La franc-maçonnerie à Cuba 27 janvier, 2020
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireA Cuba, la Franc-Maçonnerie, comme ailleurs dans les pays colonisés, est arrivée avec les colons de la Conquista, après la « découverte » du « nouveau monde » par les pays d’Europe. Or, même si, comme dans bien dans d’autres endroits, certains frères ont su l’instrumentaliser pour développer leurs juteuses affaires, c’est cependant au nom de ses valeurs que d’autres frères ont lutté, justement, contre la colonisation, et contre l’esclavage dont les colons européens tiraient profit.
LES ORIGINES ANGLAISES ET FRANÇAISES DE LA FRANC-MAÇONNERIE SOUS LA CONQUISTA :
Dans les vieux murs d’enceinte de La Havane, certains voient des symboles maçonniques qui témoigneraient d’une activité maçonnique antérieure à celle dont il reste des traces.
Ces premières traces datent de plus de deux siècles, et sont un certificat d’accès au grade de Maître, datant de 1763 au nom d’ Alexander Cockburn. En effet, la prise de La Havane par les Anglais avait eu lieu en 1762. Les Espagnols occupants leur avaient cédé depuis 1661 le monopole de la traite des esclaves, et les Anglais développèrent le commerce, dont celui des esclaves, avec l’Amérique du Nord. La Franc-Maçonnerie, anglaise, est donc arrivée avec eux.
Quand les Anglais abandonnent l’île 11 mois plus tard, toute trace d’activité maçonnique disparaît durant 8 ans.
Jusqu’en en 1771, avec l’arrivée de colons Français d’Haïti et de leurs esclaves qui fuyaient vers Cuba une révolution dans ce pays… Ils fondèrent 4 loges, toujours d’obédience anglaise, qui furent rapidement transférées en Louisiane, mais dont deux rues de La Havane portent encore les noms : Amistad et Concordia.
LE ROLE DE LA FRANC-MACONNERIE DANS LA LIBERATION DE LA DOMINATION ESPAGNOLE ET LA FIGURE DE JOSE MARTI.
La Franc-Maçonnerie était persécutée par l’Eglise et, en 1812 l’occupant espagnol publia un décret qui en faisait un délit d’état. Celle-ci a donc eu, pendant cette période, une activité clandestine dont il reste peu de traces.
En 1818, l’Espagne acquiert un régime constitutionnel qui donne plus de légitimité à la Maçonnerie, et plusieurs loges sont fondées à Cuba.. Les loges et les obédiences luttent entre elles: ainsi se constitue la Gran Logia Soberana en rébellion contre l’hégémonie que veut avoir le Gran Oriente Nacional de España .
Les luttes des loges et des obédiences sont traversées par les prises de position, entre autres, sur l’indépendance par rapport à l’Espagne. Elles sont aussi dûment infiltrées par les Espagnols occupants, qui traînent alors en justice pour “conspirationnisme” leurs propres frères partisans de l’indépendance de l’île .
En 1834, la Franc-Maçonnerie est à nouveau interdite par l’Espagne et entre à nouveau dans la clandestinité pendant un peu plus de vingt ans, laissant donc peu de traces. Elle revient à la lumière en 1860, avec la naissance de nombreuses loges qui se réunissent au sein de la “Gran Logia” en 1871. Elle revient aussi avec ses luttes internes pour ou contre l’indépendance de l’île par rapport au colon espagnol.
En 1862 est fondé « Le Grand Orient de Cuba et des Antilles », obédience qui comprenait beaucoup de partisans de l’indépendance de l’île et avait un rôle formateur dans ce sens auprès de la jeunesse cubaine. Le premier degré avertit:
« Il pourrait arriver que vous soyez amené à devoir défendre la vertu, l’innocence ou la patrie, les armes à la main et il ne faudra alors ni reculer ni trembler ». Au 27° degré, le Maçon doit « défendre ou, si besoin, conquérir la souveraineté du peuple, la liberté du travail, la liberté religieuse et celle des personnes, la souveraineté de la nation, le droit de réunion et l’égalité sociale »,
Le Suprême Conseil des Etats Unis déclare alors l’obédience illégale pour défaut de patente réglementaire.
Mais le grain était semé et c’est de cette obédience que seront issus nombre de frères qui combattront pour l’Indépendance, dont Carlos Manuel de Céspedes qui déclencha, en libérant ses esclaves, et avec leur concours, la première guerre d’indépendance, laquelle débuta en 1868 et dura 10 ans..
Et échoua. La maçonnerie est alors à nouveau violemment combattue par l’armée d’occupation et ceux qui la soutiennent. Nombre de frères sont fusillés par l’occupant espagnol. Cespedes, qui a été Vénérable Maitre de la loge Buena Fé et président de Cuba durant 5 ans, est condamné alors qu’il est déjà mort à 11 ans de prison, pour le seul délit d’avoir été Franc-Maçon!
La dernière “guerre d’indépendance” recommence en 1895, avec la figure éminente de José Marti.
José Marti est actuellement considéré comme l’âme de la nation cubaine, et la chanson dont ses vers composent les paroles, « la Guantanamera », comme l’hymne non officiel du pays.
José Marti a été initié en 1871 en Espagne à Madrid dans la loge Caballeros Cruzados Nº 62, Gran Oriente Lusitano Unido, dont il a été secrétaire. Ces loges étaient connues comme indépendantistes et travaillaient plus ou moins dans la clandestinité. La loge madrilène de Marti, considérée comme un repaire de Cubains indépendantistes, a été fermée.
Le Gran Oriente Lusitano Unido sétait fixé comme but « l’instruction au moyen de la parole et de la publication, l’enseignement à ses semblables de ses devoirs et de ses droits comme individu ». José Marti enseignait la nuit les Espagnols pauvres qui ne pouvaient se payer de l’instruction. L’ordre, dont le siège était au Portugal, semble avoir compris des sœurs dans ses rangs, et était opposé à l’esclavage.
A Santiago de Cuba, la statue qui représente José Marti, et dont le socle est orné de l’équerre et du compas, l’unit au Frère Carlos Manuel de Cespedes, puisqu’elle est érigée sur la place Cespedes. Tous deux ont combattu et donné leur vie pour l’indépendance de Cuba,
Buste de José Marti à Santiago de Cuba, place Manuel de Cespedes
José Marti a écrit, à un ami, avant de mourir peu après : « Je suis désormais chaque jour en danger de donner ma vie pour mon pays et pour mon devoir (…) d’empêcher à temps, par l’indépendance de Cuba, que les États-Unis ne s’étendent dans les Antilles et ne s’abattent, avec ce surcroît de force, sur nos terres d’Amérique. Tout ce que j’ai fait jusqu’à ce jour et tout ce que je ferai, c’est pour ça.»
La dernière guerre d’indépendance fut victorieuse en ce sens qu’elle arracha Cuba à l’Espagne.
Mais ce fut au profit des États-Unis, qui étaient entrés en guerre au côté de l’Espagne. Celle-ci leur a cédé Cuba, lors d’un traité signé à Paris ( ?), et les Etats-Unis « accordèrent » à l’île l’indépendance… en échange de l’installation de la base militaire US de Guantánamo… (Amendement Platt à la nouvelle constitution de Cuba)
En I902 Indépendance de Cuba est proclamée, et le « drapeau à l’étoile solitaire », dessiné par le frère Narciso López, flotte pour la première fois à La Havane.
ENTRE L’INDEPENDANCE FACTICE ET LA REVOLUTION
Ensuite, c’est, pendant plus de 50 ans, une succession de dictatures soutenues par les États-Unis et de tentatives échouées pour les renverser, au cours desquelles de nombreux maçons Cubains perdent la vie.
La Maçonnerie, exsangue, pense surtout à sa survie. Elle voit dans la jeunesse la seule possibilité de survie de ses idéaux et de leur mise en œuvre. Or cette jeunesse cubaine est en train de sombrer dans l’ignorance, la corruption, et autres vices encouragés par les dictatures qui n’ont pour objet que de permettre de faire de Cuba un paradis pour les mafieux, avec tous leurs petits et grands commerces irrespectueux des êtres humains, un autre Las Vegas avec casinos, drogue, armes, prostitution, etc…
La Maçonnerie cubaine entame alors un travail de transmission et de formation dirigé vers la jeunesse et, en 1936, naît la Asociacion de jovenes
Esperanza de la fraternidad (Association pour les jeunes. Attente de Fraternité) (http://es.wikipedia.org/wiki/Asociaci%C3%B3n_de_J%C3%B3venes_Esperanza_de_la_Fraternida ) pour les jeunes de 14 à 21 ans. L’AJEF devient ensuite internationale, et est présente actuellement au Mexique.
La Révolution Cubaine aura lieu 5 ans plus tard
LA FRANC-MAÇONNERIE ET LA REVOLUTION
Lors de la Révolution Cubaine, les biens des Maçons, leurs temples, quand ils sont grands et luxueux, sont confisqués et redistribués. Et, comme tous les Cubains plus aisés que les Cubains les plus pauvres, tandis que ceux-ci peuvent enfin manger à leur faim, les maçons deviennent plus pauvres eux aussi, car obligés de partager. Certains d’entre eux sont heureux car ils trouvent cela en accord avec la devise maçonnique de liberté – égalité – fraternité, tandis que d’autres émigrent, souvent à Miami.
Dans la Cuba révolutionnaire, cependant, les Francs-Maçons ne sont pas persécutés en tant que maçons, car les Cubains leur savent gré d’avoir souvent donné leur vie pour la liberté de leur île.
LA FRANC-MAÇONNERIE A CUBA EN 2010
Il existe, à La Havane, un Institut d’Etudes Maçonniques qui promeut et encourage la recherche sur l’histoire de la maçonnerie. Cet institut dépend du même organisme que les religions. Il est vrai que la Gran Logia semble très largement majoritaire à Cuba et que celle-ci, étant une obédience fidèle à ses origines anglaises, prête serment sur la Bible. D’autres ordres prêtent serment sur un livre aux pages vierges de toute écriture,
La Gran Logia, fondée en 1881, comprend actuellement à Cuba 316 loges (dont 111 rien qu’à La Havane) et 29110 membres. Seule la « Gran Logia » apparaît sur le net.
Une partie des Cubains qui la composent sont des Cubains qui se disent en exil et habitent à Miami. où Ils disposant de nombreux serveurs informatiques aux USA. Ils s’appellent La Gran Logia « En el exterior » et affirment que la raison de cette activité « à l’extérieur » est due au manque de liberté « à l’intérieur » (de l’île), et que leurs efforts sont tournés vers ceux qui quittent Cuba.
Une autre partie est restée dans l’île, avec un site internet officiel qui semble migrer de Cuba vers les USA. et un immeuble à La Havane.
En 2011 la Gran Logia semble agitée de nombreux remous, et est en restructuration. Selon « La columna », organe de maçons « de l’extérieur », il s’agit de trouver un terrain d’entente entre les deux parties : http://www.desdecuba.com/mason/
Le Grand Orient de Francea passé des accords avec La Gran Logia il y a quelques années, mais ceux-ci sont tombés en désuétude, compte tenu d’une trop grande différence entre les deux obédiences : serment sur la bible, non-reconnaissance des femmes par la Franc-Maçonnerie…
Il existe à Cuba, une obédience féminine, « Les filles de l’Acacia», comprenant 2 000 à 3 000 soeurs qui s’expriment sur le site de « la Columna » (http://www.desdecuba.com/mason/?p=2890). Cette obédience, créée par Gabriel garcía Galán, Grand Maïtre de la Gran Loggia,n’est pas reconnue, bien sûr, par la Gran Logia qui ne reconnaît pas les soeurs mais certains frères militent pour qu’elle le soit. Sur « La Columna », il y a une page consacrée à la Gran Logia :
http://www.desdecuba.com/mason/?p=179; Par ailleurs, les « filles de l’acacia » sont, comme les « damas de blanca », entièrement vêtues de blanc.
Le Droit Humain, obédience internationale et mixte, où hommes et femmes sont réunis, n’existe pas à Cuba.
Le Gran Oriente Lusitano Unido, où a été initié José Marti semble renaître, mais au Portugal,
CONCLUSION
La Franc-Maçonnerie semble toujours aussi divisée entre ceux qui l’instrumentalisent pour exploiter d’autres êtres humains et ceux qui cherchent à mettre en œuvre ses valeurs de fraternité.
Il est difficile aussi de mesurer l’importance que tiennent pour la franc-maçonnerie cubaine, d’origine européenne, les traditions culturelles apportées par les esclaves africains qui ont totalement remplacé pour les colons les Indigènes locaux, totalement exterminés et dont plus un seul descendant ne survit. En effet, ces traditions d’origine africaine, se sont étroitement mêlées, dans l’île métissée, aux traditions espagnoles, françaises et anglaises imposées durant plusieurs siècles.
A Cuba, à l’extérieur du temple maçonnique de Viñales, sont inscrites ces paroles de José Marti :
La maçonnerie n’est que la mise en oeuvre de la pensée autour de la liberté
Travailler de manière irréprochable, perfectionner l’exercice de la liberté, préparer les citoyens à la vie publique, soutenir la réalisation de toute idée noble, voilà, sans rien d’anonyme ni de caché, quels sont les mystères de l’ordre maçonnique.
La maçonnerie n’a pas plus de secrets que l’intelligence et l’honneur. Le fardeau des passions malsaines est laissé à l’entrée et on s’applique à oeuvrer de manière irréprochable en son sein.
Documents :
En français :
La fraternité par Leonardo Padura Fuentes : http://cubasilorraine.over-blog.org/article-la-fraternite-par-leonardo-padura-fuentes-61907502.html
En espagnol :
Interview d’un Maçon Cubain ;
http://www.bohemia.cu/2003/dic/01semana/sumarios/especiales/articulo1.html
La Gran Logia à La Havane : http://www.granlogiadecuba.co.cu/
La La Gran Logia « en exil http://www.masoneriacubana.com/inicio.html
« La colmena » ::http://www.desdecuba.com/mason/ et son portail :
http://www.desdecuba.com/ (où l’on trouve aussi, entre autres, un lien pour le site de Yoani Sanchez)
Le document d’un Grand Maïtre de la Gran Logia en 1959 :
http://www.visionmasonica.org/mensajes%20anuales.htm
Histoire de la maçonnerie :
http://www.habanaradio.cu/singlefile/?secc=59&subsecc=59&id_art=2007010110212
Passé et présent de la Maçonnerie à Cuba, vus de « l’extérieur » :
http://cubaalamano.net/sitio/promocion/enfpp.htm
SOURCE : http://cubasilorraine.over-blog.org/article-la-franc-ma-onnerie-a-cuba-66055168.html
Cagliostro et la franc-maçonnerie lyonnaise 9 décembre, 2019
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireCagliostro et la franc-maçonnerie lyonnaise 1
Article publié par EzoOccult le Webzine d’Hermès et mis à jour le : 4 décembre 2019
Cagliostro et la franc-maçonnerie lyonnaise 1 – première partie, par Jean Bricaud.
Étrange personnage, que les uns ont pris pour un homme de génie et les autres pour un banal escroc, traversa la fin du XVIIIe siècle, remplissant le monde du bruit de ses prodiges : Joseph Balsamo, plus connu sous le nom de comte de Cagliostro. Il s’entourait volontairement de mystère et dissimulait les premières années de sa jeunesse, médiocrement honorables.
Né à Palerme en 1743, il était entré à l’âge de treize ans dans un ordre de religieux gardes-malades, les Benfratelli, où il avait pris l’habit de novice. Son inconduite lui ayant attiré bientôt les réprimandes les plus sévères, il avait dû, à la suite de diverses aventures quitter le couvent et Palerme. Il commença à parcourir le monde, étudia la chimie, la médecine, les sciences occultes, et, grâce à son intelligence, conquit en Europe la réputation d’un homme extraordinaire. Il alla de Rome à Barcelone, à Madrid, à Londres, à Varsovie, à Saint-Pétersbourg, entouré d’une réputation mystérieuse. Partout la curiosité s’éveillait à son sujet : on parlait de guérisons merveilleuses, d’évocations fantastiques, de découvertes importantes, d’une puissance complète de divination.
Cette renommée le précédait lorsqu’il vint de Russie en France et arriva à Strasbourg, au commencement de 1780.
Une foule énorme s’était portée à sa rencontre, et quand il parut, une longue acclamation s’éleva ; son entrée fut un vrai triomphe.
Il guérissait toutes les maladies sans daigner accepter la moindre rétribution de ceux de ses clients qui étaient riches ; il donnait de l’argent à ceux qui étaient pauvres (Funck-Brentano, l’Affaire du Collier).
Il prétendait posséder la science des anciens prêtres de l’Égypte.
Sa conversation roulait d’ordinaire sur trois points : 1° la médecine universelle dont il connaissait les secrets ; 2° la Maçonnerie égyptienne qu’il voulait restaurer en Europe ; 3° la pierre philosophale au moyen de laquelle il transmuait tous les métaux imparfaits en or fin. Ainsi, il apportait à l’humanité par sa médecine universelle, la santé du corps ; par la Maçonnerie égyptienne santé de l’âme, et, par la pierre philosophale, des richesses infinies. C’étaient là ses grands secrets, car il en avait beaucoup d’autres, mais de moindres importances.
Sa réputation était immense, et il réussit à éclipser pour un moment toutes les célébrités contemporaines. Dans le peuple, dans la bourgeoisie, chez les grands et surtout à la Cour, l’admiration alla pour lui jusqu’au fanatisme. On ne l’appelait que le divin Cagliostro. Son portrait était partout, sur les tabatières, sur les bagues et jusque sur les éventails des femmes. On posa même sur les murailles des affiches où l’on rappelait que Louis XVI avait déclaré coupable de lèse-majesté quiconque ferait injure à Cagliostro.
Nous avons dit qu’il vint en France en 1780. Il resta trois ans à Strasbourg, où il fit la connaissance du prince cardinal de Rohan. Au milieu de 1783, il fit un voyage à Rome, Naples, Florence et Antibes. Le 1er décembre 1783, il s’installa à Bordeaux. Les guérisons qu’il fit dans cette ville passèrent pour miraculeuses. Les malades affluèrent. La police fut obligée d’organiser un service d’ordre autour de sa maison pour éviter des désordres parmi la foule qui s’y précipitait. Aux jours de consultation, 8 ou 10 soldats montaient la garde à la porte et dans l’escalier.
Après être resté dix mois à Bordeaux, il se dirigea vers Lyon où il fut reçu par les francs-maçons avec de grands honneurs.
* * *
Il arriva à Lyon le 1er novembre 1784. Il y resta six mois pendant lesquels il déclara ne pas vouloir s’occuper de médecine, mais entreprendre de réformer la franc-maçonnerie suivant le rite égyptien dont il avait, disait-il, retrouvé les éléments dans l’intérieur des Pyramides.
Depuis plusieurs années, il s’était fait, en effet, le propagandiste zélé d’une maçonnerie nouvelle, dite Maçonnerie égyptienne, dont avait trouvé l’organisation et les détails non pas dans les Pyramides, comme il le disait, mais à Londres, dans les manuscrits d’un nommé Georges Couston, que le hasard lui avait mis entre les mains. Ces manuscrits exposaient un système maçonnique mêlé de magie et de superstition. Cagliostro résolut de créer sur le plan de ce Manuscrit un nouveau rite, en écartant, disait-il, tout ce qu’il jugeait impie ou superstitieux dans la doctrine qu’ils contenaient.
Déjà il avait établi une première loge à Strasbourg, en 1780. Son but était, expliquait-il, de conduire ses disciples à la perfection par une double régénération physique et morale. Il obtenait la première, grâce à la découverte d’une matière donnant la santé et l’éternelle jeunesse ; la seconde, par l’application du pentagone ou feuille vierge « sur laquelle les anges ont gravé leurs chiffres et leurs sceaux », et qui restituait à l’homme l’innocence primitive perdue par le péché originel.
Aucune religion n’était exclue. Les seules conditions imposées aux adeptes étaient de croire en Dieu, à l’immortalité de l’âme et (pour les hommes) d’avoir été admis dans la Maçonnerie ordinaire.
Les pratiques de son rite étaient un mélange de cérémonies religieuses, de réunions mondaines, d’opérations cabalistiques et d’évocations par lesquelles il correspondait avec les esprits et les anges.
La hiérarchie comprenait trois grades : apprenti, compagnon et maître égyptien. Les maîtres égyptiens prenaient les noms des anciens prophètes et les femmes — car elles étaient admises — ceux des sibylles. Cagliostro était lui-même le Grand Maître du Rite et s’appelait le Grand Kophte, mais le duc de Luxembourg-Montmorency avait le titre de grand maître protecteur de la Maçonnerie égyptienne.
Nous avons dit que le principal but du voyage de Cagliostro à Lyon était de chercher à y implanter son Rite égyptien. Dans ce but il visita d’abord la loge du Parfait-Silence, mais n’y obtint qu’un succès de curiosité. Il en fut autrement à la loge la Sagesse, du rite de la Haute Observance, dans laquelle il fut reçu avec de grands honneurs, sous la voûte d’acier. Il monta sur le trône du Vénérable, et ayant invoqué l’assistance divine, il prononça un long discours sur l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et le respect dû aux souverains. Plusieurs membres de la Sagesse témoignèrent le désir de connaître sa doctrine d’une façon plus approfondie. À cet effet, Cagliostro leur enjoignit de préparer la loge selon son cérémonial, pour le lendemain, de choisir douze maîtres et une petite fille qu’il appelait une colombe.
Le lendemain, il inaugura la séance par un discours dans lequel il démontra que tout homme doit être un Apôtre de Dieu, prêcher le bien et fuir le mal, et que, comme les apôtres avaient toujours pratiqué cette maxime, de même, étant douze comme eux, ils devaient tenir la même conduite, être ses douze apôtres et promettre avec serment de se conformer à tout ce qu’il leur imposerait.
Il leur fit alors prêter le serment prescrit par son rite. Ensuite, « je leur prédis (ce sont ses propres paroles extraites de la Procédure) que, de même que parmi les douze Apôtres, il y en avait eu un qui avait trahi Jésus-Christ, il s’en trouverait un aussi parmi eux qui trahirait la Société : ils déclarèrent que cela ne pouvait pas arriver ; mais je leur répétai deux fois la même prédiction, ajoutant que ce traître serait puni par la main de Dieu ». Il passa ensuite aux « travaux » de la colombe, qui s’exécutèrent soit à l’aide d’une carafe dans laquelle l’enfant apercevait des anges et des scènes prophétiques, soit derrière un paravent d’où elle répondait aux questions qui lui étaient posées, questions connues de celui seul qui l’interrogeait.
Ces expériences eurent le plus grand succès ; les anges descendirent et apparurent, en témoignage de l’assistance que Dieu prêtait à au Grand Kophte. On juge de l’étonnement des maçons lyonnais à la vue de tels phénomènes ; mais leur surprise augmenta encore lorsque, le lendemain, ils constatèrent la désertion d’un des membres de la loge.
Cet homme, affirma plus tard Cagliostro, au cours de son interrogatoire, fut bientôt puni par la main de Dieu, car, quelques mois après, on lui vola tout ce qu’il possédait, et de riche qu’il était, il devint misérable.
Ceux qui étaient restés fidèles prièrent Cagliostro de fonder à Lyon une Loge Mère du Rite égyptien : « J’instituai donc, dit-il, et je fondai dans ce lieu une loge du Rite égyptien, sous le nom de Loge Mère ; elle fut appelée ainsi, parce qu’elle devait avoir la primauté sur toutes les autres loges dont elle devait être la mère et la maîtresse. » (Procédure contre Joseph Balsamo, instruite à Rome en 1790).
La Loge Mère du Rite égyptien fut appelée la Sagesse Triomphante. Elle fut installée très luxueusement, avec un local distinct pour chacun des trois grades, d’apprenti, de compagnon et de maître.
Cagliostro l’inaugura lui-même avec un pompeux cérémonial. Il délégua ensuite ses pouvoirs de grand maître à deux vénérables à laissa l’original de son Rituel de la Maçonnerie égyptienne muni, au commencement et à la fin, de son sceau représentant un serpent percé d’une flèche.
Ces délégués reçurent également de lui la patente d’institution suivante que nous reproduisons in extenso :
« GLOIRE, UNION, SAGESSE, BIENFAISANCE, PROSPÉRITÉ.
Nous, Grand Kophte, fondateur et grand maître de la Haute Maçonnerie égyptienne dans toutes les parties orientales et occidentales du globe, faisons savoir à tous ceux qui verront ces présentes que, dans le séjour que nous avons fait à Lyon, beaucoup de membres de cet Orient, suivant le rite ordinaire et qui porte le titre de SAGESSE, nous ayant manifesté l’ardent désir qu’ils avaient de se soumettre à notre Gouvernement et de recevoir de nous les lumières et les pouvoirs nécessaires pour connaître et propager la maçonnerie dans sa vraie forme et dans sa primitive pureté, nous nous sommes rendu à leurs vœux, persuadés qu’en leur donnant des signes de notre bienveillance, nous aurons la douce satisfaction d’avoir travaillé pour la gloire de l’Éternel et pour le bien de l’humanité.
Sur ces motifs, après avoir suffisamment établi et vérifié auprès du Vénérable et de beaucoup de membres de ladite loge le pouvoir et l’autorité que nous avons à cet effet, avec le secours de ces mêmes frères, nous fondons et créons, à perpétuité, à l’Orient de Lyon, la présente loge égyptienne, et nous la constituons Loge Mère par tout l’Orient et l’Occident, lui attribuant pour toujours le titre distinctif de SAGESSE TRIOMPHANTE et nommant pour ses officiers perpétuels et inamovibles :
- N. vénérable et N. pour son substitut.
- N. orateur et N. pour son substitut.
- N. garde des sceaux, archiviste et trésorier et N. pour son substitut.
- N. grand inspecteur et maître des cérémonies et N. pour son substitut.
Nous accordons, une fois pour toutes, à ces officiers le droit et le pouvoir de tenir loge égyptienne avec les frères soumis à leur direction, de faire toutes les réceptions d’apprentis, de compagnons et maîtres maçons égyptiens, d’expédier les attestations, de tenir des relations et des correspondances avec tous les maçons de notre rite et avec les loges dont ceux-ci sont membres, en quelque lieu de la terre qu’elles soient situées, et d’adopter, après l’examen et avec les formalités prescrites par nous, les loges du rite ordinaire, qui désireront embrasser notre institution ; en un mot, d’exercer généralement tous les droits qui peuvent appartenir et appartiennent à une loge égyptienne juste et parfaite, qui a le titre, les prérogatives et l’autorité de maîtresse loge.
Nous ordonnons au vénérable, aux maîtres, aux officiers membres de la loge, d’avoir un soin continuel et une attention scrupuleuse pour les travaux de la loge, afin que les réceptions et généralement toutes les autres fonctions se fassent conformément aux règlements et aux statuts que nous avons expédiés séparément et munis de notre signature et du sceau de nos armes.
Nous ordonnons encore à chacun des frères de marcher constamment dans le sentier étroit de la vertu et de montrer, par la régularité de sa conduite, qu’il aime et connaît les principes et le but de notre ordre.
Pour donner de l’authenticité aux présentes, nous les avons signées de notre main, et nous avons appliqué le grand sceau que nous avons accordé à cette Loge Mère, de même que notre sceau maçonnique et notre cachet profane :
Donné à l’Orient de Lyon. »
Cagliostro et la franc-maçonnerie lyonnaise – première partie, par Jean Bricaud.
Revue d’histoire de Lyon, 1910.
Illustration : Fondo Antiguo de la Biblioteca de la Universidad de Sevilla from Sevilla, España [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons
Cagliostro et la franc-maçonnerie lyonnaise 2 – seconde partie, par Jean Bricaud.
En l’absence de Cagliostro, les deux vénérables devaient présider la loge et y faire des travaux avec les pupilles (jeunes garçons) et les colombes (jeunes filles). À cet effet, il leur communiqua son pouvoir qu’il avait, disait-il, reçu de Dieu, et sans lequel ils n’auraient pu réussir.
Le premier vénérable de la Sagesse Triomphante était le banquier Saint-Costard qui, déjà, à plusieurs reprises, avait été vénérable de la loge la Sagesse.
Avant son départ de Lyon, Cagliostro reçut des membres de la Sagesse Triomphante, pour lui et pour sa femme, des tabliers et autres symboles de la maçonnerie, tous richement brodés et ornés d’argent, d’or et de pierreries.
La consécration de la loge, dont le principal ornement était une statue du maître, eut lieu quelque temps après le départ de Cagliostro. Elle fut célébrée aussi solennellement que la consécration d’une église. Cagliostro envoya de Paris deux députés chargés de présider à sa place et de donner toutes les instructions nécessaires pour la cérémonie.
Elle fut très longue. Les adeptes, vêtus de blanc, un voile noir sur la tête, devaient rester en adoration, en se reposant une heure sur sept, jusqu’à ce que la colombe, enfermée dans un tabernacle, eût vu, dans une carafe, Moïse ou le Grand Kophte apparaître au milieu d’un nuage bleu et déclarer que le ciel était satisfait. À ce moment seulement, l’assistance pouvait rejeter les voiles de deuil et séparer.
L’adoration dura cinquante-quatre heures.
Voici d’ailleurs la lettre qu’un des adeptes écrivit à Cagliostro, qui se trouvait alors à Paris, pour lui donner quelques détails sur la consécration du nouveau local :
« Monsieur et Maître, rien ne peut égaler vos bienfaits, si ce n’est la félicité qu’ils nous procurent. Vos représentants se sont servis des clefs que vous leur avez confiées ; ils ont ouvert les Portes du grand temple, et nous ont donné la force nécessaire pour faire briller votre grande puissance.
L’Europe n’a jamais vu une cérémonie plus auguste et plus sainte ; mais nous osons le dire, Monsieur, elle ne pouvait avoir de témoins plus pénétrés de la grandeur du dieu des dieux, plus reconnaissants de vos sublimes bontés.
Vos maîtres ont développé leur zèle ordinaire, et ce respect religieux qu’ils portent toutes les semaines aux travaux intérieurs de notre loge. Nos compagnons ont montré une ferveur, une piété noble et soutenue, et ont fait l’édification des deux frères qui ont eu l’honneur de vous représenter. L’adoration et les travaux ont duré trois jours et, par un concours remarquable de circonstances, nous étions réunis au nombre de 27, dans le temple ; sa bénédiction a été achevée le 27, et il y a eu cinquante-quatre heures d’adoration.
Aujourd’hui notre désir est de mettre à vos pieds la trop faible expression de notre reconnaissance. Nous n’entreprendrons pas de vous faire le récit de la cérémonie divine dont vous avez daigné nous rendre l’instrument ; nous avons l’espérance de vous faire parvenir bientôt ce détail par un de nos frères, qui vous le présentera lui-même. Nous vous dirons cependant qu’au moment où nous avons demandé à l’Éternel un signe qui nous fît connaître que nos vœux et notre temple lui étaient agréables, tandis que notre maître était au milieu de l’air, a paru sans être appelé le premier Philosophe du Nouveau Testament. Il nous a bénis après s’être prosterné devant la nuée bleue dont nous avons obtenu l’apparition, élevé sur cette nuée dont notre jeune colombe n’a pu soutenir la splendeur, dès l’instant qu’elle est descendue sur la terre.
Les deux grands prophètes et le législateur d’Israël nous ont donné des signes sensibles de leur bonté et de leur obéissance à vos ordres : tout a concouru à rendre l’opération complète et parfaite autant qu’en peut juger notre faiblesse.
Vos fils seront heureux, si vous daignez les protéger toujours et les couvrir de vos ailes ; ils sont encore pénétrés des paroles que vous avez adressées du haut de l’air à la colombe qui vous implorait pour elle et pour nous : dis-leur que je les aime et les aimerai toujours.
Ils vous jurent eux-mêmes un respect, un amour, une reconnaissance éternels, et s’unissent à nous pour vous demander votre bénédiction ; qu’elle couronne les vœux de vos très soumis, très respectueux fils et disciples.
Le frère aîné : ALEXANDRE TER… »
LIRE Le Catéchisme de l’Eglise Gnostique 2Nous ne possédons pas le texte de la réponse que fit Cagliostro aux membres de la loge de Lyon ; nous savons seulement qu’il leur affirma que, s’ils l’avaient vu en cette occasion dans les nuages, après sa mort, ils le verraient de même un jour dans sa gloire.
Il nous reste maintenant à examiner le rôle joué dans la maçonnerie française par le Rite égyptien et principalement par sa Mère-Loge, la Sagesse Triomphante.
Disons d’abord que le Rite égyptien ne fut pas reconnu par tous les autres Rites pratiqués en France. C’est ainsi que, quelques mois après la fondation de la Sagesse Triomphante, la Mère-Loge du Rite écossais philosophique ou Mère-Loge écossaise de France sous le nom de de Saint-Alexandre-d’Ecosse et du Contrat-Social réunis, arrêta qu’elle ne reconnaissait pas le Rite égyptien et qu’il serait adressé une circulaire aux loges et aux chapitres du régime philosophique pour les inviter à se défier des novateurs en maçonnerie, « lesquels sont d’autant plus dangereux qu’ils éloignent les véritables maçons du but auquel doivent tendre les frères de l’Ordre ». Et comme l’un de ses membres, le frère Devismes, devrait se rendre à Paris pour rendre compte de sa conduite.
Il en fut tout autrement du rite des Elus-Coëns (rite de Martinez Pascalis) ainsi que du régime des Philalètes ou chercheurs de la vérité, nouveau rite fondé par Savalette de Langes, qui avait installé à Paris la loge des Amis réunis dans le but de grouper les hauts maçons et illuminés, disciples de Swedenborg, de Pascalis, de Saint-Martin et de Weishaupt.
Le 24 août 1784, les Philalètes avaient décidé la réunion d’un Convent fraternel où se rencontreraient des représentants de tous les rites maçonniques, et qui aurait pour but principal d’étudier l’origine et la nature de la science maçonnique, ses rapports avec les sciences connues sous le nom de Sciences occultes ou secrètes enfin, de décider lequel était des régimes actuels le meilleurs à suivre, non comme coordination générale, mais pour faire faire aux disciples de prompts et utiles progrès dans la vraie science maçonnique.
Le Convent devait avoir lieu en janvier 1786. Mais, dans la suite, le Comité d’organisation décréta qu’il serait avancé d’une année, parce que le fameux Cagliostro étant en France, on en profiterait pour lui demander de venir exposer le système de son Rite égyptien.
On le voit, les Philalètes attachaient au Rite égyptien une très grande importance, et voyaient dans Cagliostro une des plus hautes personnalités de la Franc-Maçonnerie.
La proposition de convoquer Cagliostro avait été adoptée par le Comité organisateur, le 10 février 1785. Ce fut l’élu-coën Dessales, qui fut chargé de se rendre à Lyon, afin de savoir par Saint-Costard, vénérable de la Sagesse Triomphante, les intentions de Cagliostro. Il en rapporta la promesse que Cagliostro se rendrait au Convent s’il y était invité.
Le Convent fut ouvert le 19 février 1785, et le 10 mars le Comité organisateur écrivit officiellement à Cagliostro, par l’intermédiaire de Beyerlé, pour l’inviter à venir développer sa doctrine. Mais en dépit des promesses de Saint-Costard, Cagliostro ne se rendit pas à cette convocation. Il se contenta d’envoyer un manifeste emphatique qui, daté du 1er de l’an 5555, fut expédié le 6 avril par la Sagesse Triomphante. Ce manifeste était ainsi conçu :
LIRE Aleister Crowley & la Franc-Maçonnerie« Le Grand Maître inconnu de la maçonnerie véritable a jeté les yeux sur les Philalètes.
Touché de leur piété, ému par l’aveu sincère de leurs besoins, il daigne étendre la main sur eux et consent à porter un rayon de lumière dans les ténèbres de leur temple.
Ce sera par des actes et des faits, ce sera par le témoignage des sens qu’ils connaîtront Dieu, l’homme et les intermédiaires spirituels créés entre l’un et l’autre, connaissance dont la vraie maçonnerie offre les symboles et indique la route. Que les philalètes donc embrassent les dogmes de cette maçonnerie véritable, qu’ils se soumettent au régime de son chef suprême, qu’ils en adoptent les constitutions. Mais avant tout, le sanctuaire doit être purifié ; les Philalètes doivent apprendre que la lumière peut descendre dans le temple de la foi, et non dans celui de l’incertitude. Qu’ils vouent aux flammes ce vain amas de leurs archives ! Ce n’est que sur les ruines de la tour de confusion que s’élèvera le temple de la Vérité. »
Ce manifeste fut suivi d’une lettre de la Sagesse Triomphante, insistant pour que le Convent se pliât aux exigences de Cagliostro : « Ah ! bénissez, heureux Philalètes, le jour où vous attirâtes sur vous les regards de notre Maître, où il vous adressa les paroles de joie et de consolation contenues dans l’écrit ci-joint que nous vous envoyons de sa part. »
Un peu surpris par le ton du manifeste et par le lyrisme de la lettre, le Convent écrivit sans retard (le 12 avril) aux frères de Lyon pour leur demander une réponse plus précise et plus claire.
La réponse ne se fit point attendre. Elle est datée du 13e jour du 2e mois de l’an 5555 et porte au bas la signature hiéroglyphe de Cagliostro, ainsi que les signatures véritables de Montmorency, prince de Luxembourg, grand maître protecteur ; Laborde, grand inspecteur ; Saint-James, grand chancelier ; Devismes, grand secrétaire.
Les signataires de cette lettre déclaraient :
« Nous vous avons offert la vérité. Vous l’avez dédaignée. Nous donnons et vous avez voulu nous prescrire comment et à qui nous devons donner ; vous avez voulu gouverner notre marche dans une carrière où vous n’avez pas encore fait le premier pas.
Nous retirons donc nos offres, et ainsi tombent tous les scrupules et toutes les incertitudes que vous inspiraient vos formes… »
Après avoir donné lecture de cette lettre au Convent, Savalette de Langes expliqua que Cagliostro avait demandé que le Convent adhérât à son rite et formât une loge de la Maçonnerie égyptienne. Cette demande avait été transmise à la loge des Amis réunis, centre du régime des Philalètes qui, seule, pouvait y faire droit, et la Sagesse Triomphante avait été invitée à nommer des délégués pour donner tous les éclaircissements compatibles avec ses devoirs.
Cagliostro avait alors répondu par la lettre dont Savalette de Langes venait de donner lecture, déclarant que puisque l’Assemblée cherchait à établir une distinction entre le Convent et le régime des Philalètes pour arriver par une voie détournée à sauver des archives, dont la destruction lui était demandée, toute relation devait cesser entre elle et lui.
Le Convent résolut de déléguer auprès de Cagliostro le baron de Gleichen, dans le but de lui faire observer que, formé pour un temps limité et pour une besogne spéciale de maçons de divers rites, de pays différents, le Convent ne pouvait s’ériger en loge permanente et que, d’autre part, il serait désirable que ceux qui voudraient être initiés n’eussent pas besoin, pour obtenir leurs grades de faire le voyage de Lyon.
LIRE Le Crata Repoa 2Cagliostro répondit qu’il daignait permettre aux Phialètes de conserver leurs archives, mais qu’il était indispensable qu’une délégation de trois frères allât prendre à Lyon « les constitutions avec pouvoir et puissance ».
Trois délégués du Convent partirent pour Lyon : les frères Marnezia, Raimond et de Paul. Plusieurs entrevues eurent lieu, au cours desquelles le Grand Maître du Rite égyptien exposa sa doctrine et son rite.
Dans un rapport adressé au Convent, à la suite de leur seconde entrevue, les trois délégués se déclarèrent enchantés de Cagliostro.
« Sa doctrine, dirent-ils, doit être regardée comme sublime et pure et, sans avoir parfaitement l’usage de notre langue, il l’emploie comme les prophètes s’en servaient autrefois. » Après une troisième entrevue, les délégués écrivirent de nouveau au Convent une lettre enthousiaste. Ils annoncèrent qu’ils avaient fait les premiers pas dans la carrière égyptienne, que Cagliostro leur avait communiqué, sous le sceau de la parole d’honneur, les enseignements du Rite égyptien et qu’ils avaient entrevu dans cette communication une interprétation sublime de la Maçonnerie.
Les choses semblaient donc aller pour le mieux, lorsque, convaincus sans doute qu’ils n’avaient qu’à ordonner pour être obéis, Cagliostro et la loge la Sagesse Triomphante crurent de nouveau devoir exiger la destruction des archives des Philalètes et l’adhésion du Convent au Rite égyptien.
Les mêmes objections se reproduisirent. Irrité, Cagliostro envoya, le 30 avril, au Convent cette lettre qui est une véritable excommunication :
« À la gloire du Grand Dieu,
Pourquoi le mensonge est-il toujours sur les lèvres de vos députés, tandis que le doute est constamment dans vos cœurs ? Ne vous excusez point, car, je vous l’ai déjà écrit, vous ne m’avez point offensé. Dieu seul peul décider entre vous et moi.
Tous dites que vous cherchez la vérité ; je vous la présentai et vous l’avez méprisée. Puisque vous préférez un amas de livres et d’écrits puérils au bonheur que je vous destinais et que vous deviez partager avec les élus ; puisque vous êtes sans foi dans les promesses du Grand Dieu ou de son ministre sur la terre, je vous abandonne à vous-mêmes et, je vous le dis en vérité, ma mission n’est plus de vous instruire. Malheureux Philalètes, vous semez en vain, vous ne recueillerez que de l’ivraie. »
Après lecture de cette lettre, le Convent, se jugeant suffisamment éclairé sur les véritables intentions de Cagliostro, rompit toute négociation.
Le Convent clôtura ses séances le 26 mai 1785.
Cagliostro quitta Lyon le mois suivant. Il se rendit à Paris où devait éclater, quelques mois plus tard, la fameuse affaire du Collier, affaire qui fit le plus grand tort à sa réputation et, par là même, au Rite égyptien.
Peu à peu, ses fidèles l’abandonnèrent, ses loges disparurent. En 1789, la Sagesse Triomphante était la seule loge du Rite égyptien qui existât encore. En effet, lorsque vers la fin du mois de mai de l’année 1789, Cagliostro se rendait à Rome, où il devait être arrêté par ordre de l’Inquisition, il fit en route la connaissance de jeunes Romains qui lui demandèrent de les initier dans le Rite égyptien. Il leur réclama cinquante écus pour la patente, qui devait être expédiée de Lyon.
Peu après l’arrestation de Cagliostro, son internement au château Saint-Ange et sa mort mystérieuse portèrent le dernier coup au Rite égyptien déjà bien compromis. La Sagesse Triomphante disparut. Ses membres se rallièrent aux autres rites et il ne resta plus rien de l’œuvre maçonnique de Cagliostro.
J.-B. BRICAUD.
Cagliostro et la franc-maçonnerie lyonnaise 2 – seconde partie, par Jean Bricaud. Revue d’histoire de Lyon, 1910.
Le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm: Voie d’Eveil 5 novembre, 2019
Posté par hiram3330 dans : Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireLe Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm: Voie d’Eveil … Partie 1
Publié le 16 décembre 2015 par Gérard Baudou-Platon
C’est la question que l’on pourrait bien se poser car la diversité des chemins initiatiques proposés par la Franc-maçonnerie Française, notamment, ne peut être que constatée. Qui trop embrasse mal étreint ? … Y auraient-ils une ou plusieurs explications à ce constat ? … La notion l’éveil en serait-elle une ?
Pour tenter de répondre nous allons :
1 : tenter de découvrir ce Franc-maçonnerie sous-tend,
2 : tenter d’aborder un des acteurs principal, animateur s’il en est de l’âme de ces espaces particuliers
3 : présenter très rapidement l’environnement Oriental lié à la notion d’éveil.
4 : examiner cette voie particulière qu’est le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm et vous laisser juge … Oui … Non ?
Partie 1 : Méditation sur « la Franc-maçonnerie »
Il est toujours difficile de donner une idée sur l’essence d’un Rite … et même d’en définir l’opérativité. Nous poserons comme incontournable de définir la première pour en supputer la seconde.
Si l’on ajoute l’examen d’un lien, en plus, avec une fonction d’éveil … alors la difficulté devient immense.
Pour initier cette méditation sur notre thème je ne résiste pas à citer la remarque d’une sœur qui souhaite se présenter comme anonyme mais qui écrit justement : « l’être éveillé s’est définitivement affranchi des apparences. Telle une âme vivant dans l’un ou l’autre monde il s’est totalement libéré des voiles de la matière, ce qui le rend capable de se vêtir à volonté d’une apparence ou d’une autre, tout en demeurant en permanence dans la lumière, dans la nature de l’esprit et la fusion des possibles. L’être vraiment éveillé sait qu’il n’y a pas plus de frontières entre les mondes, pas plus que de dimension spatiale et que tout se joue ici et maintenant, dans la lumière et dans une communion incessante avec l’absolu »
« C’est par sa conscience que le maçon est relié au divin »
Tentons, alors, d’être exhaustif …
Pour décrire l’essence d’un Rite, certains, feront référence à des liens initiatiques que leur histoire leur permet … vu sous cet angle tout sera, alors, possible … tout et son contraire.
