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Qu’est-ce que la « Régularité » pour le Régime Écossais Rectifié ? 8 février, 2024

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Qu’est-ce que la « Régularité » pour le Régime Écossais Rectifié ?

salomon8nrnqdécembre 28, 2023
Phénix DNRF-GDDG

On ne cesse, à temps et à contretemps dans le milieu maçonnique, de se référer au principe de la « régularité », cette dernière souvent, et bien à tort, étant considérée comme synonyme d’une « légitimité » autour de laquelle toute vie initiatique semble, pour les uns être subordonnée afin de bénéficier d’une hypothétique « validité », acquise ou espérée, et pour les autres, d’un critère revendiqué et déclaré détenu, ceci pour des raisons diverses.

Mais qu’en est-il réellement de cette célèbre « régularité » – semble-t-il «l’un des plus anciens mots du vocabulaire maçonnique» [1], lorsqu’on aborde le cas, spécifique s’il en est, du Régime Écossais Rectifié ?

La question est importante et il convient d’y apporter une réponse.

a) Les principes de la « régularité » sont issus des ‘‘Basic Principles’’ de la Grande Loge Unie d’Angleterre définis en 1929

Ce n’est en réalité qu’en 1929, donc assez tardivement au regard de l’Histoire de la franc-maçonnerie universelle, que la Grande Loge Unie d’Angleterre (G.L.U.A.), dans les « Basic Principles » a défini les critères de cette fameuse « régularité » dont on parle si souvent – et qui bénéficie d’un relatif prestige, bien infondé au demeurant, renforcé par une constante actualité puisque la recherche, parfois frénétique, de cette « régularité », agite par intervalles réguliers les maçons -, « Basic Principles » dans lesquels figurent comme principales dispositions : « la croyance en le Grand Architecte de l’Univers et en Sa volonté révélée » ; « l’Obligation sur, ou en pleine vue, du Volume de la Loi Sacrée ouvert, de manière à symboliser la révélation d’en haut qui lie la conscience de l’individu particulier qui est initié » ; « aucune Grande Loge ne doit avoir quelque relation maçonnique que ce soit avec des Loges mixtes ou des Obédiences qui acceptent des femmes parmi leurs membres » ; « les discussions sur des sujets politiques ou religieux sont strictement interdites », etc. [2]

constitutions-anderson

Les « Basic Principles » définissant les critères de la « régularité, s’appuient les Constitutions publiées en 1723.

Ces principes, ou « Landmarks », s’appuient en fait sur les Constitutions de la Grande Loge de Londres, publiées en 1723, rédigées par le pasteur presbytérien James Anderson (1684-1739) avec l’aide de John Théophile Désaguliers (1683-1744) le 24 juin 1717, Constitutions dont le titre originel était Constitution, Histoire, Lois, Obligations, Ordonnances, Règlements et Usages de la Très Respectable Confrérie des Francs-maçons acceptés, véritable travail de reformulation des anciens devoirs en une tentative d’adaptation fédérative, et d’ailleurs singulièrement réductrice, des règles et lois de la tradition artisanale, dont les travaux de Clément Edwin Stretton (1850-1915) dans « The Speculative Mason », ont bien montré le caractère destructeur à l’égard de la vénérable tradition opérative.

Quoi qu’il soit, ce sont ces Constitutions de 1723, qui présidèrent en décembre 1813 à « l’Acte d’Union » qui permit la création de la Grande Loge Unie d’Angleterre mettant fin au schisme entre les Modernes et les Anciens, dont on voudrait faire la base de la « régularité » universelle sur le plan maçonnique, alors qu’elles apparaissent, objectivement, plutôt comme une authentique entreprise d’altération de l’essence de la Maçonnerie originelle, ce qui n’allait pas tarder à engendrer des confusions multiples et sans cesse croissantes, tant sur le plan organisationnel qu’initiatique.

b) Le Régime Écossais Rectifié a procédé en 1778 a une « rectification » de la franc-maçonnerie andersonienne

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Le Régime Écossais Rectifié posa dès 1778, des principes intangibles profondément différents de la franc-maçonnerie andersonienne. 

 C’est pourquoi, loin de s’y référer comme source de la légitimité de son Ordre, Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), conçut et façonna le Régime Écossais Rectifié en 1778 à Lyon, comme une complète « rectification » de l’ensemble de la franc-maçonnerie, dotant son système, de par son lien avec la Stricte Observance allemande, d’une structure empruntant beaucoup plus aux règles et formes des Ordres militaires de l’antique Chevalerie médiévale, comme en témoigne le Code des C.B.C.S. (Code Général des Règlements de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, Lyon, 1778), plutôt qu’aux conceptions de la Maçonnerie libérale défendues par les Constitutions de 1723 rédigées par les pasteurs Anderson et Désaguliers.

Ainsi, totalement étranger à cette perspective universaliste organisée en « Grandes Loges », qui plus est faiblement religieuse et ignorant absolument tout des éléments théoriques de la doctrine de la « réintégration », le Régime Écossais Rectifié posa, et ce dès les premiers instants de sa fondation, des principes intangibles profondément différents du milieu maçonnique du XVIIIe siècle – et donc de ceux issus des conceptions de la « régularité » provenant de la Grande Loge Unie d’Angleterre, reformulés en 1929, qui prétend aujourd’hui conférer une dite « légitimité » aux grades symboliques, et même aux grades et degrés situés au-delà des Loges symboliques en raison de leur rattachement aux « Grandes Loges » dont ils dépendent, pour bénéficier d’une illusoire « régularité », ce qui relève, on en conviendra aisément, de l’absurdité la plus totale.

Cette situation, qui vise à imposer les critères d’une « régularité » définie en 1929 par la Grande Loge Unie d’Angleterre (G.L.U.A.) dans les « Basic Principles »à des systèmes initiatiques recevant leur légitimité de sources absolument indépendantes de la maçonnerie anglaise – ce qui est bien le cas du Régime écossais rectifié né en France au XVIIIe siècle sur des bases entièrement autonomes  (globalement pour la partie doctrinale et symbolique L’Ordre des Chevaliers Maçons élus coëns de l’Univers, et pour la structure organisationnelle le cadre de la Stricte Observance)  -, n’a, il convient de le dire avec force, strictement aucun sens !

c) Toutes les branches de la maçonnerie andersonienne, sont regardées comme « apocryphes » par le Régime Écossais Rectifié 

À ce propos, il est tout à fait étonnant de voir comment fonctionnent de nos jours certaines obédiences maçonniques à l’égard d’un Régime qu’elles ont positivement « vassalisé » à leur profit, n’hésitant pas à tordre le cou à ses principes, parfois avec une incroyable désinvolture, afin de soumettre le Régime rectifié à des règles et des cadres fonctionnels qui lui sont parfaitement étrangers [3].

Phénix RER

La franc-maçonnerie « non rectifiée » n’est, au regard de la Réforme de Lyon, rien d’autre « qu’apocryphe », c’est-à-dire, pour être clair, une maçonnerie dépourvue et ignorante de la doctrine ésotérique de la « réintégration ». 

 Ce triste état de fait, contre lequel s’éleva déjà Camille Savoire (1869-1951) lors de la création du Grand Directoire des Gaules en mars 1935en s’opposant vigoureusement à la manière dont le Grand Orient de France entendait s’approprier, et faire vivre sous une tutelle inacceptable, le Régime écossais rectifié [4], perdure malheureusement depuis bien des décennies, faisant que l’ensemble du monde obédientiel semble entièrement oublier un point fondamental sur lequel le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaulesréveillé en décembre 2012 à Lyon,insiste avec force : à savoir que « l’Ordre » issu de la réforme de Lyon, tire uniquement sa légitimité et sa « régularité » de sa fidélité observée à l’égard des principes énoncés et arrêtés en 1778 lors du Convent des Gaules, entérinés lors du Convent de Wilhelmsbad en 1782 [5].

Voilà ce qu’est la « régularité » pour le Régime écossais rectifié, et il n’y en a pas d’autre, qui serait à rechercher auprès d’une maçonnerie qui, il conviendrait d’en être un minimum conscient lorsqu’on traite de ces sujets, n’est au regard des critères de la Réforme de Lyon, rien d’autre « qu’apocryphe », c’est-à-dire, pour être clair, est une maçonnerie dépourvue et ignorante de la doctrine ésotérique de la « réintégration » provenant de Martinès de Pasqually ( + 1774), déposée et infusée par Jean-Baptiste Willermoz au sein de la Stricte Observance, aboutissant, lors de sa « rectification » en 1778 à Lyon lors du Convent des Gaules, à la constitution du système initiatique spécifique qui devint le Régime écossais rectifié [6].

Conclusion

Phénix X

Le Régime Écossais Rectifié dépasse, selon ses critères, en éminence, en autorité et en connaissance des mystères de l’initiation, tous les systèmes – et l’ensemble des régimes composites et « apocryphes » – méconnaissant la « doctrine de la réintégration ». 

  Ainsi, le Régime rectifié, placé, selon les dispositions des Codes de 1778 (Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées & Code Général des Règlements de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte),  – unique critère de référence pour le Régime -, sous l’autorité d’un Directoire National fédéré en Provinces sur lesquelles sont souchés des Grands Prieurés, n’a aucunement besoin de se rattacher à une instance maçonnique quelconque – en particulier sous la forme d’une « Grande Loge » qui devrait être « reconnue » par la Grande Loge Unie d’Angleterre (G.L.U.A.) – on se demande bien pourquoi ? -, ou d’une obédience prétendant « posséder » le Régime, ceci afin de bénéficier d’une illusoire « régularité » qui lui ferait défaut, puisque sa «véritable régularité » le Régime écossais rectifié la possède en plénitude depuis deux siècles et demi, grâce à l’action de son fondateur, le lyonnais à qui tous les maçons rectifiés doivent tant : Jean-Baptiste Willermoz.

Enfin, et plus profondément encore, ce que nous ne cessons de proclamer et que notre initiative de « Refondation » du Régime nous fait devoir d’affirmer : le système issu de la Réforme de Lyon – et ce n’est pas pour rien qu’il se voulut une initiative de « rectification » entière de la franc-maçonnerie en 1778, dépasse, selon ses propres critères, en éminence, en autorité et en connaissance des mystères de l’initiation, tous les systèmes, l’ensemble des régimes composites, et les organisations constituées en « Grandes Loges », méconnaissant la « doctrine de la réintégration » [7], et, bien évidemment, n’a aucunement besoin pour vivre et se développer, des formes structurelles administratives connues sous le nom « d’obédiences maçonniques », puisque la « conception obédientielle est absolument étrangère à l’esprit de la rectification », faisant que vouloir faire rentrer le R.E.R., dans les cadres de la maçonnerie andersonienne en le faisant coexister, soit avec d’autres Rites, soit avec des visions et conceptions (sociétales, politiques, symboliques, initiatiques, confessionnelles, dogmatiques, etc.),  issues de voies « apocryphes », est une absolue aberration.

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Ainsi, et que ceci soit bien entendu : le Régime écossais rectifié est « régulier » dès lors que, bénéficiant d’un lien de transmission effectif et valide avec le « réveil » opéré en 1935, il est  pratiqué en fidélité à son essence, à ses principes organisateurs, aux Codes fondateurs qui en définissent les règles, et à sa doctrine interne précisée dans les Instructions à tous les grades, et cette « régularité » est de nature initiatique et trans-historique, puisqu’elle se rattache uniquement et invisiblement, à l’Ordre essentiel, primitif et fondamental qui se perd dans la nuit des siècles.

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Notes.

1. A. Bernheim, Régularité et Reconnaissance, Etudes maçonniques, Masonic papers,

2. Cf. Principes de base pour la reconnaissance par elle d’une autre Grande Loge, ou Déclaration des Principes de Base, Grande Loge Unie d’Angletterre, 1929. On notera que le premier des « huit principes de base » figurant dans cette Déclaration, stipule : « Chaque Grande Loge doit avoir été établie légalement par une Grande Loge dûment reconnue ou par trois Loges ou plus régulièrement constitués », ce qui n’intéresse en rien le Régime écossais rectifié, organisé en Régime autonome depuis 1778, non sous le modèle d’une « Grande Loge » (sic), mais par ses Directoires et Grands Prieurés.

3. Le Grand Directoire des Gaules a tenu le 15 décembre 2012, quoiqu’il en déplaise, à rappeler que le Régime depuis son « Réveil » en 1935, n’avait jamais pu vivre selon ses critères : « On est ainsi obligé de constater que depuis le réveil en 1935 du Régime,la conception originelle du Code n’a presque jamais été suivie, entraînant des dis-fonctionnements significatifs dans la logique organisatrice du Régime Écossais Rectifié qui cessa, dès lors, de se penser comme un « Ordre », le ramenant à un Rite réduit à une conception obédientielle absolument étrangère à l’esprit de la rectification, même si imaginant en relever en usant de titres et dénominations issus du corpus sémantique willermozien. » (Cf. « Principes de l’Ordre en 10 points », point IV, DNRF-GDDG, 15 décembre 2012, Lyon).

4.    Parmi les « fables maçonniques », il en est une qu’il convient de dissiper entièrement, tant elle revient comme une antienne singulièrement fausse et erronée, celle consistant pour le Grand Orient de France, à s’imaginer détenteur d’un quelconque titre de propriété sur le Régime écossais rectifié au motif des Traités d’Union de 1776, 1781 et 1811, signés, à l’époque, avec les instances dirigeantes du Régime. Or ces Traités, comme il est aisé de le constater à leur lecture, n’eurent pour but, comme le stipulent leurs articles, que de « déléguer » au Grand Orient de France, sous l’autorité des Directoires du Régime, et surtout sur leur proposition, la création d’établissements symboliques, c’est-à-dire de Loges bleues. C’est peu, relève du niveau purement administratif, et c’est tout. Les Directoires, dont il était d’ailleurs précisé en préambule des Traités, qu’ils forment « Le corps du Régime Rectifié en France », bénéficiaient d’un représentant au sein du Grand Directoire des Rites du Grand-Orient, et conservèrent toujours leur entière souveraineté sur le Régime, tant au niveau de l’Ordre Intérieur que des Loges symboliques, puisque rien ne pouvait se faire, dans le cadre de leur création – et plus encore des rituels du seul ressort de l’Ordre rectifié -, sans proposition et décision des Directoires. Autant dire que les Loges symboliques rectifiées qui travaillèrent ainsi sous les auspices du Grand Orient de France, furent « agrégées » (sic) à l’Obédience, au seul titre de leur participation administrative, et qu’il ne fut jamais question, et ceci pas un seul instant et dans l’esprit de quiconque, d’une quelconque idée «d’appropriation du Régime» par le Grand Orient de France, appropriation et détention d’ailleurs rendues absolument impossibles au regard de l’organisation propre du Régime écossais rectifié, structuré depuis le XVIIIe siècle comme un « Ordre » autonome et indépendant, gouverné par les établissements ostensibles et non-ostensibles de sa classe chevaleresque, ses Directoires et ses Grands Prieurés.

