 27 février 1722-3.
12. Les Trois Tonneaux, dans Swithin’s Alley. Vè mardi. 27 mars 1723.
13. L’Ancre, dans Dutchy Lane. 2e vendredi et dernier lundi. 28 mars 1723.
14. La Tête de Reine, dans Great Queenstreet. 1er et 3e lundis. 30 mars 1723.
16. Le Lion Rouge, dans Tottenham Court Road. 3e lundi. 3 avril 1723.
17. Le Taureau et la Jarretière, dans Bloomsbury. ler et 3e jeudis. 1723.
18. La Couronne et le Coussin, à Ludgate Hill. ler mercredi. 5 mai 1723.
19. Le Dragon vert, à Snow Hill. let et 3e lundis. 1723.
20. Le Dauphin, dans Tower Street. 3e mercredi. 12juin 1723.
21. La Tête de Baudet, dans Prince’s Street, Drury Lane. 2e et dernier jeudis.
22. Le Navire, à Fish Street Hill. 1er vendredi. 11 septembre 1724.
23. La Demi-Lune, dans Cheapside.1er et 3e mardis. 11 septembre 1723.
24. La Couronne, hors les murs à Cripplegate. 2e et 4e vendredis.
25. La Mitre, à Greenwich. Dernier samedi. 24 décembre 1723.
26. Les Armes du Roi, dans le Strand. 4e mardi. 25 mars 1724.
27. La Couronne et le Sceptre, dans St Martin’s Lane. 2e et dernier lundis. 27 mars 1734.
28. La Tête de Reine, dans la ville de Bath. Dernier jeudi.
29. La Tête de Reine, dans la ville de Norwich.
30. Le Cygne, dans la ville de Chichester. 3e vendredi.
31. Le Taureau Fie, dans Northgate Street, Ville de Chester.
32. Le Château et le Faucon, dans Watergate Street, ville de Chester,
33. La Tête de Baudet, dans Carmarthen, Galles du Sud.
34. Les Armes de l’East India, à Gosport dans le Hampshire. 2e jeudi à 3 heures.
35. L’Ange, à Congleton dans le Cheshire.
36. Les Trois Tonneaux, dans Wood Street. 1er et 3e jeudis. Juillet 1724.
37. Le Cygne, à Tottenham High Cross. 2e et 4e samedis. 22janvier 1725.
38. Le Cygne et la Coupe, dans Finch Lane. 2e et dernier mercredis. Février 1725.
39. La Tête de St-Paul, dans Ludgate Street. 2e et 4e lundis. Avril 1725.
40. Le Sarment de Vigne, dans Flolborn. W lundi. 10 mai 1725.
41. La Têté d’Henry VIII, dans St Andrew Street, près des sept cadrans. 4è lundi.
42. La Rose, à Mary-la-Bone. W lundi l’hiver et 3e lundi l’été. 25 mai 1725.
43. Le Cygne, dans Grafton Street, Ste Anne, Soho. W et dernier mercredis. Septembre 1725.
44. Le Cerf Blanc, hors les murs à Bishopsgate. 1~ mardi. 19janvier 1726.
45. Le Café Mount, dans Grosvenor Street, près de Hanover Square. 1er mercredi. 12janvier 1727.
46. Les Trois Couronnes, à Stoke Newington. 1er samedi. 9 août 1727.
47. La Tête de Roi, à Salford, près de Manchester. 1er lundi.
48. Le Château, dans Holborn. 2e et dernier mercredis. 31 janvier 1727-8.
49. Les Trois Fleurs de Lys, dans St Bernard Street, à Marid. ler dimanche.
50. Le Sac de Coton, dans Warwick. 1er et 3e vendredis. 22 avril 1728.
51. Le Café de Bishopsgate. 1er et 3e mercredis. 1728.
52. La Rose et la Couronne, dans Greek Street, à Soho. 1er et 3e vendredis. 1728.
53. Le Lion Blanc, à Richmond. 1er et 3e samedis à midi.
54. La Couronne et l’Ancre, dans Shorts Gardens.
55. La Tête de la Reine Elizabeth, dans Pittfield Street à Hoxton. W 1er et 3è lundis.
56. La Couronne, dans la Halle aux blés, à Oxford. Chaque jeudi. 8 août 1729.
57. Les Trois Tonneaux, à Scarsborough. 1er mercredi. 7 août 1729.
58. Les Trois Tonneaux, à Billingsgate. 2e et 4e jeudis. 22janvier 1730.
59. Les Armes du Roi, dans Cateton Street. 1er et 3e vendredis. 24janvier 1730.
60. Ceorge, à Northampton. W samedi. 16janvier 1730.
61. Prince William, à Charing Cross. 2e et 4e lundis. 26 février 1730.
62. L’Ours, dans Butcher Row. W et 3e vendredis. 6 mars 1730.
63. La Colline St Roch, près de Chichester dans le Sussex. Une fois l’an, c’est-à-dire le mardi de la semaine de Pâques. Sous le règne de Jules César.
64. Le Lion Rouge, dans la ville de Canterbury. 1er et 3e mardis. 3 avril 1730.
65. Le Café de Dick, dans Gravel Street à Hatton garden. Dernier jeudi. 16 avril 1730.
66. Les Clous Dorés, à Hamstead. 2e et 4e samedis, 28 avril 1730.
67. La Tête de Roi, dans Fleet Street. 2e et 4e vendredis. 22 mai 1730.
NOTES
1. Catechetical: de catéchèse. Nous nous sommes risqué à traduire par catéchisme car les problèmes de catéchèse sont le fait de clercs, alors que les questions que l’on peut poser ~ un candidat maçon ne peuvent être de catéchèse, mais de catéchisme.
2. On comprendra que le terme furnitures ne pouvait mieux se traduire que par s meubles ». Étant donné ce que sont ici les meubles, il n’était pas sans intérêt de noua en tenir à ce terme qui possède, entre autres, un sens héraldique.
3. Rough ashler. Ashler désigne une pierre taillée utilisée pour la face extérieure du mur, ou pierre cubique. (Early Masonic Catechisms p. 241.) Le terme rough suggère qu’il s’agit d’une pierre dure, propre à l’appareil du mur.
4. Broach’d thurnel. C’est une corruption de broached ornel: une pierre assez tendre travaillée au ciseau ou à la laie (E.M.C., p. 241). Le travail à la laie ne donne pas une pierre polie, c’est pourquoi nous traduisons par le terme de pierre dégrossie
5. On remarquera les nombreuses erreurs que comportent le signe, l’attouchement et les mots.
6. Notre traduction est de nature à ne pas dérouter les maçons de langue française. Il convient toutefois de noter qu’en anglais la phrase est: « For the sake of the letter G. . Cela pourrait se traduire par: Pour l’amour de la lettre G.» C’est là une traduction extrême mais le caractère polémique de sake devait laisser ce sens présent à l’esprit du maçon de 1730.
7. Combien? Juste après la question des escaliers, constituait un coq-à-l’âne incompréhensible. C’est pourquoi nous avons ajouté entre crochets un complément explicatif autorisé par la suite du texte.
8. Where was you pass’d Master? dit le texte anglais. Il ne s’agit pas pour autant de devenir passé maître » mais simplement d’être reçu maître. L’expression est cependant ~ retenir car les ~‘ passed masters » apparaîtront quelques années plus tard dans la Franc-Maçonnerie.
9. Nous soumettons bien volontiers cette réplique à la discussion des anglicistes: « A Setting Maul, Setting Tool and Setting Beadle.» Beadle est sans doute une altération de beetle (masse). Quant à setting tool, « outil de pose », nous avons cru pouvoir le traduire par « niveau ». On pourrait aussi le traduire par « levier », dans la mesure où le verbe to set signifie « poser» mais aussi « mettre en place».
SOURCE :
Numérisation jvillant@yahoo.fr http://unionmasonicauniversalritomoderno.blogspot.com http://www.lespertuis.fr
Le blason au GOE 24 septembre, 2015
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaire
Le blason a commencé en France c’est-à-dire que c’est bien les Français qui ont les premiers mis en règle les armoiries et qui en ont fait un art.
Le principe du blason a son origine comme celui de l’œuf et de la poule car en effet on a retrouvé des proto-blasons sur des stèles et statues de type menhirs aux environs de 2300 av JC, à l’âge du cuivre en Europe jusqu’à l’âge de fer chez les gaulois puis dans la chevalerie Celto Chrétienne dans notre moyen âge traditionnel.
Mais parce que le blason est avant tout une langue figurée et une alchimie des formes, il convient de dire quelques mots des apparences avant d’essayer à en pénétrer les significations. Le coté exotérique de la cavalerie et la loi universelle de l’équitation a permis de laisser entrevoir puis développer son côté ésotérique … celui de la Chevalerie dans un comportement lié au Principe et à un code d’honneur.
Les Croisades, lieu de rencontre entre la religion et la classe militaire, représentent l’accomplissement et la Réalisation du parfait Chevalier, empreint des hautes valeurs spirituelles.
Rappelons aussi que l’équipement militaire de l’époque empêchait toute reconnaissance pendant le combat des camps en présence et que les chevaliers prirent l’habitude de peindre sur leurs boucliers et leurs heaumes des figures servant de signe de reconnaissance dans les batailles. Encore faut-il ne pas confondre Armoirie que l’on portait sur le bouclier ou la cotte de maille et le blason qui en est le déchiffrement et la description.
Parallèlement se développe chez les non combattants un mouvement d’émergence de signes d’identités (armoiries, sceaux, patronymes, couleurs, vêtements..) qui devinrent l’emblème de castres, de ville ou de régions existants toujours de nos jours. Les armoiries sont des emblèmes en couleurs, propres à une famille, à une communauté ou à une personne soumises dans leur forme et disposition aux règles spécifiques du blason. Le blason est l’ensemble qui compose l’Ecu Armorial dans sa vision externe, mais qui dans la vision interne apporte la connaissance qui permet la description héraldique de tout ce qui se rapporte aux armoiries.
« Blasonner » c’est expliquer le sens des symboles, de l’émail et des figures du blason. L’Héraldique est la Science du blason et exception faite des motifs géométriques qui varient peu, les animaux, végétaux et autres meubles figurés se signalent par une certaine abstraction lyrique et épique … les chevaux sont gais, les lévriers ont le mutisme et l’immobilité des serviteurs fidèles, les cerfs bondissent comme le désir comme l’âme assoiffée vers la source de vie, les lions rampants sont dressés comme des flammes, les têtes des loups triangulaires regardent fixement la Lumière ( il nous faut rappeler ainsi que lukos en grec a la même racine que luké qui signifie lumière). Ces quelques exemples montrent que chaque animal est dessiné dans son exactitude la plus caractéristique de ce qu’il représente même si elle est peu naturelle.
Ceux sont les archétypes qui transparaissent derrière chacune de ces figures et qui les transforment en réalités qui ne sont plus celles de la nature mais du monde imaginal. Il en est de même pour les végétaux et toutes autres figures. Il nous serait alors facile de montrer que la rose et le lys héraldiques sont présentés sous un angle particulier afin de laisser ressortir et entrevoir les nombres qui les animent, comme dans les châteaux de l’âme figurés dans le blason, les tours ont toujours 3 étages et 3 ouvertures … en somme, le blason est une écriture de « hiéroglyphes »
Ajoutons l’astronome Laplace à qui on a jugé bon d’octroyer toute une constellation minutieusement calibré et qu’on a évidemment du mal à décrire en termes héraldiques « d’azur à deux planètes Jupiter et Saturne avec leurs satellites et anneau en ordre naturel, le tout d’argent, posés en face vers le bas de l’écu et surmontées à dextre d’un soleil d’or et à senestre d’une fleur à cinq branches du même, au franc quartier des comtes sénateurs. » pour mémoire Laplace a étudié en autre la stabilité du système solaire…
Alors une question se pose lorsque l’on aborde l’Héraldique … qui porte ou portait un blason et pourquoi ? et peut-être entrevoir le pourquoi du blason du chevalier de l’aigle rouge ….