Lorsque nous aurons classé le dit rite en « Judéo-chrétien », « Chrétien », « Egyptien », « Hermétique », « Primordial », « Primitif », « Laïc », …, aura-t’on fait œuvre d’analyse et de synthèse suffisante ? Rien n’est moins sûr … car les rites construisent des égrégores … et ceux-ci nous le savons dépendent largement de l’ouverture de conscience de celles et de ceux qui le créent et le servent.
Le rite dont nous parlons (RAPMM) se déroule dans un cadre un peu particulier … celui de la « Franc-maçonnerie ».
Il nous appartient, alors, de préciser un certain nombre d’aspects qui caractérisent la Maçonnerie en général.
La franc-maçonnerie a l’ambition d’être, pour le moins :
- Un lieu dans lequel se rencontrent des frères et des sœurs qui acceptent de regarder leur alter-ego avec la curiosité et l’ouverture d’esprit qui sied à tout chercheur de vérité, respect et fraternité. Ils sont, tous, liés entre eux par des initiations successives et des serments associés
- Un lieu dans lequel toutes les opinions peuvent être entendues à condition de respecter un certain nombre de règles et de comportements. Surtout de ne pas épouser des convictions liberticides, racistes ou xénophobes …
- Un lieu où l’on peut rassembler ce qui est épars et constituer, ainsi, une chaine d’union fraternelle … gage d’une construction possible d’un monde harmonique et désireux de regarder l’autre comme une partie de soi à découvrir assurément
- Un lieu défini comme un espace-temps dans lequel chaque membre sera convaincu que se transformer individuellement au sein d’une collectivité est la solution à cette injonction « Connais-toi Toi-même et tu connaitras l’univers et les Dieux» (fussent-ils scientifiques) … Comment être créateur de futur sans devenir acteur … Comment être acteur s’il n’y a pas de compositeur !!!
- Enfin, un lieu, où l’échange et la confrontation amène la Sagesse, la Force et la beauté nécessaires pour apporter dehors (dans le monde profane) les fruits d’un travail généreusement accompli …
Pour le meilleur, sans doute, la Franc-maçonnerie est d’être un moyen d’accéder au savoir puis à la connaissance sans lesquels personne ne peut objectivement transformer « le métal vil » en « Or ».
Alors de quoi parlons-nous ?
- De construire une société plus juste et plus humaine ?
- De réaliser une adéquation fine entre les êtres vivants et la nature toute entière ?
- De créer les conditions d’une évolution optimale de nos civilisations respectives ?
- De garantir une biodiversité ethnique, philosophique, biologique et physique afin que notre planète devienne le centre d’une création admirable ?
- D’exprimer un ensemble de méthodes pour permettre tout cela par la pratique de l’humilité … seul foret susceptible de percer notre opacité afin de découvrir la réalité qui nous anime ….
Il faut que le Franc-maçon devienne conscient, individuellement, de son utilité et de son importance par rapport à ces enjeux … Il comprend, alors deux choses :
- Que tel un constructeur dans un environnement sujet à une complexité de plus en plus grande du fait de la véritable nature de l’univers et de l’enrichissement en termes de savoir de plus en plus conséquents de notre humanité … il lui faudra trouver les outils nécessaires pour s’ajuster … une erreur de sa part serait catastrophique pour l’humanité toute entière (Cf. les drames environnementaux actuels)
- Que tels un être vivant incapable de savoir ou de comprendre pourquoi le souffle qui le porte l’a conçu ainsi … et dans quelles perspectives … le hasard n’existant point … toute spéculation métaphysique devient … une nécessité.
Au-delà de toute promenade historique dans le monde des Francs-maçons au regard de ces différents points … où tout pourra être dit (nous laisserons bien volontiers les historiens tenter d’y voir clair) … une autre déambulation devient impérative … celle de la découverte de notre véritable utilité dans un monde où l’espace et le temps se transforment à une vitesse folle grâce à la présence d’une information immédiatement préhensible et une technologie démultipliant les capacités et les potentialités humaines … il sera bon de se précipiter … mais lentement … et ne pas confondre « vitesse » et « précipitation ».
Les homos Sapiens Sapiens que nous sommes ne sont pas simplement des Homo Faber qui auraient basculés dans un autre monde grâce à l’apparition d’une structure ADN propice … ainsi qu’à une évolution cérébrale étonnante … dont on ne s’explique pas, d’ailleurs, les circonstances de celle-ci … manque de chance, le chainon manquant … manque, aussi, à nos méthodes de rationalisation de nos découvertes scientifiques.
Nous pouvons nous mettre d’accord sur une constatation :
Nous ne sommes pas simplement des animaux (Reptiliens) qui auraient pressenti leur condition humaine et qui auraient décrété la nécessité d’être des Homo-Socio-Economicus … ayant, dès lors, aujourd’hui, un immense problème de gestion des ressources terrestres face à une démographie galopante … nous sommes aussi et sans doute surtout des êtres :
- Dotés d’un monde Sentiment-Emotion qui enferme pour une part l’homme dans un plan Emotionnel qui parfois dirige l’individu outre mesure
- Doté d’un monde mental et rationnel l’inscrivant dans des règles d’existences particulières au détriment de plan plus subtil
- Mais dotés, aussi, quoique l’on en dise, d’une pensée spirituelle et qui ressent, de plus en plus, un besoin d’ésotérisme profond
Les franc-maçonneries dites laïques sont aveugles pour ne pas prendre en compte l’importance de la métaphysique et les vecteurs de recherche éclairant des champs ésotériques. De même les philosophes et les ésotérismes sont inutiles s’ils n’intègrent pas dans leurs réflexions méditatives les nécessités du monde objectif.
La Franc-maçonnerie prend sa source dans cette complexité … défendre la liberté, l’égalité et suggérer la fraternité impose au maçon la résolution de la quadrature évoquée ci –dessus (Celle de l’enchevêtrement des plans d’existence) ..
Pour être complet nous ne manquerons pas de pointer les différences dans l’expression des Rites en général et du notre en particulier … et nous conclurons, alors, à l’étonnante richesse de nos maçonneries respectives… nous pourrions développer cela de façon détaillée mais pour l’heure parlons de notre Rite … c’est-à-dire celui que nous utilisons comme « Merkaba » (ou véhicule comme le diraient les Orientaux) pour cheminer dans la pyramide initiatique des degrés et étapes proposés.
J’ai bien dit pour « Merkaba » … pour véhicule … c’est-à-dire comme moyen de se déplacer mais … d’où vers où ? … et dans quels buts ?
Alors quelques exemples de moyens et quelques chemins :
- Un Trajet en 33 degrés pour le Rite Ecossais Ancien et Accepté,
- En 7 degrés pour le Rite Emulation,
- En 4 degrés pour le Régime (et non un Rite) Ecossais Rectifié + Un statut particulier appartenant à un ordre interne,
- En 8 degré pour le Rite Français
- En 90 degrés pour le Rite de Misraïm …
- En 95 pour celui de Memphis et presque de même une combinatoire entre les mots Ancien, Primitif, Memphis, Misraïm …
- En 9 ou 10 degré pour l’Ordre Illustre de Stricte Observance,
- En 11 ou 12 degrés du Rite Suédois …
- et j’en oublie, évidemment ….
A ce stade énonçons juste une nouvelle dimension qui ajoute de l’opacité au travail de recherche de la Vérité … celle qui résulte de la tradition dans la Franc-maçonnerie Française celle de classifier les « Institutions Maçonniques » qui constituent le corps de ces Rites en « Organismes Réguliers », « Organismes Reconnus », « Organismes Indépendants » ou en « Organismes Maçonniques Sauvages » … Cette classification est grave non pour l’opération qui consisterait à particulariser ses organisations afin de donner plus de pertinence à cette forme d’accès au savoir de la franc-maçonnerie mais, au contraire, pour créer des « arguments » d’exclusion et de rejet … La Franc-maçonnerie ne peut plus jouer son rôle de révélateur de « Vérité ».
Cela dit revenons à notre thème « Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm » et Voie d’éveil et j’espère pouvoir démontrer que ce lien est, manifestement, possible tout en ayant conscience qu’il existe une multitude de voies possibles qui peuvent faire progresser l’Homme dans le domaine du Savoir et de la Connaissance.
Notre sujet pose le lien entre un Rite et sa capacité à amener le « pratiquant » à l’état désiré par tout chercheur : celui de connaitre la Vérité et de comprendre sa contribution à l’œuvre de vie qui se déroule sous ses yeux …
Ainsi, ce chercheur de vérité est candidat à l’accès à la vision juste afin d’avoir une action consciente et appropriée … Cela le conduit à atteindre un état particulier … celui qui est nommé par les orientaux comme « état d’éveil ». (Un état souvent décrit comme une fulgurance changeant de façon prompte et durable la vision de la réalité vécue)
Pour tenter de démontrer qu’un lien de cette nature est possible dans le Rite dont je me pénètre chaque jour examinons notre assertion et constatons.
A : Le Rite Ancien & Primitif de Memphis Misraïm (et notamment dans sa sensibilité orientale) n’est pas une Religion … ce n’est pas, non plus, une philosophie … ce n’est pas un volume de prescriptions dictant un art de vivre sa vie … ni un recueil de règles de savoir-faire …
B : Le Rite Ancien & Primitif de Memphis Misraïm n’est ni Judéo-chrétien, ni musulman, ni indou, ni tibétain, ni Égyptien ancien …. Il est tout simplement la vie dans sa complétude et offre ses ressources les plus subtiles … il est ce que l’homme fut, ce que l’homme est …. et sans doute, s’il a des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et que son âme comprenne …alors, il est, déjà, … ce qu’il sera demain … c’est à dire un être en évolution ou en involution …
C : Ce Rite est une voie d’accès à la connaissance parmi tant d’autres, certes !!!… mais une voie d’accès très particulière … elle offre un déambulatoire où chacun peut découvrir le point à partir duquel il pourra développer sa propre équation et déployer, ainsi, sa propre personnalité… non pas celle des autres mais celle qui correspond à celui qui chemine !!!!… en cela pourrait-on dire qu’elle est « Pythagoricienne »
Dès lors, cette voie inventorie tous les champs investis par la pensée et l’esprit humain (Déambulatoire, Trajet labyrinthique) … elle est tournée vers la connaissance de la Nature considérant, qu’en cela, elle mène vers le divin (elle est, alors, « Taôiste », car la nature est harmonie universelle) … Elle incite les Sciences fondamentales et les voies opératives moins rationnelles tel que le Chamanisme à se côtoyer et dialoguer (En cela elle est « Scientifique, Expérimentale, Alchimique et même Magique » ) … de même elle invite l’Astronomie à prendre en compte Mythes et Symbolique de l’Astrologie traitant, ainsi, le lien non négligeable entre inconscient collectif, inconscient individuel et les corrélations avec le monde objectif … Elle restaure un principe d’efficacité en acceptant l’idée que le plus court chemin pour l’accès à la vérité peut être l’intuition … ce qui n’exclura, à aucun moment, que la preuve puisse venir par « la voie de l’expérimentation »
Ce Rite fait passer le cherchant … d’être asservi par un égrégore collectif à un être libéré, autonome, transmuté ayant atteint sa propre Réalisation (en cela elle est « Tibétaine »).
Il est commun de dire que « la recherche de la vérité n’admet aucune entrave » … aucun éveil n’est possible sans cela, nous allons voir pourquoi plus avant … cela contraint même aux modes de gouvernance des différentes voies maçonniques de reconsidérer leurs relations avec le monde profane … le sacré se nourrit de la vie sous toutes ses formes.
Que l’on se comprenne bien … une recherche éclairée nécessite le libre arbitre absolu … ainsi contraint-elle au dialogue avec les meilleurs d’entre nous où qu’ils soient…
Siddharta Gautama … exprime cette idée magistralement
« Ne crois en rien par ce qu’on t’aura montré le témoignage écrit de quelque sage ancien,
Ne crois en rien sur l’autorité des Maîtres et des Prêtres.
Mais bien, ce qui s’accorde avec ton expérience (et après une étude approfondie) satisfera ta raison et tendra vers ton bien. Cela tu pourras l’accepter comme vrai et y conforter ta vie »
La liberté d’expression témoin de la diversité des formes et des processus de production de la vie nous contraint à des échanges non entravés par des visions réductrices A bien y songer, il nous importe peu de savoir à quelle chapelle appartient celui qui a la gentillesse d’apporter sa propre lumière … il est … et pratique, seulement, un acte d’amour qu’est le partage de ce qu’il est devenu au moment où ce partage a lieu …
Cette technique de la porte entre-ouverte ou pas tout à fait fermée doit être la forme moderne de la Franc-maçonnerie. Nos frères opératifs exposaient leurs créations au monde profane … et le monde profane pouvait de différentes façons inter-réagir créant, ainsi, une évolution constante et continue sur le chemin du savoir et de la connaissance ….
Aujourd’hui l’application inconsidérée de la notion de « secret » mais aussi la prolifération des actes d’exclusion font que le dynamisme indispensable à la recherche de notre essence réelle s’étouffe.
Beaucoup de Franc-maçon sont, aujourd’hui, entrés en esclavage … asservis qu’ils sont pas des règles qui ressemblent à des geôles de la « société bien-pensante » articulées autour de principes que l’on aurait voulu voir disparus « Discriminations, exclusions, rejets , limitations des champs de vision, peurs et refus de l’inconnu… »
Pour rendre l’opérativité à notre Rite nous l’aurons compris il sera urgent de refaire circuler le « sang informationnel dans nos cénacles » car aucun éveil ne s’instaure « dans une attitude consanguine »
Dès lors, quiconque gloserait sur la méthode … ou discréditerait une voie que les instigateurs considèrent comme essentielle (cf. Ouverture à la lumière d’Orient écrit par Edmond Fieschi) deviendrait lui-même un ignorant cristallisé dans ses propres schémas et certitudes … l’éloignant, du même coup, d’une rencontre possible avec lui-même au profit d’une satisfaction que je désignerai « de vérité de comptoir …
L’état de la Maçonnerie d’aujourd’hui nécessite un changement de vision immédiat … nous le savons « le temps passe … et nous passons » … il est, donc, urgent de se précipiter avec lenteur …. sans perte de temps !!! … car tout doit être construit avec harmonie … inexorablement.
L’esprit soufflant où il veut et quand il veut … celui qui marche sur le chemin ne peut définir ses propres règles, la découverte ne se fera que par l’acceptation de l’inattendu …
Qu’est-ce que le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm … c’est assurément « un chantier » … c’est un chantier que l’on assimilerait à des fouilles, à des exégèses … extirpant des couches « géologiques » et des « sédiments » du Cortex et du néocortex la substantifique liqueur permettant de retrouver nos essences premières et nos potentialités foncières … Je reprendrai volontiers la remarque de Toni Ceron dans son livre « Sphinx, Grande Pyramide, l’Alchimie Intérieure » : « C’est pourquoi, une véritable école de l’esprit est un chantier, une mine, et ses élèves des charbonniers, non des bipèdes diaphanes qui ont plus appris à se renier qu’à se comprendre » … et il continue en disant: « Le chercheur, chevauchant le tigre, comme disent les orientaux, agira en conséquence, apprenant, ainsi, à laisser couler son âme à travers les apparences karmiques suscitées en lui dans une non-violence spontanée et fondamentale, comme un cadeau des Cieux » …
Ainsi … le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm est Initiation … « uniquement initiation » … un chemin personnel à travers les mondes … et … les ouvertures de conscience successives …
Qui veut atteindre les hauts espaces éthérés a le choix de la montagne à escalader … de la vallée il contemple ce qu’il peut distinguer … pas la Vérité !!! mais le reflet de la Vérité (cf. la Caverne de Platon) mais il ne pourra pas faire l’économie de s’affronter, sur le chemin qu’il foule, à de multiples situations qui le mèneront vers sa réelle destinée …
Il en sera, ainsi, de notre Rite qui laisse apparaitre une échelle dont chaque barreau excite la convoitise d’autant qu’en apparence certains d’entre eux apportent gratifications et statut …. Temporel et spirituel … dès lors le danger est, omni présent, de prendre des « vessies pour des lanternes » …. Combien propulsé tout en haut de la dite échelle se retrouvent avec un hochet à la place du sceptre de sagesse ….
Combien, produits de l’histoire tumultueuse de cette voie initiatique se prennent pour des guides suprêmes et incontournables …. En transformant le prince ou la princesse …. en citrouille …. Au pays des aveugles les borgnes sont rois …. Ne le dit-on point
Voici une première partie questionnante sur le rôle et l’utilité du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm.
N’ayant pas voulu le rattacher à l’histoire (avec un grand « H ») j’ai préféré le rattacher à ses potentialités opératives.
Fin de la partie I
Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm: Voie d’Eveil – Partie 2
Dans une première partie nous avons tenté de parler de la Franc-maçonnerie et de sa diversité.
Nous avons abordé le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm et ses premières particularités … maintenant devrons-nous parler de celui ou de celle qui incarne l’idéal de ces cercles d’études symbolique, philosophie et hermétique
Partie 2 : Méditation sur « Celui ou Celle qui a le statut de Franc-maçon »
Tout ce que nous avons dit en partie 1 est, assurément, important mais encore bien incomplet, car :
- Vouloir pénétrer le monde est un excellent objectif,
- Vouloir incarner une harmonie universelle afin de permettre l’avènement d’un monde meilleur, ici et maintenant, est la preuve d’un réel altruisme qui ravit tous les franc-maçons de notre planète
- Vouloir se conformer aux règles posées par le déroulement d’une œuvre dont nous ne sommes pas les auteurs est assurément courageux
- Nous assigner l’astreinte de maitriser les tenants et les aboutissants des trois précédentes assertions afin de faire de notre propre œuvre un « Travail loyalement accompli» relève d’un challenge … qui est chevillé au corps de tout maçon authentique.
En ce contexte : le franc-maçon est un être hybride (Nous le savions car nous partageons tous un symbole bien connu : l’aigle bicéphale). Il est à la confluence de deux sources … Celle, subtile et vitale qui l’adombre de façon inconsciente et celle qui relève de la conscience objective …
Pour être le maçon qu’il doit être, il doit conscientiser ce qui chez lui n’est pas mis à jour, encore, … et rendre le fruit de sa « création » conforme (d’où l’expression : « rendre la maison à son père ») …
Dans cette démarche à double détente … une discipline s’impose :
- Accéder à sa propre essence … celle qui le structure, lui et maintenant.
- Examiner ses moteurs intimes de fonctionnement, sans détour ni artifice,
- Devenir conscient de l’ordonnancement des mondes d’où il est issu … et dans lesquels s’exprime sa propre équation
- Entrevoir sa place et son devoir dans une histoire qui est non seulement celle de l’univers tout entier mais, aussi, la sienne, … dans son futur immédiat et …
Telle la chrysalide il doit aborder en conscience sa transformation ou sa transmutation afin d’être en pleine résonnante avec la création !!
Ne point faire cela ferait de la Franc-maçonnerie un moyen inutile au service, au mieux d’une œuvre caritative ou humanitaire (ce qui est déjà très bien, disons-le, sans restriction d’aucune sorte) et au pire une institution symbolique et philosophie auto-satisfaisante génératrice de circonvolutions cérébrales.
La discipline qui s’impose est le « domestiquage » de la vache comme diraient nos frères Tibétains …. Seule condition d’accès à la deuxième source que nous avons évoqué plus haut
Pour comprendre voici quelques éléments de réflexion sur « cette » discipline … et … ayant fait cela nous regarderons, dans une dernière partie, la structure de notre échelle maçonnique pour savoir si notre Rite répond bien aux critères et nécessité qu’oblige une « Voie d’Eveil »
- A : Extrait du « Yoga de la connaissance » ou la parabole des deux oiseaux décrivant de façon imagée mais très exact la bi-valence des êtres que nous sommes puisque nous sommes des « initiés »
Deux oiseaux étaient posés sur un même arbre,
Celui d’en haut était calme, majestueux, splendide, parfait …. (un simorgh ? )
Celui d’en bas sautillait continuellement de branche en branche. Tantôt il mangeait des fruits savoureux et il était joyeux … Tantôt il mangeait des fruits amers et, bien sûr, il était malheureux
Un jour qu’il avait mangé un fruit encore plus acide que tous les autres, il leva son regard jusqu’à l’oiseau calme et majestueux au-dessus de lui … et il se dit :
« comme je voudrais être pareil à cet oiseaux » …
et il s’en approcha un peu !!!
Bientôt il oublia son désir de ressembler à l’oiseau d’en haut et il continua comme auparavant à manger des fruits doux et des fruits amers, à être tantôt joyeux et … tantôt malheureux. De nouveau il éleva les yeux … et de nouveaux il s’approcha un peu plus de l’oiseau paisible et magnifique perché au-dessus de lui !!!
Ce manège de répéta souvent et finalement, notre oiseau se trouva tout près de l’autre … le plumage éclatant de celui-ci l’éblouit d’abord, …. Puis parut absorber le nouveau venu qui, finalement, à sa grande surprise et à son émerveillement, s’aperçut qu’il n’existait qu’un seul oiseau !!!
A l’instar de cette image … nous frères et Sœurs devront apprendre que cette deuxième source est en nous …. Mais je compléterai cette certitude par la nuance suivante :
Entre, être convaincu que nous possédons la source en nous et, l’ayant compris, croire que ce que l’on fait, alors, découle de cette source il y a un pas que nous ne franchirons point encore.
Attention à ne pas prendre nos désirs profonds pour des réalités … l’introspection … reste une vertu utile !!!
- B : Un franc-maçon qui porte à l’extérieur les enseignements reçus dans ses cénacles de « constructeur d’harmonie » …. Incarne pleinement deux mots « Je Suis » … et pour certains d’entre nous … ces deux mots constituent la désignation d’un état de conscience suprême … ce qui par voie de conséquence les rangent parmi les êtres dont tous les actes sont « justes et appropriés » (Cf. Très haut Grade … Sum qui sum)
Analysons cette séquence « Je Suis »
« Je » …
- évoque la notion Structure : Charpente, Squelette, Ossature
- évoque la Texture : la chair (la peau, les muscles, le sang, …)
Le « Je » corresponds à la « Forme-Reflet » …
L’homme incarné est la Forme-reflet au plan physique par la prise de densité matière-chair (c’est l’état grossier dont nous sommes revêtus) … mais reflet de quoi ?
Reflet de la source de toute chose conformément au principe que tout vient de l’Unique (pour le scientifique ce sera de l’unité des lois cosmologique … pour les autres … mille et un noms feront l’affaire selon les convictions et les croyances de chacun …)
Le « Je » évoque « l’existence » et cette existence se traduit pour les occidentaux par la présence de 3 corps essentiels :
- le Corps reptilien, qui assure l’accomplissement des fonctions vitales et l’assouvissement des instincts et la résolution des états d’urgence
- le Corps limbique dont le rôle est de répondre aux conditionnements acquis tel que l’apprentissage et le dressage ou l’inné tel que ce qui désigne les instincts de type grégaires
- le Corps mental qui concerne la mécanique de la pensée et ces formes d’expression au travers le filtre d’évaluation de la vision objective
« Suis »
- la Substance,
- l’Essence,
Le « Suis » correspond à la « Forme-Radiation » c’est dire l’aspect transfiguré de la matière celle en rapport avec les plans subtils …
La source rectrice est celle qui vient de là …
Tout ce qui est sur notre planète est relié au Monde Origine …. Une sorte de « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut » avec un « comme » à vraiment interpréter, définir et commenter
- C : La distinction entre « Savoir» et « Connaissance »
Nous utiliserons ici, encore, le langage des oiseaux … la meilleure façon pour moi d’être court mais clair …
- Le Savoir a un lien avec le « Je » et tout ce qui préoccupe le Maçon au prise avec la réalité « consciente », « sentie » et « ressentie » …. C’est le « Voir ça» et ses multiples formes de d’évaluation, de diagnostic, de jugement, d’ajustement mutuel nécessaire (à son sens) pour la continuation de la vie dans la cadre d’un « système qualité » défini par lui-même
- La connaissance qui traduit ou qui s’apparente au « Suis » … connaissance ou le « naître avec» … qui désigne le patrimoine reçu à la naissance … dont on peut dire qu’il représente la totalité des potentialités nécessaires à la production d’un monde spatio-temporel conforme à l’histoire et la vie de l’Univers en mouvement
Le frère et la sœur doit construire ce lien conscient et opératif entre « Savoir » et « Connaissance » … lien qui lui permettra, alors, d’incarner le « Je Suis » et dès lors trouvera ses actes assurés dans le monde profane …
Cela fait, il y a une contrepartie … réduire significativement son Ego …. Pas celui qui favorise la créativité mais celui qui cristallise l’humain dans sa « matière-chair »
Un dernier point est remarquable en Franc-maçonnerie celui de relier le « Je suis » à des actes de création conduits par l’Amour voire même la Compassion.
Tous nos Rites maçonniques comportent une fonction particulièrement importante et caractéristique du mouvement maçonnique … c’est la « fonction Chevaleresque » …
Un franc- maçon construit juste
Un Franc-maçon Chevalier accompagne ce qu’il construit d’un souffle d’harmonie pour tous les mondes vivants …
Le Chevalier est celui qui assemble en lui tout ce que nous venons de dire … et, dès lors, fait de la Chevalerie sa parure distinctive …. (Voilà un premier signe de changement d’état de conscience qui aboutit à un nouvel état d’être) …
« Le regard du Chevalier est, alors, dirigé vers les fenêtres du ciel … son parfum est inspiré par l’Âme et il en imprègne tous ses Actes. Ses paroles découlent de la source ». Je cite, ici, Platon, le Karuna dans son livre « les chevaliers d’aujourd’hui et de demain » …
Notre Rite qui organise un déambulatoire dans l’histoire de l’humanité à la fois au travers de la philosophie, de l’hermétisme mais aussi de la science (et dieu sait si science et ésotérisme furent très liés … et même aujourd’hui, en neurologie (Neurobiologie, Neuropsychiatrie), ces liens sont particulièrement fructueux (frontière de la vie, tutoiement de la mort NDE !!!).
Notre Rite, donc, est, à priori, bienfondé pour faciliter l’accès à la connaissance mais aussi le moyen de nous « rectifier » ou d’opérer des nouvelles avancées dans le domaine de la relation Esprit-Matière.
En ce qui concerne la nécessaire transgression des cadres de description de notre humanité, reprenons les propos de Paul Brunton qui écrit dans « l’enseignement secret au de la du Yoga » …
« Je perçois avec une saisissante acuité que l’éclatement de cette carapace de vieille ignorance est la condition sine qua non de l’avènement de la paix … le nœud du problème mondial est trop simple pour être perçu par notre époque compliquée : tous les actes sont informés par la source cachée de l’esprit, et lorsque l’homme apprendra à penser juste, alors seulement il agira en conséquence. Ses actes ne peuvent jamais être plus grands que ses idées, car les décisions silencieuses de l’esprit modèlent les bruyantes démarches du corps. Les amers chagrins du monde et ses crimes ne sont que des symptômes d’une maladie dont la cause est la vieille ignorance, et qui peut être guérie que par une connaissance neuve. Il est du devoir impérieux de tout être humain doué d’intelligence et de raison, troublé par des aspirations à peine conscientes et encore moins formulées vers une vie meilleure, ne pas croupir dans l’indolence spirituelle mais de poursuivre sans relâche la queste … c’est à dire la lumière de la Vérité » … (Propos tenus en 1970 … il y a presque un demi-siècle)
Ainsi le Rite Ancien et Primitif de Memphis & Misraïm sous son aspect « véhicule menant à l’éveil » … nous parle d’une incontournable nécessité …. Provoquer la « Mort du vieil homme » qui est en nous …
Il est souvent dit, aussi, que pratiquer notre Rite c’est « apprendre à Mourir » …. Il faudrait ajouter « accomplir notre propre meurtre » afin de permettre « une nouvelle régénération voire permettre un ressourcement » … acte fondateur pour « une renaissance » sur des bases nouvelles
Fin de la partie II
Note de la partie 2
Une autre façon de structurer l’homme … Cf. Christian Boiron dans « la Source du Bonheur est dans notre cerveau » … Il détermine :
1 : un Corps reptilien ou Hypothalamus
C’est le ça :
- Surveillance & Gestion de la physiologie organique
- Fonctionnement physique et physiologique
- Instinct Alimentaire & Sexuel
- Émotion & état d’urgence de l’Instinct
Dès lors le bonheur reptilien est :
- Accomplissement des forces vitales … (Boire, Manger, Dormir, faire l’amour physique)
- Assouvissement des états d’Urgences de l’Instant … (Courir quand on a peur, se battre quand on est en lute, ne plus bouger ou être inhiber, …)
Le malheur reptilien est :
- La peur,
- La Colère,
- L’Abattement,
- L’Inhibition,
- La déprime
2 : un Corps Limbique ou mémoire Programmée ou programmante …
C’est le Sur-Moi
- Conservation de l’Espèce et de l’Individu
- Automatisme
- Dressage
- Apprentissage
- Instinct grégaire
Ainsi le Bonheur Limbique : c’est Tirer des plaisirs des conditionnements actuels ou futurs
3 : un Néo-cortex préfrontal
Moi :
- Source du Progrès et de l’Evolution,
- Intelligence gauche et droite
- Instinct de découverte
- La conscience du Danger,
- La décision de combattre,
- Le lâcher Prise
Les plaisirs du néo-cortex : ce sont le raisonnement, la créativité, l’expression artistique, les approches globales
Voici, donc, trois espaces mais qui sont relatifs à quoi ?
La conscience … Mais de quoi est-elle faite ? …
Tout ce passe comme si une autre entité, un autre cerveau distribuait le travail entre les deux cerveaux qui pensent … Est-ce, donc, un « Super-Cortex » qui arbitre en fonction de paramètre qui nous sont inconnus ?
Le physicien Régis Dutheil avançait, quelque temps avant sa mort, l’hypothèse très originale selon laquelle la conscience pourrait-être matérielle mais d’une matière « super lumineuse », c’est-à-dire dont les particules pourraient aller plus vite que la vitesse de la lumière !!!! … une conscience qui observe te qui décide de pousser chacun d’entre nous à conquérir sa liberté, sa vraie personnalité … personnalité qui serait constituée de l’organisme aux trois cerveaux et de la conscience
Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm: Voie d’Eveil – Partie 3
Dans une première partie nous avons tenté de définir la Franc-maçonnerie et sa diversité. Nous avons, aussi, abordé le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm dans sa particularité. Nous avons parlé de celui ou de celle, Franc-maçon de son état, qui incarne l’idéal de ces cercles d’études symboliques, philosophiques et hermétique … regardons maintenant ce qui jouxte la notion d’Eveil … selon certaines cultures …
Partie 3 : Quelques éléments qui environnent la notion d’Eveil
Selon :
1 : Le Tchan,
Cela concerne la pratique du Tao dont le grand psychologue iranien G.A. MOKTAR disait : « Cette méthode est un véritable judo psychique car elle transforme en force les cent et une faiblesses de l’être humain »…
Le « Tchan » signifie : Méditation ….
Son fondateur est l’indien Bodhidharma … sa doctrine refusait de voir le personnage Siddhârta Gautama, le bouddha historique comme fondateur d’une religion ou l’inventeur d’une voie unique libératrice … le pratiquant du Tchan peut appartenir à toutes les religions ou à aucune …
Pour mémoire le Tchan donna naissance au Zen Japonais
Le but du Tchan est de « transformer l’être humain en ce qu’il devrait être. C’est-à-dire un « Tchen Jen » ou un « Humain Véritable »
Ce que nous venons d’écrire se retrouve très exactement dans certains degrés ou étapes du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm …
Livrons une autre définition qui justifierait une attention particulière de notre démarche occidentale au travers de l’institution maçonnique :
« Le but du Tchan est donc de former des humains véritables, libérés des conditionnements négatifs ; de faire disparaitre la déformation qui empêche l’humain de se déployer en fonction de ses réelles potentialités. L’Humain véritable apparait lorsque « l’adepte », par une autodiscipline de caractère psychologique, atteint l’état de conscience dit « tseu Jan », terme d’origine taoïste signifiant : parfait détachement, ou encore : lâcher prise. Les mots : Buddhi (qui est une expression bouddhiste qui vaut dire « éveil »), mosca, samadhi … sont des équivalents du terme « tseu Jan » »
Le Bouddha exprimait lui-même : « sois ton propre flambeau et ton propre refuge. Ne mets aucune tête au-dessus de la tienne. N’accepte pour vrai que ce que tu as vérifié personnellement … » …
Il existe en Extrême Orient deux grandes traditions. Une voie traditionnelle et une voie de l’évolutionnisme spirituel (que l’on peut affecter à une voie magique).
La voie rationnelle est strictement psychologique, non intellectuel, au sens occidental du terme.. ;. Son but est d’atteindre un degré de conscience d’où l’on percevra de fait que rien ne sépare l’individu du monde extérieur, que le cosmos et l’individu sont une seule et même entité … En quelque mot, le Tchan est la recherche de la libération sans étape intermédiaire entre l’individu conditionné et le libéré qu’il sera … et au-delà de cela un but ultérieur et pressant subsiste : celui d’aider autrui à faire le même chemin libératoire …
La voie spiritualiste évolutionniste, l’homme de la voie dite « magique » estime que l’éveil, la libération, constitue le sommet, le couronnement d’une progression constante, marquée par des étapes intermédiaires dont chacune apporte à l’adepte au moins certains éléments de facultés supranormales de plus en plus importantes en fonction du trajet personnel de celui qui choisit cette ascèse …
N’en disons pas plus …
2 : Les principes du Changement de la MTC,
J’ai souhaité mettre ce paragraphe dans mon étude car là, encore, nous allons retrouver une vision propre à illustrer ce que nous avons déjà écrit en partie 1 et 2.
Il sera important de remarquer l’homme et la femme que nous sommes … et encore plus si nous sommes « francs-maçons » …. ne peut exister sans ces relations constantes entre le « moi » et le « Soi » … et … le « moi » et l’autre (que l’on désignera dans son acception la plus générale : l’autre étant l’environnement, tous les mondes vivants et, en particulier, les humains qui nous côtoient.
Le cadre d’examen est fluctuant puisqu’en constante transformation ce qui fait que chacun d’entre nous doit faire face à sa propre « transmutation » avec toutes les conséquences sur tous les plans de notre propre existence (Physique, Emotionnel, Mental, Spirituel) mais, aussi, faire face à la mutation de l’environnement dans lequel nous nous transformons …
Nous réalisons, alors, que notre espace intérieur et notre espace extérieur inter agissent mutuellement nous contraignant à chaque moment de notre vie à nous adapter de telle façon que le nécessaire changement à notre évolution « imposé » ne nous mène pas vers une impossible action …
Le MTC regarde l’homme dans cette double contrainte et permet à celui-ci de maitriser non seulement le changement utile et nécessaire mais, aussi, à le devancer …
Comment cela est-possible ?
En quelques mots : la MTC dira que
- toute création est le résultat d’une transformation constante entre « Matière » et « Energie » (et ceci dans les deux sens) … le Qi ou T’chi,
- tout création est, donc, soumis à un mouvement de transformation dont les paramètres sont « rationnels »,
- ces changements qui en découle sont polarisés (Yin – Yang) de telle sorte que Yin contient Yang et que Yang contient Yin (les deux aspects opposés d’une même chose),
- toute création possède un statut au regard de 5 éléments fondamentaux
- L’homme est un intégrateur de toutes fonctions universelles
Dès lors, chaque être vivant doit pratiquer « l’Introspection thérapeutique » … c’est-à-dire entrer en soi afin de reconnaitre les adéquations et d’identifier les inadéquations. Celles-ci étant mis en lumière une action de mise en harmonie devient possible …
Démarche applicable dans tous les domaines de l’action humaine (social, économique, politique, financier, …)
Et dans le cas de nos propres comportements cela ne sera pas à démontrer car il est prouvé que l’inadéquation émotionnelle est porteuse des pires désordres
- l’anxiété portera effet sur les Poumons qui l’héberge,
- la joie ou l’excès de joie impactera le Cœur (y compris le Tchen),
- la colère, le Foie
- la pensée non contrôlée, la rate et le Pancréas,
- la peur, les Reins
- ….
3 : Les bases du travail dans les Arts Martiaux Cino-Vietnamien,
Il est important d’évoquer cet aspect car, nous l’avons vu, la Franc-maçonnerie de haute philosophique voire hermétique fait appel à l’homme dans toutes ses parties et dans son unité … Nous avons vu, alors, que toute son action est sous la dépendance de deux sources de nature différentes devant être intégrée et synchronisée …
Une des missions des frères et sœurs c’est l’action en fonction de leurs convictions intimes … celles-ci se précisant au fur et à mesure que leur état de conscience s’ouvre et s’enrichit.
Le côté militant non asservi et résultant d’une liberté retrouvé par les savoirs et connaissances constamment renouvelés le transforme en une sorte de « samouraï » …
Examinons, alors ce que la Professeur Anne Cheng a écrit son livre sur « l’histoire de la pensée chinoise »
« l’Unité recherchée par la pensée chinoise tout au long de son évolution est celle du souffle (Qi), influx ou énergie vitale qui anime l’univers tout entier … Toute réalité physique ou mentale, n’étant rien d’autre qu’énergie vitale, l’esprit ne fonctionne pas détaché de son corps … source de l’énergie morale, le Qi, loin de présenter une notion abstraite, est ressenti jusqu’au plus profond d’un être et de sa chair. Tout en étant éminemment concret, il n’est cependant pas toujours visible ou tangible : ce peut être le tempérament d’une personne ou l’atmosphère d’un lieu, la puissance expressive d’un poème ou la charge émotionnelle d’une œuvre d’Art »
L’homme étant lui-même une création particulière qui relie le Ciel à la Terre, l’homme parfait (ou Zhenren) de la tradition est alors un homme de Qi …
Dès lors par la maitrise l’homme peut inscrire ses actes dans la durée et dans la justesse
Le « rouleau de « Mawangdhui » à l’époque des Han (-190 à -168 av JC) évoquent des techniques particulières dans le but d’une longévité « Tuna » (Cracher / Avaler) ainsi que le Kingqi (faire mouvoir son souffle) … deux éléments bien décrits dans les techniques de respiration profonde (Yangshen)
En Chine l’idée d’une complémentarité du « Wen » (le monde de la culture, de l’étude dans leur connotation littéraire et intellectuelle) et du « Wu » (aptitude physique et guerrière !!!) a émergé depuis le nuit des temps …
L’homme est, ainsi, à cheval entre un monde matériel (physique, objectif) et un monde immatériel (spirituel, à objectiver) …
En quelque une sorte de « men sana in corpore sano »
Un état particulier qui intéresse nos scientifiques avec l’avènement de la physique quantique ….
4 : la dynamique des systèmes
Revenons en occident … cette particularité qu’a l’homme et, en particulier, les frères et les Sœurs en Franc-maçonnerie d’avoir à intégrer la totalité des plans d’existence pour ajuster leurs actions va nous mener à la nécessiter d’apprécier toute situation au travers de fourches caudines toutes particulières construites sur les principes de « La dynamique des systèmes »
Selon cette théorie toute entité quelle qu’elle soit peut être considérée comme un ensemble plus au moins complexe inter-réagissant avec les autres entités qui composent le monde vivant ou non ….
Chaque entité outre le fait qu’elle doit faire face à ses propres nécessités d’existence mais aussi qu’en tant que système d’organisation et d’information est contrainte par la loi d’entropie, doit aussi gérer sa relation avec son environnement. (Action-Réaction-rétroaction, Ajustement mutuelle ou programmée)
Cela pose que tout système complexe comme l’homme, la société, l’entreprise serait réglé par des lois du type « Entités-Relations » … ainsi toute forme d’organisation se comporterait comme une cellule vivante ayant à jouer un rôle dans un ensemble plus grand … lequel interagit lui-même dans un ensemble encore plus grand …
Ceci conclut à l’interdépendance de toutes entités … en connaitre les lois qui permettent d’inscrire les décisions prises en toute conscience des conséquences qui résulteraient de leur exécution.
Le météorologue Edward Lorenz dans sa conférence à « l’American Association for the Advenement of Science » sur le thème « The Prédicability » … « le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? »
La question peut être regardée avec un sourire narquois mais le désastre planétaire qui se dessine dû à l’activité humaine en notre Siècle nous contraint plutôt à accepter cette théorie de la « dynamique des systèmes » comme un moyen unique de repenser le monde sous l’angle d’une « vision globale ».
Il nous faudra compter sous deux aspects de cette vision pour mettre l’homme au centre de notre attention :
- Approche globale pour la description de toute complexité relative à l’organisation de nos sociétés et à l’économie …
- Approche holistique pour décrire l’homme sous ses différents aspects (notamment pour la Santé et la Thérapie) ….
Fin de la partie 3
Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm: Voie d’Eveil – Partie 4
Dans une première partie nous avons tenté de définir la Franc-maçonnerie et sa diversité. Nous avons, aussi, abordé le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm dans sa particularité. Nous avons parlé de celui ou de celle, Franc-maçon de son état, qui incarne l’idéal de ces cercles d’études symboliques, philosophiques et hermétique … Enfin avons-nous regardé ce qui jouxtait la notion d’Eveil … selon certaines cultures … (Inventaire non exhaustif) … Il est maintenant le temps d’aborder l’échelle du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm (y compris dans sa sensibilité orientale)
Partie 4 : L’Echelle du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm …
Analyse de notre Rite
Il est temps maintenant, à la lumière de ce qui vient d’être dit, d’examiner l’échelle maçonnique à laquelle nous sommes rattachés
Pour éviter toute confusion : L’échelle retenue … est celle de l’Ordre Initiatique Ancien et Primitif de Memphis Misraïm (OIAPMM) voie Orientale (Loge de la Charte des Loges libres et Indépendantes du RAPMM ….
Notons le terme de Voie …. Et ne pensons pas que prendre une voie c’est trouver toutes réponses à toutes les questions que l’on se pose … aucune voie ne répond aux questions posées … certaines voies feront qu’à un certain moment il n’y aura plus de question à formuler …
Dans le Taoïsme nous dirons, alors, il y aura unité entre le tireur-l’Arc-la Flèche et la Cible …. C’est à dire une intention incarnée se déployant justement dans un espace-temps précis participant à la réalisation d’un plan de création que d’aucun qualifieront de « selon le nom qu’ils préfèreront »
- Apprenti,
Le profane est accueilli par un appel à son subconscient :
- Connais-tu le regard du Lion ?
- Connais-tu le regard de l’aigle ?
- Connais-tu la Force du Taureau ?
- Connais-tu la langue du serpent ?
Le profane est immédiatement sorti de ses repères habituels … (environnement socioprofessionnel et familial) … un changement de paradigme s’impose … le monde animal est porteur de Symbole mais aussi de perfection et de … Vérité
Ensuite se trouve-t-il dans le « Cabinet de réflexion » et commence le chemin de sa « mise à mort » … il établit avant le voyage post-mortem son testament philosophique … difficile pour lui d’exprimer ses dernières volontés et ses ultimes convictions …
- Considérant que la Philosophie amène à concevoir et l’observation à admettre, l’existence probable d’une Intelligence à l’œuvre dans tout l’Univers, ……
- Considérant que la Tradition Hermétique ancienne, et la Science moderne, enseignent que la vie réside très réellement au sein des trois règnes de la Nature ….
