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RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie 12 mars, 2023

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-
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RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-

 

Je vous propose une réflexion, en plusieurs sur les rapports entre le Pérennialisme et la Franc-Maçonnerie de tradition. Deux voies spirituelles, des itinéraires qui ne sont pas si différents. Dans le but est de se rapprocher de l’Unité, par des exercices de l’esprit, jusqu’à pouvoir le contempler et se revenir dans le monde pour agir, seul et avec le concours des autres.

Un parcours qui met en exergue l’ésotérisme en général, ceux des religions en particulier, ésotérisme réservé aux initiés et qui dépasse les exotérismes des religions souvent réducteurs et dogmatiques. Pérennialisme et Franc-Maçonnerie, permettent aux mystes d’accéder aux mystères, de construire des ponts et abattre les murs de l’incompréhension qui naissent le plus souvent de l’ignorance. Cette réflexion s’inscrit, (sans que cela en soit l’exclusivité) dans la déclaration de principe des constitutions de la Grande Loge de France. Je cite Chapitre I- La Franc-Maçonnerie Universelle et ses Principes alinéa 6 : « Dans la recherche constante de la vérité et de la justice les Francs-Maçons n’acceptent aucune entrave et ne s’assignent aucune limite. » (1)

Alinéa renforcé par l’alinéa 8 je cite à nouveau : « Ils recherchent la conciliation des contraires et veulent unir les hommes dans la pratique d’une morale universelle et dans le respect de la personnalité de chacun. » (2)

Cette réflexion sera largement inspirée de la vie et des écrits de Frithjof Schuon, le choix aurait pu tout aussi bien être celui de René Guénon ; leurs démarches spirituelles sont identiques. D’ailleurs Schuon a été fortement inspiré par Guénon qu’il a fréquenté. J’ai choisi Schuon parce qu’il est moins connu que Guénon, mais bien sûr ce sont deux figures de la pensée et de la démarche traditionnelle, avec le métaphysicien Ananda Coosmaraswany, ils sont les principaux représentants de cette pensée pérennialiste qui critiqua vivement le modernisme et l’abandon du sacré. Ont-ils été à contre-courant de la philosophie des Lumières ? De cette « filosophie universelle » que décrivait le chevalier A. M Ramsay dans son célèbre discours de 1736 et considéré comme l’un des textes fondateurs emblématique de la Franc-Maçonnerie spéculative et des Hauts Grades Maçonniques et en partie leurs références à la Chevalerie de L’Esprit.

(1 et 2) Texte des Constitutions de la Grande Loge de France.

Ce discours fortement inspiré par la Sophia, la sagesse de la philosophie antique grecque, les religions juives et chrétiennes ainsi que les croisades et non par les seules Lumières de la modernité. Je tiens, pour ma part ce discours comme un foisonnement lumineux rassemblant toutes les branches éparses de la spiritualité dans un feu régénérateur intemporel et universel. Un feu constamment entretenu par les meilleures vertus de chaque tradition, qui élèvent l’homme vers les plus hautes sphères de la spiritualité. Un discours qui relie les hommes entre eux au-delà des querelles politiques ou religieuses, un discours adogmatique qui tient sa force de deux mots dans leurs significations étymologiques, ses deux mots sont « Religare » relier, lien et « Katholikás » universel, général. Deux mots qui vont bien avec leur sens premier aux Francs-Maçons de toutes les obédiences. Ces mots sont des bienfaits pour la Franc-Maçonnerie en général, les loges et les Sœurs et les Frères en particulier.

Ainsi, nous sommes dans le cœur du sujet de notre réflexion, le rapport entre Franc-Maçonnerie et la « Tradition Primordiale » selon Guénon ou le Pérennialisme de Schuon. Ces deux penseurs partagent le même désir spirituel la recherche de l’unité, de l’Un. Ils vont agir par leurs écrits, mais aussi par l’exemplarité de leur vie, pour essayer de tendre vers leur projet. Comme la Franc-Maçonnerie se propose de rassembler ce qui est épars, elle nous demande de ne pas exclure les hommes pourvu qu’ils soient libres…. Ainsi Schuon, nous mettras en garde sur le danger du volontarisme religieux, il écrit : « Le danger du volontarisme religieux, c’est qu’il est bien près d’exiger que la foi comporte un maximum de volonté et un minimum d’intelligence ; on reproche en effet à celle-ci, soit d’amoindrir par sa nature même le mérite, soit de s’arroger illusoirement la valeur du mérite en même temps qu’une connaissance en réalité inaccessible. Pour la gnose, l’intelligence n’est qu’une partie, c’est un centre et c’est le point de départ d’une conscience qui englobe tout notre être. » (1) Ce point de réflexion, je pense doit nous amener à comprendre que foi religieuse à caractère dogmatique et foi maçonnique ne sont ni semblables, ni incompatibles.

Par ailleurs vous l’avez compris Guénon et Schuon ne sont pas des ardents défenseurs du modernisme (Voir leurs publications dans Études Traditionnelles).

  1. F. Schuon Comprendre l’Islam Chapitre voie spirituelle  Éditions Points Sagesse

Ils reconnaissent l’incontournable valeur et travail de l’intellect, mais aussi ses limites. Foi et Raison sont les deux leviers, les deux ailes qui participent à l’élévation spirituelle. Mais le réel, le beau, le vrai, le juste ne peut pas se voir sans l’œil du cœur. Le Franc-Maçon ardent défenseur de la justice, sait tempérer la Force du glaive avec la vertu d’amour. Schuon, n’est pas pour autant qu’un contemplatif, il écrit : « L’homme est fait d’intelligence et de volonté ; il est donc fait de compréhension, et de vertus, ou de choses qu’il sait et de choses qu’il accomplit, ou en d’autres termes : de ce qu’il sait et de ce qu’il est. » (1).  En des termes plus maçonniques je dirais qu’il faut : Savoir (pour combattre l’ignorance), Comprendre (travailler, persévérer à son perfectionnement), Agir (pour transmettre l’essentiel l’amour fraternel qui est vérité). C’est du moins ce que j’entrevois en poussant les portes qui sont en dedans de moi, au fil de la connaissance des degrés qui me sont donnés. Comme des grains de blé mis en terre et qui poussent en épis que je me dois de récolter et de moudre sans cesse en y ajoutant le levain de mon intelligence et l’eau de la rosée d’amour de mélanger cette nourriture spirituelle dans le pétrin de mon âme, pour en faire le pain du compagnon, le pain du partage.

Je vous propose de poursuivre cette réflexion entre le Pérennialisme et la Franc-Maçonnerie parce que selon Schuon : « L’analogie et le symbolisme concerne toute manifestation de qualités ; la Conscience concerne l’homme en tant qu’il peut se dépasser lui-même intellectuellement son esprit débouchant sur l’absolu. » (1)

  1. F. Schuon Comprendre l’Islam chapitre voie spirituelle Page 183 Éditions Points Sagesse.

                                    Jean-François Guerry.

À SUIVRE…

Pour aller plus loin, plus haut :

Lire : la Biographie de F Schuon dans Wikipédia.

          F. Schuon Comprendre l’Islam- Éditions Points Sagesse

         F. Schuon L’œil du cœur- Dervy Éditions.

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part II.

Frithjof Schuon

Frithjof Schuon

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part II.

Comme nous l’avons vu dans l’article précédent Part I. La pensée et le mouvement Pérennialiste, est une voie spirituelle qui tend à la recherche de l’Un, de l’unité, de l’harmonie par un retour au statut originel. Pensée partagée par trois principaux métaphysiciens, ésotéristes que sont René Guénon, Frithjof Schuon et Ananda Coomaraswamy ; deux penseurs occidentaux et un oriental. Un chemin, qui va donc de l’Orient vers l’Occident et inversement. Nos métaphysiciens ont pratiqué des voies spirituelles différentes, pour concevoir leur rassemblement en une seule voie, une seule tradition. Tradition qualifiée de primordiale, première par René Guénon. Ananda Coomaraswamy (Ãnanda Kentish Kumãrasvãmī ) fût avant tout un historien de l’art srilankais, spécialiste du sanskrit la langue brahmanique, avant d’être un métaphysicien. Il a étudié le bouddhisme et l’hindouisme, puis a passé une bonne partie de sa vie en occident pour décéder aux États-Unis, un chemin Orient Occident, à l’inverse de nos deux autres penseurs.

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie dans Recherches & Reflexions

Ananda Coosmaraswany

Guénon et Schuon ont étudiés les ésotérismes des religions monothéistes, dont le soufisme de l’islam avant d’aller à la rencontre de l’Orient. Guénon est devenu aussi un spécialiste du symbolisme en général et maçonnique en particulier. Notre triangle de penseurs par des voies spirituelles différentes ils ont convergés vers la connaissance et la contemplation de l’Un, ils ont été aussi inspirés par le néoplatonisme de Plotin et sans doute par la résurgence celui-ci à Florence avec Marsile Ficin, Giordano Bruno et Pic de la Mirandole. Une démarche ascensionnelle de l’esprit, qui caractérise les hypostases de Plotin. Il est probable aussi que Plotin (selon certains auteurs comme Émile Bréhier, il est probable que Plotin accompagna l’empereur Gordien III (en 242) dans une expédition en Inde qui fût brève et désastreuse.) fût influencé par les Upanishad ces textes philosophiques et religieux des Védas objets de méditation. Les analogies ne manquent pas entre l’antiquité grecque et romaine et la Franc-maçonnerie (Voir modestement mon livre Exercices Spirituels antiques et Franc-maçonnerie aux Éditions UBIK Académie Maçonnique de Provence).

 dans Recherches & Reflexions

R Guénon et F Schuon

L’on peut donc sans prendre le risque d’un syncrétisme, affirmer que l’Inde et ses upanishad, le miracle Grec, l’ésotérisme des trois religions monothéistes ( Kabbale, Évangile de Saint-Jean et Soufisme) en y ajoutant l’alchimie ont servis de ferment pour la Franc-maçonnerie spéculative. Une voie spirituelle unique, spécifique, originale et originelle en définitive une spiritualité qui n’a pas besoin d’adjectif. (C’est-à-dire ni laïque, ni religieuse par exemple, simplement Une.)

Une des caractéristiques du Pérennialisme, pourrait être l’union, la réunion de chemins spirituels qui se retrouve pour l’ascension finale au sommet de la même montagne, là où l’homme pourrait contempler la plénitude de l’Un avant de redescendre vers le monde et ses Frères. Une lente ascension vers la recherche d’une Lumière unique, d’une parole commune, d’un souffle originel qui dépasse, surpasse, surplombe tous les dogmes et leurs particularismes. Cette pensée unifiée ne connaissant ni l’espace et le temps étant consubstantielle au désir de connaissance et de sacré de l’homme. Ce Pérennialisme de nos métaphysiciens est universel et fraternel, il s’accorde bien avec l’initiation maçonnique basée sur la fraternité humaine, qui génère une unité spirituelle entre ses membres inspirée par une trois grandes lumières de la Franc-maçonnerie, je veux parler de l’ouverture du compas de l’esprit. Cette pratique permet à la fin des travaux maçonniques de constater que la joie est dans les cœurs de toutes les Sœurs et de tous les Frères et non pas seulement dans le cœur de certains. Ce Pérennialisme exprime de surcroit pour la Franc-maçonnerie qu’elle est un centre d’union qui permet la rencontre de tous les hommes.

Pour conclure aujourd’hui je soumets à votre réflexion ces quelques lignes de F. Schuon qui permettent de mieux comprendre, je pense, pourquoi la Franc-maçonnerie n’assigne à ses membres aucune limite dans la recherche de la vérité et qu’elle pourrait énoncer : « Nous ne voulons pas attribuer à une foi à une foi religieuse comme telle des thèses sapientielles qu’implicitement. »  On entend généralement par sapientielle, la sagesse de ceux qui possèdent le savoir, la science à un degré élevé et aussi les qualités de jugement, d’habileté, de raison, de prudence et j’ajouterais pour ma part l’empathie, l’altruisme. Ceux qui au terme ultime de leur initiation à la porte de l’éternel orient sont capables d’un amour fraternel inconditionnel de l’autre, des autres car sans cela leur initiation ne serait qu’une agitation inutile même si elle est, et surtout si elle n’est qu’intellectuelle, on ne voit bien le réel qu’avec les yeux du cœur. Ce Pérennialisme me fait penser à l’instant au poème du Frère Rudyard Kipling : « Ma Loge mère… »

Une dernière réflexion F. Schuon écrit aussi : Pour « la science des religions », l’ésotérisme vient après le dogme, il en est le développement artificiel, voire emprunté à des sources étrangères ; mais en réalité, l’élément sapientiel vient forcément avant la formulation exotérique, puisque que c’est lui qui, par le fait d’être une perspective métaphysique détermine la forme. Sans fondement métaphysique point de religion ; l’ésotérisme doctrinal n’est que le développement, à partir de la Révélation, de ce qui « était avant. »

C’est bien, à la recherche de ce qui était avant que nous consacrons nos nos efforts, à la recherche de la vérité originelle, du premier souffle, d’un Eden que nous ne pourrons ni retrouver, ni atteindre. C’est donc en pleine conscience que nous sommes quand même sur le chemin qui importe plus le but et que nous devons nous ériger en défenseurs de la justice et de la vérité. En étant des pèlerins de l’amour fraternel, voie unique qui apporte la joie et l’harmonie.

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE…  

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part II.
RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part III-
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RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part III-

 

Comme nous l’avons vu la recherche de la Vérité et de la Lumière, coïncide avec le désir de la recherche du réel, ce que nous ne percevons n’est pas le réel. L’idée même du réel se dissimule derrière les images et les symboles, derrière la matière et les substances. L’élévation de notre niveau de conscience nous prépare à la recherche des idées dissimulées derrière les symboles. Pour comprendre le monde et notre place dans celui-ci, nous cherchons la Substance derrière les substances, l’absolu derrière les symboles ce qui nous oblige à la levée des voiles au-delà des phénomènes. Chercher les mystères, l’invisible derrière le visible.

Frithjof Schuon écrit : « La distinction entre le réel et l’irréel coïncide en un sens avec celle entre la Substance et les accidents ; ce rapport Substance accidents rend facilement intelligible le caractère réel ou irréel du monde, et montre, à qui est capable de le saisir l’inanité de l’erreur attribuant l’absoluité aux phénomènes. » 

L’absolu étant lié au principe d’unité. Le reste n’étant que des accidents découlant du principe, issu du principe, si l’on considère une unité entre absolu et principe. Parmi les accidents découlant de la Substance-Principe, le plus élevé de ceux-ci serait l’homme accident intermédiaire entre matière et Principe, un accident soumis à la dualité au regard du Principe, Substance pure et Une.

L’initiation, est mouvement du corps et de l’esprit, un processus de concentration (Voyage de la périphérie, de la circonférence vers le point central, vers le Principe dont tout émane.), de purification de l’accident substance intermédiaire, une recherche ascensionnelle, un retournement vers le Principe.

Est-il raisonnable d’envisager ce retour, ce processus initiatique, cette ascendance des substances intermédiaires, vers la substance pure ? Utopie, sauf si l’on considère que le chemin est le but. L’initié devient en quelque sorte un Chevalier de la Lumière, un Chevalier du Soleil, un combattant sorti des ténèbres de l’erreur et prêt au combat pour faire régner la justice et l’amour. Il fait le chemin ascendant, sa transformation alchimique (Référence au Stibium, l’antimoine mâle et femelle à la fois.) pour tenter d’atteindre une forme de pureté. Le chemin vers la Lumière, commence par la sortie de la matière vers l’éther, puis la substance animique, la substance supraformelle, macrocosmique. Cette voie traditionnelle initiatique est toute entière une tension constante à l’élévation spirituelle, jusqu’à la Substance universelle métacosmique, c’est-à-dire au-delà de tout l’Un partie ou totalité de l’être.

La Substance, le Principe ne devient plus dès lors irréel ou abstrait, mais réel puisque visible dans les substances. C’est à ce stade de la réflexion que l’on peut dire que le Grand Architecte de l’Univers est plus qu’un concept, qu’il est un Principe immuable, une Substance pure, présente aussi dans l’homme, ce que certains qualifie de petite flamme éternelle. Ce principe d’unité est capable de réunir ce qui est épars, tous les hommes étant liés et possesseurs de cette parcelle de la Substance pure, du Principe. Aucun obstacle ne s’oppose dès lors au concept de Tradition primordiale de reliance universelle et fraternelle.

Réflexion personnelle : je discerne le cheminement initiatique du Franc-Maçon après être né de la terre, sorti de l’humus de la materia prima avoir éclos comme la merveilleuse fleur de lotus merveille sur les eaux boueuses des ténèbres, sous la Lune fécondante, parcouru la surface des deux globes terrestre et céleste, parvenu à réaliser le chef d’œuvre de sa vie matérielle. L’initié quitte son horizontalité et redressé réapparait plus radieux que jamais, sorti de l’âge de raison au-delà de ses 7 ans il aspire à faire alliance avec ses Frères, et bientôt il fera alliance avec la Substance pure le Principe.

Pour conclure aujourd’hui cette troisième Partie, je cite F. Schuon :

 « Seule la Substance des substances est absolument réelle, quelle est donc seule réelle, à rigoureusement parler, c’est voir la Substance dans tous les accidents (Nous en serions un)et travers eux ; grâce à cette connaissance initiale de la Réalité, le monde devient métaphysiquement « transparent ».

Quand il est dit que le Bodhisattva (1) ne regarde que l’espace, non les contenus, ou qu’il regarde ceux-ci comme étant l’espace, cela signifie qu’il voit la Substance qui par rapport au monde lui apparaît comme un « vide », ou au contraire, que le monde lui apparaît comme un vide en fonction de la plénitude principielle. (…) rapport entre l’eau et ses gouttes. »

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE …

(1) Réflexion sur le Bodhisattva :

De sattva être et Bodi éveil, initié ou être éveillé. Le Bouddhisme parle d’un être éveillé venant de l’Eden du paradis : « Un être pur », ayant atteint le Nec plus Ultra, un saint ? Mais surtout un être ayant contemplé le Principe et atteint la compassion, capable d’empathie et d’amour pour tous les hommes ses frères et même pour tous les êtres vivants.

L’on peut peut-être parler d’un être humain conscient de ses forces intérieures, qui a franchit les étapes successives et sa réalisation personnelle pour se mettre au service des autres. Pas pour moi mais pour vous dirait-il. Il a lutté contre ses mauvaises passions, c’est perfectionné pour pratiquer la vertu, à force d’efforts, de méditations, de patience, pour atteindre la sagesse.

En tradition bouddhique l’on parle d’états de l’esprit (ou de conscience) au terme de 7 étapes l’on devient plus habile (Hiram était considéré comme un homme habile dans l’art des métaux, connotation alchimique). La 8 et 9ème étape du Bouddhisme peut être mise en analogie avec les 4èmes et 5èmes degrés du R E A A de Maître S et Maître P, qu’il conviendrait à mon sens d’inverser comme il était d’usage dans les anciens rituels. Les deux initiés sont dans un niveau élevé de pratiques spirituelles. Le Bodhisattva parvenu à 10ème étape a atteint la sapience, il devient buddha. C’est le moment où il devra prononcer ses vœux, comme les F M prononcent leurs serments. Il sera honoré par une titulature spécifique à chacune de ses progressions initiatiques par exemple : doux et noble, entièrement excellent, celui qui regarde le bas avec compassion, celui qui a une grande force, celui qui est amour bienveillant.

Il s’agit vous l’aviez compris, (sauf ceux qui raillent ces titulatures sans en connaître le symbolisme, ce sont les mêmes qui lisent la Bible au premier degré sans y voir sa portée symbolique.) d’une hiérarchie spirituelle et non d’une hiérarchie d’honneur. Toute comparaison entre le bodhisattva et le Franc-Maçon n’est pas inopportune.   

Marsile Ficin et l'Académie Platonicienne de Florence à la Renaissance

Marsile Ficin et l’Académie Platonicienne de Florence à la Renaissance

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part-VI-

Porte d’Orient et Porte d’Occident, deux portes ouvertes vers un même chemin celui de l’élévation de l’esprit. On oppose trop souvent l’Orient et l’Occident, penseurs et initiés du Pérennialisme ont démontré dans leurs recherches, mais aussi et surtout dans leurs parcours de vie que l’on pouvait franchir ces deux portes grâce à la mise en œuvre de leur loi commune celle de l’amour.