Primo, il faut se rappeler que le port des armoiries accompagne depuis l’origine de cet art la possession de l’état noble, insigne d’un pouvoir et d’une fonction sociale particulière
Secundo, cette fonction sociale est confiée à ceux chargés d’exercer le métier des armes, l’administration et la justice qui n’est pas sans rappeler la hiérarchie de la conception médiévale analogues à celles du corps humain …
au 1er rang le clergé ( la tête chez l’homme) puis les « bellatores » cad la noblesse assimilés au cœur et aux membres supérieurs et enfin les « mercatores » cad le tiers état assimilé à l’estomac et au système nutritif propres à alimenter la production fournie par les « laboratores » cad les cerfs et autres serviteurs assimilés aux membres inférieurs
Cette quadripartition ou tripartition sociale fondamentale résulte non d’une stratification par classes mais plutôt d’un ordre au sens des qualifications et importances des services rendus à la société.
Notons aussi que cela n’était pas une règle absolue et que l’on pouvait changer d’état et d’ordre lorsque le récipiendaire apportait la preuve manifeste d’une capacité effective d’en remplir les obligations. « la tonsure » cad l’intégration dans la classe des clercs était d’ailleurs un des moyens de promotion sociale à l’époque. Dans une société traditionnelle, où l’ordre terrestre est le reflet des hiérarchies célestes et où les lois naturelles s’harmonisent avec la Révélation divine, l’ensemble de la vie sociale est pénétrée d’une unité spirituelle dont la blason en est l’emblème royal… un ordre sacré et je cite le rituel d’adoubement des Cheval :.
« O dieu qui après la chute a constitué dans la nature entière trois degrés parmi les hommes … »conception qui met en rapport ces 3 degrés avec la hiérarchie cosmique des 3 mondes, terrestre – lunaire – solaire comme avec celle des degrés métaphysiques (Dieu est la Nature, la Substance unique et infinie.
Seule la substance a et aussi «est » la puissance d’exister et d’agir par elle-même. Tout ce qui est fini, en revanche, existe en et par autre chose, par quoi il est également conçu). Dès lors, tout ce qui détient une parcelle de la puissance publique, est admis à porter des armoiries, de là souligner le fait que les armoiries ont toujours été liées à une dignité et/ou à une puissance sociale et qu’elles caractérisent l’état de Liberté
En effet le droit au port du blason est réservé aux personnes et communautés libres de servitudes et se gouvernant elles-mêmes, liberté à la fois juridique et spirituelle à l’identique du Chev:. de l’aigle Rouge. Par sa seule forme d’ailleurs, le blason est la figure emblématique du cœur de la personne cad du lieu même où se nouent sa conscience spirituelle et sa liberté Le dessin triangulaire ancien de l’écu exprime la tri-unité humaine – corps – âme – esprit – dont le centre se trouve plus précisément dans le cœur, moteur de la vie, siège de la Volonté et des actions extérieures …
Reproduction extérieure de la nature intérieure essentielle du récipiendaire qui en est revêtu. L’écu héraldique traduit donc une disposition de l’être proprement royale, centrée sur le cœur comme le chev :. de l’aigle rouge voire comme tout mac :. dévoué à la construction de son corps de Gloire, à sa marche sur la voie royale afin d’atteindre la Jérusalem céleste. Ne sauraient donc porter légitimement un blason que des personnes libres (et de bonnes mœurs) qui ont atteint une certaine Maitrise intérieure sur le destin, les énergies physiques et psychiques par un exercice continu de la Volonté Rectificatrice …
en fait un homme vertueux dans son sens étymologique et bien sur la Liberté dont nous parlons correspond à l’éveil de la personne spirituelle dans l’individu, au sacrifice de l’ego et à un engagement au service des réalités supérieures symbolisées par les dames, le roi, la veuve et l’orphelin….
Acquérir la maitrise de soi même c’est la LIBERTÉ et cette fidélité découle directement de la Foi au Verbe, Parole du Créateur … du GADLU
Le chevalier domine, soumet et chevauche les forces aveugles du monde il en est le veilleur puis le transmetteur sa conscience domine le temps et l’espace et au-delà du temps et des générations incarne la Justice, l’identification à la règle et à l’Ordre « l’auctoritas » dérivée du Tout Puissant …
et je cite C Jacq : « dans les traités, les sermons, les lettres, les textes symboliques, nous découvrons la langue des mystiques qui choisissaient la forme écrite pour transmettre leur expérience spirituelle, dans l’architecture et la sculpture nous trouvons la langue des bâtisseurs qui incarnaient dans la pierre et dans le bois les vérités de l’Esprit et de la main, dans les blasons nous sommes en présence de la langue sacrée des chevaliers qui traduisaient par les figures héraldiques leurs conceptions des valeurs humaines les plus créatrices …. ».
Enfin comment ne pas faire une comparaison entre les armes ou insignes du chevalier, les vertus et les facultés de l’âme …
Lance charité intuition et intellect
Casque ou haubert espérance raison et jugement
Ecu ou anneau foi fidélité imagination conscience
Cuirasse gants justice maitrise discernement
Epée force volonté Eperons tempérance désir
Ceinture baudrier prudence mémoire
Armement reçu des mains de sa dame lors de sa cérémonie d’adoubement ou plutôt d’une marraine celle qui préside à une nouvelle naissance que procure l’initiation chevaleresque comme l’initiation mac :.
Elle incarne les idéaux dont la quête permettra d’acquérir la maitrise de son soi et par la même la domination du monde extérieur … elle est l’image de l’Ame pure, incarne tout à la fois la Force la sagesse et la Beauté elle enseigne les secrets de la nature et de la vie de l’Univers et soutient son chevalier pour que ses actions soient toujours dans la voie droite représentée par l’épée. Enfin elle est souvent représenté par une fleur de lys à trois pétales signifiant Foi – Sapience et Chevalerie …
Cette conception se rapproche bien évidemment des deux figures du Christ et de la sainte Vierge comme des doctrines antiques relatives à l’androgynie primordiale De fait le blason se doit d’être composé selon les règles de l’Art Royal et conféré par une autorité apte à reconnaitre la qualité véritable de son porteur …
C’est pourquoi le chev :. de l’aigle rouge doit créer et réaliser son blason hermétique Il doit y faire figurer les symboles qu’il considère comme les plus appropriés à ce qu’il a envie de montrer ou le message qu’il a envie de faire passer.
Il sera dans la majorité des cas une création individuelle doublée d’un acte collectif – Individuelle car reproductrice de l’état de son porteur, de son avancement spirituel, d’un idéal à atteindre – Collectif car reprenant l’esprit de famille transmis par les anciens et les victoires de celle-ci Etre capable de réaliser son blason, c’est afficher à tous le reflet de son soi, de son équilibre intérieur en regard des autres et de la nature, le tout en respectant les règles de l’Héraldique cad dans la forme de l’écu : – Les choix des émaux (notamment les couleurs) – Les traits de séparation – Le remplissage des formes – Les pièces et les meubles
Il est bon de se rappeler que chez les Celtes l’or (solaire) associé au blanc lunaire (argent) était sacerdotal et le blanc seul Royal ou Chevaleresque. C’est exactement le sens que donne l’héraldique médiévale illustré par le blason de la papauté où se trouvaient associés les grands et les petits mystères représentés respectivement par la clé d’or et la clé d’argent, la clé d’or brochée bien évidemment dans la clé d’argent.
J’aimerais aussi souligner que les couleurs sont au nombre de 7, les 5 émaux – sable – gueules – azur – sinople – pourpre – avec les 2 métaux – argent et or auquel il faut ajouter 2 fourrures – l’hermine et le vair. Et j’en fais la similitude avec les 7 barreaux de l’échelle d’initiation hermétique, échelle de la connaissance du Chev de l’aigle blanc et noir – 30 deg du REAA – échelle qui met en résonance les 9 maximes de l’Univers et les vertus notamment et dont le sommet énonce l’Ordo ab chaos.
Pour mémoire, l’argent est le symbole de la 1ere renaissance, de la pureté de l’âme retrouvée, – la Prudence Le sable symbole de mort et de passage, mort du vieil homme – la tempérance Le Gueules est l’émail de la guerre que mène le chev contre les ennemis de la Foi qui conduit à sacrifier me moi au besoin en versant son sang – La Force L’Azur est la couleur du firmament et symbolise par-là l’accession à la maitrise cosmique c’est la couleur de la connaissance parfaite qui est l’Or – c’est le propre des 3 vertus théologales Foi – espérance – Charité
L’Or marque le centre la vie spirituelle, l’état où l’Etre abolit définitivement le moi corruptible – La Foi Le sinople représente la couleur de la vie nouvelle, celle de la vivification – l’Espérance Le Pourpre est à la fois un émail et un métal, c’est l’achèvement et la synthèse des couleurs héraldiques, le point central où elles s’unissent c’est la couleur de la pierre philosophale la Charité qui est en chacun de nous .
Enfin l’hermine et le vair représente respectivement l’horizontalité et la verticalité Même si le terme de blason vient du verbe allemand « blasen » qui signifie souffler, il implique la présence d’une inspiration spirituelle. Du reste en vieux français, il signifiait « beau langage » éloge voire franc-parler et les armoiries étaient sur les champs de bataille non seulement un moyen de reconnaissance mais surtout un moyen de connaissance tant pour celui qui le portait que celui qui le voyait.
Car le langage héraldique révèle non seulement une réalité mais aussi permet de connaitre d’une certaine manière l’Âme de celui qui le porte, son idéal, voire aussi tout simplement son état d’esprit. Les armoiries que l’on prend ou que l’on reçoit seraient donc soufflés par un Architecte Créateur ; sans le souffle décrivant les meubles et les couleurs, la table d’attente de l’Écu serait vierge et aussi vide que l’océan des origines, de même que les Écritures nous énoncent que le monde fut créé par le verbe proférant le « fia t lux » primordial et qu’Adam ayant dans la genèse le pouvoir de nommer toutes choses. Le nom et le langage plus généralement comporte donc une puissance, une vertu créatrice qui dérive de sa nature fondamentalement symbolique …
Nommer c’est donc ÉTABLIR un rapport entre la réalité décrite et celle qui la décrit … UNIFIER LE VERBE ET L’ÊTRE c’est donc le devoir du chevalier. Le charme du langage héraldique ne résulte donc pas seulement de son aspect décoratif mais plus profondément de son caractère sacré et hermétique intermédiaire entre le visible et l’invisible et comme illustration de cette fonction poétique je vous citerais le début de l’ode d’Horace qui caractérise si bien un des aspect de l’Art Royal surtout quand on sait le rôle symbolique que jouent la veuve et l’orphelin, le nb 9 et le Verbe justicier :
« odi profanum volgus et arceo je hais le profane et le vulgaire et m’en écarte
Favete linguis, carmina non prius faites taire vos langues pour les vierges et les enfants
Audita musarum sacerdos moi pretre des muses je vais chanter
Virginibus puesrique canto des vers qui jamais avant ne furent entendus
Regum timendorum in propios greges le pouvoir que les rois terribles ont sur
Reges in ipsos impérium est jovis leur peuple, cet empire, Jupiter l’exerce
Omne capax movet urna nomen » sur ces rois eux-mêmes
C’est la puissance d’une urne pleine qui met en mouvement tout nom …. L’héraldique est à l’origine un enseignement oral avant de se muer en enseignement écrit. Cette écriture s’inscrit dans le cadre de l’Écu qui la délimite et la forme de celui-ci a donc une importance capitale puisqu’elle délimite un espace sacré sur lequel apparaissent des arcanes à déchiffrer…
c’est la table d’attente (la surface vierge d l’Écu) , le plan de la MANIFESTATION sur laquelle planait l’Esprit au commencement du Monde. De fait l’Écu se présente comme un carré légèrement allongé et terminé en pointe par une accolade arrondie et de ce point de vue il apparait comme le carré des possibilités, l’image du plan terrestre, support premier de toute GÉOMÉTRIE ; car l’Art Héraldique sert à mesurer la Terre et le Cosmos en extrayant ses propositions numériques et ses figures cardinales …
et permettez-moi de citer V Hugo dans Hernani qui dit : « l’empereur est pareil à l’aigle sa compagne, A la place du cœur, il n’a qu’un écusson. »
Mon propos ne serait pas complet si je ne vous expliquais sur quelle base géométrique se trace un Écu de blason et enfin quel sera mon blason ; L’Écu se dessine en traçant d’abord un carré, symbole de la terre, puis un cercle, symbole du ciel et en y joignant la partie carrée et la partie circulaire par le pentagramme.