- Considérant qu’il est également hautement probable que l’Homme est sur le globe, par son intelligence, par sa raison, et par ses possibilités matérielles indéniables, le reflet de cette Intelligence Universelle à l’œuvre dans tout l’Univers …
L’impétrant aura à définir pour chacune de ces trois assertions ce qu’il pense être du devoir de l’Homme …. Sa réponse sera fébrile, non ajustée, et trahira son ignorance …
Tout son environnement, ici et maintenant, lui rappellera sa finitude, sa nature liée à la « Terre », sa dépendance absolue avec les forces Cosmo-telluriques, il constatera qu’il est le subtil résultat de transformation alchimique … prend-il conscience qu’il est le lieu de rassemblement d’énergies et de fonctions animatrices orientées vers un destin qu’il ne maîtrise point …
Dans cet espace post-mortem il reconstruira sa nouvelle forme d’existence en encapsulant au cours de ses 4 voyages les « éléments » nécessaires à son futur changement d’état … après la « Terre », « l’Eau », « l’Air » « le Feu » … (comme Isis reconstituant Osiris)
La voie orientale offre, ici, à l’impétrant, l’occasion de comprendre que ce qu’il est n’est pas le fruit du hasard … qu’il est structuré, architecturé avec une infinie précision … et que cette précision à un sens … celui de construire une vie potentialisée
- Elément Terre : Il correspond au Chakra : « Muladhara » situé au niveau du centre périnéal … là se love la force Kundalinienne … il représente la « force créatrice absolue » mais une force au repos parce qu’arrivée à l’ultime degré de la création
- Elément « Eau » : Il correspond au Chakra : « Swaddhisthana » celui-ci influe sur le foie, les reins, la Rate, le Pancréas, les glandes de la reproduction … autant dire un dispositif très sophistiqué de maintien de la vie mais aussi « médiateur informationnel en provenance d’autre monde »
- Elément « Air » : Il correspond au Chakra : « Anahata » … il est le maître du système Cœur-Poumon … et porte le « Souffle» … le Souffle de vie et son aspect polaire (je donne, je reçois)
- Elément « Feu » : Il correspond au Chrakra : « Manipura » … C’est la force physique et psychique conjuguée ayant rapport avec la digestion et le métabolisme (Maintien des conditions de vie)
Chaque Chakra a bien évidemment des liens étroits avec les expériences de vie de tout être vivant et par voie de conséquence avec toute disharmonie dans le monde objectif, dans le monde sentiment-émotions ou dans les attitudes mentales … lesquelles auront corrélativement des résonnances négatives … à contrario … une harmonie installée ou ré-installée sera source de rayonnement
Enfin pour rester dans l’essentiel et de ne garder que ce qui peut être retenu comme favorisant l’éveil :
- La présence de ce que nous nommons, chez nous, « Naos »
C’est un élément que la littérature désigne sous le terme de « fragment d’Obélisque » … Il est parfois assimilé au Naos dans lequel le Grand Prêtre dans l’Egypte ancienne y plaçait la présence divine …
Pour notre Rite le Naos est un ensemble d’épures symboliques nous référant à tous les principes primordiaux et toutes les forces de création de tous les mondes …
De haut en bas : Voute Céleste – Fils à Plomb – Naos Triangulaire strictement « équilatéral » – Flamme éternelle – Pavée mosaïque – Plan de L’œuvre –
- La Circulation des lumières,
A partir de la flamme éternelle Lumière et Information mettent sous tension le temple qui deviendra maçonnique que lorsque les « joyaux » de la loge rayonnement
- La porte d’ivoire au Trois Voiles …
L’Apprenti constate que le Temple et sa symbolique représente un espace-temps donné … donc une fenêtre de vie dans laquelle il va œuvrer … de la « Porte basse » par un relèvement constructeur … il s’acheminera vers l’orient où une métamorphose l’attend
« Le Connais-toi, toi-même » … est réellement en marche … la découverte de la partie temporelle de l’apprenti par son irruption dans un monde où les signes d’une organisation intemporelle deviennent évidents va déplacer son centre de gravité. Dès lors sa vision, le sens de son existence va s’enrichir de nouvelles perspectives.
Que fera-t-il de ce déséquilibre salutaire ?
Notre Rite ne lui donnera aucune piste car « notre Rite n’a rien à faire avec la Morale ». A son stade il aura appris deux choses :
- A Voir, Entendre, Comprendre (la caverne de Platon)
- A méditer sur le « Je » … le « suis » … le « Moi » … le « Soi » …
- Compagnon,
Une fois établie une « première conscience de lui-même » … une fois informé qu’il fait partie d’un système complexe dans lequel il a à interagir … une fois convaincu que « méditation et action » vont être le lot de sa progression l’apprenti va être mis en relation avec le réel … Non qu’il fut totalement ignorant de cela avant son entrée en maçonnerie mais dans ce nouveau contexte il devra « Mesurer la Terre » … examiner son espace-temps sous toutes ses formes … après avoir trier le bons grain de l’ivraie … apprendre à amener à la conscience ce qui est encore, chez lui inconscient … bref s’approprier le plus largement possible le monde des formes, des radiations et des densités.
Pour cela son ascèse consistera à maitriser un certain nombre de moyens, de démarches ou de méthodes afin que la profondeur de sa vision se renforce …
Ce degré, le poussera, d’abord à l’analyse … avant d’avoir à tenter une synthèse … ainsi devra t’il mettre à profit la puissance de révélation des outils suivants :
- Ceux que l’on rassemble sous le générique des « 7 Arts Royaux » (ou 7 Arts Libéraux) … que l’on peut répartir, encore, en Linguistique et ses dérivés (Grammaire-Sémantique, Logique, Rhétorique), en systèmes structurants du monde réel ou irréel (Nombres et Géométrie), en Systèmie organisationnelle de l’Univers tout entier (Astronomie-Astrologie) et enfin, en se penchant sur les phénomènes vibratoires car tout est rayonnement et tout est information (l’apprenti examinera de l’intérieur comme de l’extérieur la « Musique » … belle plongée dans le monde sentiment-émotion et dans l’inconscient collectif)
- La philosophie … il sera convié à méditer non seulement sur le plan de l’organisation de la gestion du monde mais aussi sur le sens de l’existence des êtres vivants … une introduction non négligeable à la métaphysique et à l’hermétisme lui apparaitra absolument nécessaire
- Enfin, le compagnon aura à méditer sur un « mandala » très particulier celui du pentagone étoilé et sa révélation en son sein de la puissance de l’œuf Cosmique … nous n’en dirons pas plus …
Le moyen de son investigation ? Le voyage … cela est bon car sa vie ne sera faite que de cela … rien n’est fixe …. Tout se transforme par le mouvement …
- Enfin si le grade d’apprenti abordait les 4 premiers Chakras … le compagnon, lui, aura à fréquenter deux autres particulièrement importants …
A : « l’Ajna Chakra » dont l’objet est la « Vision », la vision intérieure, la vision profonde … aucun acte ne peut être juste et approprié sans elle car elle est reliée à la conscience.
B : « Vishuddha Chakra » ou Chakra de la gorge … c’est le centre éthéré, celui de la centration Spatiale et celui du « Verbe » … créateur et générateur de « réalité »
Le verbe crée … et il crée d’autant mieux que la vision de celui qui en est l’auteur soit inspiré par une vision … profonde
- Maître,
Au stade de la Maitrise, du point de vue de la notion d’éveil, il peut être évoqué « 4 » points et, avant de préciser nous burinons qu’à issus de la cérémonie dite « d’exaltation », Le vieil homme aura fait place à un être régénéré …
Voici ces 4 points :
- Il sera évoqué la prière négative … (c’est la vérification ou l’évaluation de son état de conscience)
- Il Sera constaté la véritable efficience du sigle « V.I.T.R.I.O.L.U.M » Que l’apprenti aura commencé à méditer avant de recevoir la lumière maçonnique ….
« Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem Veram Medicinam » (Visite l’intérieur de la Terre et en la rectifiant tu trouveras la Pierre médicinale …)
- Il sera abordé le dernier chakra …
L’ouverture du « Sahasrara » … qui est le centre crânien … où est tapie la syllabe germe « OM » vibration primordiale, rayonnement générateur de tout ce qui est et qui n’est point encore … pour les occidentaux là se trouve le siège de la « glande pinéale » …
Pour les hindous, ce centre est situé au-dessus du sommet de la tête … en dehors de l’enveloppe corporelle grossière … au de-là de la « shushuma » où règne de la polarisation constructive …
…. Endroit claviculaire pour un échange Terre – Ciel. C’est là où « l’Unité devient multiple et que le multiple devient unitif » …. C’est le centre du Lotus aux mille pétales … l’intégration de tous les savoirs et l’expression de toute connaissance ….
- Il sera alors évoqué la Mort et la résurrection … de quelle nature est ce passage ? Comment se passe cette métamorphose ? … nous n’en dirons rien, ici
- De Maître Secret à Grand élu de la Voute Sacrée,
Nous sommes en maçonnerie et si tenté soit-il que nous sommes sur le chemin de l’Eveil … la grande caractéristique de la démarche maçonnique est de servir le monde profane pour l’amener à lui faire intégrer les valeurs découvertes mais aussi de permettre à tous d’ouvrir leur propre conscience …
De façon plus modeste l’apprenti devenu Maître en 5 ans sera loin encore d’être doté d’une omniscience et d’une connaissance absolue mais … des germes, des pistes seront ancrées … le frère ou la sœur en ascente vers la lumière se verra proposer un ensemble de situation lui permettant de rentrer en lui-même exposant son « je » à l’exigence d’un « suis » de plus en plus net et impératif.
Pour me faire comprendre je ne dévoilerai qu’une assertion très éloquente par rapport à notre propos
« Ne profanez pas le mot de Vérité en l’accordant aux conceptions humaines ».
Vaste programme pour un Franc-maçon qui doit régler ses pas et dont la prétention est de construire le monde en accord avec les harmonies universelles
Comme une « mandala » notre Rite nous proposera de méditer sur les difficultés pour lever les entraves des hommes afin de construire le Temple inspiré par la progressive rencontre qui s’établit entre eux et leur « double subtil » …
Chaque degré règlera notre « mécanique » comme pas à pas l’horloger construira la montre qui s’accordera aux exigences cosmiques et aux espaces temps qu’il devra affronter … car la notion de temps ne sera pas la même pour tous … et les scientifiques le savent bien
- Relativité de temps …
- Négation du Temps …
- Synchronicité …
- Simultanéité des mondes parallèles …
- ….
Les champs investigués seront : la nature de nos désirs, les moteurs à notre action, la notion de Justice, nos modes de construction objectifs ou subjectifs, les racines de l’inspiration, les sources possibles d’idéation, les principes possibles de références, la capacité transmutatrice par la conscience « d’une quadrature » …
Tous ceci devant être destiné à une rectification individuelle drastique
La référence symbolique, jusqu’alors privilégiée, laisse, alors, la place à la philosophie … un premier aspect de la philosophie, seulement !!!! … celui qui sera nécessaire d’être analysé pour permettre un éveil libérateur
- Du Chevalier d’Orient et de l’Epée au Chevalier Prince Rose+Croix …….
Un Rite qui se propose de conduire à l’éveil doit impérativement tendre vers une digestion des différentes cultures qui structure le monde phénoménal … il doit réduire à néant les modes de structurations mentales, idéologiques … chasser toute éducation ramenant l’être candidat à l’éveil à des contingences, des systèmes d’intégration ou des dispositifs d’éducation « locaux » ou « orientés vers des organisations dont les intérêts seraient contraires aux règles universelles découvertes sur le chemin de la progression initiatique …
Les travaux précédant étaient basés sur une mythologie de nature hébraïque … cet espace nous fera, maintenant, cheminer dans un espace judéo-chrétien …
Ainsi de Babylone à la « mission » Rose-Croix … une transposition doit impérativement se faire … le frère et la sœur, par la nature de leur ascèse, pourront participer à la reconstruction de la Vérité primitive, de la Liberté rationnelle des droits de la libre Conscience et de la libre Pensée. Et cette reconstruction doit se faire dans le cœur des Hommes et parmi les nations … les ouvertures de conscience cumulées et encapsulées jusqu’alors sont assorties d’obligations opératives …
Faisons un clin d’œil vers l’Orient … « Bouddha » … transmit ce qu’il fallait … afin de permettre une mutation libératrice chez chacun … (l’épilogue se réalisera dans la strate ésotérique suivante)
Dès lors un rappel constant s’impose :
« Ne crois toutefois pas que tu devras t’engager dans une lutte contre d’autres que toi-même, car c’est au fond de ta conscience qu’il t’appartient surtout d’apporter une paix pure et lumineuse »
On n’oubliera pas cette formule « Igne Natura Renovatur Intégra »
Et enfin … sur le chemin de l’éveil … toujours « Ora, Labora » notre statut d’esprit incarné dans la matière l’exige …
Qu’est-ce qu’un Rose-Croix ?
C’est un Maçon qui, après avoir travaillé tous les degrés inférieurs de l’initiation, se livre à l’étude des forces primitives de la nature et à la recherche des causes secondes.
- Du Sublime écossais de la Jérusalem Céleste au Chevalier Kadosh en passant par Prince de la Lumière …….
Toujours la conscience d’une fonction bivalente des êtres que nous sommes … et la solution, enfin, sur la confrontation entre pouvoir Temporel et le pouvoir Spirituel (voire la fonction Royale (ou régalienne) et la fonction sacerdotale)
Cette espace est conçu comme un champ expérientiel … qui confronte ce que l’on est devenu avec l’histoire de notre humanité récente (celle plutôt, incarnée par l’occident, il faut bien le dire) et la façon dont s’est articulée et fondée la fusion des pouvoirs évoqué ci-dessus.
Cette auto-analyse est primordiale pour mettre en œuvre un « lâcher prise salutaire » nécessaire à un éveil réussi …
Compassion, Bienfaisance, Octuple sentiers de la libération, familiarisation avec les forces occultes et prise en compte d’une organisation cosmologique rectrice des mondes …
On l’aura compris le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm voie Orientale, est loin de donner des clochettes et titres ronflant et contraint le méditant à vivre des situations obligeant à des prises de consciences foncières … car « fondatrice d’un nouveau paradigme »
Enfin pour le dernier grade de cet espace ce sera rejoindre la Paix intérieure par la mise en lumière de la « mémoire » par la maitrise de l’échelle à double montant (7 Arts royaux et 7 états) et un méditation profonde sur le « VICARIUS FILII DEI »
- Du Chevalier de Scandinavie au Patriarche des Védas Sacrés puis du Sublime Maître de Sagesse à Pontif de Sérapis …….
Dans ce cheminement vers l’éveil … la spéléologie des profondeurs de l’être ainsi que le nécessaire inventaire des environnements de fonctionnement de l’être sur le chemin du savoir et de la connaissance vont faire place à un autre inventaire : Celui d’un monde dont l’expression ne peut nous être contée que par la mythologie … même si une grande part de celle-ci nous sera expliquée par des découvertes archéologie. Une occasion, sans doute de se rendre compte que nous sommes aussi fait de cette idéation là …
La démarche suggérée sera celle de « chamanes » … parcourir notre espace-temps … Egypte, Grèce, Scandinavie, Chaldée, Indes, …. Voire des mondes encore plus reculée si possible …
Cela fait … les chaines de l’attachement seront brisées … l’être en réalisation et maçon de surcroit peut apporter une contribution à la transformation du monde sur la base d’une conscience contemporaine inspirée …
Il aura une dernière étape pour obtenir la complétude de ses potentialités ce sera celle d’être non plus l’objet de sa méditation et de son attention opérative mais de devenir l’acteur parfait et conforme à nature de l’œuvre qui se déroule
Ce sera l’objet de la dernière partie du chemin
- Du Sublime Prince de la Maçonnerie au Très Sublime Maître du Grand Œuvre (Soit l’accès à l’Arcane des Arcanes ou Arcan Arcanorum) ……
Un dernier plan de travail proposé par notre Rite … du point de vue de sa justification, de l’utilité, de ses fondements, de son contenu, de son opérativité que n’a-t-on pas écrit, dit et fait !!!!
Il y a une chose de certaine.
Si tout ce que nous venons de buriner traduit bien une démarche indispensable pour que l’éveil puisse réellement se produire … il est nécessaire que s’installe une ascèse personnelle afin que deux réalités se rencontrent … que le « Je Suis » se manifeste … que le « Tat Sat » s’incarne, que la Terre et le Ciel s’unissent, que créature et créateur se rencontre … quel que soit la forme de cette rencontre.
Aussi bien, pour parler de l’Arcane des Arcanes … pyramidion de notre échelle maçonnique … je prendrai la vision qui est la mienne et qui s’inspire largement du chemin que j’ai emprunté depuis longtemps … celui qui serpente en terre alchimique d’Orient …
Même préparé, comme nous l’avons vu, l’accès à l’éveil ne résulte pas de la mise en œuvre d’une recette de cuisine ni d’une identification personnelle à une variable mathématique participant à la résolution d’une équation cosmique à « n » degré. Celles et ceux qui disent l’avoir obtenu doivent faire très attention de ne pas se tromper lourdement dans leurs appréciations.
Reste que, pour obtenir la meilleure perception de la Vérité, pour s’immiscer dans une mécanique terrestre et céleste malgré notre opacité, notre densité nous devons nous rendre maintenant bien plus léger, nous rendre transparent afin que notre lumière intérieur puisse rayonner sans obstacle (réduction-dissolution de notre Ego) … c’est cette lumière qui est la source de toute les existences …
Obtenir l’arcane des arcanes c’est accepter de rentrer dans un processus de maitrise absolu de notre Moi, de notre Ego … et même d’accepter la nécessaire dissolution de ce que nous avons été … la mort du vieil homme aura rempli son œuvre au profit d’une métamorphose …
Celui qui se trouve en situation d’éveil tout en restant incarné n’est plus le même … Il est un être bicéphale … qui ressemble les deux mondes. Les anciens Égyptiens diraient : celui qui rassemble la Terre Noire et la Terre Rouge … celui qui comme au temps du Zep Tepi réalise la jonction du Nil céleste (Voie lactée) et du Nil Terrestre … les NDE ne nous donneraient-elles pas une certaine idée de ces rencontres « post-mortem » éphémères ? … Difficile à dire car la littérature est peu prolixe à ce sujet pourtant de plus en plus de médecins commencent à concevoir justement cette existence « après la vie, ici et maintenant »
Tentons de préciser deux points pour aller plus avant : …
Herman Hesse, dans une lettre écrite à un ami, donne la définition suivante de l’éveil: « atteindre cet éveil, cette union avec la totalité, non de manière intellectualisée mais en la vivant comme une réalité avec l’âme et le corps, devenir cette unité, voilà le but auquel aspirent tous les disciples du Zen ».
Karuna Platon explique : « la liberté est pour chacun. Le connaissant sait que la liberté ne signifie pas forcément faire ce que l’on veut mais assurément d’abord faire ce que l’on doit … et si par bonheur, ce que l’on doit faire est, aussi, ce que l’on veut faire … en somme, si l’on veut faire ce que l’on doit … voilà l’homme libre » …
Obtenir cette union nécessite une ascèse qui fait l’objet de cette partie ésotérique
Pour comprendre prenons une simple image … regardons la lumière d’une lanterne … elle rayonne selon son énergie … Celle-ci n’est pas modifiée par quoi que ce soit pourtant sa manifestation extérieure est affectée en fonction de la qualité de la matière à travers laquelle cette lumière brille …
Ainsi accéder aux arcanes de l’arcane revient à rendre transparent, inopérant tout ce nous empêche de faire éclater cette lumière intérieure transmise à notre naissance … Comment procéder ?
- Le 87 degré nous alertera sur la nécessité de comprendre et de maitriser les dispositifs associé à notre vie individuelle.
La Qualité de ce que nous sommes est liée à notre aptitude à être en conformité avec nos besoins réels … sur les trois piliers stabilisant notre existence :
A : l’alimentation qui correspond non seulement à la satisfaction impérative de notre corps reptilien mais, aussi, à sa capacité à nous permettre de développer l’efficacité des capteurs objectifs pour la connaissance de notre environnement physique et subtil … nous sommes ce que nous mangeons
B : l’Air … cette forme volatile si nécessaire à la vie est loin de n’être que de l’oxygène nécessaire à la régénération de notre sang baignant toutes les cellules de notre corps … il informe et transporte les messages nécessaires à la vie et notre transmutation biologique.
C : l’Idéation … seront mis dans cet espace l’ensemble des sensations, des perceptions, visuelles ou imaginaires … sans elles aucune vie n’est possible … avec elles tout se construit … le meilleur comme le pire
Par un travail assidu et avec l’exercice de la persévérance le Franc-maçon entre en lui-même et prend conscience de l’importance de ses propres centres fonctionnels :
- Le centre intellectuel … (Structure de sa pensée, de ses modes de représentation, de ses Idées, de ses modes de raisonnement…)
- Le centre Émotionnel … (Sentiments, Désirs, Émotions, …)
- Le centre Instinctif … (Respiration, Circulation sanguine, Réflexe, les 5 sens, Le sens de la Chaleur, le sens de sa propre vie, …)
- Le centre moteur … celui qui le lit au mouvement … à l’évolution ou à l’involution
Dès lors le Franc-maçon sera introduit :
- Dans les douze classes d’essence de son être
- Dans les 7 Mondes … (Énergie – Matière – Information)
- De façon active dans le processus de restitution
- Dans une compréhension particulière afin d’apprécier les processus de densification et les modes d’évolution de l’espace qui nous accueille … c’est-à-dire, notre planète Terre … Gaia
- Le 88 degré de notre Rite
Ce degré permet au frère ou à la sœur sur ce chemin de rencontre de se placer en résonnance avec les lois qui régissent l’univers, en l’harmonie avec « la musique des sphères » (Spiritualité et Science concluent une union sacrée) … Conscience aura-t-il que sa vie ne débute pas avec sa naissance ni ne termine avec son « désincarnement » !!!! …
« Là doit naitre une pensée dirigée par une volonté pleinement consciente » …
Corps physique, Corps Astral, Corps mental et Corps subtil doivent œuvrer ensemble … dans une unité retrouvée
- Le 89 degré de notre Rite
Il est le temps de comprendre que les Arts libéraux abordés au grade de compagnon et dans notre Rite sous le nom des 7 Arts Royaux … doivent être ré-analysés à la lumière du chemin parcouru … ils deviennent alors « des Arts Royaux Sacrés » parce que imageant le « Je Suis » dans son aspect « puissance de création et d’action »
Une « check-list » de maitrise particulière est proposée au cherchant … celle énoncée par le « Kybalion »
- Enfin le 90ième degré nous confère le statut de Sublime Maitre du Grand Œuvre …
Pourquoi cela ?
Parce que le chemin parcouru a mené à l’éveil ou pour le moins à une grande ouverture de conscience… un éveil qui a produit sens … qui a replacé l’homme dans sa véritable histoire … qui permit à l’homme d’être le véritable relais dans les actions de création de ces mondes transcendantaux … Le cheminant devient le « démiurge » entre guillemets tant il est important de rester humble quel que soit le stade où l’on pense se trouver …
Ainsi au 90ième degré devons-nous être des alchimistes inspirés et conscient …
« L’unité se développe en deux, se perfectionne en trois à l’intérieur pour produire quatre à l’extérieur, d’où par six, huit, neuf, on passe et arrive à cinq, moitié du nombre sphérique dix, pour monter en passant du 11 au 12 et pour s’élever à travers le quatre fois dix, au nombre six fois douze … fin et sommet du bonheur éternel » …
Le rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm … voie d’Eveil ? au lecteur de le décider maintenant … Vrai ou Faux ?
Dernier point cependant: Classiquement 4 voies peuvent permettre la classification de nos Maçonneries respectives … je vous les livre en conclusion …
- La première voie est dite extérieure : Elle concerne les maçonneries tournées vers l’organisation sociale et de pouvoir de type économique …
- La seconde est celle du Cœur : Elle concerne l’Action Sociale et Humanitaire …
- La troisième est celle de l’intellect : Elle concerne la Tradition, la Culture, la Symbolique et la Philosophie …
- La Quatrième est celle des Arcanas : Ce serait la voie des Maîtres et des Initiés.. une voie non – évidente pour la plus part d’entre nous … c’est la voie de la conquête via un chemin difficile … mais sans aucun doute exaltante pour le retour que l’on en tire et l’efficacité qui en découle …
Le Maçon réalisé … est assurément l’incarnation de ces 4 maçonneries
Reposons-nous la question: le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm est-elle une voie d’Eveil ?
L’on pourra pour le moins dire que la Voie Orientale de ce Rite cumule de nombreuses présomptions favorables …. mais le débat reste ouvert !!!!!
Fin de la partie IV …
Un paysage Maçonnique, Un ordre, Un rêve, un appel ? Chez les « Egyptiens » Français 17 octobre, 2019
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireUn paysage Maçonnique, Un ordre, Un rêve, un appel ?
Rites … Obédiences … Ordres …
Chez les « Egyptiens » Français
Avant-propos : Un dicton populaire nous dit « il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin !!! » ainsi les noms qui sont « burinés sur cette planche à tracer de pierre » ne désignent que des personnes ayant pu exister (ou pas) ou ayant rejoint d’autre Orient comme il est évoqué dans nos cénacle (ou pas) … si d’aventure certains noms pouvaient poser problème(s), ceux-ci auront été transformés, transposés voire cryptés de telle façon que « toute ressemblance avec une personne réelle ne serait que le fruit du hasard ». Sont évidemment conservés corrects les noms qui par leurs fonctions sont tracés dans des actes consultables par tous moyens habituels (ex Président d’association ou déclaration sur des sites d’information Web. Cela dit, je peux poursuivre ma méditation. L’important ce sont les événements et les contextes !!!!
Sans faire œuvre d’historien précisons simplement qu’en France un nouveau paysage maçonnique se construisit dans la période 1998-2000. En ce temps-là trois structures obédientielles : pour l’une, elle émergeait tout simplement et pour les autres, elles ré-émergeaient à la suite d’une crise dure et profonde. Pour la première, il s’agissait de la GLMMM (la Grande Loge Mixte de Memphis-Misraïm) ; pour les autres évoquons la GLMFMM (la Grande Loge Masculine Française de Memphis Misraïm) et la partie Féminine (Les fameuses Robes Jaunes). Ces dernières étaient alors sous la coupe d’une gérance internationale (OIRAPMM : Ordre International du Rite Ancien & Primitif de Memphis Misraïm) dont le Grand Maître Mondial (et Grand Hiérophante) était le Frère Chekna Sylla. Il venait de succéder à Gérard Kloppel (lequel succédait, lui-même, à l’Illustre et Sublime frère Robert Ambelain. Une quatrième puissance maçonnique était déjà installée : la Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm (le GLFMM, les Robes Blanches) dont la gouvernance était sous la responsabilité de notre Sœur Julienne Bleyer.
Avant de poursuivre : un petit « flash-bak » : Tout observateur attentif de notre espace Maçonnique sera convaincu que les « Rites Égyptiens » ne viennent pas de nulle part … et, pour n’écrire que sur les nôtres, rendons hommage à nos fondateurs officiels « mondiaux » d’abord (Grands Maîtres Généraux et parfois Grand Hiérophante) et « Français », ensuite, (Grands Maitres de France) qui étaient tous, rappelons-le, Ad-Vitam.
Année | Grands Maîtres Mondiaux | Grands Maîtres de France |
1838 | Jean Etienne Marconis de Nègre (F) | |
1869 | Marquis de Beauregard (Egypt) | |
1874 | Salvatore A.Zola (Egypt) | |
1881 | Joseph Garibaldi (I) | |
1900 | Ferdinand Delli Odi (I) | |
1902 | John Yarker (UK) | |
1908 | Gérard Encausse dit Papus | |
1919 | Jean Bricaud | |
1934 | Constant Chevillon | |
1936 | Guerino Trolio (Argentine) | |
1944 | Charles-Henri Dupont | |
1946 | Georges Bogé de la Grèze (F) | |
1960 | Robert Ambelain | |
1965 | Robert Ambelain (F) | |
1985 | Gérard Kloppel (F) | Gérard Kloppel |
1998 | Georges Claude Vieilledent (F)(Contestation) | |
1998 | Chekna Sylla (CI) | |
1998 | Michel Kieffer | |
1998 | Guy Renaudin |
Donc, en 1998, comme toujours cet Ordre (l’OIRAPMM) garantissait la cohérence et la coordination des travaux maçonniques via un Souverain Sanctuaire International dans lequel étaient rassemblés tous les Grands Maîtres Nationaux … le TSF Guy Renaudin était, comme il est précisé dans le Tableau, en ce Temps-là le Grand Maître de France, ad-Vitam.
Les fondements de notre Rite impliquaient :
- Des fonctions … à vie.
- Une Grande Hiérophanie (c’est-à-dire un « humain plénipotentiaire » (mieux que Thot qui lui n’était que trois fois grand !!! … un peu d’humour ne nuit point pour qui reste modeste et humble)
- Une échelle du premier degré au 95ième degré avec un GM (Grand Maitre Chargé des loges Bleues), un SLGC (Souverain Lieutenant Grand Commandeur) pour les degrés de 04 à 33 et un SGC (Souverain Grand Commandeur) pour les autres degrés
- Un refus, au nom de la tradition, de la mixité … un refus qui venait d’être levé lors d’un fameux Convent exceptionnel … celui de l’an 2000. On ne peut se battre, manifestement longtemps, contre l’évolution des consciences et surtout contre un « apartheid » incompréhensible au crépuscule du 20ième siècle … et à l’aube d’un siècle dont il est dit que celui-ci sera spirituel ou ne sera point !!!
Lors de la formation de la « Mixité » au sein de notre Rite, à partir du questionnement des fonctions ad-vitam, mais, aussi, de l’acceptation d’une fonction suprême : « La grande Hiérophanie », apparurent les puissances maçonniques suivantes :
- La Grande Loge Masculine Française de Memphis Misraïm (Masculine … Créée en 1960 par Robert Ambelain qui fut, quelques jours, sous l’administration provisoire de Gérard Tavol (en 1998) avant d’être sous la gouvernance du frère Guy Renaudin, GM de France Ad-Vitam,
- La Grande Loge Mixte de Memphis Misraïm, dont le premier grand Maître fut Pierre Topilif
- La Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm (Création en 1987 et devenue indépendante en 1990 sous Julienne Bleyer)
- La Grande Loge Symbolique de France (Création par Georges Claude Vieilledent en 1998 à la suite d’un différend conséquent avec Gérard Kloppel d’où une scission rapidement diligentée … )
- La Grande Loge Traditionnelle des Rites Egyptiens. La GLTRE fut créée par Claude Liew & Gérard Baudou-Platon en 2001 sous patente de Guy Renaudin (Claude Liew fut désigné selon un processus « symarchique » le premier Grand Maître).
Le Frère Guy Renaudin mit fin à la patente qu’il avait accordée au Frère Claude Liew le 07/03/2004 et poursuivit la construction de sa voie maçonnique avec Gérard Baudou-Platon au sein non plus d’une grande loge mais d’un Ordre « l’OIAPMM » où Ordre Initiatique Ancien et Primitif de Memphis Misraïm (officiellement conçu en 2003 pour compléter l’institution Maçonnique prévue au service d’une échelle à 01 à 97°) …
La mise en activité de l’OIAPMM fut, donc, la conséquence directe des disfonctionnements patents au sein de la Grande Loge Française de Memphis Misraïm et de la recomposition du paysage maçonnique Egyptien à l’Orée du 21ième Siècle.
Au sein de l’Ordre Initiatique Ancien et Primitif de Memphis Misraïm, il y eut :
- D’abord une voie unique (Celle de Robert Ambelain),
- Puis trois voies ont été expérimentées : Voie Théurgique avec le Frère Guy Renaudin, Voie Alchimique avec le Frère Claude Andréotto, Voie Orientale avec le Frère Gérard Baudou-Platon)
- Puis est venue une voie complémentaire : la voie Celtique grâce à une patente donnée par une Druidesse au nom d’un héritage Celte et de son parcours personnel, de ses pratiques et études.
- Aujourd’hui, après 16 ans d’expérimentation, Il peut être étudié quatre voies :
A : la voie dite de Robert Ambelain travaillant au Rite en 95 degrés (avec des degrés transmis obligatoirement par voie de transmission rituelique : 1,2,3,4,9,13-14,18,28,30,33 … 90,95 … (Sous la Houlette de notre Frère Guy Duval).
B : la voie dite Orientale mis en cohérence par Gérard Baudou-Platon travaillant toujours selon de Rite en 95 degrés et transmet 33 « étapes de l’échelle » sous forme rituellique (les autres sont « communiqués ») au lieu de 14 degrés (le 66ième étant un degré à part). Quant aux Arcana et l’Arcana-Arcanorum, cette voie effectue un réel travail sur le 87,88,89 et 90ième degré. Cette voie intègre la voie Celtique.
C : La voie Misraïmite Ancienne basée sur les prescriptions du Très Sublime Frère Robert Ambelain. Cf. « La Franc-Maçonnerie Oubliée » (Edit Robert Laffont) et « la Franc-Maçonnerie d’Autrefois » (Edit Robert Laffont) … à confirmer
D : L’universalité du chemin impliquait un « éventail initiatique ». Ainsi l’OIAPMM a « adopté » un Rit historique : Le Rite Primitif d’Écosse.
Ajoutons ici, qu’il serait opportun que renaisse, le Rite de Memphis (perdu corps et biens, enfin presque), sachant que l’essence du Régime Écossais Rectifié nous est offert par le Grand Prieuré Souverain de France et que l’essence du Rit Écossais Ancien et Accepté nous est rendu sensible par notre promiscuité avec des Frères et de Sœurs travaillant au sein de puissance maçonnique ad-hoc …
Appel est fait à nos frères et sœurs du Rite de Memphis s’ils jugent pertinent le fait de se rassembler au sein d’une entité dont la seule ambition serait de capitaliser nos savoirs et de tonifier notre connaissance
Quelles sont les règles de base associées à notre Rite et à nos Voies (dans le cadre de l’OIAPMM).
Nos Voies que nous qualifions « d’Éveil » sont assises sur Six concepts :
1 : L’existence de Trois degrés (et pas un de plus) … Apprenti – Compagnon & Maître avec les particularités suivantes :
- Le degré d’apprenti dont la fonction est la « re-connaissance » de soi et l’observation du monde selon « le mythe de la caverne » de Platon …
- Le degré de Compagnon dont l’utilité est d’acquérir les outils nécessaire à tout maçon désireux d’être un chercheur authentique, mu par son unique conscience … Ce point met en valeur la nature de notre ordre qui n’est pas rattaché à un égrégore collectif mais qui est rattaché à une source : celle que distille notre Rite. Cela exige l’acquisition d’un minimum de maitrise. La première « boite à outils : les « 7 Arts Royaux » et des philosophes « déclencheurs » d’intérêts … Tels Lycurgue, Pythagore, Socrate, Platon, Thalès, … et autres « lanceurs d’Alertes » spirituelles s’entend …
- Les Maîtres, nouvellement exaltés, comprendront que notre Rite implique, après le voyage intérieur de l’Apprenti, puis les voyages « découvertes » des mondes du compagnon, un autre voyage beaucoup plus long à travers l’histoire symbolique, philosophique, métaphysique et ésotérique de toutes les
civilisations que notre planète ait portée car les peuples passés ont construit peu à peu ce que nous sommes . Cela fait, ayant pénétré cette conscience universelle la voie de la Haute Maitrise permettra, au Maître, ainsi, réalisé, aguerri et informé de cheminer vers l’ultime initiation … être exhaustif … et « épuiser » sa vie afin que nous la rendions en ayant extirpé la substantifique moelle voilà le statut du Maître !!! … tant que cela n’est pas accompli nul repos ne les tente.
2 : La conviction que notre Rite et nos voies étaient, aujourd’hui, les plus à même de relier « Science et Spiritualité ».
3 : L’échelle de notre Rite resterait « une échelle en 95 degrés » en respect avec les transmissions que nous avons reçues. Cette échelle bien que nous ayant été transmise par le TSF Robert Ambelain (sur le plan historique) a été beaucoup enrichie grâce à des apports en provenance des USA, du Canada, de la Belgique et en moindre importance d’Allemagne. Le parcours des Maîtres s’organisant autour d’une progression logique pour servir la notion d’éveil dont nous avons parlé plus haut. Il sera pour nous aisé de faire savoir que ces 95° suppose un grand investissement personnel afin de pénétrer notre véritable nature et comprendre notre réelle destinée.
En résumé … Ancienne Égypte, Tradition primordiale, Judaïsme, Rayonnement Christique, Celtisme, Mithraïsme, retour aux apports des rites anciens, Védisme, Hindouisme, Bouddhisme, Shivaïsme, Soufisme … seront le lot des études poursuivies par le Maître l’obligeant à la souplesse de vue et à se sentir à l’aise dans un état de « conscience augmenté » et propre à concevoir une véritable universalité.
4 : la Franc-Maçonnerie, avec sa teinture « voie orientale » devient une école opérative formant des hommes et des femmes dont le métier est de construire en soi et hors de soi harmonie et futur pour le bien de l’humanité toute entière. Cette école opérative qui n’exclut en aucun cas les croyances individuelles qui peuvent émerger de la méditation Maçonnique et qui permet même à chacun de vivre des voies « extra-maçonniques » qui répondent plus profondément à son aspiration (Martinisme, Église Gnostique, Réaux-Croix, Élus Coens, Rose+Croix d’Orient, Ordre Kabbalistique, … que sais-je encore).
5 : l’OIAPMM est une Organisation sans structure administrative hiérarchique puisque chaque atelier est « libre », « indépendant » et « souverain » selon les modes d’organisation ayant cours au 18ième Siècle. Siècle des lumières dit-on avec justesse. Chaque atelier a, dès lors, l’obligation d’être en règle avec les lois du pays dans lequel il travaille. Cependant, pour asseoir leur autorité initiatique et pour garantir la qualité de leur transmission chaque atelier souscrit une Charte qui le lie au Souverain Sanctuaire Khorshed. Ce Souverain Sanctuaire a pour mission de rassembler les dépôts initiatiques nécessaires à la vie et à l’enrichissement du rite qui lui sert de voie initiatique.
6 : Le respect que l’on doit à tout être libre dans son cœur et dans son âme, chevalier dans sa fonction et dans l’humilité de son statut au regard d’un cosmos source de toute vie nous oblige :
- à refuser toute labellisation sachant que la recherche de la vérité n’admet aucune entrave[i],
- à refuser le statut de la Grande Hiérophanie[ii],
- à marginaliser au maximum les contraintes profanes afin de parcourir son chemin spirituel avec le plus grand bénéfice personnel et pour autrui
Restons en-là sur les fondements de notre Rite
Nous devons maintenant aborder le mode de fonctionnement des ateliers de l’OIAPMM (Triangle – Loge juste – loge juste et parfaite – Collège – Chapitre – Sénat – aréopage – et autres consistoires – Cité Mystique – Souverain Sanctuaire …) …
La voie Égyptienne tout comme les philosophies orientales et Africaines nous enseignent que :
- le Temps n’existe point … car il est sacré … et qu’entre deux parenthèses seul l’esprit circule !!
- ce que nous faisons, ici et maintenant, doit rassembler toute notre attention, nos forces de méditation, d’inspiration et … notre authenticité …
- et c’est pour cela qu’elle nous suggèrent que la recherche de la Vérité est notre seule et unique ambition, aucune irruption étrangère ni injonction du monde profane ne pouvant être tolérée. Le lieu de nos travaux étant, assurément, secret mais, aussi, sacré.
- Nos assemblés rythmés par l’ouverture et la fermeture de nos travaux puis la présentation des « morceaux d’architecture » doivent s’inscrire dans ces deux parenthèses entre lesquelles tout espace-temps devient inconditionnel
Pour la voie dite « orientale » il sera ajouté un autre précepte :
Ne pensons point obtenir notre réalisation personnelle ni notre « réintégration dans notre statut d’origine » comme nous le suggère certains de nos rituels si nous refusions de faire comme les moines taoïstes le chemin tortueux de l’esprit de vie … re-connaitre d’où l’on vient, prendre conscience du « lieu » où nous sommes et se libérer pour accomplir sa destinée … et, chemin faisant, pratiquer la compassion et l’aide … voilà le devoir des Maçons Francs du 21ième siècle …
Qu’écrire de plus sur le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm – Voie d’Eveil (Voie Orientale, Voie Robert Ambelain et voie Misraïmite Ancienne)
Le « souverain Sanctuaire Khorshed[iii] » a rassemblé et réexaminé l’ensemble des dépôts initiatiques afin de rendre les rituels conformes aux principes que je viens de d’exposer. Nous devons juste nous convaincre de l’idée suivante :
« Une tradition (héritage culturel voire cultuel) qui ne s’actualise pas est une tradition qui meurt » … « Une tradition qui s’actualise nourrit et fortifie le passé – le Présent – et l’avenir, garantissant ainsi le respect de nos anciens (Maîtres passés :: « ancêtres ») et notre capacité à enfanter l’avenir par une belle transmission murie par le soleil de l’amour fraternel »
Malgré ce qui en est parfois dit, nos Rituels « ne sont pas longs » … ils agissent le temps nécessaires pour que notre être oppressé par des tensions profanes prenne le temps de retrouver une véritable écoute et le lien qui n’aurait jamais dû être coupé entre l’homme et son être profond …
Notre Ordre et le paysage Maçonnique actuel
Tout pourra être dit … Tout … et même son contraire sur ce sujet !!!! … Mais pour paraphraser une stance de nos rituels je dirais que « nous maçons d’Egypte nous ne prendrons jamais des vessies pour des lanternes » et que si nous dressons notre âme pour voguer dans des espaces plus subtils nous savons être rationnels et nous savons juger par nous-mêmes … Nul ne peut se présenter et déclarer être notre recteur de conscience.
Nous savons aussi que nous sommes tous des Chevaliers (Samouraïs) ou des chevaliers en devenir car nous sommes des Francs-maçons constructeurs d’harmonies exécrant l’irrespect, l’exclusion, et toutes les attitudes sectaires d’où qu’elles viennent !!!
Dès lors nous avons à imposer un comportement qui honore la Franc-maçonnerie avec toutes ses magnifiques valeurs … (Droit à la conscience individuelle, liberté d’expression, droit de l’homme et plus généralement droit du vivant, protection de l’environnement, …)
A : Le paysage Maçonnique
Voici en 2018 une première classification des sensibilités Égyptiennes selon leur adhésion à la « Grande Hiérophanie » et à la nomination Ad-Vitam des représentants du Rite.
- Les puissances maçonniques acceptant la gouvernance selon les principes de la Grande Hiérophanie :
- L’OIRAPMM (Ordre International du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm) :: GMG Willy Reamaker et Bernard Teuqnirt …
- L’ORUMM (Ordre des Rites Unis de Memphis Misraïm) qui comprend, aussi, les Rites Confédérés :: Joseph Castelli … en son sein nous trouvons : La Grande Loge Egyptienne de France (ex Gérard Harel) :: La Grande Loge Orientale Régulière de France (Richard Ytram) :: …
- Le GOSRE (Le Grand Ordre Souverain des Rites Egyptiens) dont le Grand Hiérophante est Michel Goudard de Soulages. En son sein résident : la Grande Loge Symbolique Burgonde (François Clouzet) :: la Grande Loge Internationale régulière de Memphis Misraïm :: l’Ordre maçonnique Oriental de Memphis Misraïm (jean Pascal Tollip)
- …
- Les puissances maçonniques intégrant des modes de gouvernance proches du monde électoral :
- Le GOE le Grand Ordre Égyptien du GODF (Philippe Foussier)
- La GLMFMM puis FedMM :: Fédération de Memphis Misraïm … Bernard Champigneux
- La Grande loge Féminine de Memphis Misraïm :: Éléonore Lecoq
- La Grande Loge Mixte de Memphis Misraïm :: Olivier Sartoux
- La Grande Loge Traditionnelle de Memphis Misraïm Battini Jean Simon
- L’Ordre Initiatique Ancien et Primitif de Memphis Misraïm:: Patrick Theron
- La Grande Loge Symbolique de France (& Grande Loge Traditionnelle Internationale) :: Jacques Lavilette.
- La Grand Loge Unis de Memphis Misraïm :: François Evreux
- La Grande Loge Mixte de France :: Édouard Habrant …
- Et dans des parties de « sensibilité Egyptienne » inclus dans des Obédiences Multi-Rites (GLISRU : Grande Loge Indépendante et Souverain des Rites Unis, GLMN : Grande Loge Mixte Nationale, GLMF : Grande Loge Mixte de France, …)
- …
Combien sommes-nous de frères ou de Sœurs Egyptiens en France ? Disons 4200 sur 182.400 FM[iv] (répartis en 7200 loges) environ … la France représente 5,99% de la FM Mondiale (soit 3.051.000 FM) … pour une fois les Francs-maçons Français éternels nombrilistes pourront faire acte d’humilité !!!
Le nombre d’Egyptiens (4200 :: nombre statistique selon déclarations spontanées) en France est réparti en au moins 45 Ordres ou Obédiences … Nous nous rappellerons juste que :
- La Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm en comptait il y encore peu de temps 1300 … (les sœurs ont récemment vécu des scissions du fait des exigences de reconnaissance du Grand Orient de France)
- La Grande Loge mixte de Memphis Misraïm en comptait, il y a peu environ 300 …
- La Grande Loge Française de Memphis Misraïm (aujourd’hui Fédération de Memphis Misraïm) en comptait, quant à elle entre 250 …
- Le Grand Ordre Egyptien du GODF (Date Naissance : 19/09/2001) … 400 …
- La Grande Loge Mixte de France … un peu moins de 200 ? …
- Aujourd’hui le groupe ci-dessus ne représente plus que 2450 Frères et Sœurs !!! Il sera dès lors aisé de constater, alors, que 1750 autres frères et sœurs Egyptiens se sont répartis en 40 Obédiences !!! …. Je n’ai pas compté la dernière naissance … il y a m’a-t-on dit, un an : l’Ordre Maçonnique Egyptien Mixte International (OMEMI, un nouveau système issu de « l’Océan Indien » …. Donc 41 !!!