5. « L’Ordre issu de la réforme de Lyon, connu sous le nom de Régime Écossais Rectifié, tire uniquement sa légitimité et sa « régularité », par delà les qualifications initiatiques de ses membres, de sa fidélité observée face aux principes énoncés et arrêtés en 1778 lors du Convent des Gaules. » (Cf. « Principes de l’Ordre en 10 points », point I, DNRF-GDDG, 15 décembre 2012, Lyon).

6. « L’aspect doctrinal définit le Régime rectifié, ce qui est une spécificité unique dans tout le champ rituel de la franc-maçonnerie universelle, et donne au système willermozien une nature à nulle autre pareille qui le distingue entièrement des autres Rites maçonniques lui conférant son caractère de voie dite  « non-apocryphe » au regard des critères de la doctrine de la réintégration, dont l’Ordre est le dépositaire légitime depuis le XVIIIe siècle. » (Cf. « Principes de l’Ordre en 10 points », point VI, DNRF-GDDG, 15 décembre 2012, Lyon).

7. Il n’est pas inutile de se remémorer certaines vérités : « L’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, fut conçu pour être l’écrin de l’Ordre mystérieux qui est l’essence même du Régime rectifié, sa substance intérieure secrète. Ses travaux se déroulent donc dans l’invisible et auront pour objet de se consacrer à l’étude et à la conservation de la doctrine de la réintégration dont l’Ordre est le dépositaire de par l’Histoire, doctrine sacrée qui a un but essentiel et très élevé que peu d’hommes sont dignes de connaître. Willermoz écrira du Haut et Saint Ordre : « Son origine est si reculée, qu’elle se perd dans la nuit des siècles ; tout ce que peut l’institution maçonnique, c’est d’aider à remonter jusqu’à cet Ordre primitif, qu’on doit regarder comme le principe de la franc-maçonnerie ; c’est une source précieuse, ignorée de la multitude, mais qui ne saurait être perdue : l’un est la Chose même, l’autre n’est que le moyen d’y atteindre.» (Cf. Proclamation refondatrice de l’Ordre rectifié, D.N.R.F.-G.D

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SOURCE  :  salomon8nrnqdécembre 28, 2023

Le courant anarchiste en franc-maçonnerie 17 décembre, 2023

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Le courant anarchiste en franc-maçonnerie

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C’est une des originalités des loges que d’accepter des profanes porteurs d’une individualité minoritaire dans la société de leur temps.

Si l’anarchie est souvent citée comme une forme de désordre, c’est aussi un art de vivre et une philosophie éminemment respectable tout en étant très minoritaire dans l’opinion.

C’est ainsi que l’on trouve dans les loges maçonniques des sœurs et des frères qui s’en réclament :

Libertaires jusqu’au bout des ongles, anticléricaux, opposés à la notion d’État, revendiquant l’autogestion, etc. Certains sont restés fidèles à ces deux engagements, d’autres ont changé d’opinion au fil du temps.

Aujourd’hui, ils se font discrets mais fut un temps où ils n’hésitaient pas à revendiquer leurs convictions et à s’engager dans les combats sociaux.

Parmi eux, citons quelques célébrités :

Anselmo Lorenzo (1841-1914) membre de la loge barcelonaise Les fils du travail (Hijos del Trabajo)

Bakounine Mikhaïl Aleksandrovitch (1814- 1876), aurait été initié en 1845, fréquente des loges allemandes jusqu’en 1848 ; en 1865, il est membre du Grand Orient de la Maçonnerie Italienne

Campion Léo (1905-1992) initié le7 avril 1930, à la loge Les Amis philanthropes du Grand Orient de Belgique à Bruxelles, auteur de »Le drapeau noir, l’équerre et le compas »

Faure Sébastien (1858-1942) initié le 28 juin 1884 à la loge Vérité du Grand Orient de France, à Bordeaux

Ferrer Francisco (1859-1909), le pédagogue libertaire de l’École Nouvelle, initié en 1884, dans la loge maçonnique Verdad (Vérité) de Barcelone.

Le Gall Jules , (1881-1944), membre de la loge des Amis de Sully, (Orient de Brest, Grand Orient)

Lepage Marius (1902-1972), initié le 24 janvier 1926 dans la « Loge Volney » du Grand Orient de France, auteur dans le numéro 12 (novembre- décembre 1930 ) de La Revue anarchiste, d’un article intitulé « Plaidoyer pour la Franc-Maçonnerie ».

Proudhon Pierre-Joseph (1809-1865), initié le 8 janvier 1847, à la loge Sincérité, Parfaite Union et Constante Amitié du Grand Orient de France à Besançon.

Reclus Élisée (1830-1905) qui présenta un texte célèbre, L’Anarchie, à la loge des Amis philanthropes de Bruxelles

Serra Jaime (1915-2023), membre de la RL « La Chaîne d’Union ».

Vsevolod Mikhaïlovitch Eichenbaum dit Voline, (1882-1945) ukrainien, (théoricien de la synthèse anarchiste, initié à la loge Clarté du Grand Orient de France à Paris le 27 janvier 1930 .

Sources :

- Jules Le Gall, anarchiste et franc-maçon (1881- 1944) par Jean-Yves Guengant dans Chroniques d’histoire maçonnique 2019/2 (N° 84),

- Encyclopédie Wikipédia

- Le Maitron , Dictionnaire biographique du mouve- ment ouvrier

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SOURCE : fil infos loge n° 3

LE CHARME INTEMPOREL DE LA FRANC-MAÇONNERIE 26 novembre, 2023

Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaire

LE CHARME INTEMPOREL DE LA FRANC-MAÇONNERIE

 

Dans un monde rempli d’agitation incessante et de distractions numériques, pourquoi la maçonnerie, une institution ancrée dans la tradition et les rituels, continue-t-elle de captiver et de réconforter l’homme moderne d’aujourd’hui ? Cette question, à première vue, semble presque anachronique. Pourtant, la réponse réside dans les éléments mêmes qui font que la maçonnerie semble en décalage avec notre époque moderne.

À la base, la franc-maçonnerie offre une évasion.

 
LE CHARME INTEMPOREL DE LA FRANC-MAÇONNERIE dans Contribution

Imaginez un monde où le rythme frénétique de la vie quotidienne, la demande d’attention et les courants de compétition sous-jacents cèdent la place à un sanctuaire d’ordre, de respect et de fraternité. Ici, dans chaque Loge maçonnique, les maçons trouvent un répit. L’attrait de la franc-maçonnerie s’étend au-delà de son environnement serein ; c’est un havre d’émotion où l’armure portée lors des combats quotidiens peut être retirée en toute sécurité.

Mais qu’est-ce qui, spécifiquement, dans la franc-maçonnerie, résonne si profondément auprès des frères ? D’une part, les rituels et les cérémonies, reliques d’une époque révolue, offrent un contraste saisissant avec le chaos de notre monde. Ces rituels, avec leurs phrases majestueuses et leurs mouvements harmonieux, ne satisfont pas seulement les sens ; ils procurent un sentiment de continuité avec le passé, un lien avec une époque plus simple et plus digne. C’est ce lien avec la tradition qui constitue une partie importante de l’attrait Craft.

De plus, la philosophie de la maçonnerie – une vision du monde sans prétention mais profonde – défend des vertus telles que la fraternité, la fidélité et l’amitié. Il présente une éthique à la fois pertinente et ambitieuse, qui trouve un écho auprès de ceux qui aspirent à un mode de vie plus ancré et plus sincère. Cette combinaison de charme d’antan et de valeurs intemporelles offre un contrepoint convaincant à la nature souvent superficielle et conflictuelle de la société contemporaine.

Mais l’aspect le plus intrigant de la franc-maçonnerie est peut-être sa capacité à créer un espace où la dignité et le respect ne sont pas seulement attendus mais constituent la norme. Dans une Loge, chaque membre a un rôle, une place et un devoir, contribuant à un environnement où l’harmonie et la coopération règnent en maître. Ce sentiment d’ordre et de paix constitue un antidote indispensable au tumulte du monde extérieur, agissant comme un tonique pour les âmes fatiguées.

En examinant l’attrait de l’Artisanat, nous découvrons une vérité plus profonde sur la nature humaine : notre désir inhérent de connexion, de stabilité et de sens. La franc-maçonnerie, avec ses rituels et sa philosophie, exploite ce désir, offrant un sanctuaire où ces besoins sont non seulement reconnus mais satisfaits. Cela rappelle que, malgré l’attrait de la modernité, certains éléments de l’expérience humaine restent intemporels.

Merci ma S:. Raymonde pour ce partage …

LA SCIENCE EST-ELLE GNOSTIQUE ? 2 novembre, 2023

Posté par hiram3330 dans : Recherches & Reflexions , ajouter un commentaire
Publié le 27 Octobre 2023 par Thierry Didier.

LA SCIENCE EST-ELLE GNOSTIQUE ?

LA SCIENCE EST-ELLE GNOSTIQUE ?
Une approche de la Connaissance ? Si vous voulez aller plus loin avec Thierry Didier. Il vient d’écrire un livre sur La Passion Écossaise en 50 stations et 7 personnages que je vous ai déjà recommandé.
Jean-François Guerry.

             LA SCIENCE EST-ELLE GNOSTIQUE ?

 

Je m’aperçois, les années passant, que nombre d’éléments du savoir universel peuvent être étudiés simplement et sous l’angle auquel la franc-maçonnerie nous a habitué à travailler. Dans cette optique, quand il me paraît qu’un domaine puisse être utile à notre réflexion, je pense qu’il est important de le vulgariser et d’en tirer une utilité pratique. La gnose est de ces domaines, et ses déclinaisons en éclairent la signification. Par exemple, nous connaissons tous le terme d’« agnostique », qui désigne toute personne considérant l’absolu , et donc toute opinion religieuse certaine comme inaccessible à l’homme. L’agnostique, dont l’étymologie signifie « inconnu », ou mieux « inconnaissant », est sceptique par nature, il ne prend pas part, c’est son droit, et renvoie dos à dos croyant et impie. L’agnostique est à la mode, car sa tiédeur supposée, qui est compréhensible, donne à bon compte l’illusion que le mutisme rend sage et que le doute rend intelligent. Cela dit, le -a privatif placé devant gnostique ne reflète pas l’état d’esprit de l’agnostique, qui n’est pas un simple « inconnaissant », d’où l’intérêt d’approfondir le mot-souche, en l’occurrence ici le mot « gnose ». La gnose signifie Connaissance, empruntée au grec ecclésiastique gnôsis, issu d’une racine indo-européenne gno, connaître, que l’on retrouve dans le latin noscere, également « « connaître » : Connaissance de Dieu, ou Connaissance de soi-même, peu importe en fait le support qui fera le lit de cette Connaissance. La Connaissance, tout comme la Vérité ou la Parole Perdue, évoqués souvent en franc-maçonnerie, sont des concepts hautement personnels et en même temps parfaitement universels, qui ne supportent donc pas d’être amoindris par une signification limitative.

LA SCIENCE EST-ELLE GNOSTIQUE ?  dans Recherches & Reflexions

Les définir voire simplement les circonscrire ou même les discerner les détruit aussitôt, à la façon du photon de lumière qui n’existe que tant qu’il est en mouvement, et dont la tentative de capture et d’appropriation signe la disparition. Sans jeu de mots, dès qu’on décline ces concepts, ils déclinent, car c’est leur liberté de sens qui en fait leur substance. Le souci avec ces paradigmes n’est donc pas lié à leur nature même, qui est somme toute comparable à d’autres idées, mais aux tentatives de captation individuelle, qui risquent alors d’en faire des légendes urbaines de la maçonnerie, c’est-à-dire des valeurs-totems dont certains font grand mystère et qui, en les préemptant, les transforment en trésors pétrifiés, objets de toutes les craintes, peurs et fixations, et véhiculant une morale implicite, dénuée de tous fondements. La Connaissance est en fait un étrange mélange entre le savoir, au sens large, qui définit ce qui nous instruit, et la façon dont on accepte cette inculcation, le plus souvent à notre insu. Nous pourrions dire que l’on passe d’un savoir à de la Connaissance à partir du moment où ce savoir, quel qu’il soit, s’amalgame à notre personnalité du moment, permettant alors une Connaissance nouvelle, plus accomplie car plus étendue, mais toujours en devenir. La connaissance de Dieu pourrait ainsi se manifester par la Foi, qui est à la fois le creuset et l’outil d’un monde aussi varié qu’il y a de fidèles. On peut concevoir la Foi comme le vestige, le reliquat individuel d’une force de création subsistant à bas bruit et depuis l’origine des temps dans le cœur de chaque croyant. Ce souffle devient ainsi le viatique et le témoin d’un créateur que notre discernement propre considère alors comme immanent ou transcendant, c’est selon, suivant l’éducation que l’on a reçue, et donc suivant la vision philosophique qui en découle. C’est dans cette dichotomie que prendront langue la distinction et la complémentarité de la Gnose et du Gnosticisme, terme dérivé dont nous parlerons plus tard. La Connaissance commence donc par un savoir, au sens large, c’est-à-dire qu’on ne peut connaître ou se connaître qu’à partir d’aliments qui formaliseront à un instant T cette Connaissance. Dans un second temps, il y aura confrontation entre ce qu’on sait déjà et ce qui est nouveau. Enfin la fusion de ces deux mondes viendra se poser en miroir de notre personnalité, en faire une mise en abyme toujours évolutive (c’est son principe), un miroir se reflétant toujours dans un autre miroir. Plus l’image en perspective se reproduira, plus cette mise en abyme se développera, et plus la connaissance sera profonde, sans jamais se voir à un moment donné limitée dans son exercice. Et c’est là sa force et son secret, la Connaissance dépend alors étroitement d’un contenu, d’un cumul, d’une somme qui sont en temps réel modelés par la nature évolutive du contenant, c’est-à-dire nous-mêmes. Ce processus de perspectives sera l’essence symbolique de la triple ambulation du 24ème degré. La Connaissance est très à la mode dans notre milieu, flanquée, donc, du savoir qu’elle semble, dans l’esprit de certains, dominer. La gnose ou Connaissance est en fait une doctrine philosophico-religieuse selon laquelle le salut de l’âme passerait par l’expérience ou par la révélation directe de la divinité, ou, pour les incroyants, de l’Idée.