L’Homme microcosme (et le chevalier) se trouve donc dans la partie circulaire et la partie carrée dessinées par l’équerre et le compas, entre ciel et terre, au centre du macrocosme et de l’univers. Par cela l’Écu symbolise l’homme adamique et primordial, maitre et roi de la création, fait à l’image du Créateur et porteur de l’étoile à branches appelé au moyen âge le sceau du st Esprit ; Vous avez donc certainement compris maintenant que le blason et celui à qui il est attribué sont une seule et même chose ; c’est pourquoi on découvre le nombre d’or à la fois dans le découpage du carré, qui symbolise le départ, la quête en ce monde et aussi dans l’Écu qui représente la voute renversée, ouverte comme un vase ou plutôt comme un cœur.
L’Écu du chevalier, comme son bouclier, protège le corps de l’impétrant et les symboles qui y sont figurés protègent son Âme parce qu’ils sont donnés par l’Esprit Saint.
Les pointes du pentagramme sont à l’intersection du carré du monde et de la pointe de l’Écu, substitut du Cercle, le pentagramme et plus spécifiquement l’architecture du blason symbolisant l’impétrant en position d’ascension spirituelle.
J’espère que cette petite entrée en matière vous aura un peu plus éclairé sur le sujet et vous permettra de commencer l’Œuvre avec la ferme intention de la finaliser.
Source :
le Blog de anck131 … toujours intéressant …
Discours réception au 1er Deg:. Symb:. rite ancien et primitif de Mem:. Misr:. 25 avril, 2015
Posté par hiram3330 dans : Bleu,Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaireMes BA:.. FF :.
vous avez devant vos yeux cette partie surélevée qu’on appelle l’Orient parce que c’est de là que partent les orientations de notre RL :. ,
à la droite du Vénérable Maître, c’est à dire à gauche pour vous, le frère secrétaire, qui incarne la mémoire de l’atelier, en inscrivant sur un registre tous les travaux qui s’y font afin de leur donner leur dimension d’éternité … Et de l’autre coté, le frère Orateur, moi, en l’occurrence, qui a parmi ses missions, celle d’être le porte-parole de l’atelier dans les grandes circonstances.
C’est le cas en ce jour qui constitue l’une des dates importantes de la vie de cet atelier. En effet, toute initiation de nouveau frère est un acte collectif qui engage l’ensemble de la Loge. Et votre initiation, nous la vivons aujourd’hui comme ce qui constitue une des étapes essentielles du processus de sa création, justifiant en cela la présence parmi nous de FF et SS venant d’autres ateliers et d’autres Or :. Et les Vénérables Maîtres siégeant à l’Orient.
Ainsi, m’adressant à vous pour vous souhaiter la bienvenue parmi nous, c’est à travers le Vénérable Maître et à vous tous, mes frères et sœurs que je m’adresse …
Mes FF ………….. je dois d’abord vous dire toute notre joie de vous accueillir parmi nous, joie qui est celle que peut éprouver une famille à la naissance d’un frère ou d’une sœur et encore plus d’un parrain. Le rituel que vous venez de vivre s’apparente en effet à une naissance. Ce n’est pas un apprentissage ni un enseignement, c’est un cheminement dans lequel chacun de vous s’est engagé, seul et dans la nuit. Tu as pris la route mon BAF d’une évolution personnelle comme le faisaient les francs-maçons opératifs du moyen-âge, ceux qui bâtissaient des cathédrales, et qui, ne dépendant d’aucun patron construisaient eux-mêmes leur parcours professionnel.
Pour commenter cet événement, je m’appuierai sur une comparaison plus parlante. La voie dans laquelle tu t’es engagé mon FF peut en effet être comparée à un homme qui part en voyage dans la nuit. Il peut le faire en utilisant les moyens de transport collectifs, train, autocar ou avion et beaucoup de nos concitoyens confient leur cheminement spirituel à l’une ou l’autre de ces religions qui offrent un ensemble cohérent de vérités, de rites et d’obligations.
Le franc-maçon quant à lui est comparable à celui qui, délaissant les transports publics, part seul au volant de sa voiture. Cela n’exclue pas qu’il s’engage sur le même parcours que tel ou tel transport collectif, autrement dit qu’un franc-maçon puisse adhérer à la foi de sa croyance et religion quel qu’elle soit …. Mais il ne s’y laisse pas guider comme un passager endormi dans sa couchette, il pilote lui-même sa propre conduite. En particulier, le franc-maçon se met dans la main de ceux qui ont fait ou font l’expérience du GADLU.
Ce voyageur individuel qui me sert de base de comparaison, s’arrête régulièrement sur le coté de la route pour faire le point. Il le fait avec un certain rituel : met son clignotant, ralentit, déboîte progressivement, s’arrête et met son frein à main. Ces arrêts sont comparables à nos tenues. Elles commencent par un rituel qui vise à nous sortir du courant de la circulation pour entrer dans le monde de la réflexion.
Puis, notre voyageur déplie sa carte routière, c’est le résultat des observations et des mesures prises par un certain nombre de personnes qui ont fait le voyage avant lui. De même, pour démarrer nos travaux, nous ouvrons ce que nous appelons « le volume de la loi sacrée » qui dans notre RL est la Bible. Certains d’entre nous attribuent ce caractère sacré à un contenu dans lequel ils voient une intervention divine. Cette explication leur est personnelle et ne saurait être imposée à tous.
Est sacré ce qui constitue la base, le fondement, sur lequel on s’appuie.
La loi sacrée est le fondement de notre personne morale comme la vertèbre sacrée qui, elle-même, repose sur le sacrum est la base de notre colonne vertébrale.
Pour le franc-maçon, ce qui est sacré, c’est la référence à la tradition, c’est à dire, d’une part, le respect pour ceux qui nous ont précédés, d’autre part, l’acceptation qu’il y a dans ce livre, des propos qui, ayant été ressassés chaque semaine à nos ancêtres pendant des siècles, et qui sont, qu’on le veuille ou non, profondément ancrés dans nos inconscients.
C’est sur ce livre que tu as prêté serment tout à l’heure, comme le fait le président des États Unis, mais avec une différence essentielle. Celui-ci prête serment sur une Bible fermée ; toi tu as prêté serment sur une Bible ouverte à une page où le texte latin commence par « in principio », c’est-à-dire, à la base, à la racine, dans le principe.
En outre, cette Bible est recouverte par une équerre et un compas.
L’équerre permet de passer de l’abscisse à l’ordonnée, de changer de dimension, d’avoir un regard perpendiculaire et notamment de passer, par exemple, de la lecture historique à la lecture symbolique.
Le compas, comme son nom l’indique, permet de comparer. Il évoque en outre cet instrument de marine qui permet de garder le cap. Ces trois éléments, le livre ouvert, l’équerre, le compas, sont des signes qui t’invitent à te construire toi-même avec le maximum de liberté et de discernement.
Mais quel est ce pays dans lequel se déroule ce voyage ? Notre obédience en général et notre atelier en particulier repose sur l’affirmation que l’univers a un ordre, qu’il a été conçu par celui que Voltaire appelle le Grand horloger, que nous appelons Le Grand Architecte de l’Univers, que certains d’entre nous appellent Dieu, Elohim ou Allah. Tous, individuellement ou collectivement, nous avons vocation à prendre notre place dans cette construction architecturale. C’est ce que nous appelons travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers..
Mes FF, la première étape de votre parcours consistera à apprendre à écouter, à recevoir la parole de l’autre. Car il n’y a d’enrichissement spirituel que par la rencontre de l’autre, par l’acceptation et la prise en compte de sa différence. La tolérance maçonnique ne consiste pas à accepter que l’autre pense différemment et par conséquent se trouve dans l’erreur. Elle consiste, au contraire, dans la conviction que l’autre, celui qui est différent, a quelque chose à m’apporter et, par voie de conséquence, l’importance de ce qu’il peut m’apporter est proportionnelle à l’importance de la différence.
Le rapprochement de l’autre est au cœur de notre démarche.
Nous sommes un ordre qui se dit symbolique. Chacun sait que le symbole est un objet, généralement une poterie, que l’on casse en deux de telle manière que le rapprochement des deux morceaux détenus par deux personnes différentes, constitue un moyen de reconnaissance.
Comme les deux morceaux de la poterie, l’autre et moi qui sommes différents, nous avons vocation à nous rencontrer et à entrer en communion. Ainsi, est symbolique ce qui rapproche ce qui unit, par opposition à ce qui divise qui est diabolique.
Mais reprenons la comparaison avec la pause que fait le voyageur pour consulter sa carte. Il arrive un moment où il faut repartir, éteindre l’éclairage intérieur de la voiture et reprendre la route, car la pause ne se justifie que par la route, et nos tenues n’ont de sens que si elles se traduisent dans nos comportements, ce que nous appelons poursuivre à l’extérieur l’œuvre commencée dans le temple. C’est par notre présence et notre place dans la société que nous existons. Si le philosophe dit « je pense donc je suis », le maçon doit dire « je construis donc je suis ».
Mes FF vous vous êtes engagé à respecter le secret, car ce que tu as vécu est incommunicable. A cette occasion, constatant que j’arrive au terme de ma planche il m’apparaît qu’il lui manque une dimension essentielle, car une planche sans humour est une choucroute sans moutarde. Et Pour combler ce manque, je ferais observer que les francs-maçons se réfèrent à un texte qui dit « au commencement il y a la parole » pour inviter le nouvel arrivant à commencer par se taire tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Ton engagement de ce soir est l’engagement collectif que nous allons renouveler. Il sera prononcé tout à l’heure, en votre nom à tous, par le Vénérable Maître et les deux surveillants au moment ou l’on éteint les etoiles comme le voyageur coupe l’éclairage intérieur de sa voiture pour pouvoir voir ce qui se passe au dehors. Il est désormais pour vous comme pour nous, dans chacun de nos actes, dans chacune de nos activités, dans chacune de nos paroles, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la paix règne sur le terre, pour que l’amour règne parmi les hommes et pour que la joie soit dans les cœurs.