Notre esprit occidental, cartésien a tendance à classer, caractériser ; nous voyons dans l’Occident du moins dans l’Occident moderne l’expression du rationalisme, du matérialisme, du sentimentalisme. L’Occident serait dominé par le seul règne de la raison donnant accès à toute connaissance. Pour l’occidental moderne, le spirituel et l’intellectuel se réduiraient à une forme de psychisme ou de psychologisme. Les lumières ont consacré le règne de la raison « le penser par soi-même ». La sacralisation de la raison trouve ses racines dans le Miracle Grec incarné par les philosophes figures de la sagesse, comme Platon et Aristote. Le prolongement, voir le rapt de la philosophie grecque à été réalisé par le christianisme. Cependant, on observe la résurgence à la Renaissance du platonisme ou plus précisément du néoplatonisme dont la figure emblématique est Plotin qui avec Pythagore représente la pointe la plus élevée de la Pyramide de la raison associée à la spiritualité, le monde des idées et la cosmologie et la symbolique des nombres. C’est Marsile Ficin qui fût le principal néoplatonicien de l’École de Florence où l’on trouvait Giordano Bruno ou encore le Phénix de la Renaissance Pic de la Mirandole. Plotin, était un Pérennialiste avant l’heure, il a fréquenté la marmite d’Alexandrie, (comme Pythagore) initié aux mystères de l’Égypte Ancienne, il aurait fait aussi un séjour en Inde comme nous l’avons déjà vu. Marsile Ficin hermétiste, alchimiste, féru d’ésotérisme a été sans aucun doute avec Giordano Bruno un des précoces inspirateur de la Franc-Maçonnerie spéculative (cf la thèse de Charles-Bernard Jameux sur la naissance de la Franc-Maçonnerie spéculative.) La révélation de l’ésotérisme chrétien en particulier de l’Évangile apocryphe de Saint-Jean, la loi d’amour et la compassion bouddhique et son sommet la pure altérité bienveillante concrétisent le principe d’une Tradition Primordiale centre d’union de l’Occident et de l’Orient.

Nous pouvons aussi observer, que la Renaissance et engouement pour les sciences à mis à mal le caractère exclusivement exotérique mais surtout dogmatique de la religion. Il est intéressant de lire Fritjof Schuon : « Les traditionalistes oublient… que l’on ne peut empocher l’homme de faire des découvertes, et que, la découverte une fois faite, l’homme ne peut s’empêcher d’en tirer des conséquences raisonnables. » Plus loin F. Schuon poursuit : « La réalité physique garde forcément ses droits. Ce qui implique qu’elle est symbolique à son tour. Mais c’est le traditionalisme qui garde le dernier mot… Il ne suffit pas de percevoir la réalité objective, il faut aussi pouvoir l’assimiler ; ensuite il y a quelque chose qui manque gravement à la science dite exacte, et c’est la connaissance métaphysique. Certaines réalités non perçues…sont inassimilables, et deviennent pour l’homme des facteurs de déséquilibre et de déchéance, comme le prouve la situation écologique et culturelle du monde actuel. »  Cette citation est relevée dans l’œil du cœur dont la première édition date de 1968 dans Éditions Traditionnelles on remarque le caractère prémonitoire de cette pensée quelques 55 ans avant 2023.

Une autre remarque de F.Schuon sur le concept médiéval me paraît aussi intéressante : « Il y avait de la sagesse dans le concept médiéval « de la double vérité », la théologique et la rationnelle. Car il y a le symbole et il y a le fait ; or le symbole compris vaut infiniment mieux que le fait incompris. Est « vrai » sous le regard divin,  ce qui ouvre la porte vers la vérité à la fois transcendante et immanente. » Il prolonge sa réflexion entre Orient et Occident ainsi : « L’oscillation entre le symbolisme et la réalité objective fait penser à celle entre l’Orient et l’Occident, ou encore en un certain sens, à celle entre « foi et raison », ou entre tradition et le rationalisme matérialiste. »

Je ne puis m’empêcher après cette lecture de penser à l’encyclique de 1998 de Jean Paul II : Fides et Ratio (Foi et Raison), qui nous fait prendre conscience du chemin parcouru par l’église depuis l’inquisition, Galilée ou Giordano Bruno. En exprimant que la Foi et la Raison sont deux ailes  qui permettent à l’esprit de s’élever  vers la contemplation de la vérité ou encore sont les deux ailes qui portent l’espérance du retour de l’unité, de l’harmonie dans le cœur de l’homme.

                                            Jean-François Guerry

À SUIVRE : les orientaux ou les occidentaux séduits par la modernité ?

 

Marsile Ficin la Renaissance École Platonicienne de Florence

Marsile Ficin la Renaissance École Platonicienne de Florence

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie Part -VII-

Et si la Renaissance avait été la période de la fécondation ou pour le moins celle de la germination du Pérennialisme, de la Tradition Primordiale en même temps que la naissance des idées qui allaient structurer la Franc-Maçonnerie spéculative. L’acte de naissance n’aurait pas alors été signé dans les brumes de l’Écosse, mais sur les rives fleuries de l’Arno à Florence en Toscane. Plus précisément par les penseurs de l’Académie Platonicienne Florentine, dont le directeur fût Marsile Ficin (Marsillo Ficino) et le fondateur Cosme de Médicis en 1459. Cette académie consacra la résurgence du platonisme et du néoplatonisme grecs. Alors que le christianisme s’est répandu partout en occident sans partage, à Florence Marsile Ficin entreprend la traduction en latin des œuvres de Platon, Plotin, Porphyre de Tyr, Jamblique, Proclus et Hermès Trismégiste, ce qui va faire la renommée de cette académie, on se rappelle qu’il eut aussi un célèbre élève l’encyclopédiste aussi jeune que talentueux Pic de la Mirandole. Les exégèses de Marsile Ficin sur Platon avaient pour vocation de tenter de réconcilier l’église et Platon, église qui avait reconnu l’évangile ésotérique de Saint-Jean comme texte apocryphe. Marsile Ficin ne fût pas en conflit avec l’église tant qu’il ne s’intéressa pas à l’astrologie, il eut alors des « relations conflictuelles » avec l’inquisition et n’eut la vie sauve que grâce à ses relations et protections, comme d’ailleurs Pic de la Mirandole, d’autres comme Giordano Bruno n’eurent pas cette chance. Parmi les nombreuses œuvres de Marsile Ficin, son exégèse sur le Banquet de Platon et amore, ainsi que son ouvrage de limine  sont restés à la postérité, on notera enfin qu’il s’est beaucoup inspiré de Dante et sa Divine Comédie.

Pourquoi faire une relation entre Marsile Ficin, le Pérennialisme, la Tradition Primordiale et la Franc-Maçonnerie. Simplement à cause de son intérêt pour la philosophie grecque de Platon et Pythagore, le néoplatonisme de Plotin, l’hermétisme et l’alchimie. Il dirigea et inspira cette académie de Florence, à un moment où le christianisme était dominant et qu’il s’était accordé avec la philosophie d’Aristote le meilleur élève de l’Académie de Platon. Alors que Platon voyait une certaine unité entre l’esprit et la matière, comme voie d’accès à la Connaissance. Aristote se distingua par sa méthode séparant matière et esprit, pour Aristote l’ordre matériel du monde est mesuré et organisé par la raison. Alors que tout ce qui touche au spirituel est plus intime, plus individuel et donc non mesurable par l’extérieur, grossièrement une voie de la raison associée à la science et une voie de l’esprit associée à la sagesse.

Marsile Ficin était proche dans sa pensée de l’évangile de Saint-Jean, de Plotin, de l’hermétisme et de l’alchimie on pourrait oser de ce qui allait inspirer la Franc-Maçonnerie spéculative, mêlant esprit et matière, vertus, sciences humaines et transcendance spirituelle. Je dirais équerre et compas ou encore les outils symboliques des petits mystères, et les vertus associées aux grands mystères, une forme d’ascension spirituelle, comparable aux hypostases plotiniennes.

Alors que la méthode aristotélicienne faisait peu d’ombre à l’église, séparant mieux matière et esprit, ce n’était pas le cas du platonisme et encore moins du néoplatonisme. Les grands mystères ésotériques étaient réservés aux penseurs et érudits initiés qu’ils soient laïques ou religieux. Ils étaient aussi les ferments de cette Tradition Primordiale, pérenne susceptible de traverser le temps et l’espace. Marsile Ficin peut nous apparaître dès lors en phase avec cette pensée universelle. Ne mettant aucune limite à sa recherche de la Vérité et de la Connaissance, il étudie les textes de la philosophie grecque et les ésotérismes religieux, ainsi que la Bible. Dans cette recherche de la vérité, il n’en reste pas moins comme Pic de la Mirandole un fervent catholique, démontrant que la philosophie universelle, la Tradition Primordiale n’a rien d’incompatible avec la foi religieuse, il en est de même pour les Francs-Maçons qui savent faire la différence entre foi religieuse et foi maçonnique.

C’est l’art de l’architecture et de la construction, qui expriment le mieux l’alliance entre Raison et Spiritualité. Guy Piau, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France et 33èmedegré du R E A A dans une conférence consacrée à Marsile Ficin en Février 1992 écrit :

« Depuis l’antiquité, l’architecture est considérée comme le sommet de l’art. C’est le noble art qui permet, celui qui permet d’exprimer et d’exalter la beauté et l’harmonie. »

Cet art de la construction, ce symbolisme de la construction, construction des temples intérieurs, de ce temple qu’est l’homme qui se perfectionne, pour être en capacité de recevoir la lumière de la Connaissance et de la Vérité, élever son temple vers la vertu pour pouvoir contempler un jour l’Un. Le symbolisme de la construction du temple de Salomon Roi de Sagesse et de Justice n’a donc pas été choisi par hasard par les rédacteurs des rituels maçonniques émaillés par les mythes et les légendes qui sont exemplaires pour donner un sens à la vie des hommes de bonne volonté. Construire des temples à l’Universel.

Guy Piau toujours dans la même conférence écrit à propos de Marsile Ficin : « Pour lui l’architecture et la philosophie sont pleinement liées à l’exaltation de l’archétype universel de l’artiste qui est en l’homme dans sa vérité entre « le ciel de l’esprit » et la « terre du manifesté ». La partie la plus haute de l’homme est-elle celle ou se cache sa flamme artistique là ou se développe son intuition et son imagination qui lui fait vivre et créer des choses plus hautes et belles que lui.

Académie de Marsile Ficin à Florence

Guy Piau nous propose aussi cette citation de Marsile Ficin extraite de son commentaire sur le Banquet de Platon : « Si quelqu’un veut savoir comment la forme corporelle peut ressembler au concept de l’âme et de l’esprit et à la notion de raison, qu’il considère la construction d’un architecte. Celui-ci commence par concevoir une notion de l’édifice, comme une idée dans son âme. Puis il fait bâtir autant que possible l’édifice qu’il a imaginé. Qui peut refuser à l’édifice une certaine existence corporelle et nier qu’il ressemble à l’idée incorporelle de l’architecture à l’initiation de laquelle il a été bâti. » Ce qui constitue et fait vivre l’unité spirituelle, la tradition unique primordiale ne peut être que le lien d’amour commun à toutes les traditions, « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles ». Le lien d’amour est ce qui relie l’homme à son créateur, l’homme à tous les hommes de toutes les traditions et toutes les traditions à la Tradition Primordiale cette terre et ce ciel commun où se dissolvent les différences pour ne faire qu’un centre d’union fraternel.

Disserter, vivre sans cesse l’Amour, c’est reconnaître cette Tradition Primordiale pérenne dans le temps et l’espace être un fidèle d’amour.

On ne parle à mon avis pas assez dans nos Loges de la filiation entre de tels hommes comme Marsile Ficin et la Franc-Maçonnerie.

Je termine cette réflexion d’aujourd’hui avec Guy Piau Frère et poète fin connaisseur du florentin. « Nous pouvons comprendre que Marsile Ficin place l’Amour à l’origine de l’Univers, bien avant la création du monde, car il est de soi parfait. L’Amour est la clé de l’univers. Il accompagne en tout le chaos mais s’enfuit aussi du chaos afin d’illuminer les ténèbres… »

Ainsi, vous ne vous demanderez plus qu’elle est le mystère, la clé de la Franc-Maçonnerie, ni pourquoi autant de femmes et d’hommes y sont fidèles et persévérants, et pourquoi cette belle dame de 300 ans et plus est toujours aussi belle, parce qu’elle est fondée sur l’Amour fraternel, qui l’Amour inconditionnel du monde et de l’autre.

                                             Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE …

Note : Les citations et les textes qui figurent dans cet article sont tirés du livre de Guy Piau Franc-Maçonnerie et Hauts Grades paru en Janvier 2023 aux Éditions Numérilivre…

 

Fritjof Schuon

Fritjof Schuon

RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc-Maçonnerie- Part VIII- Conclusion temporaire.

 

Après cette courte réflexion, il y a lieu peut-être de renvoyer dos à dos les mystiques dogmatiques et les modernes existentialistes ? Les partisans de l’Orient qui serait un idéal spirituel et les partisans de l’Occident inconditionnels de la raison.

Souvent certains occidentaux, sont fascinés par l’Orient, sans doute une attirance sans mesure pour un exotisme spirituel idéal, parangon d’une pureté originelle. S’il existe quelques territoires peu peuplés comme le Tibet, le Bhoutan en Asie ou encore en Amazonie d’autres minorités qui même rassembler ne peuvent revendiquer une universalité et encore moins une supériorité spirituelle.

L’occidental qui au milieu de sa vie, au midi de sa vie commence un travail sur lui-même et regarde l’héritage légué par ses ancêtres peut revendiquer une spiritualité élevée. Il lui suffit parfois simplement d’ouvrir la fenêtre de sa maison, pour contempler la pâleur de la lune et les myriades d’étoiles propices à son élévation spirituelle, comme le soleil à son lever au point du jour, annonçant l’apparition de la grande lumière. Orient et Occident forment l’unité de l’univers, pourquoi n’y aurait-il pas une unité spirituelle, une unité primordiale, une religion universelle.

Suivons la pensée de Frithjof Schuon : « Pour en revenir au fond de la question : on peut dire que l’Occident moderne est « dévié » tandis que l’Orient traditionnel est « décadent ».

Il reste donc à l’homme occidental certaines qualités héritées de sa tradition et l’homme oriental résiste en tant que véhicule de sa tradition. L’homme occidental, raisonnable à une tendance à l’oubli de l’essentiel, de son essence, tandis que l’homme oriental vit partiellement sous l’hypnose de l’absolu. Et si le Franc-Maçon homme libre et ouvert à la recherche de la Vérité et la Lumière était une incarnation une conjugaison de ces deux hommes. Ou au moins à la recherche de la construction de cet homme fait de matière et d’esprit et espère se perfectionner.

Ainsi F. Schuon nous interroge : « Si l’homme oriental, du fait de son traditionalisme, était cet homme totalement supérieur que d’aucun ont imaginé, il ne se moderniserait pas avec un zèle si démesuré…inversement, si l’occidental, du fait de sa modernité, était un homme à rééduquer de fond en comble, il ne s’intéresserait pas à l’art et la spiritualité de l’Orient…Le problème, ou la solution, n’est pas une réforme de l’Occident par l’Orient, c’est une réforme du monde entier par la Vérité tout court et ceci n’est possible que part l’intermédiaire du Très haut, à laquelle nous devons participer sur notre plan. Car aide-toi et le ciel t’aidera. »

Cette recherche de la Vérité, de l’harmonie cette quête de la Connaissance est le chemin du Franc-Maçon, perfectionnement de l’homme, élévation de sa spiritualité pour une action « hic et nunc »,maintenant et sans délai, ici et maintenant. Le Franc-Maçon grâce son travail et sa persévérance dans sa construction s’élève. Il devient un humble chevalier d’Orient et d’Occident, un soldat de l’universel, conscient qu’il existe une Tradition primordiale, une forme de religion universelle centre d’union fraternelle sans limite. Dis autrement jadis il y a plusieurs pièces dans la maison de l’éternel. Chacun à sa pièce, il suffit d’avoir la clé pour ouvrir sa porte, le Chevalier du Soleil a la clé. F. Schuon évoque le fait que nous nous trouvons dans l’âge de fer ou sombre qui affecte toute l’humanité sans distinction ténèbres d’où sortira la Lumière par révélation et par apocalypse, il reste toujours après l’espoir l’espérance. Si nous constatons l’absence d’unité, la collision entre des mondes qui ne se comprennent pas, dans ce monde clivé, composé d’archipels qui consacre le règne de l’individualisme. L’Orient est-il sensé venir au secours de l’Occident, mais quel Orient ? Celui des dictateurs, des despotes, qui utilisent les religions de leur pays elles-mêmes complices, comme en Russie, en Inde, en Iran, en Turquie doit nous interroger.

Les extrémismes poussent à l’ombre des arbres des religions qui sont souvent incapables d’éliminer ces nématodes (petits animaux) qui pourrissent les racines et les branches, en détournant le meilleur de leurs vertus, dont celle de la tolérance et de la fraternité.

Inversement, quel Occident ! Cet Occident où l’intelligence est mue par la raison, par la critique poussée parfois jusqu’au déraisonnable. Un Occident qui engendre les confusions et les amalgames allant jusqu’à refuser l’éducation au fait religieux, susceptible d’ouvrir l’esprit aux hommes de bonne volonté et combattre l’ignorance, qui fait le lit aux extrémistes.

F. Schuon écrit : « Comme si la faculté rationnelle était toute l’intelligence, et la seule intelligence. » Faut-il dès lors espérer le retour d’une forme de Théosophie, Théosophie dont il est utile de rappeler la définition : doctrine ésotérique du divin, fondée sur la contemplation de l’univers et l’illumination intérieure. En résumé, une alliance du croire et du savoir, de la foi et de la raison, du combat contre l’ignorance, le fanatisme et l’ambition. C’est, le croire et savoir des grecs antiques comme : Pythagore et ses nombres sacrés, Platon son monde des idées, Aristote le maître du savoir, Plotin et son élévation spirituelle et aussi la loi d’Amour du christianisme. Cette Théosophie, est proche de la philosophie perennis. On retrouve la même démarche en Orient avec le Vedanta en Inde recherche de l’unité. On ne peut ignorer aussi, que l’ésotérisme d’Islam est aussi une voie de la Connaissance et de l’Amour.

Le Pérennialisme, la Tradition Primordiale, la philosophia perennis, la Franc-Maçonnerie présente donc des analogies avec ces pensées, on peut oser parler d’une voie spirituelle universelle permettant à l’homme de se construire, pour aller plus loin, plus haut sur le chemin de la spiritualité.

                                            Jean-François Guerry.    

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L’AVIS D’UN FRERE MALIEN – AFRIQUE : ÊTRE AUDIBLE POUR ÊTRE ÉCOUTÉ ! 9 mars, 2023

Posté par hiram3330 dans : Chaine d'union,Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

Mamadou

 
 

L’AVIS D’UN FRÈRE MALIEN – AFRIQUE : ÊTRE AUDIBLE POUR ÊTRE ÉCOUTÉ !

 

Il y a 2 ans de cela, il m’a été demandé de m’exprimer en tant que franc-maçon  du pays, sur la situation au Mali. (« La situation au Mali : Regard d’un franc-maçon malien !« )

 
 
 
 
 
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C’était au lendemain du coup d’état qui venais d’y instituer un énième régime militaire aux commandes.

Ma conclusion de l’époque était : Peut-être est-ce le temps pour les FF  du Mali de jouer un rôle significatif et salvateur. Les valeurs fondamentales qui ont permis à un Mali pérenne d’exister, ne recoupent-elle pas celles qui fondent aussi la maçonnerie ? C’est l’un des rares pays d’Afrique où une telle convergence existe de façon générique. … Alors nous FM, serions fiers d’avoir contribuer à l’instauration d’une vraie révolution africaine porteuse d’avenir stable et pacifique.

Ambition lointaine plutôt utopique, c’est vrai. Mais que serions-nous sans l’utopie ? N’est- ce pas notre moteur principal ?

Deux années sont passées et ont confirmé que mon ambition relevait effectivement de l’utopie et l’évolution de la situation a pris une tout autre direction.

Paradoxalement, la crise de pouvoir de gouvernance nationale sur fond de rébellion djihadiste, s’est transposée en conflit ouvert avec la France (réduite pour le grand public, au rôle d’ancien colonisateur, manipulant des suppôts africains et pire, soutien masqué de djihadistes assassins).

 
 
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Version à laquelle adhère globalement, l’ensemble de la jeunesse et les mouvements panafricanistes dont le pouvoir malien apparait désormais, comme le porte flambeau.

Nous vivons des temps ou la désinformation est devenue l’outil principal de manipulation des peuples, et les médias sensés nous aider à apprécier objectivement les contextes, sont (re ?)devenues de simples trompettes des propagandistes des différents camps.

On pouvait présupposer que les peuples peu instruits seraient des cibles malléables. Ils le sont sans doute au Mali et au Sud du Sahara si l’on en croit l’engouement qu’y suscitent les colonels maliens.

Mais les peuples sur-instruits du nord le sont-ils moins, eux qui ne s’interrogent que très peu sur les vérités toutes faites et si peu contestées qui leurs sont servies par une presse qui n’a jamais semblé autant soumise.


Quel langage, nous Franc-Maçon  d’Afrique pouvons tenir dans ce grand jeu de poker-menteur international ?

Et sommes-nous audible avant de prétendre être écouté ?