Cela nous laisse rêveur. La consistance numérique de chacune d’entre-elle, sachant que certaines ont plus particulièrement résistée et « jaugent » à plus de 150 membres !!! (Nous faisons partie de celles-là) … reste bien légère, c’est-à-dire « poids plume » …
Avant d’aller plus avant nous pouvons nous convaincre de ceci, car nous sommes bien en France et il existe dans notre pays des principes de liberté inaliénables : Les hommes et les femmes peuvent se rassembler sans avoir de « tuteur » au travers de structures de type associative (Association de la loi de 1901 et de 1905) de ce fait :
- Il n’existe, donc aucune obligation pour des Maçons libres dans une loge libre d’adhérer à une fédération ou une confédération …
- Les liens entre associations relèvent de la volonté pleine et entière des signataires et des puissances qui les formalisent. Il n’appartient dès lors à aucune autres autorités de les contester sur la base de principes qui dérogeraient à la liberté de conscience, à la liberté d’expression, au droit de s’unir pour des raisons qui les concernent.
Dans le cas contraire : la recherche de « tutorat » ou tout simplement la volonté de construire entre plusieurs associations (loges) des liens de dépendance ou de contrôle hiérarchique peuvent amener certaines d’entre-elles à rechercher une adhésion à une Fédération ou une confédération … ce que nous maçons appelons « Grande Loge » ou « Confédération Maçonnique ». Modèle de gouvernance largement inspiré des propositions du « Pasteur Anderson ».
Ce mode de gestion est devenu quasiment la règle depuis le 20ième Siècle … L’idée étant bien acquise par la « Grande Loge Unie d’Angleterre » (GLUA) (laquelle inventa, alors, l’abaque de la « régularité » puis pour ne pas être « en reste » par rapport à nos frères anglo-saxons, cette idée fut reprise par le Grand Orient de France (lequel nous inventa la « reconnaissance »). Sans polémique, aucune, nous dirons, alors, que chacun peut inventer ce qu’il veut mais il sera important pour nous maçon de savoir, de connaitre puis d’accepter (ou de ne point accepter) les affres qui sont les conséquences naturelles de toutes sectarisations et/ou de tout asservissement !!!!.
Il existe pourtant une formule « le Traité d’Amitié » efficace et chargée de sens, dont la valeur reste inestimable puisqu’elle relie, normalement, des puissances maçonniques désireuses de partager et de travailler ensemble. Mais là encore quel gâchis !!!
En voyageant sur le Web et en nous arrêtant sur le site des diverses Grandes Loges ou Ordres l’on peut constater la publication d’une ou plusieurs pages listant les traités d’amitié et de reconnaissance. Il suffira de suivre trois Grandes Loges sur leur site Internet : GL3M, GLMN, FedMM où chacune d’entre-elle a entre 10 et 22 liens d’amitié. Est-il possible pour un frère et une sœur de faire vivre : une famille, un métier, une loge, une grande loge avec, si ce frère ou cette sœur, pratique les cénacles de perfection, un atelier spécifique, sa fédération associée et enfin ses propres recherches !!!! C’est assurément le grand écart et de douloureuses lombalgies éprouvantes … quand peut-on alors parler ésotérisme ? … Comment peut-on penser au moindre échange initiatique de fond dans ces conditions ? !!!! Ces seuls liens résident, souvent et assurément, dans des participations protocolaires lors de tenues spécifiques que les maçons désignent par le terme de « Convent ».
Pour faire bon poids et être complet : même en en notre siècle, il semble qu’au titre de la « tradition » une grande partie de l’humanité est exclue (sur le plan du principe !!!) … sans pour cela ne soulever aucune indignation.
Prenons pour critère le « sexe » une grande majorité sera masculine, … prenons celui du substrat ésotérique la presque totalité sera … judéo-chrétienne !!!
Lorsque les loges et ateliers ont choisi de s’affilier à une Grande loge. L’on doit savoir cela :
Une puissance Maçonnique dite « régulière » ou « reconnue » dans la plupart des cas (98%) est formée de deux parties :
- Un ensemble de loges dites « Symboliques » ou « Allégoriques » qui sont sous le contrôle administratif d’une « Grande Loge » (C’est sur celle-ci que repose le qualificatif de « régulière » si elle répond aux « Landmark » de la GLUA ou de « reconnue » si elle répond aux exigences (à géométrie variable … nous en avons pour preuve la reconnaissance discutée, actuellement, avec la GL-AMF !!! ), par le GODF
- Un deuxième ensemble les « Ateliers Supérieurs » ou de « Perfection » qui pratiquent leur Rite sous l’autorité d’un « Suprême Conseil », d’un « collège des Rites » ou autres désignations … ce deuxième ensemble ne souffre généralement pas de « reconnaissance » ni de « régularité » … dans le cas contraire il s’agirait là d’une forfaiture. Tout le monde sait que les échelles des hauts-grades sont d’une extrême variété et personne sur le plan historique ne peut déterminer ce qui serait opportun de designer comme « juste et parfait »
Voilà donc, quelques définitions posées.
Nous pouvons … continuer … en nous focalisant sur le groupe de maçons que constituent « les Egyptiens » (Terme générique, évidemment) … Précisons tout de même ce que cela signifie :
- Au 19ième Siècle disons qu’il existait le Rite de Misraïm (dit Rite Egyptien), le Rite de Memphis (dit Oriental … Attention pas le nôtre) et le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm
- Au 20ième Siècle nous y trouvons le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm et l’Antique Primitif Rite Oriental de Memphis Misraïm
- Au 21ième siècle nous retrouvons le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm (dans lequel s’ajoute notre Voie Orientale – Voie d’Eveil), le Rite de Misraïm, l’Antique Primitif Rite Oriental de Memphis Misraïm mais aussi, un réémergence du Rite de Misraïm, et enfin, le Rite du Grand Ordre Egyptien (Cf. Note de fin)
Selon ces critères, nous somme 4200 Frères et Sœurs « egyptianisants » (cf. supra). Ils se répartissent en deux catégories selon la notion de « reconnaissance du GODF » (la « Régularité » est à exclure de fait, naturellment ):
- Les structures « reconnues » par le GODF[v],
Je reprends, ici, que celles qui pratiquent les « Rites Égyptiens » : Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm, La Grande Loge Française de Memphis Misraïm (qui est devenue aujourd’hui la Fédération Memphis Misraïm … Traité signé le 29/11/2017 à Paris), Grande Loge Mixte de Memphis Misraïm (Traité signé le 29/05/2004), Grande Loge Mixte de France, la Grande Loge Symbolique des Rites Unis …
- Les structures « non reconnues » par le GODF
Dans Celles qui sont reconnues comme puissances maçonniques selon les principes de la convention de Strasbourg de 1961 et qui sont « Amies » d’une puissance maçonnique reconnue (par le GODF):
A : OIAPMM[vi] (Ordre Initiatique Ancien & Primitif de Memphis Misraïm), la Grande Loge Symbolique de France, Grande Loge Française de Misraïm (Celle d’André Jacques, manifestement), …
B : La Grande Loge Unis de Memphis Misraïm,
C : La Grande Loge Symbolique de France,
Ici, notre attention doit être requise : « les Amis de mes Amis pourraient à priori être mes Amis ». Assertion que l’on retrouve souvent dans le monde profane, qui relève du bon sens et qui fonctionne souvent sauf cas particuliers !!!.
De façon coutumière & objective, cet aphorisme est faux au sein de la franc-Maçonnerie Française dite « reconnue » c’est dire au sein des obédiences qui ont jugé utile se mettre sous la coupe d’un « Grand Ordre » … même si celui-ci s’auto-désigne comme « Égyptien » :
là: « Les amis de mes amis sont inexistants, non advenus ».
- Enfin Les autres… au sein des quelles l’on trouve:
Les structures dites « sauvages » … dont certaines appartiennent au Portail des loges libres et indépendantes. Disons le franchement: il y a des loges dites sauvages qui transmettent un enseignement de première importance et … il y a des loges dites reconnues qui pourraient les envier !!!
Remarques importantes: Toutes les loges inscrites au portail ne sont pas « sauvages » !!!. J’en pour preuve que 70% d’entre-elle font partie de structures parfaitement organisées :
> La Fédération des loges libres et Souveraines (FLLS),
> L’Alliance Maçonnique Universelle (ALMA),
> Mais aussi, d’un certain point de vue, L’OIAPMM (Eh oui nous faisons partie du portail … puisque tous nos ateliers sont libres et indépendants sur le plan administratif mais par contre ils sont reliés exclusivement par une Charte Initiatique. C’est notre particularité absolue. Cette particularité nous exclut statutairement de toute « reconnaissance » du GODF puisque la « reconnaissance » est attribuée dans le seul but d’évaluer les modes de gouvernances (« fourches caudines » administrative) et d’imposer, sur le plan initiatique, l’abandon du Rite d’origine par l’adoption d’un Rite reconconstruit en 2000 sur la base de l’Echelle de Yarker en 33 degrés (Cf. Marcos // Biasi)
- Les structures rattachées à la grande Hiérophanie donc irrémédiablement non reconnues
> OIRAPMM (Ordre International du Rite Ancien et Primitif de Memphis (dont le dernier Grand Hiérophante présumé … le 12ième … est Willy Reamaker) ;
> ORUMM (Ordre des Rites Unis de Memphis Misraïm) sous la gouvernance du Grand Hiérophante, présumé … le 12ième aussi : Joseph Castelli grand timonier de ce que l’on appelle « les Rites Confédérés » … espace dans lequel un grand nombre de sensibilités spirituelles sont rassemblées.
> GOSRE (Grand Ordre Souverain des Rites Egyptiens) dont le premier Grand Hiérophante se dit être (encore un) en fait le 12ième Grand hiérophante : Michel Goudard de Soulages !!! …
- Rajoutons aujourd’hui un phénomène nouveau : le réveil des courants qui avaient été mis sous le boisseau par le TSF Robert Ambelain … ce sont des sensibilités ésotériques allemandes et Italiennes (Naples, Venise, ..). réapparaissent, aussi, des filiations Jean Prévost, Jean Bernadac, Gian Carlo Seri, … Tous ces mouvements maçonniques n’ont pas été quantifié mais ne nous trompons point, ils sont loin d’être négligeables … et surtout nous ne savons pas encore sur quelles bases philosophiques ils sont réellement posés (Discrétion ? Secret ? )… La position des autorités Italiennes laisse penser que la France pourrait, bien, être une Terre d’accueil. Situation intéressante quand l’on sait que la Franc-maçonnerie française (« reconnue » et la plus nombreuse) est incapable d’hospitalité sur son propre territoire.
(Je n’ai pas pu chiffrer ces deux dernières catégories … je compléterai mon analyse ultérieurement)
B : Paysage Maçonnique et Rites Egyptiens
- Le Rite de Misraïm (Dit Egyptien),
C’est avec le Rite de Memphis Misraïm, les deux systèmes hermétiques importants. Dans le Rite de Misraïm se développèrent et se multiplièrent des degrés (hauts grades), il faut bien le dire de façon un peu anarchique. Il fut raillé par son nombre important de degrés. Railleries facile lorsque l’on est ignorant des contenus et de la valeur opérative de ses modes de fonctionnement. Le terme de « Misraïm » se retrouve pour la première fois lors de la présentation des secondes Constitutions d’Anderson du Frère de la Tierce en 1742. « Misraïm » désigne « l’Egypte » en Hébreux. A ce moment pourtant rien à voir avec l’inspiration de l’ancienne Egypte. La base initiatique est parfaitement Hébraïque. Une connotation Egyptienne apparait en 1767. En effet les frères de la Stricte Observance Templière et les maçons Ecossais en lien avec Fréderic de Prusse évoquent l’idée d’inclure dans le parcours initiatiques des frères un enchainement authentique sur le sentier de l’initiation : cela concerne, évidemment, l’ancienne Egypte. Le Rite Krata Repoa sera un support-soutien manifestement peu compris pour promouvoir un nouvel hermétisme. Rites païen et Rite Chrétien semblent faire bon ménage à tel point que les Frères des Rites Rectifiés s’en accommodent. Des Sources Inspiratrices
A : 1759 Les amis de Delphes « Rites des Philadelphes » travaillés dans une loge Narbonnaise (Théurgie). La fondation du rite est attribuée au Vicomte de Chefdebien d’Aigrefeuille
B : 1750-1760 des principes et des pratiques Rose+Croix ….
C : 1773, fondation à Lyon du Rite des Philalèthes dont les influences de Willermoz et de Cagliostro sont patentes. Jean solis expliquera que « Le système s’articule en trois séries : Symbolique à Ecossais, Chevaleresque avec une Rose+Croix et un Chevalier du Temple, sur trame alchimique, théosophique et Théurgique à connotation sacerdotale proche des Elus Cohen ».
D : Cagliostro et bien sûr le Rite de l’Etoile Flamboyante du Baron de Tschoudy.
Deux personnages se feront concurrence : Cagliostro et le Comte de St Martin !!! Cagliostro est un Mystique, Théurge, Thérapeute et alchimiste des voies internes et externes (escroc pour d’autres !!!) … il récolte des degrés particuliers à Malte (Fonseca) et à Naples. Il se forme au mysticisme chevaleresque de Willermoz. Toutes ces aptitudes le mènent à la création en 1784 du Rite Primitif qui porte son nom. Il en devient son patriarche !!! Là réside, peut-être, la source de l’Arcana Arcanorum …
L’ensemble fut recueilli par le patriarche Gad Bédarride dans des conditions … étranges … mais c’est à ce moment que furent construits les 90 degrés du Rite de Misraïm …
L’histoire nous dit que les hauts degrés furent perdus et seuls les 77 premiers degrés restèrent entre les mains des fils Bédarrides. … les degrés manquant furent réinventés par eux, naturellement dénaturés … Où sont les véritables hauts degrés ? … personne ne peut, objectivement s’en prévaloir.
- Le Rite de Memphis (Qui est dénommé à tort « Oriental »),
Selon la tradition de notre voie maçonnique il est écrit : « La plupart des membres de la mission d’Egypte qui accompagnèrent Bonaparte était Maçons de très anciens Rites initiatiques : Philalethes, Frères Africains, Rite Hermétique, Philadelphes, Rite Primitif, sans omettre des frères issus du Grand Orient de France. C’est la découverte, au Caire d’une survivance gnostico-hermétique qui va, alors conduire ces frères à renoncer à la filiation reçue, jadis, par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Ainsi sous la direction de Samuel Honis et de Marconis de Nègre, nait à Montauban en 1815, un nouveau courant maçonnique ne devant rien à l’Angleterre : le Rite de Memphis. Si ce Rite rassemble rapidement les Jacobins nostalgiques de la République avec les Carbonari, c’est bien au sein de Memphis que se regroupe les demi-solde de l’ex-grande armée et les bonapartistes demeurés fidèles à l’Aigle.
Les personnages emblématiques :
1 : Gabriel Mathieu Marconis (33° du REAA et les plus hauts degrés du Rite Primitif … et les hauts lieux kabbalistiques en Europe)
2 : Jacques Etienne Marconis de Nègre, son fils, Hauts degrés du Rite de Misraïm, Hermétisme Ecossais et Krata Repoa Germaniques et ésotérisme Egyptien grâce à l’épisode de l’épopée Napoléonienne.
En 1816 les deux Rites Misraïm et Memphis ont le même grand Maitre général … prémices d’une prompte réunion ? … mais après quelques vissicitudes le Rite reprendra ses travaux le 23/03/1838. Le 30/04/1838 verra la constitution de la Grande Loge d’Osiris et les statuts du Rite déposés le 11 Janvier 1939.
Le Rite sera reconnu par le GODF en 1862 …
L’on notera que selon certains « témoins » Bonaparte aurait été initié Franc-Maçon dans la loge « ISIS » au Caire. Le Vénérable Maître en aurait été « le Général Kleber ». Salvatore Avventore Zola écrit : qu’exactement en Aout 1798, Napoléon reçut les transmissions des antiques sages de l’Egypte. Cette initiation aurait été faite dans la pyramide Chéops. Ainsi naquit, sans doute le premier foyer « Memphis » en Egypte. En 1815, le 30 Avril à Montauban fut fondée la première loge en France sous la désignation « des Disciples de Memphis » par Sanuel Honis, Gabriel Mateo Marconis de Nègre, la Baron Dumas, le Marquis De Laroque et Hyppolite Labrunie.
- L’Antique Primitif Rite Oriental de Memphis Misraïm,
Ce rite est essentiellement pratiqué en Italie au sein du GSA (Grand Sanctuaire Adriatique) il est masculin mais admet des « loges d’adoption » féminines (pour lesquels la présence d’un « homme », patriarche de surcroît est requis !!! son fondement : La Grande Hiérophanie et l’accès à l’Arcana Arcanorum. Ce dernier est, selon cette puissance maçonnique, défini par Jean Pierre Judicelli de Cressac Bachelerie dans son livre « de la Rose Rouge à la Rose d’Or » (Cet enseignement concerne la Théurgie, c’est-à-dire une mise en relation avec des Eons-Guides qui doivent prendre le relais afin de faire comprendre un processus mais, aussi, une voie Alchimique très fermée qui est un « nei-tan » (voie Interne)). Cette version de rite égyptien est naturellement très intriquée avec les autres essences « Memphis Misraïm » mais s’inspire, aussi, de sources très anciennes (Venise). La maitrise est basée sur le thème du « Mythe Osirien » et les autres degrés détermineront l’aptitude de chacun à progresser sur un plan opérationnel et non intellectuel. L’astrologie et la Kabbale seront nécessaires pour l’accès aux arcanas (le retour à l’Unité). Leur grande Hiérophanie souscrit à une transmission de noblesse spirituelle. Dans ce cadre leur « in Memoriam » souligne l’autorité des : marc Bédarride, Marconis de Nègre, Marco Edigio Allegri, Ottavio Ulderico Zasio, Gastone Ventura, Sébastiano Caracciolo …
- Le rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm (Historique),
Le Rite ancien (REAA) et Primitif (Narbonne : hermétique et opératoire) de Memphis Misraïm résulte de la fusion effectuée, en 1881, entre le Rite de Memphis et celui de Misraïm sous la gouvernance de Giuseppe Garibaldi, Franc-maçon, général de l’Armée Italienne qui fit l’Unité Italienne. « Italia fara da se » …
Ce rapprochement sera, évidemment, violemment rejeté par le Grand Orient d’Egypte (fondation 1856)
Rapidement brossé les deux premiers degrés ont une connotation égyptienne, le 3ième fait référence au Mythe de Salomon, puis du 4ième au 33ième le rite suit celui du Re2a dans les « stations » mais pas totalement dans les messages initiatiques, du 34ième au 68ième il développe la philosophie maçonnique et restitue les Mythes Anciens et enfin les suivants qui seront d’essence Théurgiques et Alchimiques.
Le 66ième degré consacre « une Eglise Intérieure » en relation avec le Gnosticisme assis sur une gnose de type Judéo-païenne (Ordres Mineurs, Ordres Majeurs, Prêtrise, Episcopat) sensé s’inspiré du « Temps du Christianisme Primitif » … Ce degré donne assurément à ce Rite une « Régularité Sacerdotale »
Concernant les fameux « arcanas », couronnés de « l’Arcana Arcanorum », l’Arcane des arcanes ils donnent titre de Sublime Maître du Grand Œuvre. Il signifie, à priori, pour le titulaire sa réintégration dans l’Unité et sa capacité à avoir construit son « corps de Gloire ».
C’est pour ce faire que ces arcanas décernent « les secrets oraux de Naples » au « cherchant » et sans doute pour l’occasion « au souffrant » !!!
Les Adeptes « Egyptiens » progressent ainsi selon un cheminement individuel guidé par un déambulatoire le plus complet possible sur le plan initiatique. 4 caractéristiques peuvent, aujourd’hui, être recensées :
- Les Rites judéo-chrétien de Robert Ambelain
- Les Rites Orientaux … Il y en a quelques-uns … mais à ma connaissance seul l’OIAPMM est en lien avec des « pratiques » d’inspiration extrême orientale …
A : l’OMOMM (Ordre Maçonnique Oriental de Memphis-Misraïm). Leur filiation est celle de Bricaud – Constant Chevillon – Ambelain & Bricaud – Constant Chevillon – Chambellan.
B : ROM (Rite Oriental de Misraïm) : Cette puissance Maçonnique puise dans les Antiques Traditions du bassin méditerranéen … Pythagoriciens, Auteurs Hermétiques Alexandrins, Néoplatoniciens, Sabéen de Harrân, Ismaéliens … en 1792 des sources de Misraïm de l’Ile de Zante …
C : l’OMORAPMM (Ordre Maçonnique Oriental du Rite Ancien & Primitif de Memphis Misraïm en France … Voici une nouvelle résurgence de lignées Italiennes … ce que l’on peut dire c’est que cet Ordre reçut patente le 09/02/1988 des mains de Giancarlo Seri
D : Au sein de l’OIAPMM:
Cette puissance Maçonnique fait bien partie de la famille que nous décrivons mais il nous faut souligner leurs spécificités. Il n’y a que 3 degrés (Cela répond au critère de tous les systèmes maçonniques) : Apprenti, Compagnon et Maître. Le degré de Compagnon est réservé à l’apprentissage des 7 Arts Royaux (et libéraux) ainsi qu’au contact avec certains philosophes emblématiques au regard de l’évolution des sociétés et civilisations. Le degré de Maitre est transmis selon la référence au mythe Osirien (pour la voie Orientale), la voie Robert Ambelain conserve la référence du Mythe d’Hiram..
Les autres « degrés » sont en fait des « Stations initiatiques » que les Maîtres rencontrent lors de leur cheminement dans le Rite. Et pour certaines d’entre-elles, il est réveillé (en complément des degrés classiques) de nombreuses sensibilités Egyptiennes, extrême-Orientales tel que le Chevalier de Mercy (Siddhârta Gautama), … , Patriarche des Védas Sacrés, …
- Les Rites Anciens,
Cf Supra (Rite Ecossais Ancien et Accepté, Régime Ecossais Primitif, Stricte Observance, Gnosticisme, Celtisme, Rose+Croix, … ) … au sein desquels, à ma connaissance, des Ordres font références: l’OMRA (Ordre Maçonnique des Rites Anciens), des Grands Prieurés (GPDG, GPIDF, GPERRO, GPSDF, GPITDG, …).
- La grande Hiérophanie
C’est un système de gouvernance qui implique qu’un Grand Maitre Général ou un Grand Maitre National est nommé Ad-Vitam et qu’il possède l’autorité absolu pour désigner son successeur … à priori la statut minimum, pour un Grand Maître Général (Mondial, donc), est de posséder la connaissance au plus degré d’au moins trois voies Initiatiques. En général un Rite Egyptien, un Episcopat Gnostique, une voie Martiniste ou un Ordre Rose+Croix ou Kabbalistique …
Au sein de cette spécificité l’on trouvera le GSA, l’OIRAPMM, le GOSRE, l’ORUMM, ….
L’OIAPMM, comme le GOE, la FedMM, la GLMMM, …, ne sont donc pas concernés
- Le Grand Ordre Egyptien[vii] (GOE) … il fut fondé la même année que notre voie initiatique !!!
Il est une juridiction de « hauts-grades » maçonniques travaillant au « Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm » pratiqué selon une échelle en 33 degrés établie par Jacques-Etienne Marconis de nègre[viii], fondateur du Rite de Memphis, lorsqu’il entra dès 1862 au Grand Orient de France avec son rite. Celle-ci fut analysée et travaillée avec l’aide de son Premier Grand Maître Adjoint, Ludovic Marcos, sans oublier la haute inspiration du frère Jean-Louis Biasi …
Le plan ésotérique prévu par le GOE institue un parcours conçu comme suit : « Les rituels et les travaux plongent le cherchant véritable dans l’Egypte alexandrine creuset des cultures, philosophies et religions de l’Egypte Ancienne, de la Grèce Antique, de la Mésopotamie et de l’Asie Mineure. Les Travaux de l’Académie Platon ou des Médicis sont aussi réactivés. Cette quête conduit nombre de participants vers la fameuse inscription qui ornait le temple d’Apollon à Delphes « connais-toi, toi-même, et tu connaitras l’Univers et les Dieux ». Pour cela, le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm en 33 degrés n’emprunte rien aux autres rites. Contrairement à l’échelle en 95 degrés du même rite, celle en 33 degrés n’utilise pas les grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Les rituels n’ont aucun lien avec la légende d’Hiram ou toute autre connotation judéo-chrétienne puisque ses fondamentaux sont préchrétiens ».
En 2018 … nous sommes contraints de constater une règle absolue imposée par le GODF … « toute puissance maçonnique qui souhaite être « reconnue » doit mettre en œuvre à court terme les rituelies prévue par le GOE[ix] ».
Ceci signe la disparition d’une grande partie du Rite Ancien & Primitif de Memphis Misraïm historique (Celui issu de Robert Ambelain, Gérard Kloppel … et si l’on sait compter : 2200 « reconnus » … implique 2000 « non reconnus » …
C : enfin : Organisation de l’OIAPMM (Ordre Initiatique Ancien et Primitif de Memphis Misraïm) pour y voir plus Clair
- Il appartient au portail des loges libres et indépendantes (130) qui regroupe :
La Fédération des loges Libres et souveraines (FLLS) … Multi-Rites, L’alliance Maçonnique Universelle (ALMA) … Multi-Rites, Nous-mêmes (OIAPMM) … Mono-Rite, et enfin une quarantaine de loges résolument indépendantes. Lesquelles pour l’essentiel ne sont pas égyptiennes.
Dans ce portail une loge de recherche de première importance éditrice « d’une parole circule » la Respectable Loge Sud-Rosa à Genève, montre la qualité du travail accompli.
- Nous respectons les lois de nos pays de rattachement et chaque loge ou atelier a signé la charte des loges libres et indépendantes du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm. Charte qui est sous le contrôle du « Souverain Sanctuaire Khorshed ».
- Dans le cadre de sa partie initiatique notre système est conçu comme un « Ordre » et non comme une Obédience. Son Assise est définie par trois degrés : « Apprentis », « Compagnons » et « Maîtres ».
> Apprentis ou la prise de conscience de Soi …
> Compagnons ou l’Apprentissage des 7 Arts Royaux, l’approche de la philosophie et la maîtrise de « ses sens ».
> Maîtres … le compagnonnage dans les sources philosophiques, Métaphysiques, Mythologiques et ésotériques (terme générique, évidemment) … avec en fin de parcours les travaux très individuels sur ce que l’on désigne sous le terme « Arcana Arcanorum». Ce parcours s’effectue sans notion de hiérarchie en 27 Stations réelles abordées par la « voie de l’initiation » …
- Nous respectons les termes et l’esprit de la « Convention de Strasbourg du 22/01/
1961 ». Nous somme en liens avec des structures qui elles-mêmes sont garantes de cet esprit :
> L’ex GLFrMM (Grande Loge Française de Memphis Misraïm) devenue Fed MM (Fédération Memphis Misraïm) (sur le plan National),
> La GLNC (Grande Loge Nationale du Canada (sur le plan International),
Nous avons, également, voulu rendre hommage à l’immense travail fourni par notre TSF Robert Ambelain en y ajoutant, dans nos relations, des courants qui ont constitué les soubassements de notre Rite. Ainsi nous comptons parmi nos traités d’amitiés :
> L’Ordre Illustre de la Strict Observance Templière,
> L’Union Maçonnique Européenne,
> L’Ordre des Rites Anciens
- Pour cette raison, nous avons choisi d’être clair dans notre mode de gouvernance :
> Une Charte qualité qui règle les modes de transmissions selon notre échelle à 3 degrés (AA ::CC ::MM) et 27 Stations (pour les Maîtres) de Transmission Rituellique et 3 de directions plus des dossiers d’instruction complémentaire. (Là il s’agit bien de degré transmis rituelliquement dans une Échelle en 95-96-97 degrés)
> Une « grammaire maçonnique » basée sur une rituelie non abrégée pour permettre l’examen en profondeur des suggestions proposées par le Rite
> Un mode de travail qui respecte la sensibilité de chacun … faisant, ainsi, de la loge un lieu sacré où partages et confrontations trouvent un espace serein d’expression (Non-jugement et respect des formes d’expression – être Franc-maçon c’est savoir écouter et accepter la diversité des « savoir-être ».
> Un système de recrutement appuyé sur les us et coutumes de toutes les maçonneries traditionnelles (Enquêtes, Passages sous le bandeau pour notre Rite et Publications)
> Des Loges et Ateliers construits, sacralisés et protégés des indiscrétions profanes selon les pratiques traditionnelles qui nous ont été transmises.
Conclusions Temporaires, évidemment …
Au travers cet exposé nous l’aurons compris : rien n’est simple. Mais l’on peut en tirer une leçon.
L’essentiel de la franc-maçonnerie est anglo-saxonne (avec une qualité recherchée la Régularité) … un ilot est Française (avec un statut désiré: la reconnaissance) … cette maçonnerie est à 99% Judéo-Chrétienne c’est-à-dire référent à une culture assise sur l’inspiration hébraïque et Christique. Elle est occidentale et se dit « Universelle ». Pourtant n’importe quel philosophe (je dis bien « philosophe ») sincère et sérieux ne pourrait affirmer que cette « désignation-jugement » soit conforme à la réalité.
Cette maçonnerie se rassemble (toujours pour l’essentiel) au sein de Rites : le Régime Ecossais Rectifié (1778), le Rite Ecossais Ancien et Accepté (1801), le Rite d’York, le Rite Emulation (1823), le Rite Français 1783) … gérés par un nombre d’ordres et d’obédiences limité…
Notons encore le Rite Standard d’Écosse (Historique) de la famille du Rite Émulation, le Rite Suédois (1759), le Rote Primitif d’Écosse (1598), Le Rite Opératif de Salomon (1974), le Rite Écossais Primitif (Ambelain 1985)
Une infime partie de la maçonnerie est dite « Egyptienne » (Terme générique évidemment). Elle est gérée par un nombre « incalculable » d’officines Maçonniques. Elle pratique de nombreux Rites issus de courants ésotériques très divers.
En son temps (il y a un demi-siècle) le TSF Robert Ambelain avait réussi à rassembler « presque » tout cela (après la guerre de 1939-1945) en une seule structure !!! … après 40 ans d’excellents travaux de fondation il n’a pas fallu 10 ans pour qu’une tour de Babel s’érige en lieu et place de cette fondation dite » moderne.
Notre Rite le RAPMM est assurément universel puisque son contenu l’est !!! Il aurait pu être servi par des frères puis des sœurs qui auraient pu prendre cette caractéristique pour en faire un Rite référent pour notre 20ième et 21ième Siècle … relier, rallier « l’Orient & l’Occident » … mettre toutes les cultures du monde dans un même creuset !!! Quelle magnifique perspective !!! … il ne nous faut pas être nombreux … il nous faut être des penseurs accompagnant l’émergence d’une nouvelle forme de travail maçonnique au service de nos civilisations
Après ce travail, trop rapide, en effet, il faut « remercier » le GODF !!! et « apprécier » son choix Rituélique recadrant des sources de savoir et de connaissance (notamment le Grand Ordre Égyptien) … Il réalise ce que nos dirigeants d’aujourd’hui n’ont pas su conserver … Il accueille, dès lors en leur sein et dans le sein des officines qu’il reconnaît, des frères et des sœurs qui ne sont plus en mesure de valoriser les dépôts maçonniques transmis par nos anciens. C’est tant mieux s’il existe une telle possibilité pour celles et ceux qui cherchent un chemin tout tracé au sein d’une pensée quelque peu « prêt-à-porter », il est vrai …
Comprenons que la moitié de « l’infime partie » que nous venons d’évoquer reste fidèle aux transmissions que nous avons reçues et plus encore en ce qui nous concerne. Comme un excellent compagnon nous avons fait un pas de côté pour revenir dans l’axe de notre trajectoire. L’OIAPMM voie Orientale (Voie d’Eveil), Voie Robert Ambelain et d’une Voie d’étude sur la sensibilité Misraïmite s’est, alors, assigné une lourde tâche … Celle d’être des continuateurs de la richesse du passé, de faire vivre une réelle universalité grâce à un compagnonnage judicieusement organisé et enfin celle de faire respecter notre droit à la différence … (nous exécrons l’inhospitalité, l’exclusion et toutes formes de ségrégation ou de sectarisme revoyant toutes celles et tous ceux qui les pratiquent à leur enfermement doré).
Rappelons-vous : aucune loi n’oblige quelqu’un à recevoir chez elle quiconque … cela est valable pour toute organisation !!! même associative … même maçonnique …
Par contre la chaleur d’un partage quand il est voulu et désiré est le véritable signe d’une fraternité assurément maçonnique car au-delà du plaisir d’être ensemble il y a cette magnifique générosité de transmettre ce que nous avons appris, vu et vécu.
Nous entendons bien le discours de nos frères et de nos sœurs qui par des incantations constantes voudraient défendre notre modèle de société (occidentale) basée sur « la Liberté, Égalité et la Fraternité » mais qui en même temps ferment les portent de leurs temples où laissent d’autres frères et nos sœurs dans l’ombre ou sur le bord du sentier de peur que …….. au titre, bien sûr, d’un ségrégation d’un autre temps. Frilosité ? Servilité ? Peur d’une différence qu’ils portent pourtant haut et fort en burinant dans leurs travaux la stance remarque d’Antoine De Saint-Ex « Si tu es différent de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis » (Citadelle 1948 … j’avais 3 ans … )
Nous Maçons de la Terre Égypte nous construisons la truelle à la main et l’épée de l’autre … Nous serons aimés si nous sommes porteurs de futur dans le cas contraire nous resterons à tout jamais dans l’amalgame et prisonniers d’un passé qui n’est plus audible dans notre siècle.
Dès lors l’Ordre Initiatique Ancien & Primitif de Memphis Misraïm est fondé sur des principes très clairs :
1: Liberté de Conscience
2: Liberté d’investigation totale
3: l’accès à la connaissance n’admet aucune entrave
4: Universalité de notre recherche et confrontation avec « la science » (terme désignant toutes les sciences)
5: Aucun ancrage National obligatoire
6: Respect des filières initiatiques que la tradition nous a transmises
7: Respect inconditionnel à la convention de Strasbourg de 1961 …. Convention qui a aujourd’hui plus d’un demi-siècle !!! Sans oublier notre contribution incessante au respect des droits de l’homme et notre action pour la protection de notre planète.
8: Respect des modes de gestions profanes en fonction du pays uniquement sur les plans juridiques et Fiscales
Un constat simple : en dehors de toute autre argument l’idée de « reconnaissance » est, dès lors, pour nous exclut compte tenu des contraintes associées à ce qualificatif
Un désir, voir un Appel
J’ose rêver, dans un premier temps, à une École des mystères Universelle et Libre d’Égypte assise sur des Rites référencés comme « Égyptiens » (c’est-à-dire dont la portée couvre l’Orient et l’Occident ainsi que la totalité des durées de vie des diverses civilisations ayant enrichi notre héritage philosophique et spirituel) … représentés par des Organisations Maçonniques respectant les termes d’une Charte (telle que la nôtre, par exemple). Organisations qui permettraient un partage et un échange harmonieux dans le respect de la diversité pédagogique de transmission des savoirs et de la connaissance mis en place patiemment par chacune d’entre-elle. Une telle École des Mystères Universelle et Libre (EMULE) dont la seule mission serait la garantie de la qualité des dépôts initiatiques et la régularité des transmissions. La Franc-Maçonnerie de demain ne peut être basée que sur ces valeurs et l’autonomie responsable de ses animateurs quel que soit les modes de gouvernance profanes. La Maçonnerie de demain est une Maçonnerie d’éveil individuel et de compassion pour tout ce qui touche la création.
Il y a de multiple solutions pour donner réalité à cette idée … reste à le vouloir
Pour ce qui est des valeurs statistiques, je confesse la difficulté de pointer sur un « état des lieu » vrai … il est de l’intérêt de tout maçon désireux de faire rayonner son rite et son Obédience/Ordre de connaître son environnent. Petit il aura à cœur de faire savoir son existence et sa spécificité, Important il prendra conscience de la diversité de la « Canopée » Initiatique et Franc-maçonnique. Je remercie par avance celles et ceux qui m’informeront sur platon-gerard@vorap2m.com … leur Obédience, leur(s) Rite(s) et plus particulièrement Égyptien, nombre de membres, nombre de loges, nombre ateliers de perfection (terme générique pour toutes formes d’ateliers spécifiques). Dès lors, je pourrai fournir un ou deux tableaux de lecture … pour information seulement, évidemment !!! … Qu’en est-il pour 2017 ..
Gérard Baudou-Platon,
Président du Souverain Sanctuaire Khorshed
[i]… Sans nous insinuer dans les « questionnements » d’autrui je peux reproduire partie d’une publication sur Hiram.be (en voici le lien pour une étude complète : http://www.gadlu.info/gldf-scdf-peripetie-au-reaa.html …)
La Grande Loge de France (GLDF) remet en cause son autonomie, son indépendance et sa souveraineté par rapport au suprême conseil de France (SCDF) !
La bombe est lâchée : le Grand Maître Philippe Charruel, qui va descendre de charge dans un mois, vient de signer en catastrophe un décret destiné à interdire aux membres de la GLDF de poursuivre leur parcours dans le REAA en dehors du SCDF. Du moins c’est ce qu’il faut comprendre dans le préambule du décret, car le texte du décret lui-même est incompréhensible, jésuite, et rédigé dans des termes abscons.
Le Grand Orateur de la GLDF demande aux loges de la GLDF d’intenter une action en justice maçonnique contre leurs membres qui auraient rejoint le Suprême Conseil d’Aquitaine du REAA.
En effet, nous avons appris que depuis 2017 plusieurs membres de la GLDF et d’autres obédiences ont décidé de poursuivre leur parcours du REAA en dehors du SCDF, en créant une alternative à
cette noble institution. Cette alternative s’appelle le Suprême Conseil d’Aquitaine du REAA. Or, cela déplaît profondément aux hiérarques du SCDF (comme on l’a déjà lu sur gadlu.info.). Ils font donc pression sur le Grand Maître de la GLDF pour mettre immédiatement fin à la participation des FF à ce nouveau suprême conseil.
Evidemment une telle situation ne doit pas pouvoir exister sauf à bafouer les plus élémentaires droits individuels … la maçonnerie dite « officielle » marche sur la tête !!!
[ii] Rappelons ici que, selon la règle posée par notre TSF Gérard Kloppel, pour être Grand Hiérophante il était convenu que l’impétrant devait être titulaire du plus haut degré dans 3 voies différentes. Notre TSF Robert Ambelain était au moins dépositaire des hauts degrés de Memphis Misraïm, de l’Eglise Gnostique (EGA), Réaux-Croix … ajoutons OKCR, Martinisme, …
[iii] Son président est :
- Maître Maçon issu de GODF ayant travaillé au RFM durant 14 ans
- Grand Patriarche grand conservateur du Rite soit un 95ième du RAPMM
- Grand Patriarche grand consécrateur du Rite soit un 66ième du RAPMM
- Grand Profess du Régime Ecossais Rectifie Eques a Vitus Fidéïs
- Evêque de l’Eglise Gnostique : Tau Synésios de Cyrène n° 146 dans la filiation apostolique de Pierre
- Membre de l’Ordre de la Rose Croix d’Orient.
- Hermite dans les philosophies extrêmes orientales (Bouddhisme Tibétain et Taoïsme)
[iv] Franc-maçonnerie en France … Quelques chiffres statistiques datés 2014 par Hiram.be
Puissance Maçonnique | Membres | % Sœurs |
GODF | 50.000 | 2,60 |
GLDF | 33.000 | 0,00 |
GLNF | 25.000 | 0,00 |
FFDH | 17.000 | 67,00 |
GLAMF | 14.700 | 0,00 |
GLFF | 14.000 | 100,00 |
GLMF | 4.900 | 45,00 |
GLTSO | 4.700 | 0,00 |
GLEFU | 2,400 | 22,50 |
GLMU | 1.400 | 52,00 |
GLFMM | 1.300 | 100,00 |
OITAR | 1.200 | 50,00 |
GLTF | 1.100 | 0,00 |
GPDG | 1.000 | 0,00 |
GLCS | 550 | 47,00 |
GLFMM | 500 | 25,00 |
GLIF | 300 | 0,00 |
GLISRU | 280 | 45,00 |
GOTM | 140 | 33,00 |
GLNIRF | 100 | |
LNFU (LNF+LNMF) | 194 | |
OIAPMM | 150 | 30,00 |
…. | 27.986 | |
Total France | 182.000 |
[v] Avant toute chose … Quelle légitimité à le GODF dans cette fonction de distribuer les « reconnaissances » … laissons les frères et sœurs juger eux-mêmes l’article premier de leur Grande Constitution :
« ARTICLE PREMIER
La Franc-Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité ; elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité. Elle a pour principes la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle attache une importance fondamentale à la Laïcité. Elle a pour devise : Liberté, Egalité, Fraternité … »
L’on pourra immédiatement faire un lien avec l’objet de nos Grandes Constitutions qui stipule que nous sommes une institution essentiellement Symbolique, Philosophique et ésotérique et … que nous sommes indifférents à tout mode de gouvernance des peuples ou tout mode d’organisation sociale à conditions que celui-ci respecte la libre conscience, la libre expression, les droits de l’homme et de toute forme de vie !!!!
Pourtant voici un extrait de la Circulaire n°1-2013-2014 du 16 Octobre 2013 émise par le GODF
Cette circulaire précise que 97 Obédiences sont reconnues par le GODF …
Dont 14 Françaises (avec la date de leur dernière validation …
1965 : GLTSO :: 1972 GLDF :: 1973 LNF :: 1975 FFDH :: 1982 GLFF :: 1993 :: GLFMM(*) (les Robes Blanches – Historique Robert Ambelain) :: 1993 GLMU :: 1993 GLMF(*) :: 2002 GLNF(**) :: 2003 GLISRU(*) :: 2003 OITAR :: 2003 GPG :: 2003 GLfrMM(*) (Elle est devenue Aujourd’hui Fédération Memphis Misraïm) et enfin 2010 GL3M(*)
Aujourd’hui (en 2018) suite à une récente « OPA » du GODF facilité par l’errance de nos Frères et Sœurs de nos Rites nous devons préciser que :
– le changement de nom de GLfrMM en Fédération Memphis Misraïm nécessite la publication officielle d’un nouveau protocole (lequel est en cours)
– le GODF pour renouveler ses accords de reconnaissance exige pour les rites égyptiens la pratique du Grand Ordre Egyptien. La conséquence directe est l’abandon du RAPMM Historique. Démarche accepté par :
/ La FedMM ::
/ La GLFMM (Robes Blanches … d’où une implosion qui a eu de lourdes conséquences notamment scission d’une partie de ses membres … elles étaient 1300 .. nous n’avons pas encore d’informations sur les nouvelles répartitions … 3 loges ont déjà rejoint le FedMM …)
/ La Création de la GLMN (Multi-Rite) qui possède un couple de loge travaillant aux Rites Egyptiens … la GLMF
(*) Au sein de ces puissances maçonniques sont pratiqués les Rites Egyptiens
La « reconnaissance » implique alors l’adoption de l’échelle Yarker en 33 degrés (Biasi) … de ce fait chaque obédience reconnue a reçu patente du GOE du GODF. Elle se doit de ce fait de créer, en son sein, un Grand Ordre Egyptien à la tête duquel est nommé un « premier Grand Patriarche Grand Conservateur » de la dite échelle …
Ce GOE au sein de l’obédience est composé d’une Chambre d’Administration dont la mission est de gérer administrativement la progression initiatique … cette Chambre est composée de 33ième de l’Ordre … Elle ne semble pas statuer sur les degrés transmis par le Suprême Conseil (04-30) mais seulement sur les degrés 31 à 34 …
Trois structures sont créées pour coordonner tout cela : Les Souverains Collèges Egyptiens, l’Académie Egyptienne, le Souverain grand Conseil …
Le premier patriarche est chargé de l’exécution de ces dispositions.
(**) Cette puissance maçonnique est titulaire de la Régularité c’est-à-dire qu’elle respecte scrupuleusement les « Landmark » imposée par la GLUA (Grande Loge Unie d’Angleterre grande inspiratrice des « Constitutions d’Anderson » !!! comme quoi la conscience et la rigueur du GODF est à grande Géométrie Variable !!)