Ainsi que vos oreilles entendent que vos yeux voient et que votre âme comprenne
j ai dit VM
SOURCE : l’excellent site « le blog de anck 131″
http://anck131.over-blog.com/2015/04/discours-reception-au-1er-deg-symb-rite-ancien-et-primitif-de-mem-misr.html
Albrecht Dürer Oules trois voies de la réalisation initiatique 1 novembre, 2014
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireAlbrecht Dürer oules trois voies de la réalisation initiatique
Albrecht Dürer oules trois voies de la réalisation initiatique
Jacques Trescases
Réalisées en une année, les » Meisterstische « , chefs d’œuvre du Maître de Nuremberg, sont trois gravures sur cuivre qui révèlent la maîtrise de leur auteur et la pleine maturité de sa pensée : » Le Chevalier, le diable et la mort « , exécutée en 1513, » Saint-Jérôme dans sa cellule « , et » Mélancolie « , gravées en 1514, apparaissent a priori fort différentes, par leur facture autant que par leur sujet. Pourtant, ces œuvres ont toujours été considérées comme faisant partie d’un même ensemble, comme un triptyque destiné à transmettre un message unique.
Certains ont vu dans ces trois gravures l’illustration des trois sortes de vertus, selon la classification scolastique : morales, théologales et intellectuelles . Le Chevalier représenterait ainsi la vie du chrétien dans le monde. Luthérien convaincu, Dürer pouvait effectivement imaginer le » soldat du Christ » armé et casqué pour affronter un monde plein de tentations et de fausses pistes, d’autant que cette image était classique et avait été maintes fois utilisée dans l’iconographie religieuse. Saint-Jérôme figurerait la voie mystique, tandis que la Mélancolie illustrerait la recherche intellectuelle, accompagnée de tristesse et de découragement. Cette interprétation paraît juste, mais il convient de la préciser en tenant compte du fait qu’Albert Dürer, initié, se devait de transmettre un message initiatique. Les trois gravures apparaissent dès lors comme l’expression des trois voies :
*La voie chevaleresque ;*La voie monastique ;*L’Art Royal.
Profondément enraciné dans son siècle et son terroir germanique, A. Dürer s’affirma rapidement comme l’un des plus grands peintres, dessinateurs et graveurs de tous les temps tandis que son génie était reconnu comme universel. Se définissant lui-même comme Maître artisan, il fut non seulement un artiste de grand talent, mais un créateur et un théoricien de l’art et des sciences, ami des humanistes les plus prestigieux et de scientifiques les plus renommés dans les domaines les plus variés (géographie, astronomie, naturalisme, mathématiques)Nombre d’indices permettent d’affirmer qu’il était initié :
* Il reçut probablement son initiation de son propre père, maître orfèvre, auprès de qui il fit son premier apprentissage. À l’époque, chaque corps de métier avait vraisemblablement sa propre initiation, transmettant à la fois les secrets de l’art et l’enseignement ésotérique. Parmi tous les métiers, celui d’orfèvre était sans doute l’un des plus nobles, et l’un des plus proches de celui de constructeur, par le soubassement géométrique qu’il impliquait, la technique du trait et l’art architectural.* Encore jeune homme, il entreprit ses » voyages de compagnon » auprès des plus grands maîtres d’alors, ce qui le conduisit notamment à Colmar, Strasbourg et Bâle, villes réputées pour leur tradition initiatique.* Où qu’il aille, où qu’il se trouve, il entre immédiatement en contact avec les meilleurs esprits de toutes les disciplines. À peine arrive-t-il à Venise, par exemple, qu’il se voit confié la confection du retable de San Bartolomo, église de la colonie allemande. * « La fête du rosaire », sujet de ce retable, semble avoir été commanditée par une » confrérie du rosaire « , ordre initiatique dont Stabius aurait pu être une personnalité influente, peut-être même le Grand Maître.Dürer éprouvait une véritable vénération pour cet homme, qu’il a représenté plusieurs fois, notamment sous les traits de Saint-Coloman pèlerin, dont les armes comportent un aigle à deux têtes.
Les écrits de Dürer expriment des points de vue qu’aucun initié ne saurait renier : auteur d’un » Traité des proportions « , il y révèle, au delà des techniques de son art, ses convictions intimes : » L’art est dans la nature « , expose-t-il, » tout ce qui est opposé à la nature est mauvais « . Mais la nature entière a été elle-même conçue sur des bases géométriques : » Les éléments primordiaux de toute connaissance sont le triangle, le carré et le cercle « . Nul doute que, dans son esprit, la nature ne soit l’œuvre d’un artisan-géomètre, un Grand Architecte de l’Univers : La Beauté est pour lui témoignage de la Vérité, expression de la Divinité. Si l’art est le fait de l’artisan, honnête ouvrier intégré dans son équipe, il est inspiré par Dieu. » Toute inspiration vient d’en Haut « . L’origine de l’art est divine et les plus grandes œuvres ne sauraient relever que de l’Art sacré. Dürer éprouva une prédilection pour les thèmes à portée ésotérique : le tarot, l’astrologie, la mort, l’Apocalypse de Saint-Jean, (dont il fut le plus prodigieux illustrateur). Même les sujets religieux, auxquels il consacra une grande part de son talent, s’offrent à une interprétation ésotérique, comme en témoigne cette ravissante » Vierge à l’enfant » : Sise sur un croissant de lune, elle patronne ainsi toutes les initiations ; inscrite dans un triangle, lui-même inscrit dans un cercle au centre d’un carré, elle tient sur son sein l’enfant Jésus, centre du tableau et centre du monde, ce qui est une manière, compte tenu de ses convictions, de montrer le parfait ordonnancement du Cosmos. Aimant faire son autoportrait, il se représente une fois sous les traits du Christ, ce qui ne saurait être interprété comme une folie paranoïaque, mais comme l’idéal d’un homme naturellement humble, qui doit s’efforcer de ressembler à l’image du Fils. Une autre fois, il se peint exhibant un chardon. Peut-être est-ce une référence à un ordre initiatique : Robert Bruce n’avait-il pas institué un Ordre de Saint-André du Chardon ?Albert Dürer, initié, se veut naturellement porteur d’une Parole :Les trois » Meisterstiche » constituent évidemment le meilleur support de l’enseignement ésotérique que le Maître génial de Nuremberg voulait inscrire dans son œuvre :
Melancolia IOu la quête de la Connaissance
Pour un non initié, cette gravure doit paraître bien déconcertante : une jeune fille ailée est montrée accablée et pensive au milieu d’objets insolites et hétéroclites. Elle n’est émouvante et signifiante que parce que son sujet, apparemment banal, a fait l’objet, de la part de l’artiste, d’une triple transmutation.
De l’humeur chagrine à la quête spirituelle
Dürer connaissait, pour l’avoir lui-même illustrée, la théorie des humeurs prévalant chez les médecins de l’époque : l’humeur prédominante caractérisait les individus susceptibles, dès lors, d’être classés en quatre catégories : les sanguins, les colériques, les lymphatiques, les mélancoliques. L’excès de bile noire ne donnait pas à ces derniers des caractéristiques très sympathiques : De complexion pessimiste, à l’aspect triste et au teint olivâtre, les mélancoliques étaient réputés malchanceux, déplaisants, maladroits, avares et avides, lâches, rancuniers et méchants. Fuyant leurs semblables et méprisant le sexe opposé, ils avaient une inclination pour l’étude solitaire.
Toutefois, à la suite de la publication en Allemagne des » Lettres » de Marsile Ficin et de ses » livres de vie « , le concept de mélancolie s’était modifié et était devenu à la mode. Personnalité dominante de l’académie néoplatonicienne de Florence, – point de passage privilégié de la Renaissance de l’humanisme antique, dont Durer était friand, – Marsile Ficin était lui-même de constitution délicate et de disposition mélancolique. Il s’était consolé en découvrant chez Aristote une théorie réhabilitant les mélancoliques, dont il s’était fait le propagateur. Selon cette analyse psychophysiologique, le mélancolique se caractériserait par une sensibilité particulière, lui permettant d’atteindre, dans tous les domaines de la spéculation, des sommets inaccessibles au commun des mortels. Le mélancolique, réceptif à la » furor divinis » chère à Platon, pourrait connaître ces extases mystérieuses, qui lui donnent accès aux plus sublimes vérités. Les meilleurs peintres, poètes ou philosophes seraient des mélancoliques.
Cette nouvelle célébration de l’humeur mélancolique s’accompagne de la réhabilitation et de l’ennoblissement de Saturne et de sa planète, qui relève de la même complexion (froide et sèche). Les néoplatoniciens de Florence avaient découvert que Plotin et ses disciples avaient de Saturne une aussi bonne opinion qu’Aristote de la mélancolie :ayant engendré Jupiter, Saturne lui serait antérieur et supérieur. Il symboliserait l’Esprit du Monde alors que Jupiter n’en serait que l’âme. Saturne inspirerait notamment ceux » dont l’esprit est enclin à la contemplation et à la recherche des choses les plus élevées et les plus secrètes « . Pourtant, vieux, sec et froid, lié à la Terre et même au monde souterrain, Saturne conserve des aspects néfastes dont il importe de se préserver : un Carré magique, figurant sur la gravure étudiée, permettait à cette fin de » changer le mal en bien «
Le caractère saturnien de cette gravure est en effet souligné par la présence du chien et de la chauve souris, attributs traditionnels de Saturne. Celui-ci était également associé, par une sorte de conséquence logique, à la géométrie, loi cachée du Cosmos et de la vie. À ce titre, Saturne avait déjà été représenté comme le grand Géomètre de la Terre. La Mélancolie saturnienne de Dürer est donc naturellement entourée des outils du géomètre (un géomètre architecte) et des produits de son art, la sphère et l’hexaèdre, dont la forme, insolite, est en fait significative.
Ainsi, à partir de figures connues, transposées par son génie, Dürer parvient-il à exprimer le caractère sublime et quasi désespéré de la quête de la connaissance, l’impuissance à savoir manier les outils dispersés et à utiliser la clef, dont le personnage central est muni, mais dont il ne sait apparemment pas se servir.
De la conception philosophique à la confession de l’artiste
Cette gravure nous touche parce qu’au delà de l’exposé d’une vision théorique, elle nous apparaît comme un aveu. La mélancolie de Dürer n’est en rien l’état naturel résultant d’un déséquilibre humoral ! C’est celle de l’artiste, parvenu au sommet de son art, qui a entrevu des vérités sublimes, qu’il se voit incapable d’exprimer.La maîtrise consommée résulte, selon ses propres écrits, de la parfaite coordination de deux acquis, le savoir théorique et, en particulier, une connaissance approfondie de la géométrie, ( » die Kunst) et l’habileté de l’art (« der Brauch « ). » Les deux doivent aller de pair car l’un ne va pas sans l’autre « . Cette conception explique la torpeur du personnage central, (féminin), qui sait ce qu’il pense, mais ne peut agir, et, en contrepoint, la fébrilité activiste de l’angelot (masculin), qui griffonne sur son ardoise des graffitis dépourvus de sens. De la désunion de la théorie et de la pratique, ne peuvent résulter qu’impuissance et tristesse.
Exprimant ainsi son désespoir de ne pouvoir, malgré son talent, exprimer par son art les vérités sublimes qu’il perçoit dans le firmament, il rejoint l’aveu désabusé du Docteur Faust :
» J’ai étudié toute la philosophie,Tout le Droit, toute la médecine,Et suis aussi ignorant qu’au premier jour «
Le souci de perfectionnement est à la base de la Franc-maçonnerie des trois premiers degrés. » J’ai à me perfectionner » constate aussi le Grand Elu de la Voûte Sacrée du REAA, à l’issue du long périple de la Loge de Perfection.