 

Cela m’amène à m’interroger sur qui nous sommes, nous franc-maçon  d’Afrique, et spécifiquement, d’Afrique Francophone. Et comment sommes nous perçus dans nos contextes nationaux.

Deux catégories principales sont à distinguer :

 
  •  Les Loges souchées continentalement
  •  Les loges affiliées aux obédiences françaises
 
 

Les premières sont perçues comme intimement liées aux pouvoirs en places. Souvent dirigées depuis le Palais par des Présidents Grands Maîtres ou à tout le moins élevés de leur initiation au 33e dans un très bref laps de temps.

Souvent aussi, hauts lieux de dirigeants indétrônables, de coups bas internes, et coups douteux dans le monde profane.

Bien sûr qu’il s’y trouve des Frères vertueux qui cheminent laborieusement vers la lumière, mais leur image se dilue dans celle négative projetée par les autres, qui sont malheureusement, ceux que l’on voit.

Comment espérer que ces Frères soient audibles ? Et qui les écouteraient ?

Quant aux loges affiliées aux obédiences françaises (GODF, GLNF, GLUF, DH, GLTSO etc.), elles sont tellement attachées (soumises) à leurs souches-mères, qu’elles ne travaillent que très peu sur leurs réalités locales.

Elles sont perçues comme des officines occultes de la françafrique et à dire vrai, ne sont finalement que d’un apport très marginal dans les problématiques et les contextes de leurs environnements locaux.

Les coups bas internes y prospèrent parfois, sous couvert de démocratie, et si les coups douteux profanes y semblent moins fréquents, ils sont déjà trop nombreux pour ne pas nuire à l’image d’hommes vertueux à laquelle nous prétendons.

Là aussi, comment espérer être audibles ? Et qui les écouteraient ?

À ces images négatives dont nous sommes nous-mêmes responsables, vient se rajouter, pour tous, une forte odeur de soufre, répandue à notre propos par les églises et les confréries religieuses, relayées par les gueux d’une certaine presse pour exciter les sottes foules crédules.

Comment donc espérer être audibles ? Et qui nous écouterait ?

Nous voilà donc bien loin d’être de ceux qui pourraient faire valoir la raison et rappeler l’universalisme dans notre époque et dans nos contextes.

Faut-il pour autant, baisser les bras et renoncer à notre idéal d’améliorer les hommes et nos sociétés ?

Faut-il renoncer à tenter d’être les ponts (actuellement détruits) au sein de nos pays, entre notre histoire ancienne et celle plus récente, entre nos militaires et nos politiciens, entre nos gouvernants et les djihadistes qui les déstabilisent, entre tous ces acteurs et nos peuples qui les subissent ?

Faut-il se résoudre à ne plus être des lumières pour jeunes qui tournent leurs colères et leurs rancœurs contre l’ex colonisateur tout autant que contre toute la génération précédente soupçonnée de complicité voire de collaboration ?

Bien entendu, mon indécrottable tendance à l’utopie ne saurait opter pour cela.

 
 
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Alors quelles pistes pour modifier la tendance et espérer revenir à des jours meilleurs, nous francs-maçons pourrions mériter notre appellation de F  de la Lumière ?

Pour nous, frères d’Afrique :

1. Oser nous regarder dans le miroir et nous défaire des turpitudes qui ne nous honorent pas et sapent notre crédibilité.

2. Oser nous éloigner des palais et de leurs occupants dont nous pouvons constater la précarité (même pour ceux qui pensaient s’y être installés à vie), pour nous focaliser sur l’amélioration des conditions de vie et les droits de nos concitoyens,

3. Oser nous prononcer clairement contre tous les extrémismes religieux tout en défendant obstinément toutes les pratiques cultuelles qui sont parties intégrantes de notre monde africain.

4. Oser nous engager dans des actions profanes qui profiteraient à nos communautés dans la vie quotidienne (apporter à l’extérieur du temple les vérités que nous y auront acquises). Et pour cela, nul besoin d’agiter le fanion de la maçonnerie au risque de nous faire combattre à ce titre et non pour les idées promues.

Alors nous Frères  d’Afrique, serions plus crédibles et plus audibles dans nos pays. Et surement plus écoutés par nos contemporains, qu’ils fussent populations ou dirigeants.

Pour vous, en France et au Nord :

1. Oser aborder les problèmes liés à l’Afrique avec un regard objectif et fraternel dénué de tout préjugé ou tout suivisme aveugle de vos dirigeants.

2. Oser aborder les évolutions civilisationnelles sans prétendre imposer au monde (et singulièrement à l’Afrique) les modèles européens générés au fils du temps par leurs vécus et leurs évolutions,

3. Oser aborder, dans vos débats et vos analyses, des thèmes de la relation post-coloniale en France en essayant de mettre en lumière les causes du désamour actuel et en y proposant des réponses équilibrées qui ne soient pas essentiellement bâties sur des questions d’intérêts et de zones d’influence.

4. Oser renoncer à votre emprise sur les loges africaines qui vous sont affiliées et les accompagner dans leur recherche d’autonomie.

5. Oser, comme on le dit chez nous, « parler pour nous, notre bouche n’arrive pas » pour faire entendre notre part de vérité.

 

Alors, nous, frères d’Afrique, nous seront plus à l’aise de nous réclamer de la « même famille » que vous, des frères par-delà les continents et malgré les vicissitudes de l’histoire et nos différences de culture.

Alors, ensemble, nous pourrions, nous inspirant de la Table d’émeraude, rapprocher ceux qui sont en haut (de la mappemonde), de ceux qui sont en bas. Et œuvrer pour que nos voix ne faisant qu’une, deviennent audibles et soient entendues haut et fort.

 
 

NDLR : au nom de l’équipe d’idealmaconnique.com, je remercie Mamadou pour l’authenticité et le parler vrai de son témoignage d’une réalité vécue ! - Matéo Simoita - webmaster

 
 
 SOURCE : https://www.idealmaconnique.com/post/l-avis-d-un-frere-malien-afrique-%C3%AAtre-audible-pour-%C3%AAtre-%C3%A9cout%C3%A9
 
Idéal Maçonnique
 

 

Autre réflexion sur le sujet

 

Un médecin et ancien homéopathe révèle la passion pour la franc-maçonnerie de Samuel Hahnemann, père de l’Homéopathie 12 février, 2023

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

Un médecin et ancien homéopathe révèle la passion pour la franc-maçonnerie de Samuel Hahnemann, père de l’Homéopathie

 
La Rédaction

Par La Rédaction
7 février 2023
Un médecin et ancien homéopathe révèle la passion pour la franc-maçonnerie de Samuel Hahnemann, père de l’Homéopathie dans Recherches & Reflexions samuel_Hahnemann

De notre confrère portugais portaluz.org – Portaluz/ Dr. Emília Vlckova

Le Dr Emilia Vlcková est pédiatre. Elle-même a été pendant des années adepte de l’homéopathie, mais elle en connaissait les conséquences. Dans cet article de sa paternité, elle révèle des détails peu connus du père de l’homéopathie. « Je fais cette contribution parce que je voulais souligner l’essence spirituelle cachée de l’homéopathie. Beaucoup de médecins n’en ont aucune idée. »

Il est essentiel de connaître la personnalité et les principaux travaux du Dr Samuel Hahnemann, qui a été celui qui a découvert les principes de cette méthode. Depuis la mort de ce médecin controversé, personne n’a apporté de changements significatifs à ses méthodes de traitement. 

Christian F. Samuel Hahnemann était le fils d’un peintre sur porcelaine à Meissen en 1755. Il était un élève très talentueux et eut bientôt l’opportunité d’étudier à l’école du prince Sankt Afra. En plus du français, il a également étudié l’anglais, le grec et le latin à tel point qu’il a pu plus tard gagner sa vie en traduisant (car il était l’un des étudiants les plus pauvres). À l’âge de 20 ans, il a commencé à étudier la médecine à l’Université de Leizpig. Il poursuit ensuite ses études à Vienne pendant deux ans au même endroit que le célèbre docteur Von Quarin. Il fait la connaissance du baron Samuel Von Brukenthal qui l’engage comme médecin de famille et bibliothécaire. Le franc-maçon Von Brukenthal l’a introduit dans une loge maçonnique où il a commencé à l’âge de 22 ans. Il a appris quelque chose sur le déisme (un enseignement qui dit que Dieu existe, qu’Il est la cause originelle du monde, mais qu’Il n’intervient pas dans le développement ultérieur du monde – le monde se développe selon ses propres lois – ndlr). Il termine ses études en rédigeant une thèse dans laquelle il mentionne pour la première fois le fondateur du soi-disant magnétisme animal, Anton Mesmer, personnage bien connu à cette époque. Après avoir terminé ses études, Hahnemann, déjà médecin, s’installe à Hettstedt, puis à Dassau, où il épouse Henriette Kuchler, la fille du pharmacien local. En raison d’échecs dans l’exercice de sa profession, il s’éloigne de plus en plus de la médecine. Cependant, son activité de traduction était passionnée. Lors de la traduction des articles pour Materia Medici du scientifique anglais Cullen, Hahnemann a critiqué la façon dont Cullen comprenait les effets de l’écorce de quinine. mais qu’Il n’intervient pas dans le développement ultérieur du monde – le monde se développe selon ses propres lois – ndlr). Il termine ses études en rédigeant une thèse dans laquelle il mentionne pour la première fois le fondateur du soi-disant magnétisme animal, Anton Mesmer, personnage bien connu à cette époque. Après avoir terminé ses études, Hahnemann, déjà médecin, s’installe à Hettstedt, puis à Dassau, où il épouse Henriette Kuchler, la fille du pharmacien local. En raison d’échecs dans l’exercice de sa profession, il s’éloigne de plus en plus de la médecine. Cependant, son activité de traduction était passionnée. Lors de la traduction des articles pour Materia Medici du scientifique anglais Cullen, Hahnemann a critiqué la façon dont Cullen comprenait les effets de l’écorce de quinine. mais qu’Il n’intervient pas dans le développement ultérieur du monde – le monde se développe selon ses propres lois – ndlr). Il termine ses études en rédigeant une thèse dans laquelle il mentionne pour la première fois le fondateur du soi-disant magnétisme animal, Anton Mesmer, personnage bien connu à cette époque. Après avoir terminé ses études, Hahnemann, déjà médecin, s’installe à Hettstedt, puis à Dassau, où il épouse Henriette Kuchler, la fille du pharmacien local. En raison d’échecs dans l’exercice de sa profession, il s’éloigne de plus en plus de la médecine. Cependant, son activité de traduction était passionnée. Lors de la traduction des articles pour Materia Medici du scientifique anglais Cullen, Hahnemann a critiqué la façon dont Cullen comprenait les effets de l’écorce de quinine.

Grâce à ses expériences, il est venu avec l’homéopathie. Dès lors, il a travaillé sans relâche sur des tâches de recherche pour définir les résultats du nouveau principe de guérison. En 1796, il publie son célèbre essai sur le nouveau principe de découverte des vertus curatives des substances médicinales et mentionne pour la première fois le principe homéopathique similia similibus curentur (comme guérit comme).

Immédiatement après, il y a eu une dispute entre les spécialistes de la médecine scolastique car ils ont catégoriquement rejeté cette méthode de traitement. Malgré sa grande aversion, Hahnemann fit un doctorat supérieur à l’université de Leipzig où il enseignait l’homéopathie depuis 1811. Parallèlement il était médecin généraliste et réussissait à guérir les gens de manière extraordinaire selon les témoignages de ses disciples. Dans son ouvrage “Organon thérapeutique” publié en 1810, il décrit l’origine et la manière de réaliser les principes de son traitement.

Samuel Hahnemann

Samuel Hahnemann, Fondateur de l’Homéopathie

À Leipzig, Hahnemann s’est retrouvé mêlé à une discussion sur les pharmaciens en raison de l’administration indépendante de médicaments à leurs patients. Interdit de fabriquer des médicaments, il se rendit à Kothen où il put exercer ses activités de médecine alternative sous la protection du duc. Ici, il a eu une période tranquille dans sa vie qu’il a consacrée au développement de l’homéopathie. Les articles du bulletin de l’empire allemand furent un grand moyen de diffusion de l’homéopathie. L’éditeur de ce bulletin était Rat Becker, un autre franc-maçon.

Malgré son âge avancé, Hahnemann a perfectionné son art de guérir. Il a également étendu le deuxième principe de l’homéopathie au-delà de la limite du mesurable, c’est-à-dire le principe de dynamisation ou d’autonomisation. A cette époque, il recommandait aux gens de ne pas prendre de médicaments mais de “sniffer juste un peu”. Déjà veuf à 80 ans, il épouse une peintre française de 35 ans, Mélanie d’Herville, et ils s’installent à Paris. Ici, ils ont formé un groupe d’homéopathie dans un centre extra-hospitalier. Il mourut le 2 juillet 1843.

Organon de l’art de guérir

En 1810, Hahnemann publie à Leipzig l’Organon of Rational Therapeutics. Plus tard, il a été traduit sous le titre d’Organon de l’art de guérir ou d’Organon de la médecine. Dans cet ouvrage, il a laissé incarner les fondements de la philosophie et de la méthodologie du traitement homéopathique. Dans le prologue de sa sixième édition, il critique la médecine allopathique de l’époque, et propose un nouvel art de soigner – l’homéopathie – c’est-à-dire la méthode qu’il a inventée. Il l’a défini comme une méthode de traitement complètement différente des méthodes allopathiques. Il a affirmé que les maladies étaient causées simplement par un trouble de l’énergie spirituelle qui réactive le corps humain. L’utilisation du bon remède homéopathique peut provoquer un changement dynamique et spirituel et réajuster l’état du patient. Il a administré de petites doses de ses médicaments à ses patients. Il a affirmé que la vieille école, la médecine classique est à l’opposé de l’homéopathie, de la même manière que la nuit s’oppose au jour.

Hahnemann a critiqué les principes de la médecine allopathique parce qu’elle essaie de trouver les causes de la maladie et donc d’éliminer sa cause. Cependant, il a affirmé que la plupart des maladies avaient une origine spirituelle; par conséquent, sa cause ne pouvait pas être connue par les sens humains. Il a insisté sur le fait que les causes des maladies n’étaient pas de nature matérielle. Il considérait même que les observations faites par les anatomistes, les pathologistes et les psychologues étaient toutes l’œuvre de la simple imagination. Il a insisté à plusieurs reprises sur le fait que les causes des maladies n’étaient pas de nature matérielle. Il ne croyait pas au transfert matériel d’une infection, par exemple à une plaie ou à la peau. Il pensait que les opinions sur l’origine et l’essence des maladies étaient incorrectes. Il croyait que la maladie dans l’organisme humain était causée et entretenue uniquement par l’énergie dynamique spirituelle. Hahnemann faisait référence à la sagesse et au bon Créateur qui lui ont permis de découvrir cet art de soigner l’homéopathie. Il pourrait sembler qu’il était un chrétien croyant. Mais quelles sources théologiques se cachent derrière tout cela ?

Si Hahnemann professait le christianisme, alors nous pourrions chercher une justification pour ses théories spirituelles dans la Parole de Dieu, dans les Écritures. Cependant, la vérité est au contraire. Hahnemann a rejeté les bases de l’Evangile, y compris Jésus-Christ. Dans sa lettre à son disciple Stapf (Brief an Stapf, Kothen 1830), il écrit :

« Je considère le fait que nous lisons Confucius aujourd’hui comme un signe important de notre époque. Bientôt je l’embrasserai dans le royaume des âmes heureuses. J’embrasserai le bienfaiteur de l’humanité qui nous guidait sur le droit chemin vers la sagesse et vers Dieu, six siècles et demi avant le rêveur.

Según esas afirmaciones de mal gusto de Hahnemann, ese soñador fue Jesús de Nazaret quien aparentemente no llevó a Hahnemann por el camino recto de la sabiduría, y fue quién quiso luchar al lado de los pecadores y publicanos por el arduo camino del Reino de Dios en la terre. Cet homme de douleur, qui a parlé au brigand sur la croix, est inacceptable pour Hahnemann. C’est en fait une insulte pour ceux qui aiment la sagesse ésotérique (A. Fritsche, “Hahanemann – Die Idee der Homeopatie”, “VI édition, p. 264).

La passion de Hahnemann pour la franc-maçonnerie

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Il y a un fait tragique et inaliénable évident : Hahnemann il a construit sa connaissance selon la religion naturelle qui était répandue à cette époque.De sa jeunesse jusqu’à sa mort, il fut un fidèle adepte du déisme susmentionné. Son travail considérable (articles et manuscrits) ainsi que son affiliation précoce à une loge maçonnique révèlent son attitude spirituelle authentique.

Quelle est l’opinion actuelle sur l’Organon ? Aujourd’hui encore, l’homéopathie est pratiquée sur les mêmes principes qu’au temps d’Hahnemann. Les adeptes de cette méthode pensent que leurs opinions sont toujours vraies. Cependant, presque tous évitent les mots métaphysiques de Hahnemann et oublient que sans les idées spirituelles de son fondateur, le fonctionnement de l’homéopathie est incompréhensible. Ils suppriment les explications originales basées sur le spirituel et les remplacent par de nouveaux termes “scientifiques”. Jusqu’à présent, près de deux cents ans plus tard, aucune preuve naturelle ou scientifique basée sur des résultats de recherche n’a été démontrée pour expliquer les principes de base de l’homéopathie.

Essais cliniques et enregistrement de médicaments homéopathiques

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Aucun des essais cliniques soigneusement conçus n’a réussi à tester de manière fiable l’efficacité des médicaments homéopathiques. Dans la prestigieuse revue médicale Lancet (vol 344 – 1994), le Dr Reily, homéopathe, a présenté une étude sur l’efficacité des médicaments homéopathiques dans le traitement des rhumes allergiques. Il a affirmé que les médicaments homéopathiques étaient plus efficaces que le placebo. Cependant, dans le numéro suivant de cette revue (vol. 345 -1995), un article a été publié indiquant que cet essai comportait des erreurs importantes qui pourraient complètement fausser ses résultats.

En 2002, le British Medical Journal (vol. 324) a publié un essai clinique randomisé contrôlé en double aveugle par Lewis et al : L’utilisation des puissances ultramoléculaires des allergènes pour traiter les personnes asthmatiques allergiques aux acariens. Deux cent quarante-deux asthmatiques ayant eu une réaction positive aux acariens ont participé à l’essai. Cependant, aucune différence n’a été établie entre les résultats d’un groupe utilisant des placebos et un autre utilisant des médicaments homéopathiques.

En 2003, le British Journal Clinical Pharmacology a publié une étude de Brien, Lewith et Bryant sous le titre : L’homéopathie ultramoléculaire n’a pas d’effets cliniques observables. Il s’agit d’un essai en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo de Belladonna 30C. L’objectif de l’essai était d’établir si la dilution de Belladonna 30C diffère dans ses effets du placebo. Cependant, les résultats n’ont pas confirmé de différence significative entre les deux groupes examinés. Au cours de l’essai, 37 effets indésirables ont été enregistrés, dont deux graves – un mal d’oreille sévère qui pourrait être lié à l’utilisation du médicament homéopathique Belladonna.

Je tiens à souligner que les expériences ci-dessus ont été publiées dans des revues étrangères qui ne sont pas facilement accessibles aux médecins dans leur pratique habituelle. Je n’ai trouvé aucun essai clinique dans les revues médicales slovaques. Dans les travaux de Lullman Pharmacology and Toxicology (Grada 2002) on peut lire :
« Un groupe d’experts de la Commission européenne a décidé en 1996 que les médicaments homéopathiques devaient être soumis aux mêmes conditions de test que celles utilisées en médecine scientifique et que leur efficacité et leur innocuité devaient être testées dans les mêmes conditions (études cliniques contrôlées). Cependant, selon le point de vue actuel de nos autorités, le “succès” de certaines méthodes d’importance périphérique (à laquelle appartient l’homéopathie) ne peut être jugé que par le personnel exécutant la méthode respective. C’est un contre-argument qui contredit toute méthode scientifique critique.”

Par conséquent, les médicaments homéopathiques (en apparence considérés comme des médicaments) échouent dans leur attribut fondamental, c’est-à-dire leur efficacité prouvée. Dans les pays de l’Union européenne, les médicaments homéopathiques sont enregistrés même sans une telle efficacité. A l’inverse, dans les pays où l’efficacité doit être prouvée lors de la procédure d’enregistrement (par exemple la Norvège), il n’y a pas de médicaments homéopathiques enregistrés. En Slovaquie, les médicaments homéopathiques ont été enregistrés de 1991 à 1993 à l’Institut de recherche sur les médicaments et sont généralement disponibles en pharmacie. Son efficacité est jugée par l’homéopathe de service….