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Nous dirions, nous maçons, par l’expérience d’une révélation, ce dernier terme validant simplement l’acquisition d’un savoir sans le truchement systématique de la Volonté. Sans être réducteurs, on peut donc voir dans la gnose une méthode générale, adaptable, une boite à outils permettant à chacun de se situer par rapport au monde qui l’entoure. Comme souvent avec les grands principes, au mouvement d’idées va se substituer une forme mimétique, plus commode mais incomplète qui en sera l’expression collatérale, forcément limitative, car cantonnée non pas à l’essence mais à la substance, non pas au structurel, mais au conjoncturel : ce sont les célèbres mots en « isme », qui dégradent souvent leur valeur directrice, en l’affublant d’artifices sémantiques ou d’habillages trompeurs prompts à en dévoyer le sens profond. Ainsi à la laïcité répond le laïcisme, à la liberté répond le libertarisme, à l’égalité répond l’égalitarisme, etc… Et d’une façon générale à l’Idée répondra l’Idole, et son cortège de poncifs, de raccourcis et d’éléments de langage que portent fièrement caporalistes et autres moines-soldats. Attention néanmoins, tous les mots en « isme » ne sont pas des approches dévoyées d’une réalité trafiquée. Ainsi à la gnose répond le gnosticisme. Le gnosticisme désigne certains mouvements du christianisme ancien qui relèvent d’une idéologie dualiste (croyance dans l’existence d’un Dieu du Mal et d’un Dieu du Bien) qui considère le corps et la vie terrestre comme une prison dont l’homme doit se libérer pour être sauvé .Or une des caractéristiques de l’initiatique est de savoir mettre à l’épreuve les invraisemblances , les apories et les non-sens, non pour prôner une forme d’anarchie qui serait préjudiciable à l’exercice maçonnique, mais pour forger par le fer et par le feu l’esprit critique du maçon : c’est par cette fusion alchimique que l’on façonne des convictions. Les initiés que nous sommes vont donc pouvoir utiliser cette doctrine séparatiste qu’est le gnosticisme à des fins d’approfondissement philosophique et symbolique. La force philosophique du gnosticisme sera de créer, à côté de l’immanence, un second milieu que d’aucuns baptisent d’inconnaissable et de transcendant, qui obligera alors l’initié à se regarder lui-même, n’étant plus totalement dans le monde physique, ni entièrement dans le monde du divin inconnaissable. Le gnosticisme est une forme particulière de gnose dans laquelle sont posés des invariants, tels que le bien et le mal, ou, d’une façon plus générale, un dualisme constitutionnel qui, au premier abord, peut sembler limitatif, mais qui, à l’usage, contribue à modeler celui qui s’y colle : le biais discursif  de ce principe binaire va alors servir d’épreuve supplémentaire défiant, par son caractère clivant, les lois de la raison ou même de la croyance, pour mettre le doigt sur le seul objet qui vaille, celui de la nature profonde de l’initié et de sa meilleure compréhension de l’Univers. Le gnosticisme n’est donc pas une dégradation du mot-souche gnose ; tout au plus décrit-il une façon particulière de connaître, soumis à un principe divin bâti ici sur une forme de manichéisme. Le gnosticisme épouse et agrège d’une certaine façon la philosophie générale de l’Ancien et du Nouveau Testament, non sans égratigner au passage l’immanence et sa transcription particulière qu’est le Christ, expression d’un Dieu incarné. Car là où le bât blesse est que l’incarnation du divin sous-entend quelque part l’aliénation à la vie réelle dans ce qu’elle a parfois de détestable, de souffrance et de malheurs, là où la déité transcendante serait une forme de pureté inatteignable, de retour principiel au Paradis.

Pour nous, initiés, le gnosticisme peut et doit être abordé, comme souvent, de deux façons : d’abord par la voie exotérique, qui fait de l’homme quelqu’un de fatalement mauvais, car issu d’une déité immanente, appelée Démiurge, imparfaite, matérielle, symbolisant la Chute adamique, et la contrition systémique qui en découle. Cette approche fera la part belle aux séides de tous ordres, qui y voient un joug facile à exercer sur leurs gentils affidés. Démiurge dérive étymologiquement du grec dêmourgios, proprement « qui travaille pour le public », synonyme, pour Platon, de créateur, ou, pour Rabelais, de demiourgon, proprement le travailleur, pour désigner le Diable (1546) : on voit bien ici la coloration bassement matérielle, dégradée que tente de lui attribuer le volet exotérique du gnosticisme, mâtiné de discrimination religieuse. Pourtant cette voie me semble assez proche du déisme tel que le conçoit le Rite Écossais Ancien et Accepté avec le Grand Architecte De L’Univers et son architecture universelle, la différence ici étant l’absence d’une gouvernance divine imposée. Mais on peut aussi aborder le gnosticisme par la voie ésotérique, dans laquelle nous, simples humains de chair, allons pouvoir nous confronter à l’indicible, l’ineffable, l’inexprimé d’un Dieu transcendant, dans une visée comparable d’ailleurs à l’en Sof de l’arbre séphirotique ou au Nec Plus Ultra de l’Échelle Mystique. Cette confrontation à l’ineffable aura le mérite de rendre encore plus exigeante notre recherche initiatique, dans la mesure où aucuns jalons, aucunes accroches ne sauraient nous arrimer à une quelconque échappatoire : nécessité serait alors d’aller jusqu’au bout pour ne jamais reculer. Cette approche exigeante aura la vertu de « renverser le regard ordinaire », par capillarité et par contiguïté avec ce monde inexprimable, d’emprunter à l’insondable sinon une méthode, du moins un trésor contre-intuitif, déstabilisant pour le profane, mais riche de promesses potentielles pour l’initié. Je vais illustrer cette dynamique de pensée, applicable à la science, par ce court exemple : en 1608, Kepler ,l’astronome , décrit un songe: sa mère et lui sont emmenés dans les airs par un démon pour aller regarder le système solaire depuis la lune, et poser ainsi la lune comme siège transitoire de l’ineffable : c’est l’illustration parfaite du gnosticisme : le démon est l’entité divine inférieure, apte à induire un voyage intellectuel nous emmenant hors des sentiers battus pour regarder en nous , ou plus haut que nous. Le gnosticisme repose donc sur une doctrine séparatiste dont il faut retirer, pour nous maçons, une méthode, une vision et une finalité, dans une optique de perfectibilité et d’élargissement de la Connaissance. Le gnosticisme fait déjà le travail de binarité, en adoptant d’emblée cette vision duale nécessaire à toute progression. En effet, le progrès s’obtient par des allers-retours incessants entre le monde que l’on connait, et celui que nécessairement on ignore, progrès effectués par la capillarité et la contigüité de nouveaux éléments transitant depuis l’informulé vers le formulé. Le gnosticisme a justement cette propension à créer des mouvements d’idées entre 2 pôles apparemment inconciliables, qui les placent à mi-chemin entre la doctrine et la méthode. Si l’on transpose en sciences physiques, la vision dualiste, ondulatoire et corpusculaire de la matière en général, témoigne en fait de notre incapacité à la définir autrement.

La preuve en physique quantique, où les grains, les quantas, constituants ultimes de la matière, sont définis non par une place déterminée, mais par une probabilité de présence qui trahit notre incompétence à réellement les situer : à un endroit précis se substitue un flux « probable » qui, transposé dans le gnosticisme, validerait les tentatives de jonction entre le monde tangible et celui que l’on subodore comme étant celui d’une déité transcendante. D’une façon générale, la science apparaît comme la validation sous forme d’axiomes et de postulats d’une réalité incomplète, toujours en devenir, dont la philosophie et le gnosticisme seraient le génie, au sens militaire du terme, c’est à dire des logisticiens, des émissaires, des éclaireurs, des prémisses. Transposée en sciences physiques, la preuve gnostique de l’impossibilité de relier les 2 mondes se traduit par l’incompatibilité apparemment fondamentale existant entre physique quantique et physique relativiste, c’est à dire entre les phénomènes régissant l’infiniment petit et l’infiniment grand. La physique quantique n’appartient pas spécifiquement à l’infiniment petit, c’est simplement là où on a été capable de la trouver. Même chose pour l’infiniment grand, siège le plus évident de la physique relativiste : il y a donc un clivage, qui ne sera dépassé que lorsque l’abord de ces 2 aspects de la physique ne sera fera plus l’un par rapport à l’autre, mais l’un avec l’autre, nous renvoyant, nous maçons, à la pensée dite ternaire, synthèse et donc résolution provisoire d’un dualisme qui est la preuve patente de notre incapacité transitoire à résoudre les contraires. Cette incapacité s’appelle en physique un « saut « quantique », qui est la validation empirique de ce passage incessant de l’onde au corpuscule, de la matière.

C’est aussi le bond qu’effectue le cherchant entre ce qu’il sait et ce qu’il espère, afin de se projeter et de saillir, dans son sens de féconder, d’inséminer une nouvelle réalité : nous avons là la définition même de la spiritualité.C’est aussi toute l’explication ésotérique de l’Enfer de  Dante : «  vous qui entrez ici, abandonnez toute  espérance »: il ne s’agit pas de se résoudre à disparaître , mais , en abandonnant toute espérance , de ne rien s’interdire , de ne pas se trouver « englué » dans la réalité tangible et d’ accepter de se colleter à l’ineffable, sans l’appui de cette Espérance qui appartient au monde réel, car si l’Espérance est un moteur du tangible, elle peut apparaître aussi comme une pesanteur, un frein ,un mur d’airain. Abandonner toute espérance allège le fardeau potentiel de celui qui reste envers et contre tout arrimé à sa matérialité. Le gnostique, tout comme l’astrophysicien, tout comme le poète de la Divine Comédie, va devoir abandonner la rigidité de cette espérance pour ne plus faire de l’Enfer un à-côté infréquentable, mais, sitôt passé la porte, y voir le triomphe de la Connaissance. En retour, cette spiritualité permettra de réinterpréter la matière et le tangible à l’aune et sous l’éclairage de cet élan spiritualiste. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est ce type de dynamique qui permet aux scientifiques de ne rien s’interdire. Je cite un grand astrophysicien contemporain, Carlo Rovelli, qui ne dit pas autre chose : « Ce qui me fascine avec la science, c’est qu’on observe, on compare, on réfléchit, et l’imagination parvient à nous projeter hors de notre vision du monde. Ce renversement qui ouvre à l’esprit n’est pas propre à la science, on le trouve aussi en philosophie, en littérature… ».  Autant le gnosticisme peut être réducteur et étouffant lorsqu’il se souche sur une morale discriminante, autant la vision séparatiste qu’il induit peut être productive car elle oblige la pensée à se référer à un inconnaissable que nous ne toucherons jamais que du doigt, mais qui, par aspiration, nous aide à être meilleurs.

Il faut bien garder à l’esprit que le gnosticisme est un standard de pensée, et que, à cet égard, il n’est ni la vie, ni la vérité, et n’a gouvernance que sur ce qu’il croit exister et prospérer. Pris dans une optique totalitaire, il fait le lit d’une forme de coercition morale, de culpabilisation ontologique. Mais son dépassement proprement dit est déjà une forme de progressivité. Cela dit, toute progression ne peut se faire sans défauts, défauts qui q sont en tout cas l’expression maladroite d’une pensée toujours en voie d’amélioration, et qui laisse çà et là sur le chemin ce qui n’entre pas dans l’orthodoxie du moment.  Cette approche par le défaut, douloureuse en termes d’amour propre bafoué ou de certitudes dépassées, a la vertu, s’il elle est utilisée, de rejaillir en retour sur le tangible en y ajoutant un supplément d’âme bénéfique à la Connaissance au sens large. Celui qui retourne dans la vie avec ce supplément d’âme va l’utiliser comme un germe à même de l’éclairer plus avant sur les phénomènes qui l’entourent, et d’analyser plus finement lesdits phénomènes. Selon les philosophes partisans de la théodicée ontologique, concept qui découle du gnosticisme, la création d’un univers complexe et infiniment diversifié ne peut d’ailleurs se faire sans défauts. Sans ces défauts, l’Univers serait Dieu lui-même. Avec ces défauts, il est le cosmos, c’est-à-dire une vision « articulée » de l’Univers perçu, imparfaite mais bien réelle. Ces défauts sont donc une preuve d’existence, et valident, par « défaut » justement, le socle de nos connaissances déjà acquises et de nos croyances. Autre exemple, il a été prouvé que la gravité est en fait la conséquence de la déformation de l’espace et du temps : elle en est donc quelque part le défaut. Le défaut a cet avantage qu’il peut être « sorti » du processus, afin d’être étudié en tant que tel : c’est ainsi qu’une formalisation particulière a permis de découvrir récemment des « ondes gravitationnelles », induisant l’ « autonomie structurelle » de ladite gravitation. On en vient à déterminer ce qu’on appelle la granularité du temps, de l’espace, et de sa modularité : quoi de plus tangible et d’aisément imaginable qu’un « grain » ? Et pourtant on affecte cette vision matérialiste à celle, moins aisément représentable, de l’espace et du temps. Ceci pour bien nous montrer que nos sauts, qu’ils soient quantiques ou spirituels, ramènent depuis l’inconnu une forme d’actualité que nous pouvons à ce moment-là reformuler à partir des présupposés que nous connaissons : le « grain » de temps et d’espace est de ce tonneau. En fait, le défaut est souvent le signal qu’un progrès est toujours possible, parce qu’il est sans cesse en cours et qu’il faut le chercher là où il manifeste son côté sombre, inaccompli. Par exemple, l’informatique quantique, qui est balbutiante, nous montre qu’à côté des calculs prodigieux qu’elle est apte à effectuer, de très nombreuses erreurs en perturbent pour l’instant le mécanisme : ces erreurs sont des défauts. Ils sont à ce titre autant des indicateurs précieux à l’amélioration du processus, que des obstacles transitoires au processus en question. En franc-maçonnerie, ces défauts portent un nom : ce sont les métaux, à la fois que l’on combat dans une visée perfectionniste, mais sur lesquels on peut aussi s’appuyer. Ces défauts civilisationnels et existentielles que sont les métaux sont toutes les attitudes, valeurs, concepts et principes qui nous ont permis de croître et d’évoluer depuis notre naissance jusqu’à notre entrée en loge.