Ci-dessous les 12 points qui constituent ces « landmarks »
- La franc-maçonnerie est une fraternité initiatique qui a pour fondement traditionnel la foi en Dieu, Grand Architecte de l’univers.
- La franc-maçonnerie se réfère aux sources de la fraternité, notamment quant à l’absolu respect des traditions spécifiques de l’Ordre, essentielles à la régularité de la juridiction.
- La franc-maçonnerie est un Ordre, auquel ne peuvent appartenir que les hommes libres et respectables, qui s’engagent à mettre en pratique un idéal de paix, d’amour et de fraternité.
- La franc-maçonnerie vise ainsi, par le perfectionnement moral de ses membres, à celui de l’humanité tout entière;
- La franc-maçonnerie impose à tous ses membres la pratique exacte et rigoureuse des rituels et du symbolisme, moyens d’accès à la connaissance par les voies spirituelles et initiatiques qui lui sont propres.
- La franc-maçonnerie impose à tous ses membres le respect des opinions et des croyances de chacun. Elle leur interdit en son sein toute discussion ou controverse, politique ou religieuse. Elle est ainsi un centre permanent d’union fraternelle où règnent une compréhension tolérante et une fructueuse harmonie entre des hommes qui, sans elle, seraient restés étrangers les uns aux autres.
- Les Francs-maçons prennent leurs obligations sur un Volume de la Loi Sacrée, afin de donner au serment prêté sur lui le caractère solennel et sacré indispensable à sa pérennité.
- Les Francs-maçons s’assemblent, hors du monde profane, dans des loges où sont toujours exposées les trois grandes lumières de l’Ordre’: un volume de la Loi sacrée, une équerre et un compas, pour y travailler selon le rite, avec zèle et assiduité, et conformément aux principes et règles prescrits par la Constitution et les Règlements généraux de l’obédience.
- Les Francs-maçons ne doivent admettre dans leurs loges que les hommes majeurs, de réputation parfaite, gens d’honneur, loyaux et discrets, dignes en tous points d’être leurs frères et aptes à reconnaître les bornes du domaine de l’homme et l’infinie puissance de l’Éternel.;
- Les Francs-maçons cultivent dans leurs loges l’amour de la patrie, la soumission aux lois et le respect des autorités constituées. Ils considèrent le travail comme le devoir primordial de l’être humain et l’honorent sous toutes ses formes.
- Les Francs-maçons contribuent, par l’exemple actif de leur comportement sage, viril et digne, au rayonnement de l’Ordre dans le respect du secret maçonnique.
- Les Francs-maçons se doivent mutuellement, dans l’honneur, aide et protection fraternelle, même au péril de leur vie. Ils pratiquent l’art de conserver en toute circonstance le calme et l’équilibre indispensable à une parfaite maîtrise de soi.
[vi] Quand même une petite parenthèse … le Président du Souverain de l’OIAPMM est un Maître du GODF … un Maitre de la GLMFMM historique donc reconnu par le GODF et de surcroit ancien fonctionnaire de l’Etat et donc sait, connait, et défend la liberté de penser, de conscience et prône l’amour entre toutes formes de vie … ce qui ne semble, tout de même, pas le cas nombreuses structures maçonniques dites « reconnues » qui sèment exclusions et souffrances à celles et ceux qui leur ont fait confiance …
[vii] L’un des points notables est de délivrer l’enseignement hermétiste dans son expression maçonnique dans le cadre d’une échelle de 33 grades :
- Maître Discret
- Maître Sublime-Maître des Angles
- Chevalier de l’Arche Sacrée
- Chevalier de la Voûte Secrète
- Chevalier de l’Epée
- Chevalier de Jérusalem
- Chevalier d’Orient
- Chevalier Rose-Croix
- Chevalier de l’Aigle Rouge
- Chevalier du Temple
- Chevalier du Tabernacle
- Chevalier du Serpent
- Sage de la Vérité
- Chevalier Kadosh
- Chevalier du Royale Mystère
- Grand Inspecteur
- Philosophe Hermétique
- Patriarche Grand Installateur
- Patriarche Grand Consécrateur
- Patriarche Grand Eulogiste
- Patriarche de la Vérité
- Patriarche des Planisphères
- Patriarche des Védas Sacrés
- Maître Egyptien Patriarche d’Isis
- Patriarche de Memphis
- Patriarche de la Cité Mystique
- Sublime Maître du Grand Œuvre
- Grand Défenseur du Rite, Chevalier de l’Aurore et de la Palestine
- Prince de Memphis
- Patriarche Grand Conservateur (Arcana Arcanorum)
Les degrés en vert sont transmis de façon rituelique les autres sont travaillés sur « document »
[viii] https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Étienne_Marconis_de_Nègre …
[ix] Après les trois premiers degrés … les fondateurs du GOE expliquent :
« Les Collèges Egyptiens administrent les grades du 4° au 30°. Les Académies Egyptiennes rassemblent les grades du 28° au 32°. Le Conseil réunit les Frères du 33° grade.
Dans cette échelle, les grades pratiqués rituellement qui servent d’axe à la progression sont : dans le cadre des Collèges Egyptiens, le 12° Chevalier de l’Aigle Rouge, 17° Philosophe Hermétique, 27° Maître Egyptien Patriarche d’Isis et dans l’Académie celui de 30° Sublime Maître du Grand Œuvre. Contrairement à beaucoup de systèmes de Hauts-Grades, le 33° grade de Patriarche Grand Conservateur fait l’objet d’une cérémonie rituelle en pleine et due forme et ne peut être conféré que dans le cadre du Conseil. Les grades intermédiaires sont en général conférés par communication (avec des cahiers d’études) mais font aussi dans certains cas l’objet de rituels spécifiques. »
[x] Selon les Statut du GODF voici la définition qui serait recevable … « La Franc-maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité ; elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle attache une importance fondamentale à la laïcité » … Il y a, naturellement loin de la coupe aux lèvres !!
Variation sur un itinéraire : moine zen et franc-maçon 8 juillet, 2019
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , 1 commentaireVariation sur un itinéraire : moine zen & franc-maçon
D’aussi loin que je me souvienne, s’est posée pour moi la question du sens, de l’étonnement d’être là – vivant ? – et du questionnement sur la souffrance.
………
I. PROLÉGOMÈNES
Quelque part, il me semble que quelque chose a toujours été là ; qu’au fur et à mesure des stratifications de la somme des expériences enregistrées par l’agrégat de ma conscience, comme une propension de moi, d’identité, aidait à faire apparaître.
Qu’est-ce qu’une vie d’homme réalisée ?
La vie a-t-elle du sens, un sens ?
Puis-je donner du sens à ma vie ?
Enfant, les éléments religieux, catholiques, de notre occident chrétien français, furent de bonne foi ingérés, et crus.
Il est un âge où l’on ne discute pas les affirmations des parents et des enseignants.
Enfant de chœur, scout, prières du soir, les histoires merveilleuses de la Bible à la Cecil B. Demille, l’assurance d’un monde meilleur, la récompense des bonnes actions, la vilenie des péchés, furent à l’ordre du jour.
J’étais un bon élève.
Et patatras ! vent de révolte.
L’adolescence libidineuse, la dépression de ma mère et sa disparition à mes 15 ans, le mutisme de mon père font s’effondrer ce bel édifice théorique qui ne résiste pas à l’épreuve des faits et à l’expérimentation du toucher.
Il n’est d’adolescent que révolté.
Mes séjours à l’Eglise m’ennuient. Je n’y comprends rien. Les propos me semblent vides, la gestuelle surannée, le message souvent abscons. Les mots sonnent creux et le rituel est vide de sens : « Mangez mon corps et buvez mon sang » me semble étrangement cannibale. Je ne comprends pas comment le corps de Jésus est du pain rompu, réduit à une hostie plâtreuse et comment le vin blanc que se tape le curé avec cérémonie, terminée par une méticuleuse vaisselle trop longue pourraient être le sang de Jésus.
A vrai dire, je ne le comprends toujours pas (même si je puis esquisser maintenant une tentative d’explication mais qui ne m’a jamais, paradoxalement, été fournie par ses auteurs).
La mort de proches m’est difficilement supportable et me rend l’incompréhension encore plus aiguë. Est-on condamné à être séparé de ceux qu’on aime et souffrir ? N’y a-t-il pas une issue autre que le mutisme (de mon père), la fuite, le rejet de ce monde cruel auquel je ne peux rien ?
La découverte post soixante-huitarde des émois affectifs et du corps de l’autre me taraude l’esprit et m’entraîne vers comme une solution. Mais là, nouveau paradoxe, je m’aperçois vite que ce qui est présenté comme du domaine du péché est délicieusement bon, que cela entraîne vers des rivages de douceur et parfois de plénitude.
L’âge de la philosophie arrive enfin. De nombreuses réponses fusent, souvent justes, immersion dans le monde des idées, merveilleux voyage qui me laisse une saveur sans nom, pour le silence des bibliothèques, l’odeur des librairies, merveilleux et paisible temps de l’exploration des sagesses des hommes.
Le temps de gagner sa vie arrive un peu trop vite, rongeur de l’insouciance et de la vie rêvée des idées.
A cette époque, l’idée de Dieu est loin. Le monde de la spiritualité ne sert pas à payer le loyer. C’est le temps de l’immersion dans le travail mercenaire, acharné, gage de réussite et d’obtention condition nécessaire, semble-t-il, du bonheur.
Ce mercenariat me conduira à gagner ma vie des querelles d’autrui, à chercher des stratégies habiles de jeux d’échecs, à vaincre un adversaire, à damer le pion à l’autre, à asseoir une reconnaissance, donc une puissance, une emprise ; je fais toujours à fond ce que je dois faire.
Comme ce métier est aussi un ascenseur social, je m’y investis totalement, découvrant le monde parfois ouaté des requins de la finance ou de l’assurance, l’âpreté de l’entreprise, le sort désespérant de la misère morale et intellectuelle se mariant souvent avec celui de la pauvreté tout court.
Je cours de la prison au palais, de mon bureau à mon appartement, sillonnant la ville sur un vieux solex. En fait, j’explore à l’époque le monde des trois poisons : l’avidité, la haine et l’ignorance.
II. BALISES
J’ai 27 ans lorsqu’un médecin d’origine arménienne croise mon chemin. Il est victime d’une dénonciation calomnieuse et a besoin d’aide.
Je le prends en charge et partage son tourment. Je trouve cela normal. Fraternité, dira-t-on.
Sa sympathie tendre et son angoisse m’appellent à lui venir en aide. Il sera mon premier parrain en maçonnerie.
Je ne connais rien de cette institution. Il va m’en parler avec secret et connivence, comme d’un lieu mystérieux, d’hommes nobles et puissants qui agissent dans l’ombre.
Je vis la proposition comme un honneur.
Je reçois la visite de trois enquêteurs qui doivent sonder qui je suis. Les questions sont variées et je vis des échanges profonds avec des hommes passionnants.
Le premier est dans l’obtention : « il faut entrer en maçonnerie ». Il est volontaire et constructeur. Je suis séduit par son goût de l’effort, de vouloir bâtir, de l’intention dirigée vers un but, un idéal.
Il me dit : « l’utopie d’aujourd’hui doit être la réalité de demain ».
Le second me parle de Kant et de Saint Exupéry. C’est un esprit distingué, il est officier d’aviation à la retraite, enseignant à l’Institut des hautes études de la Défense Nationale.
Lui me dira : « si je t’aime mon frère, c’est justement parce que tu es différent de moi ».
Le troisième m’interrogera précisément sur mes opinions métaphysiques. Je répondrai, ce qui était le cas à l’époque, que je ne pouvais être qu’agnostique, mon cerveau n’ayant pas les moyens de dire si Dieu existait ou s’il n’existait pas, que ce qui était important était l’homme et que ce qui était de l’homme ne m’était pas indifférent.
La cérémonie de l’initiation eut lieu le 23 Mai 1980 où je fus reçu apprenti à la Loge lyonnaise les Chevaliers du Temple et le Parfait Silence Réunis.
Il ne m’appartient pas de décrire ici ce que chaque maçon peut vivre de cette alchimie où ce qui est fait, montré, symbolisé relève de ce que je cherchais depuis toujours : la quête du sens.
Néanmoins, parmi l’ensemble des moments tous inoubliables, l’un d’entre eux émerge avec une évidence constante qui m’ est toujours resté cheville à l’âme.
L’officiant doit faire prêter un serment à l’impétrant. Le respect des valeurs de l’article premier de la constitution, « institution philanthropique, philosophique et progressive, la Franc-Maçonnerie a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité. Elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité. Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience.
Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique ; elle a pour devise : liberté, égalité, fraternité. »
Donc, il s’agissait pour moi d’affirmer solennellement l’engagement de respecter ces valeurs essentielles. Leur portée universelle m’apparaissaient évidentes.
L’officiant me dit : « Agenouillez-vous Monsieur, pour prêter votre obligation ». En ces moments-là, on ne discute guère alors je me suis agenouillé, un seul genou en terre.
Après avoir prêté mon obligation, l’officiant me dit –et tout ceci demeure gravé en moi : « Relevez-vous Monsieur et que ce soit la dernière fois que vous mettez un genou en terre ».
Cet appel clairvoyant à la liberté essentielle de l’homme résonne à mes oreilles encore aujourd’hui.
Les premières années furent assidues et intenses. J’y croyais. L’idéal nous fait avancer.
Arrive toujours un moment où la bêtise humaine, même si elle émane de frères animés des meilleures intentions, ressurgit et assène ses coups. Quelques déceptions ajoutées, il est vrai, à une affirmation d’un idéal du moi qui voulait exister aux yeux des autres et peut-être même des miens, réussir, parsemèrent la suite.
La Loge était laïque, voire laïcarde. Je fus élevé au biberon de la rationalité scientifique, frisant l’anticléricalisme, ce qui faisait qu’au nom de la liberté de conscience, la laïcité devenait dogmatique ; qu’au nom du respect de la tolérance, il fallait devenir des Saint Just du combat républicain. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
Une quinzaine d’années passèrent, des tempêtes affectives et d’autres morts, conjugués avec une vie professionnelle chargée où il s’agissait toujours de grimper sur d’éternels sommets pour toucher l’inaccessible étoile marquèrent cette époque.
Atteindre l’inaccessible étoile apparaissait comme le seul moyen d’être heureux, de changer le monde.
Je m’engageais en politique, chez les écolos (c’est d’ailleurs une planche d’un frère qui me montra cette évidence).
Et je dévorais Théodore Monod, René Dumont, Jean-Marie Pelt, Pierre Rahbi.
Le monde de la compétition, de la domestication de la nature, des nouvelles colonisations m’apparaissait absurde et inconscient, fou.
Il était possible par une prise de conscience politique de le changer. La Franc-Maçonnerie m’y invitait.
Construire un monde meilleur, être acteur, travailler au changement, au perfectionnement humain m’apparaissait indispensable.
En outre, les valeurs véhiculées alors par l’écologie, réponses « au assez rouler, on réfléchit » ou bien « nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous empruntons celles de nos enfants », permettait une levée de la tête du guidon qui se voulait aussi une réponse au surmenage professionnel et personnel qui m’acidifiait l’intérieur.
Je perdais pied quant au sens. Je versais dans la dépression sans toujours m’en rendre compte. Ne pas atteindre, obtenir, régenter le monde et les autres me laissait gagner par des colères dévastatrices où si je ne plantais pas mon piolet en haut de l’Himalaya, je versais dans la fosse marine, dépression de moins de 8.807 mètres de profondeur.
Malgré tous mes efforts, je me sentais comme en exil.
La Franc-Maçonnerie ne m’apportait pas les réponses à ce mal de vivre, cette désillusion et ces colères.
J’essayais de mettre en œuvre ce qu’elle préconisait, les valeurs indiscutables et réelles qu’elle portait. Ca ne marchait pas, il manquait toujours quelque chose.
L’APPARITION DE LA GNOSE PETITE LUMIERE
Qu’est-ce que ce monde où je me sentais comme en exil ? Un ami de bien, un frère, un vrai, qui se reconnaîtra, me donna le bonheur d’aborder les rivages du rite écossais rectifié. La recherche de la vérité par un chemin spirituel devenait éclairante. Je participais ainsi, en restant au Grand Orient de France avec ses valeurs, à la Fondation de la Loge Abraxas, au Rite Ecossais Rectifié, dont le cœur est la Gnose. Qu’est-ce que la Gnose ? C’est la connaissance possible de Dieu.
A l’opposé de la croyance, la Gnose est connaissance.
Il s’agit de comprendre le mystère.
Valentin, penseur gnostique du IIème siècle à Alexandrie nous dit : « Ce qui est libérateur, c’est la gnose. Qui étions-nous ? Que sommes-nous devenus ? Où avons-nous été jetés ? Qu’est-ce que la génération et la régénération ? Qu’est-ce que ce monde matériel où je me sens comme en exil ? Qu’est-ce que ce rêve de perfection me poursuit ? ».
Le rite écossais rectifié, riche de traditions chevaleresques et templières, fut l’ouverture sur ce chemin vers l’évidence de ma pratique actuelle.
Ce fut la petite lumière annonciatrice du rituel d’amour, son esprit de fraternité vécue, son approfondissement du cérémonial, sa quête spirituelle incessante.
J’avais trouvé ma voie maçonnique, cherchant, souffrant, persévérant. Ces trois étapes vécues pleinement et avec entêtement allaient bientôt être dépassées sans que je n’y prenne garde.
III. GRANDE LUMIERE
Le mot Zen me parlait au cœur. Je ne savais pas pourquoi. Comme une intuition.
En septembre 2000, le hasard conduit mes pas au dojo Zen de LYON.
A l’époque j’étais comme une mouche qui voit la lumière derrière la vitre mais qui se fracasse la tête à vouloir la traverser pour aller vers la lumière, sans comprendre pourquoi elle se fracasse la tête.
J’allais ouvrir la fenêtre.
J’ai expérimenté, incrédule, la voie. La voie du Zen passe par l’expérimentation du corps car il n’y a pas de différence entre corps et esprit. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit donc de s’asseoir dans l’introspection verticale (comme celle de l’apprenti) et dans le silence, comme celui de l’apprenti.
Sauf que le corps est confronté au réel, à l’éventuel inconfort voire à la douleur et à la non-fuite et là, on rencontre ce que nous désignons sous le vocable « esprit ».
Que faire d’autre, ainsi, sans bouger, que d’observer son esprit ?
La première fois que je fis cette expérience, j’attendais quelque chose. S’il faut s’asseoir sans bouger, c’est qu’il y a un effet attendu à cette pratique, la pratique a un but et un intérêt à le faire.
Là non, rien de tout cela.
Je constatais qu’il n’y avait rien d’autre que moi face à moi. Et d’abord, moi, qui c’est ? qui pense ? qui est là ? quoi est là ? quoi pense ? quoi souffre ?
Il y avait dans cette assise néanmoins comme une étrange familiarité, une énorme surprise. Rien à trouver. Seulement renverser la dualité.
Les débuts furent ceux de la découverte du Bouddha, histoire jusqu’alors inconnue et mythifiée.
Je fréquentais le dojo une fois par semaine, puis deux fois. Puis vint le temps d’une retraite ou sesshin qui veut dire « rencontre avec l’esprit ».
Expérience inoubliable bien que physiquement éprouvante. J’expérimentais comme un essentiel, un dépouillement, un examen de l’esprit.
Je revenais de cette sesshin bouleversé, pleurant de joie, j’avais trouvé ce que je cherchais depuis toujours, ce dont je n’avais en fait jamais été séparé.
Je trouvais d’étranges consonances entre la chevalerie gnostique templière et la voie du samouraï. Je fis un travail sur la question, constatais nombre de convergences.
Au fur et à mesure de la pratique, de l’expérimentation, la voie devenait tous les jours plus évidente. C’était comme si devenu aveugle, j’avais perdu la vue et que je la recouvrai progressivement.
Il était comme naturel que j’approfondisse, le sens de ma vie apparaissait enfin retrouvé : moine Zen. Tout me parlait, était comme familier.
Le retour sur soi, cette attention portée sur chaque geste, l’imprégnation de l’instant présent, l’unité corps et esprit. C’était comme rentrer chez moi ou tout au moins, je savais où se trouvait désormais ma maison.
De quelques convergences
« La sagesse n’est pas une culture, elle n’est pas l’intelligence. Elle vient d’un état, d’une ouverture si complète à la vie qu’elle en devient expression pure. Elle exprime la vie dans sa pureté cristalline avec ses attributs d’amour, de conscience, de liberté, de justice. » Alain Chevillat de Terre du Ciel
Franc-Maçonnerie et philosophie Zen ou bouddhiste convergent sur de nombreux points : tolérance, adogmatisme, écoute de l’autre qu’on appelle cela fraternité ou compassion, travail sur soi, voie de perfectionnement, intériorité, introspection, verticalité, silence de l’apprenti.
Chacun de ces termes mérite à lui seul un chapitre.
Convergence entre principe de laïcité et bouddhisme qui serait une religion laïque, une religion sans Dieu.
La liberté me semble être la convergence la plus essentielle.
Liberté absolue de conscience, dit la Franc-Maçonnerie. C’est le premier principe du triptyque « liberté égalité fraternité ».
C’est l’idéal de rompre ses chaînes, toutes ses chaînes. C’est ne plus dépendre que de sa conscience pure, de sa vérité intérieure, forgée dans le doute, voire dans la raillerie ou le rejet, dans l’insoumission du gnostique, la révolte des esclaves.
Victor SCHOELCHER était franc-maçon.
Il est dit dans l’Ecclésiaste « Le saint le sage ne discute plus, ne dispute plus et comme l’or est éprouvé dans le feu, il est éprouvé dans la fournaise de l’humiliation ».
La lucidité non complaisante avec l’ordre établi, la capacité incessante de se tenir debout après avoir trébuché.
Se relever contre l’injustice, la bêtise, la prétention.
Cette valeur du courage de l’entêtement, de la capacité à douter, ces deux voies de sagesse : élévation initiatique, chemin d’éveil, je les ai vécues par étapes et la voie du Zen m’apparaît comme un prolongement de la voie de la Maçonnerie.
Et si j’ai aperçu de singulières coïncidences (par exemple, la valeur du travail qui est la rédemption de l’homme dans la Franc-Maçonnerie; là où le Zen dit « un jour sans travail, un jour sans manger ») singulière coïncidence mais qui est encore insuffisante.
Car la Franc-Maçonnerie ne m’apparaît que comme un préliminaire esquissé qui devient insuffisant lorsque justement elle se complait dans le suffisant.
DIVERGENCES ET COMPLEMENTARITES DE QUELQUES PROPOS VOLONTAIREMENT ICONOCLASTES
Le lieu unique, superposable de ces deux traditions, me semble être le « Etudie-toi toi-même » de Socrate, inscrit au fronton du temple de Delphes, et ce n’est que la première marche de l’escalier alors que selon Dogen, il y en a cinq.
1. Etudie-toi toi-même 2. Oublie-toi toi-même 3. Lorsque tu t’es étudié et oublié, tu peux vivre l’harmonie (il dit être certifié par tous les êtres et le cosmos) 4. Alors s’expérimente que corps et esprit sont laissés tomber, que l’on n’en dépend plus, existant ou non-existant. 5. Que s’expérimente alors un éveil sans trace d’éveil.
Et je pense que la Maçonnerie reste au stade 1.
Il ne me semble pas qu’elle soit toujours le lieu de l’oubli de soi, de l’humilité, de l’amour vécu, d’une forme de dépouillement nécessaire.
Ce serait plutôt le lieu projeté du parler, de la verbalisation.
Bien sûr, il est essentiel de réfléchir sur le monde et son devenir, sur toutes les possibilités d’en modifier l’absurde et la Franc-Maçonnerie a beaucoup œuvré et continuera sans doute à le faire pour améliorer le sort de l’humanité pour construire sans relâche un monde meilleur, mais elle demeure trop souvent au niveau du citoyen consommateur, réfléchissant d’éthiques et de lois.
Elle n’évite pas notre monde d’enfants gâtés occidentaux, insatisfaits et névrosés. Parfois, elle se complaît et vit du système. Elle croit au bonheur par la possession et la satisfaction des désirs.
Si elle veut améliorer ou changer le monde, elle entretient le narcissisme de ses acteurs.
A vrai dire, ce n’est guère étonnant car la Maçonnerie ne connaît que peu la dimension du corps. Elle se définit elle-même comme un laboratoire de pensée. Elle a perdu sa dimension opérative au sens très physique du mot, elle vit dans le monde des idées, de l’idéal, d’un monde rêvé, imaginé, différent de l’actuel, sans doute lumière pour construire un monde meilleur et ne voyant pas l’essentiel de d’ici et du maintenant ; différent parce que voulant, entretenant ainsi la dualité, source de souffrance.
Elle désire un autre monde, le construit en projet dans une cité idéale à atteindre, rêvée et espérée mais refusée comme n’étant pas de ce monde, cultivant de nouveau l’idée judéo-chrétienne d’un monde meilleur après la mort ou après la science mais jamais ici et maintenant.
Et si, si elle est nécessaire, elle n’est manifestement pas suffisante à qui veut réellement changer le monde.
Et je veux au contraire témoigner que changer le monde est possible d’abord et surtout par notre changement intérieur, de passant de sa vie, être passeur.
La pratique du Zen est d’abord une expérience, aussi simple que difficile à décrire avec des mots et du coup, il n’est pas si sûr que cela qu’au début était le verbe. On peut demander : au début de quoi ?
Au début de notre mental ? de notre volonté de discrimination et de domestication du monde sans doute, au début de notre raison, certainement, au début de notre capacité d’identité.
La pratique du Zen aboutit à nous montrer, à nous apprendre, à cesser d’être le jouet de notre mental, d’en être l’instrument, d’en être dépendant, esclave ou soumis.
Il enseigne la véritable liberté, la libération de cette emprise du mental qui ne devrait être qu’un instrument, sans doute merveilleux comme permettant la pleine conscience mais non et surtout pas la preuve ni la marque d’une identité substantielle d’un moi, l’inaltérable et l’immortel apparaissent lorsque le moi s’efface, se dissout quasi-proportionnellement à cet effacement.
L’éveil ne peut être à mon avis que graduel. La dissolution n’est jamais instantanée ou bien au dernier moment de la désintégration.
Et c’est pourquoi la question qui est posée à tout candidat à l’état de moine Zen est : Qu’abandonnes-tu ?
Cette question qui engage au dépouillement, à l’essentiel lâcher prise, à la frugalité, à la vision de l’inutile qui nous charge, aux valises trop lourdes à déposer (qui nous oblige à les porter ?), renoncement permettant d’entrevoir le chemin de la liberté, celui où nous devenons libres de nos attachements, non pas qu’ils n’existent pas, est le vrai sens de la vacuité, libre de nos adhésivités, où nous cessons de perdre ou de gagner, de combattre ou de fuir, où les choses sont enfin prises pour ce qu’elles sont, ineffables parce que réelles.
Au-delà des mots du langage, de nos concepts, de nos idées, là où il n’existe pas de séparation, de peur, de démon intérieur, de début ou de fin.
Extrait du SHODOKA :
« J’ai traversé montagnes et vallées, j’ai rencontré de nombreux maîtres et j’ai pratiqué le Zen. Depuis que je pratique la voie, vie et mort ne me concernent plus ».
Ayant touché ma véritable nature, que peut-il m’arriver ?
Ainsi, le Zen nous ramène à notre condition normale, d’être dans l’unité, dans l’instant présent qui est la même chose que l’éternité selon Einstein et Dogen, l’immersion dans le réel, le véritable esprit est l’esprit qui ne demeure sur rien, dit un Maître chinois du Vème siècle.
Ainsi, alors que par Zazen, j’expérimente la percée de la non-séparation, la démarche du zen étant d’inclure, d’englober, de ne plus discriminer, de ne plus rejeter qui est l’autre, pas un autre moi-même, l’autre c’est moi dans l’interdépendance, l’air que je respire, l’eau que je bois, le minéral qui me constitue sont les mêmes éléments que ceux des arbres, des forêts et des animaux de la terre.
Même au Rite Ecossais Rectifié, il existe une certaine mise à l’écart du non initié, du profane à qui il ne faut pas montrer la lumière qui a éclairé nos travaux. Je ne peux pas être d’accord avec cette fermeture élitiste.
Le travail d’être humain éclairé solidaire est de ne pas garder pour soi plus ou moins jalousement les trésors qui nous ont été provisoirement remis. Transmettre est un impératif catégorique à tous, sans distinction.
Personne n’est vraiment incapable ou définitivement rayé de la carte.
Cela étant, la liberté de la Maçonnerie m’ a aussi enseigné ce bien précieux du refus d’obéir à ce qui est injuste, fut-ce à son Maître.
La Maçonnerie m’a mis sur la voie, elle m’a montré dans la voie à ne pas faillir ni transiger sur l’essentiel. Moine zen parce que Franc-maçon.
Qu’il existe une saine désobéissance, qu’il n’existe pas de relation de maître à esclave et que le véritable maître est l’égal de son esclave.
« Le sable se disperse et le mouvant demeure, Tout ce que nous croyons établi pour toujours, Un jour ou l’autre finit en morceaux. Ce n’est pas l’eau qui passe qui demeure, C’est le fait même de changer qui est permanent. »
Notre état normal que je touche en méditation est d’être en harmonie avec l’éparpillement des quatre éléments qui nous composent : eau, air, terre, feu, qui nous constituent pour un temps, avec ce miracle de la pleine conscience, que nous restituons en retournant à l’Essentiel qui est sans début ni fin, le Cosmos, l’Univers, le Grand Architecte de l’Univers, Dieu, si on veut.
Jean-Marc BAZY est Moine Zen. Il exerce la profession d’avocat. Il a reçu le Certificat de la Transmission de Maître Japonais Gudo Wafu NISHIJIMA ( traducteur du SHOBOGENZO de DOGEN). Il est président de L’association DOGEN SANGHA.
SOURCE :
Bienvenue sur le site de l’association zen Dogen Sangha à Lyon-Villeurbanne, centre de pratique de la méditation assise. Les séances de méditation ont lieu au temple Gudo-Ji 156 ter Cours Tolstoï 69100 Villeurbanne
Qi Gong et Gestuelle Maçonnique 17 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireQi Gong et Gestuelle Maçonnique
Rappel sur la gestuelle
Le mouvement du corps, c’est par définition le geste ; cela n’intéresse pas uniquement la main comme on pourrait le croire. On peut définir huit grandes fonctions dans les mouvements du corps ; ce sont :
Le déplacement,
La communication,
La prise de nourriture,
La sexualité,
Le combat pour la vie,
La préparation au repos,
Le ressenti,
Le soin.
Dans les sociétés modernes, le mouvement lié au combat pour la vie a changé de nature ; on parlera d’activité productrice et créatrice, de sport ou de jeu.
Dans ce préambule, évoquons trois sujets connexes en rapport avec la gestuelle : il s’agit du lien entre gestuelle et langage, de l’influence du transfert sur la gestuelle et de la gestuelle dans la symbolique de l’Egypte Antique :
A proprement parler le langage fait partie du mouvement mais on a pris l’habitude de distinguer langage et gestuelle pour en faire les deux composantes de la communication : il est classique de dire qu’une communication comporte 20 à 30 % d’éléments verbaux et 70 à 80% d’éléments gestuels non verbaux. Le geste spontané est plus riche de sens que le langage pour la simple raison qu’il est souvent plus authentique.
le transfert pourrait se définir comme la préoccupation inconsciente qui, chez chacun d’entre nous, fait un lien avec les premiers objets de notre investissement ; cela touche bien sûr notre petite enfance. Cette préoccupation inconsciente affecte notre comportement et donc notre gestuelle.
On peut examiner la gestuelle dans la symbolique de l’Egypte Antique en étudiant l’iconographie ; à titre d’exemple, chacun ici sait que pour les égyptiens les mains renvoient à un code binaire : actif pour la main droite ou réceptif pour la main gauche ; on verra donc des représentations de personnages avec deux mains droites ou deux mains gauches pour bien signifier de quelle polarité il s’agit. On pourrait aussi parler de l’attribut de la barbe qui permet d’en affubler une déesse sans choquer le moins du monde ; mais tout cela dépasse mon modeste travail.
Les gestuelles sont utilitaires, mais elles s’adressent aussi à la jouissance et bien sûr à la réflexion, la philosophie et la religion. Le sujet de ce soir renvoie à deux gestuelles imprégnées de pensée philosophique. J’ai pratiqué le Qi Gong et j’en garde un très bon souvenir ; la gestuelle maçonnique ne m’est pas inconnue : mais en travaillant ce sujet, je me suis étonné d’y découvrir des nouveautés que je n’imaginais pas ! Je vais essayer de vous les faire partager !
Le Qi-Gong
Le Qi gong est souvent présenté comme une simple gymnastique procurant souplesse articulaire et détente musculaire. En réalité, cette simplicité apparente cache la complexité de la relation entre le contenu symbolique du geste et la notion de Qi (aussi appelé Chi).
Le Qi (souvent traduit par énergie) est un concept issu de la connaissance intuitive des phénomènes naturels que possédaient les anciens sages de la Chine antique. Pour eux, le Qi est à l’origine du monde ; chaque élément de l’Univers résulte de ses mouvements et de ses modifications. Ainsi il est écrit :
«Tout être et toute chose résultent du Qi du Ciel et de la Terre. »
Le Qi fait partie des trois trésors (ou San Bao) avec le Jing assimilé au corps et le Shen qui se rapporte à l’esprit. En ce qui concerne le geste, le shen (l’esprit) donne un ordre (l’intention), le qi transforme celui-ci en « impulsion » et le jing (le corps) déclenche la manifestation physique de cet ordre.
Cette conception taoïste, qui date de plusieurs siècles avant Jésus-Christ, offre une lecture originale du fonctionnement de l’être vivant : la transformation de l’énergie vitale, la notion d’énergie saine et l’influence d’énergies perverses en expliquent les perturbations.
Le Qi Gong, par une gestuelle appropriée, permet à l’individu de conscientiser son immersion dans l’univers énergétique ; ce faisant il peut prendre une distance avec sa quotidienneté et rechercher une mise en harmonie avec l’Univers. De nos jours, le Qi Gong se pratique avec une grande variété de modalités selon le degré de connaissance des participants et des animateurs des séances.
Il existe même une utilisation simplifiée qui a facilité sa pratique dans tous les continents au-delà du berceau géographique d’origine. Sans exégèse, la voie choisie du geste, de la respiration et de la concentration suffit à produire ses effets.
Il arrive parfois que les européens qui découvrent le qi gong soient fixés sur le geste à accomplir tel que le professeur le leur montre ; pour eux, toute la séance consistera à tenter de reproduire le geste de manière si possible parfaite.
Tendre la main droite en plaçant la paume vers le haut peut être un geste à réaliser ; au premier degré, c’est un geste banal sans signification ; si je donne un contenu à ce geste, par exemple en le présentant comme une offrande et qu’en l’exécutant, je me concentre sur cette main, sur le sens que j’ai donné, en pratiquant une respiration ventrale, toutes les idées parasites négatives disparaissent, la main devient l’offrande !
L’intelligence du Qi Gong n’est pas de demander une perfection du geste mais de mettre dans le geste une perfection d’intention.
Par ailleurs, il se trouve qu’à la suite des travaux scientifiques effectués depuis les années 1980, nous savons aujourd’hui que cette intention, en réalisant une concentration mentale sur le contenu symbolique du geste, provoque une activité cérébrale spécifique avec une augmentation significative de l’activité alpha à l’électro-encéphalogramme. Cette activité cérébrale a plusieurs conséquences : elle procure, en particulier :
Une plus grande capacité de concentration,
Et une sensation de détente et de relâchement.
Comme la gestuelle du Qi Gong vise aussi à faciliter la circulation énergétique, on comprend mieux les gestes pratiqués en visualisant le trajet des méridiens et le sens de la circulation énergétique.
Rappelons que, selon la conception taoïste, l’énergie circule dans les 12 méridiens principaux de chaque hémicorps et dans les circuits spécialisés (les 8 méridiens dits curieux et les 12 méridiens dits distincts). L’énergie imprègne le méridien pendant une heure chinoise (qui correspond à deux heures classiques) ; la journée est ainsi découpée en 12 heures. Le passage de l’énergie dans un méridien se fait à toujours à la même heure chinoise.
Globalement, le Qi Gong, à travers des gestuelles adaptées, permet une meilleure concentration, une plus grande capacité d’adaptation et un bien-être ressenti. Il se rapporte essentiellement aux fonctions de communication, de combat pour la vie et de soin.
On peut s’interroger sur la fonction soin présente dans le Qi Gong : en fait, le taoïsme a la grande sagesse de modéliser la fragilité du fonctionnement de l’être humain ! Cette fragilité est une réalité scientifique, mais nous n’en avons pas toujours conscience !
Fragilité physique mais aussi psychologique et mentale qui explique combien la folie humaine est une compagne qui n’hésite pas à venir influencer nos pensées … à l’insu de notre plein gré pour reprendre une célèbre expression !
Par cette fonction dans le soin, le Qi Gong nous aide à prendre conscience de notre dysfonctionnement énergétique, à y remédier et nous aide à nous protéger.
Un mot sur une gestuelle particulière qui, à mon humble avis pourrait symboliser la réussite d’une séance de Qi Gong quand on y arrive : il s’agit du sourire intérieur. Lorsque l’harmonie est rétablie, « le sourire intérieur» resplendit.
La gestuelle maçonnique
On étudiera successivement :
La gestuelle maçonnique intégrée dans les rituels,
Et celle qui est pratiquée par les francs-maçons en dehors des rituels,
A – La gestuelle maçonnique intégrée dans les rituels
Dans la franc-maçonnerie opérative des tailleurs de pierre, au XVème siècle, si les gestes sont nombreux, deux gestes rituels semblent essentiels :
le geste de reconnaissance propre à chaque corporation ;
Et le serment en rapport avec la sauvegarde du secret du Maître ; on sait maintenant la nature de ce secret qui lui était vital.
Dans les premières réunions de la franc-maçonnerie spéculative, au XVIIème siècle, les gestes rituels restent les gestes de reconnaissance et le serment ; ensuite, progressivement on verra s’ajouter (en particulier sous influence française) une prolifération de compositions. Ces ajouts dénotent souvent la volonté d’influencer la démarche maçonnique en y intégrant des gestuelles empruntées à d’autres courants de pensée ou à des modes.
Aujourd’hui, la gestuelle maçonnique du premier degré se subdivise en une trentaine de gestuelles spécifiques. Certains gestes sont destinés à produire un son : comme par exemple, le coup de maillet, le claquement des mains, les tapes sur l’épaule ou la pose des canons ; ils avaient des significations précises mais on continue à les pratiquer.
Mis à part, l’allongement du dernier apprenti, l’agenouillement du récipiendaire pendant la consécration et la demande de parole, la gestuelle maçonnique est principalement pratiquée en position debout.
Il n’est pas possible de détailler le contenu symbolique de tous les gestes pratiqués pendant les rituels. Il y aurait tant à dire. Limitons-nous au signe d’ordre et à des observations sur d’autres gestes.
1 / La gestuelle du signe d’ordre
En Angleterre : on l’appelle SIGN OF AN ENTERED APPRENTICE ( que l’on pourrait traduire par le signe du nouvel apprenti) ! Je cite une traduction des instructions : «Il se fait, en étant debout les deux pieds en équerre, le bras droit horizontal replié, paume de la main tournée vers le sol, pouce à l’équerre contre le cou.»
Il est classique de lire dans les manuels que ce signe d’ordre signifie : je cite :
« Je contrôle et j’apaise mes instincts, j’apprends à modérer mes paroles, à maîtriser mes passions… »
« La main droite, placée en équerre sur la gorge, paraît contenir le bouillonnement des passions qui s’agitent dans la poitrine et préserver ainsi la tête de toute exaltation fébrile susceptible de compromettre la lucidité de l’esprit. L’Ordre de l’Apprenti signifie qu’il cherche à être en possession de lui-même et qu’il s’attache à juger avec impartialité.»
A vrai dire, ces interprétations n’ont aucune référence biblique ou historique ; ce sont de libres propos dus à des auteurs comme Boucher et Wirth ; ils sont d’ailleurs fréquemment repris dans le cadre des instructions des apprentis.
Ce signe du nouvel apprenti ou signe d’ordre est historique pour deux raisons essentielles :
Il était pratiqué par les membres des loges compagnonniques bien avant la création de la grande loge de Londres en 1717. Il prouve ainsi notre filiation compagnonnique.
il constitue le geste rituel commun à toute la fraternité maçonnique de tous les pays et de tous les continents !
Dans les anciens rituels compagnonniques, son existence est consubstantielle de celle du signe pénal ; l’important c’était d’abord le serment de garder secret de ce que l’on pourrait savoir ; ensuite, le signe pénal était une confirmation du serment par un engagement sacrificiel ; au final, le signe d’ordre se comprend comme un passage obligé dans la compréhension du signe pénal.
Cependant, l’absence dans les rituels d’explication quant à la signification du signe d’ordre en lui-même, m’a interpellé. Après avoir beaucoup cherché, et n’ayant rien trouvé dans les ouvrages de maçonnologie, c’est en analysant les termes hébreux utilisés dans la Bible que j’en suis venu à élaborer une explication dont je voudrais vous parler.
Cette interprétation est fondée sur l’importance du symbolisme de la gorge dans la bible ; on en déduit que le sacré impacte le corps humain dans cette zone corporelle : la gorge est non seulement le passage du souffle, c’est-à-dire l’esprit, mais aussi ce qui pénètre dans le corps que cela soit l’air ou la nourriture !
La bible en hébreu fait référence à la gorge de différentes manières ; l’utilisation du mot Nèphésh mérite toute notre attention. Une étude répertorie 754 références à Nèphésh dans l’ancien testament. Le plus souvent, Nèphésh est traduit par esprit, âme ou élan vital. Mais en hébreu le sens est beaucoup plus large ; Daniel Lys dans son ouvrage « Nèphésh, Histoire de l’âme dans la révélation d’Israël au sein des religions proche-orientales » paru en 1959 aux PUF, nous met sur la piste quand il relève que, dans plusieurs passages, Nèphésh doit se comprendre comme signifiant la gorge. Nèphésh désigne la gorge mais également le pouce !
Mettre la main à la gorge c’est approcher la main du souffle vital et on pourrait ajouter, c’est donner à la main ce souffle vital ; cette transmission se fait par l’intermédiaire du pouce placé sur la gorge : le même mot se retrouve dans les trois éléments : l’esprit, la gorge en qualité de contenant et le pouce !
Mettre la main à la gorge en prenant appui sur le pouce c’est transmettre à la main une part de sacré qui nous vient du souffle !
Quoi de plus logique quand on sait que cette main va transformer la pierre brute pour en faire une pierre taillée constituante du temple de Salomon ; et cette main, c’est la nôtre à nous francs-maçons, nous qui avons ce génie dans nos gènes !
Cette symbolique du signe d’ordre se prolonge dans la symbolique du premier travail du nouvel apprenti qui prend possession du maillet et du ciseau pour tailler la pierre brute : si on a conscience du sens de ces deux gestes, ne pourrait-on pas affirmer qu’avec eux tout est dit ?
A partir d’une inspiration divine, nos initiateurs nous orientent vers une dynamique de construction, construction qui chez les opératifs était religieuse et militaire, et qui, dans la loge maçonnique, devient une construction sociale fondée sur la solidarité imprégnée de spiritualité.
Le signe du nouvel apprenti, que nous appelons signe d’ordre, avec le pouce sur la gorge, est un geste fondamental et riche de sens : c’est un signe qui nous identifie ! C’est un signe qui met en œuvre une intention et une réalisation !
2 / De quelques observations personnelles :
Comme chacun peut s’en rendre compte, la gestuelle pratiquée en loge est très diverse et pas toujours spécifiquement maçonnique ; pour illustrer cette remarque voici deux exemples (sachant qu’il vous sera facile d’en trouver d’autres) :
1ère situation : si pendant la lecture d’une planche, je regarde mon ipad ou mon smartphone pour surveiller l’arrivée d’un post ou d’un mail, ma gestuelle fait douter de l’intérêt que je porte au suivi des travaux ;
2ème exemple : En imposant certains éléments de leurs gestuelles dans les rituels, des idéologies ont voulu nous annexer ! A titre d’exemples citons les symboliques napoléonienne, aristocratique ou templière pour ne citer que les déviations les plus criantes et malheureusement toujours actuelles.