De l’expérience de l’artiste à l’essence de l’Art Royal
Dürer nous offre dans ce tableau une double leçon d’ésotérisme, il démontre sa virtuosité dans la maîtrise de l’Art Royal. Le fourneau et le creuset sont des références alchimiques explicites ; mais les allusions invitent à approfondir la recherche dans cette direction ; ainsi, par exemple, nous savons que l’alchimie est représentée dans le médaillon central de la façade de Notre Dame de Paris par un visage de femme devant une échelle. La composition de Dürer représente également une jeune femme ailée devant une échelle, composée de sept barreaux, quatre visibles, trois invisibles, qui relie la Terre au Ciel, et dont, précisément, la jeune femme semble avoir perdu le secret.
L’artiste a glissé dans sa composition quelques rébus, dont la solution est à trouver dans l’ésotérisme : ainsi, par exemple, l’objet de la quête ésotérique consiste symboliquement à rechercher la » quadrature du cercle » ; la juxtaposition du carré magique, du sablier et du compas, peut se lire , en allemand » Quadra » « Ur » der » Zirkel « . Un autre rébus propose une balance, l’échelle et la planète, qui peuvent se lire » Waage –Leiter-Project « , décrivant ainsi trois phases du processus alchimique. Loin d’être un jeu puéril, le rébus est pour Dürer, comme pour les humanistes, le moyen de montrer que, derrière l’apparence du dessin, il convient de rechercher le sens caché.
Cette intention apparaît dans toute sa splendeur avec la présence du carré magique qui, au delà de la virtuosité arithmétique, porte un message initiatique d’un intérêt majeur :
16 3 2 13 5 10 11 8 9 6 7 12 4 15 14 1
La somme des nombres inscrits dans chaque case est toujours égale à 34, quel que soit le sens dans lequel l’addition est faite : horizontal, vertical, ou en diagonale. Ce carré se divise en quatre carrés de quatre cases : le total des nombres de chaque carré fait encore 34. Au total, on trouve 22 fois le nombre 34, lequel peut se lire 3 + 4. Le nombre 7 est celui de la maîtrise, celui où la Terre s’ouvre à la lumière du Ciel (raison pour laquelle l’échelle a sept barreaux). Le nombre 7 est bien le nombre clef : le carré magique comprend 16 cases : 6+1.22 : 7 = 3,14116 = Pi, nombre permettant de passer du carré au cercle, soit, pour nous, de l’équerre au compas, le chiffre qui résout le problème de la quadrature du cercle. Les deux volumes qui figurent au centre de la composition sont précisément l’hexaèdre et la sphère. L’hexaèdre est un polyèdre à six faces en forme de pentagone : il contient le secret du passage du cube à la sphère. On notera sans surprise que 6+1 correspond à la batterie du Maître Secret. Ce rapprochement n’a rien d’artificiel, car, en fait, c’est tout le cycle de la quête de la Connaissance que peut figurer cette gravure. Quête bien décevante, car l’adepte est incapable de définir la lumière qu’il a perçue, qui ne brille que faiblement au cœur de l’arc-en-ciel. Cette lumière n’éclaire plus l’héroïne du tableau, dont les ailes semblent indiquer que c’est un ange non pas crânement déchu, comme Lucifer, mais simplement égaré, par ce qu’il a perdu le secret du sens ; la Parole est Perdue et tout semble promis à la désespérance.
Il a perdu » la droite voie » dont parle Dante au seuil de la Divine Comédie, qui le plonge dans le même état d’accablement. Mais cet abattement n’est que provisoire : tout invite à le dépasser ; d’ailleurs notre héroïne porte sur elle la Clef, comme le Maître Secret, qui ne sait quoi en faire. C’est le sens du I qui figure à côté du titre » Melancolia « , mot latin qui se traduit par » Sehnsucht » en allemand, la » nostalgie « , la nostalgie de ce qui a été perdu, qui nous apportait le bonheur de vivre. La Parole Perdue invite donc l’adepte à changer de voie, à en explorer une autre pour la retrouver.
La voie mystique Ou L’éclosion de l’ Amour sublime
Saint-Jérôme dans sa cellule. Cette gravure donne l’impression exactement inverse de celle produite par la précédente : tout est calme, serein, ordonné. Même si le tableau comporte nombre d’éléments, ces derniers sont délibérément secondaires, subordonnés au sujet central, focalisé par le jeu subtil de la perspective et de la lumière. Au delà de la prouesse technique, le message est clair : le don total de soi apporte Paix et Joie.
Depuis son plus jeune âge, Dürer avait été fasciné par Saint-Jérôme. Il l’a représenté au moins dans cinq circonstances différentes : près d’un saule, battant sa coulpe, près d’un crâne, dans une grotte, et, à deux reprises, dans sa cellule. La forte personnalité de ce saint permet de comprendre cette fascination : docteur et » père » de l’Eglise, Saint-Jérôme, ou HIERONYMUS, avait été un savant et un érudit. Féru de culture classique, il connaissait le grec, le latin, l’hébreu et l’arménien. Il avait été successivement, prêtre, moine, anachorète, cardinal. Dürer admirait surtout en lui le lettré qui avait su faire le pont entre sa culture classique et sa foi chrétienne, donc un précurseur des humanistes dans lesquels l’artiste se reconnaissait.
Le personnage que Dürer représente dans cette gravure n’est pas l’érudit, mais le saint, même s’il reste penché sur son écritoire. Il a surmonté l’appréhension de la mort, dont la présence lui reste familière (crâne posé devant lui, sablier qui lui compte son temps), apaisé ses pulsions terrestres (chien endormi) et domestiqué sa vanité (lion assagi). Triplement illuminé par le soleil, qui filtre à travers les vitres, la Croix du Christ, offerte à sa contemplation et sa propre lumière intérieure, il peut, en toute humilité, se consacrer à son œuvre au service de l’humanité entière. En effet, il apporte au Monde » la Parole « , en traduisant la Bible, porteuse pour l’humanité entière, de foi, d’espérance et de charité.
Cette œuvre, qu’il ne suspend que lorsque ses forces doivent être renouvelées, correspond au but d’un Rose-Croix, un grade charnière du REAA : » Combattre l’orgueil, (son chapeau de cardinal est négligemment accroché à un piton), l’égoïsme et l’ambition, afin de faire régner à leur place le dévouement et la charité » . Comme celui-ci, il ne découvre sa vocation qu’après avoir traversé le désert, l’impasse que constituait l’acquisition de la connaissance, si l’on ne la partage pas dans un acte d’amour totalement gratuit. Il n’est porteur de Parole que par ce qu’il se veut » le plus humble de tous « , parce qu’il est » le plus éclairé » et qu’il sait » que toute inspiration vient d’en Haut «
Le CHEVALIER , LE DIABLE ET LA MORT. ou L’action de l’Initié dans le Monde.
Comme pour la gravure précédente, le double jeu des ombres et de la lumière fait montre d’une virtuosité stupéfiante. Ainsi, ou remarque moins, au premier abord, que la composition s’inscrit élégamment dans un pentagramme étoilé, symbole d’harmonie parfaite. Nous connaissons suffisamment Dürer pour savoir que cette composition n’est ni fortuite ni gratuite. La détermination sereine du cavalier dominant sa monture, qui chemine d’un pas mesuré, est encore rendue plus manifeste par le contrepoint du DIABLE, bouc et pourceau, plus répugnant que jamais, et de la MORT, cadavre en décomposition, horrible et ricanante pour se faire plus effrayante.
Moine-soldat et pèlerin :Tandis que Saint-Jérôme figurait la vie du saint dans le monde spirituel, isolé des bruits et violences du monde, le Chevalier représente le chrétien en action, dans sa vie quotidienne, confronté à son hostilité, à ses tentations, à ses illusions. Comme pour les deux gravures déjà étudiées, Dürer trouve le modèle de son personnage central dans l’iconographie populaire que son génie propre métamorphose et transfigure. Le thème de » soldat du Christ « , maintes fois traité avant lui, trouve sa source dans les Ecritures : déjà Saint Paul exhortait les chrétiens à » revêtit l’armure de Dieu « , » la cuirasse de justice « , » le casque du salut » tout en précisant que » les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas celles de la chair, mais de l’esprit « . Cette métaphore reste courante durant tout le Moyen-âge et l’on en trouve de nombreuses xylographies. En revanche, le Diable et la Mort accompagnent plutôt le pèlerin, qui affronte un monde hostile pour effectuer son cheminement. Comme pour » Mélancolie « , Dürer mélange donc deux thèmes pour qu’ils s’enrichissent mutuellement.
L’image de » soldat du Christ » avait été reprise par Erasme, précisément au moment où Dürer réalisait sa gravure : » Afin que vous ne soyez pas détournés du chemin de la vertu, parce qu’il apparaît ardu et lugubre, parce qu’il peut exiger que vous renonciez aux avantages du monde et que vous combattiez incessamment trois ennemis déloyaux qui sont la chair, le diable et le monde, voici une troisième règle qui se propose à vous ; tous ces mauvais esprits et ces fantômes qui viennent vous assaillir comme dans les gorges de l’Enfer, vous devez les compter pour rien, suivant l’exemple de l’Enée de Virgile. »
C’est exactement ce que représente l’artiste dans cette gravure, différente en cela de toutes les illustrations antérieures : les ennemis de l’homme, si effrayants et horribles soient-ils, ne semblent pas avoir de réalité : ils ne sont que des fantômes, des fantasmes, pourrait-on dire, que le chevalier doit ignorer. Sûr de lui, armé de sa vertu et casqué par sa foi, il passe sans les voir et poursuit calmement son chemin, » les yeux fixés intensément et sans faiblir » , vers l’objet de sa quête.
Chevalier de l’Universel et de l’éternel. Jusqu’alors, l’Initié avait progressé dans un milieu artificiel et protégé. Le maçon reçoit son initiation et reçoit toutes ses élévations de salaire dans une Loge ou un Atelier supérieur, espace-temps sacré, en dehors de la vie courante. L’Ordre constitue un cadre protecteur où il peut exercer ses vertus à l’abri des exigences, tentations et agressions du monde extérieur. Mais il est évident que l’acquisition de sa propre maîtrise et la libération de son inclinaison à l’altruisme n’ont de sens que s’il peut les vivre dans sa vie quotidienne et sait les faire partager dans sa famille et les divers milieux qu’il fréquente. Un statut intermédiaire est celui des travaux en salle humide. Où les discussions suscitent échanges et nécessitent maîtrise de soi.
À titre d’exemple, Au 30éme degré du REAA, le Kadosch (saint) est considéré suffisamment armé pour affronter le monde extérieur : C’est sur le monde et dans le monde, qu’il doit agir. Il » a acquis la notion d’un plan supérieur qui est celui de l’absolu, où la dualité se résout en unité, » mais ne peut pas vivre sur ce plan supérieur. Il lui faut donc redescendre sur celui de l’humanité et s’y affermir pour agir efficacement « . Ce cheminement sera pour lui un combat, un combat permanent pour le Droit et la Justice. À cette fin, il est armé du » glaive flamboyant de Saint-Michel « , de la » lance inflexible de Saint-Georges « , et du » Caducée de Mercure « . Le Chevalier de Dürer, » der Reiter « , a aussi ces trois armes : l’épée, le bâton de pèlerin et son propre détermination, la composition le plaçant au milieu du Diable et de la mort, dont l’ensemble forme précisément le caducée. Il est guidé par la lumière de la Jérusalem céleste que l’on voit représentée en haut et vers laquelle il se dirige, même si cet objectif paraît inaccessible, sa voie le maintenant actuellement dans un chemin sombre où toutes les embûches sont à craindre.