Les métaux sont symboliquement des électrons libres : le fait, pour les effacer, de les modifier un tant soit peu, de faire vaciller leur superbe crée un appel d’air initiatique, qui permettra toujours d’apporter une pierre de plus à l’édifice. Dans « Dialogue sur les 2 grands systèmes du monde », Galilée cherche moins à prouver que la Terre tourne, qu’à démolir notre intuition profondément enracinée qu’elle est immobile. Cette intuition est tellement consubstantielle à l’époque qu’elle en est invisible à la raison discriminante. Galilée essaie de remonter le fil du « défaut » supposé, à savoir l’immobilité de la terre, afin de le transcender, en dépit d’une évidence qui semble incontestable. A partir du moment où l’on a « gouté » à l’ineffable, où l’on s’est ouvert au sacré, on s’est colleté en retour à une ouverture d’esprit forcément augmentée, et le retour au tangible se fera alors de façon moins radicale, plus fine, avec une prédisposition à mieux comprendre les rouages des évènements concrets, à saisir plus délicatement leur essence. Ainsi à partir du moment où l’on a compris que la gravité était le bât blessant d’une déformation, on peut l’isoler en tant que paramètre et en déduire que le temps s’écoule différemment selon l’intensité de la gravité. Cette méthode est bien sur troublante, car c’est une façon, pour les matérialistes, de lâcher la proie pour l’ombre, mais cet acte, périlleux s’il en est, nous invite à transcender la réalité du moment. Une masse, comme une planète, fait se courber l’espace et le temps autour d’elle, et c’est cette courbure qui a pour effet collatéral de faire chuter les corps. On ne baigne donc pas dans la gravité, qui serait un environnement souverain, car, si la gravité est une conséquence et non une cause, elle sera à terme représentable de façon isolée : et ce seront les « ondes gravitationnelles », découvertes il y a peu, visibles en cas d’événements extrêmes, tels que la collision de trous noirs, la fusion d’étoiles à neutrons ou l’explosion d’une étoile. Ces événements très violents produisent suffisamment d’énergie pour déformer l’épais et solide tissu de l’espace-temps en le dilatant et en le contractant. Il faut donc que les paramètres consubstantiels au tangible deviennent « limite » pour que se fasse jour un éclairage complémentaire nouveau : c’est aussi la méthode de la cérémonie d’initiation, qui nous donne à voir une réalité augmentée, celle des épreuves, afin d’emmener le récipiendaire dans une spirale vertueuse. Cet éclairage de notre conscience par la confrontation à l’ineffable balaiera d’un faisceau subtil les évènements tangibles, en mettant en évidence des liens intimes qui étaient auparavant indétectables par celui qui n’avait pu se colleter à l’ineffable, au transcendant.

Thierry Didier.

 

SOURCE   :  http://www.lafrancmaconnerieaucoeur.com/2023/10/la-science-est-elle-gnostique.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Publié le 27 Octobre 2023 par Thierry Didier.

Franc-maçonnerie et Église orthodoxe 22 octobre, 2023

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Franc-maçonnerie et Église orthodoxe

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Loge maçonnique en Grèce, avec des sièges rappelant les « maigres » des monastères. Crédit photo Nikos Mandarakas

Du site orthodoxhistory.org – par MATTHIEU NAMEE

Si vous recherchez sur Internet l’Orthodoxie et la Franc-maçonnerie, la plupart de ce que vous trouverez seront des condamnations du mouvement. Vous pourrez également trouver mon article de 2012 sur la franc-maçonnerie dans l’histoire orthodoxe américaine . Mais, à ma connaissance, peu de travaux ont été réalisés pour documenter l’histoire fondamentale de l’Orthodoxie et son interaction avec le mouvement maçonnique.

La franc-maçonnerie semble avoir fait sa première apparition dans le monde grec orthodoxe dans les années 1740. En 1744, une loge maçonnique fut fondée à Constantinople, et quelques années plus tard, le patriarche œcuménique Photius II condamna le mouvement dans une ou plusieurs encycliques patriarcales. Quelque temps après, un éminent professeur de Chypre nommé Éphraïm l’Athénien (qui fut plus tard patriarche de Jérusalem de 1766 à 1770) prêcha contre la franc-maçonnerie, la qualifiant de « nouvelle foi infidèle ». En 1793, le patriarche œcuménique Néophyte VII énumérait les francs-maçons parmi d’autres « organes de parfaite impiété et d’athéisme » dans une encyclique.

Malgré cette résistance, la franc-maçonnerie se répandit dans le monde grec. De nombreux personnages clés de la guerre d’indépendance grecque étaient des maçons, notamment des évêques et des prêtres. La société secrète maçonnique adjacente (spin-off ?) Filiki Eteria (Société des Amis) a été organisée en 1814 et a servi de moteur à la révolution qui a été lancée sept ans plus tard. Certains ont affirmé que le patriarche œcuménique Grégoire V – un saint canonisé – était un franc-maçon, même si je ne sais pas s’il existe des preuves réelles de cela.

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Tsar Alexandre Ier

Simultanément, la franc-maçonnerie s’est également répandue en Russie, devenant une tendance parmi les classes supérieures à partir des années 1770. Au moins certains membres du clergé, et peut-être quelques évêques, étaient maçons dans la Russie de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. À la suite de la Révolution française, Catherine la Grande interdit la franc-maçonnerie en 1794, préoccupée par son potentiel de subversion de l’autorité de la monarchie. Lorsque le petit-fils de Catherine, Alexandre, accéda au trône en 1801, il renversa la politique impériale, devenant un protecteur de la franc-maçonnerie, permettant au mouvement de croître et de s’épanouir, et s’entourant de conseillers maçonniques.

Une source (Jean-François Var, cité à la fin de cet article) affirme que saint Philarète de Moscou était franc-maçon – une affirmation plutôt choquante et qui ne résiste pas à un examen minutieux. La source du Var est un texte français de Tatiana Bakounine, Répertoire biographique des Francs-Maçons russes,  initialement publié en 1940 puis de nouveau en 1967. Je n’ai pas lu cette source (elle est difficile à trouver), mais d’après ce que je comprends, Bakounine n’avait pas nécessairement de listes officielles de membres – elle essayait de reconstituer une liste partielle de maçons, plus d’un siècle après les faits. Il est possible qu’il s’agisse d’un cas de culpabilité par association : de nombreux francs-maçons étaient impliqués dans la Société biblique russe (dont le procureur général du Saint-Synode, le prince Alexandre Golitsyne), et saint Philarète était également profondément impliqué dans la Société biblique à la fin. Années 1810 et début des années 1820. (L’implication de saint Philarète était enracinée dans son engagement en faveur de la traduction de la Bible et de l’enseignement de l’Orthodoxie dans la langue vernaculaire – un engagement qui a duré tout au long de sa vie et a finalement conduit à la production d’une traduction officielle de la Bible en russe, béni par le Saint-Synode.)

D’un autre côté, il existe un nombre considérable de preuves selon lesquelles saint Philarète n’était pas maçon et, en fait, était très opposé à la franc-maçonnerie. Son père spirituel, le père Antoine Medvedev (disciple de saint Séraphin de Sarov) était lui-même un opposant déclaré à la franc-maçonnerie. Saint Philaret s’est toujours opposé aux influences occultes et extérieures et a plaidé pour le sacrement de confession et de loyauté envers les autorités civiles.

En 1822, le tsar Alexandre Ier fit volte-face et interdit la franc-maçonnerie dans l’Empire russe. Cela a coïncidé avec un changement plus large dans la vision et le comportement d’Alexandre, alors qu’il approfondissait son engagement envers la foi orthodoxe dans les années qui ont précédé sa (prétendue) mort en 1825. Cela a également coïncidé avec l’ascension de saint Philarète, qui est devenu archevêque de Moscou. en 1821 et rédige le testament secret d’Alexandre, qui abandonne l’héritier présomptif du tsar (son frère Constantin) pour donner le trône à son jeune frère Nicolas. Au contraire, les preuves dont nous disposons pourraient suggérer que saint Philarète aurait pu jouer un rôle dans l’ interdiction de la franc-maçonnerie en Russie. Il n’y a aucune base raisonnable permettant de suggérer qu’il était maçon ou même sympathisant.

(En ce qui concerne saint Philaret, je suis redevable au professeur Nicolas Racheotes, auteur de l’excellent  La vie et la pensée de Filaret Drozdov, 1782-1867 : Le chemin épineux vers la sainteté , qui a gracieusement répondu à mes questions par courrier électronique.)

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Archevêque Dionysius Latas de Zante

Tout au long du XIXe siècle, à l’instar de la Grèce, de nombreux pays à majorité orthodoxe ont obtenu leur indépendance et, en règle générale, la franc-maçonnerie a joué un rôle important. Jean-François Var écrit : « Au sein de ces francs-maçonneries engagées politiquement et nationalement, on trouve comme membres des prêtres, des moines, voire des évêques. La franc-maçonnerie et les Églises orthodoxes ont donc étroitement coopéré dans la lutte pour la liberté nationale.»

Même si de nombreux dirigeants indépendantistes grecs étaient maçons, le mouvement n’était pas universellement accepté en Grèce. Une controverse sur la franc-maçonnerie a éclaté sur l’île de Zakynthos (Zante) dans les années 1880. L’archevêque Denys de Zante était l’un des évêques les plus éminents et respectés de l’Église de Grèce et, plusieurs années plus tard, il serait le premier évêque grec orthodoxe à mettre les pieds dans l’hémisphère occidental lorsqu’il vint en Amérique pour assister à l’Assemblée mondiale de Chicago en 1893. Équitable. Denys publiait un magazine et répondait aux questions de ses lecteurs. En 1884, quelqu’un envoya une question sur la franc-maçonnerie. La réponse de Denys fut prudente : il ne savait pas grand-chose de la franc-maçonnerie mais s’inquiétait de leur secret. Il avait rencontré de nombreux maçons dans divers pays et ils lui avaient dit que leur seul objectif était de faire le bien, mais Denys a rétorqué que nous avons l’Église pour cela et que nous n’avons pas besoin d’une organisation parallèle comme la franc-maçonnerie. Cependant, Denys a conclu qu’il ne pouvait rien dire de trop définitif à ce sujet parce qu’il manquait de connaissances suffisantes et qu’il avait entendu à la fois des points positifs et des points négatifs.

Quelques années plus tard, l’un des prêtres expérimentés de Denys, le père Ioannis Stratis, devint maçon, ce qui provoqua un grand scandale parmi les fidèles. Le 9 mai 1887, Denys a convoqué une réunion de son clergé pour discuter de la crise, et tous ont convenu que la franc-maçonnerie est une secte antichrétienne, totalement incompatible avec l’orthodoxie. Denys a exigé que le père Stratis se repente, retire son serment maçonnique et demande pardon à l’Église. Stratis a refusé, disant qu’il était maçon et qu’il le resterait. Le lendemain, Denys prêcha une homélie anti-maçonnique enflammée et condamna tout prêtre qui rejoignait une loge maçonnique. Certains journaux critiquent l’archevêque et défendent Stratis, qui est alors convoqué devant le Saint-Synode d’Athènes. Là, Stratis a finalement cédé et a renoncé à son serment maçonnique, et le Synode l’a déclaré pardonné et réintégré. Stratis retourna à Zante, mais l’archevêque Dionysius doutait de sa sincérité et tout le clergé de l’île refusa de concélébrer avec lui. Denys interdit alors à Stratis de servir dans son diocèse.

Un an plus tard, le 28 mai 1888, Denys fut convoqué devant le Saint-Synode, qui le pressa de lever l’interdiction imposée à Stratis. Denys a répondu qu’il préférerait avoir les mains coupées et être pendu. Mais alors que Denys était en pèlerinage à Jérusalem, le Saint-Synode a rétabli Stratis lui-même.

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Le président Truman et l’archevêque Athenagoras, février 1947

Au tournant du XXe siècle, la franc-maçonnerie avait fait des incursions plus profondes dans l’Église orthodoxe. En 1900, Photios Peroglou devient patriarche d’Alexandrie. L’année suivante, Joachim III – connu sous le nom de « le Magnifique » – est élu pour son deuxième mandat de patriarche œcuménique. Selon la Grande Loge de Grèce , les deux hommes étaient francs-maçons. À son époque, certains étaient perplexes face aux messages contradictoires de Joachim sur la franc-maçonnerie, qui commencent à prendre plus de sens à la lumière de l’évidence selon laquelle il était lui-même maçon.

Et ce n’était que la pointe de l’iceberg : parmi les nombreux évêques maçons du siècle dernier figuraient le patriarche œcuménique Basile III (1925-29), l’archevêque Chrysanthus d’Athènes (1938-41), le patriarche Benoît de Jérusalem (1957-80). , et, plus célèbre encore, les patriarches œcuméniques Meletios Metaxakis (1921-23 ; également patriarche d’Alexandrie de 1926-35) et Athenagoras Spyrou (1948-72). Meletios rejoignit la Loge de l’Harmonie à Constantinople en mars 1910, juste avant de partir pour Chypre, où il avait été élu évêque de Kition. Athénagoras – qui, lorsque Mélétios était métropolite d’Athènes, était son archidiacre – a continué à entretenir une amitié bien connue avec un autre franc-maçon, le président américain Harry Truman.

Aux États-Unis, la franc-maçonnerie était également répandue parmi les immigrants orthodoxes, dont beaucoup la considéraient innocemment comme un outil de réseautage qui pourrait les aider à être acceptés dans la société américaine. Certains prêtres et même évêques rejoignirent les rangs maçonniques. Le plus remarquable est Athénagoras, qui, avant de devenir patriarche œcuménique, fut archevêque grec de l’Amérique du Nord et du Sud de 1930 à 1948. Le métropolite antiochien de longue date Antony Bashir (1936-66) était également maçon, et l’archevêque Aftimios Ofiesh fut largement accusé d’être un, bien que cela n’ait pas été définitivement confirmé.

D’un autre côté, des saints américains comme Nicholai Velimirovich et Raphael Hawaweeny se sont fermement opposés à la franc-maçonnerie. Dans sa lettre de 1911 contre l’Église épiscopale , saint Raphaël accusait les anglicans d’être envahis par le clergé et les évêques maçonniques. En 1914 — un an avant la mort de saint Raphaël — il écrivit au patriarche Grégoire d’Antioche pour lui poser des questions sur le métropolite Germanos Shehadi en visite : la rumeur était parvenue à Raphaël selon laquelle Germanos était maçon ; était-ce vrai ? Le patriarche Grégoire a répondu : « Nous avons interrogé le métropolite Germanos et il a nié cette accusation… Mais s’il se rend aux États-Unis, terre de liberté, nous découvrirons peut-être sa vraie nature. » La même année, Aftimios Ofiesh, confronté à des allégations d’appartenance maçonnique, renonça publiquement à la franc-maçonnerie à Saint-Raphaël. Après la mort de Raphaël en 1915, Germanos et Aftimios sont devenus des rivaux acharnés, rivalisant pour le contrôle des paroisses syro-antiochiennes.