Point de vue des sociétés médicales professionnelles

Le conseil médical permanent de la Communauté européenne (qui regroupe les organisations médicales des pays de l’UE) classe l’hémopathie comme une méthode dont les principes ne sont pas scientifiquement justifiés. A Belgirate (Italie) en 1992, des dirigeants de sociétés pharmaceutiques européennes avaient une vision négative de l’homéopathie. Sur la base de l’analyse des principes homéopathiques et des études cliniques, de nombreux professionnels des entreprises médicales n’ont pas accepté l’homéopathie comme une méthode amateur déraisonnable. La Société homéopathique slovaque n’appartient pas aux sociétés médicales expertes. L’homéopathie en Slovaquie ne peut être pratiquée qu’en tant que « pratique de guérison ».

conclusion

Lorsque j’ai participé aux stages de formation en homéopathie, je n’étais pas tenu d’avoir un diplôme ou un diplôme de médecine. L’homéopathie n’est pas une discipline médicale d’étude et n’est donc pas couverte à l’université. Cette cure n’est pas une cure lege artis (selon les recommandations des méthodes scientifiques). Si les médecins ne tiennent pas compte des méthodes de guérison scientifiquement recommandées et prescrivent un traitement homéopathique, ils pourraient être poursuivis pour cela. La Société slovaque d’homéopathie accepte officiellement les médecins et les pharmaciens, mais uniquement pour le fait qu’elle souhaite s’établir dans le secteur médical. Mais jusqu’à présent, il n’a pas atteint son objectif (à cause de sa méthode non scientifique).

Je fais cette contribution parce que je voulais souligner l’essence spirituelle cachée de l’homéopathie. Beaucoup de médecins n’en ont aucune idée. Diverses formulations pseudoscientifiques sont utilisées dans les cours de formation : énergie vitale, information, etc. Les médecins qui étudient en profondeur l’homéopathie commencent par pratiquer la méthode EAV, la médecine chinoise, etc. Ils peuvent tomber dans les pièges de l’occulte. Leurs points de vue commencent peu à peu à changer, et il n’est pas facile de s’en affranchir…

SOURCE  :  https://450.fm/2023/02/07/un-medecin-et-ancien-homeopathe-revele-la-passion-de-s-hahnemann-pour-la-franc-maconnerie-du-pere-de-lhomeopathie/

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Si Versailles (maçonnique) m’était conté 19 janvier, 2023

Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaire

Si Versailles (maçonnique) m’était conté

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Il est des légendes tenaces qui résistent à la vérité historique. L’une d’entre elles est celle qui voudrait faire croire que la royauté a été mise à bas par la Franc-maçonnerie, qu’elle a préparé et fomenté l’état républicain par l’organisation d’un complot ourdi dans ses Loges et qu’elle a donné à la République la devise « Liberté-Egalité-Fraternité ». 

Puisque nous somme à Versailles, commençons par chercher à savoir ce qu’est réellement cette mystérieuse Franc-maçonnerie dont on parle tant autour du roi Louis XV, le Bien-aimé, dont on dit qu’elle fourmille de membres autour de la personne royale et dont le roi, ce qui se dit en le chuchotant de bouche à oreille, en ferait même partie !

Parmi les nouvelles formes de comportement social, dont les célèbres « salons » furent la plus connue, apparaît en France au début du XVIIIe siècle une société de sociabilité étrange, celle des Frey Maçons ou Francs-maçons , comme il se dit le plus souvent. Elle serait venue des terres d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande.

Et l’on dit que là-bas des membres éminents de la famille royale en feraient partie ! On ne sait pas encore grand-chose d’elle quand les premières loges se forment en France vers 1725.

On avait entendu dire, qu’il y a une cinquantaine d’années, des militaires des régiments écossais et irlandais se réunissaient dans des réunions très secrètes, appelées « Loges » ; et qu’ils y pratiquaient des cérémonies très mystérieuses.

Mais on ne savait rien de ces réunions. Ils étaient venus renforcer la garde dite « écossaise » du Roy Soleil, avec le roi d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse, Jacques II Stuart, déchu de son trône, en 1688, exilé en France à Saint-Germain-en-Laye et désireux de le reconquérir.

Mais le roi déchu Jacques II était mort en 1701 après une nouvelle défaite de ses partisans sur le sol anglais ; son propre fils, le prince Charles-Edouard, dit « Bonnie », allait quitter la France en 1748 avec ses régiments après sa défaite définitive dans les marais de Colluden, en Ecosse, le 16 avril 1746. Ce que l’on commence à savoir de cette société anglaise, c’est qu’elle a pour membres des gens de classe sociales élevées ; pas d’ouvriers, de petits bourgeois ni d’artisans. Bizarre cette société : ritualiste (elle a des cérémonies étranges, on dit que ses membres se revêtent de tabliers baroques et s’appellent entre eux « Frères » et « initiés »), très attachée à la hiérarchie mais pas à celle de l’ordre social ; on dit que ses Loges évoquent et exaltent les vertus et les mérites civiques, l’égalité entre les hommes, ou … du moins, entre ses membres, et exhortent les Frères à s’élever à la morale, à la spiritualité et à la philosophie !

Le bon Roy chrétien ferait-il partie de cette société, certes brillante mais mystérieuse par les secrets qu’elle impose à ses membres ? Eh bien oui, le roi Louis XV est initié en 1745. Peut-être, dit-on, sous l’influence toute récente de la belle Mme de Pompadour dont la curiosité était piquée par cette société de gens bien et peut-être en piquait-elle aussi pour certains de ces beaux gens de bien ! Pour se faire recevoir de Franc-maçon, le bon Roy a attendu la mort du cardinal de Fleury, en 1743, car il tenait cette « cabale » en méfiance du fait de son origine anglaise et de la présence de protestants dans ses Loges qui côtoient les bons sujets catholiques, misère ! Ce que l’on sait, de source sûre, c’est que la Loge de Louis XV, existe bien dans le château de Versailles et qu’elle s’appelle « La Loge des Petits Appartements du Roy » ou, en abrégé « La Loge de la Chambre du Roy ». 

Elle a été créée le 20 octobre 1745, peut-être pour la réception du Roy. Ce n’est pas tout, il y aussi dans le palais, une autre Loge « La Loge du Roy » ou « Loge Royale », à ne pas confondre avec « la Loge de la Chambre du Roy ».

Et elle aurait même été créée avant 1739, donc avant celle de la « Chambre du Roy » pour permettre à ses proches de pratiquer ce que l’on appelle aussi « l’Art Royal ».

C’est beau ! C’est dire si la Franc-maçonnerie a droit de présence auprès du Roy et jouit naturellement de ses faveurs ! Et qu’y trouve-t-on dans cette Loge ? Les plus grands noms de cette époque et tous très proches du Roy, les ducs de Richelieu et d’Antin, le comte de Noailles, le maréchal de Saxe, les princes de Tingry et de Soubise, ainsi que, il se dit, les ducs du Croÿ et de Luynes, et tant d’autres célébrités encore. Et ce n’est pas tout ! Trois autres Loges se constituent à la Cour pour des Grands de la Cour ; elles portent les noms de « La Militaire des Trois Frères Unis », le 7 septembre 1775, « Le Patriotisme », 17 février 1780 et « La Concorde », le 17 janvier 1782.

En dehors de ces Loges du Château, Versailles bourgeonne de Loges en ville. On en comptait dix avant la révolution. Citons, dans l’ordre chronologique de leur création, celles qui y furent en activité avant la Révolution et dont les noms évoquent de manière si touchante leurs quartier de réunion, leurs buts ou leurs références historiques ou spirituelle : la Loge « La Parfaite Union », fondée en la bonne ville de Versailles, un 24 juin 1747, jour de la fête de Saint-Jean Baptiste, par maître Collandières, tailleur du Roy ;

Une Loge bien connue de plusieurs de nos Frères, « Saint-Louis des Croisades », constituée le 17 ou le 27 juin 1758, en faveur d’un certain Danthiau probablement Louis Danthiau, horloger, dont une pendule était placée dans les appartements intérieurs du Roy, et dont la particularité était que la différence de dilatation de l’acier et du cuivre dont elle était composée la faisait se hausser et baisser une lentille, le balancier pouvant ainsi être utilisé comme thermomètre naturel ;

 la Loge « Saint-Jean et Saint-Philippe », fondée le 1er mai 1759, par un certain Crosnier, marchand de bois ; la Loge « Saint Nicolas », créée le 8 octobre 1759 par Jean-François Etienne Bressier duquel on sait pas grand-chose ; la Loge « Saint-Louis-Saint Jean des Frères Réunis », constituée le 20 janvier 1766 en faveur de Jean-Baptiste Arnaud, peut-être le magistrat à la cour d’Aix, venu à Versailles avant la Révolution ;

la Loge « Militaire Écossaise du Génie », fondé elle aussi un 24 juin, celui de 1766, par un certain Etienne-Nicolas Calon, ingénieur des camps et armées du Roi, dont le nom pourrait indiquer qu’elle avait dans ses rangs des militaires écossais ou irlandais (on les appelait alors aussi « écossais »), venus avec le roi Jacques II Stuart se réfugier dans le bon royaume de France, du temps du roi Louis XIV, pour repartir à la reconquête de son trône perdu ;

la Loge « Saint-Jean de la Concorde », constituée en mars 1768, par Jean Bobigny, architecte au baillage de Versailles ; la Loge « Saint-Jean de la Réunion », constituée le 14 février 1782 pour un certain Leleu ; la Loge « Saint-Jean de Mars et Bellone », constituée le 7 juillet 1783, par Maxime du Perrier, maçon de Versailles, inspecteur des « frotteurs » du Château, de son état ; la Loge « Saint-Jean du Parfait Accord », constituée le 9 février 1784 par Joseph-Charles Martigue, agent des troupes suisses et commis de la Surintendance.

Au citer de ces quinze Loges, dont la plupart disparurent dans la tourmente révolutionnaire … avec leurs membres (il y en aura encore beaucoup d’autres créées à partir du XIXe siècle), il est aisé de constater que Versailles fut, avant la Révolution, un foyer actif de Franc-maçonnerie et que cette société avait plus que simple droit de cité dans la ville royale. 

Et après Louis XV ? Eh bien, tous les rois de France, pour ne parler que d’eux, puisque nous sommes à Versailles, jusqu’au dernier, furent membres de l’honorable société des Francs-maçons ! Les Bourbons Louis XVI, Louis XVII, reçu comme « louveteau », c’est-à-dire fils de Franc-maçon, le comte de Provence, futur Louis XVIII, initié en 1784, en même temps que son Frère, le comte d’Artois, futur Charles X, Louis-Philippe d’Orléans.

On pense que la Loge dite « Militaire des Trois Frères », prit le nom de « Loge des Trois Frères Unis », après la Révolution, pour remémorer qu’elle réunissait ces trois frères Bourbons de sang et Frères en Maçonnerie. Et puisqu’on parle de sang et de Révolution, la vérité oblige à dire que les Loges furent interdites et les Maçons cruellement persécutés, bien que les Loges aient eu plus de rapports avec la vie morale, spirituelle, sociale ou intellectuelle qu’avec l’action politique.

Ce fut le cas en particulier sous la sinistre Convention de 1793 et cela même avant son régime de la Terreur.

Les gardes suisses de la Maison Militaire du Roi, dont de très nombreux d’entre eux étaient Francs-maçons et avaient une Loge appelée « Guillaume Tell », furent massacrés le 10 août 1792, aux Tuileries et dans les rues adjacentes où ils furent systématiquement pourchassés et taillés en pièces sur place, les survivants furent tués lors des massacres de septembre et le reste, guillotiné ; leur Loge « Guillaume Tell », réveillée après la Terreur sous le nom de « Centre des Amis », si familière à nos Frères, fut dévastée ; les Loges s’endormirent quand elles ne furent pas détruites physiquement et matériellement.

Le nombre de Frères qui furent décapités, dont le Roy Louis XVI et son cousin Philippe d’Orléans, Grand Maître de la Franc-maçonnerie française, royalistes ou simplement parce qu’ils étaient Francs-maçons, fut très considérable. C’est pourquoi, la légende des Loges organisatrices du complot contre la monarchie, remplies d’idéologues impitoyables et de républicains révolutionnaires assoiffés de sang, ne tient pas.

Quant à la devise de la République, c’est la sienne ! De simple « Liberté-Egalité » en 1789, elle fut complétée par « Fraternité », apparue sur les drapeaux des fédérés lors de la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790. Elle ne doit donc aucunement son origine à la Franc-maçonnerie, comme on le prétend souvent. 

Aujourd’hui, les Francs-maçons de Versailles sont fiers de porter en eux ce riche patrimoine historique et maçonnique ; et, si l’on appelle parfois « Art Royal » la Franc-maçonnerie, nous autres comprenons et assumons ce que cela veut dire, quelles que soient nos opinions politiques, mais simplement comme hommes respectueux d’un noble héritage, même s’il fut tragique.

A Versailles, Samedi 10ème du IIIème mois de l’an 6014 (V. L.), 10 mai An de Grâce 2014.

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LE MYTHE DU BREVET MAÇONNIQUE 8 janvier, 2023

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

LE MYTHE DU BREVET MAÇONNIQUE


L’un des sujets les plus fréquents de contentieux et de procès divers, notamment au sein de la franc-maçonnerie française, est la question des brevets. On a vu, maintes fois, des Obédiences ou Juridictions de Degrés Supérieurs récemment créées – par division ou par essaimage » – à l’initiative de membres « régulièrement » initiés dans les divers degrés que ces structures qu’elles prétendaient contrôler de manière indépendante, se mettent en quête, souvent douloureux et tumultueux, du « brevet » qui seul, selon eux, et selon d’autres, pouvait légitimer leur travail.

LE MYTHE DU BREVET MAÇONNIQUE – Publié  par Victor Guerra Garcia sur son blog LA FRANC-MAÇONNERIE DU XXI SIÈCLE– Blog dédié à la réflexion maçonnique dans une perspective critique

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 Le sujet n’est pas nouveau et a donné lieu à certains des épisodes les plus pittoresques de l’histoire de la franc-maçonnerie, bien que parfois aussi les événements les plus déchirants, qui incluent la France, mais se produisent également sous d’autres latitudes.

  Cependant, un rapide rappel historique éclaire d’emblée cette question, sur laquelle je voudrais donner ici quelques indications, en plus d’autres considérations que je me réserve de compléter de manière beaucoup plus approfondie dans un livre paru il y a quelque temps : MÉMOIRE ET AVENIR.

 Qu’est-ce qu’un brevet ?

D’où vient cette idée qu’un document appelé Patent « Warrant » – en anglais – est indispensable pour que l’œuvre maçonnique soit parfaitement indiscutable, du moins devant la loi, sinon dans les faits ?

 Il faudrait ici se référer à toute l’histoire de la notion juridique sur la notion de « brevet », car c’est de là que tout vient.

 Dans le droit ancien, une lettre patente  (Letters Patent) était un acte public (lat. patère : « être ouvert ») par lequel le roi conférait un droit, un statut ou un privilège à ceux qui dépendaient de son autorité. Ce document s’opposait à la Lettre fermée ou en français à la lettre de cachet (scellée !) qui n’était adressée qu’à son destinataire, et pas forcément pour l’emprisonner !

 Comme vous l’aurez compris, le brevet était un instrument juridique par lequel une autorité civile permettait à une personne, un groupe de personnes ou une institution d’exercer une certaine activité, le bénéficiaire reconnaissant d’autre part la suprématie du brevet – et admettant , le cas échéant nécessaire, qu’il peut aussi décider de le retirer : on le voit, il ne s’agit que d’une procédure de soumission politique…

 Le brevet maçonnique

Quand le brevet est-il apparu en franc-maçonnerie ? Une fois de plus, et comme à maintes reprises, c’est en Angleterre que tout a commencé.

 À partir de 1721 et avec l’arrivée du premier noble comme Grand Maître de la Grande Loge de Londres, Jean 2e duc de Montagu, les loges étaient presque toujours dirigées par un haut aristocrate. La Grande Loge, soucieuse d’asseoir son autorité, qui reposait sur des bases traditionnelles, du moins pour les moins faibles, inventa en même temps la notion de « régularité », qui signifiait alors simplement : « être sous une autorité connue dont les règlements sont suivie ». , et le brevet en était la manifestation officielle. [1]

 Ces mêmes coutumes et usages ont été suivis en France dès que la Grande Loge a commencé son voyage, bien plus tard, et non sans peine, elle a commencé à vouloir imposer son autorité aux loges du royaume.

 En tout cas, le point le plus intéressant était que justement cette délivrance de brevets donnait lieu au paiement d’une chancellerie…

 Aujourd’hui, toutes les loges anglaises ont des brevets… sauf ceux qui dérivent des quatre loges considérées comme fondatrices en 1717 (il n’en reste que trois), dont on dit qu’elles datent de temps immémoriaux !

 La saga des faux brevets et les documents fondateurs apocryphes

On pourrait écrire un roman sur les brevets ornés par les fondateurs d’Obédiences ou de rites, avec l’idée de tenter d’établir – souvent contre toute évidence – qu’ils n’avaient rien inventé mais ne faisaient que transmettre « purement et simplement, une ancienne tradition ». dont ils avaient « régulièrement » reçu le dépôt, comme le montre précisément le « brevet », c’est-à-dire la « preuve publique » rapidement démontrée.

 Après tout, l’exemple est venu d’en haut et de loin, c’est-à-dire qu’il a été établi sur les fondations sur lesquelles la Grande Loge de Londres a été établie en 1717 (ou plus précisément vers 1721, prétendant remonter à 1717), du moins selon à Anderson. , en fait, il n’avait été que « réveillé », bien que ses Constitutions soient le résultat d’une refonte et dotées d’un plan et, surtout, d’un contenu complètement nouveau au moins en 1723, étant le dernier maillon de la longue chaîne de textes connus sous le nom de Old Charges, dont l’origine s’est perdue dans la nuit des temps : George Payne, réputé avoir été Grand Maître en 1720, n’avait-il pas montré le Manuscrit Cooke , datant d’environ 1420 ? Cela n’en valait-il pas la peine dans le cadre du « dépôt de fondation »

 Vient ensuite la longue liste des documents qui plus tard – bien qu’ils soient tous de faux manifestes, et parfois de manière éhontée, ou simplement des documents grossièrement altérés – ont servi de base et de justification originelle à de vénérables institutions ou rites d’aujourd’hui, assurant jalousement que rien ne devrait être fait ! sans brevet délivré, bien sûr par celui qui l’exprime ainsi !

 Je vous présente ici une liste non exhaustive, mais suffisante pour donner une idée :

 Le brevet Gerbier , réputé depuis 1721, apparu en 1785, est un faux manifeste comme Thory le pensait et l’affirmait déjà au début du 19ème siècle, cependant, le Chapitre du Dr Gerbier qui s’appuyait sur ce prétendu brevet en était pourtant un co-fondateur du Grand Chapitre Général du Grand Orient de France !

 Le brevet de Martinès de Pasqually , daté de 1738, prétendument attribué par Charles Stuard, et qu’il exposa très tôt dans sa carrière pour ouvrir les portes des loges et imposer son Rite, qui devait avoir une influence décisive sur le RER, est d’une absolue invraisemblance, tant dans sa forme que dans son contenu.

 Le brevet Morin (1761) Il existait, mais les pouvoirs attribués à son bénéficiaire furent révoqués cinq ans plus tard par l’autorité qui l’avait délivré, ce qui ne l’empêcha pas d’être l’un des documents fondateurs de ce qui allait devenir, après les aventures improbables , dans la REAA.

 Les Grandes Constitutions, dites Grandes Constitutions de 1786, absurdement attribuées à Frédéric de Prusse, texte de référence de l’autorité de la REAA, sont un faux grossier inspiré d’un texte émis par la Grande Loge de France en 1763, scandaleusement plagié.

 L’aventure se poursuit à l’époque contemporaine. Ainsi, nos amis anglais, si exigeants en matière de « régularité », c’est-à-dire dans le respect des règles qui sont les leurs, et pas les autres, n’ont cessé de créer purement et simplement de nouveaux systèmes Side Degree qui, au 20ème siècle, nous appelons les diplômes supérieurs

 Et ceci pour ne citer que quelques notables, nous avons l’August Order of Light, créé en 1902, l’Ordre maçonnique des précepteurs de pèlerins en 1984, l’Ordre commémoratif de Saint Thomas d’Acre en 1998 et l’Ordre maçonnique d’Athelstan en 2005.

 Ces créations sont clairement des créations contemporaines, au demeurant très intéressantes et très intelligemment construites, et donc dépourvues de « brevets immémoriaux », leurs auteurs ont néanmoins ressenti le besoin de revendiquer, également, un « document fondateur », même de manière très vague et indirecte, par exemple, en mentionnant les « archives anciennes » de ceux qui auraient fait la découverte providentielle.

 Cependant, ces organisations ont été reconnues par la GLUA comme d’authentiques « Corps maçonniques » – car dans ce pays, ce sont elles qui donnent aux tribunaux le droit d’exister « régulièrement » – et, par exemple, on compte actuellement environ 5000 membres dans le « Tribunaux » (Cours) de l’Ordre d’Athelstan…

Le brevet maçonnique aujourd’hui en France

Le « brevet » en France, disons-le crûment, est souvent devenu un instrument pour gérer l’influence politique et le pouvoir affiché par une Obédience ou juridiction sur toutes les autres.