» L’homme qui se régénère, se spiritualise, se dépouille pour ainsi dire de l’homme de chair, franchit les portes de la mort pour entrer dans le cycle de la vie éternelle » » Chercheur de lumière, celle de la vérité et de la Justice, le chevalier est véritablement » saint « , puisque protégé par son casque et sa cuirasse contre les exigences, les tentations et les illusions qu’il rencontre. Prêt à combattre » toutes les ignorances, tous les fanatismes, qui sont les oppresseurs de la pensée, de la Justice et du Droit « , » sa profonde foi l’éclaire dans le combat qu’il mène « . Ses alliés sont le chien, saturnien, en contact avec la Terre et le monde souterrain, entièrement domestiqué, symbole de fidélité, de zèle et d’obstination, et la salamandre, animal mythique qui survit, dit-on, à son immixtion dans le feu, donc symbole de la régénérescence par l’Initiation. Ses ennemis, si redoutables et répugnants qu’ils paraissent, sont faciles à maîtriser : il suffit de les ignorer et de les tenir à distance : ce ne sont que les produits morbides d’une imagination exaltée.
Le DIABLE-POURCEAU, figure de l’instinctivité primaire, ne parvient pas à troubler, ni avec sa corne (naturelle), ni avec sa pioche (artificielle), le sage qui a su mettre un écart entre ses pulsions et son esprit souverain. L’assise solide du chevalier exprime la même idée : l’impulsivité du cheval est parfaitement maîtrisée par le cavalier qui contient sa fougue et maintient sa monture au rythme qu’il lui impose. Quant à la MORT, le Kadosch n’a pas à la craindre : elle viendra à son heure, nécessairement, au bout du chemin, (crâne et sablier sont là pour le rappeler). Mais le seul ennemi à redouter, c’est la seconde mort, décrite par l’auteur de l’Apocalypse, que Dürer connaît bien, quand il écrit : » Le vainqueur, jamais ne connaîtra la seconde mort « .
Au terme de cette étude, deux conclusions. Certains rapprochements sont audacieux, mais ils ne sont arbitraires. Albrecht Dürer, maître ésotériste incontestable, a montré que les jeux de mots et d’esprit peuvent être porteurs de vérités supérieures. On chercherait évidemment en vain le nom de Dürer sur les registres de Loges ou de sociétés initiatiques ayant survécu.
En revanche, à la lumière de ses trois œuvres maîtresses, toute progression initiatique, quelle qu’en soit la forme, à emprunter et explorer, successivement, puis simultanément, les trois voies de la Connaissance, de l’Amour et de l’Action. Ces trois éléments apparaissent bien entendu dans les trois premiers degrés de la Maçonnerie et sont à développer en parallèle.
Merci Ana de cette trouvaille et du partage.
Francs-Maçons En Terres D’Islam 4 octobre, 2013
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireFrancs-Maçons En Terres D’Islam
Posted: 27 Aug 2013 10:00 PM PDT
La symbolique des gants blancs 30 août, 2013
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution , 4 commentairesLa symbolique des gants blancs
Les gants blancs que nous portons ont des doigtiers distincts, ce ne sont pas de vulgaires mitaines, chaque doigt relève d’une symbolique planétaire particulière, conservant ainsi son indépendance propre, et surtout son rayonnement propre.
Voici le tableau de correspondance planétaire:
L’index est associé à Jupiter,
Le médius est associé à Saturne,
L’annulaire est associé au Soleil,
l’auriculaire est associé au Mercure,
Le pouce à Vénus.
La batterie paume contre paume est associée à la Lune.
Le gant blanc doit être tissé d’une seule pièce, coutume qui provient du Moyen-âge, où le gant doit être à l’image de la Sainte Tunique, sur le plan symbolique, nous pouvons en tirer l’enseignement suivant: malgré la diversité de rayonnement offerte par les doigts, il y a une unité en vue d’un but commun, celui de la bénédiction et de la vie spirituelle pour les mystiques, celui de l’accomplissement de la Fraternité Universelle pour les rationalistes.
Dans l’Eglise ancienne, tout comme en Franc-maçonnerie, le port des gants est un symbole de pureté, pureté des œuvres et du cœur.
En maçonnerie s’y est adjoint la symbolique provenant de la légende biblique d’Hiram, mais ce n’est pas ici le propos d’y entrer en détail, puisque nous sommes au 1er degré symbolique de la Franc-maçonnerie bleue.
En maçonnerie le gant revêt des aspects plus subtils que dans l’Eglise catholique, en-dehors de pureté, nous pouvons y voir un emblème de douceur, de souplesse, de déférence.
Si nous faisons un tour du côté des sciences occultes, nous pouvons constater qu’un magnétisme réel émane de l’extrémité des doigts, les mains gantés de blanc laissent filtrer un magnétisme transformé et bénéfique.
La position du maçon dans la loge, dite du « sphinx », permet de canaliser les énergies telluriques qui progressent du monde de la terre vers le monde des cieux. Les paumes des mains gantés, reposant sur les genoux, permet de filtrer cette énergie magnétique.
Dans les années 1960, un savant soviétique d’origine arménienne, Kirlian, réussira à photographier cette énergie qui forme comme une aura autour du corps humain.
Bien entendu, la technique pour obtenir ces photographies, a été mise en doute par les adeptes de la déesse raison, moderne idole de cette fin de siècle, à qui l’on a sacrifié l’effet Kirlian, mais aussi la mémoire de l’eau, mise en évidence par le Pr.Benvéniste.
La modification sur l’être humain apporté par ce signe extérieur que sont les gants blancs, dans une assemblée maçonnique, est remarquable, qui n’a pas remarqué l’impression de quiétude, d’apaisement, qui se dégage de nos cérémonies.
La sérénité est provoquée par le filtre magnétique que son nos gants blancs.
Dans certaines Loges, des maçons ne portent pas de gants, voire de Tablier, qu’ils jugent obsolète, inutile de dire que cette attitude est purement profane, s’il existe des maçons sans tablier, l’inverse est vrai, il existe des profanes à tablier, mais heureusement pour notre Fraternité, le fait est rare.
Mais ceux qui abandonnent les gants sont dans l’erreur ésotérique, et mettent en péril la cohésion et le caractère initiatique de la Franc-maçonnerie.
Il existait une très belle tradition abandonnée de nos jours, celle d’offrir au nouvel initié deux paires de gants blancs, la première pour le travail en loge, la deuxième pour l’offrir à la femme qu’il estimait le plus.
De nos jours, depuis le milieu du XIXe siècle, la tradition a été abandonnée pour une rose, ce qui est un non-sens sur le plan ésotérique, la rose coupée est éphémère, les gants blancs sont éternels.
La deuxième paire de gants blancs reçus le jour de l’initiation, évoquent pour le maçon le souvenir de ses engagements. Lorsque l’initié sera tenté de faillir à ses engagements maçonniques, la femme qu’il estime le plus, lui montrera alors les gants offerts, pour lui rappeler sa condition de Franc-maçon, par conséquent d’Initié.
La femme est alors la gardienne de son honneur. Quelle mission plus haute pourrait-on confier à la femme que l’on estime le plus?
Nous honorons leurs vertus et aimons à rappeler leur souvenir. Cet emblème vous est donné par vos Frères pour que vous le donniez vous-même à la femme qui a le plus droit à votre estime t à votre affection. Acceptez Madame, ce souvenir à titre d’hommage.
Lorsque j’ai été initié voici 23 ans, je connaissais l’ancien usage, aussi je devais le lendemain de la cérémonie, acheter une paire de gants blancs supplémentaires, pour les offrir à l’être que je pensais digne de les recevoir.
Le grand Johann Wolfgang von Goethe a chanté la profondeur et la beauté de cette cérémonie de remise des gants blancs.
Le jeune Goethe est reçu Apprenti maçon à Weimar le 23 juin 1780 lors de la Saint-Jean d’Eté, et offre sa paire de gants blancs, à sa grande et fidèle amie, Mme Charlotte von Stein, et il lui fit remarquer la chose suivante :
- Si ce cadeau est en apparence fort modeste, madame, il présente ce caractère particulier de ne pouvoir être offert par un Maçon qu’une seule fois en sa vie.
Mme Stein que Goethe appelé avec tendresse Charlotte, devait accepter ces gants, et les garder tout au long de son existence, les montrant au grand écrivain, lorsque celui-ci s’éloignait de ses engagements maçonniques.
N’est-ce pas magnifique mes frères, ce n’est pas avec une rose que l’on pourrait faire cela. Une rose, on peut la sécher, mais c’est un symbole de mort, nous sommes en présence d’une momie sans âme, alors que les gants sont destinés à l’infini, à la pureté des sentiments.
Dans la maçonnerie opérative, c’est le nouvel initié qui offrait une paire de gants aux assistants de la Loge, comme le montrent les Schaw Statutes adressés en 1599 à la loge de Kilwinning en Ecosse, document qui est le plus ancien compte-rendu de loge connu à ce jour. Il y a eu donc évolution, mais à mes yeux, et je ne le répéterais jamais assez, la rose aboutissement de ce processus est une involution, car nous n’avons plus aucun rapport avec nos gants.
Les gants que nous arborons sont blancs, pourquoi cette couleur, les gants pourraient très bien être bleus, rouges, ou verts à pois jaunes. Ceci est dû à la symbolique très forte attaché au blanc.
Le blanc est la couleur de celui qui va changer de condition, pour la plupart des peuples, c’est la couleur de l’Est et de l’Ouest, des deux points extrêmes et mystérieux où le Soleil, naît et meurt chaque jour.
Le blanc est la couleur du passage, couleur privilégiée par lesquels s’opèrent les mutations de l’être, selon le schéma classique de toute initiation: mort et renaissance.
Le blanc de l’ouest est celui de la mort, le blanc de l’est est celui du retour, de l’aube.
Le blanc est également la couleur des êtres du monde surnaturel, des spectres et autres créatures de la nuit, c’est la couleur du linceul. Pour Mircea Eliade, dans les rites d’initiation, le blanc est la couleur de la première phase, celle de la lutte contre la mort.
Le blanc est la couleur des responsabilités assumées, de pouvoirs pris et reconnus, de renaissance accomplie, de consécration. Moïse dans la tradition islamique est associé à la couleur blanche. Dans la pensée ésotérique Soufi, le blanc est le secret, le mystère fondamental, couleur essentielle de la Sagesse, venue des origines et vocation du devenir de l’homme. Pour Jules Boucher auteur d’un livre fort répandu en Maçonnerie, mais aujourd’hui un peu dépassé, le blanc est le symbole de la paix et de la sérénité de l’initié parvenu à la plénitude de l’initiation quand il a développé en lui la spiritualité pure dégagée de toute sentimentalité.
Le blanc est aussi la couleur des chevaliers du Temple de Salomon, surnommés les « chevaliers au blanc-manteau ».
Personnellement, j’associerais le Blanc des gants, à la symbolique de la Licorne. En effet la Licorne représente la pureté et la justice, l’unité et la pénétration du divin dans la créature.
L’unité se retrouve dans nos gants constitués d’une seule pièce de tissu, la pureté par la couleur blanche, la pénétration du divin par ceux qu’ils représentent dans l’initiation. Un parallèle intéressant pourrait être fait entre la Licorne et la Maçonnerie, mais cela serait l’objet d’un autre travail.
Merci à notre ami Christian-Joel pour ce partage public …
Axiomes alchimiques 28 janvier, 2013
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireAxiomes alchimiques
1. – Tout ce qu’on peut accomplir par une méthode simple ne doit pas être essayé par une méthode compliquée.