Mais parlons de quatre sujets qui permettent de faire allusion à d’autres apports de la gestuelle.
a / à propos des quatre épreuves de l’initiation :
Dans l’initiation, comme pour d’autres phases du rituel, on peut confronter la verbalisation du rituel et la gestuelle ; lors des quatre épreuves de la terre, de l’eau, de l’air et du feu, le rituel évoque une purification ; or ces quatre éléments par leur contenu symbolique biblique renvoient directement à l’initiation chrétienne : à partir de la terre, le profane est mis en contact avec Jésus-Christ (par le symbolisme de l’eau), puis avec l’esprit sain (par le symbolisme du souffle c’est-à-dire l’air) et enfin avec Dieu (par le symbolisme du feu et de l’épée flamboyante dont vous savez que dans la Bible elle est, par l’intermédiaire des chérubins, un élément du geste divin) ; tout se passe comme si la gestuelle complétait la verbalisation du rituel en ajoutant un sens caché.
b / à propos de la gestuelle en rapport avec la fraternité :
Si la fraternité est un élément de langage maçonnique, la gestuelle porteuse de fraternité apparaît un peu figée et réduite : seule la chaîne d’union fait exception.
Dès lors, comment expliquer que les rituels aient aussi peu de gestes pratiqués avec une réelle intention d’amour fraternel ?
En vérité, la fraternité ne doit pas être confondue avec l’amour fraternel ; aujourd’hui lorsqu’on évoque la fraternité on introduit un contenu affectif ; il ne me semble pas que c’était le cas au XVIIème siècle ; à cette époque la fraternité est un concept essentiel de partage de l’objet commun à tous les frères, c’est-à-dire l’amour de Dieu. Quand la bible évoque l’amour, on met d’abord en avant l’amour pour Dieu.
c / à propos de la gestuelle du signe pénal
Evoquer le signe pénal permet de rappeler qu’il rentre dans le cadre d’une gestuelle particulière rencontrée dans les rituels maçonniques : la gestuelle des châtiments rituels.
Dans l’ouvrage Masonry Dissected de Samuel Prichard, paru en 1730, il est écrit : je cite la traduction :
- « Sachant que j’aurais ma gorge tranchée, ma langue arrachée et mon corps enterré dans les sables grossiers de la côte à marée basse, chahuté par le flux et le reflux journalier des vagues, pourrai- je violer sciemment mon obligation d’Apprenti ? «
Sans pouvoir développer ce chapitre, on peut relever que dans le rituel, la menace d’avoir la gorge coupée, affirme l’assurance d’une mort horrible spirituellement car elle sera sans sépulture !
Faire le signe pénal, c’est aussi renouveler l’engagement à respecter le serment, cette obligation du secret dont on sait qu’il est lui d’origine compagnonnique et non biblique !
Signalons aussi que le geste pénal n’est pas spécifiquement maçonnique ; on le retrouve dans le monde profane soit avec la main soit plus souvent avec l’index ou le pouce : il signifie la menace de meurtre par égorgement généralement pour se venger ou par volonté de faire peur en particulier à celles et ceux qui ne respecteraient pas la loi du silence !
d / à propos de la colonne d’harmonie
La colonne d’harmonie, héritière du Shofar, est une gestuelle très particulière ; elle ne prend tout son sens que si elle est prévue par le rituel et produite en loge par les membres de l’atelier.
Il serait sûrement intéressant de conceptualiser l’utilisation contemporaine de l’apport du son dans le rituel pour ne pas le réduire à ce qu’il a tendance à devenir aujourd’hui, c’est-à-dire un divertissement !
B – La gestuelle maçonnique pratiquée en dehors des rituels.
En dehors du rituel, on parle de gestuelle maçonnique parce qu’il s’agit de gestes pratiqués par des francs-maçonnes ou des francs-maçons ; elle est très intéressante à observer et à analyser ; on y découvre en particulier nos secrets ; comme précédemment on pourra distinguer :
une gestuelle ritualisée utilisée par un ou plusieurs groupes de francs-maçons ;
et une gestuelle spontanée propre à chacun – chacune d’entre nous.
Ces gestes, plus ou moins discrets, sont très variables selon les pays, les orients et les loges ; je pense en particulier :
aux attouchements des doigts et des mains selon le degré des interlocuteurs,
à la triple accolade
à la triple tape de l’épaule droite
au sourire
au signe d’ordre,
à l’utilisation d’accessoires vestimentaires.
Bien d’autres gestes existent aussi.
Cette gestuelle maçonnique a essentiellement une fonction de reconnaissance ; mais la tape sur l’épaule est aussi un encouragement et un témoignage de sympathie. Il est d’ailleurs classique de voir une modulation des triples tapes selon l’humeur et le lien existant entre les frères et les sœurs qui se saluent.
Dans ce chapitre, un mot sur le sourire ! Gestuelle non prévue dans le rituel, omniprésente en loge et en dehors de la loge.
Physiologiquement le sourire correspond à l’activité musculaire des 13 muscles faciaux qui affectent les lèvres, les paupières, le nez, les sourcils, les oreilles et les muscles peauciers proprement dits ; cette musculature est principalement sous l’influence du nerf facial. Chez l’adulte, la mise en œuvre du sourire est sous la dépendance d’une action volontaire ; par l’apprentissage social le sourire fait aussi partie du comportement communautaire.
En loge, on sourit souvent ; la plupart du temps, ce sont des sourires de façade, réflexes, habituels dans la sphère commerciale ou politique ; mais il arrive aussi qu’il s’agisse d’un vrai sourire affectueux témoignant d’une réelle fraternité.
Schématiquement on parlera de sourires sincères ou de sourires composés ; on pourrait les distinguer car en réalité ils ne mettent pas en jeu la même musculature mais cela suppose un regard spécialisé.
Conclusion
Redécouvrir le contenu symbolique du geste a renforcé mon adhésion à un rituel renouvelé : telle est la première conclusion que je tire de ce travail.
On retrouve dans le Qi Gong et la gestuelle maçonnique quatre points communs :
Leurs gestes sont chargés de sens,
On retrouve, de la part des initiateurs, l’inspiration spiritualiste,
Ces deux gestuelles nous viennent du passé mais conservent une actualité contemporaine,
Ces deux gestuelles bénéficient aujourd’hui d’une approche renouvelée avec la liberté de conscience.
Et aussi des différences ; je me limiterai à deux :
Le Qi Gong a une fonction de soin qui n’existe pas dans la gestuelle maçonnique ;
La gestuelle maçonnique est très diversifiée et impose différentes grilles de lecture.
Evoquer la fonction de soin du Qi Gong renvoie au débat récurrent sur la capacité ou non pour l’engagement maçonnique de transformer un individu. Ne pourrait-on pas imaginer que le volontarisme judéo-chrétien de la démarche maçonnique bénéficie de l’apport de la profonde humilité taoïste ? Cet apport pourrait peut-être permettre de favoriser la transformation bénéfique des nouveaux et anciens initiés !
Quoi qu’il en soit, j’ai pris un grand intérêt à ce travail ; bien sûr, dans la vie courante, nous savons que la plupart de nos gestes sont exécutés de façon machinale et nous n’y attachons que peu d’importance ; mais en loge, à l’image de ce qui se fait au Qi Gong, la gestuelle ne mériterait-elle pas d’être réalisée en « pleine conscience » pour reprendre une expression d’origine boudhique ?
Personnellement, je rêve d’une gestuelle maçonnique débarrassée de ce que j’appellerai des anachronismes :
Le port de l’épée ;
Le salut romain qui est devenu un symbole nazi ; son remplacement par le signe de fidélité serait plus conforme à notre symbolique ;
Le déplacement dans le temple avec son allure martiale à connotation militariste pourrait évoluer vers une déambulation plus intimiste et plus fraternelle retrouvant le sens premier du cercle et de l’orientation ;
les attitudes théâtrales, peu crédibles ici.
Par ailleurs, si une démarche de vérité et d’authenticité était recherchée dans le consensus, la loge pourrait collectivement ré investir deux positions corporelles:
D’une part la position d’écoute : le regard tourné vers le pavé mosaïque, les mains sur les genoux, en effectuant une respiration ventrale et en se concentrant sur les paroles entendues sans se laisser aller à une réactivité spontanée.
D’autre part, la position à l’ordre : la pratiquer en se concentrant sur cette relation entre l’esprit, la gorge, le pouce et la main droite devrait renforcer son contenu.
J’ai dit

Tolérance et fraternité ?… 30 décembre, 2016
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution , ajouter un commentaireTolérance et fraternité ?…
A force d’être rabâchées, certaines notions, pourtant essentielles, en arrivent à perdre jusqu’à leur sens, voire à en devenir presque l’antithèse…
Constatation introductive
L’objet de cette réflexion est de se pencher sur deux notions qui semblent pratiquement constitutives de la franc-maçonnerie, au point que certains esprits n’hésitent pas à en faire des sortes de « propriétés intellectuelles » de notre Ordre, les plaçant au cœur d’une phraséologie mielleuse dont des chercheurs de lumière – donc aussi, suivant l’étymologie lux, de lucidité – gagneraient beaucoup à s’affranchir. Pourtant il vaut la peine, plutôt que d’entonner le couplet rassurant de ce qu’il faut bien appeler la « langue de bois » maçonnique, de tenter d’approfondir ces deux notions. Car la fraternité est bien plus que le fait d’être « gentil » avec tout le monde et en particulier avec ses Frères et/ou ses Sœurs, sous prétexte de ne pas leur faire de peine ; de les caresser dans les sens du poil afin de ne surtout pas interrompre le doux ronronnement qui n’est pas toujours absent de nos Loges. Quant à la tolérance, elle est aux antipodes de la tendance à tout entendre et tout laisser dire, des plus vaines âneries aux plus ineptes approximations. La méthode, une fois de plus, consiste à tenter de revenir à l’essentiel des choses, à l’élémentaire au sens propre du terme. Alors, ces deux notions vont pouvoir révéler ce qu’elles sont, à celui qui, comme Rabelais le préconise, osent rompre l’os pour en déguster la « substantifique moelle ».
Un « discours de la méthode »
Outre l’occasion de partager des agapes plus ou moins abondantes et souvent bien arrosées, le tout émaillé de propos dont la hauteur de vue forcerait l’admiration de bien des commentateurs sportifs, la franc-maçonnerie est aussi une voie initiatique ésotérique. C’est-à-dire qu’elle propose un instrumenta qui doit nous permettre à la fois de nous transmuter et d’aller au-delà des apparences. L’ésotérisme, en effet, s’oppose à l’exotérisme en ce sens que non seulement il ne s’adresse pas à tous, mais constitue encore une démarche intérieure, qui nous appelle notamment à aller plus loin que ce qui tombe sous les sens, afin de mettre en évidence la dimension cachée de ce sur quoi se pose notre regard. En outre, ce qui fait la spécificité de la voie maçonnique est l’utilisation des symboles, dont une bonne approche est constituée, à mon sens, par la définition issue de l’étymologie (on se souvient que le terme, originellement en Grèce antique, désigne les deux parties d’un tesson, partagé en signe d’alliance) : « quelque chose de visible qui conduit à quelque chose d’invisible. » Ainsi que nous y encourage le rituel, qui nous rappelle que « tout est symbole », nous allons donc tenter de considérer les deux notions de « fraternité » et de « tolérance » comme des symboles, dont il conviendra d’essayer de mettre en lumière la partie cachée, ou à tout le moins peu évidente, ce vers quoi ils conduisent, et dont nous savons que le langage est impuissant à rendre compte dans sa totalité. En conclusion, nous tenterons de tirer quelques conséquences des constatations que nous aurons faites.
La tolérance
Une étude passionnée du moyen-âge nous a conduit à nous intéresser de près à un texte riche de nombreux symboles : La Quête du Graal. Les non médiévistes apprendront sans doute avec plaisir qu’il est disponible en français moderne, dans l’excellente traduction d’Albert Béguin et Yves Bonnefoy, aux éditions du Seuil, dans la collection « Points Sagesses ». Allons au commencement de la Quête : les « compagnons » de la Table Ronde (notez le terme, c’est celui du texte) sont réunis à Camaalot le jour de la Pentecôte, qui est, premier signe, la commémoration de la descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres. Au cours du repas, le Graal apparaît et passe devant chacun, lui servant exactement les mets qu’il désire. Alors, le bouillant Gauvain fait le serment d’entrer en Quête un an et un jour, jusqu’à ce qu’il ait retrouvé le Graal et éclairci son mystère. Naturellement, les autres Chevaliers, ne voulant passer pour des couards, s’empressent de prêter eux aussi le même serment. Comme le Vénérable accompagne un Frère hors de la Loge de certaine cérémonie, le Roi chemine alors avec les compagnons jusqu’à l’orée d’une forêt : Puis ils se séparèrent, le Roi s’en alla vers Camaalot, et les compagnons entrèrent dans la forêt. Et ils chevauchèrent tant qu’ils parvinrent au castel de Vagan. Ce Vagan était un prud’homme de bonne vie, qui avait été un des bons chevaliers du monde tant que dura sa jeunesse. Lorsqu’il vit les compagnons passer dans les rues de son castel, il fit fermer toutes les portes et dit que, puisque Dieu lui avait fait l’honneur de les mettre en son pouvoir, ils ne s’en iraient pas avant qu’il les eût comblés de tout ce qu’il avait. Il les retint de force, les fit désarmer et les dota de tant d’honneurs et de richesses qu’ils se demandaient d’où il pouvait tenir tout cela. Cette nuit-là, ils se consultèrent sur ce qu’il leur convenait de faire. Ils résolurent de se séparer et de suivre chacun son chemin, parce qu’on leur ferait honte s’ils allaient tous ensemble. Au matin, sitôt que le jour parut, les compagnons se levèrent, prirent leurs armes, et allèrent ouïr la messe dans une chapelle. Puis ils montèrent à cheval, recommandèrent à Dieu le seigneur de céans, et le remercièrent de l’honneur qu’il leur avait fait. Ils quittèrent alors le castel et se séparèrent comme ils l’avaient décidé, puis se dispersèrent dans la forêt, pénétrant là où elle était la plus épaisse, sans chemin ni sentier. Au moment de cette séparation, on vit pleurer ceux qui croyaient avoir le cœur dur et orgueilleux. Ce court passage, riche de symboles – comme tout le livre d’ailleurs – apporte à la conception que l’on peut se faire de la tolérance un éclairage nouveau. Il en ressort, à notre sens, que la tolérance consiste uniquement à accepter que ceux qui sont, comme nous, en quête de leur Graal, poursuivent une voie aussi valable que la nôtre, quelle que soit la direction qu’ils empruntent, car la même quête de la Lumière nous unit… pour autant que nous cherchions tous la Lumière… Ce qui permet aussi aux compagnons de la quête de se séparer sans dommage est le fait que tous sont unis, vivifiés par la même Tradition : ils ont tous « ouï la messe ». Cela nous semble fixer avec clarté le cadre où s’exerce la tolérance, et en marquer assez bien les limites : la tolérance semble se jouer dans un double mouvement :
- d’une part dans l’origine commune, le partage des mêmes sources ;
- d’autre part dans la quête d’un but commun lui aussi, mais que chacun cherche à sa propre manière.
Notons enfin, pour stimuler l’esprit d’aventure qui devrait animer les initiés, que chaque compagnon pénètre dans la forêt « là où elle était la plus épaisse, sans chemin ni sentier. » Il s’agit, bien entendu, du point d’entrée dans la quête, car plusieurs chevaliers seront amenés à se rencontrer au cours de l’aventure. Mais l’injonction est claire d’avoir à sortir des sentiers battus, du train-train rassurant du connu, pour oser affronter les profondeurs du mystère… Mais la maçonnerie étant « un sport individuel qui se pratique en équipe », il convient maintenant d’explorer le second point, la fraternité.
La fraternité
L’une des images qui nous a le plus frappé dans l’un des ouvrages qu’Oswald Wirth a consacrés à notre Ordre, fut l’Ouroboros entourant la devise grecque « en to pan », que l’on peut traduire littéralement – le verbe être est implicite dans les propositions prédicatives – par « le tout est un ». Si l’initiation est une voie qui doit nous permettre de nous transmuter, lorsque nous prenons conscience intérieurement de cette unité profonde du réel – dont la science moderne montre assez le processus dans le plan de la matière –, nous savons alors que nous sommes reliés essentiellement à tout ce qui est. Dès lors, comment ne pas voir se modifier de l’intérieur, petit à petit et à la mesure de l’intériorisation de cette prise de conscience, notre manière d’être au monde et, partant, nos relations avec autrui, comme avec tout ce qui est. L’extérieur en devient non plus « l’autre », l’ennemi potentiel, mais une modalité de ce qui est, une part du Tout dons nous sommes aussi partie. Alors, une fraternité profonde, ce que les bouddhistes appellent « compassion », marquera de plus en plus toute notre vie de son sceau. Ce ne sera plus un code comportemental exotérique qui guidera nos actions, mais ces dernières deviendront l’expression d’une conscience, d’une intériorité. Nous serons en marche, véritablement, dans une voie ésotérique. La caractéristique d’une telle voie, est qu’elle devient le pivot même de notre existence, la source d’une vie nouvelle… qui génère ipso facto un vécu de la fraternité propre à cette voie et à ce point commun essentiel des cherchants. On l’aura compris, la tolérance aussi bien que la fraternité, n’ont dans une perspective réellement initiatique, rien à voir avec leur assimilation moraliste, mais constituent des « effets secondaires » de l’Initiation.
Fraternellement à tous.
Source : http://www.masonic.ch/pages/editos/edito_04.htm
via l’excellent site : http://hautsgrades.over-blog.com/
LA MACONNERIE DISSEQUEE 24 février, 2016
Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireUnion Maçonnique Universel du Rite Moderne
LA MACONNERIE DISSEQUEE Samuel Prichard 1730 |
Eques a Leopardo aureo
Liberaliter agere
Ce texte est un des textes fondateurs, en particulier pour ceux qui pratiquent les rites basés sur les principes des Moderne. C’est la première divulgation complète avec le grade de Maître. Je pense donc qu’il est de mon devoir de Franc-Maçon, dans la recherche de la vérité, de le mettre gracieusement à la disposition des Sœurs et des Frères. Que le traducteur et les frères qui m’ont aidé soient remerciés.
J’ai inclus le tableau de la Grand Loge de Londres fait par Picart en 1735. On le trouve dans Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde. Source : Bibliothèque nationale de France.
Ce document est particulièrement intéressant : il montre bien la forme en équerre de la table autour de laquelle les Frères se réunissaient et l’emplacement des trois chandeliers.
Je vous joins en introduction un petit texte de l’érudit de notre Ordre en ce début du 3ème millénaire: Alain Bernheim.
Jean-Claude Villant jvillant@yahoo.fr
Membre de l’académie Internationale du Vème Ordre U.M.U.R.M.
Que nous apprennent les plus anciens documents maçonniques écrits en anglais?
Tout ce que nous savons des anciennes cérémonies maçonniques en Grande-Bretagne se trouve réuni dans un livre intitulé The Early Masonic Catechisms, publié en 1943 par Douglas Knoop, G. P. Jones et Douglas Hamer. Une seconde édition de cet ouvrage, revue et complétée, fut publiée en 1963, avec une Préface de Harry Carr. Elle comprend notamment la transcription de dix manuscrits (catechisms) et de dix divulgations imprimées.
Les trois plus anciens manuscrits transcrits dans ce livre proviennent d’Écosse et furent écrits dans les années 1700, c’est-à-dire avant qu’aucune Grande Loge au monde n’ait été fondée. Ils sont divisés en deux parties distinctes: l’une comprend les questions et les réponses que l’on posait à un Maçon qui affirmait être en possession du « Mot de Maçon » avant de le reconnaître (comme tel). Ces questions et réponses deviendront ce que nous appelons aujourd’hui instructions ou mémentos (les Anglais les appellent catechisms ou lectures) et donneront naissance au milieu du 18è siècle à l’ouverture et à la clôture rituelle des travaux d’une loge. L’autre partie décrit notamment une cérémonie se rapportant à la communication du « Mot de Maçon » à un Apprenti. Cette cérémonie est l’ancêtre de ce que nous appelons aujourd’hui initiation, passage et élévation, c’est-à-dire la manière de recevoir un profane dans la Franc-Maçonnerie (l’initier comme Apprenti), puis de lui conférer deux autres grades, ceux de Compagnon et de Maître.
La première divulgation imprimée fut publiée à Londres en avril 1723. La dernière divulgation de cette première période, Masonry Dissected de Samuel Prichard, date d’octobre 1730. Ce texte célèbre est particulièrement intéressant pour deux raisons: il est le premier à reproduire en trois parties séparées les questions et les réponses concernant les grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître; il est également le premier à narrer les circonstances dans lesquelles l’architecte Hiram fut assassiné. Comme la mention de ce meurtre ne se trouve ni dans la Bible ni dans les Old Charges (les anciens manuscrits des maçons opératifs), on peut en conclure que son récit a dû être inventé aux environs de 1730.
Aucun de ces vingt textes ne constitue un « rituel » au sens contemporain du mot, c’est-à-dire le dialogue et la description des actions accomplies pour ouvrir et fermer les travaux d’une loge, ou pour conférer un grade. Mais presque tous comprennent différentes versions du serment que prêtait, comme aujourd’hui, un nouveau Maçon, serment par lequel il s’engageait, sous peine de châtiments graves, à ne révéler d’aucune manière les secrets qui lui avaient été transmis. Les précédentes générations d’historiens maçonniques en tirèrent la conclusion apparemment logique qu’on ne saurait accorder d’authenticité aux textes de ces divulgations puisqu’ils ne pouvaient avoir été écrits que par des parjures… Jusqu’au jour où le hasard fit qu’on s’aperçut que quelques lignes écrites en 1702 dans le Livre d’Architecture d’une loge d’Écosse se retrouvaient presque identiquement dans les anciens manuscrits des années 1700 (cf. Harry Carr, AQC 63, 1950, pp. 259-263). Les historiens anglais comprirent alors qu’il convenait de ne pas confondre les documents manuscrits qui avaient sans doute servi d’aide-mémoire, avec certains textes imprimés, publiés dans le but de ridiculiser la Franc-Maçonnerie ou de lui porter tort. Ils en conclurent que plusieurs de ces textes étaient très vraisemblablement authentiques.
Ils estiment d’autre part qu’aucune autre divulgation de caractère authentique ne fut publiée en anglais pendant la période comprise entre octobre 1730 et avril 1760.
Alain Bernheim 33ème
La maçonnerie disséquée
(1730)
Samuel Prichard
Commentaire et traduction nouvelle par Gilles Pasquier
Description générale et véridique de toutes ces parties depuis l’origine jusqu’au moment présent. Telle qu’elle est donnée dans les Loges régulières constituées tant en ville qu’à la campagne, selon les différents grades d’admission. Donnant un récit impartial de leur procédure régulière lors de l’initiation de leurs nouveaux membres à l’ensemble des trois grades de la Maçonnerie, c’est-à-dire
I. Apprenti Entré. II Compagnon du Métier. III Maître.
A cela est ajoutée sa propre défense par 1’auteur.
Troisième édition par Samuel PRICHARD ancien membre d’une Loge constituée.
LONDRES: Imprimé pour J. Wilford aux Trois Fleurs de Lys* derrière la maison du chapitre près de Saint -Paul
1730
Prix : 6 pence
(SERMENT)
Samuel Prichard a fait le serment que le texte ci-annexé est un texte authentique et véridique dans tous les détails.
(A juré le 13e jour d’octobre 1730 Aérant moi R. Hopkins)
SAM. PRICHARD
(Dédicace)
A la Très Vénérable et Honorable Fraternité des Maçons France et Acceptés.
Frères et compagnons,
Si les feuillets qui suivent, écrits avec impartialité, obtiennent l’approbation unanime d’une si illustre Société, je ne doute pas que leur caractère général ne soit diffusé et estimé parmi le reste de l’humanité cultivée, ce qui, je l’espère, donnera, entière satisfaction à tous les amis de la vérité, et je resterai, avec une très humble soumission, le plus obéissant et le plus humble serviteur de la Fraternité.
Ce « catéchisme » est assurément un grand classique du corpus des textes anciens de la maçonnerie, puisqu’on en connaît plus de trente éditions sans tenir compte des éditions pirates. La première parution est du 20 octobre 1730 et ce fut sans doute un succès de librairie, car un second tirage intervint le 23 octobre suivant et un troisième le 31 octobre. C’est sur cette troisième édition, dont un exemplaire est conservé au British Muséum et dont le texte est reproduit dans Tue Early Masonic Catechisms de Knoop, Joncs et Hamer que nous avons travaillé.
On disposait jusqu’à présent d’une traduction française de Masonry Dissected datée de 1743 (reproduite en 1976 par les éditions du Baucens). Cette dernière traduction était précieuse mais incomplète, voire erronée sur quelques points; il convenait donc d’en présenter une nouvelle aux curieux de la tradition maçonnique.
Les faux frères ou imposteurs
On se posera bien sûr la question de savoir si l’auteur était maçon. D’après Harry Carr (AQC, n° 94, p. 107) Samuel Prichard était en 1728 visiteur de la loge « Le Cygne et la Coupe» et membre de la loge « La Tête d’Henry VIII ».
Samuel Prichard se présente lui-même comme un ancien maçon, mais aussi comme un adversaire résolu de la maçonnerie. C’est du moins ce qui apparaît dans la justification qui suit le texte du catéchisme proprement dit. Pour S. Prichard, la maçonnerie est une escroquerie à laquelle il ne faut pas se laisser prendre. C’est d’ailleurs pour lever ce leurre et le rendre inopérant que S. Prichard dévoile du mieux qu’il peut les « secrets » de la maçonnerie.
Du mieux qu’il peut et c’est déjà très bien: cet adversaire de la maçonnerie est très informé sur le sujet, le contenu du pamphlet en fait foi. C’est justement au vu de cette richesse documentaire que la réaction de S. Prichard à l’égard de la maçonnerie nous étonne. La raison de cet étonnement, c’est que l’on sait qu’une position initiatique implique, pour être soutenue, certaines conditions, nécessaires mais non suffisantes il est vrai. Ces conditions font l’objet de la plus grande attention de la part des maçons du XXè siècle où règne la quantité: pureté des rituels et mise en pratique effective. Nous n’avons pas à dire ici quels effets portent les rituels qui remplissent ces conditions. Seulement, nous devons remarquer qu’en 1730 lesdites conditions étaient indubitablement respectées: le rituel était alors dans sa pureté d’origine et Masonry Dissected nous donne le reflet d’un rituel déjà très complet. Quant à la pratique, elle n’était à coup sûr pas remplacée par une simple lecture. Or, il semble que S. Prichard – s’il a été comme il l’affirme, maçon et donc impétrant dans un rite maçonnique – n’ait rien vécu: il ne lui est rien arrivé. Pour lui les secrets de la maçonnerie se réduisent aux mots, signes et attouchements qu’il dévoile et il a tout à fait l’air d’un profane avec tablier (alors que nous connaissons des maçons sans tablier).
Entrait-on facilement dans une loge en 1730 ? C’était sans doute difficile, mais faisable: les tavernes où se réunissaient les loges étaient des lieux publics. Dans la mesure où l’information sur les individus circulait plus lentement que de nos jours, un « voyageur » pouvait se faire passer pour « visiteur » après avoir prêté l’oreille au bon moment, ou même après avoir lu A Mason’s Examination. Tout cet arrière-plan donne au maçon S. Prichard une responsabilité qui dut peser lourd dans la décision du député grand maître de proposer dès le 15 décembre 1730 (E.M.C., p. 17), que désormais l’entrée en loge ne soit plus accordée qu’à des visiteurs dont les membres de la loge pourraient se porter garants. Les minutes de la Grande Loge précisent bien que cette proposition faisait suite à la parution de Masonry Dissected. On comprend dès lors l’opinion défendue par B.E. Jones dans Freemason’s Guide and Compendium, selon laquelle I interversion des mots de reconnaissance avait été rendue nécessaire par les publications de A Mason’s Examination et de Masonry Dissected. Il est vrai que, pas plus dans Masonry Dissected que dans A Mason’s Examination, on ne discerne entre J. et B. quel mot est spécifique du premier ou du second grade: les deux textes attribuent à la fois J. et B. à l’apprenti. Mais outre qu’ils exposent des détails propres à chacun des deux grades, ces pamphlets permettaient à un patron de taverne de faire ce que l’on vit à l’époque: créer de faux maçons pour quelques shillings. L’interversion des mots allait s’ajouter à la précaution, déjà mentionnée, voulue par le député grand maître et contribuer à protéger les loges des « faux frères ou imposteurs »., selon son expression.
Les cowans
Les imposteurs ont leurs pendants opératifs, les cowans, à propos desquels le catéchisme de 1730 se montre très sévère dès le grade d’apprenti: si un cowan était surpris pendant les tenues on le condamnait à rester sous la gouttière de la loge par temps de pluie! Le malheureux devait y être contraint, sauf bien sûr si cette peine était fictive comme celle de l’obligation. Mais le fait que le rôle de couvreur, chargé de tenir les cowans à l’écart, soit dévolu au plus jeune apprenti est significatif: même le débutant de la loge était supérieur aux cowans, qu’il apprenait très tôt à traiter en ennemis.
Qui étaient donc ces cowans?
En nous référant au regretté Harry Carr (The Free-Mason at Work, p. 86) et à Knoop et Jones (The Genesis of Freemasonry, p. 28) nous pouvons dresser le portrait de ces ouvriers. C’étaient des bâtisseurs non maçons qui, à l’origine, n’avaient le droit de construire que des murs en pierres sèches. En 1636, à Canongate, on autorise les cowans à utiliser de la glaise comme mortier, mais pas du mortier à la chaux. En 1623 à Glasgow, on autorise un cowan, un certain John Shedden, à construire des murs avec un mortier de glaise, mais sans chaux ni sable, et jusqu’à une hauteur d’une aune seulement. Dans ce dernier cas, le cowan était dûment enregistré dans la liste des ouvriers du chantier, mais il s’agit là d’une exception dans tous les autres cas il était interdit à un maçon de donner du travail à un cowan. Les Statuts Schaw de 1598 comportent cette interdiction. Il existe même un document de la célèbre loge « Mary’s Chapel » d’Édimbourg, document daté de 1599, qui rapporte qu’un maçon avait dû reconnaître et confesser avoir offensé le surveillant et les maîtres en donnant du travail à un cowan. Ce maçon dut faire une « humble soumission » et promettre de ne pas recommencer.
Harry Carr remarque encore qu’à Kilwinning, les maçons qui acceptaient des cowans étaient condamnés par la loge à des amendes assez lourdes. Et, à Edimbourg, les cowans n’étaient admis au chantier du château que les semaines où aucun maçon n’y travaillait. C’est l’occasion pour notre historien de constater que le terme de cowan est d’origine écossaise. 11 faut souligner à ce propos que les sources de l’Oxford English Dictionary, à l’article cowan, sont toutes écossaises; et que le Chambers Scots Dictionary, qui est un dictionnaire de langue écossais-anglais, comporte bien un article cowan. La présence de ce mot dans Masonry Dissected serait un signe certain de l’influence de l’Ecosse sur la maçonnerie anglaise.
Le rituel de la Première Grande Loge
On ne possède pas le rituel de la Grande Loge de Londres ou Première Grande Loge, fondée en 1717, mais c’est à ce rituel que se réfère Masonry Dissected comme on va le voir. Il va de soi que nous ne considérons pas que la Première Grande Loge avait unifié le rituel de ses loges en 1730. On sait qu’avant 1717 existaient des différences d’une loge à l’autre puisque les «catéchismes», dont notre revue publie les traductions, ne sont pas semblables les uns aux autres. Cela continua sans doute au sein de la Première Grande Loge. C’est d’ailleurs ce qu’explique B.E. Jones dans son récit sur la querelle des Anciens et des Modernes. Les grades mêmes n’étaient pas unifiés: en 1738 certaines loges de la Première Loge sont signalées comme ayant « aussi » un grade de maître (Constitutions d’Anderson, p. 184-190). Cela prouve au moins qu’en 1738 le système à trois grades n’était pas pratiqué par toutes les loges de l’obédience.
Néanmoins, on peut se faire une idée approximative de ce qu’était, en 1730, le rituel de la Première Grande Loge en lisant Masonry Dissected car c’est bien de cette maçonnerie-là que S. Prichard nous parle.
Les preuves de ce que nous avançons là sont dans le pamphlet même: il s’agit de la liste de loges qui fait suite à la justification de l’auteur. Cette liste est apparue dans la troisième édition de Masonry Dissected, édition faite par Prichard lui-même et non par un éditeur pirate. C’est la liste des loges « constituées » et il faut savoir que ce qu’on appelait « loges constituées » en Angleterre en 1730, c’étaient celles de la Grande Loge et non d’autres. On trouve ce terme de constituted dès 1723 dans les Constitutions d’Anderson (p. 71) où il est dit que les loges doivent être solennellement constituées par le grand maître ». L’usage de ce mot est d’ailleurs resté de nos jours pour désigner cette cérémonie spéciale au cours de laquelle le grand maître constitue une loge.
C’est donc bien la liste de loges de la Grande Loge de Londres, année 1730, que S. Prichard donne à la fin de son pamphlet. Au reste, si l’on avait quelque doute, il suffirait de comparer cette liste au tableau publié par Erich Lindner dans L’Art royal illustré (p. 257). Ce tableau donne une série de petites images. Ce sont les enseignes des tavernes où se réunissaient les loges de la Première Grande Loge en 1735, soit cinq ans seulement après la publication de S. Prichard. Les enseignes sont numérotées et accompagnées des noms des rues, des quartiers ou des villes où sont situées les tavernes. Les loges prenaient tout simplement, comme titre distinctif, le nom de la taverne où elles se réunissaient. Par exemple, l’enseigne numéro 23 nous montre un croissant de lune accompagné de la mention « Cheapside ». Cela veut dire qu’en 1735, la loge n°23 se réunissait dans la taverne de la Demi-Lune située dans le quartier londonien de Cheapside. Or, que trouvons-nous dans la liste donnée par S. Prichard? Qu’en 1730 une loge portant le numéro 23 s’appelait • La Demi-Lune et se réunissait dans Cheapside les premier et troisième mardis de chaque mois.
Autre exemple: dans la liste de 1730 nous trouvons, au numéro 11, la loge de « la Tête de Reine » qui se réunissait dans Knaves-acre les premier et troisième mercredis de chaque mois. Et dans le tableau de 1735 on voit, au numéro 11, une enseigne constituée par un portrait de femme couronnée, accompagnée de cette mention de lieu: Knaves-acre ».
On retrouve en tout trente-cinq loges de la liste de 1730 dans le tableau de 1735. Certaines ont entre-temps changé de numéro, mais pas de nom ni de lieu de tenue, comme la loge du « Cerf blanc » qui se réunissait à Bishopsgate et portait les numéros 44 en 1730 et 45 en 1735. Cela ferait vraiment trop de coïncidences: c’est bien de la maçonnerie de la Première Grande Loge dont nous parle S. Prichard. Il faut d’ailleurs noter au passage qu’il y a, en plus des similitudes, des différences entre les deux listes. En 1730 la liste comporte soixante-sept loges alors que le tableau de 1735 en donne cent vingt-neuf, dont plusieurs d’ateliers supérieurs au grade de maître. Par ailleurs, sur les soixante-sept loges de 1730, trente-deux ont disparu (ou changé de nom?) en 1735. Tout cela donne l’impression d’un formidable bouillonnement et l’impression est encore plus forte si l’on continue les comparaisons en utilisant la liste publiée à la fin de l’édition de 1738 des Constitutions d’Anderson.
Hiram enfin
Avec le manuscrit Graham (1726) on assistait au premier redressement d’un corps, mais ce n’était pas encore du cadavre d’Hiram qu’il s’agissait. Depuis quand était-il question de cet assassinat dans la franc-maçonnerie? Dans Early masonic Pamphlets (p. 193), Knoop et Jones nous rapportent un texte qui constitue une sorte de prospectus destiné à un public de maçons; « La Maçonnerie antédiluvienne ». Ce document fait allusion au « fils d’une veuve, tué d’un coup de masse». En 1723, le pasteur Anderson mentionnait Hiram dans la première édition des Constitutions, mais ne soufflait mot de la destinée du maître et de sa position de référent dans le rituel d’élévation (11-12, note). Il est vrai qu’en 1723, la Première Grande Loge ne fonctionnait encore qu’avec un système à deux grades, ainsi qu’en témoigne l’article IV des Constitutions de 1723.
Comment la mise au point, ou pour mieux dire la mise en rite, de la légende d’Hiram avait-elle pu s’opérer? Nous devons bien admettre que le processus est encore très mal connu et nous espérons que des documents anciens restent à découvrir qui nous apprendront la vérité sur tout cela. Toutefois il est possible de résumer la situation de la maçonnerie en 1730 de la façon suivante:
La Grande Loge de Londres, ou Première Grande Loge, fondée en 1717, avait débuté avec un système à deux grades: l’apprenti et le compagnon ou maître; le maître en titre étant le maître de la loge, celui qui préside.
Par ailleurs, il existait un système à trois grades. Témoignent de l’existence de ce système les manuscrits Trinity College (1711) et Graham (1726). En témoigne également un document de la loge de Dumbarton Kilwinning, daté de 1726 et que nous rapporte Harry Carr (The Free Mason at Work, p. 274): ce texte dit que le compagnon Gabraël Portefield a été reçu maître « après avoir renouvelé son serment et payé son droit d’entrée».
Si l’on admet que le grade de maître est apparu au terme d’une évolution, on peut considérer que le manuscrit Graham (1726) nous donne un état primitif du grade: pas encore de meurtre, Noé tient la place d’Hiram, mais on relève bien un corps. Dans cette perspective et compte tenu du fait que les deux textes peuvent appartenir à deux «courants »différents, Masonry Dissected donne un état du rite très avancé dans l’évolution du grade. Très avancé, mais pas encore achevé: les trois grades ont encore entre eux des adhérences et la distinction de chaque grade par rapport aux autres n’est pas tout à fait réalisée. Par exemple, l’apprenti reçoit deux mots alors que, quelques années plus tard, un de ces deux mots sera attribué à l’apprenti, l’autre au compagnon. Autre exemple:
Harry Carr (The Free-Masons at Work, p. 104) souligne que d’après S. Prichard, c’est dans la Chambre du Milieu que se trouve la lettre G et que le compagnon reçoit son salaire. Enfin, on verra en lisant Masonry Dissected que les cinq points par lesquels on relève le maître, sont encore les cinq points du « compagnonnage».
Ces quelques réflexions nous rendent évident le fait que les maçons spéculatifs ont intérêt à savoir ce qu’est la maçonnerie opérative, la franc-maçonnerie ayant connu une mutation en passant de l’état opératif à l’état spéculatif. Ce changement de nature qui a pris en tout et pour tout une vingtaine d’années semble s’être accompagné de l’avènement du mythe d’Hiram dans le rituel du troisième grade.
Le judéo-christianisme de la maçonnerie
On verra dans Masonry Dissected que le livre sur lequel se prête l’obligation du maçon est la Bible. La Bible est d’ailleurs la source de plusieurs éléments du catéchisme concernant le Temple de Salomon, sa construction et certaines de ses parties. Le passage de la Bible, dans lequel se trouvent les mots, est cité dès le grade d’apprenti et, bien sûr, le roi Salomon est cité dans le grade de maître. On trouve également au grade d’apprenti la précision suivante: la loge est située dans la vallée de Josaphat, et si elle est orientée c’est parce que toutes les églises et chapelles le sont. Au grade de compagnon la description des colonnes est empruntée à la Bible et accompagnée de la référence biblique. Enfin, toujours au grade de compagnon, il est expliqué que si les loges s’appellent loges de Saint Jean, c’est que celui-ci fut le prédécesseur du Sauveur et qu’il traça la première ligne parallèle à l’Evangile.
Tout cela donne à Masonry Dissected un caractère nettement judéo-chrétien. Cela ne doit pas surprendre les maçons du XXè siècle, même s’ils ont acquis la conviction du contraire. Il nous semble utile de faire ici la distinction entre ce qui est de l’ordre de la conviction ou de l’opinion, et ce qui est de l’ordre de l’information. L’étude des textes anciens de la maçonnerie et des versions d’origine des différents rites encore pratiqués à notre époque montre à l’évidence que la franc-maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne, indépendamment des différentes convictions et opinions qui ont pu se former à ce sujet et dont chacun est libre.
Dans les rituels de langue française cela est vrai même pour le plus récent des rites encore actifs de nos jours, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, dont la plus ancienne version connue remonte au plus tôt à 1804.
Dans ce rite, c’est sur la Bible qu’est prêtée l’obligation d’apprenti (Guide, p. 22 et 31) de même que celles de compagnon et de maître (p. 62 et 89). L’hypothèse selon laquelle on pourrait remplacer la Bible, non plus pour un impétrant mais en permanence, par divers livres tels que le Coran ou le Zend Avesta est certes intéressante, mais ce serait sortir de son cadre propre le livre qui doit s’y trouver pour y insérer des livres appartenant à d’autres traditions. Bien sûr, il existe une initiation chinoise Ming dans laquelle l’impétrant pose le genou nu sur une équerre, mais cela ne prouve qu’une chose: que l’acte de construire prête partout à sacralisation. Le premier homme qui construisit, fût-ce une cabane, fit sortir l’humanité des cavernes. En cessant de vivre sous terre et dans les abris naturels, en accédant à la surface de l’ordre naturel et en le modifiant par des constructions l’homme savait, comme les alchimistes, qu’il aidait la nature et que la nature l’aidait. Construire c’était toucher à l’Œuvre de Dieu, mais aussi participer à celle-ci. Il est bien normal qu’il ait été saisi de crainte et d’adoration tout à la fois, d’une part, et que ce comportement fondamental n’ait pas été propre au monde occidental ni à la maçonnerie, d’autre part.
Les maçons du Rite Ecossais Ancien et Accepté des origines n’utilisaient d’ailleurs pas la Bible sans savoir ce qu’ils faisaient. Des signes de cette conscience apparaissent dans le corps du rituel dès le grade d’apprenti: — Pourquoi votre loge est-elle située est et ouest?
— Parce que tous les temples le sont ainsi.
— Pourquoi cela?
— Parce que l’Evangile fut d’abord prêché dans l’est et s’étendit ensuite dans l’ouest. (Guide, p. 33.)
Il en va ainsi jusqu’au grade de maître. On demande au maître:
— Pourquoi étiez-vous sans souliers?
Et le maître de répondre
— Parce que le lieu où je fus reçu était une terre sainte, sur laquelle Dieu dit à Moïse: « Ote tes souliers, car le lieu où tu marches est une terre sainte. »
Ce n’est donc pas â l’étourdie que le Rite Écossais Ancien et Accepté avait un caractère judéo-chrétien: c’était témoigner de ses sources mêmes. C’est également évident pour le Rite Français et encore plus pour le Rite Ecossais Rectifié.
Ce ne sont pas là des remarques ponctuelles. Le Rite Ecossais Ancien et Accepté plonge ses racines dans la maçonnerie des « Anciens » et c’est même là ce qui lui valut son titre d’Ancien. Cette maçonnerie des « Anciens »a été elle aussi victime d’une divulgation: en 1760 un ouvrage intitulé Trois Coups distincts donnait une description complète de ce qu’était le rite des Anciens.
Cela nous permet de vérifier qu’en 1760, aux trois grades, on prêtait les obligations sur la Bible(Three Distinct Knocks, p. 19, 40 et 54) et que dès le grade d’apprenti, il était fait référence au roi Salomon et â la construction du Temple (ibid., p. 30). Entre autres preuves de l’ancrage judéo-chrétien de ce rite des «Anciens », on trouve, toujours au grade d’Apprenti, ces questions et réponses (p. 32):
— Pourquoi, mon frère, onze font-ils une loge?
—Parce qu’il y avait onze patriarches quand Joseph fut vendu en Egypte et qu’on le crut perdu.
— Quelle est la seconde raison mon frère?
— il n’y avait plus que onze apôtres après que Judas eût trahi le Christ.
Là encore si la maçonnerie décrite dans Trois Coups distincts ne doit rien au hasard quant à ses sources, c’est bien que la maçonnerie britannique de 1760 descendait de celle de 1730 que Prichard nous montre émerger dans un système à trois grades.
Ce qui n’était pas nouveau pour la maçonnerie de 1760 ne l’était pas davantage pour celle d’avant 1730. Il n’est pour le vérifier que de lire les textes anciens publiés en traduction dans ce cahier.
Il est clairement question de Noé, de Salomon et du Christ dans le manuscrit Graham de 1726. Cela n’est d’ailleurs pas spécifique des textes anglais. Dans le manuscrit Dumfries (1710), peut-être d’origine écossaise, les données extraites de l’Ancien et du Nouveau Testament abondent. Nous n’en rappellerons que trois tirées des questions et réponses de ce catéchisme:
1) David prescrivait que les fondations du Temple fussent posées sur une « aire à blé, comme vous pouvez le lire dans la Sainte Bible, où elle dénomma l’aire d’Oman le Jébuséen ».