Cependant, en plus de toutes les considérations historiques évoquées plus haut, et qui relativisent largement la notion de brevet en franc-maçonnerie, certains cas conduisent tout simplement à différentes absurdités : par exemple, lorsqu’on demande – comme cela a été fait avec moi à plusieurs reprises, en les diverses responsabilités maçonniques que j’exerce ou ai exercées – un « Brevet d’émulation »

Ne semble-t-on pas mesurer à quel point une telle demande est grotesque ? D’abord parce que, à proprement parler, seul l’Emulation lodge à Londres pouvait le faire… et ils ne l’ont jamais fait. Cela lui attribue un « label », qui reconnaît en quelque sorte que telle ou telle loge suit le rituel défini par elle, mais si une loge, au sein de la GLUA, décide de travailler « Émulation avec quelques altérations » ( « Émulation avec quelques altérations »)   ou tout autre travail (travail) , bien sûr vous recevrez un brevet de la GLUA pour travailler les Degrés de Métier , c’est-à-dire les trois degrés de la Profession) sous son autorité, mais certainement pas le brevet d’un Rite – cette Emulation est pas pas du tout, au sens français du mot « Rite »

 Dès lors, de quel droit, en France, une quelconque autorité maçonnique attribuerait-elle un « Brevet d’émulation » ?

Mais allons plus loin. Lorsque René Guilly- (alias Désaguliers) et ses compagnons de route, en 1968, créent la LNF (Loge Nationale Française) rétablissant ainsi le Rite Traditionnel Français (RFT) selon les formes du XVIIIème siècle ; On peut se demander s’ils ont ressenti le besoin de déposer une demande de brevet GODF, qui n’aurait sans doute pas été accordée à cette époque, surtout pour une forme de Rite Français qu’ils n’avaient pas pratiquée depuis longtemps, et qui curieusement ira plus tard contre ses principes et pratiques les mieux établis, du GOdF.

Fallait-il donc que les Frères de la LNF soient interdits de leur refondation héroïque ?

Enfin, on pourrait étendre l’observation à tous les Rites : si les Frères – ou les Sœurs, évidemment – ​​ayant été reçus dans un ou plusieurs degrés d’un Rite, rappelant que, pour diverses raisons, ils ne peuvent plus les pratiquer dans le cadre d’une Obédience ou d’une Juridiction déterminée, ils décident de s’en débarrasser et de refonder une nouvelle structure, plus à leur avis, à tort ou à raison, selon les définitions originelles, une telle matière doit-elle être interdite car personne ne leur donnera de Brevet ?

C’est alors admettre que tout titulaire d’un brevet « reconnu », mais par qui ? – dont les origines lointaines sont souvent infiniment douteuses ou obscures. Peuvent-ils décider que désormais il faudra passer par là pour en obtenir un à l’avenir ? On voit vite à quelles conséquences absurdes ce type de raisonnement nous amène…

Laissant de côté certains aventuriers maçonniques contemporains, qui dans le droit commun seraient appelés des escrocs , puisqu’ils vendent à bon prix des brevets « indiscutables », mais lorsqu’une juridiction bien établie l’exige, reconnaître une nouvelle structure maçonnique qui souhaite pratiquer un rite qu’il prétend détenir, obtenir un brevet dessus et stipuler que le nouveau titulaire ne pourra le concéder à d’autres, ce qui n’a plus rien à voir avec la « régularité initiatique » et relève simplement de la volonté de puissance et de l’arrogance politique.

J’entends tout de suite l’argument qu’on peut opposer à cette vision des choses : « Mais alors, désormais, tout le monde peut faire n’importe quoi et le transmettre à n’importe qui, sans brevet ?! »

On peut y répondre de plusieurs manières : Premièrement, et pour commencer avec le sourire, quand on pose un regard un peu distant sur les us et coutumes du paysage maçonnique français, on se demande souvent si on ne fait pas déjà un peu de rien. Discret et protégé par d’innombrables brevets !

Alors, et plus sérieusement, ce n’est pas ce que j’ai dit, mais je le maintiens d’un point de vue traditionnel, au sens presque guénonien du terme, une fois n’est pas coutume – un groupe de Frères et de Sœurs qui ont été reçus dans un certaine mesure dans des structures généralement considérées historiquement fondées pour la communiquer, sont légitimes pour la transmettre à leur tour, avec ou sans brevet.

Et si demain ils décidaient de fonder un nouveau Rite et de créer de nouveaux grades, comme cela s’est fait, surtout en France, tout au long du XVIIIe siècle et comme les Anglais l’ont toujours fait et continuent de le faire aujourd’hui. – nous pourrons les reconnaître ou non, admettre leur existence ou non, mais nous n’aurons pas à leur demander de détenir un quelconque brevet pour légitimer leur action – ni même leur demander de reprendre leur création si nous le souhaitons (sauf s’ils l’ont déposée auprès de INPI!).

Enfin, la liberté n’exclut évidemment ni la rigueur ni la raison. Ce n’est pas parce que vous pouvez tout faire que vous devez tout faire. Il faut toujours s’efforcer de faire preuve de discernement et de bon sens dans toutes ses actions : ce sont malheureusement des qualités qui manquent souvent à la franc-maçonnerie.

Le brevet a été introduit dans l’univers maçonnique dans le but de contrôler les actions des autres. Or, la possession d’un brevet dans ce domaine n’offre que de faibles garanties, mais en tout cas elle n’a pas d’autre finalité. Si par contre on considère comme un critère d’authenticité traditionnelle, de « légitimité spirituelle » de pratiquer tel ou tel degré de franc-maçonnerie, alors on se trompe de sujet et on se trompe complètement.

Tous ceux qui, souvent avec génie, ont créé l’essentiel des grades qui composent notre univers maçonnique entre 1725 et 1760, au-dessus des grades d’apprenti et de boursier, l’ont fait sans autorisation ni brevet. Leur travail est le patrimoine commun et le patrimoine indivisible de tous les francs-maçons de bonne volonté, même si certains jugent utile de s’octroyer des brevets de légitimité exclusive.

Ce qui garantit la pratique la plus juste de la franc-maçonnerie, ce ne sont pas les brevets. C’est la sincérité, l’esprit de vérité, l’humilité, le travail persévérant et l’étude attentive et sérieuse de l’immense et passionnant patrimoine symbolique et rituel accumulé par les francs-maçons depuis trois siècles.

« C’est par mes œuvres que je montrerai ma foi. » Jacques, 2, 18 ans.

Tout un programme.

Jean-Pierre Duhal   5ème Ordre, Chevalier de la Sagesse, 9ème et dernier Degré du Rite Français des Modernes, Souverain Grand Inspecteur Général, 33ème du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Fondateur du Sublime Conseil « Provence et Fidélité », Membre Fondateur du Cinquième Ordre et Ancien Très Sage et Parfait Grand Vénérable de la Chambre d’Administration du Grand Chapitre Général du Grand Orient de France. Membre de l’Académie Internationale du Cinquième Ordre de l’Union Maçonnique Universelle du Rite Moderne.

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ETRE FRANC MACON OU NE PLUS L’ETRE…. 15 décembre, 2022

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ETRE FRANC MACON OU NE PLUS L’ETRE….

 

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J’ai longtemps hésité à écrire cet article fleuve !
Je m’y résous dans le mesure où toute expérience est bonne à partager, pour autant qu’elle soit le reflet d’un vécu, exposé de manière sincère, réfléchie et non malveillante vis à vis de personnes qui pensent différemment.

Oui, j’ai été Franc Maçon.

De la manière la plus simple qu’il soit, je vous raconte comment c’est arrivé.

Un jour, une connaissance avec lequel j’avais lié d’amitié m’interpelle, se révélant comme étant lui-même Franc Maçon.
Appelons le « Jean » : il me dit en résumé : « J’apprécie beaucoup ton regard sur le monde qui t’entoure : je pense que tu es un Franc Maçon qui s’ignore »

J’écoutai ce qu’il avait à me dire…ou me proposer.

De mon côté, il est vrai, j’avais (et ai toujours) une soif de dialogue ouvert sur toutes les questions qui concernent notre existence et nos relations aux autres.
J’écoutai ce qu’il avait à me dire, sans aucun à priori, ni pour, ni contre.

Je me contentai ensuite de lui témoigner mon intérêt, sous réserve que

J’écoutai Jean pendant un très long moment, qui se termina par sa proposition d’être mon « parrain » si je décidais de franchir le pas de ma candidature à envoyer, par son intermédiaire, au « Président » de sa Loge, faisant elle-même partie du GODF
(Grand orient de France)

Je pris longuement le temps de la réflexion, avant de lui répondre de manière positive.
Je revis Jean pour lui remettre ma lettre de candidature.
Il précisa que je serais contacté par différents « enquêteurs » pour trois rendez vous distincts en mon domicile…( pourquoi pas ?)

Quelque deux mois plus tard, je reçu la visite de 3 personnes, qui ne déclinèrent pas leur identité (par discrétion, disaient t’ils…) et qui m’interrogèrent, de manière fort courtoise sur :

Au bout de quelques mois encore, Jean m’informa que j’étais attendu tel jour, telle heure, à tel endroit…

Que de mystères !
Arrivé sur place, en bordure de ville, bâtisse aussi sombre que son quartier, je fus introduit dans une grande salle où l’on me pria d’attendre…

J’eus tout le temps de découvrir les lieux : grandes tables, chaises, bar/cuisine, tableaux, écriteaux divers…

Des bruits me parvenaient, laissant supposer qu’une réunion se passait aux étages supérieurs, auxquels on accédait par un grand escalier en marbre.

Après un certain temps, une personne, fort courtoise, m’invita à le suivre.
En haut des escaliers, il me mis un bandeau sur les yeux, et me pria à nouveau d’attendre : les brouhahas entendu précédemment avaient plus ou moins cessé.

N’y voyant rien, je fus introduit et guidé dans une salle, au centre de laquelle m’attendait un siège sans accoudoirs.

Différentes questions me furent posées, par différents intervenants, questions auxquelles je répondis franchement, et sans complaisance.

A la fin de cette curieuse audition, je fus congédié, et la même personne qui m’avait accueilli me ramena au rez de chaussée, dans cette salle qui, je l’apprendrai bien plus tard, s’appelle : « La Salle Humide ».

Durant mon trajet de retour, je me sentais perplexe, pris en tenaille entre ma curiosité d’en savoir plus, et tout ce mystérieux cérémonial qui n’était pas, je l’avoue, ma tasse de thé…

Quelques semaines plus tard, Jean me re-contacta, m’annonçant que ma candidature avait été retenue et que je serais « initié » à telle date.

Le terme « initiation » me rebutait à ce point que j’ai failli tout arrêter.

Initié à quoi ? pour apprendre quoi en dehors du monde dit « profane » ?

Mais bon, comme on dit en Languedoc-Roussillon, le vin était tiré, et il n’y avait plus …qu’à le boire …

 

Le jour J, retour à la même adresse, accueil par la même personne, qui me conduisit dans un « cabinet de réflexion » d’à peine plus de 1m x 1m, peint tout en noir, avec une bougie, un crâne humain, du sel, et que sais je encore.
Qu’étais je venu faire en cette galère !?

Au bout d’une demi heure, la même personne revint m’apporter un formulaire, destiné à écrire mon « testament de vie » : patienter à nouveau !
Enfin, eu lieu mon Initiation (toujours les yeux bandés) selon tout un cérémonial centré sur différents « voyages » symbolisant le Feu, l’Eau, La Terre et l’Air ( références bien connues dans les différents signes du Zodiaque…)

Le but de l’Initiation était de me faire passer du statut de Profane au stade de Franc Maçon, par le cérémonial qui m’apporterait « La Lumière ».

Je vous passe les détails du cérémonial, qui, en fin de course, aboutit à ce que l’on enlève le bandeau, vous permettant de découvrir…vos Frères.

Vous dire que je n’y ai ressenti aucune émotion, serait un gros mensonge….

 

Mais devenir Franc Maçon commence par être Apprenti.

En fin d’initiation, je reçus un petit tablier blanc, une paire de gants, blancs, et une rose, destinée à ma compagne de cœur.

Je découvris que le « Temple » était organisé selon les quatre points cardinaux Orient (Est) , Occident (Ouest) , Nord et Sud.

L’accès au Temple se fait par l’Occident (La porte, symbolisée par des colonnes)

A l’Orient officient le Vénérable Maître (le chef élu) le Secrétaire et l’Orateur, sur une estrade.

Au Nord siègent les Apprentis et le Second Surveillant (chargé de leur formation)
Au Sud siègent les Compagnons et le Premier Surveillant (chargé de leur formation)

Les Maîtres, eux, s’installent au Nord ou Sud, comme ils le souhaitent et selon les places disponibles.

En son milieu, côté Oriental, un ensemble de carrelages noir et blanc rappelant le jeu de dames, et  constituant le « Pavé Mosaïque »

Lorsqu’il y a une Tenue (réunion) , les Frères sont introduits dans le temple, par le Maître de Cérémonie, et selon l’ordre croissant de leur grade :

D’abord les Apprentis, puis les Compagnons, puis les Maîtres, puis le Collège des Officiers, suivi par le Vénérable Maître et d’éventuels  invités de Haut Rang Maçonnique.
Quel qu’ils soient, les Frères circulent dans le sens des aiguilles d’une montre, en ayant soin de ne jamais fouler le « Pavé Mosaïque »
Être apprenti suppose que

Durant les quelque 16 mois de mon statut d’apprenti réduit au silence, j’observai avec grande acuité, les modes de fonctionnement de notre Atelier (Loge).
A l’ouverture des Travaux, l’Orateur rappelle les principes constitutifs de notre Ordre, repris dans l’article 1 de la Constitution du GODF, rappelant que, je cite :

« La Franc Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité, elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. Elle a pour principes la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience.
Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle a pour devise Liberté-Egalité-Fraternité »

A force de l’entendre tous les 15 jours, je connaissais cet article par cœur, et il n’éveillait en soi, rien de négatif à mes yeux, étant donné qu’il s’agissait que de grands principes auxquels j’adhérais dans leur ensemble.

 

Par la suite, j’eus droit à des « augmentations de salaire », comprenez par là l’élévation au grade de Compagnon d’abord, et de Maître, ensuite.
Tout ou presque, en Franc Maçonnerie est symboles et rituels :

Les trois grades de base font référence aux bâtisseurs du moyen âge, appelée « La Maçonnerie Opérative » alors que la Franc Maçonnerie est dite « Spéculative ».

 

L’Apprenti apprend à tailler la pierre brute à l’aide du ciseau et du maillet.

Il est pour cela revêtu d’un tablier dont la bavette est relevée, de sorte de le protéger contre les éclats supposés de la pierre, et de gants blancs.
Le Compagnon a pour tâche de polir la pierre brute et de veiller à sa rectitude : il utilise pour cela, essentiellement la règle et l’équerre.
Comme il ne risque plus la projection d’éclats, la bavette de son tablier est rabattue,
mais dispose toujours de gants.
Le Maître veille à ce que les pierres ainsi créées s’inscrivent parfaitement dans la Construction, utilisant pour cela divers instruments tels le niveau et le compas.
Ses « décors » sont constitués d’un tablier plus sophistiqué et d’un cordon transversal rappelant celui des Maires.

Chemin faisant, je m’aperçus que les Tenues auxquelles je participais s’appelait
« La loge Bleue » à laquelle se superposait d’autres Loges appelées « Ateliers Supérieurs ou de Perfectionnement » dont faisaient partie la plupart des membres du
« Collège des Officiers »
Le temps de m’y retrouver dans ce lexique opaque, je m’aperçus au fil du temps que ces mêmes Ateliers Supérieurs, constituaient un véritable organe de pouvoir au sein de la Loge,  uns sorte d’État dans l’État des Loges Maçonnique.

Une sorte de microcosme qui oriente ou prend ses décisions, sans jamais en rendre compte de manière limpide à la modeste « Loge Bleue ».

Chaque année, en Juin, ont lieu les élections du nouveau Collège des Officiers, pour l’année Maçonnique suivante, sachant que les « usages » veulent qu’aucun Officier ne peut rester à son poste plus de trois ans, mais doit être réélu chaque année intermédiaire…
Le Collège des Officiers est constitué de :

Ces élections, sensées être démocratiques, ne le sont pas tant que cela, car déjà toute préparées par le Collège des Officiers sortant (où les principaux d’entre eux dans l’ordre hiérarchique)

J’eus sans doute l’impertinence de relever certains dysfonctionnements, manipulations ou mensonges,  preuves à l’appui… : cela fit un grand « plouf » dans la Loge Bleue au sein de laquelle je l’exprimai.

En « Salle Humide » après la tenue, l’un ou l’autre Frère me disait : « j’ai apprécié ton intervention » : c’est gentil mais cela ne change rien au fait que de manière habituelle, une majorité de Frères font figures de …figurants, ou en tout cas ne se « mouillent pas » dès qu’il s’agit de relever de quelconques contradictions entre les grands principes et leur application sur le terrain.

Je n’ai jamais recherché aucune forme de pouvoir : quel pouvoir ? par rapport à qui ? pour quelle motivation ?
Par contre, j’ai toujours été rebelle à toutes formes de manipulations des pouvoirs en place, quels qu’ils soient.

Cela on le connaît déjà par trop, dans « la vie Profane ».

Si l’on retrouve la même chose en Franc Maçonnerie…
Si l’on y retrouve les mêmes nébuleuses hiérarchiques souterraines,
Si l’on y cultive les mêmes principes du non dit, du silence et des clans intérieurs,

A quoi bon ?

 

Il faut également savoir que la notion d’argent n’est pas étrangère au fonctionnement des Obédiences, en effet.

La « Capitation » autrement dit la cotisation annuelle obligatoire pour tous les Frères était en 2010 de 235€ dont 80% retourne à l’Obédience (Paris) et le solde étant consacré à de divers frais de fonctionnement de la Loge locale.
Le GODF gère via de quelconques sociétés connexes, un parc immobilier de bâtiments la plupart du temps conçus à usage de « Temple » et mis à disposition moyennant redevance, à diverses loges appartenant au Grand Orient de France, ou autres Obédiences sœurs voir concurrentes.

Mais bon, rien d’exceptionnel en cela.
Il n’empêche que toutes les Loges, quelles qu’elles soient ont intérêts à garder un nombre suffisant d’adhérents pour faire face à leurs charges.

C’est ainsi par exemple que tout Frère désirant « prendre du recul » quelles qu’en soient les raisons, peut demander d’être mis « en sommeil » , c’est-à-dire qu’il ne participe provisoirement plus aux Tenues, mais continue à payer ses Capitations.

Tel ne fut pas mon choix.

J’ai donc décidé de tirer ma révérence, pour l’unique raison que je ne retrouvais plus les raisons philosophiques et morales essentielles pour lesquelles j’y étais entré.


Mes réflexions, mes doutes, mes questions…

 

  Les conclusions de cet article :

Que la Franc Maçonnerie soit une organisation « secrète » est une évidence, même si certains la considèrent comme uniquement « discrète ».

C’est jouer sur les mots, au vu de son opacité, qui demeure même lorsque l’on en fait partie.

 

Liens

Si vous le souhaitez, vous trouverez sur Internet, des centaines de liens allant de l’éloge, passant par la critique jusqu’à l’abject….

Je vous en propose un seul ayant trait au vocabulaire Maçonnique : pour l’approcher, voir même pour comprendre certains passage de mon article, cliquez ici

 

Il y a sur Internet de nombreux sites ou blogs traitant de ce sujet à des titres divers.
Il est très rare que vous puissiez laisser librement un commentaire…
Ce n’est pas le cas ici : dites ce que vous pensez ou posez vos questions.

La démocratie, c’est aussi et surtout pouvoir s’exprimer librement…
de sorte que… « la parole circule »….

4 décembre 2010

 

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SOURCE  : http://veillecitoyennelibre.over-blog.com/article-etre-franc-macon-ou-ne-plus-l-etre-62323975.html

VEILLE CITOYENNE LIBRE  – BLOG D’EDDY DELHAYE

 

Pour l’existence de loges maçonniques libres 22 novembre, 2022

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Pour l’existence de loges maçonniques libres

Georges J-f Bertin·Jeudi 21 novembre 2019·

 

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1) De l’utilité maçonnique des obédiences…

2) Les chemins de Compostelle à l’Or.°. de Tours, un exemple de loge libre

3) Notre engagement et notre liberté.

 

De l’utilité maçonnique des obédiences…

 

La Franc-maçonnerie offre à celui ou à celle qui le désire, les moyens de son propre accomplissement. Elle libère par les voies de l’initiation, un accès à ce qui serait le bien le plus précieux pour l’homme, c’est-à-dire le gouvernement de soi.