Il n’y a qu’une seule Vérité dont l’existence n’a pas besoin de preuve, parce qu’elle est elle-même sa propre preuve pour ceux qui sont à même de la percevoir. Pourquoi se servir de la complexité pour chercher ce qui est simple ? Les sages disent : “Ignis et Azoth tibi sufficiunt”. Le corps est déjà en votre possession. Tout ce qu’il vous faut, c’est le Feu et l’Air.
2. – Nulle substance ne peut être rendue parfaite sans une longue souffrance.
Grande est l’erreur de ceux qui s’imaginent que la pierre des philosophes peut être durcie sans avoir été préalablement dissoute ; leur temps et leur travail sont perdus.
3. – La nature doit être aidée par l’art toutes les fois qu’elle manque de force.
L’art peut servir la nature, mais non la supplanter. L’art sans la nature est toujours anti-naturel. La nature sans l’art n’est pas toujours parfaite.
4. – La nature ne peut être améliorée qu’en elle-même.
La nature d’un arbre ne peut pas être changée par l’arrangement des branches, ni par l’addition d’ornements ; il ne peut être amélioré qu’en perfectionnant le sol sur lequel il croît, ou par la greffe.
5. – La nature use de la nature, la comprend et la vainc.
Il n’y a point d’autre connaissance que la connaissance de soi-même. Tout être ne peut réaliser vraiment que sa propre existence, mais non celle d’un élément qui lui est totalement étranger.
6. – Celui qui ne connaît pas le mouvement ne connaît pas la nature.
La nature est le produit du mouvement. Au moment où le mouvement éternel cesserait, la nature entière cesserait d’exister. Celui qui ne connaît pas les mouvements qui se produisent dans son corps est un étranger dans sa propre maison.
7. – Tout ce qui produit un effet pareil à celui produit par un élément composé est également un composé.
L’Un est plus grand que tous les autres nombres, car il a produit l’infinie variété des grandeurs mathématiques ; mais nul changement n’est possible sans la présence de l’Un qui pénètre toutes choses, et dont les facultés sont présentes dans ses manifestations.
8. – Rien ne peut passer d’un extrême à l’autre sauf à l’aide d’un moyen.
Un animal ne peut pas arriver au céleste avant d’avoir passé par l’homme. Ce qui est antinaturel doit devenir naturel avant que sa nature puisse devenir spirituelle.
9. – Les métaux ne peuvent pas se changer en d’autres métaux avant d’avoir été réduits à la prima materia.
La volonté propre, opposée à la volonté divine, doit cesser d’être pour que la volonté divine puisse envahir le cœur. Nous devons nous dépouiller de toute sophistication, devenir semblables à des enfants, pour que la parole de sagesse puisse retentir dans notre esprit.
10. – Ce qui n’est pas mûr doit être aidé par ce qui est parvenu à maturité.
Ainsi commencera la fermentation. La loi de l’induction régit toutes les régions de la nature.
11. – Dans la calcination, le corps ne se réduit pas, mais il augmente de quantité.
Le véritable ascétisme consiste à abandonner ce dont on n’a pas besoin, lorsqu’on a reçu quelque chose de meilleur.
12. – Dans l’alchimie, rien ne porte de fruit sans avoir été préalablement mortifié.
La lumière ne peut pas luire à travers la matière, si la matière n’est pas devenue assez subtile pour laisser passer les rayons.
13. – Ce qui tue produit la vie ; ce qui cause la mort amène la résurrection ; ce qui détruit crée.
Rien ne sort de rien. La création d’une forme nouvelle à pour condition la transformation de l’ancienne.
14. – Tout ce qui renferme une semence peut être augmenté, mais point sans l’aide de la nature.
Ce n’est qu’au moyen de la graine que le fruit portant des graines plus nombreuses vient à la vie.
15. Toute chose se multiplie et s’augmente au moyen d’un principe masculin et d’un principe féminin.
La matière ne produit rien si elle n’est pénétrée par la force. La nature ne crée rien si elle n’est imprégnée par l’esprit. La pensée reste improductive si elle n’est rendue active par la volonté.
16. – La faculté de tout germe est de s’unir à tout ce qui fait partie de son royaume.
Tout être dans la nature est attiré par sa propre nature représentée dans d’autres êtres. Les couleurs et les sons de nature semblable forment des accords harmonieux ; les substances qui ont des rapports les unes avec les autres peuvent se combiner ; les animaux de la même espèce s’associent entre eux, et les puissances spirituelles s’unissent aux germes avec lesquels elles ont de l’affinité.
17. – Une matrice pure donne naissance à un fruit pur.
Ce n’est que dans le sanctuaire le plus intime de l’âme que se révèlera le mystère de l’esprit.
18. – Le feu et la chaleur ne peuvent être produits que par le mouvement.
La stagnation, c’est la mort. La pierre jetée dans l’eau forme des cercles excentriques progressifs, qui sont produits par le mouvement. L’âme qui ne s’émeut pas ne peut point s’élever et se pétrifie.
19. – Toute la méthode commence et finit par une seule méthode : la cuisson.
Voici le grand arcane : c’est un esprit céleste descendant du soleil, de la lune et des étoiles, et qui est rendu parfait dans l’objet saturnien par une cuisson continuelle, jusqu’à ce qu’il ait atteint l’état de sublimation et la puissance nécessaires pour transformer les métaux vils en or. Cette opération s’accomplit par le Feu Hermétique. La séparation du subtil d’avec l’épais doit se faire avec soin, en ajoutant continuellement de l’eau ; car plus les matériaux sont terrestres, plus ils doivent être dilués et rendus mobiles. Continue cette méthode jusqu’à ce que l’âme séparée soit réunie au corps.
20. – L’œuvre entière s’accomplit en employant uniquement de l’eau.
C’est la même eau que celle sur laquelle se mouvait l’Esprit de Dieu dans le principe, lorsque les ténèbres étaient sur la face de l’abîme.
21. – Toute chose doit retourner à ce qui l’a produite.
Ce qui est terrestre vient de la terre ; ce qui appartient aux astres provient des astres ; ce qui est spirituel procède de l’Esprit et retourne à Dieu.
22. – Où les vrais principes manquent, les résultats sont imparfaits.
Les imitations ne sauraient donner des résultats purs. L’amour purement imaginaire, la sagesse comme la force purement imaginaires ne peuvent avoir d’effet que dans le royaume des illusions.
23. – L’art commence où la nature cesse d’agir.
L’art accomplit au moyen de la nature ce que la nature est incapable d’accomplir sans l’aide de l’art.
24. – L’art hermétique ne s’atteint pas par une grande variété de méthodes. La Pierre est une.
II n’y a qu’une seule vérité éternelle, immuable. Elle peut apparaître sous maints différents aspects : mais, dans ce cas, ce n’est pas la vérité qui change, c’est nous qui changeons notre mode de conception.
25. – La substance qui sert à préparer l’Arcanum doit être pure, indestructible et incombustible.
Elle doit être pure d’éléments matériels grossiers, inattaquable au doute et à l’épreuve du feu des passions.
26. – Ne cherche pas le germe de la pierre des philosophes dans les éléments.
C’est seulement au centre du fruit qu’on peut trouver le germe.
27. – La substance de la pierre des philosophes est Mercurielle.
Le sage la cherche dans le Mercure ; le fou cherche à la créer dans la vacuité de son propre cerveau.
28. – Le germe des métaux se trouve dans les métaux, et les métaux naissent d’eux-mêmes.
La croissance des métaux est très lente ; mais on peut la hâter en y ajoutant la Patience.
29. – N’emploie que des métaux parfaits.
Le Mercure imparfait, tel qu’on le trouve ordinairement dans certaines contrées de l’Europe, est tout à fait inutile pour cette œuvre. La sagesse du monde est folie aux yeux du Seigneur.
30. – Ce qui est grossier et épais doit être rendu subtil et fin par calcination.
Ceci est une opération très pénible et très lente, parce qu’elle est nécessaire pour arracher la racine même du mal ; elle fait saigner le cœur et gémir la nature torturée.
31. – Le fondement de cet art consiste à réduire les Corpora en Argentum Vivum.
C’est la Solutio Sulphuris Sapientium in Mercurio.Une science dépourvue de vie est une science morte ; une intelligence dépourvue de spiritualité n’est qu’une lumière fausse et empruntée.
32. – Dans la Solution, le Dissolvant et la Dissolution doivent rester ensemble.
Le Feu et l’Eau doivent être rendus aptes à se combiner. L’intelligence et l’amour doivent rester à jamais unis.
33. – Si la semence n’est pas traitée par la chaleur et l’humidité, elle devient inutile.
La froidure contracte le cœur et la sécheresse l’endurcit, mais le Feu de l’Amour Divin le dilate, et l’Eau de l’Intelligence dissout le résidu.
34. – La terre ne produit nul fruit sans une humidité continue.
Nulle révélation n’a lieu dans les ténèbres si ce n’est au moyen de la lumière.
35. – L’Humectation a lieu par l’Eau, avec laquelle elle a beaucoup d’affinité.
Le corps lui-même est un produit de la pensée, et a pour cette raison la plus grande affinité avec l’intelligence
36. – Toute chose sèche tend naturellement à attirer l’humidité dont elle a besoin pour devenir complète en sa constitution.
L’Un, de qui sont sorties toutes choses, est parfait ; et c’est pourquoi celles-ci renferment en elles-mêmes la tendance à la perfection et la possibilité d’y atteindre.
37. – Une semence est inutile et impuissante, si elle n’est mise dans une Matrice appropriée.
Une âme ne peut pas se développer et progresser sans un corps approprié, parce que c’est le corps physique qui fournit la matière nécessaire à son développement.
38. – La chaleur active produit la couleur Noire dans ce qui est humide ; dans tout ce qui est sec, la couleur Blanche ; et, dans tout ce qui est blanc, la couleur Jaune.
D’abord vient la Mortification, puis la Calcination, et ensuite l’éclat doré produit par la lumière du Feu Sacré qui illumine l’âme purifiée.
39. – Le Feu doit être modéré, ininterrompu, lent, égal, humide, chaud, blanc, léger, embrassant toutes choses, renfermé, pénétrant, vivant, intarissable, et le seul employé par la nature.
C’est le Feu qui descend des cieux pour bénir toute l’humanité.
40. – Toutes les opérations doivent être faites dans un seul Vaisseau et sans le retirer du Feu.
La substance employée pour la préparation de la Pierre des Philosophes doit être rassemblée en un seul lieu et ne doit pas être dispersée en plusieurs lieux. Quand une fois l’or a perdu son éclat, il est difficile de le lui rendre
41. – Le Vaisseau doit être bien clos, en sorte que l’eau ne s’en échappe pas ; il doit être scellé hermétiquement, parce que, si l’esprit trouvait une fissure pour s’échapper, la force serait perdue : et en outre il doit être bien clos, afin que rien d’étranger et d’impur ne puisse s’introduire et s’y mélanger.
II doit toujours y avoir à la porte du laboratoire une sentinelle armée d’un glaive flamboyant pour examiner tous les visiteurs, et renvoyer ceux qui ne sont pas dignes d’être admis.
42. – N’ouvrez pas le Vaisseau avant que l’Humectation soit achevée.
Si le Vaisseau est ouvert prématurément, la plus grande partie du travail est perdue.
43. – Plus la Pierre est alimentée et nourrie, plus la volonté s’accroîtra.
La sagesse divine est inépuisable ; seule est limitée la faculté de réceptivité de la forme.
Source : http://www.collegium-rosae-crucis.com/
Les axiomes hermétiques 16 décembre, 2012
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire1. – Tout ce qu’on peut accomplir par une méthode simple ne doit pas être essayé par une méthode compliquée.