***

À mesure que le XXe siècle avançait, certains synodes d’évêques tournèrent leur attention vers le problème de la franc-maçonnerie. Le Synode des évêques du ROCOR, dirigé par le métropolite Antoine Khrapovitsky, le condamna officiellement en 1932. À peu près au même moment, l’Église de Grèce nomma une commission de quatre évêques pour étudier le mouvement et, le 12 octobre 1933, la commission présenta son rapport. premières constatations. Le Saint-Synode a également entendu les rapports de la Faculté de théologie de l’Université d’Athènes. Après cela, le Synode a adopté à l’unanimité plusieurs conclusions. Voici quelques morceaux sélectionnés :

  1. « La franc-maçonnerie n’est pas simplement une union philanthropique ou une école philosophique, mais constitue un système mystagogique qui nous rappelle les anciennes religions et cultes mystérieux païens – dont elle descend et en est la continuation et la régénération. »
  2. « Un tel lien entre la franc-maçonnerie et les anciens mystères idolâtres se manifeste également par tout ce qui est mis en scène et exécuté lors des initiations. »
  3. « Ainsi, la franc-maçonnerie est, comme on l’admet, une religion à mystères, tout à fait différente, distincte et étrangère à la foi chrétienne. »
  4. « Il est vrai qu’il peut sembler au premier abord que la franc-maçonnerie peut se réconcilier avec toutes les autres religions, car elle ne s’intéresse pas directement à la religion à laquelle appartiennent ses initiés. Ceci s’explique cependant par son caractère syncrétiste et prouve qu’en ce point également il s’agit d’une descendance et d’une continuation des anciens mystères idolâtres qui acceptaient pour initiation les adorateurs de tous les dieux. […] Cela signifie que par l’initiation maçonnique, un chrétien devient le frère du musulman, du bouddhiste ou de tout rationaliste, tandis que le chrétien non initié à la franc-maçonnerie devient pour lui un étranger.
  5. « D’un autre côté, la franc-maçonnerie […] se révèle en ce sens en contradiction flagrante avec la religion chrétienne. »
  6. « Ainsi, la contradiction incompatible entre le christianisme et la franc-maçonnerie est tout à fait claire. […] [L]’Église catholique orthodoxe, maintenant dans son intégrité le trésor de la foi chrétienne, [a] proclamé contre elle chaque fois que la question de la franc-maçonnerie était soulevée. Récemment, la Commission interorthodoxe, qui s’est réunie sur le Mont Athos et à laquelle ont participé les représentants de toutes les Églises orthodoxes autocéphales, a qualifié la franc-maçonnerie de « système faux et antichrétien ».

En conclusion, le synode grec a déclaré :

La franc-maçonnerie ne peut pas du tout être compatible avec le christianisme dans la mesure où elle est une organisation secrète, agissant et enseignant dans le mystère et le secret et déifiant le rationalisme. La franc-maçonnerie accepte comme membres non seulement les chrétiens, mais aussi les juifs et les musulmans. Les ecclésiastiques ne peuvent donc pas être autorisés à participer à cette association. Je considère comme digne d’être dégradé tout ecclésiastique qui le fait. Il est nécessaire d’exhorter tous ceux qui y sont entrés sans y réfléchir et sans examiner ce qu’est la franc-maçonnerie, à rompre tout lien avec elle, car le christianisme seul est la religion qui enseigne la vérité absolue et répond aux besoins religieux et moraux des hommes. À l’unanimité et d’une seule voix, tous les évêques de l’Église de Grèce ont approuvé ce qui a été dit, et nous déclarons que tous les enfants fidèles de l’Église doivent se tenir à l’écart de la franc-maçonnerie…

 

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Archevêque Chrysanthus d’Athènes

Malgré cela, cinq ans plus tard, l’Église de Grèce se retrouva dirigée par un maçon, l’archevêque Chrysanthus. Le Synode grec a dû renouveler sa condamnation de la franc-maçonnerie en 1949, puis à nouveau en 1969 – il semble que le problème ne disparaisse pas.

En 1937, le Patriarcat de Roumanie condamna également la maçonnerie. Le chef de l’Église roumaine à cette époque était le patriarche Miron, qui – paradoxalement – ​​a été accusé d’être lui-même franc-maçon.

En 1949, le Saint-Synode de la Métropole russe en Amérique (aujourd’hui OCA) a adopté la décision de l’Église de Grèce de 1933 comme sienne, et en 1960, la Métropole a réaffirmé cette décision.

Pour autant que je sache, ce sont les seules condamnations synodales formelles de la franc-maçonnerie. Il semble peu probable que nous en voyions davantage, car le nombre de membres maçonniques est en fort déclin depuis des décennies. En Amérique, d’un sommet de 4,1 millions de membres en 1959, leur nombre est tombé à 800 000 en 2021 – et le nombre de membres a diminué d’environ 100 000 par an ces dernières années . Des déclins correspondants semblent se produire partout dans le monde. À la lumière de cela, je serais surpris si les futurs synodes orthodoxes devaient à nouveau aborder le problème de la franc-maçonnerie.

Sources principales

Franc-maçonnerie : Déclaration officielle de l’Église de Grèce (1933)

Nésiotès Eutychios, « La franc-maçonnerie et l’Église grecque », Échos d’Orient 95 (1912), 333-341. ( lien )

Nésiotès Eutychios, « La franc-maçonnerie et l’Église grecque en Grèce et en Turquie (1898-1908) », Échos d’Orient 100 (1913), 232-236. ( lien )

Oleksii Krykunov,  La franc-maçonnerie dans l’histoire de l’Europe de l’Est : son influence politique et culturelle (Bonn, 2022). ( lien )

Jean-François Var, « La franc-maçonnerie et les Églises orthodoxes »,  Manuel de la franc-maçonnerie  (Brill, 2014), 155-161.

 

 

SOURCE  :  https://450.fm/2023/10/20/franc-maconnerie-et-eglise-orthodoxe/

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SOMMES NOUS FRANCS-MAÇONS OU DES MEMBRES QUI COTISENT ? 12 octobre, 2023

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SOMMES NOUS FRANCS-MAÇONS OU DES MEMBRES QUI COTISENT ?

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La franc-maçonnerie est une fraternité entourée de mystère. On peut le vérifier non seulement par ses symboles et ses cérémonies, mais aussi par les définitions que certaines organisations maçonniques et certains francs-maçons lui attribuent.

Ainsi, nous savons de deux sources, représentant les deux piliers prédominants de la Fraternité, l’anglais et le français, que la franc-maçonnerie est « l’une des plus anciennes organisations sociales et caritatives du monde » ou une « institution initiatique par excellence laïque, philosophique et progressiste ».

 

Une troisième définition que nous trouvons (perpétrée depuis les États-Unis) est que la franc-maçonnerie est une organisation dédiée à « rendre les bons hommes meilleurs ».

Si nous étions autosuffisants, nous pourrions nous limiter à ces définitions. Mais comme nous sommes francs-maçons et que nous devons être constamment à la recherche de la Vérité, nous pourrions les disséquer et les analyser pour formuler une quatrième définition, différente des précédentes.

SOMMES NOUS FRANCS-MAÇONS OU DES MEMBRES QUI COTISENT ? dans Contribution telechargement

Bien que nous nous rencontrions en Loges, contactant des hommes appartenant à des cultures, des milieux sociaux différents et que nous cultivions le principe d’entraide, il pourrait être faux de dire que la Franc-Maçonnerie est une organisation sociale et caritative.

Si nous le réduisions à ce point, nous serions de simples contribuables portant des tabliers idiots et participant à des cérémonies sans signification.

Pour atteindre un tel objectif, nous n’aurions besoin que d’une caisse enregistreuse, d’une caissière et de quelques bars où nous pourrions nous retrouver pour perdre notre temps, socialiser sans but particulier.

Bien que les degrés de la franc-maçonnerie contiennent certains aspects philosophiques, la réduire à une organisation purement philosophique signifierait qu’elle n’a pas de noyau de vérité connaissable et que toutes les interprétations de ses symboles sont laissées à l’invention de nos propres esprits. Nous serions alors en mesure d’y chercher quelque chose que nous ne pourrions jamais trouver.

Bien qu’avec l’aide des leçons de morale que proposent les diplômes de franc-maçonnerie, nous puissions dire que nous pouvons devenir meilleurs, nous devons tenir compte du fait que nous pouvons être de bonnes personnes sans être des francs-maçons.

Ce serait une tentative de transformer la Fraternité en secte si nous disions que seuls les maçons sont de bonnes personnes et qu’on ne peut pas être une bonne personne sans la franc-maçonnerie.

Par rapport à la population mondiale, le nombre de francs-maçons est très faible, et nous ne pouvons pas être sûrs que seuls quelques millions de personnes soient bonnes ou intéressées à devenir meilleures, étant donné que nous ne sommes même pas sûrs que tous les francs-maçons s’intéressent à cet aspect. .

… après tout, qu’est-ce que la franc-maçonnerie ?

La franc-maçonnerie est une organisation tellement mystérieuse que, pour la plupart de ses membres, elle est elle-même un mystère, et tellement conspiratrice, dirait-on pour dissiper les illusions de certains profanes, qu’il y a dans ses rangs des frères qui semblent conspirer dans les plus grands toutes les conspirations possibles : celle contre la nature humaine elle-même, douée d’une raison et d’une intelligence que les animaux ne possèdent pas.

En même temps, c’est une organisation avec un but noble, tant pour les frères qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, que pour les profanes qui, voyant cela, frappent aux portes du Temple et demandent à être reçus, afin de la rejoindre pour sa mission supérieure.

Si nous regardons les définitions proposées par les érudits de la Fraternité tels que WL Wilmshurst, Albert Mackey, Albert Pike et bien d’autres qui sont parmi les rares à avoir réussi à lui donner des significations plus adéquates que celles de certains contemporains, nous constatons que :

« La maçonnerie est une science, […] un système de doctrines qui s’enseigne, d’une manière particulière en soi, par des allégories et des symboles. « 

Albert Mackey ,
Le symbolisme de la franc-maçonnerie)

« [ La franc-maçonnerie] n’a pas été faite pour les âmes froides et les esprits étroits, qui ne comprennent pas sa haute mission et son apostolat sublime »

(REAA Morale & Dogme,
Albert Pike ).

« Ceux qui y entrent, comme la plupart le font, complètement ignorants de ce qu’ils y trouveront, généralement parce qu’ils y ont des amis ou savent que la franc-maçonnerie est une institution vouée aux idéaux élevés et à la bienveillance et avec laquelle il peut être socialement souhaitable d’être lié, peuvent ou non être attirés et profiter de ce qui leur est révélé, et ils peuvent ou non voir quoi que ce soit au-delà de la forme nue du symbole ou entendre quoi que ce soit au-delà de la simple lettre du mot.
.
Son admission est une véritable loterie ; leur Initiation reste souvent une formalité, et non un véritable éveil à un ordre et à une qualité de vie jusqu’alors inexpérimentés ; leur appartenance, à moins qu’un tel éveil ne résulte finalement de l’étude attentive et de la pratique fidèle des enseignements de l’Ordre, n’a sur eux que peu ou pas plus d’influence que celle qui résulterait de leur adhésion à un club purement social.

(Le sens de la franc-maçonnerie,
WL Wilmshurst ).

Ces déclarations peuvent sembler arrogantes à certains confrères et aussi contraires aux principes de Liberté, d’Égalité et de Fraternité que la Franc-Maçonnerie défend farouchement. Mais peut-on être libre sans être éduqué ? Quelqu’un peut-il être égal au reste de ses semblables s’il n’est pas libre ? Quelqu’un peut-il se considérer comme son frère s’il n’est pas son égal ?

Et last but not least : quelqu’un peut-il être appelé franc-maçon s’il n’est pas instruit, libre, frère de ses semblables, s’il n’apprend pas et s’il n’est pas engagé dans la mission d’amener les autres à faire de même ?

Voilà l’importance de l’éducation d’un homme qui veut devenir franc-maçon, et combien d’inconvénients sont donnés à la franc-maçonnerie par ces profanes qui s’unissent pour de petites fins, mais que nous trouvons parmi nous et reconnaissons comme tels, comme Frères.

Nous pouvons en apprendre davantage sur ces Frères dans l’article d’Albert Mackey intitulé  » Francs-maçons qui lisent et Francs-maçons qui ne lisent pas  » :

« Le maître maçon qui connaît très peu, voire rien, du degré d’apprenti, désire être chevalier templier […] La hauteur de son ambition est de porter la croix templière sur sa poitrine. S’il est entré dans le Rite Écossais, la Loge de Perfection ne le satisfera pas, même si elle lui fournira de la matière pour des mois d’études.
.
Il voudrait monter plus vite dans les rangs, et si par des efforts persévérants il peut atteindre le sommet du Rite et être investi du trente-troisième degré, peu lui importe de connaître l’organisation du Rite ou les sublimes leçons qu’il enseigne. .
.
Il a atteint la hauteur de son ambition et est autorisé à porter l’aigle à deux têtes.
.
Ces maçons ne se distinguent pas par la quantité de connaissances qu’ils possèdent, mais par le nombre de bijoux qu’ils portent.
.
Ils donneront cinquante dollars pour une décoration, mais ils ne donneront pas cinquante cents pour un livre.

Le même universitaire visionnaire déclare en outre que :

« [La franc-maçonnerie] se détériorera en clubs sociaux ou en simples sociétés caritatives. Avec autant de rivaux dans ce domaine, votre combat pour une vie prospère sera difficile.
.
Le succès ultime de la franc-maçonnerie dépend de l’intelligence de ses membres.

À l’ère d’Internet, nous pouvons facilement observer le phénomène maçonnique mondial et comment ses paroles commencent à se réaliser.

On voit de plus en plus de membres pour qui il est plus important de débattre si leur bague maçonnique doit être portée avec les pointes dedans ou dehors, de plus en plus de membres qui sont flattés par les titres et distinctions qu’ils portent et se sentent infaillibles.