L’initiation, que l’on doit comprendre comme “magiquement” le passage d’un état à un autre, propose donc à l’homme resté profane, une sorte d’équipement qui lui permettra de s’accorder le souverain bien et de comprendre qu’en quittant les motifs subis de son existence, il pourra prétendre à saisir enfin les arcanes du désir d’être.

 

Cette initiation n’accorde pourtant aucun pouvoir, aucun surcroît instantané, aucun attribut valorisant.

L’initiation doit s’entendre comme la venue prochaine de nouvelles potentialités dont tout le travail sera de se les accorder en propre. Mais ce saut dans les vertiges de la liberté est une des premières grandes difficultés de la démarche.

 

La suite ne se démentira pas. Ni académie, ni petite université du soir, ni le lieu d’une assemblée où il y aurait à savoir et donc à ignorer, la franc-maçonnerie et, ses rituels, par nature, n’existe pas.

 

Car pour réaliser ce qu’elle vient de promettre, elle doit se soustraire au monde. Elle doit s’affranchir de toute attache profane, elle doit disparaître à elle-même, manière de s’apparaître en dehors de toute socialité.

La Loge est alors le lieu d’un séjour, la possibilité d’un ailleurs radical, un moment suspendu, une parenthèse où ce qui s’y déploie relève précisément d’une présence à soi.

 

Il faudra donc renoncer aux réifications et aux fantasmes du débat politique car la loge est bien rarement l’antichambre d’une quelconque réforme. Tout cela est bien plus en rapport avec la règle d’abstinence en psychanalyse, où l’on sait que la séance “n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais”. Nous sommes là en effet dans un monde de représentations secondaires où la réminiscence, le sens de la trace et le sort de l’imaginal tiennent lieu plus sûrement de régimes de rationalité.

 

Les Loges libres, c’est-à-dire sans appartenance obédientielle, ont parfaitement compris cela et considère que le “gouvernement de soi” n’appelle surtout pas le secours d’un pouvoir référentiel.

Et on peut s’interroger sur cette attitude insolite des frères se ralliant à une obédience. Car il y a bien quelque chose de contrevenant dans l’idée de restaurer des liens de dépendance là où l’objet est de s’en dessaisir.

Cette “servitude volontaire” à un appareil administratif, de la bouche de nos sœurs et frères, se justifie bien sûr. Elle permet aux Loges de s’épargner la dérive sectaire, elle garantit les bonnes pratiques, elle cautionne les discours et protège la validité du parcours initiatique.

Mais elle permet aussi l’acquisition immobilière, le contrôle intégral de la communication et l’existence de quelques “fraternelles”, ce qui situe cette maçonnerie prétendument universelle comme étant finalement très parisienne…

 

Pourtant ce couvert institutionnel a un prix. Car là où en 1784 en pleine naissance de la franc-maçonnerie, le philosophe des Lumières Emmanuel Kant s’exclame “ose savoir”, l’obédience prescrit, impose, administre, instruit.

Ce qui est aussi une façon entre elles, de constater leur division, leur souci de l’exclusive et la légitimité qu’elles se disputent en brandissant patentes, constitutions et règlements. Chacune de ces obédiences étant nécessairement la plus authentique d’entre toutes.

 

Une autre maçonnerie existe en France.

 

Elle est significative et pratique sans autre publicité ce qui lui est cher. Vous avez là des femmes et des hommes qui ayant rompu avec la puissance du réseau, traversent la grande solitude de leur indépendance s’étant sans possibilité de retour, éloignés du chaleureux sentiment d’appartenance.

Sans plus de mots d’ordre, de correspondance du Conseil de l’Ordre, de questions à l’étude des Loges, ils travaillent et plutôt sérieusement.

Ils n’ont plus rien à reproduire ni du discours central, ni à consentir aux douces injonctions des Frères en mal de supériorité.

Ils exercent avec ferveur ce projet de ne rien compromettre d’eux pour grandir ce monde d’un peu plus de lumière.

 

Les loges libres savent elles, que la lumière ne s’administre pas.

Elles ont donc abandonné l’idée d’une prétendue utilité maçonnique de l’obédience.

 

Elles pratiquent ainsi une maçonnerie anhistorique – comme depuis toujours – avant même que les obédiences ne les fédèrent et considèrent qu’à partir de là, ça commence à compter…

 

On s’étonnera donc de cette contradiction à désirer la liberté en s’affiliant à une obédience.

On se questionnera sur ce penchant de l’homme à cautionner son désir par d’improbables attaches institutionnelles.

Car la voix et l’esprit d’hommes en quête d’eux-mêmes, ne seraient donc opposables qu’à la condition d’être entendus par un pouvoir, les effets d’une administration et les bienfaits paternels de l’assurance d’un appareil.

 

Pourtant en Loge, le seul événement qui soit, c’est l’événement de la “parole”. Non pas de l’énonciation, du discours ou la production d’une énième épistémè.

C’est le moment où ayant renoncé à tout projet de signification, nous nous en remettons lointainement à ce qui peut se créer en nous, de parlant. Ce qui “parle” c’est le désir d’être. Et cela même est inconditionnel. C’est l’effet d’un “je” et non pas d’un “nous”.

 

Les Loges libres sont respectueuses de leur environnement. Elles ne revendiquent rien d’autre qu’un droit à l’existence que l’on leur offre aujourd’hui très difficilement. Car comment tolérer, dans une sorte de geste autogestionnaire, des femmes et des hommes qui considèrent que le seul bien qu’ils possèdent, c’est précisément le prix qu’ils sont prêts à payer pour ne pas céder sur leur désir?

 

Comment comprendre, que d’eux-mêmes, ils acceptent cette sorte d’ascèse qui ne débouche sur aucune gratification, aucun affichage, aucune valorisation sociale.

 

Mais qu’ayant trouvé dans la nuit de leur nescience les ressorts de la joie et de l’émerveillement, ils se dispensent – comme un projet – d’une autorité supérieure.

 

C’est dire que ces loges libres renoncent aux motifs d’une cause qui viendraient les légitimer. Elles ne se réclament que d’elles-mêmes, non pas dans le sens perverti d’une auto proclamation.

Mais que rien ne les précédant ni même leur succédant, cette désertion du social – de son ordre et de sa symbolique – revient à s’offrir les mécanismes d’une (contre) structure qui ne repose sur plus rien d’autre que le souffle, ce qui est le plus ultime de la démarche maçonnique.

 

Car ce souffle c’est l’initiation.

 

Appartenant alors au monde du symbolique ces femmes et ces hommes deviennent, en fraternité, les vrais sujets de l’histoire. Loin de toute institution, “osant savoir par les moyens de leur propre entendement”, c’est là seulement qu’ils trouvent la plus sûre des “Lumières”.

 

Un maçon libre, octobre 2014. Source GADLU Infos

Les Chemins de Compostelle, une Loge libre !

(par un frère fondateur de la loge libre de Tours).

 

La Respectable Loge « Les Chemins de Compostelle » est une Loge libre !

Mais qu’est-ce que cela signifie « être une Loge libre » ?

 

Toute d’abord, cela signifie « être une Loge souveraine ».

Nulle autre autorité que le conseil des Maîtres n’est autorisé à prendre les décisions qui engagent la loge. Ni arrière loge ni obédience ne peuvent se targuer de décider pour la loge bleue que nous constituons.

Cette situation est plutôt rare en ces temps où la quasi-totalité des loges existantes, en échange de leur confort matériel et de l’accès à un réseau de relations, ont troqué leur indépendance pour une sujétion administrative, réglementaire, et même spirituelle, la loge n’ayant l’autorisation d’utiliser les rituels « qu’en lecture seule », comme on dit dans l’informatique.

 

C’est tellement vrai que, dans la maçonnerie obédientielle, l’installation d’un nouveau

Vénérable Maître est fréquemment confiée à une émissaire du pouvoir central (grand, respectable, illustre, c’est selon) qui a autorité pour valider le choix des Maîtres de la Loge.

Cela est symbolisé par la remise du maillet à l’illustre frère obédientiel, lequel condescend ensuite à le rendre au nouveau Vénérable Maître pour lui permettre de présider la Loge.

 

Dans le même ordre d’idées, la loge sujette ne peut fonctionner que si elle appose à l’Orient, au pied du plateau du Vénérable Maître, la patente qui lui a été délivrée par l’obédience à laquelle elle s’est soumise.

Celle-ci peut lui retirer et même « démolir » la loge si celle-ci ne respecte pas les obligations qu’elle a contractées envers elle.

Or, si l’on peut admettre la rupture entre une obédience et une loge pour non-respect des engagements contractés, je refuse qu’une obédience puisse « démolir » une loge.

C’est une aberration initiatique car ce sont les obédiences qui émanent des loges et non le contraire.

 

Certains considèrent qu’aucune loge ne saurait être créée en-dehors du système obédientiel ni reconnue par lui.

Je laisse à Marius Lepage le soin de répondre :

« Lorsque le nombre de Maçons suffisant est acquis pour que les Travaux rituels puissent être ouverts, une Loge est valablement formée. Elle peut alors se réclamer de la même ancienneté que la plus ancienne Grande Loge produisant des documents historiques irréfutables ! Une Loge juste et parfaite est aussi bien et autant l’Ordre que si elle fonctionnait depuis des temps immémoriaux, car existant dans l’Esprit de l’Ordre, elle existe elle-même en esprit et en vérité de toute éternité. » Marius Lepage, cité par Jean Reyor, in sur la route des Maîtres Maçons, chapitre XIX, page 196.

 

Malheureusement, l’une des dérives les plus navrantes de la démocratie est que les hommes qui ont été élus oublient d’où provient leur légitimité et, comme ils méconnaissent ou nient toute autre source de légitimité, leur pouvoir, privé de celle-ci, se transforme vite en une tyrannie maquillée de démagogie.

Et ce qui est vrai dans le domaine profane a malheureusement contaminé le domaine initiatique qui aurait dû en rester préservé.

 

Mais le but de cette planche n’est pas l’attaque des obédiences.

 

Je voulais simplement rappeler que le fondement de la liberté d’une loge c’est la souveraineté de son conseil des Maîtres, et rien d’autre ! La Loge indépendante choisit librement son mode de fonctionnement et elle adapte librement (et prudemment) le rite que les Maîtres ont régulièrement reçu et ont pour devoir de transmettre sans faillir.

 

Les risques de cette liberté:

 

Mais cette liberté n’est pas sans risques. En effet, la servitude a l’avantage de préserver des errances. « Pourquoi nous as-tu fait sortir d’Egypte », reprochaient les Hébreux à Moïse et Aaron dans le désert, «quand nous étions assis auprès de la marmite de viande et mangions du pain à satiété. A coup sur, vous nous avez amené dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude.» Exode, 16,3 .

 

Or, si nous ne risquons pas de mourir de faim, bien des épreuves nous guettent.

Quelles sont-elles ? Des épreuves matérielles, certes.

 

Souvent, ce qui empêche les frères et les sœurs de franchir le pas de l’indépendance, c’est qu’ils risquent de ne plus être reconnus par des frères et sœurs qui leur refusent alors de travailler sous le même toit. Et trouver un refuge n’est pas toujours aisé !

 

En effet, il peut être onéreux de louer un espace que l’on n’occupera au mieux que quelques soirées par mois et s’installer de façon précaire dans un local provisoire à chaque tenue peut s’avérer à la fois pénible et lassant.

Dans les deux cas, il faut faire l’apprentissage de la pauvreté ou tout au moins de l’inconfort, loin du douillet cocon des bâtiments officiels.

 

Des épreuves psychologiques, aussi.

 

Il n’est pas facile de se couper de ce qui apparaît comme la maçonnerie universelle.

Certes, des frères et des sœurs peuvent continuer à visiter les frères et les sœurs dissidents, au moins pendant un certain temps et dans la mesure où ils ont la personnalité suffisante pour résister aux pressions qui s’exercent sur eux afin que l’isolement des « hérétiques » soit efficace.

 

Mais par contre il est souvent difficile à supporter d’être considéré comme d’ex-frères ou d’ex-sœurs, surtout quand on sait que cette notion est totalement contraire à la réalité de l’initiation.

Comme le disait Guénon : « Une fois qu’elle est reçue, la qualité initiatique n’est nullement attachée au fait d’être membre actif de telle ou telle organisation. Dès lors que le rattachement à une organisation traditionnelle a été effectué, il ne peut être rompu par quoi que ce soit, et il subsiste alors même que l’individu n’a plus avec cette organisation aucune relation apparente. Le lien établi par le caractère initiatique ne dépend en rien de contingences telles qu’une démission ou une exclusion qui sont d’ordre simplement « administratif ».

Il est donc tout à fait inexact de parler d’un « ex-maçon » comme on le fait couramment. »

 

Enfin, la raréfaction des contacts avec les autres maçons est difficile à supporter et manque à la formation des jeunes apprentis. C’est pourquoi il est nécessaire que la loge libre puisse nouer des relations avec d’autres loges, libres elles aussi, ou affiliées aux rares obédiences refusant le sectarisme.

 

Des épreuves initiatiques, enfin :

 

Même si les loges obédientielles n’en sont pas exemptes, les dérives liées à la personnalité des frères ou des sœurs sont peut-être encore plus pressantes dans une loge libre.

 

En effet, celles-ci n’ont pas le garde-fou de la mobilité maçonnique qui, dans la maçonnerie obédientielle, permet aux membres mécontents ou déçus de rejoindre un autre atelier. Et il n’y a plus « au-dessus » la pression normative de l’obédience s’efforçant d’éviter toute vague (et même toute vaguelette) qui pourrait porter atteinte aux intérêts du groupe qu’elle gère.

 

Ainsi, la Loge libre risque la dérive sectaire ou la soumission à un guru qui s’en emparera par séduction, ruse ou menace, et l’entraînera dans des chemins d’errance et des impasses.

 

Comment donc se préserver de ces errances ?

 

Une Loge libre ne vivra que si elle apporte à l’Orient qui l’abrite un souffle à la fois nouveau et ancien, en rupture évidente avec la maçonnerie obédientielle qui tient le devant de la scène.

Il faut qu’elle fasse de sa pauvreté, de son isolement et de sa liberté les meilleurs atouts de son utilité initiatique.

Sa pauvreté la protégera des tentations de la routine et de l’embourgeoisement, elle l’aidera à accueillir des frères et des sœurs plus diversifiés et provenant de milieux et de classes d’âge qu’on ne voit plus ou qu’on n’a jamais vus dans la maçonnerie courante : des jeunes et des chômeurs, les deux peut-être ? Nous voilà bien loin de la maçonnerie de l’élite économique et politique, objet de tous les fantasmes du monde profane !

Son isolement la protégera des tentations de la gloire ou plutôt de la gloriole et de la fausse fraternité des « relations » pour retrouver la vraie fraternité du travail initiatique en commun.

Il lui évitera les tentations médiatiques et la recherche de la fausse reconnaissance des puissants et du P.A.F maçonnique.

Sa liberté la protégera du conformisme et du « politiquement correct » qui sévit dans toutes les obédiences et qui fait qu’on attend obligatoirement d’un maçon qu’il soit humaniste, démocrate, républicain, progressiste, … que sais-je encore ? Sans même qu’il y ait de questions à se poser sur le sens de ces mots dans leur relation avec la démarche initiatique.

 

Ce sont ces caractéristiques qui feront de la loge libre à la fois un refuge et un tremplin pour les hommes et les femmes libres. Le fameux adage, trop souvent employé à tort et à travers dans les loges maçonniques, pourra enfin prendre ici toute sa force et toute sa vigueur : « un maçon libre dans une loge libre ».

 

Mais liberté ne veut pas dire errance sans boussole car la démarche initiatique n’est pas une auberge espagnole où chacun peut apporter ce qu’il veut manger. En fait, dans l’auberge initiatique, c’est à chacun de découvrir ce qu’il y a à manger, la substantifique moelle étant bien cachée sous des formes apparemment différentes.

Ne négligeons pas non plus le titre distinctif d’une loge. La nôtre s’appelle « les chemins de Compostelle ».

 

Cela signifie que, quels que soient les itinéraires empruntés, même si chacun fait son chemin, le but est unique et ne saurait être échangé contre un autre ou se trouver en un lieu qui ne soit pas le bout du chemin On peut certes, en cours de route, se détourner du chemin le plus court pour accomplir quelque dévotion ou pèlerinage secondaire, fort intéressant, mais qui n’est pas Saint Jacques.

 

Quand on l’a trouvé, on en est content mais l’on ne sera satisfait qu’à Compostelle.

 

Transposé dans le domaine initiatique, cela veut dire qu’il faut soumettre notre liberté à l’aune de la Tradition et de la régularité.

 

La régularité, bien entendu, n’a rien à voir avec la reconnaissance administrative de quelque Grande Loge ou Grand Orient, autoproclamé dispensateur de légitimité maçonnique. La Tradition n’est pas un vague respect de coutumes dont on apprécie l’éclat cérémoniel.

 

Non ! Tradition et régularité font allusion à la transmission de l’influence spirituelle dans des circonstances et selon des règles qui en garantissent l’origine.

 

Pour paraphraser les çufis, c’est une affaire de silsillah et de barakah, ou bien, dans le symbolisme du tissage, de chaîne et de trame. On peut aussi dire que la barakah relève de la Shruti (influence spirituelle, d’origine non-humaine) et la silsillah de la Smriti (transmission, produit de l’exercice des facultés humaines).

Or, l’homme qui, au XX° siècle, a le plus clairement exposé la doctrine traditionnelle et surtout la finalité de l’initiation, c’est bien René Guénon et son œuvre est une boussole qui doit nous éviter de perdre le Nord.

 

Entendons-nous bien ! Pour revenir à la notion de pèlerinage, savoir où est le Nord n’interdit d’utiliser aucun chemin mais, à la fin des fins, il faudra bien toujours retrouver le Nord si l’on veut s’orienter correctement.

 

Triple contrainte et triple influence :

 

Pour préciser mes propos, je dirai que la loge obédientielle est éloignée de la véritable démarche initiatique par une triple contrainte et une triple influence :

 

Trois contraintes frappent les loges obédientielles.

 

- Le partage des soucis de l’obédience (équilibre budgétaire, gestion immobilière, augmentation d’effectifs et rentrée de capitations) qui entraîne les frères et les sœurs vers des préoccupations matérielles dont ils ne devraient pas de préoccuper.

 

- La participation aux nécessités de représentation de l’obédience qui leur font miroiter l’intégration dans une hiérarchie inutile où, à côté des généreux et des sincères, brillent les médiocres, les ambitieux, les envieux et les « faux glorieux ».

 

- L’envahissement des questions de réglementation et la juridisation qui enchaîne leur liberté et la réduit à la médiocrité du politiquement correct et du « consensus mou ».

 

Trois influences les distraient au point de les détourner de l’initiation :

 

- dans certaines obédiences, on ne saurait concevoir la maçonnerie autrement que préoccupée de problèmes sociétaux, soucieuse d’influer sur les décisions des puissants et d’avoir un avis unanime ou majoritaire sur tout, de la laïcité à l’euthanasie, en passant par le préservatif et la résolution de la crise économique.

 

 

- ailleurs, se voulant philosophe, on confond initiation et discours savant sur Kant ou Platon.

 

- encore ailleurs, on se croit érudit et l’on se targue de tout savoir de l’origine du grade de Maître, ou de collectionner les anciens rituels et les anciens devoirs.

Sans oublier nos frères américains pour qui la charité maçonnique est, comme en Europe au XIXème siècle, une façon de pallier les défaillances de leur système de protection sociale.

 

Je ne blâme pas – qui suis-je pour cela ? – les frères ou les sœurs qui pensent que cela est l’initiation et ce sont certainement là des loisirs plus intelligents et plus utiles que la plupart de ceux auxquels se livrent nos contemporains.

 

Mais, une loge libre à mieux à faire.

 

Alors, que faire dans une loge libre ?

 

En fait, une fois débarrassé de la triple contrainte (en termes de capitation, de réglementation et de représentation) et de la triple influence (en termes sociétal, philosophique et érudit) du cadre obédientiel, à quoi sert il de faire partie d’une loge libre ?

 

Car s’il s’agit de reproduire ce que l’on fait dans une loge obédientielle, il ne sert à rien de s’en libérer.

 

Et, de fait, on connaît peu de loges libres qui pratiquent le clubisme à l’anglaise, mâtiné de « charity-business » façon Rotary ou Lyons’Club. Lorsque l’on considère la maçonnerie sous cet angle, il n’est pas très judicieux de s’éloigner des réseaux d’influence constitués par les obédiences.

 

De même, je ne connais pas de loge libre tentée par la démarche sociétale propre aux obédiences « a dogmatiques » et « libérales ». Là encore, le besoin de réseau et de reconnaissance extérieure n’est guère compatible avec la solitude d’une petite unité.

 

Par contre, une loge libre peut tomber dans l’érudition ou dans la dérive philosophique. Elle sera alors loge de recherche et s’attachera à une œuvre, qui n’est certes pas sans intérêt, mais restera dans un domaine extra-initiatique si rien d’autre ne vient la compléter. Cela peut être un piège car, bien entendu, cette loge passera à côté de l’essentiel.