Il n’y a qu’une seule Vérité dont l’existence n’a pas besoin de preuve, parce qu’elle est elle-même sa propre preuve pour ceux qui sont à même de la percevoir. Pourquoi se servir de la complexité pour chercher ce qui est simple ? Les sages disent : « Ignis et Azoth tibi sufficiunt ». Le corps est déjà en votre possession. Tout ce qu’il vous faut, c’est le feu et l’air.
2. – Nulle substance ne peut être rendue parfaite sans une longue souffrance.
Grande est l’erreur de ceux qui s’imaginent que la pierre des philosophes peut être durcie sans avoir été préalablement dissoute ; leur temps et leur travail sont perdus.
3. – La nature doit être aidée par l’art toutes les fois qu’elle manque de force.
L’art peut servir la nature, mais non la supplanter. L’art sans la nature est toujours anti-naturel. La nature sans l’art nest pas toujours parfaite.
4. – La nature ne peut être améliorée qu’en elle-même.
La nature d’un arbre ne peut pas être changée par l’arrangement des branches, ni par l’addition d’ornements ; il ne peut être amélioré qu’en perfectionnant le sol sur lequel il croît, ou par la greffe.
5. – La nature use de la nature, la comprend et la vainc.
Il n’y a point d’autre connaissance que la connaissance de soi-même. Tout être ne peut réaliser vraiment que sa propre existence, mais non celle d’un élément qui lui est totalement étranger.
6. – Celui qui ne connaît pas le mouvement ne connaît pas la nature.
La nature est le produit du mouvement. Au moment où le mouvement éternel cesserait, la nature entière cesserait d’exister. Celui qui ne connaît pas les mouvements qui se produisent dans son corps est un étranger dans sa propre maison.
7. – Tout ce qui produit un effet pareil à celui produit par un élément composé est également un composé.
L’Un est plus grand que tous les autres nombres, car il a produit l’infinie variété des grandeurs mathématiques ; mais nul changement n’est possible sans la présence de l’Un qui pénètre toutes choses, et dont les facultés sont présentes dans ses manifestations.
8. – Rien ne peut passer d’un extrême à l’autre sauf à l’aide d’un moyen.
Un animal ne peut pas arriver au céleste avant d’avoir passé par l’homme. Ce qui est antinaturel doit devenir naturel avant que sa nature puisse devenir spirituelle.
9. – Les métaux ne peuvent pas se changer en d’autres métaux avant d’avoir été réduits à la prima materia.
La volonté propre, opposée à la volonté divine, doit cesser d’être pour que la volonté divine puisse envahir le coeur. Nous devons nous dépouiller de toute sophistication, devenir semblables à des enfants, pour que la parole de sagesse puisse retentir dans notre esprit.
10. – Ce qui n’est pas mûr doit être aidé par ce qui est parvenu à maturité.
Ainsi commencera la fermentation. La loi de l’induction régit toutes les régions de la nature.
11. – Dans la calcination, le corps ne se réduit pas, mais il augmente de quantité.
Le véritable ascétisme consiste à abandonner ce dont on n’a pas besoin, lorsqu’on a reçu quelque chose de meilleur.
12. – Dans l’alchimie, rien ne porte de fruit sans avoir été préalablement mortifié.
La lumière ne peut pas luire à travers la matière, si la matière n’est pas devenue assez subtile pour laisser passer les rayons.
13. – Ce qui tue produit la vie ; ce qui cause la mort amène la résurrection ; ce qui détruit crée.
Rien ne sort de rien. La création d’une forme nouvelle à pour condition la transformation de l’ancienne.
14. – Tout ce qui renferme une semence peut être augmenté, mais point sans l’aide de la nature.
Ce n’est qu’au moyen de la graine que le fruit portant des graines plus nombreuses vient à la vie.
15. – Toute chose se multiplie et s’augmente au moyen d’un principe masculin et d’un principe féminin.
La matière ne produit rien si elle n’est pénétrée par la force. La nature ne crée rien si elle n’est imprégnée par l’esprit. La pensée reste improductive si elle n’est rendue active par la volonté.
16. – La faculté de tout germe est de s’unir à tout ce qui fait partie de son royaume.
Tout être dans la nature est attiré par sa propre nature représentée dans d’autres êtres. Les couleurs et les sons de nature semblable forment des accords harmonieux ; les substances qui ont des rapports les unes avec les autres peuvent se combiner ; les animaux de la même espèce s’associent entre eux, et les puissances spirituelles s’unissent aux germes avec lesquels elles ont de l’affinité.
17. – Une matrice pure donne naissance à un fruit pur.
Ce n’est que dans le sanctuaire le plus intime de l’âme que se révèlera le mystère de l’esprit.
18. – Le feu et la chaleur ne peuvent être produits que par le mouvement.
La stagnation, c’est la mort. La pierre jetée dans l’eau forme des cercles excentriques progressifs, qui sont produits par le mouvement. L’âme qui ne s’émeut pas ne peut point s’élever et se pétrifie.
19. – Toute la méthode commence et finit par une seule méthode : la cuisson.
Voici le grand arcane : c’est un esprit céleste descendant du soleil, de la lune et des étoiles, et qui est rendu parfait dans l’objet saturnin par une cuisson continuelle, jusqu’à ce qu’il ait atteint l’état de sublimation et la puissance nécessaires pour transformer les métaux vils en or. Cette opération s’accomplit par le feu hermétique. La séparation du subtil d’avec l’épais doit se faire avec soin, en ajoutant continuellement de l’eau ; car plus les matériaux sont terrestres, plus ils doivent être dilués et rendus mobiles. Continue cette méthode jusqu’à ce que l’âme séparée soit réunie au corps.
20. – L’oeuvre entière s’accomplit en employant uniquement de l’eau.
C’est la même eau que celle sur laquelle se mouvait l’Esprit de Dieu dans le principe, lorsque les ténèbres étaient sur la face de l’abîme.
21. – Toute chose doit retourner à ce qui l’a produite.
Ce qui est terrestre vient de la terre ; ce qui appartient aux astres provient des astres ; ce qui est spirituel procède de l’Esprit et retourne à Dieu.
22. – Où les vrais principes manquent, les résultats sont imparfaits.
Les imitations ne sauraient donner des résultats purs. L’amour purement imaginaire, la sagesse comme la force purement imaginaires ne peuvent avoir d’effet que dans le royaume des illusions.
23. – L’art commence où la nature cesse d’agir.
L’art accomplit au moyen de la nature ce que la nature est incapable d’accomplir sans l’aide de l’art.
24. – L’art hermétique ne s’atteint pas par une grande variété de méthodes. La Pierre est une.
II n’y a qu’une seule vérité éternelle, immuable. Elle peut apparaître sous maints différents aspects : mais, dans ce cas, ce n’est pas la vérité qui change, c’est nous qui changeons notre mode de conception.
25. – La substance qui sert à préparer l’Arcanum doit être pure, indestructible et incombustible.
Elle doit être pure d’éléments matériels grossiers, inattaquable au doute et à l’épreuve du feu des passions.
26. – Ne cherche pas le germe de la pierre des philosophes dans les éléments.
C’est seulement au centre du fruit qu’on peut trouver le germe.
27. – La substance de la pierre des philosophes est mercurielle.
Le sage la cherche dans le mercure ; le fou cherche à la créer dans la vacuité de son propre cerveau.
28. – Le germe des métaux se trouve dans les métaux, et les métaux naissent d’eux-mêmes.
La croissance des métaux est très lente ; mais on peut la hâter en y ajoutant la patience.
29. – N’emploie que des métaux parfaits.
Le mercure imparfait, tel qu’on le trouve ordinairement dans certaines contrées de l’Europe, est tout à fait inutile pour cette oeuvre. La sagesse du monde est folie aux yeux du Seigneur.
30. – Ce qui est grossier et épais doit être rendu subtil et fin par calcination.
Ceci est une opération très pénible et très lente, parce qu’elle est nécessaire pour arracher la racine même du mal ; elle fait saigner le coeur et gémir la nature torturée.
31. – Le fondement de cet art consiste à réduire les Corpora en Argentum Vivum.
C’est la Solutio Sulphuris Sapientium in Mercurio. Une science dépourvue de vie est une science morte ; une intelligence dépourvue de spiritualité n’est qu’une lumière fausse et empruntée.
32. – Dans la solution, le dissolvant et la dissolution doivent rester ensemble.
Le feu et l’eau doivent être rendus aptes à se combiner. L’intelligence et l’amour doivent rester à jamais unis.
33. – Si la semence n’est pas traitée par la chaleur et l’humidité, elle devient inutile.
La froidure contracte le coeur et la sécheresse l’endurcit, mais le feu de l’amour divin le dilate, et l’eau de l’intelligence dissout le résidu.
34. – La terre ne produit nul fruit sans une humidité continue.
Nulle révélation n’a lieu dans les ténèbres si ce n’est au moyen de la lumière.
35. – L’humectation a lieu par l’eau, avec laquelle elle a beaucoup d’affinité.
Le corps lui-même est un produit de la pensée, et a pour cette raison la plus grande affinité avec l’intelligence
36. – Toute chose sèche tend naturellement à attirer l’humidité dont elle a besoin pour devenir complète en sa constitution.
L’Un, de qui sont sorties toutes choses, est parfait ; et c’est pourquoi celles-ci renferment en elles-mêmes la tendance à la perfection et la possibilité d’y atteindre.
37. – Une semence est inutile et impuissante, si elle n’est mise dans une matrice appropriée.
Une âme ne peut pas se développer et progresser sans un corps approprié, parce que c’est le corps physique qui fournit la matière nécessaire à son développement.
38. – La chaleur active produit la couleur noire dans ce qui est humide ; dans tout ce qui est sec, la couleur blanche ; et, dans tout ce qui est blanc, la couleur jaune.
D’abord vient la mortification, puis la calcination, et ensuite l’éclat doré produit par la lumière du feu sacré qui illumine l’âme purifiée.
39. – Le feu doit être modéré, ininterrompu, lent, égal, humide, chaud, blanc, léger, embrassant toutes choses, renfermé, pénétrant, vivant, intarissable, et le seul employé par la nature.
C’est le feu qui descend des cieux pour bénir toute l’humanité.
40. – Toutes les opérations doivent être faites dans un seul vaisseau et sans le retirer du feu.
La substance employée pour la préparation de la pierre des philosophes doit être rassemblée en un seul lieu et ne doit pas être dispersée en plusieurs lieux. Quand une fois l’or a perdu son éclat, il est difficile de le lui rendre
41. – Le vaisseau doit être bien clos, en sorte que l’eau ne s’en échappe pas ; il doit être scellé hermétiquement, parce que, si l’esprit trouvait une fissure pour s’échapper, la force serait perdue : et en outre il doit être bien clos, afin que rien d’étranger et d’impur ne puisse s’introduire et s’y mélanger. II doit toujours y avoir à la porte du laboratoire une sentinelle armée d’un glaive flamboyant pour examiner tous les visiteurs, et renvoyer ceux qui ne sont pas dignes d’être admis.
42. – N’ouvrez pas le vaisseau avant que l’humectation soit achevée.
Si le vaisseau est ouvert prématurément, la plus grande partie du travail est perdue.
43. – Plus la pierre est alimentée et nourrie, plus la volonté s’accroîtra.
La sagesse divine est inépuisable ; seule est limitée la faculté de réceptivité de la forme.
Source : http://livres-mystiques.com/
&
http://hautsgrades.over-blog.com/article-les-axiomes-hermetiques-112474727.html