Nous voyons dans certaines régions du monde comment elle a décliné encore plus qu’Albert Mackey et d’autres « prédisaient », des Loges entières ou des Grandes Loges entières devenant des clubs d’affaires ou des lobbies politiques sous le couvert d’une soi-disant Franc-maçonnerie connue d’eux seuls .

Nous voyons comment la franc-maçonnerie a de moins en moins d’ennemis à l’extérieur et de plus en plus à l’intérieur, et la principale cause en est le manque de compréhension de ce que la franc-maçonnerie devrait vraiment être.

Nous sommes plus de six millions de membres, appartenant à différentes Grandes Loges, Loges, Rites, mais qui ont essentiellement la même mission : le progrès de nous-mêmes et de l’Humanité vers la Liberté .

Et pourtant, nous nous voyons nous-mêmes et l’Humanité dans une régression continue, dans un état continu d’esclavage.

Peut-être que la franc-maçonnerie a trop ouvert ses portes. Peut-être certains n’ont-ils pas compris que la survie de la franc-maçonnerie, pour atteindre son objectif sublime, n’est pas dans le nombre de ses membres, mais dans sa qualité.

Cela vaut la peine de s’arrêter une seconde et de réfléchir :

… sommes-nous vraiment des francs-maçons, ou simplement des membres cotisants ?

Gabriel Anghelescu – Gabriel Anghelescu est un franc-maçon roumain intéressé par les aspects spirituels et ésotériques de la Fraternité.

Sa passion pour l’ésotérisme et la franc-maçonnerie a commencé dès son plus jeune âge. Son premier contact avec les sociétés initiatiques fut l’Ordre international de DeMolay, une organisation para-maçonnique pour les garçons âgés de 12 à 21 ans. Il a été initié au Chapitre Jacques de Molay à Bucarest, où il a ensuite servi un mandat en tant que Maître Conseiller de son Chapitre.

Source

ET SI LA FRANC-MAÇONNERIE ÉTAIT UNE PHILOSOPHIE DE L’AUTRE ? 6 septembre, 2023

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ET SI LA FRANC-MAÇONNERIE ÉTAIT UNE PHILOSOPHIE DE L’AUTRE ?

 

Tableau de Jean Beauchard Eklablog.

Tableau de Jean Beauchard Eklablog.

 

ET SI LA FRANC-MAÇONNERIE ÉTAIT UNE PHILOSOPHIE DE L’AUTRE ?

 

La Franc-maçonnerie est-elle une philosophie de l’autre et non pas une philosophie de l’être est-ce inconcevable ? Si elle était une initiation qui révèle l’autre, une épiphanie de l’autre. Après tout pourquoi pas, puisque qu’elle affirme être fondée sur la fraternité. Encore faut-il s’entendre sur la définition de la fraternité, n’est-elle qu’un mot ? Et sur l’autre, qui ne peut être un concept, en effet selon Aristote le concept est ce qui se réfère à l’essence et non au propre de l’autre. Le concept ne serait qu’objet et non sujet. Selon une définition classique le concept est la représentation abstraite d’un objet ou d’un ensemble d’objets ayant un caractère commun, une idée que se fait l’esprit humain d’un objet de pensée.

Depuis l’antiquité les philosophies sont des philosophies de l’être, elles réduisent la définition de la fraternité dans un rapport de l’être par rapport à moi, une réduction de l’autre à moi, ignorant sa différence radicale, sa singularité. Seul Levinas changera cette idée de l’autre, et deviendra la référence en terme de philosophie de l’altérité en  proposant un regard différent du visage de l’autre il concevra l’autre comme radicalement totalement définitivement absolument différent. Inaugurant une rupture par rapport au mot Frater qui considère la fraternité comme l’ensemble de l’espèce humaine illustrée par la formule : tous les hommes sont frères. Qui va même plus en envisageant un regroupement des hommes dans un au-delà suivant une autre formule mise en chanson : ce n’est qu’un au revoir mes frères, car nous nous reverrons tous… Cette fraternité prend la forme une forme communautaire, elle est même une suprématie que dénonce Levinas : un pouvoir de moi, de mon moi sur l’autre qui dès lors se transforme en objet, c’est le concept de l’autre. Qui passe de sujet unique à un objet, perdant tout ou partie de sa singularité. Autrui dans la philosophie de Levinas n’est pas moi ou une forme de moi, il est autre que moi. Sa pensée est différente de celle de Platon qui reconnaît la famille humaine comme Une, c’est aussi la pensée des religions monothéistes exprimée dans l’injonction : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Injonction que l’on retrouve dans le Lévitique (* 1) ou encore dans les Évangiles Marc(* 2), Mathieu (* 3), Luc (* 4), les Épîtres de Jacques (* 5), les Épîtres de Paul aux Romains (*6)aux Corinthiens (*7) et enfin les Épîtres de Jean. L’on trouve aussi cette injonction dans les Hadîths de l’Islam (*9) L’on peut aussi croiser cette injonction formulée différemment dans les traditions orientales comme le Bouddhisme, le Confucianisme, l’Hindouisme et en occident dans l’humanisme. Il demeure que cet amour fraternel de l’autre à une forme conditionnelle : je l’aime pourvu qu’il me soit semblable, cela ressemble bien à un repli identitaire. La fraternité devient se transforme en une sorte de complicité entre êtres semblables, une complicité avec mon prochain. Plus facile, à accepter et à réaliser, une sorte de fraternité entre-soi. C’est une fraternité atténuée, diminuée, en fait une solidarité vantée par Léon Bourgeois qui lutta sans succès pour quelle se substitue jusque dans notre devise républicaine. La fraternité, l’altérité devenant alors un rapport réciproque entre êtres semblables, un rapport symétrique de visage à visage. L’autre devenant exclusivement mon proche, mon prochain, je le reconnais comme tel, alors je lui donne l’accolade fraternelle.Nous sommes dès lors, même si ce n’est pas agréable à dire dans une catégorie de fraternité, une fraternité sélective. Qui introduit en creux une reconnaissance singulière, particulière donc non universelle, une fraternité du donnant donnant, une fraternité qui exclue la gratuité du don et qui écarte l’étranger.

Vous m’objecterez avec justesse que la Franc-maçonnerie qui puise ses valeurs et surtout ses vertus dans toutes les traditions et les philosophies est de ce fait universelle, que de plus le Franc-maçon initié ayant progressé vers les plus hautes sphères de la Connaissance spirituelle a pris conscience d’une religion universelle appelée Tradition Primordiale unique est donc aussi fraternel avec son proche, son prochain que son lointain. Est-ce aussi sûr ? Certes, il s’engage au terme de son initiation s’il en est un, à répandre dans le monde qu’il qualifie de profane les vertus et valeurs morales qu’il a reçues. Ce qui induit qu’il pense détenir de fait une suprématie sur l’autre qui ne posséderait pas ces vertus et valeurs. Il introduit donc un rapport de domination et non de responsabilité de l’autre. Le fait même qu’il soit le gardien de son frère introduit un rapport hiérarchique entre lui et l’autre. Comme le Franc-maçon sincère envisage de répandre sur toute la surface de la terre les vertus qui naissent de la charité. Il conviendrait peut-être de privilégier une formulation différente à l’injonction : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Par tu aimeras tous les hommes, outu aimeras ton prochain et ton lointain, ou encore tu aimeras tout le vivant, ou enfin simplement tu aimeras. Ceux qui ont écrits les textes vétero et néotestamentaires ont forcément réfléchi à ce problème, c’est pourquoi peut-être ils ont fait précéder cette injonction d’une injonction plus originelle, plus créatrice tu aimeras ton Dieu. Dieu que l’on peut remplacer par Grand Architecte de l’Univers, c’est-à-dire un principe et non un concept.

Nous avons pris la mesure de la difficulté de définir l’autre, l’altérité et la fraternité ; à contrario de l’égalité et de la liberté qui peuvent êtres conçues, encadrées par des règles, parfois contestées mais il existe toujours une possibilité d’amélioration. La fraternité c’est plus difficile, d’ailleurs si l’autre est mon frère quel est notre père commun, notre origine commune ? Suis-je prêt à admettre que tous les hommes sur toute la terre sont mes frères ?

C’est là, je reviens à Levinas parce qu’il est génial ! Il rattache la fraternité à la justice qui est une conséquence de la fraternité. Pour lui la fraternité c’est autrui, c’est tous les autres et c’est la fondation de la justice. Si nous, nous arrêtons un peu en réfléchissant sur ce que nous demande la Franc-maçonnerie. Elle nous demande d’aimer les autres nos frères et de défendre la justice, de lutter contre toutes les oppressions, les tyrannies, les dictatures de toutes sortes. La philosophie de Levinas sa philosophie première est une métaphysique de l’éthique. Qui va au-delà de la morale qui régit les rapports sociaux, elle recherche de la plénitude de l’homme de sa complétude donc en analogie avec l’initiation maçonnique. La fraternité nous apparaît comme un avant ontologique et éthique, elle est originelle sans fin et sans commencement elle est. Elle fait partie de nous, elle peut surgir du tréfonds de nous-mêmes à tout moment, par exemple lors d’attentats comme Charlie Hebdo ou les Twin Towers de New-York ou un Tsunami, elle est donc espérance. Il nous faut en faire l’expérience, l’éprouver à travers un danger, elle ouvre la porte pour atteindre l’invisible, elle est le lien entre tous. Elle se manifeste lors de ces dangers, elle apparaît alors comme un lien entre tous les hommes, révèle notre humanité, notre compassion fraternelle, notre altérité diraient les bouddhistes. Elle attachée à nous-mêmes, elle est attachante, bien plus que l’égalité et la liberté qui ne peuvent se réaliser sans elle, à ce titre elle mériterait de trôner en tête de notre devise républicaine.

L’on pourrait aller jusqu’à dire qu’elle nous est consubstantielle liant cœur et raison. Hannah Arendt disait ce qui nous manque : « C’est un cœur intelligent. » Les Francs-maçons avec humilité le savent quand ils parlent de l’intelligence du cœur. Je dirais presque pour conclure qu’il nous faut savoir vivre en fraternité et au minimum être capable de partager le plus souvent possible des moments de fraternité comme l’écrivait Régis Debray. Décidément la Franc-maçonnerie qui fait une part belle à la fraternité, est sans doute proche d’une philosophie de l’autre qui présente des analogies avec celle de Levinas. Pour finir par un chant d’espérance je vous soumets ces quelques lignes du poète de l’Isle sur la Sorgues René Char : « Ensemble nous remettrons la nuit sur ses rails et nous irons tour à tour nous détestant et nous aimant jusqu’au étoiles de l’aurore. »

René Char. – Les Visages du temps- Une sérénité crispée.

 

Jean-François Guerry.

Notes et commentaires toutes les citations sont issues de la Bible de Jérusalem et les commentaires personnels.

*1- Lévitique : 19- 18 dans « Prescriptions morales et cultuelles. »

« Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Injonction qui croise celle de la genèse tu seras le gardien de ton frère. Qui fait référence à ton peuple et ton prochain semblant écartant les autres, les étrangers, les différents ceux qui ne sont ni de ton peuple et les lointains, les étrangers.

 

*2-Évangile de Marc 12- 31,32, 33 dans « Premier commandement. » « Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là (le premier était tu aimeras ton Dieu…) Le scribe lui dit : « Fort bien, Maître, tu as eu raison de dire qu’il est unique et qu’il n’y a pas d’autre que Lui, l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices. » L’on voit ici que le premier amour est celui de Dieu du principe de l’Un qui est tout l’alfa et l’oméga. Le second amour va vers le prochain et le lointain ? La conclusion fait remarquer que l’amour surpasse tous les dons ou que l’amour est le don le plus ultime jusqu’au sacrifice de soi. On remarque aussi l’alliance de la Raison et du Cœur pour parvenir à l’amour, cette union est l’intelligence du cœur.

 

*3-Évangile Mathieu : 7- 12 dans « Règle d’or. » « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la loi des Prophètes. » Loi des Prophètes mais aussi Loi maçonnique !

Évangile Mathieu : 22- 39 dans « Le plus grand commandement » « Le second lui est semblable (Après le premier qui est l’amour de Dieu) : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

 

*4 Évangile Luc : 10- 27 dans « Le grand commandement » « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même »

Évangile Luc : 10- 36, 37 dans « La Parabole du bon samaritain » « Lequel de ces trois, (Le prêtre, le Lévite et le Samaritain) à ton avis, s’est montré, s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? » Il dit Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui. » Cette parole semble être l’exception qui confirme la règle, c’est-à-dire que l’amour semble être universel, appliqué envers le lointain, le bon samaritain ne faisant pas de distinction entre les hommes en pratiquant la miséricorde vis-à-vis de son lointain. Reste une interrogation se sent-il responsable de son lointain ou supérieur à son lointain en lui accordant sa miséricorde ? Je dirais pour ma part qu’il pratique l’amour de son lointain en donnant ses deniers à l’aubergiste qui prend soin du blessé, parce qu’il fait ce don sans ostentation, comme doit le faire un bon Franc-maçon de manière à ne pas humilier celui qui reçoit, il ne recherche pas à obtenir un avantage pour son don.

 

*5,6,7 Épîtres de Jacques, Paul et Jean.

Épître de Jacques dans : « Le respect des pauvres ». 2- 8 « Si donc vous accomplissez la Loi royale suivant l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien ; mais si vous considérez les personnes, vous commettez un péché et la Loi vous condamne comme transgresseurs. » Cette interprétation interroge une deuxième fois, donc il y aurait une exception supplémentaire à la règle d’amour vis-à-vis de son seul proche. Cela rejoint une fois de plus la Loi maçonnique qui impose l’amour de l’autre en général qu’il soit riche ou pauvre pourvu qu’il soit vertueux (Levinas ajouterait peut-être, même s’il n’est pas vertueux, comme un devoir absolu d’aimer l’autre.) Il s’agit là de l’amour de l’homme comme humain et non comme personne.

En 2-13 dans l’Épître de Jacques ont lit : « Car le jugement est dans la miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde se rit du jugement. »

 

Épîtres aux Romains 13- 8,9,10 dans « La charité résumé de la Loi. » « N’ayez pas de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel. Car celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude. ». Cette Épitre s’inscrit dans un contexte des lois morales sociales qui font société, comme une réponse des croyants à des interrogations de non croyants démontrant que la Loi d’Amour s’applique dans l’humanisme également et pas seulement dans la religion.