2)- Combien d’échelons y avait-il dans l’échelle de Jacob?
— Trois.
— Lesquels?
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
3) Le Christ est le marbre blanc sans tache, la pierre que les bâtisseurs ont rejetée, mais que Dieu a choisie d’entre les autres pour que le Temple puisse être construit.
Il n’est pas jusqu’aux textes écossais de 1696 et 1700 qui ne précisent que c’est sur la Bible que l’on prête l’obligation du maçon. Ces deux manuscrits, Edimbourg (1696) et Chetwode Crawley (1700), donnent même, en dépit de leur brièveté et de leur dépouillement, deux références bibliques pour les mots J et B: I Rois, 7-21, et II Chroniques 3, dernier verset.
Nous ne citons même pas ici tous les textes anciens. Qu’on y aille voir: le manuscrit Sloane (1700) et le manuscrit du Trinity College (1710) n’infirment pas notre thèse, bien au contraire. A Mason’s Confession (1727) ou le manuscrit Wilkinson (1727). Une telle constance de la part des maçons, de 1696 à 1804, n’a d’autre explication que celle que nous avancions au début de notre propos: la maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne.
Ceci nous amène à une double réflexion.
Bien des maçons pensent que puisqu’il est interdit par les Constitutions d’Anderson (1723) d’être un athée stupide, il suffit d’être un athée intelligent pour faire un maçon régulier. Nous n’avons pas la prétention d’être nous-mêmes un très fort angliciste mais enfin, il faut être vraiment très faible en langue anglaise pour donner dans le panneau. Relisons Anderson: « … If lie rightly understands the Art, lie will never be a stupid Atheist, nor an irreligious Libertine. »Si d’après cette phrase il est possible, selon certains traducteurs d’Anderson, d’être un athée intelligent, il sera tout autant possible d’être un libertin religieux. Voilà ce qu’on gagne à philosopher prématurément: la position de l’adjectif devant le substantif ne doit pas faire illusion, en anglais c’est la règle – ça s’appelle de la syntaxe – et pour le pasteur Anderson et ses lecteurs anglophones, un athée est stupide tout comme un libertin est irréligieux. Par suite, ni l’un ni l’autre ne pouvaient être maçons en 1723. La seconde réflexion découle de la première. Il n’entre aucune part d’interprétation dans notre traduction de la phrase d’Anderson citée plus haut, en voici la preuve. On s’est beaucoup servi de cette phrase pour le plus grand profit des athées intelligents, mais aussi pour promouvoir une sorte de « religion maçonnique »: la religion naturelle ou déisme. Cette religion naturelle serait sans révélation, une religion d’avant les opinions particulières que sont par exemple le judaïsme et le christianisme. Ce dernier point est exact, et c’est bien à la religion de Noé que pensait Anderson; il le dit nettement dans ses Constitutions de 1738. Mais il faut être aussi ignorant de la Bible que les athées intelligents le sont de la syntaxe anglaise pour croire que le pasteur Anderson proposait une religion naturelle en 1723 et 1738 aux maçons de la Première Grande Loge. Il eût été étonnant en effet qu’un pasteur ne connaisse pas la Bible et en l’occurrence les passages desquels il ressort que Noé, tout au long de son histoire, a bénéficié de nombreuses révélations sur lesquelles il réglait ses actes. Noé ne marchait dans les voies du Seigneur que parce que celles-ci lui étaient tracées d’en haut. Voici trois citations parmi bien d’autres qui confirment ce que nous disons:
1) Alors Dieu dit à Noé: la fin de toute chair est arrêtée par-devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors (Genèse, 6-13, 14). 2) L’Eternel dit à Noé: entre dans l’arche, toi et toute ta maison; car je t’ai vu juste, devant moi parmi cette génération (Genèse, 7-1).
3) Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant: voici, j’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous (Genèse, 9-8, 9). Ainsi Noé, après avoir été sauvé grâce à l’avertissement de Dieu, devint l’ouvrier de Dieu en servant à la création selon Ses directives. Si l’on admet que le pasteur Anderson avait lu la Bible, on admettra aussi que la religion noachide dont il parlait en 1738 n’était pas le déisme. Cela méritait d’être précisé avant que le lecteur n’entre, par la lecture de Samuel Prichard, dans les secrets et mystères de la Maçonnerie du pasteur Anderson.
Traduction
INTRODUCTION
L’institution primitive de la Maçonnerie repose sur le fondement des sciences et Arts Libéraux, mais plus spécialement sur le cinquième, C’est-à-dire la Géométrie. Car c’est lors de la construction de la Tour de Babel que l’Art et le Mystère de la Maçonnerie furent en premier introduits, et de là transmis par Euclide, digne et excellent mathématicien des Egyptiens, et il les communiqua à Hiram, le Maître-Maçon qui s’occupa de la construction du Temple de Salomon à Jérusalem, où il y eut un excellent et singulier Maçon qui commandait sous les ordres de leur Grand-Maître Hiram; son nom était Xannon Grecus, il enseigna I’ Art de la Maçonnerie à un certain Carolos Marcil en France, qui fut élu plus tard Roi de France. Et de là ensuite il fut introduit en Angleterre à l’époque du Roi Athelstone, qui ordonna qu’une assemblée fût tenue une fois chaque année à York, ce qui fut sa première introduction en Angleterre. Et les Maçons étaient faits de la manière suivante.
“Tune unus ex Senioribus teneat Librum, ut illi vel ille ponant vel ponat Manus supra Librum ; tum Praecepta debeant legi”. C’est-à-dire: Tandis que l’un des Anciens tient le Livre, qu’il (ou ils) mette(nt) leurs mains sur le Livre pendant que le Maître devra lire les Lois ou Devoirs,
Lesquels Devoirs étaient: qu’ils soient sincères les uns envers les autres sans exception, et s’engagent à secourir les Frères et les Compagnons dans la nécessité, ou bien leur donnent du travail et les rétribuent en conséquence,
Mais durant ces derniers temps, la Maçonnerie n’est plus composée d’artisans, comme elle l’était dans son état primitif, lorsqu’un petit nombre de questions par demandes et réponses était suffisant pour déclarer un homme suffisamment qualifié comme Maçon opératif.
Les termes de Maçonnerie Franche et Acceptée n’ont pas été entendus (tels qu’ils le sont maintenant), jusqu’à ces dernières années. Il n’a été question d’aucune Loge Constituée ni de communications trimestrielles jusqu’en 1691 lorsque des Lords et des Ducs, des Hommes de Loi et des Commerçants, et autres négociants plus modestes; les portiers, n’étant pas exceptés, furent admis dans ce Mystère ou dans cette absence de Mystère. La première catégorie fut reçue en versant une très grosse somme, la seconde à un taux moyen, la dernière pour la somme de six ou sept shillings, en échange de quoi ils reçurent l’insigne honneur qui est (comme ils disent) plus ancien et plus honorable que l’Etoile et la Jarretière ; son ancienneté repose d’après les Règles de la Maçonnerie, sur le fait qu’il aurait été transmis par leur tradition sans interruption depuis Adam, ce que je laisse au lecteur Impartial le soin d’examiner
Des Maçons Acceptés proviennent les Vrais Maçons et des deux proviennent les Gorgomons, dont le Grand-Maître, le Volgl, tire son origine des Chinois, dont les écrits, si on peut les croire, soutiennent l’hypothèse des Pré-Adamites, et par conséquent doivent être plus anciens que la Maçonnerie.
La société la plus libre et la plus ouverte est celle du Grand Kaihebar, qui consiste en une compagnie choisie de gens compétents, dont le principal, sujet de conversation concerne le Commerce et les Affaires, et développe une amitié mutuelle sans contrainte ni restriction.
Mais si, après son admission dans les secrets de la Maçonnerie, quelque nouveau frère n’aime pas leurs façons et se met à réfléchir en voyant qu’on lui a soutiré aussi aisément son argent, se retire de la fraternité ou bien se tient éloigné à cause des dépenses trimestrielles de la. Loge et des Communications trimestrielles, bien qu’il ait été légitimement admis dans une Loge Régulière et Constituée, il lui sera refusé le Privilège (en tant quo Frère Visiteur) de connaître le Mystère pour lequel il a déjà payé, ce qui est en contradiction manifeste avec l’Institution do la Maçonnerie elle-même, ainsi qu’il apparaîtra de toute évidence dans le traité qui suit.
Gravure de Bernard Picart Grande Loge de Londres 1735 Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde Source : Bibliothèque nationale de France http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b23005558/f105.item vue 105 Le Grade de l’Apprenti Entré |
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1 | D. | D’où venez-vous? | |||||
R. | De la Sainte Loge de Saint Jean | ||||||
2 | D. | Quelles recommandations en avez-vous apportées ? | |||||
R. | Les recommandations que j’ai apportées des Très vénérables Frères et Compagnons de la Très Vénérable et Sainte Loge de Saint Jean d’où je viens, et vous salue trois fois de tout cœur. | ||||||
3 | D. | Que venez-vous faire ici ? | |||||
R. | Non pas faire ma propre volonté. |
Mais soumettre mes passions: prendre en mains les Règles de la Maçonnerie. Et ainsi faire des progrès quotidiens. 4 D.Etes-vous Maçon ? R.Je suis reconnu et accepté comme tel parmi les Frères et Compagnons. 5 D.Comment connaîtrai-je que vous êtes Maçon ? R.Par les Signes et les Attouchements et les points parfaits de mon Entrée. 6 D.Que sont les signes? R.Toutes équerres, angles et perpendiculaires 7 D.Quels sont les attouchements? R.Certaines poignées de main régulières et fraternelles 8 Examinateur:Donnez-moi les Points de votre Entrée. Répondant:Donnez-moi le premier et je vous donnerai le second. 9 Examinateur:Je le garde. Répondant:Je le cache. 10 Examinateur:Que cachez-vous ? Répondant:Tous secrets et mystères des Maçons et de la Maçonnerie, sauf à un Frère véritable et légitime après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régu1ièrement assemb1és. 11 D.Où avez-vous été fait Maçon? R.Dans une Loge juste et parfaite. 12 D.Qu’est-ce qui fait une Loge juste et parfaite ? R.Sept ou plus. 13 D.De quoi se composent-ils ? R.D’un Maître, de deux Surveillants, de deux Compagnons du Métier et de deux Apprentis Entrés. 14 D.Qu’est-ce qui fait une Loge ? R.Cinq 15 D.De quoi se compose-t-ils ? R.D’un Maître, de deux survei1lants, d’un Compagnon du Métier, d’un Apprenti Entré.
16 D.Qui vous a amené en Loge ? R.Un Apprenti Entré.17 D.Comment vous y a-t-il amené ? R.Ni nu ni vêtu, ni pied nu ni chaussé, dépouillé de tous métaux et avançant dans une attitude droite. 18 D.Comment avez-vous été admis ? R.Par trois grands coups. 19 D.Qui vous a reçu ? R.Un Deuxième Surveillant. 20 D.Qu’a-t–il fait de vous ? R.Il. m’a conduit à la partie Nord-Est de la Loge et m’a ramené ensuite à l’ouest et m’a remis entre les mains du Premier Surveillant. 21 D.Qu’a fait de vous le Premier Surveillant? R.Il m’a présenté et m’a montré comment marcher (par trois pas) vers le Maître. 22 D.Qu’a fait de vous le Maître ? R.Il m’a fait Maçon. 23 D.Comment vous a-t-il fait Magon ? R.Avec le genou nu fléchi et le corps dans l’Equerre, le Compas ouvert sur le sein gauche nu, la main droite nue sur la Sainte Bible. Dans cette posture, j’ai prêté l’Obligation (ou serment) du Maçon. 24 D.Pouvez-vous répéter cette Obligation? R.Je vais m’y efforcer,
(Ce qui est comme suit).
25 Moi, par ceci, solennellement je fais vœu et jure en Présence de Dieu Tout-Puissant et de cette Très Vénérable Assemblée, que je garderai et cacherai et jamais ne révélerai les Secrets ou Mystères des Maçons ou de la Maçonnerie qui me seront révélés, sauf à un Frère véritable et légitime, après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régulièrement assemblés.
Je promets et fais vœu en outre que je nie les écrirai, ni ne les imprimerai, ni ne les marquerai, ni ne les taillerai ni ne les graverai, ou les ferai écrire, imprimer, marquer, tailler ou graver sur le bois ou la pierre, en sorte que le caractère ou l’impression visible d’une lettre puisse apparaître, par quoi on pourrait l’obtenir illicitement.
Tout ceci sous un châtiment qui ne saurait être moindre que d’avoir la gorge coupée, la langue ôtée du palais(1) de la bouche le cœur arraché la bouche, le cœur arraché d’en dessous le sein gauche, et qu’ils soient enterrés dans les sables do la mer, à une encablure du rivage, là où la marée monte et descend deux fois en 24 heures, mon corps étant réduit en cendres, mes cendres dispersées sur la surface de la terre en sorte qu’il ne subsiste plus aucun souvenir de moi parmi les Maçons.
Ainsi que Dieu me soit en aide.
1 Le texte anglais porte roof, mais il faut vraisemblablement lire root.
26 D.Quelle est la forme de la loge? R.Une équerre. 27 D.Quelle longueur? R.De l’Est à l’Ouest.28 D.Quelle largeur? R.Du Nord au Sud. 29 D.Quelle hauteur? R.Des pouces, des pieds et des toises innombrables, aussi haut que les cieux. 30 D.Quelle profondeur? R.Jusqu’au centre de la terre. 31 D.Où se tient la Loge ? R.Sur une terre sainte, ou sur la plus haute colline ou la plus profonde vallée, ou dans la vallée de Josaphat, ou en tout autre lieu secret. 32 D.Comment est-elle située ? R.Plein Est et Ouest. 33 D.Pourquoi ainsi? R.Parce que toutes Eglises et Chapelles le sont ou devraient l’être ainsi. 34 D.Qu’est-ce qui soutient une Loge ? R.Trois grandes colonnes. 35 D.Comment les nomme-t-on? R.Sagesse, Force et Beauté. 36 D.Pourquoi ainsi? R.Sagesse pour créer, Force pour soutenir et Beauté pour orner. 37 D.De quoi votre Loge est-elle couverte? R.D’un dais nuageux de couleurs variées (ou des nuages). 38 D.Avez-vous des meubles dans votre Loge ? R.Oui. 39 D.Quels sont-ils ? R.Le pavé mosaïque, l’étoile flamboyante et la houppe dentelée. Quel est leur usage? 40 D.Quel est leur usage? R.Le pavé mosaïque est le sol de la Loge, l’Etoile Flamboyante, le Centre, et La houppe dentelée la bordure tout autour. 41 D.Quels sont les autres meubles d’une loge ? R.La Bible, le Compas et 1’Equerre. 42 D.A qui appartiennent-ils en propre? R.La Bible à Dieu, le Compas an Maître et 1’Equerre au Compagnon du Métier. 43 D.Avez-vous des bijoux dans votre Loge ? R.Oui. 44 D.Combien ? R.Six. Trois Mobiles et trois immobiles. 45 D.Quels sont les bijoux mobiles ? R.L’équerre, le niveau et la perpendiculaire. 46 D.Quel est leur usage ? R.L’équerre sert à tracer des lignes exactement à angle droit, le niveau à vérifier toutes les horizontales et la perpendiculaire à vérifier toutes les verticales. 47 D.Quels sont les bijoux immobiles ? R.La planche à tracer, la pierre brute et la pierre ouvrée. 48 D.Quel est leur usage ? R.La planche à tracer sert au Maître pour y dessiner ses projets, la pierre brute sert aux compagnons du Métier pour y essayer leurs bijoux et la pierre ouvrée à l’Apprenti Entré pour y apprendre à travailler. 49 D.Avez-vous des Lumières dans votre Loge? R.Oui, trois. 50 D.Que représentent-elles? R.Le Soleil, la Lune et le Maître Maçon.
Ces lumières sont trios grandes chandelles placées sur de hauts chandeliers.
51 D.Pourquoi cela ? R.Le Soleil pour gouverner le Jour, La Lune, la Nuit et le Maître Maçon sa Loge. 52 D.Avez-vous des lumières fixes dans votre Loge ? R.Oui. 53 D.Combien? R.Trois. N.B. Ces lumières fixes sont trois fenêtres, Qu’on suppose (mais ce n’est pas le toujours le cas) se trouver dans toute salle où une Loge est tenue, mais plus exactement les quatre points cardinaux conformément aux antiques règles de la Maçonnerie. 54 D.Comment sont-elles disposées ? R.L’Est, au Sud et à l’Ouest. 55 D.Quel est leur usage ? R.Eclairer les hommes lorsqu’ils vont au travail, lorsqu’ils y sont, et lorsqu’ils en reviennent. 56 D.Pourquoi n’y a-t-il pas de lumière au Nord? R.Parce que le Soleil n’envoie aucun rayon à partir de cette région. 57 D.Où se tient votre Maître ? R.A l’Est. 58 D.Pourquoi cela? R.Comme le Soleil se lève à l’est pour ouvrir le jour, de même le Maître se tient à l’Est (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et l’équerre au cou) pour ouvrir la Loge et mettre ses hommes au travail. 59 D.Où se tiennent vos Surveil1ants ? R.A l’Ouest. 60 D.Quel est leur devoir? R.Comme le soleil se couche à l’ouest pour fermer le jour, de même les Surveillants se tiennent à l’ouest (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et le niveau et l’équerre au cou) pour fermier la Loge et renvoyer les hommes du travail en leur payant leur salaire. 61 D.Où se tient le plus ancien Apprenti Entré? R.Au Sud. 62 D.Quel est son office? R.Entendre et recevoir les instructions et accueillir les Frères étrangers. 63 D.Où se tient le dernier Apprenti entré ? R.Au Nord. 64 D.Quel est son devoir? R.Ecarter les manœuvres et les indiscrets. 65 D.Si un manœuvre (ou un écouteur aux portes) est attrapé, comment doit-on le punir? R.En le plaçant sous les gouttières des Maisons (lorsqu’il pleut) jusqu’à’ à ce que 1’ eau lui entrant par les épaules ressorte par les souliers 66 D.Quels sont les secrets d’un Maçon? R.Des signes, des attouchements et de nombreux mots. 67 D.Où conservez-vous ces secrets ? R.Sous mon sein gauche. 68 D.Avez-vous une clé pour ces secrets ? R.Oui. 69 D.Où la gardez-vous ? R.Dans une boîte en os qui ne peut être ouverte ou fermée qu’avec des clés d’ivoire. 70 D.Pend-elle ou gît-elle ? R.Elle pend. 71 D.A quoi pend-elle ? R.A un câble de 9 pouces ou un empan. 72 D.De quel métal est-elle ? R.D’aucun métal ; mais c’est une langue du bon renom aussi bonne dans le dos d’un Frère qu’en face de lui.
N.B. La clé est la langue, la boîte en os les dents, le câble la racine de la bouche(1).
(1)Le texte anglais porte également ici roof. II faut vraisemblablement lire encore root.
73 D.Combien y a-t-il de principes en Maçonnerie? R.Quatre. 74 D.Quels sont-ils? R.Le point, la ligne, la surface et le volume. 75 D.Expliquez-les. R.Le point est le centre (à partir duquel le Maître ne peut s’égarer) la ligne est la longueur sans largeur, la surface la longueur et la largeur, le volume englobe le tout. 76 D.Combien de signes principaux ? R.Quatre. 77 D.Quels sont-ils? R.Le Guttural, le pectoral, le manuel et le pédestre. 78 D.Expliquez-les. R.Le Guttural, la gorge; le pectoral, la poitrine; le manuel, la main; le pédestre, le pied. 79 D.Qu’apprenez-vous comme gentilhomme Maçon? R.La discrétion, la moralité et la bonne amitié. 80 D.Qu’apprenez-vous comme Maçon opératif ? R.A tailler, à équarrir, à façonner la pierre, à poser un niveau et à dresser une perpendiculaire. 81 D.Avez-vous vu votre Maître aujourd’hui ? R.Oui. 82 D.Comment était-il vêtu ? R.D’une veste jaune et d’une culotte bleue.
N.B. La veste jaune est le compas et la culotte bleue les pointes d’acier.
83 D.Pendant combien de temps servez-vous votre Maître ? R.Du lundi matin au samedi soir. 84 D.Comment le servez-vous ? R.Avec la craie, le charbon de bois et la terrine. 85 D.Que désignent-i1 ? R.Liberté, Ferveur et Zèle. 86 Examinateur ormez-moi le signe d‘Apprenti Entré Répondant:Etendre les quatre de la main droite et les retirer en travers de la gorge, o’ est le signe, et il demande l’attouchement,
N.B. L’attouchement se fait en pressant l’extrémité du pouce de_1a main droite sur la première articulation de1’index de 1a main droite du Frère. Il demande un mot.
87 D.Donnez-moi le mot, R.Je l’épellerai avec vous. 88 Examinateur:BOAZ R.(N, B. L’Examinateur dit B, le Répondant O, l’Ex. A, le Rép. Z, c’est-à-dire BOAZ). 89 D.Donnez-moi un autre. R.JACHIN
(N.B. Boaz et Jachin étaient deux colonnes dans le porche de Salomon. I Rois chap. VII, vers. 21)
90 D.Quel âge avez-vous ? R.Moins de sept (signifiant qu’il n’est passé-Maître). 91 D.A quoi sert le jour? R.A voir. 92 D.A quoi sert la nuit ? R.A entendre. 93 D.Comment souffle le vent? R.Plein est et ouest. 94 D.Quelle heure est-il? R.Midi plein
Fin de la partie de l’Apprenti Entré
Le Grade du Compagnon du Métier.
95 D.Etes-vous Compagnon du Métier ? R.Je le suis. 96 D.Pourquoi avez-vous été fait Compagnon du Métier ? R.Pour connaître la lettre G. 97 D.Que signifie ce G? R.Géométrie, ou la cinquième science. 98 D.Avez-vous jamais voyagé? R.Oui. A l’est et à l’ouest. 99 D.Avez-vous jamais travaillé ? R.Oui, à la construction du Temple. 100D.Où avez-vous reçu votre salaire ? R.Dans la chambre du milieu. 101D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu ? R.Par le porche. 102D.Lorsque voua êtes passé par le porche, qu’avez-vous vu? R.Deux grandes colonnes. 103D.Comment les appelle-t-on? R.J. B., c’est-à-dire Jachin et Boaz. 104 D.Quelle est leur hauteur? R.Dix-huit coudées. 105D.Quelle est leur circonférence ? R.Douze coudées. 106D.De quoi étaient-elles ornées ? R.De deux chapiteaux. 107D.Quelle était le, hauteur des chapiteaux ? R.Cinq coudées. 108D.De quoi sont-ils ornés ? R.D’un réseau et de grenades. 109D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu? R.Par un escalier double en forme de vis. 110D.De combien ? R.Sept ou plus. 111D.Pourquoi sept ou plus ? R.Parce que sept ou plus font une Loge Juste et parfaite. 112D.Lorsque vous êtes parvenu à la porte de la chambra du milieu, qui avez-vous vu ? R.Un surveillant. 113D.Que vous a-t-il demandé ? R.Trois choses, 114D.Lesquelles ? R.Un signe, un attouchement et un mot.
N.B. Le signe se fait en plaçant la main droite sur le sein gauche, l’attouchement se fait en joignant votre main droite à celle de la Personne qui le demande, et en pressant avec 1’extrémité du pouce sur la première articulation du médium, et le mot est Jachin.
115D.Quelle hauteur avait la porte de la chambre du milieu? R.Elle était si grande qu’un manœuvre ne pouvait l’atteindre pour y piquer une épingle. (gros clou, cheville, broche, axe d’une clé) 116D.Lorsque vous êtes arrivé dans la chambre du milieu, qu’avez-vous vu? R.La ressemblance de la lettre G. 117D.Que signifie ce G? R.Quelqu’un qui est plus grand que vous. 118D.Qui est plus grand que moi, qui suis un Maçon Franc et accepté, le Maître d’une Loge? R.Le Grand Architecte et Créateur de l’univers, ou Celui qui fut porté sur le sommet du pinacle du saint Temple. 119D.Pouvez-vous répéter la lettre G? R.Je vais m’y efforcer
La répétition de la lettre G.
Répondant:Au milieu du Temple de Salomon il y a un G,
Lettre pour tous belle à lire et à voir.
Mais seul un petit nombre comprend
Ce que signifie cette lettre G. Examinateur:Mon ami, ai vous prétendez être
De cette Fraternité
Vous pouvez dire exactement et sur-le-champ
Ce que signifie cette lettre G. Répondant ar les sciences sont amenés à la lumière
Des corps de diverses sortes,
Qui apparaissent parfaitement à la vue ?
Mais personne sinon des mâles ne connaîtra ma pensée. Examinateur:Le Très le fera. Répondant:Si Vénérable. Examinateur:A la fois Très et Vénérable je suis De vous saluer j’ai ordre,
Afin que voue me fassiez savoir sur-le-champ, comment je puis vous comprendre.
Répondant ar Lettres quatre et Science cinq
Ce G se tient exactement
En juste art et proportion,
Voua avez votre réponse, Ami.
N.B. Les quatre lettres sont BOAZ. La cinquième Science Géométrie
Examinateur:Mon Ami, vous répondez bien,
Si les droits et libres principes vous découvrez
Je changerai votre nom d’Ami
Et désormais tous appelleront frère. Répondant:Les sciences sont bien composées
De vers d’une noble venue,
Un point, une ligne et un extérieur ;
Mais un solide est le dernier. Examinateur:Que le bon salut de Dieu soit dans notre heureuse rencontre. Répondant:Et tous les Très Vénérables Frères et Compagnons. Examinateur e la Très Vénérable et Sainte Loge de St Jean. Répondant
’où je viens. Examinateur:Vous saluent, vous saluent, vous saluent trois fois, de tout cœur, vous priant de faire connaître votre nom. Répondant:Timothy Ridicule. Examinateur:Bienvenue, Frère, par la Grâce de Dieu. N.B. La raison pour laquelle ils se disent de la Saintes Loge de Saint Jean est qu’il fut le précurseur de Notre Sauveur, et qu’il trace la première ligne parallèle à l’Evangile (d’autres assurent que notre Sauveur lui même fut accepté Franc-Maçon lors de son incarnation) mais combien cela semble ridicule et profane. Je le laisse à la réflexion du lecteur sensé.
Fin de la partie de Compagnon du Métier.
Le Grade de Maître
D.Etes-vous Maître Maçon? R.Je le suis ; examinez-moi, éprouvez-moi, désapprouvez-moi si vous pouvez. D.Où avez-vous été passé Maître ? R.Dans une Loge parfaite de Maître. D.Qu’est-ce qui fait une Loge parfaite de Maîtres ? R.Trois. D.Comment êtes-vous parvenu à être passé Maître ? R.Avec le secours de Dieu, l’Equerre et mon propre travail. D.Comment avez-vous été passé Maître? R.De l’Equerre au Compas. D.Je présume que vous avez été Apprenti Entré ? R.Jachin et Boaz j’ai vu; Un très bon Maître-Maçon j’ai été fait, Avec le losange, la Pierre taillée et l’Equerre. D.Si un Maître-Maçon vous voulez être Vous devez comprendre parfaitement la Règle de Trois. Et M.B. (Machbenah) vous rendra libre : Et ce que vous désirez en Maçonnerie Te sera montré dans cette Loge. R.Je comprends la bonne Maçonnerie Les clés de toutes les Loges sont à ma disposition. D.Vous êtes un Compagnon héroïque ; d’où venez-vous ? R.De l’Est. D.Où allez-vous ? R.A l’Ouest. Examinateur: Qu’allez-vous faire dans cette direction ? R.Chercher ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé. Examinateur Qu’est-ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé ? R.Le mot de Maître-Maçon. Examinateur: Comment a-t-il été perdu? R.Par Trois Grands Coups, ou la Mort de notre Maître Hiram. Examinateur: Comment trouva-t-il la mort? R.Il était Maître Maçon lors de la construction du temple de Salomon, et à 12 heures de midi plein, tandis que les hommes étaient partis se reposer, il vint inspecter les travaux comme il en avait l’habitude. Lorsqu’il fut entré dans le Temple, trois scélérats, supposés être trois Compagnons du Métier, se postèrent aux trois entrées du Temple. Lorsqu’il sortit, l’un lui demanda le Mot de Maître ; et il lui répondit qu’il ne l’avait pas reçu de cette manière mais que le temps et un peu de patience le lui ferait obtenir. Mécontent de cette réponse, le scélérat lui porta un coup qui le fit chanceler. Il alla à l’autre porte où, accosté de la même manière et donnant la même réponse, il reçut un coup plus fort, et au troisième son coup de grâce. Examinateur Avec quoi les scélérats la tuèrent-ils? R.Un maillet, un levier et une masse. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps? R.Ils le transportèrent hors du Temple par la porte Ouest et le cachèrent sous des décombres jusqu’à 12 heures pleines à nouveau.
Examinateur
Quelle heure était-ce ? R.12 heures pleines de la nuit, tandis que les hommes étaient au repos. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps ensuite? R.Ils le transportèrent jusqu’en haut d’une colline où ils firent une tombe décente et l’ensevelirent. Examinateur Quand s’aperçut-on de son absence? R.Le même jour. Examinateur Quand fut-il retrouvé? R.Quinze jours plus tard. Examinateur Qui le retrouva? R.Quinze Frères dévoués, sur l’ordre du Roi Salomon, sortirent par la porte ouest du Temple et se dispersèrent de droite à gauche, à portée de voix l’un de l’autre. Ils convinrent que, s’ils ne trouvaient pas le Mot sur lui ou près de lui, le premier Mot serait le Mot de Maître. Un des Frères, plus las que les autres, s’assit pour se reposer et, saisissant un arbuste, qui céda aussitôt, et s’apercevant que le sol avait été défoncé, il appela ses Frères. En poursuivant leurs recherches, ils le trouvèrent décemment enseveli dans une belle tombe de 6 pieds à l’est, 6 pieds à l’ouest et 6 pieds perpendiculaires; elle était couverte de mousse et de gazon verts, ce qui les surprit. Sur quoi, ils s’écrièrent : Nuscus Domus Dei Gratia, ce qui, selon La Maçonnerie, veut dire Rendons grâce à dieu, notre Maître a une maison moussue, Aussi la recouvrirent-ils avec soins, et, comme autre ornement, placèrent une branche de Cassia à la tête de sa tombe. Puis ils revinrent avertir le Roi Salomon. Examinateur Que dit le Roi Salomon de tout cela ? R.Il ordonne de le relever et de l’ensevelir décemment et que 15 compagnons du métier en gants et tabliers blancs assistent à ses obsèques ( qui doivent être célébrées parmi les Maçons jusqu’à ce jour ). Examinateur Comment Hiram fut-il élevé ? R.Comme le sont tous les autres Maçons, lorsqu’ils reçoivent le Mot de Maître. Examinateur Comment cela ? R.Par les cinq points du Compagnonnage. Examinateur Quels sont-ils? R.Main à Main, Pied à Pied, Joue à Joue, Genou à Genou, Main dans le dos. N.B. Lorsque Hiram fut relevé, ils le prirent par les index et la peau se détacha, ce qu’on appelle le glissement. Étendre la main droite et placer le médium sur le poignet, en serrant l’index et l’annulaire sur les côtés du poignet, cela s’appelle la poignée de main. Le signe se fait en plaçant le pouce de la main droite sur le sein gauche et en étendant les doigts. Examinateu rQuel est le nom d’un Maître Maçon ? R.Cassia est son nom, et je viens d’une Loge juste et parfaite. Examinateur Où Hiram fut-il enterré ? R.Dans le sanotum Sanatorum. (1)
(1) Le Saint des Saints.
Examinateur Par Où fut-il amené? R.Par la porte ouest du Temple. Examinateur Quels sont les bijoux du Maître ? R.L’arcade, le dormant et le pavé d’équerre D.Expliquez-les. R.L’Arcade est l’entrée du sanctum sanctorum, le dormant les fenêtres ou les lumières à l’intérieur, le pavé d’équerre le sol. Examinateur Donnez-moi le Mot de Maître. R.Il le murmure à l’oreille, et, dans la posture des Cinq Points du Compagnonnage ci-dessus indiqués, dit Machbenah, ce qui signifie L’Architecte est frappé. N.B. Si des Maçons sont au travail sur un chantier, et si vous désirez reconnaître les Maçons Acceptés des autres, prenez un morceau de pierre, et demandez-lui ce qu’il sent : il répondra immédiatement: ni le cuivre, ni le fer, ni l’acier, mais le Maçon. Ensuite, si vous lui demandez son âge, il répondra «au-dessus de sept», ce qui signifie qu’il est passé Maître.
Fin de la Partie de Maître
L’AUTEUR SE JUSTIFIE LUI-MÊME EN RAISON DES PRÉJUGES D’UNE PARTIE DE L’HUMANITÉ.
De tous les abus qui sont apparus dans l’humanité, aucun n’est aussi ridicule que le Mystère de la Maçonnerie, qui a diverti le monde et suscité diverses interprétations. Ces soi-disant secrets, (qui sont) sans valeur, ont été, quoique incomplètement, révélés, et l’Article essentiel, c’est-à-dire l’Obligation, a été plusieurs fois imprimée dans les journaux publics, mais il est entièrement authentique dans le Daily Journal du Samedi 22 août 1730 qui s‘accorde par sa véracité avec ce qui est donné dans cet opuscule. En conséquences, lorsque l’obligation du secret est abrogée, le susdit Secret devient sans effet et doit être entièrement aboli. Car quelques Maçons Opératifs (mais selon la manière polie de s’exprimer, des Maçons Acceptés) rendirent visite, venant de la première et plus ancienne Loge constituée (selon le Livre des Loges de Londres), dans une Loge réputée de cette ville, où l’entrée leur fut refusée sous le motif que leur vieille Loge s’était transférée dans une autre maison, ce qui, bien qu’en contradiction avec ce grand Mystère, exige une autre constitution, à un prix qui n’est pas inférieur à douze guinées, avec un divertissement élégant, sous le prétexte de servir à des fins charitables, ce qui, si c’est exact, mériterait de grands éloges à une si digne entreprise. Mais on peut en douter et il est plus raisonnable de penser que cela sera dépensé en vue de constituer un autre système de Maçonnerie, l’ancienne structure étant si délabrée que, à moins d’être renforcée par quelque Mystère occulte, elle sera bientôt réduite à néant.
J’ai été amené à publier ce puissant Secret pour le Bien public, à la demande de plusieurs Maçons, et cela donnera, j’espère, entière satisfaction, et cela aura son effet souhaité en empêchant un si grand nombre de personnes crédules d’être attirées dans une Société aussi pernicieuse.
FINIS
LISTE DES LOGES RÉGULIÈRES
PAR ORDRE D’ANCIENNETÉ ET DE CONSTITUTION
1. Les Armes du Roi, dans Saint Paul’s Church Yard. 1er et 3e lundis de chaque mois. Constituée en 1691.
2. La Rose et le Taureau, contre l’auberge Furnival, Holborn. 1er mercredi. 1712.
3. La Taverne de la Corne, à Westminster. 3e vendredi.
4. Le Cygne, Hampstead. 1er et 3e samedis. 17 janv. 1722.
5. Les Trois Cygnes, dans Poultry. 2ème vendredi. 11 juillet 1721.
6. Le Café de Tom, dans Clare Street près Clare Market. 2e et 4e mardis. 19 janv. 1722.
7. La Coupe, dans Queen Street, Cheapside. 2e et 4e jeudis. 28 janv. 1722.
8. La Taverne du Diable, à Temple Bar. 2e mardi. 25 avril 1722.
9. Le Tonneau, dans Noble Street. 1er et 3e mercredis. Mai 1722.
10. Le Lion et le Bouclier, dans Brewer Street. Dernier jeudi. 25 nov. 1722.
11. La Tête de Reine, dans Knaves Acre. 1er et 3e mercredis. 27 février 1722-3.
12. Les Trois Tonneaux, dans Swithin’s Alley. Vè mardi. 27 mars 1723.
13. L’Ancre, dans Dutchy Lane. 2e vendredi et dernier lundi. 28 mars 1723.
14. La Tête de Reine, dans Great Queenstreet. 1er et 3e lundis. 30 mars 1723.
16. Le Lion Rouge, dans Tottenham Court Road. 3e lundi. 3 avril 1723.
17. Le Taureau et la Jarretière, dans Bloomsbury. ler et 3e jeudis. 1723.
18. La Couronne et le Coussin, à Ludgate Hill. ler mercredi. 5 mai 1723.
19. Le Dragon vert, à Snow Hill. let et 3e lundis. 1723.
20. Le Dauphin, dans Tower Street. 3e mercredi. 12juin 1723.
21. La Tête de Baudet, dans Prince’s Street, Drury Lane. 2e et dernier jeudis.
22. Le Navire, à Fish Street Hill. 1er vendredi. 11 septembre 1724.
23. La Demi-Lune, dans Cheapside.1er et 3e mardis. 11 septembre 1723.
24. La Couronne, hors les murs à Cripplegate. 2e et 4e vendredis.
25. La Mitre, à Greenwich. Dernier samedi. 24 décembre 1723.
26. Les Armes du Roi, dans le Strand. 4e mardi. 25 mars 1724.
27. La Couronne et le Sceptre, dans St Martin’s Lane. 2e et dernier lundis. 27 mars 1734.
28. La Tête de Reine, dans la ville de Bath. Dernier jeudi.
29. La Tête de Reine, dans la ville de Norwich.
30. Le Cygne, dans la ville de Chichester. 3e vendredi.
31. Le Taureau Fie, dans Northgate Street, Ville de Chester.
32. Le Château et le Faucon, dans Watergate Street, ville de Chester,
33. La Tête de Baudet, dans Carmarthen, Galles du Sud.
34. Les Armes de l’East India, à Gosport dans le Hampshire. 2e jeudi à 3 heures.
35. L’Ange, à Congleton dans le Cheshire.
36. Les Trois Tonneaux, dans Wood Street. 1er et 3e jeudis. Juillet 1724.
37. Le Cygne, à Tottenham High Cross. 2e et 4e samedis. 22janvier 1725.
38. Le Cygne et la Coupe, dans Finch Lane. 2e et dernier mercredis. Février 1725.
39. La Tête de St-Paul, dans Ludgate Street. 2e et 4e lundis. Avril 1725.
40. Le Sarment de Vigne, dans Flolborn. W lundi. 10 mai 1725.
41. La Têté d’Henry VIII, dans St Andrew Street, près des sept cadrans. 4è lundi.
42. La Rose, à Mary-la-Bone. W lundi l’hiver et 3e lundi l’été. 25 mai 1725.
43. Le Cygne, dans Grafton Street, Ste Anne, Soho. W et dernier mercredis. Septembre 1725.
44. Le Cerf Blanc, hors les murs à Bishopsgate. 1~ mardi. 19janvier 1726.
45. Le Café Mount, dans Grosvenor Street, près de Hanover Square. 1er mercredi. 12janvier 1727.
46. Les Trois Couronnes, à Stoke Newington. 1er samedi. 9 août 1727.
47. La Tête de Roi, à Salford, près de Manchester. 1er lundi.
48. Le Château, dans Holborn. 2e et dernier mercredis. 31 janvier 1727-8.
49. Les Trois Fleurs de Lys, dans St Bernard Street, à Marid. ler dimanche.
50. Le Sac de Coton, dans Warwick. 1er et 3e vendredis. 22 avril 1728.
51. Le Café de Bishopsgate. 1er et 3e mercredis. 1728.
52. La Rose et la Couronne, dans Greek Street, à Soho. 1er et 3e vendredis. 1728.
53. Le Lion Blanc, à Richmond. 1er et 3e samedis à midi.
54. La Couronne et l’Ancre, dans Shorts Gardens.
55. La Tête de la Reine Elizabeth, dans Pittfield Street à Hoxton. W 1er et 3è lundis.
56. La Couronne, dans la Halle aux blés, à Oxford. Chaque jeudi. 8 août 1729.
57. Les Trois Tonneaux, à Scarsborough. 1er mercredi. 7 août 1729.
58. Les Trois Tonneaux, à Billingsgate. 2e et 4e jeudis. 22janvier 1730.
59. Les Armes du Roi, dans Cateton Street. 1er et 3e vendredis. 24janvier 1730.
60. Ceorge, à Northampton. W samedi. 16janvier 1730.
61. Prince William, à Charing Cross. 2e et 4e lundis. 26 février 1730.
62. L’Ours, dans Butcher Row. W et 3e vendredis. 6 mars 1730.
63. La Colline St Roch, près de Chichester dans le Sussex. Une fois l’an, c’est-à-dire le mardi de la semaine de Pâques. Sous le règne de Jules César.
64. Le Lion Rouge, dans la ville de Canterbury. 1er et 3e mardis. 3 avril 1730.
65. Le Café de Dick, dans Gravel Street à Hatton garden. Dernier jeudi. 16 avril 1730.
66. Les Clous Dorés, à Hamstead. 2e et 4e samedis, 28 avril 1730.
67. La Tête de Roi, dans Fleet Street. 2e et 4e vendredis. 22 mai 1730.
NOTES
1. Catechetical: de catéchèse. Nous nous sommes risqué à traduire par catéchisme car les problèmes de catéchèse sont le fait de clercs, alors que les questions que l’on peut poser ~ un candidat maçon ne peuvent être de catéchèse, mais de catéchisme.
2. On comprendra que le terme furnitures ne pouvait mieux se traduire que par s meubles ». Étant donné ce que sont ici les meubles, il n’était pas sans intérêt de noua en tenir à ce terme qui possède, entre autres, un sens héraldique.
3. Rough ashler. Ashler désigne une pierre taillée utilisée pour la face extérieure du mur, ou pierre cubique. (Early Masonic Catechisms p. 241.) Le terme rough suggère qu’il s’agit d’une pierre dure, propre à l’appareil du mur.
4. Broach’d thurnel. C’est une corruption de broached ornel: une pierre assez tendre travaillée au ciseau ou à la laie (E.M.C., p. 241). Le travail à la laie ne donne pas une pierre polie, c’est pourquoi nous traduisons par le terme de pierre dégrossie
5. On remarquera les nombreuses erreurs que comportent le signe, l’attouchement et les mots.
6. Notre traduction est de nature à ne pas dérouter les maçons de langue française. Il convient toutefois de noter qu’en anglais la phrase est: « For the sake of the letter G. . Cela pourrait se traduire par: Pour l’amour de la lettre G.» C’est là une traduction extrême mais le caractère polémique de sake devait laisser ce sens présent à l’esprit du maçon de 1730.
7. Combien? Juste après la question des escaliers, constituait un coq-à-l’âne incompréhensible. C’est pourquoi nous avons ajouté entre crochets un complément explicatif autorisé par la suite du texte.
8. Where was you pass’d Master? dit le texte anglais. Il ne s’agit pas pour autant de devenir passé maître » mais simplement d’être reçu maître. L’expression est cependant ~ retenir car les ~‘ passed masters » apparaîtront quelques années plus tard dans la Franc-Maçonnerie.
9. Nous soumettons bien volontiers cette réplique à la discussion des anglicistes: « A Setting Maul, Setting Tool and Setting Beadle.» Beadle est sans doute une altération de beetle (masse). Quant à setting tool, « outil de pose », nous avons cru pouvoir le traduire par « niveau ». On pourrait aussi le traduire par « levier », dans la mesure où le verbe to set signifie « poser» mais aussi « mettre en place».
SOURCE :
Numérisation jvillant@yahoo.fr http://unionmasonicauniversalritomoderno.blogspot.com http://www.lespertuis.fr
La Franc-Maçonnerie a pour pères Enoch et Elie 26 avril, 2014
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireCette affirmation de CAGLIOSTRO en son Rituel mérite que l’on s’interroge sur le sens spirituel donné à cette assertion, sans nous attarder pour autant sur les indications rapportées par celui qui fut le fondateur des Rites Egyptiens. Chrétien, CAGLIOSTRO l’est, n’en déplaise aux tenants d’une Maçonnerie a-dogmatique et libérale, ou de ceux qui croiraient percevoir en lui un occultiste, de ce fait, comme cela va être exposé, en énonçant que tout à la fois ENOCH et ELIE sont les Pères de la Franc- Maçonnerie, CAGLIOSTRO va nous permettre de rappeler ce que doit être la Franc- Maçonnerie de Tradition qui s’oppose à cette vision moderne et erronée qui présente le maçon comme un être libre dans une loge libre. Non, il y des Devoirs résultant d’une Conscience née d’une discipline qui prend sa source dans ce qui constitue précisément les bases de la Franc Maçonnerie de Tradition.