 

Pour comprendre l’intérêt de mener à bien l’aventure d’une loge libre, il faut revenir au sens de l’initiation. Celui-ci est indissolublement lié aux notions d’involution et de cycle.

 

Pour commencer, admettons que l’homme a perdu un état primordial qui convenait à l’être spirituel et co-créateur du monde qu’il était. Cet état est appelé dans la tradition judéo-chrétienne Etat adamique et cette perte est relevée dans toutes les Traditions. Elle correspond à la chute à laquelle il est fait allusion dans le volet exotérique des enseignements traditionnels.

 

Apparue peu après la chute avec le personnage légendaire d’Hénoch (Genèse V,24), l’initiation vise à réintégrer cet état afin de retrouver la fusion avec le Principe créateur puis avec le Tout inconnaissable qui donne sens à l’existence. C’est une remontée à la Source. C’est la quête de l’Homme véritable, celle des Petits Mystères qui ouvre la porte de l’Homme universel et des Grands Mystères.

 

Pour retrouver cet état, l’homme – qui s’en éloigne de plus en plus au fil de l’involution – doit utiliser la méthode initiatique qui permet la transmission régulière (silsillah) de l’influence spirituelle (barakah) à travers les générations.

D’après Guénon, malgré leur déchéance et leurs déviations, la franc-maçonnerie et le compagnonnage sont en occident les seules organisations initiatiques à n’avoir pas perdu le lien traditionnel.

 

En Orient, celui-ci est resté plus solide … tout au moins à son époque car l’involution s’est poursuivie depuis sa mort, il y a un peu plus de soixante ans, avec les effets désastreux que l’on connaît, particulièrement dans la tradition islamique menacée désormais à l’interne dans son identité même.

 

Avec la disparition des métiers – au sens traditionnel du terme -, l’initiation maçonnique reste donc bien seule en Occident … et sa déchéance est grande, surtout depuis que, devenue spéculative, elle a perdu la connaissance des sept degrés qui, dans la maçonnerie opérative, permettaient à un nombre de plus en plus réduit d’initiés véritables de pratiquer à la fois l’invocation, la méditation et la mise en œuvre des rituels, travail extérieur et collectif indispensable dans une initiation fraternelle de type artisanal, la dernière qui reste en occident.

 

Or, même si l’invocation semble impossible car la Parole des Maîtres a été perdue, même si les techniques de méditation ont été oubliées, une loge libre doit s’attacher à pratiquer l’étude des rituels et la mise en œuvre de leur symbolisme actif dans un cadre collectif et fraternel.

 

Cela ne permettra certainement pas aux maçons qui la pratiquent d’atteindre la délivrance, ni même le seuil des petits mystères mais cela les mettra au moins sur la voie qu’ils pourront poursuivre dans un futur état de leur être et dans une autre modalité de leur existence.

 

C’est toujours mieux que rien et c’est ce que l’on peut espérer de mieux en Occident.

D’autant qu’il n’est pas souhaitable d’abandonner sa tradition comme certains l’on fait. Il faut donc d’essayer de vivre son ésotérisme en s’appuyant sur la base exotérique judéo-chrétienne propre à notre civilisation. Guénon nous l’a clairement demandé, même si, lui, a vécu en pratiquant des exotérismes divers, mais cette adaptation aux pratiques du pays d’accueil est la caractéristique du véritable Rose-Croix que lui était et que nous ne sommes pas.

 

Conclusion sur le titre distinctif de la Loge :

 

Pour terminer, je dirai que le titre distinctif de notre Loge, « Les Chemins de Compostelle » ; correspond tout à fait à sa situation de Loge indépendante car il évoque le pèlerinage. Et le pèlerinage passe par l’ascèse :

 

- d’une pauvreté relative (on n’y possède que ce que l’on peut transporter avec soi),

 

- d’un isolement relatif (on est seul dans son effort au long des chemins),

 

- des risques matériels et psychologiques (inconfort, danger des contrées traversées, errance et choix des mauvaises routes),

Il passe aussi par la question de ce que l’on veut en faire : Le fait on pour le sport, pour la découverte culturelle, pour l’aventure et les aventures ? Mais il offre surtout la possibilité d’associer recherche intérieure personnelle et fraternité collective tout au long du chemin… comme notre Loge.

 

Notre engagement et notre liberté.

 

RL Les sept frères libres et réunis. Or.°. d’Angers.

 

L’engagement maçonnique suppose une liberté. Et il n’est d’engagement valable que celui où chaque conscience particulière se mûrit en loge dans l’interaction qui se produit avec ses frères et sœurs.

 

Ainsi le franc-maçon ne se satisfait pas d’organiser ni d’observer des rituels s’il n’y trouve pas l’occasion d’éprouver la fraternité de ses sœurs et de ses frères.

 

Aucune de nos actions en loge ne sera viable si elle néglige certes le reflet d’une certaine efficacité (polir sa pierre) mais aussi d’une recherche de vie spirituelle (la recherche de la Lumière, celle que nous avons demandée lors de notre première entrée dans le Temple).

 

Notre engagement de ce fait ne peut se satisfaire, -ce serait contre-productif par rapport à nos idéaux-, des rêves d’embrigadement qui peuvent se révéler ici où là, quand un ou des individus, voire des organisations maçonniques, prétendent détenir la vérité.

La Lumière alors s’en trouve considérablement obscurcie même si leur discours est séduisant sur le plan des savoirs.

De fait, nous visons à la Connaissance (au sens propre naître avec puisque nous naissons une nouvelle fois lors de notre initiation).

En Franc-maçonnerie, c’est le franc-maçon qui est libre après avoir choisi d’être libre et c’est singulièrement le projet d’une loge libre. Et c’est le devoir impérieux des responsables de la loge que d’y veiller contre les dogmatismes d’où qu’ils viennent.

 

Notre liberté est ici un pur jaillissement, invention perpétuelle du franc-maçon par lui-même, elle est totale sans bornes par le seul fait qu’elle est.

« Le seul mot de Liberté est tout e qui m’exalte encore, disait André Breton, car je le crois propre à entretenir le vieux fanatisme humain », il entendait par là ce qui résiste aux démons du dehors, ce que nous appelons les métaux.

 

 

Mais, MTCS, MTCF, cette liberté n’est jamais acquise une fois pour toutes, il y faut un accompagnement, soit une pédagogie, au sens propre.

Et cet accompagnement, c’est bien la loge qui le produit, car c’est elle-et elle seule- le maître collectif.

 

Dans une loge nous faisons un jour la rencontre merveilleuse de personnes qui autrement nous auraient été perpétuellement étrangères, et ceci transcende toutes les conditions sociales, culturelles, de pouvoir ou de position établie.

 

La Franc-maçonnerie en effet n’est pas une éthique de Grands Hommes, un aristocratisme d’un nouveau genre qui sélectionnerait des frères ou des sœurs choisis en fonction de leur réussite personnelle pour en faire une élite hautaine et solitaire.

Car l’existence la plus humble est déjà séparation, décision. Aussi, pour nous prémunir de ces tentations qui ressurgissent sans cesse, notre pédagogie se doit de veiller, par la confrontation constante et l’interaction en loge de tout ce qui alourdirait notre pensée, qui pervertirait notre existence (c’est-à-dire l’a conduirait par des voies hors du chemin de lumière qui est le nôtre).

Et nous savons aussi que la grande masse des hommes préfèrent la servitude dans la sécurité au prix même de leur liberté.

 

Il y faut persévérance et humilité, mais aussi affirmation de nos convictions d’hommes et de femmes libres.

 

Et parfois nous ne devons pas refuser, dans la rupture si besoin en est, l’affirmation de notre force collective, de l’énergie qui nous habite.

Elle est à la fois intérieure à chacun, spirituelle, efficace et manifeste.

Il peut donc arriver que notre pédagogie soit celle de l’affrontement, il y va de la sauvegarde de l’égrégore.

 

Car si la liberté n’est pas que sommes-nous, MTCS, MTCF ? Et la Liberté cela se défend.

 

Retour sur la Méthode.

 

Pour les Franc-maçons, les énergies vitales que les rites mettent en œuvre excluent les formes obsessionnelles du devoir et de la moralité profanes.

Nos rites sont ouverture pour chacun à ses possibilités de liberté, au contraire de celles qui caractérisent les individus prisonniers de leurs cuirasses, élevés dans une atmosphère de mépris de la vie et de leur corps, dans l’angoisse sur le terrain de laquelle se créent les idéologies quand celles-ci, niant la vie, forment la base des dictatures, et manifestent le fondement de la peur de vivre d’une manière libre et indépendante.

 

Comme dans l’Alchimie, le processus de transformation auquel l’initié se soumet l’y conduit.

Il en actualise à chaque étape ou « degré » (ce qui n’a rien à voir avec les grades du monde profane) les étapes de la cosmogonie où il s’inscrit et que portent à la fois les rites et les légendes maçonniques.

Dans nos loges, véritables athanors, nous franc-maçons nous libérons des aspects d’une vie corrompus par l’action du temps puisque, travaillant de midi à minuit, nous y faisons une expérience « autre » et du Tout Autre.

 

Ainsi la voie maçonnique est d’abord et essentiellement « éducative ».

Le symbolisme que nous vivons ne peut donc en aucun cas, s’apparenter à un discours d’école, car aucun individu ou système ne peut être porteur d’une vérité obligatoire, tant le symbole demeure opaque, non transparent.

Précisément, en loge, sauf à basculer dans un tout autre univers,-dogmatique, celui des « sachants »;-il appartient à chaque FM de se saisir de nos symboles à son niveau sur la base des expériences qu’il est le seul à pouvoir relier aux images symboliques que nous confrontons, librement, à notre vécu.

 

La démarche maçonnique propose, dans cette logique, une progression lente et structurée, librement consentie, vers la Connaissance manifesté par la Lumière.

 

Chacun de nous est donc invité à la découvrir à son propre rythme, elle lui sera manifestée ou non selon son choix.

 

C’est ce que nous avons de fait à réaliser pour créer dans notre être un certain degré de plénitude à l’image des voyages décrits par Dante, dans la Divine Comédie, qui amènent dans leur principe, vers leur source, l’initié à des purifications successives, après des étapes de dégradation (les épreuves) puis de perfectionnement.

 

Cette progression passe par un développement harmonieux, et une éthique partagée élargie, bien au -delà d’une simple morale imposée.

Elle n’est nullement dogmatique.

Il appartient à chacun, dans l’esprit de liberté qui caractérise notre franc-maçonnerie de chercher sa propre voie spirituelle en toute liberté, nul ne pouvant se substituer à l’autre.

 

Et c’est singulièrement le cas de nos loges libres.

 

Nous éviterons ainsi à éviter deux écueils :

 

- d’une part, la transmission limitée à la seule livraison de savoirs que d’aucuns seraient sensés posséder, système inerte et non vivant coupant de fait toute voie à la réalisation personnelle

 

- d’autre part en refusant de nous soumettre à l’autorité d’un maître, à la personnalité de celui qui en rajoute en introduisant de la distance avec la base, à celui qui exercerait peu ou prou un pouvoir que d’aucuns trouvent merveilleux ou fascinant.

 

Poursuivons donc MTCS, MTCF, dans les voies qui nous sont tracées et ce dans l’esprit même voulu par nos passés maîtres fondateurs soit : engagement et liberté, cette liberté que nous chérissons comme valeur dés lors que nous avons compris que la porte du temple qu’un jour nous avons tous franchie « n’est pas un frontière ».

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PARADOXES MACONNIQUES 15 novembre, 2022

Posté par hiram3330 dans : Contribution,Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire

PARADOXES MACONNIQUES

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Franc-maçonnerie, ma mie,

*  Tu dis qu’il faut construire des cathédrales et je vois des frères et des sœurs qui bâtissent des chapelles !

*  Tu dis qu’il faut descendre en soi et je vois des frères et des sœurs qui ne songent qu’à grimper des marches !

*  Tu dis que frères et sœurs doivent monter lentement l’escalier des grades et j’en vois qui, en vitesse, prennent l’ascenseur.

*  Tu dis que le tablier est le symbole du travail pour conquérir le bonheur et je vois des frères et des sœurs qui travaillent de bonne heure pour conquérir des tabliers !

*  Tu dis que mettre des gants blancs signifie être pur et droit…et je vois des frères et des sœurs ne pas prendre de gants pour commettre des écarts.

*  Tu dis que le Temple est le lieu de paix des égaux et je vois des frères et des sœurs s’y livrer des batailles d’egos.

*  Tu dis qu’il faut donner et répandre la Lumière, et je vois des frères et des sœurs qui s’obstinent à l’éteindre !

*  Tu dis que l’initié (e) doit se vider de tout orgueil et je vois des Puissances Maçonniques s’emplir de vanité.

*  Tu dis qu’il faut privilégier l’être à l’avoir et je vois ces Puissances Maçonniques privilégier l’avoir pour être.

*  Tu dis qu’il faut laisser les métaux à la porte du Temple et je vois des Puissances maçonniques qui ne cessent de les faire entrer.

*  Tu dis que l’alchimie transforme symboliquement le plomb en or et je vois ces Puissances maçonniques qui transforment réellement la pierre en briques !

*  Tu dis qu’il n’y a pas de limites à la recherche de la vérité et je vois des frères et des sœurs exclus parce qu’ils la recherchent hors du champ des Puissances maçonniques.

*  Tu dis qu’il faut répandre la liberté d’association que tu as promue, et je vois des Puissances maçonniques qui interdisent à leurs membres de s’associer librement hors de leur autorité.

*  Tu dis qu’il faut s’inter-visiter et je vois des portes de Puissances maçonniques se fermer au nez des visiteurs.

*  Tu dis qu’il faut nous ouvrir à nos frères et sœurs en humanité et je vois des Puissances maçonniques qui, en ne recevant pas les femmes, excluent la moitié de cette humanité.

*  Tu dis qu’il faut payer des capitations modérées et je vois des frères en difficulté, jeunes ou vieux, « décapités » pour défaut de capitations, par des Puissances maçonniques sans pitié, avides de capitaux.

… Alors Franc-maçonnerie, ma mie, si les francs-maçons et franc-maçonnes ne décident pas au plus vite d’assortir la Lumière de lucidité et de repasser de l’Obédience sauvage à la Loge libre, traditionnelle et initiatique – pour semer, essaimer et s’aimer – … j’ai peur pour ta survie !

Gilbert GARIBAL

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Merci ma S:. Monique pour ce partage

Les difficultés de la Franc-maçonnerie en Chine 30 octobre, 2022

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Les difficultés de la Franc-maçonnerie en Chine

Les difficultés de la Franc-maçonnerie en Chine dans Recherches & Reflexions

Par La Rédaction
8 septembre 2022
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Temple chinois

De notre confrère thesquaremagazine.com – Par Carlos Francisco Ortiz

La Franc-maçonnerie en Chine a traversé de nombreuses épreuves et tribulations, de nombreux frères ont été persécutés et tués pour avoir recherché la lumière de la libre pensée et de la vérité.

Essayer d’écrire sur la Franc-maçonnerie en Chine n’est pas facile, car il n’y a pas d’histoire documentée complète de la Franc-maçonnerie pour la région depuis sa création.

Le Q ∴ H ∴ George W. Chen, PGM, illustre maçon et grand érudit de la Franc-maçonnerie en Chine, précise que quiconque souhaite approfondir l’étude de l’histoire maçonnique de la Grande Chine, de manière générale, peut le faire en essayant suivre la division en trois périodes, à savoir :

La première période va de 1767 à 1949, étudiant principalement l’existence de loges en Chine qui fonctionnaient sous des juridictions étrangères.

La seconde de 1930 à 1949, dont l’étude porte sur le développement de la franc-maçonnerie chez le peuple chinois.

La troisième période est à partir de 1949 et met l’accent sur l’étude de l’occupation et de la prise du pouvoir par le communisme et ses actions à l’égard de la franc-maçonnerie.

La culture chinoise, millénaire en sagesse, nous donne un aperçu de la façon dont le travail des grands et vénérables frères maçonniques a contribué à maintenir vivante la lumière de la Franc-maçonnerie universelle.

La Grande Loge de Chine中國美生總會

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La création de la Grande Loge de Chine a été réalisée sous le patronage de la Grande Loge des Philippines, consacrée le 18 mars 1949 à Shanghai.

Pour l’existence et le fonctionnement de la Grande Loge de Chine, six Loges jusqu’alors constituées et subordonnées à la Grande Loge des Philippines ont été remises et relocalisées sous sa juridiction, à savoir :

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Avec la création de la Grande Loge de Chine, les loges américaines, anglaises, écossaises et irlandaises existant dans l’est du pays, l’ont approchée pour demander une autorisation qui leur permettrait de continuer à fonctionner, ce qui leur a été accordé à la condition qu’elles n’acceptent aucun chinois citoyen à être initié ou affilié à leurs diplômes maçonniques.

La Grande Loge de Chine a eu une brève existence à Shanghai jusqu’en 1951, car avec l’arrivée du communisme au pouvoir, la Grande Loge de Chine a été forcée de cesser de fonctionner, étant son Grand Maître à cette époque le Q ∴ H ∴ MW Bro. TF Wie.

La Grande Loge de Chine a déménagé à Hong Kong en réussissant à transporter furtivement des dossiers et des insignes, tout cela grâce aux efforts de qui était son premier Grand Maître le Q ∴ H ∴ MW Bro. David K. Au.

Les archives et les insignes ont été apportés à Taiwan en 1954 et la Grande Loge de Chine a été réactivée à Taipei en 1955.

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TEMPLE MAÇONNIQUE DE TAIPEI
CRÉDIT IMAGE : AMITY LODGE N°1 HTTPS://AMITYLODGEGLOC.ORG/AMITY-HISTORY/

Il est historiquement intéressant de noter qu’en plus de la Grande Loge de Chine et de ses six Loges subordonnées, la formation d’un Square & Compasses Club a également été établie à Taiwan au début de 1951, à l’initiative d’un groupe de Frères Maçons.

Son dîner d’inauguration a réuni plus de trente maîtres maçons, devenant ainsi la première organisation maçonnique à Taiwan, qui pourrait bien être appelée le «berceau du maçon», en tant que bastion de la Chine libre.

Le Q ∴ H ∴ Oliver Todd, directeur principal d’International Lodge, Peiping, est devenu le premier président de Square & Compasses.

Des années plus tard, les clubs Square & Compasses ont été formés dans des endroits comme Tainan en 1956 et à Taichung en 1965.

En tant qu’activité maçonnique du Square & Compasses Club, l’approbation unanime de ses membres se démarque pour la création d’une loge à Taiwan, une initiative du Q ∴ H ∴ Herbert Schenck (Head of USAID, Taiwan).

Cette demande a été envoyée à la Grande Loge de Chine et au Grand Maître MW Bro. TF Wei, en compagnie d’autres frères illustres et puissants, arriva à Taipei en provenance de Hong Kong en août 1952, pour consacrer la Loge qui s’appellerait Liberty Lodge No. 7 , qui reçut sa Lettre le 17 novembre 1956.

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Liberty Lodge n ° 7 a eu ses premières initiations en 1953; son premier initié le Q ∴ H ∴ TT Tuan.

Au cours de l’année 1961, un groupe de frères maçonniques a commenté l’importance et la nécessité de traduire le rituel maçonnique des trois premiers degrés en langue chinoise, ce qui a abouti avec succès après une tâche ardue de près de treize ans.

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Han Lodge No. 8 , avec une lettre datée du 26 octobre 1972, travaille son rituel en langue chinoise, étant une loge exemplaire qui remplit de fierté les maçons chinois dispersés sur la face de la terre.

La Grande Loge de Chine, à ses débuts, n’avait établi des relations fraternelles qu’avec douze Grandes Juridictions Étrangères, parmi lesquelles la Grande Loge des Philippines, la Californie, le Michigan, le Brésil, le Panama, la Belgique, la Grèce, entre autres.

Aujourd’hui la Grande Loge de Chine entretient des relations fraternelles avec 87 Grandes Juridictions étrangères et comprend les 49 Grandes Juridictions des États-Unis, la Grande Loge du Ceará (Brésil), la Grande Loge du Piauí (Brésil) et la Grande Loge d’Afrique australe ( 1974), United Grand Lodge of England entre autres.

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EN HAUT À GAUCHE : SUN MOON LODGE N° 13
EN HAUT À DROITE : HARMONY LODGE N° 10
EN BAS À GAUCHE : HIGH SUN LODGE N° 11
EN BAS À DROITE : FOEDERIS ARCA LODGE N° 18

Activité maçonnique avant la création de la Grande Loge de Chine

Avant la création de la Grande Loge de Chine, il y avait des Loges autorisées en Chine sous des juridictions étrangères, qui fonctionnaient principalement pour le travail des maçons étrangers.