Première Épître aux Corinthiens 13- de 1à 7. Dans « La hiérarchie des charismes. Hymne à la charité. » « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne sert à rien. La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, espère tout, supporte tout. » On peut difficilement faire un hymne plus beau et bon de la charité, qui est ici totalité de la Loi universelle d’amour.

 

Première Épître de Jean 4- 7,8, 21 dans « Aux sources de la charité et de la foi » « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu, et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu car Dieu est Amour.

Oui voilà le commandement que nous avons reçu de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.

 

SOURCE  :  Publié le 22 Juillet 2023 par Jean-François GUERRY

http://www.lafrancmaconnerieaucoeur.com/2023/07/et-si-la-franc-maconnerie-etait-une-philosophie-de-l-autre.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Avons-nous, nous les francs-maçons, la notion que nous sommes « morts » ? 20 juillet, 2023

Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaire

 

Avons-nous, nous les francs-maçons, la notion que nous sommes « morts » ?

– Comme ça…? « Mort »?

 

– Oui!

– Avons-nous, nous les francs-maçons, la notion vraiment consciente que symboliquement et maçonniquement nous sommes « morts » ?

– Peut-être ne réalisons-nous pas que nous sommes symboliquement « morts », naturellement parce que nous sommes toujours vivants physiquement, parlant à des maçons qui sont vivants (mais qui, en fait,… sont morts)…

Avons-nous, nous les francs-maçons, la notion que nous sommes « morts » ? dans Contribution

– À proprement parler, il nous est impossible de savoir ce qu’est la « mort » physique pour nous, puisque nous sommes encore en vie. Mais qu’en est-il de mourir ? Nous ne savons pas? Nous mourons physiquement à chaque instant, à chaque fraction de vie…

– Nous sommes conscients que nous ne savons vraiment pas ce qu’est la mort (physique) pour nous-mêmes, mais que nous savons, de plus, mourir, ainsi que vivre, car nous mourons à chaque segment d’une fraction de temps vécu… et nous pouvons voir cela facilement dans nos capacités et nos caractéristiques physiques, ou dans des photos d’antan, ou même face à un regard plus attentif sur notre propre miroir… en nous comparant au miroir de nos réminiscences, au miroir de nos âmes…

– Par conséquent, pour que nous puissions percevoir et apprendre ce sage mystère, combien de fois devons-nous mourir symboliquement dans le travail de maçonnerie de notre Art Sublime ? Combien de fois devons-nous mourir au cours d’un processus continu de broyage de notre pierre brute, brute et brute informe dans notre travail de maçonnerie spéculative maçonnique ?

– Y a-t-il, en effet, le sentiment franc et sincère d’une nouvelle résurrection qui s’opère dans nos cœurs ? Y a-t-il une renaissance dans l’esprit d’un franc-maçon ? Sommes-nous vraiment ressuscités du plus profond de notre cœur, de nos « tombes » ? Sommes-nous sortis des « ténèbres de nos tombeaux », de nos êtres, pour une nouvelle vie pleine, maçonniquement sage ?

– Ce ne sont là que quelques réflexions que je considérerais comme fondamentales pour nous Maçons… Nous aurons effectivement la capacité de les comprendre, de les traiter, et de puiser nos propres réponses au plus profond de nos âmes, de nos cœurs, afin de nous améliorer encore plus et nous pouvons mieux contribuer à nous-mêmes ; pour le monde et la société maçonnique ?

— Seuls « morts » à une vie impie ; renaître à, (et désireux de) Lumière ; ce n’est qu’en étant « morts » tout ce que nous étions, morts et nés de nouveau, que nous pouvons refléter et extraire les leçons les plus profondes de la sagesse spirituelle pour nos vies (ou processus de mort)…

– Il y a au moins – comme nous les francs-maçons le savons, fondamentalement 3 moments « mori » ou morts dans la vie d’un franc-maçon, que lui seul, le « vrai franc-maçon renaissant », celui qui est conscient qu’il parle avec le profane vivant et avec les francs-maçons « morts » encore vivants, on connaît : celui qui survient dès leur Initiation ; un autre, à un autre degré de son travail de maîtrise symbolique et, la troisième et dernière mort…, la mort physique terrestre, partant pour l’Orient Éternel, qui seulement après avoir été dûment préparé, nous ouvrirons et entrerons dans cette chambre céleste, celle de l’Orient Éternel… connaissant encore une autre renaissance qui, certes, fatalement et naïvement nous attend…

– Je crois que, au préalable, sans ces considérations initiales et l’assomption de nos consciences ; sans profondes réflexions de nos intimes sur vivre, sur mourir, sur la vie, la mort et renaître, toutes les autres choses seront et seront superficielles et vaines… Sans ces consciences, nous n’aurons jamais la condition ou la capacité réelle de lisez et apprenez en profondeur sur ce que nos symboles, allégories, instructions de sagesse maçonnique et nos rituels veulent vraiment nous dire… sur ce que nous sommes venus faire ici…

– En vérité, le franc-maçon est, oui, symboliquement, le « mort » au monde profane et qui « renaît » à une nouvelle vie ; dans la Lumière, et, fatalement, dans un monde de vanités, comme le guide sagement le livre de l’Ecclésiaste, (« Vanité, vanité des vanités, toute vanité, rien que des vanités »),… et l’on meurt à nouveau à « un autre nouveau ressuscité spirituellement ». la vie », l’attente, avec un meilleur raffinement par l’Espérance, la Foi et la Charité, vers une autre « issue spirituelle » ; celle de la fin physique, et une autre, celle d’encore un autre nouveau cycle ; celle d’un nouveau commencement spirituel, cette fois dans l’Orient Éternel.

– Ainsi soit-il!

SOURCE  : Alexandre Fortes , 33e – GOB-PI

 

 

11/01/1907 : Naissance de Pierre Mendès France, Louveteau puis Franc-Maçon 19 juillet, 2023

Posté par hiram3330 dans : Silhouette , ajouter un commentaire

11/01/1907 : Naissance de Pierre Mendès France, Louveteau puis Franc-Maçon

 
Yonnel Ghernaouti

Par Yonnel Ghernaouti
11 janvier 2023
Pierre Mendès France - Illustration journal numérique
Pierre Mendès France – Illustration journal numérique « l’Humanité » du 7 avril 2015

Pierre Mendès France est né le 11 janvier 1907 à Paris. Cet homme politique français a commencé sa carrière dans l’Eure, en 1932, en tant que député. Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut nommé président du Conseil par René Coty en 1954. Il échoua dans ses tentatives de réforme en Algérie et entraîna la chute de son gouvernement. Bien après sa mort le 18 octobre 1982, il reste une figure emblématique de la Gauche française.

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Pierre Mendès France en 1932 (BnF, Paris).

Le plus jeune avocat de France : Pierre Mendès France, issu d’une famille d’origine portugaise, est à l’âge de 21 ans le plus jeune avocat de France. Inscrit au Parti Radical depuis l’âge de seize ans, il s’intéresse aussi aux questions économiques et financières. Il milite au sein de la Ligue d’Action Universitaire Républicaine et Socialiste (LAURS), mouvement d’étudiants s’opposant à l’extrême droite, dont il est l’un des dirigeants.

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La chambre des députés et le front populaire en mai 1936

Un brillant début dans la politique… : Pierre Mendès France est élu député de l’Eure en 1932 et devient maire de Louviers en 1935. Son livre La banque internationale, Contribution à l’étude du problème des Etats-Unis d’Europe (1930) fait de lui un économiste reconnu. Malgré son désaccord sur la politique monétaire et sur la non-intervention dans la guerre d’Espagne, Pierre Mendès France soutient le Front Populaire. Sous-secrétaire d’État au Trésor dans le deuxième gouvernement de Léon Blum (du 13 mars au 8 avril 1938), il propose une audacieuse réforme économique, se réclamant de principes keynésiens. Mais le gouvernement est renversé avant qu’elle ne soit appliquée.

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Pierre Mendès France et Georges Boris en 1938.

… Et un résistant : Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Mendès France, qui a rejoint Londres, combat dans les Forces aériennes françaises libres et fait partie du Comité français de libération nationale. En 1944, de Gaulle le nomme ministre de l’Économie, mais Pierre Mendès France démissionne en avril 1945 lorsque le général refuse de suivre sa politique de rigueur.

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Pierre Mendès France en 1948 (photographie Studio Harcourt).

L’économiste :D e 1946 à 1951, il s’éloigne de la politique et travaille au sein de différentes institutions internationales : Banque internationale pour la reconstruction et le développement, Conseil économique et social de l’ONU, Fonds Monétaire International (FMI) dont il est élu président en 1948. Rappelons que Pierre Mendès France avait représenté la France aux accords de Bretton Woods. Accords destinés à organiser le système monétaire international après la Seconde Guerre mondiale s’agissant de mettre en place un système qui prévient les crises (telles que celle de 1929) et de reconstruire l’Europe.

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Pierre Mendès France reçu par Lamine Bey, dernier bey de Tunis, le 31 juillet 1954.

Un talentueux communiquant : Pierre Mendès France innove aussi dans la communication. Contrairement aux gouvernements précédents, il estime avoir des comptes à rendre au pays. Chaque semaine, il explique sa politique aux Français dans des causeries radiodiffusées. Ce sens de la communication fait beaucoup pour sa popularité dans de l’opinion. Le magazine L’Express, fondé en 1953, mène en outre un habile travail de propagande en faveur du chef du gouvernement. Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud, à la tête de l’hebdomadaire, popularisent les idées de Mendès France en mettant en avant la modernisme de son action.

Retrouvez la voix de Pierre Mendès France…

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Le Président du Conseil : Après s’être opposé à la politique coloniale depuis 1950, Pierre Mendès France qui est Président du Conseil de 1954 à 1955, signe les accords de Genève mettant fin à la guerre d’Indochine. Puis il accorde l’autonomie à la Tunisie. Son gouvernement est finalement renversé en février 1955 par l’Assemblée nationale.

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Avec Shimon Peres et Christian Fouchet à l’ambassade d’Israël, en 1964.

Après avoir été brièvement ministre dans le gouvernement Guy Mollet en 1956, Pierre Mendès France s’oppose au projet de Constitution du général de Gaulle qui est adoptée par référendum en 1958. En raison de sa politique et de ses origines juives, il fut la cible de l’extrême droite et des poujadistes.

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Pierre Mendès France en 1968.

L’homme de conviction : Adversaire intransigeant du gaullisme, il milite alors au Parti socialiste unifié (PSU) et participe à la recomposition de la gauche socialiste. Battu aux élections législatives de 1968, Pierre Mendès France reste en retrait de la vie politique, mais soutient la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1974 et 1981.

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Jouissant d’une réelle popularité dans l’opinion, Pierre Mendès France conserve l’image d’un homme politique modèle ayant marqué l’histoire de la IVe République.

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Pierre Mendès France, le Maçon : Fils de Franc-Maçon, et donc Louveteau ou encore Lowton, terme anglais désignant le fils d’un maçon lorsqu’il a été présenté à la loge et adopté – un usage tombé en désuétude –, Pierre Mendès France fut initié le 19 mai 1928 à la Respectable Loge « Paris », à l’Orient de Paris. Il visita également souvent la Loge « Union et Progrès » à Pacy-sur-Eure. D’autres biographes disent qu’il fut membre, toujours à l’Orient de Pacy-sur-Eure, de la Respectable Loge « Honneur et Probité ».

Façade GODF, Paris
Façade GODF, Paris

Pierre Mendès France (PMF) s’éloignera de la franc-maçonnerie en 1945, après son refus de remplir une attestation sur l’honneur établissant qu’il n’a pas pactisé avec Vichy ou les Allemands, attestation qui est alors demandée à tous les frères souhaitant réintégrer le Grand Orient de France.

Il est surtout resté un modèle de vertu pour les humanistes et les républicains, au point qu’une Loge du Grand Orient de France porte son nom.

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Humanisme, la revue des Francs-Maçons du Grand Orient de France, en son numéro 278, de septembre 2007, consacre un dossier à Pierre Mendès France intitulé « Du mythe à l’héritage ».

En octobre 2007, une exposition, créée par l’Association Valmy, qui témoigne à travers des reportages des actions des organisations humanitaires françaises, lui a été consacré en l’Hôtel du Grand Orient de France.

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L’édition de 1981 est un pavé de 560 pages comportant de nombreuses illustrations N&B.

En termes d’ouvrages, citons surtout celle de Jean Lacouture (1921-2015) avec son Pierre Mendès France (Éd. du Seuil, 1981 ; POINTS, Poche-Histoire, 2010). Le journaliste a écrit plus d’une quarantaine de livres, notamment sur l’histoire contemporaine ainsi que de nombreuses biographies (Hô Chi Minh, de Gaulle, Malraux, Blum, Mauriac, Champollion, Montaigne, Mitterrand…) livre avec celle de Pierre Mendès France une belle étude sur cet « homme qui, n’ayant exercé l’autorité de l’État que quelques semaines en 1938 sous l’égide de Léon Blum, puis de 1943 à 1945 dans la mouvance de Charles de Gaulle, et huit mois en 1954 et 1955 au sommet des responsabilités, a su néanmoins s’imposer comme le symbole d’une conception de la vie publique, démontrant que l’action politique n’est pas avilissante par nature, ni le pouvoir pervers par essence ».

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Pièce de 5 fr. – avers, 1992

Deux citations de Pierre Mendès France permettent de mieux comprendre l’homme

« La démocratie est d’abord un état d’esprit. » Pierre Mendès France, La République moderne (1962).

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5 fr. Mendès, revers

« La République doit se construire sans cesse car nous la concevons éternellement révolutionnaire, à l’encontre de l’inégalité, de l’oppression, de la misère, de la routine, des préjugés, éternellement inachevée tant qu’il reste des progrès à accomplir. » Pierre Mendès France, Sept mois et dix-sept jours.