I
Qu’il me soit permis d’ouvrir préalablement une parenthèse.
La F M a-dogmatique et libérale a inventé tardivement le mythe de la mort d’Hiram. Si le roi de Tyr envoya à David des charpentiers et des tailleurs de pierre pour construire une maison pour David (II Samuel V, 11), si par ailleurs « Hiram acheva tout l’ouvrage qu’il devait faire pour le roi Salomon dans la Maison du SEIGNEUR (I Rois, VII, 40) que par voie de conséquence en remerciement Hiram, roi de Tyr, se fit donner par le roi Salomon vingt villes du pays de Galilée., il s’avère qu’Hiram sortit de Tyr pour voir les villes que Salomon lui avait données, mais elles ne lui plurent pas. (I Rois IX, 11, 12), il écherra de noter que d’une part en nul endroit il n’est parlé de la mort d’Hiram que par ailleurs Hiram refusera des villes de Galilée, de cette Galilée où s’incarnera Dieu fait homme. Alors que la première apparition de la Légende d’Hiram dans le cadre d’un catéchisme s’avère provenir de Samuel PICHARD en 1730 en son opuscule La maçonnerie disséquée il n’en demeure pas mois que c’est Anderson qui dès 1723 évoque Hiram sans y joindre alors la légende partagée par tant de francs- maçons, lorsque dans le cadre des Anciens Devoirs, le Manuscrit GRAHAM de 1726 propose une vision toute différente, préférant évoquer NOE plutôt qu’HIRAM. Ainsi, ayant préalablement rappelé qu’aucune construction ne peut se maintenir avant l’Incarnation du Christ sans la Foi et la prière, il est fait état du relèvement du corps non pas d’HIRAM mais de NOE par ses trois fils : » Ils arrivèrent donc à la tombe et ne trouvèrent rien, si ce n’est le cadavre déjà presque entièrement corrompu. Ils saisirent un doigt qui se détacha et ainsi de suite de jointure en jointure jusqu’au poignet et au coude. Alors, ils redressèrent le corps et le soutinrent en se plaçant avec lui pied contre pied, genou contre genou, poitrine contre poitrine, joue contre joue et main dans le dos, et s’écrièrent : « Aide-nous, 0 Père ! « . Comme s’ils avaient dit : » 0 Père du ciel aide-nous à présent, car notre père terrestre ne le peut pas « . Ils reposèrent ensuite le cadavre, ne sachant que faire. L’un d’eux dit alors : « Il y a encore de la moëlle dans cet os »,et le second dit : « mais c’est un os sec » ; et le troisième dit : « il pue » . Ils ‘accordèrent alors pour donner à cela un nom qui est encore connu de la Franc- Maçonnerie de nos jours. »
Ce qui importera de souligner, quand bien même relativement au redressement du corps qu’il s’agisse d’HIRAM ou de NOE, aucune référence scripturaire ne confirme ces faits, ce qui importe donc c’est de percevoir la différence entre Hiram qui ne se rattache à aucune spiritualité ni aucun lien avec Dieu, et NOE par qui une Alliance est confirmée par l’arc en ciel (Genèse IX, 12-17), NOE tout à la fois sauvé (Hébreux XI, 7) et prémisse du Salut (Sagesse XIV, 6).
Il est bien deux Maçonneries, l’Ancienne Maçonnerie dite de Tradition à laquelle se rattache l’Ordre de Lyon, et la nouvelle Maçonnerie a-dogmatique et libérale promue par ANDERSON : CAGLIOSTRO pour sa part, se rattache à la Maçonnerie de Tradition.
N’oublions pas ces deux mots souventes fois rappelés dans le Manuscrit GRAHAM : FOI et PRIERE !
II
Il échet que nous revenions à Enoch et Elie.
Alors que les légendes attachées à NOE et HIRAM portent sur le relèvement de leur corps, par des mains d’hommes, ENOCH et ELIE partagent un tout autre relèvement, il s’agit d’un enlèvement, non pas opéré par l’homme, mais venant de Dieu.
» Hénoch marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit. » (Genèse, V, 24) Le motif à ce choix nous est donné dans l’Ecclésiastique XLIV, 16 : « Hénoch fut agréable au Seigneur, et il a été transporté, exemple de pénitence pour les générations » et l’Apôtre l’atteste, Hénoch avait plu à Dieu : » « C’est par la foi qu’Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu.« (Hébreux XI, 5).
Plaire à Dieu… « et voici qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon. » (II Rois, II, 11) Elie aura une triple mission énoncée en I Rois XIX, 9-18 et, principalement s’opposer à l’idolâtrie, et l’Apôtre nous rappelle cette plainte d’Elie en I Rois XIX, 10 : » Ne savez-vous pas ce que l’Écriture rapporte d’Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie? » (Romains XI, 2, 3)
Annihiler l’idolâtrie …
Annihiler l’idolâtrie, se débarrassant des idoles, de Baal, du Veau d’or, pour ne plus que chercher à plaire à Dieu, Dieu unique et invisible jusqu’à ce que, par l’Incarnation, Il se rende visible où alors l’adoration des Mages, comme le soulignera PELADAN signifie l’abdication des ésotérismes devant l’Incarnation de la Vérité.
Plaire à Dieu !
Je ne serrai pas parjure à un Serment maçonnique si je dis seulement qu’à un certain stade de notre cheminement, il nous est rappelé qu’il nous échet de :
- »Rendre hommage à la Divinité dans son cœur, dans son âme et dans son esprit.
- « Proclamer Sa Gloire par des actes. »
Mais avant de prétendre proclamer la Gloire de Dieu par des actes, alors que par Jésus+Christ nous sommes déjà sauvés, il nous revient de reconnaître la Grâce qui nous est faite en disant avec le Christ Jésus : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Marc XIV, 36).
La Grâce qui nous est faite : « Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père ! » (Galates IV, 6). Cette Grâce qu’il nous convient de tenter de comprendre, – il est tant de Grâces offertes par Dieu -, dès lors que nous l’associons à cette mystérieuse parole de Jésus+Christ rappelée il y a peu d’instants par Marc où le Sauveur associe à l’exclamation Abba Père, la présence de cette coupe emplie de tous nos péchés, et par cette coupe, la souffrance morale de notre refus provisoire de Dieu, cette Grâce liée à la Gloire, passe par une souffrance, aussi l’Apôtre ne manque -t-il pas de rappeler : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » (Romains VIII, 18). Cette Grâce qui nous est faite, se manifeste selon deux périodes :
- l’acceptation de suivre les Evangiles, c’est-à-dire suivre le Christ et prendre sa croix dès maintenant,
- la récompense de la Gloire à venir, dès lors que tout sera restauré dans le Christ.
Pour Irénée de Lyon, la Gloire n’interviendra que lors de ce qu’avec la Tradition j’aime nommer le 8° Jour, qui pour ce Père est le 7° Jour, ainsi déclare-t-il : « ce septième jour est le septième millénaire, celui du royaume des justes, dans lequel ils s’exerceront à l’incorruptibilité, après qu’aura été renouvelée la création pour ceux qui auront été gardés dans ce but. C’est ce que confesse l’apôtre Paul, lorsqu’il dit que la création sera libérée de l’esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. »
Mais les prémisses de cette Gloire ne peuvent-ils être déjà manifestés dans le cadre de notre actuel pèlerinage terrestre ? A Gethsémani notre Seigneur en Son dialogue avec le Père ne déclare-t’-il pas : » Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. » (Jean XVII, 22).
Clément d’Alexandrie souligne : « Une compréhension intelligente suite de près la foi. ‘Père des hommes et des dieux’, s’écrie aussi Homère, quoi qu’il ne sache pas quel est le Père, ni comment il est Père. Mais de même qu’il est naturel aux mains de saisir, à l’œil qui n’est pas malade de voir la lumière, de même quiconque a reçu la foi possède la faculté de participer à la connaissance, pourvu qu’il veuille tailler l’or, l’argent, les pierres précieuses, et bâtir sur les fondements qu’il a posés. Il ne dit point : Je participerai un jour : il commence à participer. Il ne remet point sa gloire aux chances de l’avenir : roi lumineux, gnostique, il l’est déjà. »
Il convient de participer déjà à la Gloire de Dieu.
Ainsi, comme l’explique Irénée : « Enoch, pour avoir plu à Dieu, fut transféré en son corps même en lequel il avait plu à Dieu, préfigurant ainsi le transfert des justes. Elie aussi fut enlevé tel qu’il se trouvait dans la substance de sa chair modelée, prophétisant par là l’enlèvement des hommes spirituels. »
Pour Irénée, ENOCH et ELIE annoncent la résurrection dans le Royaume, mais pas seulement, ils bénéficient d’une anticipation face au 8° Jour parce qu’ils agirent selon le souhait de Dieu, dès lors ils participèrent à la Gloire du Père.
III
Il convient de replacer ces rappels dans le catéchisme de CAGLIOSTRO. Selon la version que nous étudions, à la question : « Quel moyen faut-il employer pour obtenir cette grâce de Dieu? », il est répondu : » En l’adorant, en respectant son souverain et surtout en se consacrant au bonheur et au soulagement de son prochain, la charité étant le premier devoir d’un philosophe et l’œuvre la plus agréable à la Divinité. À cette conduite, il faut y joindre des prières ferventes. »
Sur les motifs de l’engagement que devra prendre le Maçon, CAGLIOSTRO précise : « ce serment ne consiste que dans la promesse d’adorer Dieu, de respecter votre souverain et d’aider votre prochain. Vous serez obligé de plus de promettre personnellement à votre maître de lui obéir aveuglément, de ne jamais passer les bornes qu’il vous aura prescrites, de ne jamais avoir l’indiscrétion de demander la connaissance des choses purement curieuses, enfin de vous soumettre à ne jamais travailler que pour la gloire de Dieu et pour l’avantage de son souverain et de son prochain. »
Si le terme » Grâce » apparait souvent dans ce catéchisme, la Gloire qui vient d’être évoquée l’est tout autant et pour asseoir s’il était besoin cette importance liée à la conscience de la Gloire présente comme l’est d’ailleurs la Grâce dans le Rituel de CAGLIOSTRO, qu’il me soit permis une dernière citation à cet égard, d’autant plus importante que je l’extraie du Rituel de réception à la Maîtrise, de cette Maçonnerie Egyptienne où il fallait déjà être Maître Maçon dans un autre Rite pour prétendre être admis comme Apprenti : « À l’ordre, mes frères. Au nom du Grand Copte, notre fondateur, cherchons à agir et à travailler pour la gloire de Dieu, de qui nous tenons la sagesse, la force et le pouvoir et tâchons d’obtenir sa protection et sa miséricorde, pour nous, pour les souverains et pour notre prochain. Joignez vos prières aux miennes pour implorer en ma faveur son secours et les lumières qui me sont nécessaires. »
CAGLIOSTRO a parfaitement raison de donner à la Franc- Maçonnerie, ENOCH et ELIE comme Pères : ils travaillaient à la plus grande gloire de Dieu !
IV
La F M doit demeurer une voie rendant Gloire à Dieu !
Mes Bien Aimés Frères,
Pour sa part, l’Ordre de Lyon est fidèle aux Anciens Devoirs, à l’Ancienne Maçonnerie, qui était résolument Chrétienne, lors de votre Affiliation il vous fut rappelé que notre Rite ne pouvait être suivi que par un observateur fidèle des usages anciens, et l’on vous fit lecture d’un extrait des « Règles et Devoirs de l’Ordre des Francs-Maçons du Royaume de France » l’Ordre de Lyon se référant à la version française la plus ancienne, datant de 1735 remises en novembre 1737 au baron de Scheffer à l’effet de constituer des Loges dans le Royaume de Suède.
Chrétien ! Il est de fait que les œuvres priment sur la Foi come le rappelle Origène en son Entretien avec Héraclide de la sorte être Chrétien serrait idéalement tout à la fois professer la Foi en la résurrection de NSJ+C et aimer son prochain, mais l’amour du prochain seul face à une foi de Pharisien fera du Publicain un Chrétien plus proche de Dieu que ne le serait un grand prêtre du Sanhédrin.
Notre Maître en Maçonnerie, Constant Chevillon, a souhaité dans son bel ouvrage Le vrai visage de la Franc- Maçonnerie rappeler, face aux dérives de notre auguste fraternité (provoquées par la révolution Andersonienne, le pensons-nous et comme exposé en d’autres travaux) que cette école méritait le nom d’école de vertu dès lors qu’elle expose (et oblige oserais-je dire) l’initié à une ascèse. Aucune ascèse ne se fait sans douleur. Aussi notre Très Illustre Frère précisait-il : » Pour infuser une vie nouvelle, une vie expansive, dans le corps anémié de la maçonnerie, il ne suffit pas de procéder par des exhortations qui seraient, selon le texte de l’Ecriture : Vox clamantis in deserto, la voix dans le désert. Il faut descendre dans l’arène, montrer à tous, les gestes précis de la lutte, les gestes de la victoire. Il faut restituer les assises et les coordonnées de la voie triomphale des réalisations, dont le début s’annonce dans la voie douloureuse de l’ascèse individuelle ; car personne ne peut connaître les gloires de l’ascension sans avoir gravi, d’abord, le Golgotha. »
Quel travail ascétique nous revient-il d’entreprendre, de faire ?
Si CAGLIOSTRO pour sa part joint aux prières, les bonnes actions en faveur de notre prochain qui n’est pas obligatoirement notre Frère ou notre Sœur en Maçonnerie, mais l’Autre, tous les Autres, il accomplit le rappel donné par Origène à la suite de l’enseignement des Evangiles que résumera s’il était besoin l’Apôtre (II Pierre, III, 11, 12), ce choix d’action s’oppose à l’égoïsme, nous oblige à nous oublier nous-mêmes, nous mentirions à prétendre que la voie ainsi choisie n’est pas douloureuse, du moins en ses débuts ou durant un temps pouvant se prolonger, mais nous aurons peut-être en partage de prendre un jour conscience que cette voie est Joie.
Cette conscience, résulte d’une réciprocité entre le Don offert et la Grâce reçue, nous entrerons peut-être alors dans l’antichambre de La Présence, et pourra résonner en notre cœur cette exclamation de l’Apôtre : « ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. » (Galates II, 20).
La Présence du Christ Jésus, l’adhésion à l’Evangile, conduisent naturellement celui qui aurait pu être aux prises avec des idoles, à prendre conscience qu’il s’agissait de mirages, d’illusions, comme pourrait l’autoriser la confusion suggérée par une Maçonnerie Libre et a-dogmatique où tout serait équivalent : en matière de Religion cela ne peut être, puisque l’Alliance entre Dieu et Sa créature doit être manifeste et non présumée. L’Apôtre nous met en garde : « si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi »
(I Cor. XV, 14).
Ainsi que le rappelle l’Apôtre : « N’éteignez pas l’Esprit » (I Thes. V, 19), saint Séraphim de Sarov explique à Motovilov que le but du christianisme demeure l’acquisition du Saint Esprit : « C’est donc dans l’acquisition de cet Esprit de Dieu que consiste le vrai but de notre vie chrétienne, tandis que la prière, les veilles, le jeûne, l’aumône et les autres actions vertueuses faits au Nom du Christ, ne sont que des moyens pour l’acquérir. »
Avant que l’impétrant ne pénètre dans le Temple, en vue de son initiation, le Grand Expert lui rappelle : « Il est presque toujours nécessaire à l’âme humaine, enténébrée, qu’elle soit assistée d’une intervention providentielle, d’une prédestination occulte et mystérieuse, pour qu’elle retrouve le chemin de sa liberté première ».
Par Sa résurrection, Jésus+Christ nous a délivré du joug de notre chute, Il a accepté de laver par avance tous les clichés du Désespoir, alors qu’Il ne doutait pas, alors qu’Il n’avait pas à trébucher, il demanda que cette coupe s’éloigna de Lui, Il tomba par trois fois pour nous permettre de trébucher tel le reniement de Pierre, Il exprima le sentiment d’abandon exorcisant par avance nos éventuels doutes, désespoirs et chutes, dans et par Sa chair en complément à Sa Passion que l’on oublie trop comme étant cette Nuit de Gethsémani, Passion morale plus intense sans nul doute que la Passion physique, importante certes, puisqu’elle permet la victoire sur la mort conséquence du péché.
« nul être de Désir ne saurait entrer ou demeurer au sein de l’Ordre, s’il ne se trouve aidé par la Grâce, être Chrétien selon la Tradition de la Franc-Maçonnerie et des Anciens Devoirs, sa Foi l’engageant à se placer sous la protection du Sublime Architecte des Mondes et à pratiquer l’Evangile. » est-il déclaré par l’Ordre de Lyon.
Si donc l’être de Désir, notre Frère, Notre Sœur, nous- même, sommes fidèles aux Devoirs de l’Evangile, non seulement nous le serons envers l’Ancienne Maçonnerie, mais parce que nos actions rendrons Gloire à Dieu, sans être ni HENOCH, ni ELIE, mais de simples êtres de Désir, nous comprendrons pourquoi CAGLIOSTRO place ces prophètes comme les pères de notre auguste fraternité.
J’ai dit V M.
Source : http://www.masoniclib.com
et
Le diable et le satanisme expliqués aux Francs-Maçons 14 juillet, 2013
Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaireLe 1er principe de la règle en douze points de la Franc Maçonnerie régulière stipule que le premier devoir du Franc Maçon est la croyance en Dieu, un Dieu révélé par les Saintes Ecritures. Or l’adage populaire dit : » Qui croit en Dieu croit au diable « , et les Saintes Ecritures regorgent aussi d’allusions à celui qu’on appelle couramment Satan comme ennemi de Dieu ou des hommes, les conceptions varient selon les religions.
Nous, Francs Maçons, nous nous voulons croyants en un Dieu bon et généreux d’une part et hommes de vertu d’autre part, mais sommes-nous pour autant des pourfendeurs de vices, des Torquémada en tablier ? Les Frères, eux, ont pour but l’amélioration personnelle en éradiquant le vice dans le but de pouvoir ensuite transpirer cette amélioration pour tenter d’améliorer un peu – Un tout petit peu – l’humanité, si tant est que ce soit possible… Mais la question de l’origine des vices n’est pas posée.
La définition de la vertu dans le rituel d’initiation selon le Guide des Maçon, notre rituel, est » Une disposition qui porte à faire le bien « . Or parmi les 7 vertus principales de la religions judéo-chrétienne on trouve 3 vertus théologales, c.a.d qui ont Dieu pour objet. Pour mémoire : La foi, l’espérance et la charité. Donc, par conséquent, si on considère, comme le dit le même rituel d’initiation, que le vice est » l’opposé de la vertu « , alors faut-il en déduire que certains vices auraient pour objet l’opposé de Dieu : le diable ?
Mais alors qui est ce diable, ce Satan, à qui les chrétiens attribuent tous les malheurs du monde ? Qu’est-ce que le satanisme ? En quoi cela consiste-t-il ? Quelle est sont origine ?
L’apparition de Satan tel que nous le connaissons aujourd’hui date du nouveau testament dans lequel il est pour le moins omniprésent. Ainsi St Marc dans son évangile raconte que les pharisiens et Jésus s’accusent mutuellement d’être les agents du Diable : » C’est par le chef des démons qu’il chasse les démons » disent les scribes à qui Jésus rétorque » Comment Satan peut-il chasser Satan ? » (Marc 3 – 22 & 23). Dans la même optique, Luc et Matthieu font de la tentation dans le désert l’épisode clef de la vie du christ : » Alors Jésus fut conduit par l’esprit au désert pour être tenté par le Diable » (Matthieu 4-1).
Soit, mais le problème est que ce » Satan « , ce diable, ne nous a jamais été présenté. L’ancien Testament nous avait laissé l’image d’un Satan plutôt discret, accusateur certes, » empêcheur de tourner en rond » pourrait-on dire, mais nullement puissance du mal. Le peuple hébraïque ignore d’ailleurs le diable qui est totalement absent de l’ancien testament.
Pourquoi ? Parce que Yahvhé, Dieu unique, est loin d’incarner le bien absolu. Il ressemble en cela à ces prédécesseurs car ambivalent, il peut faire beaucoup de bien comme beaucoup de mal : Il lutte sans raison apparente contre Jacob, il tente même d’assassiner Moïse (Exode 4 – 24 & 25). Ce n’est que vers le 7e siècle avant notre ère que les prophètes font des tentatives pour dissocier le mal de Dieu. La solution adoptée est celle d’êtres spirituels bras droit de Dieu à qui ce dernier confierait les tâches ingrates, ces mêmes serviteurs ayant parfois une tendance à faire du zèle, au grand dam de l’Eternel qui, tout parfait qu’il soit, semble avoir du mal à contrôler les ardeurs de ses subordonnés. Ces serviteurs sont appelés des satans, de la racine hébraïque » stn » qui signifie » adversaire » ou » celui qui met obstacle « . Signalons d’ailleurs que le mot diable vient du grec » diabolos » ou du latin » diabolus « , c.a.d » Calomniateur « . Entre l’accusation et la calomnie, la frontière est ténue et elle est vite franchie… Le satan est donc un employé de Dieu qui n’agit qu’avec la permission de celui-ci pour accomplir les basses œuvres et jouer le rôle d’accusateur voire de procureur. C’est donc un satan qui met Job à l’épreuve en lui envoyant des calamités (Job, 1 – 6 à 12, 2 – 4 à 7). Et c’est encore un satan qui, dans le vision de Zacharie (Zacharie 3 – 1), tient de procureur dans le procès de Josué. Dans ce tribunal le satan est d’ailleurs assis à la droite de Dieu.
L’exemple le plus criant de cette dissociation de Dieu et de ses second couteaux est consigné dans le livre de Samuel (24 – 75 & 76) où il est écrit : » Le seigneur envoya donc la peste en Israël depuis ce matin là jusqu’au temps fixé, et il mourut parmi le peuple, de Dan à Beer-Sheva, 70 000 hommes. L’ange étendit son bras vers Jérusalem pour la détruire mais le seigneur renonça à sévir et dit à l’ange qui exterminait le peuple : » Assez maintenant, relâche ton bras « . »
Peu à peu, insensiblement, le satan de l’ancien testament devient autonome par rapport à Dieu. A ce point que, lorsque l’église catholique arrive au pouvoir vers le 4e siècle, celle-ci cherche à laver Dieu de toute intention maligne. Le mal est alors reporté sur Satan qui devient indépendant et à qui on peut désormais mettre une majuscule…
Un exemple de ce basculement nous est fournie par l’affaire du recensement d’Israël, pratique interdite par le loi mosaïque. Dans Samuel (24 – 1) c’est Yahvhé qui pousse David à le faire avant de le sanctionner. Quelques siècle plus tard, dans le 1er livre des chroniques (21 – 1) il est écrit » Satan se dressa contre Israël et il incita David à dénombrer Israël « .
Voilà, l’ennemi est désigné. Et sans le savoir, l’Eglise catholique se rapproche des conceptions païennes qu’elle va combattre avec véhémence. En effet le Satan chrétien n’est pas sans rappeler les anciens Dieux Perses. Dans les mythes perses il existe un dieu suprême, Ahura Mazda, alias Ormuz, et deux esprits jumeaux : Spenta Mayu, le bon, et Ahra Mayu, surnommé Ahriman, le mauvais. D’après les écrits zoroastristes, Ahriman convoitait la lumière, mais pour lui barrer la route, Ahura Mazda, créé le monde, foncièrement bon. Ahriman, en réaction, créé les êtres malfaisants et commence ainsi une lutte incessante entre le bien et le mal. On pourrait voir dans cette légende une ébauche du prologue de St Jean (1-4) : » La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’on point reçue « .
Il se trouve en plus que dans la mythologie Zoroastriste, Ahriman est représenté par un serpent, tout comme le tentateur de la genèse (chap 3 – 1 et suiv), celui qui pousse Eve à faire manger à Adam du fruit de l’arbre de la connaissance. On pourrait plancher longuement sur le symbolisme attaché au serpent mais cela dévierait du sujet… Ahriman est également secondé par 7 archidémons qui figurent des maux physiques et moraux. La liste de ces maux rappelle tantôt les 7 pêchés capitaux, tantôt les 7 plaies d’Egypte. Ces 7 archidémons sont : L’erreur, l’hérésie, l’anarchie, la discorde, la présomption, la faim et la soif.
Dans l’armée d’Ahriman enfin, on trouve enfin des personnages qui feront partie des légions de Satan selon la Bible: Azazel, Lilith, Léviathan…
Ainsi, dans le nouveau testament, le diable est omniprésent. Il est cité 188 fois sous les noms de Satan, démons, diable, bêtes, ou dragon. Son nombre est donné : 666, chiffre issu de la transcription du nom du 6e empereur de Rome, » César-Néron « , selon l’alphabet hébraïque, ou » César-Dieu » si on utilise l’alphabet grecques. On dira également que 666 était le chiffre de Napoléon Bonaparte. Ce chiffre serait celui de l’imperfection par rapport au 7 divin. Le diable se serait vue attribuer ce chiffre parce, selon certains, 600 serait le chiffre de la fausse religion, 60 celui du commerce avide, et 6 celui de la conduite du monde. On se demande qui a bien pu avancer cette explication mais, en tout cas, quel bon argument pour les antimondialistes aujourd’hui !
L’ennemi est désigné mais l’Eglise, en conférant à Satan le rôle de propagation du mal dans le monde va commettre une terrible erreur : Elle va donner tellement d’autonomie à Satan qu’elle va en faire un égal de Dieu, ce dernier ne pouvant rien contre son action. Un dualisme qui suivra toujours l’église catholique. Un dualisme qui a d’ailleurs servi de fondement à différentes doctrines rassemblées sous le vocable » gnosticisme « . Ces doctrines veulent que le monde soit tellement mauvais et répugnant qu’il n’ait pu être engendré par un Dieu bon et tout puissant. Le véritable salut ne vient alors pas de l’adoration de ce Dieu céleste mais de la connaissance interne, la gnose, qui révèle le véritable Dieu, bon et généreux. Pour mieux installer définitivement le dualisme le concile de Constantinople, en 533, condamnera la doctrine de l’apocatastase voulant qu’à la fin des temps, le diable serait pardonné. Même Dieu ne peut racheter le diable, n’est-ce pas la preuve de l’égalité de ce diable et de Dieu…
Un fait surprenant tendrais à prouver la bien fondé de cette dualité. La racine hébraïque de Satan est » stn « . En kabbale, » stn » (Sin, Tet, Noun) à pour valeur numérique 359. Or 359 est le 72e nombre premier. Et le Grand Nom de Dieu dans la tradition hébraïque a 72 lettres… Cette dualité serait-elle donc inscrite dans les textes sacrées ?
Pour Corriger le tir l’église catholique se lance dans une vaste opération de terreur. Elle s’ingénie à décrire le diable comme un être physiquement horrible. Le concile de Trente le montre comme un hybride d’homme et de bête : Un corps d’homme, un abdomen de bouc des pieds fourchus, une longue queue, une barde rousse, une peau noirâtre, des cornes et il exhale une odeur de souffre. Encore un rapprochement avec les conceptions païennes puisque ce diable ressemble étrangement au dieu Pan dans la mythologie grecques. Il s’agit quoi qu’il en soit d’un symbolisme bien maladroit : L’aspect physique de Satan traduit la noirceur de son âme et la noirceur de l’âme de son serviteur. D’aucun pourrait parler de délit de sale gueule… Mais il s’agissait avant tout de contrecarrer l’action des artistes du 5e siècle qui représentent le diable comme un beau jeune homme richement vêtu et aux manières gracieuses. Une image qui pourrait plus séduire les fidèles qu’un Dieu tout puissant que personne n’a jamais vu…
C’est aussi à cette époque que fleurissent les manuels de démonologie. On citera pour mémoire le » Malleus malifacrum » ( » Le marteau des soricères « ) des inquisiteurs allemands Jacques Sprenger et Henri Institori, peudonyme de Henrich Kramer (1486), ou le » De la démonomanie des sorciers » du jurisconsulte français Jean Bodin (1508). C’est enfin l’époque des exorcismes et de la chasse aux sorcières et des soi disant » pacte avec le diable « . On vois alors le diable partout : Dans les cultes païens, dans la médecine, dans les catastrophes naturelles, dans ce que le clergé appelle » l’art noir » et qui n’est autre que l’alchimie, dans les plaisirs en général et en particulier le 1er d’entre eux, la grande peur des religions occidentales : le plaisir sexuel…
Enfin, les légions des ténèbres sont dénombrées. Au XVIe siècle on parle de plus de 44 millions de démons répartis en 6666 légions commandées par 66 princes de l’enfer parmi lesquels Abaddon, Mammon, Belphégor, Alastor, Léviathan, Astaroth… Et j’en passe. Certes tout cela ne représente, paraît-il, qu’ 1/3 des armées divines mais on ne peut s’empêcher de crier au délire face à de tels chiffres sur lesquels les théologiens ergotent à l’époque…
Tout cela est tel que la chasse au diable aboutira au résultat inverse. Au XVIIIeme siècle et surtout au XIXe, le statut de Satan se renverse : Il devient avec la révolution française puis la révolution industrielle un symbole de la lutte contre le pouvoir et l’oppression, un symbole d’affranchissement. En 1877, Calvinhac, un des chefs de la libre pensée française déclare dans une réunion publique : » Dieu, c’est le mal. Satan, c’est le progrès, la science, et si l’humanité était mise en demeure de reconnaître et d’adorer l’un de ces deux entêtés, elle ne devrait pas hésiter un seul instant… « . Voilà comment le diable devient l’ami de l’homme.
La littérature s’en fait l’écho avec des gens comme lord Byron qui loue Lucifer d’avoir soutenu Caïn contre la tyrannie divine. Percy Shelley qui dans un » Essai sur le diable et sur les démons » démontre que les chrétiens ont tout fait pour retirer à Dieu la responsabilité du mal et voit dans le diable le symbole de la prise de conscience de cette vérité. Georges Sand enfin qui dans » Consuelo » fait dire à Satan : » je ne suis pas le démon (…) je suis le dieu du pauvre, du faible et de l’opprimé. »
Et ce n’est pas fini : Avec les Frères Lumière, Satan passera au cinéma : Depuis » Le manoir du diable » en 1896 jusqu’à » L’associé du diable » avec Al Pacino en 1997, en passant par » La beauté du diable » (1949), » Rosemary’s baby » (1968), » L’exorciste » (1973), » Angel heart » (1985) » Les sorcières d’eastweek » (1987) et surtout la trilogie » Damien – La malédiction » débutée en 1976. Aujourd’hui l’image du diable est plutôt brandie par les groupes de musique rock et ce depuis les années 60 à 70. Les Rolling Stones chanteront » sympathy for the devil » avant que, dans les années 70, le groupe Black Sabbath ou le chanteur Screaming Lord Sutch ne défraient la chronique. Aujourd’hui l’étendard satanique est surtout brandi par les groupes black métal comme Dark Funeral, Dimmu Borgir, Gorgoroth, Mystic Circle, Dark Throne, etc…
Mais il faut avouer que le cinéma, et plus encore le black métal, donne souvent de Satan et du satanisme moderne une image extrêmement faussée, image dans laquelle satanisme, violence et apocalypse forme un mic-mac plutôt indigeste pour les profanes.
Quant à l’idée du culte satanique et des rites sataniques, elle n’est pas récente. Les historiens se déchirent sur la réalité des sabbats, ces rites qu’on appelle parfois » messes noires « . Le manuel de démonologie de Bodin ou le » Malleus maléficarum » affirment haut et fort l’existence des sabbats et donnent des descriptions plus atroces les unes que les autres de sacrifices humains, d’orgies sexuelles à grandes échelles. Et ce n’est pas l’Ordre du temple d’orient fondé en 1912 par l’anglais Aleister Crowley, transfuge de la Golden Dawn, qui le démentira, loin de là… A titre anecdotique, les lieux de cultes sataniques ont même été situés dans les temples maçonniques par le sieur Gabriel Jorgan-Pages, alias Léo Taxil, de triste mémoire. Aujourd’hui, la situation est plus claire…
Le fondateur du satanisme moderne est l’américain Anton Szandor Lavey, un F:. d’ailleurs, qui fonde en 1966 l’Eglise de Satan qui demeure aujourd’hui la principale organisation sataniste, celle qui chapeaute toutes les autres. 1966 est proclamée première année de l’ère satanique. Si les F:. M:. sont en l’an 6002, les satanistes sont en l’an 36.
Le satanisme moderne n’a rien à voir avec les digressions du maléficarum, ni les invectives des curés. Pas question de sacrifices d’enfants ou même d’animaux, pas de sabbats champêtres nocturnes où l’on se rend à califourchon sur un balai et qui se termine par un obsculum obsenum…
Certes le satanisme moderne a repris le coté contestataire du diable tel qu’inspiré des saintes écritures et n’importe quel Franc Maçons serait pour le moins septique à l’écoute de cette doctrine satanique. Ainsi le satanisme moderne affirme haut et fort la non existence de Dieu, création purement humaine. Idem pour le paradis et l’enfer qui ne sont que des moyens de dominer les fidèles au même titre que le pêché originel et son corollaire : Le meilleur outil de contrôle des personnes et des masses : La Culpabilité. Le satanisme moderne se veut seulement une spiritualité athée et d’origine païenne, sans aucune vénération d’un quelconque être supérieur. Satan n’est plus qu’un concept et le satanisme se veut une spiritualité basée non pas sur la vénération d’un Dieu unique qui vous rachètera dans l’autre monde si vous avez beaucoup souffert sur Terre, mais sur l’épanouissement de la personne, l’augmentation de l’intelligence et sur l’accomplissement individuelle. Un démarche certes très initiatique voire, pourquoi pas, Nietzchéenne.
Cette étrange mélange de contestation et d’initiation se retrouve dans les 11 règles sataniques. C’est 11 commandement reflètent plutôt, eux le coté contestataire. De plus il y a 10 commandements dans les religions du livre, il y en a 11 dans le satanisme, encore une forme de contestation… Qu’elle sont-ils ? Citon-en quelques uns : » Ne donnez pas votre opinion à moins qu’on vous la demande « , » Si vous allez dans le repaire de quelqu’un montrez lui du respect, sinon n’y aller pas « , » Ne vous plaignez de rien qui vous concerne pas personnellement « , » Ne tuez pas d’animaux sauf pour vous défendre ou pour vous nourrir » » Quand vous sortez, n’ennuyez personne. Si on quelqu’un vous ennuie, dites lui d’arrêter. S’il continue (…) faites en sorte qu’il ne puisse plus vous contrarier « .
Faisons aussi un détour par la symbolique des nombres. 11, c’est la plénitude du 10 qui symbolise un cycle complet auquel s’ajoute le 1 qui fait du nombre 11 celui de la démesure, du dépassement, de l’outrance dans la symbolique chrétienne. St Augustin dira » le nombre 11 est l’armoirie du péché. « . Mais si le 11 est supérieur au 10 qui représente le cycle accompli, il faut aussi comprendre que 11, c’est quelque chose de nouveau qui commence. Le Dr René Allendy, dans on ouvrage » La symbolique des nombres » publié en 1948, écrit : » 11 est le nombre de l’initiative individuelle mais pas forcement dans le sens de l’harmonie cosmique, car 11 est aussi 1 + 1 donc 2. Or le 2 est le chiffre de la lutte intérieure, de la transgression. « .
L’initiative individuelle, la lutte intérieure, la transgression … Dans le monde profane tout cela est synonyme de péchés, de marginalité, d’un mal être qui peut vous conduire sur le divan du 1er psychanalyste venu… Dans le monde initiatique, nous parlons de tout cela en terme de parcours initiatique…
Cette volonté d’épanouissement et d’initiation qui caractérise le satanisme, on les retrouve aussi dans les 9 péchés sataniques qui, eux, reflètent plutôt le coté développement personnel :
1 – La stupidité.
2 – La prétention.
3 – Le nombrilisme, un sataniste ne donne jamais son avis, il écoute.
4 – Se couvrir de ridicule, sauf pour s’amuser.
5 – Le conformisme.
6 – Le manque de perspective, toujours restituer un événement dans l’histoire.
7 – L’oubli du passé, comprenez » accepter ce qui est nouveau sans se poser de question. »
8 – La satisfaction béate.
9 – Le manque d’esthétisme.
Signalons tout de suite que ces péchés ne sont en aucun cas mortels ou véniels, étant donné que les satanistes sont avant tout athées, il n’y a pas de condamnation venant d’une autorité supérieure si l’un de ces péchés a été commis… Ils s’apparentent alors plutôt à de simples conseils…
Pourquoi 9 ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce nombre 9 est des plus intéressants et des plus opportun en la matière. 9, toujours selon René Allendy, c’est le nombre complet de l’analyse totale. Car 9 est un des nombres des sphères célestes et c’est le nombre des cercles de l’enfer, Beaucoup de traditions symboliques voient dans le nombre 9 la synthèse de la terre, du ciel et de l’enfer. Enfin, 9 représente l’ouverture du cercle vers le bas, donc sur le monde matériel, contrairement au 6 qui représente l’ouverture sur le monde spirituel, le cercle du chiffre s’ouvrant vers le haut. 9, c’est enfin 6 + 6 + 6 = 18, 1 + 8 = 9.
Alors certes on peut ne pas être d’accord avec cette doctrine, ces péchés et ces commandements, mais le satanisme doit être traité comme n’importe quelle religion ou spiritualité : il faut en prendre est en laisser…
Revenons un instant sur les croyances d’autrefois. Les manuels de démonologies palabrent à grand renfort de détails scabreux sur des sacrifices d’animaux, sinon humains, des festins de chair humaine sans boisson, et des orgies sexuelles auxquelles nos amis les bêtes sont éventuellement conviées à des fins que la morale réprouve…
Il existe certes des rituels dans le satanisme et la pudeur n’y a pas forcement sa place. Ainsi lors des célébrations sataniques les participants sont vêtus de robes noires mais les jeunes femmes peuvent être plus légèrement vêtus… Mais il faut d’entrée noter que dans les célébrations satanistes, les participants sont en robe noire, donc en deuil, tout comme en maçonnerie. L’attrait de la robe noire dans ces cérémonies est la même que dans la justice judiciaire et le même que le tablier et le costume sombre en maçonnerie : Elle a le mérite de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, il n’y a plus de riche, de pauvre, de laid, de beau, il n’y a que des gens égaux, qui ont les mêmes aspirations, en quête de quelque chose à partager par delà les différences. Certes le noir symbolise la mort dans la civilisation occidentale mais dans la tradition initiatique le noir est toujours le préalable au blanc. Ce noir est alors temporaire, et synonyme de préalable à un passage à une lumière d’un grande blancheur, une lumière synonyme de vie. C’est le même processus que dans les danses initiatique des derviches tourneurs qui sont revêtus d’un manteau noir qu’il enlèvent pour apparaître en robe blanche et se mettre à danser. C’est le même processus que lors de l’initiation maçonnique durant laquelle le candidat est plongé dans le noir du cabinet de réflexion préalablement à la réception de la lumière. Et on signalera enfin, dans cette optique, qu’un des nombreux noms du diable est » Lucifer » ce qui veut dire » Le porteur de lumière « , Lucifer qui était aussi le nom du christ jusqu’au IIIe siècle…
On comprend mieux cette vêture et cette aspiration à la lumière à la lueur d’autres symboles présent lors d’une célébration satanique :
– Les 2 bougies qui entourent l’autel : L’une d’elle est blanche, l’autre est noire. Elle représente la passage des ténèbres à la lumière. On ne peut s’empêcher de penser au pavé mosaïque.
– Le calice qui est le réceptacle de tous les bienfaits dans différentes traditions symboliques. Analogue au Graal, il contient l’immortalité et donc la vie. La cérémonie satanique serait donc une célébration de la vie. Fait du hasard ? : Le hiéroglyphe égyptien pour le cœur est un calice… Enfin, ce calice doit contenir un liquide agréable au palais
– Enfin et surtout le symbole du Baphomet. Le Baphomet est une tête de bouc insérée dans un pentagrame dont la pointe est tournée vers le bas. On a tout dit sur ce pentagrame inversé, cette étoile à cinq branches dont la pointe est tournée vers le bas, et sur ce bouc qui attaque le ciel avec ses cornes. Encore une pique à l’église… Il faut dire, pour comprendre tout cela, que le Lévitique (chap 16, verset 15 à 16) parle du sacrifice d’un bouc pour expier les pêchés d’Israël. Le monde judéo-chrétien a donc rapidement fait du bouc un symbole de luxure et de perversion alors que cette interprétation est elle-même une perversion d’autres traditions symboliques.
Le symbolisme attaché au bouc est en effet plutôt positif : Autour de la Méditerranée il est perçu comme un capteur de tout le mal qui peut s’abattre sur une communauté. A ce titre jamais personne n’ennuie les boucs dans les villages. Il est souvent aussi symbole de virilité et de fertilité, donc, par extension, symbole de vie. Dans le même ordre d’idée, en Inde, le bouc est assimilé au feu, plus exactement au dieu védique Agni, dieu du feu. Le bouc apparaît alors comme le symbole du feu d’où naît la vie et la mort.
Il y a d’autres accessoires symboliques utilisées dans les cérémonies sataniques : La cloche, l’épée comme symbole du verbe, le gong… Mais pas question de faire un listing de symboles dont vous avez pu voir qu’ils convergent tous vers la même interprétation.
Ces explications serviront-elles à éloigner la peur du diable ? On peut en doute tant elle est encore présente. Ainsi de nos jours on s’effraie encore lorsqu’on découvre, dans l’actualité, des images de profanations de sépultures dans des cimetières dans lesquels les croix sont renversées, les cadavres exhumés, des slogans peints, de pauvres animaux égorgés. Et lorsque les fauteurs de troubles sont attrapés on se rend compte que tout cela a été perpétré par des adolescents aux cheveux longs, tout de noir vêtus et fan de black métal. Point là de satanisme mais un simple délire de jeunes perturbés, probablement par une famille indigne…Certes pour beaucoup le satanisme est le prétexte de gens mal intentionnés qui répandent la destruction et l’affliction autour d’eux par plaisir sadique. Mais on pourrait dire de même des croisades, qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui, perpétrées par les grandes religions pour lesquelles la lutte contre le diable a longtemps été un prétexte. Cette peur du diable est revenu en force il y a quelque temps, avec la fin du XXe siècle. La tempête du 26 décembre 1999 y a été pour quelque chose dans l’esprit des gens cultivés. On alors longuement reparlé de l’apocalypse selon St Jean et de la venue de l’antéchrist. L’antéchrist qui n’est d’ailleurs pas le diable lui-même mais un démon incarné selon certains, le fils d’un démon et d’une femme selon St Jérôme.
On a, de plus, du mal a priori à comprendre cette peur du diable issue de l’apocalypse puisque, selon St Jean comme dans toutes les traditions apocalyptiques, le diable perd le combat ultime et du champ de bataille naît un monde meilleur, la terre redevenant alors un paradis, du moins selon St Jean. Mais, toujours selon St Jean, ce paradis sur terre ne s’installe qu’après un jugement dernier dans lequel seuls les bons seront récompensés. Il n’est pas interdit de penser, dés lors, que cette peur du diable serait, quelque part, la peur de soi-même. Plus exactement du mal intérieur, de celui que tout homme peut commettre. Ce mal barrant l’entrée du paradis…
On a prêté longtemps aux prétendus satanistes, aux païens, aux idolâtres les pires vices. Cette idée survie encore de nos jours. Mais, d’un autre coté, au nom de Dieu, qui n’en demandait sûrement pas autant, des hommes soi-disant très pieux ont massacrés de soi-disant infidèles, pillés, torturés, violés, détruits… On se demande alors de quel coté est le vice…
Le satanisme est un sujet bien inhabituel pour une loge de maçons francs et réguliers, qui affirment donc leur croyance en un Dieu révélé, qui prêtent serment sur la bible, le Coran ou la Torah. L’athéïsme des satanistes leur interdit l’accès des loges régulières, d’une part, et les Francs maçons réguliers ne peuvent, d’autre part, se reconnaître totalement dans cette doctrine. Un sujet inhabituel certes, charge à vous mes FF:. d’en tirer l’enseignement que vous voudrez : Simple savoir, connaissance de l’ennemi, ou réflexion plus profonde. Charge à vous donc de réunir ce qui est épars…
[Avant de rendre la parole par la formule rituelle, je souhaiterais remercier le F:. Sam Eched, 33e degré au REAA et membre du Suprême Conseil de Belgique pour sa contribution de kabbaliste sur la racine stn.]
J’ai dit, V:. M:.
Sources : http://www.franckbailly.fr/deh/www/Documents/planches/1/satan/satan.htm
et l’excellent blog : http://hautsgrades.over-blog.com