La Franc-maçonnerie libre et acceptée a été introduite pour la première fois en Chine par Amity Lodge n ° 407, en vertu de la Constitution anglaise à Canton, province de Kwangtung en 1767.

Plus tard en 1788, la Loge Elizabeth poursuit l’œuvre maçonnique en Chine, sous la Constitution suédoise.

Amity Lodge n ° 407 et Lodge Elizabeth ont cessé leurs activités après la fin du 18e siècle.

Après une longue période de silence maçonnique dans la Grande Chine, au cours de l’année 1844, la Grande Loge Unie d’Angleterre autorisa la Royal Sussex Lodge n° 735, qui tint ses réunions dans la province de Kwangtung, dans la ville de Canton.

Par la suite, des loges ont été établies en Chine sous au moins neuf juridictions étrangères, à savoir : l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande, le Massachusetts et la Californie, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et les Philippines.

À titre de données historiques, certaines des Loges américaines en Chine opérant sous la Constitution du Massachusetts étaient :

– Ancient Landmark Lodge, Shanghai, 1864.
– Sinim Lodge, Shanghai, 1903.
– Shanghai Lodge, Shanghai, 1904.
– International Lodge, Pékin (Peiping) 1916.

Le Sinim Lodge, sous une dispense spéciale, fonctionne actuellement à Tokyo, au Japon.

Il est important de souligner que bon nombre des loges qui opéraient autrefois en Chine l’ont fait sous la juridiction de puissances maçonniques étrangères, pendant une période de plus de deux cents ans.

L’adhésion à des loges étrangères était limitée exclusivement à des citoyens étrangers spécifiques et à des maçons.

Ce n’est qu’en 1930 qu’un groupe de maîtres maçons américains et chinois, tous initiés à l’étranger, décide de former une loge à Shanghai dans le but d’initier les citoyens et aspirants chinois à la Franc-maçonnerie.

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POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU MASONIC HALL À SHANGHAI, EXTRAIT DE THE ILLUSTRATED LONDON NEWS, 1865
CRÉDIT IMAGE : AMITY LODGE N°1 HTTPS://AMITYLODGEGLOC.ORG/AMITY-HISTORY/

Les frères fondateurs de la première loge maçonnique chinoise comprenaient:

– Q∴ H∴ George A. Fitch
– Q∴ H∴ NF Allman
– Q∴ H∴ Alfred TC Kao
– Q∴ H∴ Mei Hua-Chuan
– Q∴ H∴ IJ Rawlinson
– Q∴ H∴ James IE Chow

Tous ces chers frères étaient membres de Loges aux USA à l’exception de Frère Chow qui appartenait à une Loge Britannique en Jamaïque.

Les frères qui ont fondé la première loge maçonnique en Chine ont demandé une dispense à la Grande Loge du Massachusetts, qui a été refusée.

Après avoir été rejetés par la Grande Loge du Massachusetts, les frères ont insisté et ont été dispensés cette fois par la Grande Loge des Philippines.

En raison de cette dispense de la Grande Loge des Philippines, la Grande Loge du Massachusetts a rompu pendant de nombreuses années les relations fraternelles avec la Grande Loge des Philippines.

La première Loge à recevoir sa Lettre de la Grande Loge de Chine fut Amity Lodge No. 106, à Shanghai, le 27 janvier 1931.

Plus tard, d’autres loges ont suivi, à savoir:

– Nanking Lodge n° 108
– Pearl River Lodge n° 109
– Szechwan Lodge n° 112
– West Lake Lodge n° 113
– Sun Lodge n° 114

Au cours des années 1930, et sous l’agression japonaise persistante, ajoutée plus tard à Pearl Harbor, la Franc-maçonnerie chinoise est tombée dans l’obscurité dans tout l’Extrême-Orient.

Des années plus tard, un groupe de braves Maîtres Maçons de la Chine libre forma le Square & Compasses Club, demandant en 1943 une dispense à la Grande Loge de Californie pour former une Loge, dispense qui fut approuvée, fondant ainsi en 1943 la Fortitude Lodge UD à Chungking, qui a fonctionné pendant quelques années.

Plus tard, la vie et l’activité maçonniques dans la Grande Chine ont été reprises par six Loges constituées sous la Grande Loge des Philippines, qui ont établi les plans de création et d’établissement de la Grande Loge de Chine.

Comme données historiques, on peut ajouter que la première Loge maçonnique constituée à Canton, en Chine, sous la Grande Loge d’Angleterre il y a plus de deux cents ans, et la première Loge maçonnique constituée à Shanghai, en Chine, sous la Grande Loge de Chine, portent le nom de « Amitié ».

Pour conclure, je tiens à remercier très fraternellement mon très Cher Frère Kail Tseng, Grand Secrétaire, Grande Loge F&AM de Chine, pour son aide dans la documentation historique demandée.

Crédits image :  Sauf indication contraire, les images et les emblèmes proviennent du site Web de la Grande Loge de Chine http://www.freemason.org.tw/index.php

Plus d’informationhttp://www.freemason.org.tw/index.php/lodges-en

 

SOURCE : https://450.fm/2022/09/08/les-difficultes-de-la-franc-maconnerie-en-chine/

 

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De l’imaginaire à la foi 16 octobre, 2022

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De l’imaginaire à la foi

 
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Par Gilbert Garibal
9 octobre 2022

 

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Les forces de l’esprit

La tradition orale – caractéristique originelle de la franc-maçonnerie – a bien entendu ses qualités et ses défauts. Si elle permet la transmission, par le bouche à oreille, de ce trésor qui constitue l’une des pratiques ancestrales de l’« humain » – dans la définition même de notre nature – elle est en même temps le véhicule des « idées reçues » qui traversent le temps et s’y inscrivent ! Comme la moule s’accroche au rocher !

En ce sens, la Psychanalyse et l’Analyse Transactionnelle, entre autres modèles et « théories de l’esprit » sont, à l’image de l’équerre et du fil à plomb, à la fois de précieux outils de « rectification » et de « complémentarité » en maçonnerie. Quoiqu’en disent les détracteurs des sciences de l’homme, dans nos rangs même, qui n’ont généralement qu’une approche par le « on dit », des théories en cause, donc sans implication personnelle. Et qui montrent ici, tout à la fois, intolérance, ignorance et vanité ! Les mauvais compagnons sont nombreux !

Par exemple, dire encore que les rituels maçonniques se suffisent à eux-mêmes, les prendre comme des vérités premières, voire des principes vitaux et sacrés – alors qu’ils sont des conducteurs cérémoniels et des véhicules de morales – est totalement abusif. Et faux ! Ils sont très utiles et respectables, certes, en termes de valeurs, mais absolument insuffisants à la compréhension de l’homme et son fonctionnement. Normal, puisque ce n’est pas leur fonction ! La méthode symbolique est méritoire mais elle a ses limites !

Autre exemple : Continuer d’affirmer de façon péremptoire – en fait par seul « ouï-dire » – que l’esprit est supérieur au corps…alors que les neurosciences ont prouvé leur interdépendance depuis longtemps déjà et qu’elles parlent aujourd’hui de « corps-esprit » jumelés ! Cette habitude du « dire, c’est croire », n’est pas que maçonnique ! L’homme est un animal fictionnel ! Depuis « la mise en place » de la pensée et de l’imaginaire, s’est enracinée dans notre cerveau, une disposition aux croyances. Le domaine du croire précité se décline en « tenir pour vrai », auto-persuasion, autosuggestion (cf. méthode la méthode Coué, moquée en France mais qui prouve son efficacité hors de nos frontières !) convictions, opinions, etc., autant de mots pour désigner les mécanismes « producteurs » de la certitude individuelle. Celle-ci établie – par adhésion personnelle, religieuse ou philosophique – peut s’exercer sans la preuve par le fait : les notions de Dieu, de divin, de divinités, d’Être suprême, de Principe créateur, de Grand Architecte de l’Univers, ces créations humaines poétiques, en sont le meilleur exemple. Les « forces de l’esprit » peuvent même, à l’extrême, conduire le sujet, au gré de rites lancinants et répétitifs, à des « états modifiés de conscience », tels l’extase et la transe. Il s’agit de fait ici, d’une forme d’autohypnose, provoquée notamment par l’irruption dans le sang de diverses hormones, dont nos propres opiacés circulants (entre autres, les « endorphines » inductrices d’euphorie à fonction antalgique). Sans aller jusque-là, rappelons tout de même que la maçonnerie a elle-même bien « flirté » en son temps avec les pratiques magiques !

Nous le savons, les théories freudiennes (valorisées par Lacan) doivent beaucoup aux légendes de la Grèce antique et à ses philosophes. Lesquels nourrissent toujours la franc-maçonnerie actuelle. Ces derniers, pour leur part, avaient postulé les premiers, avec lyrisme, que nous sommes habités par trois fées turbulentes qui se disputent en nous, mais inséparables : raison, intuition, imagination. Elles sont toujours d’actualité et nous serions à même d’ailleurs de les masculiniser en trois lutins modernes, avec pour nom : le Logicien (rigoureux), l’Expert (averti) et le Poète (rêveur).

Constat : nous ne pourrions pas vivre sans notre imaginaire (siège de l’imagination, du rêve, de la création, de l’invention, de l’innovation, de l’enthousiasme). Et cet imaginaire n’est autre que l’irrationnel (à comprendre non comme le contraire de la raison mais n’en relevant pas : les mythes, les légendes et les religions relèvent évidemment de l’irrationnel !). Rêver en restant lucide n’est pas être irrespectueux !

Certes, l’irrationnel a son versant négatif, (superstition, passion excessive, violence, folies meurtrières dont les guerres, etc.), mais il est incontestable que ce même irrationnel a aussi la faculté “d’amplifier l’esprit”. Sans l’irrationnel, la raison s’assècherait : aucune grande réalisation (scientifique ou autre) ne peut faire l’économie de l’imagination et de l’intuition. Sans l’imaginaire, la franc-maçonnerie, campée sur son socle mythique, n’existerait pas ! Einstein le confirme : « l’imagination est plus importante que la raison ! ». Mais poétiser n’est pas raisonner.

Il n’est pas étonnant que de ce milieu psychique en « interactions » permanente, émerge en nous des doutes, des hésitations, des craintes. Alors même que nous devons gérer au quotidien notre peur existentielle, elle-même constitutive de notre Moi. Nous apprenons cette peur dès notre irruption au monde, avec l’intériorisation d’un dispositif de défense propre au vivant : l’instinct de conservation. Autant de choses que les rituels ne disent pas mais qu’il convient de se rappeler ou de savoir en maçonnerie, au XXIème siècle !

Vaincre la mort

En grandissant et adulte devenus, nous avons constamment peur, de la crainte de traverser la rue à celle de tomber malade, donc de souffrir, de mourir. Puis encore, nous avons peur de perdre nos proches : conjoint, enfants, parents, amis.

Nous sommes aussi taraudés par les peurs « modernes », autant d’éventualités qui vont du licenciement au manque d’argent, de la privation de nourriture à la disparition du confort matériel, de la perte de notre mémoire à celle de notre autonomie. Et partant, nous craignions de ne plus exister aux yeux des autres, toujours pour la même raison de sauvegarde : Indépendants par essence, nous sommes dépendants par force ! En vérité, l’être humain n’est pas conditionné à « la perte », comme le sont la plupart des animaux. Nous le constatons aussi, en loge, avec le « manque » soudain dans nos rangs, lorsqu’un de nos frères, l’une de nos sœurs, passent à l’Orient Eternel.

Dès lors, exposés comme tout un chacun aux aléas de l’existence, comment prétendre à quelque certitude, à une « vérité vraie » ? Même les modèles mathématiques les plus sophistiqués sont tous contestables et remplaçables par d’autres. Il vaudrait donc mieux parler de réduire la part d’incertitude (théorie du modèle et de l’écart).

Ainsi pour nous francs-maçons, qui nous inter-enseignons le doute, il convient de nous méfier et même de nous éloigner de toute “attitude de surplomb”. Qui consisterait (au fil de nos degrés encore trop souvent confondus avec des grades !) à nous donner hiérarchiquement en loge des leçons assorties de bons ou mauvais points, et en ville revenus, à vouloir y jouer à toute force l’exemplarité ! A une époque où est mieux accueilli le « passeur » de désirs que le « marchand » de formats ou de modèles. Pour faire image encore, je pense en matière de surplomb précisément, que « notre vérité », ne réside pas forcément dans l’aplomb du fil mais aussi dans ses oscillations « métaphoriques ». C’est-à-dire, au gré du balancier de la vie, dans notre comportement entre la frustration et la satisfaction, la maladie et la guérison, l’orgueil et l’humilité, de la colère à l’apaisement, de la haine à l’amour !

Tout comme notre lutte quotidienne pour devenir meilleur apparaît dans l’angle entre les deux branches mobiles du compas. Comme le chemin entre notre besoin éperdu d’être aimé et d’autres êtres à aimer que soi se situe dans l’espace séparant les deux branches de l’équerre. Ou encore, quand il est question de la recherche de l’âme sœur, le parcours menant de la solitude à la rencontre se dessine symboliquement dans la distance entre le maillet et le ciseau ! Pour créer l’œuvre ensemble. Bref, nos tentatives d’accès à la certitude sont dans l’interrogation permanente, dans la patiente recherche, le mouvement productif, dans la preuve par les faits. Non dans le « regardez-moi », la domination, la suffisance. Etre sûr de soi au sens vaniteux, rappelle que cet adjectif est issu du mot « vain » ! A preuve certains tabliers maçonniques : plus ils sont brodés de fils d’or et cousus de fioritures, plus ils nous éloignent de l’humilité (de humus, terre). C’est vraiment en sortant du paraître, que l’on parvient à être !

Ainsi, il s’agit, selon la règle psychologique des 3P, empruntée à l’Analyse Transactionnelle (Puissance, Protection, Permission) de se donner les moyens de penser et d’agir (Le gouvernement de soi-même) de prendre soin de soi (notre vie signifie la survie !) et de s’autoriser à être et à faire (Oser exister !). Ainsi, il n’y a pas meilleure autorité pour tenir les commandes, que soi-même ! Au nom de l’estime de soi et des autres.

Alors et seulement l’appréhension et l’angoisse font place à la confiance en soi, à la maîtrise de soi. La culpabilité s’efface devant la responsabilité, et le sens de la vie devient enfin le sens de ma vie ! Parce que la seule véritable certitude que nous ayons est celle de notre finitude. Donc un encouragement, un engagement, à vivre le mieux possible notre éternité sur terre. La mort des autres, bien entendu, nous renvoie sans cesse à la nôtre. Faut-il la craindre ? Rappelons-nous, en guise d’apaisement, la belle et noble formule d’Epicure : « La mort ne nous concerne ni morts ni vifs. Vifs, parce que nous sommes ; morts, parce que nous ne sommes plus ! ».

Philosopher, c’est apprendre à mourir, nous dit Platon et Montaigne après lui. C’est à dire accepter notre sort et vivre pleinement chaque jour comme s’il était l’ultime.

La franc-maçonnerie propose aussi sa voie pour vaincre la mort, à sa façon. Mais ce n’est certainement pas en créant une rivalité dans la « course aux tabliers » qu’entretiennent encore trop d’organisations maçonniques, qui se détournent de leur objectif spirituel. La compétition est un jeu profane qui les égare ! C’est en remettant à l’Orient de sa loge bleue son tablier blanc à l’Apprenti, qu’il demeurera à vie, que l’Art Royal s’honore et remplit sa vraie fonction initiatique. Et que l’initié devient ainsi éternel !

La création, hasard ou volonté ?

L’origine de la franc-maçonnerie – celle du « mestier » comme celle de réflexion – nous ramenant aux constructions religieuses et aux hommes d’église, il est logique que Dieu – ou l’hypothèse Dieu – soit évoqué ici. Aux bâtisseurs qui ont lancé les cathédrales vers le ciel, puis à leurs successeurs spéculatifs et à nous-mêmes, « penseurs d’aujourd’hui » dans nos loges, s’est posée et se pose toujours la même question : Y- a- t-il une volonté dans l’univers ? Formuler cette interrogation, après la classique question individuelle : Qui suis-je, d’où viens-je ? Où vais-je ? C’est déjà formuler une croyance. C’est se demander, avec l’intelligence dont nous sommes dotés, si l’univers est l’œuvre d’un constructeur et dans l’affirmative qui a créé ce constructeur ? Et si la théorie du big bang est recevable, c’est se heurter à une autre question vertigineuse : Comment quelque chose peut naître de rien ?

Ces questions « philosophiques » de tout temps se posent aujourd’hui à la science qui, devant l’horloge et son extrême précision ne conteste plus le postulat d’un horloger ! Mais si ses progrès fulgurants en termes cosmologiques (découverte de nouveaux univers, notamment) apportent toujours de nouvelles théories, elle reste dans l’incapacité de les démontrer ! Cette volonté à l’origine de l’Univers et son expansion aurait donc un sens. Et qui dit sens, dit conscience pour l’interpréter et en témoigner. Celle du philosophe Baruch Spinoza (1632-1677) l’analyse tel un principe panthéiste qui anime la Nature (comprenant tout ce qui existe) et nous en montre l’harmonie et la beauté. La franc-maçonnerie déiste ne dit pas autre chose quand elle affirme son adhésion à un Principe créateur qu’elle nomme Grand Architecte de l’Univers. Un emprunt au poète Philibert de l’Orme.

Rappelons au passage que les « promoteurs » de la franc-maçonnerie, James Anderson et Jean-Théophile Desaguliers, ont eu, pour leur part, le mérite de « mettre de côté » leur formation et exercice protestants, afin de proposer aux premiers adhérents une religion naturelle, (ou loi naturelle) croyance fondée sur les données de la raison et de la conscience individuelle, sans le concours des églises. Ce concept d’un dieu personnel, totalement éloigné du « socle biblique », a évidemment été vite déconsidéré par les courants théologiques…et les premiers francs-maçons français, qui ont installé au gré des loges, dès 1725, une maçonnerie chrétienne. Aujourd’hui, les notions précitées de « « Grand Architecte de l’Univers » ou de « Principe créateur », qui n’existaient pas à l’époque, ne sont guère éloignées de cette religion naturelle, quand elles sont proposées comme symboles à interpréter librement. Il nous revient d’ailleurs de réfléchir sur la différence entre un dieu symbolique et un dieu révélé, les deux relevant de la fiction, tout respect gardé pour les religions dites du « Livre ». Ce Livre étant celui de la religion considérée, mais en aucun cas le « grand livre de l’humanité », comme certaines obédiences persistent encore à l’affirmer, à propos de la Bible. Fiction n’est pas réalité, encore moins vérité !

On peut aussi s’étonner du désir des Obédiences et Suprêmes Conseils ayant opté pour un dieu symbolique et espérant fébrilement, malgré tout la « reconnaissance » de la Grande Loge Unie d’Angleterre qui exige de ses « délégations internationales », la croyance en un Dieu révélé ! Comme s’il était vital de recevoir cet « adoubement » d’une instance qui montre ici une belle intolérance et atteint le grandiose en s’identifiant à la main de Dieu ! Fiction, encore et toujours !

On ne peut toutefois pas parler de croyances et de religions sans aborder ce qui peut dans un pays, les faire cohabiter pacifiquement et les séparer de l’autorité publique : la laïcité. C’est ce principe de séparation de la société civile et de l’institution qui permet la liberté de conscience. Non seulement, la laïcité n’interdit pas les religions, mais elle en préserve l’existence. Tout comme, de la même façon, elle doit préserver les non-croyants et les agnostiques, de toute ingérence de la religion dans la vie civile. Il y a un droit à la croyance, comme il existe un droit à la non-croyance. A part le Grand Orient de France, les obédiences françaises sont bien trop silencieuses sur ce point !

Certes, il est clair que si les croyances se sont aujourd’hui diluées, le fait religieux ne peut être balayé d’un revers de main. Ce serait du même coup, geste impensable, rejeter les initiés (es) qui la fréquente : l’église, le temple, la synagogue, la mosquée, ont leur place dans la cité, comme la loge y a la sienne ! Les religions sont utiles depuis des siècles et le seront encore, qu’elles soient appréhendées comme moteur qui dynamise et aide à vivre ou « consolatum », qui apprend à mourir, deux aspects de la condition humaine. Priver l’homme de religion, serait l’amputer de lui-même, disent en chœur philosophes et poètes, après Benjamin Constant. Comme priver l’homme de franc-maçonnerie, serait le priver d’un outil puissant, producteur de liberté !

Nous venons en loge, ce lieu d’intelligence collective, pour nous transformer, avec l’idéal de transformer le monde. En clair, pour y cultiver ensemble une « raison raisonnable », intuitive, imaginative. Au total altruiste. N’est-ce pas là notre croyance même, puisque croire c’est aimer ?!

Sans être une religion la franc-maçonnerie est bien en soi, une forme de miracle ! Celui de traverser le temps, à son rythme, depuis le Moyen-Âge !

SOURCE : https://450.fm/2022/10/09/de-limaginaire-a-la-foi/

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