Sources : Toupie, Wikipédia, Wikimedia Commons, BnF, le Ligou, laculturegenerale.com

Entre autres, deux ouvrages de PMF

Choisir-une-certaine-idee-de-la-gauche
Choisir-Une certaine idée de la gauche
lA-V2RIT2-GUIDAIT-LEURS-APS
la vérité guidait leurs pas
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Plaque commémorative 75 rue de Turbigo (3e arrondissement de Paris).
Plaque-commemorative-au-23-rue-du-Conseiller-Collignon-dans-le-16e-arrondissement-de-Paris.-1024x709
Plaque commémorative, au 23 rue du Conseiller-Collignon, dans le 16e arr. de la capitale.
Conference-de-lOTAN-sur-le-rearmement-de-lAllemagne-le-20-octobre-1954.-Avec-Anthony-Eden-John-Foster-Dulles-et-Konrad-Adenauer.
Conférence de l’OTAN sur le réarmement de l’Allemagne, le 20 octobre 1954. Avec Anthony Eden, John Foster Dulles et Konrad Adenauer.
Derniere-seance-de-la-conference-sur-lIndochine-au-palais-des-Nations-de-Geneve-le-21-juillet-1954.-De-dos-au-premier-plan-la-delegation-nord-vietnamienne.
Dernière séance de la conférence sur l’Indochine au palais des Nations de Genève, le 21 juillet 1954. De dos, au premier plan, la délégation nord-vietnamienne.
Meeting-du-PSU-a-la-Halle-aux-Grains-de-Toulouse-en-janvier-1962.
Meeting du PSU à la Halle aux Grains de Toulouse en janvier 1962.
Mendes-France-contre-la-Guerre-dAlgerie-lors-dun-meeting-du-PSU-a-Toulouse-le-20-janvier-1962.
Mendès France, contre la Guerre d’Algérie lors d’un meeting du PSU à Toulouse le 20 janvier 1962.
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PMF (Studio Harcourt, 1948, détail).
SOURCE  :   https://450.fm/2023/01/11/11-01-1907naissance-de-pierre-mendes-france-louveteau-et-franc-macon/
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les Différents aspects du Martinisme 13 juillet, 2023

Posté par hiram3330 dans : Contribution , ajouter un commentaire

les Différents aspects du Martinisme

 

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les différents aspects qu’il a présentés et qui peuvent se renfermer en quatre grandes périodes ;

1° Le Martinésisme de Martines de Pasqually ;

2° Le Willermosisme de J.-B. Willermoz ;

3° Le Martinisme de Claude de Saint-Martin ;

4° Le Martinisme contemporain.

Il est impossible de se rendre clairement compte du caractère réel du Martinisme à toute époque, si l’on n’établit pas tout d’abord la différence capitale qui sépare les sociétés d’illuminés des sociétés de francs-maçons.

La société d’illuminés est liée à l’invisible par un ou plusieurs de ses chefs. Son principe d’existence et de durée prend donc sa source dans un plan suprahumain et tout son gouvernement se fait de haut en bas, avec obligation, pour les membres de la fraternité, d’obéir aux chefs, quand ils sont entrés dans le cercle intérieur, ou de quitter ce cercle intérieur.

La société de francs-maçons n’est en rien liée à l’invisible. Son Principe d’existence et de durée prend sa source dans ses membres et rien que dans ses membres ; tout son gouvernement se fait de bas en haut avec sélections successives par élection.

Les ordres d’illuminés se réfèrent toujours au Principe invisible qui les dirige. La vie privée, les œuvres publiques et le caractère des chefs de la plupart des fraternités d’illuminés montrent que ce Principe invisible appartient au plan divin, et qu’il n’a rien à faire avec Satan ou les démons

La Fraternité d’illuminés la plus connue, antérieure à Swedenborg, et la seule dont on puisse parler au monde profane, est celle des Frères Illuminés de la Rose-Croix, dont la constitution et la clef seront données dans plusieurs années. Ce sont les membres de cette fraternité qui ont décidé la création de sociétés symboliques, chargées de conserver les rudiments de l’initiation hermétique, et qui ont ainsi donné naissance aux divers rites de la Franc-Maçonnerie. Il ne peut donc être établi aucune confusion entre l’illuminisme, ou centre supérieur d’études hermétiques, et la Maçonnerie ou centre inférieur de conservation réservé aux débutants. 

La mission de réalisation de Swedenborg, consista surtout en la constitution d’une chevalerie laïque du Christ, chargée de défendre l’idée chrétienne dans sa pureté primitive et d’atténuer, dans l’Invisible, les déplorables effets des concussions, des accaparements de fortune et de tous les procédés chers au « Prince de ce Monde », mis en œuvre par les jésuites, sous couleur de christianisme.

Swedenborg divisa son œuvre de réalisation en trois sections :

1° La section d’enseignement constituée par ses livres et le récit de ses visions ;

2° La section religieuse, constituée par l’application rituelle de ses enseignements ;

3° La section chargée de la tradition symbolique et pratique, et constituée par les grades initiatiques du Rite swedenborgien.

Cette dernière nous intéresse seule pour le moment.

Elle était partagée en trois sections secondaires : la première élémentaire et maçonnique, la seconde élevait le récipiendaire jusqu’à l’illuminisme, et la troisième active.

La première section comprenait les grades de : apprenti, compagnon, maître et maître élu.

La seconde section comprenait les grades de : apprenti Coën (ou maître élu illuminé), compagnon Coën, maître Coën.

La troisième section comprenait les grades de : 1° maître Coën délégué à la réalisation élémentaire ou apprenti Rose-Croix ; 2° chevalier Rose-Croix commandeur ; 3° Rose-Croix illuminé ou kadosch (Maître grand architecte).

 

Martines considère si bien la Franc-Maçonnerie comme une école d’instruction élémentaire et inférieure que son « Maître Coën » dit : J’ai été reçu maître Coën en passant du triangle aux cercles. Ce qui veut dire, en traduisant les symboles : « J’ai été reçu maître illuminé en passant de la Franc-Maçonnerie à la pratique de l’Illuminisme ». De même on demande à l’apprenti coën : « Quels sont les différents mots, signes et attouchements conventionnels des Élus Maçons Apocryphes ? »

Et il répond : « Pour l’apprenti Jakin, le mot de passe Tubalcaïn ; pour le compagnon Booz, le mot de passe Schiboleth, pour le Maître Makbenac, le mot de passe Giblim ».

Il fallait donc posséder non pas trois, mais au moins sept des grades de la Maçonnerie ordinaire pour devenir cohen.

 

l’œuvre capitale de Willermoz sera l’organisation des congrès maçonniques ou Convents, qui permirent aux Martinistes de démasquer, par avance, l’œuvre fatale des Templiers et qui présentèrent le Martinisme sous son caractère véritable d’Université intégrale et impartiale de la Science hermétique.

Quand Martines commença son initiation, Willermoz était vénérable régulier de la loge la Parfaite Amitié de Lyon, poste qu’il occupa de 1752 à 1763. Cette loge dépendait de la Grande Loge de France.

En 1760, une première sélection avait été opérée et tous les membres pourvus du grade de Maître avaient constitué une Grande Loge des Maîtres de Lyon avec Willermoz comme Grand Maître.

En 1765, une nouvelle sélection fut opérée par la création d’un Chapitre des Chevaliers de l’Aigle-Noir, placé sous la direction du Dr Jacques Willermoz, frère cadet du précédent.

En même temps, Jean-Baptiste Willermoz quittait la présidence de la Loge ordinaire et de la Loge des Maîtres qui était placée sous la direction de f∴ Sellonf, pour se mettre à la tête de la loge des Élus Cohens, formée avec les meilleurs éléments du Chapitre.

ce que nous pouvons affirmer dès maintenant, c’est que la spiritualité la plus grande, la soumission la plus entière aux volontés du Ciel et les prières les plus ardentes à N.-S. Jésus-Christ n’ont jamais cessé de précéder, d’accompagner et de terminer les séances présidées par Willermoz. Le Willermosisme, comme le Martinésisme et le Martinisme, a toujours été exclusivement chrétien, mais n’a jamais été clérical, et pour cause. Il rend à César ce qui est à César et au Christ ce qui est au Christ ; L’« Agent ou Philosophe Inconnu » avait dicté 166 cahiers d’instruction, desquels Claude de Saint-Martin avait pris connaissance et dont il avait copié quelques-uns de sa main. Sur ces cahiers, 80 environ furent détruits dans les premiers mois de 1790 par l’agent lui-même, qui voulait éviter de les voir tomber aux mains des envoyés de Robespierre, qui firent des efforts inouïs pour les atteindre.

En 1778, le 12 août, Willermoz annonçait la préparation du Convent des Gaules qui fut tenu à Lyon du 25 novembre au 27 décembre.

Ce convent avait pour but d’épurer le système écossais en détruisant tous les mauvais germes qu’y avaient introduits les Templiers. Pour comprendre la nécessité de cet effort vers l’union, il faut se souvenir que le monde maçonnique était en pleine anarchie.

Le Grand Orient de France était né en 1772, grâce à l’usurpation de la Grande Loge de France par Lacorne et les siens, dirigés en sous-main par les Templiers qui, après avoir établi le Chapitre de Clermont, s’étaient transformés, en 1760, en Conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident, puis en Chevaliers d’Orient (1762), et enfin étaient entrés au Grand Orient à la suite de Lacorne.

Grâce à leur influence, le système des loges fut profondément modifié ; partout le régime parlementaire avec élections successives de tous les officiers remplaça l’ancienne unité et l’autorité hiérarchique. Toujours, jusqu’à sa mort, il a voulu établir la Maçonnerie sur des bases solides en lui donnant comme but la pratique de la vertu pour ses membres et de la charité envers les autres ; mais il a toujours tendu à faire des loges et des chapitres un centre de sélection pour les groupes d’Illuminés. La première partie de son œuvre était patente, la seconde occulte ; c’est pourquoi les personnes peu informées peuvent voir Willermoz autrement que sous son véritable caractère.

 

Si Willermoz fut surtout chargé du groupement des éléments martinistes, et de l’action en France, Claude de Saint-Martin reçut la mission de créer l’initiation individuelle et de porter son action aussi loin que possible. À cet effet, il fut admis à étudier complètement les enseignements de l’« Agent inconnu » et nous possédons, dans les archives de l’Ordre, plusieurs cahiers copiés et annotés de la main de Saint-Martin.

Ainsi que nous l’avons dit précédemment, le livre des Erreurs et de la Vérité est presque entièrement dû à cette origine invisible, et c’est là qu’il faut voir la cause de l’émotion provoquée, dans les centres d’initiation, par l’apparition de ce livre,

Outre ses études se rattachant à l’Illuminisme, commencées auprès de Martines et poursuivies avec Willermoz, Claude de Saint-Martin s’occupa activement d’hermétisme pratique et un peu d’alchimie. Il avait à Lyon un laboratoire organisé à cet effet.  C’est l’Ordre de Saint-Martin qui, ayant pénétré en Russie sous le règne de la Grande Catherine, obtint un tel succès qu’une pièce fut jouée à la cour, entièrement consacrée au Martinisme qu’on cherchait à ridiculiser. C’est à l’Ordre de Saint-Martin que se rattachent les initiations individuelles rapportées dans les mémoires de la baronne d’Oberkierch ; enfin l’auteur classique de la Franc-Maçonnerie, le positiviste Ragon, qui n’est cependant pas tendre pour les rites d’Illuminés, décrit pages 167 et 168 de son Orthodoxie maçonnique les changements opérés par Saint-Martin pour constituer le Martinisme

« La seule initiation que je prêche et que je cherche de toute l’ardeur de mon âme est celle par où nous pouvons entrer dans le cœur de Dieu et faire entrer le cœur de Dieu en nous, pour y faire un mariage indissoluble, qui nous rend l’ami, le frère, et l’épouse de notre divin Réparateur. Il n’y a pas d’autre mystère pour arriver à cette sainte initiation que de nous enfoncer de plus en plus dans les profondeurs de notre être, et de ne pas lâcher prise, que nous ne soyons parvenus à en sortir la vivante et vivifiante racine ; 

« Lorsque nous souffrons pour nos propres œuvres, fausses et infectées, le feu est corrosif et brûlant, et cependant il doit l’être moins que celui qui sert de source à ces œuvres fausses ; aussi ai-je dit, plus par sentiment que par lumière (dans l’Homme de désir), que la pénitence est plus douce que le péché. Lorsque nous souffrons pour les autres hommes, le feu est encore plus voisin de l’huile et de la lumière ; aussi, quoiqu’il nous déchire l’âme et qu’il nous inonde de pleurs, on ne passe point par ces épreuves sans en retirer de délicieuses consolations et les substances les plus nourrissantes. »

« Je crois que la parole s’est toujours communiquée directement et sans intermède depuis le commencement des choses. Elle a parlé directement à Adam, à ses enfants et successeurs, à Noé, à Abraham, à Moïse, aux prophètes, etc, jusqu’au temps de Jésus-Christ. Elle a parlé par le grand nom, et elle voulait si bien le transmettre elle-même directement, que, selon la loi lévitique, le grand prêtre s’enfermait seul dans le Saint des Saints pour le prononcer ; et que même, selon quelques traditions, il avait des sonnettes au bas de sa robe pour en couvrir la prononciation aux oreilles de ceux qui restaient dans les autres enceintes.

Autrement dit nommer les trois royaumes que l’école désignait « naturel, spirituel et divin », en naturel, astral et divin ?

De même que Martines avait adapté le Swedenborgisme au milieu dans lequel il devait agir, de même que Saint-Martin et Willermoz avaient aussi créé les adaptations indispensables, de même le Martinisme contemporain a dû s’adapter à son milieu et à son époque, mais en conservant à l’Ordre son caractère traditionnel et son esprit primitif.

L’adaptation a surtout consisté à unir étroitement l’œuvre de Saint-Martin à celle de Willermoz.

Ne demandant à ses membres ni cotisations, ni droits d’entrée dans l’Ordre, n’exigeant non plus aucun tribut régulier de ses loges au Suprême Conseil, le Martinisme est resté fidèle à son esprit et à ses origines en faisant de la pauvreté matérielle sa première règle.

Par là, il a pu éviter toutes ces irritantes questions d’argent qui ont causé tant de désastres dans certains rites maçonniques

 Le Martinisme ignore les radiations pour non-paiement de cotisations, il ignore le tronc de la veuve et ses chefs seuls sont appelés à justifier leur titre en participant, suivant leur grade, au développement général de l’Ordre. Dérivant directement de l’Illuminisme chrétien, le Martinisme devait en adopter les principes. C’est donc par les chefs du Suprême Conseil que le Martinisme se rattache à l’Illuminisme chrétien.

 

L’Ordre dans son ensemble est surtout une école de chevalerie morale, s’efforçant de développer la spiritualité de ses membres par l’étude du monde invisible et de ses lois, par l’exercice du dévouement et de l’assistance intellectuelle et par la création dans chaque esprit d’une foi d’autant plus solide qu’elle est basée sur l’observation et sur la science. Le Martinisme constitue donc une chevalerie de l’Altruisme opposée à la ligue égoïste des appétits matériels

 

SOURCE  : https://anck131.over-blog.com/2022/12/les-differents-aspects-du-martinisme.html

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